PROCEDE DE REALISATION D'UN TAPIS VEGETALISE, TAPIS VEGETALISE ET PLAQUES POUR UN TEL TAPIS
La présente invention concerne, de façon générale, les tapis végétalisés constitués par une pluralité de plaques comprenant des plantes disposées dans une couche de base reposant sur une nappe de maintien.
Les techniques traditionnelles de végétal isation par plantes, à massifs, vivaces ou autres, sont le repiquage de bulbes ou de boutures ou le semage. Ces techniques sont généralement mises en oeuvre in situ à l'endroit où les plantes concernées sont destinées à croître, habituellement de façon manuelle et, quelques fois, dans un environnement malcommode.
Ces techniques de végétal isation in situ demandent de pouvoir disposer des lieux pendant le temps nécessaire pour assurer la prise des plantes avant d'obtenir l'effet visuel espéré, ce qui n'est pas toujours le cas, notamment lors d'une exposition.
En outre, dans les techniques de repiquage, les plantes doivent prendre racine dans un milieu nouveau, ce qui peut provoquer des difficultés d'adaptation et des pertes.
De plus, cet aspect visuel recherché est différé jusqu'à la floraison ou équivalent, ce qui peut constituer un inconvénient majeur.
De plus également, ce type de végétal isation nécessite un entretien permanent pour éviter la pousse de mauvaises herbes ou équivalents, et gérer les vols des graines par les oiseaux, vols qui sont susceptibles d'entraîner une végétal isation irrégulière.
En outre également, lorsque ce type de végétal isation est utilisé sur des zones pentues soumises à d'importantes eaux de pluie, il peut se faire que les graines et jeunes plants soient entraînés avec les terres de surface par le ruissellement des eaux.
On a cherché de nombreuses solutions pour obvier à ces inconvénients. Parmi ces solutions, la principale consiste à préparer un tapis végétalisé dans un premier lieu, puis à le transférer sur son site final (ou temporaire) lorsque les plantes sont suffisamment matures ou qu'il n'y a plus de risque de perdre graines ou jeunes plants. Ce type de tapis végétalisé a été essentiellement développé pour la création de gazons tant pour les stades sportifs que pour les bordures de routes qui sont généralement pentues.
Par exemple, le document GB-A-1 290 338 décrit une plaque réalisée en milieu stérile pour éviter une germination initiale trop rapide des graines. Cette plaque est constituée par un fond formé dans une feuille de polyéthylène sur laquelle on dispose un milieu hydrophile stérile. Sur ce milieu hydrophile, on dispose des graines que l'on recouvre ensuite par du sable ou de la terre. Après un certain temps pour assurer la prise, le tout est apporté sur le site, et on enlève la feuille de polyéthylène avant de poser la plaque pour que les racines puissent se développer et pénétrer dans la terre du site.
Dans le document W0-A9620586, il est décrit un matelas de gazon destiné à contrôler l'érosion d'un sol non stabilisé, tel qu'une
bordure pentue d'autoroute. Ce matelas inclut un treillis plastique disposé entre deux couches d'un matériau fibreux tel que la jute. Ce matelas est ensuite disposé sur le sol, éventuellement recouvert d'une couche de sable. Le gazon, en croissant, vient ancrer le matelas au sol qui reste alors stable sous l'effet du treillis plastique qui n'est pas ôté.
Selon l'enseignement du document FR-A-2657364, on utilise un matelas en nappes superposées, aiguilletées et cardées de deux types spécifiques de fibres entre lesquelles on peut éventuellement disposer des graines. Ce matelas est destiné à retenir les eaux de pluie par paillage de champs, ou les eaux de ruissellement sur un talus, puis à disparaître naturellement en apportant éventuellement des facteurs de croissance, essentiellement organiques.
Le document US-A-2 923 093 relate, pour sa part, un paillasson constitué de matériaux fibreux entre lesquelles est disposée une couche de terreau ou équivalent. Les trois couches sont ensuite cousues ensembles au moyen d'une planche à aiguilles. Un tel paillasson a pour but d'éviter que les oiseaux et autres animaux nuisibles viennent dérober les graines avant que l'herbe pousse. Les matériaux fibreux sont choisis pour se désintégrer lorsque l'herbe apparaît.
