Pont temporaire
La présente invention concerne un pont temporaire destiné au franchissement de brèches, notamment pour le passage de piétons, de véhicules ou autre engin mobile.
On connaît de tels ponts permettant le franchissement d'une brèche au moyen d'une ou plusieurs travures assemblées entre elles.
Toutefois, le transport et le déploiement de ces travures nécessitent l'utilisation d'un engin de pose. Le système de déploiement de ces travures est donc particulièrement complexe pour tenir compte à la fois des dimensions importantes de ces travures mais aussi de la surface utile offerte par le châssis de l'engin de pose. Ce système requiert notamment une rampe de lancement permettant de déposer les travures assemblées vers l'avant de l'engin.
De plus, les dimensions des travures imposent un terrain dégagé pour permettre leur déploiement. Une préparation du terrain par des opérateurs qualifiés peut donc s'avérer nécessaire préalablement au déploiement du pont, notamment à titre d'exemple, lorsque des zones boisées sont adjacentes à ladite brèche à franchir.
Par ailleurs, la voie de roulement de ces travures est susceptible de recevoir un ou plusieurs véhicules lourds. Cette piste de roulement est donc rigide et solidaire de chacune des travures. Elle peut être réalisée à titre
d'exemples, en acier, en bois ou en matériau composite. Cette voie de roulement vient alourdir le poids total du pont à transporter.
Toutefois, lorsque les travures sont de dimensions supérieures à la rampe de lancement, le poids des travures ainsi assemblées doit être compensé par le poids de l'engin de pose afin d'éviter un éventuel déséquilibre de celui-ci lors de la dépose du pont. Le véhicule doit avoir un châssis adapté et est peu mobile en terrain accidenté.
Enfin ces systèmes de franchissement de l'art antérieur ne sont pas autonomes et nécessitent la présence de personnels de service qui sont alors particulièrement exposées et vulnérables dans des zones de conflit par exemple.
Il serait donc intéressant de disposer d'une structure de franchissement autonome, compacte et susceptible d'être déployée à distance.
L'objectif de la présente invention est donc de proposer un système de franchissement de brèches, simple dans sa conception et dans son mode opératoire, particulièrement compact et léger pour permettre un déploiement dans des zones difficiles d'accès et dans tout type de conditions opérationnelles.
Ce pont temporaire peut en particulier être stocké et déployé à partir d'un plateau ou d'un conteneur de longueur réduite qui, une fois amené sur la zone de déploiement, est posé à même la surface du sol. Cette longueur de l'élément de pont ainsi que sa largeur le rendent avantageusement compatibles avec un plateau ou un conteneur ISO 20 pieds permettant un transport routier, voire fluvial de celui-ci. Par ailleurs, la structure solide d'un conteneur autorise un levage par le haut et protège le pont temporaire des agressions extérieures.
Un autre objet de la présente invention est un pont temporaire léger permettant la mise en œuvre d'engin de pose moins lourd, donc plus mobile et susceptible de se déplacer dans des zones de terrain accidenté non accessibles avec les engins de pose de l'art antérieur. Cet objectif est atteint avec une piste de roulement légère.
La piste de roulement du pont temporaire peut, par exemple, être rapportée après déploiement de celui-ci. Le déploiement du pont sans sa piste de roulement permet la mise en œuvre d'un système de déploiement moins complexe et plus rapide.
A cet effet, l'invention concerne un pont temporaire comportant des éléments de pont destinés à être superposés lorsque ledit pont est dans une première position dite non déployée.
Selon l'invention, - chaque élément de pont comporte à au moins une de ses extrémités une face d'accouplement apte à venir coopérer avec la face d'accouplement d'un autre élément de pont de manière à assembler lesdits éléments de pont lorsqu'ils sont mis bout à bout,
- ces éléments de pont sont articulés les uns par rapport aux autres en étant reliés entre eux par au moins une paire de bras de liaison parallèles et montés latéralement auxdits éléments de pont, les extrémités des bras étant mobiles en rotation,
- le pont comporte des organes de déplacement de chaque élément de pont superposé sur un autre élément de pont dans ladite première position, entre cette première position et une deuxième position, dite déployée, où les faces d'accouplement de cet élément de pont et dudit autre élément de pont sont placées en vis-à-vis et accouplées pour former le pont, et le pont temporaire comporte une voie de roulement rapportée ou non. Le pont temporaire comporte dans sa position non déployée un empilement d'éléments de pont. Ces éléments de pont sont articulés entre eux par l'intermédiaire de bras de liaison. Deux éléments de pont successifs de l'empilement, c'est-à-dire deux éléments de pont destinés à être mis bout à bout pour former une partie du pont sont ainsi reliés par au moins une paire de bras de liaison. Les bras de liaison de cette paire sont parallèles et montés latéralement auxdits éléments de pont.
Les bras de liaison d'une même paire peuvent être montés de part et d'autre des éléments de pont ou alternativement sur un même bord de ces éléments. Ces bras de liaison peuvent être des bielles. Le déploiement du pont temporaire peut s'opérer d'au moins deux façons. Une première consiste à déplacer l'un après l'autre chaque élément de pont de l'empilement en partant de l'extrémité supérieure de ce dernier pour placer les éléments de pont bout à bout en vue de former le pont. Une autre consiste, au contraire, à déplacer dans un empilement de n éléments de pont, l'avant-dernier élément de pont de cet empilement par
rapport au dernier élément de pont de l'empilement, c'est-à-dire celui le plus proche du sol, pour mettre bout à bout ces éléments de pont en les accouplant. Les (n-2) autres éléments de pont qui sont placés au-dessus de l'avant-dernier élément de pont sont, bien entendu, déplacés avec celui-ci. Puis, on réitère cette opération pour le (n-2) ième élément de pont par rapport à l'assemblage d'éléments de pont ainsi obtenus et, ainsi de suite, jusqu'à déploiement complet du pont temporaire.
Quelque soit la méthode mise en oeuvre pour obtenir le déploiement du pont, le déplacement d'un élément de pont par rapport à un élément de pont immédiatement inférieur dans l'empilement entraîne du fait de la réunion de ces éléments de pont par au moins une paire de bras de liaison, une translation circulaire dudit élément de pont supérieur. Pour permettre ce déplacement, les extrémités des bras sont montées mobiles en rotation sur les éléments de pont. La paire de bras de liaison étant placée sur un même bord des deux éléments de pont successifs qu'elle relie, ces bras forment avec ces éléments de pont un parallélogramme déformable régulier dans un plan vertical lors du déplacement de l'élément de pont supérieur de la position non déployée à sa position déployée où il est placé bout à bout avec l'élément de pont qui était placé immédiatement en dessous de lui dans l'empilement.
On entend ici par "voie de roulement", la surface externe du pont temporaire sur laquelle les piétons, véhicules et autre engin mobile sont destinés à circuler. Bien entendu, bien que ne disposant pas de piste carrossable lorsque la piste doit être rapportée, ces éléments sont structurellement aptes à supporter ces véhicules et/ou piétons. De tels éléments de pont sont alors constitués, à titre purement illustratif, d'une structure en treillis ou d'un assemblage de poutres parallèles, ces poutres étant espacées les unes des autres de manière régulière ou non.
Dans différents modes de réalisation particuliers de ce pont temporaire, chacun ayant ses avantages particuliers et susceptibles de nombreuses combinaisons techniques possibles : lesdites faces d'accouplement sont des faces inclinées, l'inclinaison des faces d'accouplement d'un même élément de pont étant différentes de sorte que lesdits éléments de pont étant déployés et accouplés forment une arche.
- chaque élément de pont comporte au moins une butée placée sur au moins un de ses bords latéraux pour bloquer le déplacement dudit bras de liaison lorsque la face d'accouplement dudit élément de pont est placée en vis-à-vis avec la face d'accouplement d'un autre élément de pont, l'élément de pont destiné à constituer l'extrémité inférieure de l'empilement former par lesdits éléments de pont superposés comprend des moyens d'ancrage au sol,
Bien entendu, le pont peut encore être débarqué de son véhicule de transport par un engin comportant des moyens de levage. Cet engin élévateur peut être un chariot à mât télescopique, ce mât pouvant être contrôlé en direction et inclinaison par exemple au moyen d'un vérin de levage relié au bras télescopique. L'engin comportant les moyens de levage assure alors le contrepoids lors du déploiement du pont temporaire. Cet engin est avantageusement un véhicule tout terrain. Il peut être de plus embarqué à l'arrière du châssis du véhicule de transport du pont temporaire. Le pont peut ainsi être rapproché de son lieu de déploiement par un camion par exemple, puis l'engin comportant les moyens de levage amène ledit pont temporaire sur sa zone de déploiement et assure le contrepoids nécessaire lors du déploiement de celui-ci.
Le contrepoids peut aussi être assuré par le véhicule de transport ayant servi à l'acheminement du pont temporaire ou encore par remplissage d'un réservoir de lest liquide au moyen d'une unité de pompage lorsque le pont est destiné à permettre le franchissement d'une brèche comportant une zone d'eau.
Alternativement, le contrepoids peut également être assuré par l'élément de pont formant l'extrémité inférieure de l'empilement constitué par lesdits éléments de pont superposés dans la position non déployée du pont temporaire, cet élément de pont ayant le poids nécessaire pour servir de contrepoids lors du déploiement du pont.
Au lieu d'utiliser un contrepoids à l'arrière du pont temporaire pour assurer le lancement du pont, c'est-à-dire le positionnement de celui-ci sur une brèche à franchir, on peut également utiliser une structure provisoire placée à l'avant du pont temporaire.
Ainsi, l'élément de pont situé à l'extrémité supérieure de l'empilement formé par le pont temporaire dans sa position non déployée peut comporter un avant-bec comprenant un élément d'ancrage au sol à son extrémité.
Cet élément de pont qui est celui destiné à prendre appui sur le bord opposé de la brèche à franchir, lorsque le pont temporaire est posé sur celle- ci, comporte un logement destiné à recevoir l'avant-bec.
L'avant-bec peut être déplacé en translation partiellement hors de ce logement pour former une saillie à l'avant du pont temporaire.
Le déplacement de l'avant-bec entre une première position de repos où l'avant-bec est reçu dans son logement et une position de travail où il est partiellement sorti de son logement pour former ladite saillie à l'avant du pont temporaire peut être commandé manuellement ou par actionnement hydraulique ou pneumatique.
Le déplacement de l'avant-bec peut ainsi être obtenu par au moins un vérin hydraulique, pneumatique, électrique relié à une de ses extrémités au corps de l'élément de pont et à son autre extrémité à l'avant-bec, ce vérin étant placé à l'intérieur de l'élément de pont
L'avant-bec peut aussi comporter une section creuse pour recevoir la tige du vérin. Le vérin peut également être un vérin télescopique assurant ainsi un encombrement réduit.
Le déplacement de l'avant-bec peut encore être commandé par un système à crémaillère. A titre illustratif, ce système peut comporter un moteur électrique ou hydraulique entraînant en rotation une roue dentée montée dans le logement de l'avant-bec, cette roue étant destinée à coopérer avec des crans placés sur le corps de l'avant-bec, par exemple sur la poutre, pour entraîner cette dernière en translation. Alternativement, il peut encore s'agir d'un système d'entraînement par courroies, chaînes ou câbles, ce système comprenant alors des poulies et un ou plusieurs moteurs.
Toutefois, ces différents mécanismes destinés à assurer le déplacement de l'avant-bec doivent être débrayables pour permettre un mouvement de rentrée libre de l'avant-bec dans le cas du lancement d'un pont temporaire, ou le mouvement de sortie libre de l'avant-bec dans le cas de la récupération du pont temporaire.
Dans le système à crémaillère décrit ci-dessus par exemple, la roue destinée à coopérer avec les crans est une roue libre.
L'avant-bec est, par exemple, une poutre rigide à l'extrémité de laquelle est solidarisée l'élément d'ancrage au sol.
L'élément d'ancrage au sol peut comporter des pointes disposées radialement à la surface d'au moins un demi-cylindre. Ces pointes peuvent de plus être rectilignes et/ou légèrement incurvées pour assurer à l'avant-bec une prise ferme au sol.
Dans ce mode de réalisation particulier, l'avant-bec n'est pas nécessairement entièrement reçu dans son logement dans sa position de repos. Seule la poutre peut être insérée dans le logement, l'élément d'ancrage étant en saillie de l'élément de pont.
Par ailleurs, l'élément de pont recevant l'avant-bec peut comporter des organes de guidage permettant de guider le déplacement en translation de l'avant-bec vers et hors de son logement. Un tel élément de guidage peut par exemple être constitué d'une paire de platines placées en vis-à-vis en étant espacées l'une de l'autre pour permettre le passage entre elles de l'avant- bec. Ces platines étant placées à l'entrée du logement de l'avant-bec, elles peuvent également assurer la reprise des efforts lorsque l'avant-bec est sorti. Ces platines peuvent être réalisées en PTFE ou dans un matériau autolubrifiant. II est également possible de réaliser la mise en place de ces organes de guidage de telle manière que l'axe longitudinal de l'avant-bec soit incliné par rapport à l'axe longitudinal du pont temporaire dans sa position déployée. Ce mode de mise en œuvre permet de s'assurer facilement du contact de l'élément d'ancrage avec le sol. En vue du lancement du pont temporaire, on dispose tout d'abord l'empilement vertical d'éléments de pont sur un bord de la brèche à franchir.
On déploie ensuite les éléments de pont et l'avant-bec de manière que le pont temporaire ainsi formé soit placé en partie au dessus de ladite brèche en étant relié au bord opposé de cette brèche uniquement par l'avant-bec. Puis, on soulève le pont temporaire de sorte que le pont soit en appui sur le sol exclusivement par l'avant-bec. Pour cela, on peut par exemple lever le pont temporaire du côté opposé à l'avant-bec avec des moyens de levage qui peuvent être placés sur le véhicule de transport ayant servi à acheminer le pont temporaire.
On déplace ensuite en translation les éléments de pont en direction dudit bord opposé de la brèche à franchir de manière à rentrer dans son logement l'avant-bec, au moins l'élément de pont d'extrémité du pont temporaire étant alors placé au-dessus de la surface du sol du bord opposé de la brèche.
L'élément d'ancrage au sol permet à l'avant-bec de ne pas glisser sur le sol du bord opposé ce qui pourrait conduire à un risque de blocage sur un obstacle (pierre, boue, ...).
Le déplacement des éléments de pont peut être obtenu en déplaçant les moyens de levage vers le bord de la brèche, par exemple par déplacement du véhicule de transport.
On fait enfin pivoter vers le bas le pont temporaire de sorte qu'il soit en appui sur les deux bords de la brèche à franchir.
Ce procédé de pose d'un pont temporaire est réversible, c'est-à-dire qu'il peut aussi être mis en œuvre pour récupérer un pont temporaire lancé au-dessus d'une brèche.
Dans ce cas, le pont temporaire prenant appui sur la berge opposée par un élément de pont, on s'assure dans un premier temps que l'élément d'ancrage au sol est en saillie du pont temporaire. On utilise le procédé précédemment décrit à la différence, toutefois, qu'au lieu de rentrer l'avant-bec dans son logement pour amener l'élément de pont d'extrémité au dessus de la berge opposée, l'avant-bec est sorti de ce logement pour placer l'élément de pont d'extrémité au-dessus du vide. Ce procédé de pose/dépose d'un pont temporaire, simple dans sa mise en œuvre, permet avantageusement de ne pas avoir à démonter l'avant-bec, une fois le lancement du pont réalisé. En effet, celui-ci est inséré dans son logement. Ce procédé ne nécessite pas non plus d'avoir accès au bord opposé de la brèche pour lancer le pont. Par ailleurs, la pose ou l'enlèvement du pont temporaire est facilité, les efforts devant être fourni par le véhicule de transport pour déplacer le pont temporaire étant limités à la rentrée ou la sortie de l'avant-bec de son logement. Les risques de patinage du véhicule sont donc évités et surtout le véhicule de transport n'a pas à être un véhicule lourd dédié à cette tâche. ledit pont temporaire comportant une voie de roulement rapportée, ladite voie est une piste de roulement souple et ledit pont comporte
des éléments de fixation pour solidariser cette piste souple auxdits éléments de pont,
Alternativement, ladite piste de roulement rapportée peut comporter des plaques métalliques articulées entre elles. - la piste de roulement comporte plusieurs sections de piste, chacune de ces sections étant solidaire d'un élément de pont, - la piste de roulement est monobloc et amovible, la piste de roulement souple comporte au moins une structure tissée, Cette piste de roulement peut également comporter une structure tissée auxiliaire comprenant une nappe de fils de chaîne et une nappe de fils de trame, ladite structure tissée étant superposée sur ladite structure tissée auxiliaire et la liaison entre les deux structures tissées étant réalisée de façon à constituer entre les deux structures, de place en place, des poches tubulaires orientées selon les fils de chaîne ou selon les fils de trame.
En particulier, lorsque ces poches sont orientées dans le sens de la longueur du pont, elles peuvent servir de logement de réception d'éléments rapportés à diverses fins. Notamment, il est possible de passer un ou plusieurs câbles pour l'alimentation en énergie électrique des moyens assurant le déplacement relatif des éléments de pont. Il est encore possible de passer des câbles de communication ou d'alimentation pour l'éclairage du pont temporaire. Ces poches peuvent aussi recevoir des barres de renfort métalliques ou en matériau composite. Lorsque, ces poches sont équipées de barres transversales de renfort, les extrémités de ces barres peuvent former des saillies destinées à coopérer avec des éléments de rail de guidage disposés sur les éléments de pont. Les extrémités de ces barres peuvent ainsi coulisser dans des rails ayant une section en forme de C ou en U, ce qui permet non seulement d'assurer le guidage de la piste de roulement le long dudit élément de pont mais permet également sa solidarisation à celle-ci. De manière plus générale, la piste de roulement peut comporter une face supérieure présentant le relief de surface nécessaire à une bonne adhérence des véhicules circulant à sa surface telle que la structure tissée décrite par la présente demandeuse dans la demande de brevet WO 95/26435 et une face inférieure plane assurant le glissement de la piste de roulement sur les
éléments de pont. Cette face inférieure peut être constituée par ladite structure tissée auxiliaire.
Cette face inférieure peut aussi comporter des éléments de fixation nécessaires à la solidarisation de ladite piste de roulement aux éléments de pont. Dans un mode de réalisation particulier, cette face inférieure peut comporter des œillets destinés à recevoir des saillies placées à la surface des éléments de pont. Ces saillies peuvent être des ergots comportant à leur extrémité supérieure une butée, les ergots étant alors enfoncés par force dans les œillets. Ces œillets sont, de préférence, placés au droit de poches formées par la liaison de la structure auxiliaire et de la structure tissée pour former des logements susceptibles de recevoir lesdites saillies.
- chaque élément de pont comporte sur au moins un de ses bords latéraux un élément de rail de guidage, ces éléments de rail coopérant entre eux pour définir un rail de guidage lorsque les éléments de pont sont mis bout à bout permettant de guider le déplacement de ladite piste le long dudit pont, les organes de déplacement comportent au moins un actionneur monté de manière pivotante, l'extrémité de cet actionneur étant reliée à un des bras de liaison de manière à déplacer un élément de pont par rapport à un autre entre une première position dite non déployée où lesdits éléments de pont sont superposés et une deuxième position dite déployée où les faces d'accouplement desdits éléments de pont sont placés en vis-à-vis en vue de leur accouplement,
- cet actionneur est un vérin hydraulique, électromagnétique ou électrique,
La mise en rotation des bras de liaison peut encore être assurée par des moteurs ou une manivelle via un système vis sans écrou ou vis sans fin. - l'actionneur étant un vérin électrique, le pont comporte une source d'alimentation autonome pour alimenter ces actionneurs électriques,
- au moins un desdits éléments de pont comporte au moins une saillie, ladite saillie étant placée en avant dudit élément de pont en dessous de sa face d'accouplement et étant destinée à venir
supporter l'élément de pont mis bout à bout avec ledit élément de pont,
- il comporte une unité de contrôle et de commande pour commander individuellement le déplacement des éléments de pont, ladite unité de commande comportant un émetteur-récepteur pour recevoir des ordres de commande à distance,
- ces éléments de pont sont des travures.
Ces éléments de pont peuvent être fixes en largeur ou avoir une largeur ajustable. Il peut, en effet, être intéressant de maintenir des dimensions réduites à ces éléments de pont en vue de leur stockage et de leur transport, tout en ayant une largeur de voie de roulement importante. Pour cela, chaque élément de pont peut comporter un assemblage de poutres comprenant une poutre centrale fixe reliée à des poutres latérales par un système d'ajustement de l'espacement entre la poutre centrale et ces poutres latérales. A titre purement illustratif, ce système d'ajustement peut comporter des vérins reliés à leurs extrémités auxdites poutres et placés entre celles-ci. Ces vérins sont par exemple des vérins hydrauliques.
Bien entendu, lorsque la piste de roulement est formée de plusieurs sections de piste qui sont solidaires chacune d'un élément de pont, chacune de ces sections de piste comporte au moins deux parties au moins partiellement superposées et susceptibles de glisser l'une par rapport à l'autre pour s'adapter aux variations de largeur de l'élément de pont. Chacune de ces parties est, par exemple, rendue solidaire d'une poutre latérale. Le déplacement de cette poutre latérale par rapport à la poutre centrale entraîne un glissement correspondant de la partie de section de piste.
L'invention concerne également un pont temporaire à plusieurs voies de roulement. Selon l'invention, ce pont comporte au moins deux ponts temporaires tels que décrit précédemment, ces pont étant de préférence placés en parallèle et accolés les uns aux autres.
Avantageusement, l'un des ponts temporaires peut servir de contrepoids lors du déploiement du premier pont et ce dernier étant déployé, le déploiement d'un autre pont peut s'effectuer en prenant appui sur ce premier pont ne nécessitant pas ainsi de contrepoids externe.
L'invention concerne enfin un engin de pose équipé d'un pont temporaire tel que décrit précédemment.
Cet engin de pose comporte, de préférence, un plateau destiné à recevoir les éléments de pont superposés lorsque celui-ci est en position non déployé ainsi qu'une zone de stockage de la voie de roulement.
Cette dernière se présentant sous la forme d'une structure tissée ayant un relief de surface important et enroulée, la zone de stockage peut comporter un dérouleur pour assurer le déroulement à vitesse variable de ladite structure tissée. L'invention sera décrite plus en détail en référence aux dessins annexés dans lesquels:
- la figure 1 représente schématiquement un pont temporaire en cours de déploiement selon un mode de réalisation particulier de l'invention;
- la figure 2 est une représentation schématique du pont temporaire de la figure 1 après déploiement d'une partie de celui-ci;
- la figure 3 est une représentation schématique du pont temporaire de la figure 1 déployé, la piste de roulement rapportée ayant été omise par souci de clarté;
La Figure 1 montre un pont temporaire en position non déployée selon un premier mode de réalisation. Il comporte quatre éléments de pont 1-4 qui sont superposés formant ainsi un empilement vertical et articulés les uns par rapport aux autres.
Ces éléments de pont 1-4 sont avantageusement reliés de manière amovible les uns aux autres pour permettre de varier la longueur de ce pont et à adapter celle-ci à la brèche à franchir 5.
Chaque élément de pont est relié à un seul 1 , 4 pour ceux destinés à former les extrémités du pont, ou deux autres éléments de pont 2, 3 par deux paires de bras de liaison montées chacune de part et d'autre de ces éléments de pont 1-4 qu'elles relient (une seule étant représentée par souci de clarté). Chacune de ces paires de bras comportent deux bras parallèles 6, 7 montés latéralement sur ces éléments de pont 1-4, leurs extrémités étant mobiles en rotation pour autoriser le déplacement relatif des éléments de pont 1-4.
Ces bras décrivent la forme d'un parallélogramme déformable lorsqu'un élément de pont est en mouvement par rapport à l'élément de pont avec lequel il est articulé.
Chaque élément de pont 1-4 comporte ainsi à ses extrémités une face d'accouplement 8 apte à venir coopérer avec la face d'accouplement 9 d'un autre élément de pont de manière à assembler ces éléments de pont lorsqu'ils sont mis bout à bout.
Ces faces d'accouplement 8, 9 ont un profil en biseau mais peuvent avoir tout autre forme permettant de bloquer les faces d'accouplement 8, 9 lorsqu'elles sont mis bout à bout.
Ces faces 8, 9 présentent ici par ailleurs une pente de valeur égale d'une paire d'éléments de pont à une autre mais ces pentes peuvent également être différentes de manière à former une courbure entre deux éléments de pont 1-4. Cette courbure peut notamment être progressive pour former une arche. Cette dernière géométrie assure une meilleure tenue mécanique du pont temporaire par une reprise des efforts et elle peut permettre d'enjamber des obstacles tels qu'une canalisation ou autre.
Chaque élément de pont 1-4 peut de plus comporter des organes mécaniques de verrouillage permettant de bloquer les faces d'accouplement 8, 9 en position accouplée. Ces organes de verrouillage sont par exemple à ressort.
Par ailleurs, chaque élément de pont 1-4 comporte avantageusement au moins une butée placée sur chacun de ses bords latéraux pour bloquer le déplacement d'au moins un des bras de liaison 6, 7 lorsque la face d'accouplement 8 dudit élément de pont 3 est placée en vis-à-vis avec la face d'accouplement 9 d'un autre élément de pont 4 et qu'elle a donc fini son déplacement autorisé (Fig. 1 ).
Le pont comporte des organes de déplacement de chacun des éléments de pont 1-3 qui est superposé sur un autre élément de pont 2-4 dans une première position, dite non déployée.
Pour déployer le pont temporaire, on déplace tout d'abord l'empilement formé par les trois éléments de pont 1-3 placés sur le dernier élément de pont
4 en contact avec le sol. Ces éléments de pont 1-3 sont déplacés d'une première position dans laquelle ils sont superposés sur le quatrième élément
de pont 4 vers une deuxième position, dite déployée, où les faces d'accouplement 8, 9 du dernier élément de pont 3 dudit empilement 1 -3 et du quatrième élément de pont 4 sont placées en vis-à-vis et accouplées. Puis, on répète cette étape de déploiement en déplaçant les deux éléments de pont 1 , 2 superposés avec le troisième élément de pont 3 ainsi accouplé de cette première position où ils sont superposés vers une seconde position où les faces d'accouplement 8, 9 du deuxième élément de pont 2 et du troisième élément de pont 3 sont placées en vis-à-vis et accouplées. On répète cette étape pour le premier élément de pont 1 non encore accouplé. Ce procédé permet de diminuer le bras de levier à déplacer.
Les organes de déplacement comprennent un actionneur 10 monté de manière pivotante et latéralement sur chaque élément de pont 2-4 destiné à supporter un élément de pont 1-3 dans la première position dite non déployée. L'extrémité de cet actionneur 10 est reliée au bras de liaison le plus avant desdits élément de pont 1-4 de sorte qu'un déplacement linéaire de l'extrémité de cet actionneur 10 entraîne un mouvement de rotation du ou des éléments de pont superposés pour amener les faces d'accouplement 8, 9 en vis à vis. Cet actionneur 10 est par exemple un vérin hydraulique, électromagnétique ou électrique. Cet actionneur 10 étant un vérin hydraulique, le pont comporte un réservoir de fluide, une pompe hydraulique et un circuit de distribution en fluide comportant des sections de tuyaux aptes à s'adapter au mouvement des éléments de pont 1-4 les uns par rapport aux autres. Chacune de ces sections peut, par exemple, comporter deux portions de tuyaux rigides reliés entre elles par une section de tuyau souple placée au niveau d'une articulation telle qu'un point de pivot d'une bielle.
De préférence, le pont comporte une unité de contrôle et de commande pour commander individuellement le déplacement des éléments de pont 1 -4, cette unité de commande comportant un émetteur-récepteur pour recevoir des ordres de commande à distance.
Le pont ayant ainsi sa propre source d'alimentation et étant autonome, peut être avantageusement positionné à proximité de la brèche 5 à franchir pour être déployé à distance ce qui évite d'exposer un éventuel équipage du génie dans des zones de conflit.
Cette unité de contrôle et de commande peut encore comporter des moyens électroniques pour décaler dans le temps le déplacement de chacun desdits éléments de sorte que lesdits éléments de pont sont déployés et mis bout à bout successivement. Ces moyens électroniques peuvent comporter un retardateur. Alternativement, ces éléments de pont peuvent être déployés simultanément.
L'unité de contrôle et de commande peut encore comporter des capteurs vérifiant le bon positionnement des éléments de pont 1 -4 les uns par rapport aux autres. Dans ce mode de réalisation particulier, les éléments de pont 1 -4 comportent chacun deux saillies 11 , 12 placées respectivement en avant dudit élément de pont en dessous de sa face d'accouplement 8 et en arrière au dessus de son autre face d'accouplement 9. Ces saillies 11 , 12 sont destinées à venir supporter le ou les éléments de pont 1-4 mis bout à bout avec cet élément de pont 1-4. Ces saillies 11 , 12 sont par exemple constituées d'une plaque rectangulaire.
L'élément de pont 4 destiné à constituer l'extrémité inférieure de l'empilement former par lesdits éléments de pont 1-4 superposés dans ladite première position comprend avantageusement des moyens d'ancrage au sol (non représentés).
Le pont temporaire comporte une voie de roulement rapportée (non représentée) qui est une piste de roulement souple et des éléments de fixation pour solidariser cette piste souple aux éléments de pont 1-4.
Cette piste de roulement présente avantageusement une dimension longitudinale supérieure à la longueur du pont une fois déployé de manière à recouvrir une zone de sol adjacente 13, 14 audit pont.
Cette piste de roulement est, par exemple, une structure tissée qui est formée de fils de chaîne disposés suivant une seule couche et de fils de trame disposés également suivant une seule couche, l'armure de ladite structure tissée étant telle que chaque fil de chaîne s'entrecroise avec les fils de trame suivant, de préférence et très approximativement, la moitié des intersections des rangées et colonnes de l'armure, le fil de chaîne étant laissé dans les intersections restantes, en sorte, pour chaque fil de chaîne, d'obtenir au moins une zone d'armure simple et serrée suivie d'une zone de flottés,
l'alternance des différentes zones susdites provoquant des resserrements des fils de trame créant un relief important du tissu ainsi réalisé.
On entend par "de préférence et très approximativement", une égalité des pris et des laissés de chaque fil de chaîne qui n'est pas absolue mais qui au contraire peut s'en écarter de 10 à 15% par exemple, voire même davantage, étant entendu que plus on s'éloignera de la stricte égalité et plus le métier demandera des réglages.
Les fils de trame ont avantageusement un diamètre de l'ordre de 50 à 200 centièmes de mm et les fils de chaîne ont de préférence un diamètre inférieur à celui des fils de trame.
Les éléments de pont 1-4 comportent des poutres 15 assemblées en parallèle en étant espacées les unes des autres. Ces poutres 15 sont réalisées dans un matériau dur choisi dans le groupe comprenant l'acier, le titane, un alliage d'aluminium ou un matériau composite. Ces poutres 15 peuvent avoir une section rectangulaire ou en I avec une surface plane à chaque extrémité pour supporter la piste de roulement. Ces poutres 15 peuvent de plus être reliées par un fond 16 qui peut être percée pour l'évacuation des eaux.
L'intervalle entre ces poutres 15 définit un élément de canalisation susceptible de recevoir un élément de traction de la piste de roulement lorsque celle-ci est déroulée après déploiement ou au fur et à mesure du déploiement du pont. Le pont peut donc comporter un moteur pour dérouler ou enrouler cette piste. Chaque élément de pont 1-4 comporte à une extrémité, au moins un organe de renvoi susceptible de recevoir ledit élément de traction. Cet organe de renvoi peut être une poulie.
Le premier et le dernier de ces éléments de pont 1 , 4 formant le pont en position déployé comportent avantageusement à leur extrémité libre une rampe d'accès audit pont. Cette rampe peut être montée de manière articulée pour adapter la rampe aux engins ou piétons amenés à se déplacer à la surface du pont temporaire.
Les éléments de pont 1-4 étant identiques ou non, ils ont une dimension longitudinale comprise entre environ 2 m et 6 m +/- 10% et une largeur comprise entre environ 1 ,5 et 3 m +/- 10%. Avantageusement, leur longueur étant de 6 m et leur largeur de 2 m environ, une voie de roulement
ayant une largeur de 3,4 m +/- 10% est obtenue en accolant deux ponts temporaires placés en parallèle.