Ces documents n'apportent donc aucun enseignement susceptible de permettre de réaliser un tapis végétalisé constitué par une pluralité de plaques de multiples variétés de plantes préparées hors du site final, par exemple dans les conditions d'une pépinière, et disposées sur ce dernier de façon extrêmement rapide au moment même où l'effet visible souhaité des plantes est atteint ou va être atteint, ce qui permet simultanément d'obvier aux inconvénients
précités et de réduire de façon significative les coûts de tels tapis végétalisés.
La présente invention se place dans ce contexte et concerne donc, selon un premier aspect, un procédé de réalisation d'un tel tapis végétalisé constitué d'une pluralité de plaques comprenant des plantes, selon un deuxième aspect, une plaque pour un tel tapis végétalisé et, selon un troisième aspect, un tapis réalisé en mettant en oeuvre le procédé précité et/ou les plaques décrites.
Selon ce premier aspect de l'invention, le procédé comprend les étapes suivantes : on dispose sur la nappe de maintien une pluralité correspondante de moules, - on remplit les moules d'une couche de base, on dispose graines et/ou plants dans la couche de base, on laisse les plantes prendre racine, on enlève les moules, on découpe la nappe de maintien dans les espaces laissés libres après enlèvement des moules, et on pose les plaques sur un support d'accueil.
De préférence, de façon à obtenir une pluralité de plaques, on découpe la nappe de maintien au moyen d'un instrument de coupe introduit dans les espaces laissés libres dans la couche de base après enlèvement des moules.
De façon avantageuse, les plaques sont maintenues sur leur support par cloutage ou par agrafage.
Selon le deuxième aspect de l'invention, le matériau de la nappe de maintien est choisi dans le groupe comprenant les matériaux géosynthétiques, les matériaux fibreux et les matériaux plastiques.
De façon préférentielle, la nappe de maintien affecte la forme d'une nappe non tissée, d'une nappe perforée, d'une toile ou d'un filet.
La nappe de maintien présente, de façon avantageuse, une résistance suffisante à la traction pour assurer à elle seule la tenue des plaques pendant leur manipulation, leur transport et leur mise en place. Une telle résistance à la traction est favorablement supérieure ou égale à 10 kN/m environ. Dans un exemple de réalisation, la nappe de maintien est du type des nappes drainantes et anti -contaminantes utilisées dans les constructions des chaussées.
De façon tout à fait avantageuse, la nappe de maintien est biodégradable et poreuse, tandis que la couche de base est une couche nutritive.
L'invention sera mieux comprise, et d'autres buts, avantages et caractéristiques de celle-ci apparaîtront plus clairement à la lecture de la description qui suit de modes préférés de réalisation donnés à titre non limitatif et à laquelle une planche de dessins est annexée sur laquelle : la Figure 1 est une vue schématique en perspective d'une plaque obtenue en mettant en oeuvre la présente invention ; les Figures 2 à 4 illustrent sché atiquement différentes étapes du procédé de l'invention, la Figure 5 représente schématiquement la pose des plaques pour former un tapis végétalisé selon l'invention, et
la Figure 6 représente schématiquement un clou utilisable pour la fixation des plaques du tapis végétalisé selon l'invention à un support quelconque.
En référence maintenant aux Figures qui viennent d'être succinctement décrites, une plaque 7 d'un tapis végétalisé comprend une nappe de maintien 3 et une couche de base nutritive 2, par exemple du terreau, du compost ou équivalent, dans laquelle vont pousser des plantes 1.
Conformément à l'invention, on dispose sur la nappe de maintien 3 une pluralité de moules, par exemple par au moins un moule alvéolaire comme représenté sur la Figure 2, dont on emplit chaque alvéole avec la couche de base précitée 7, comme représenté sur la Figure 3.
On dispose ensuite graines et/ou plants dans la couche de base 3 et on attend la pousse des plantes et/ou la prise des racines des plantes.
Au moment approprié, on enlève le moule, et on découpe la nappe de maintien 3 dans les espaces 10 laissés libres après enlèvement du moule 8. A cet effet, on peut utiliser toute lame de couteau appropriée 9, comme illustré sur la Figure 4.
On obtient ainsi une pluralité de plaques 7 que l'on va pouvoir aisément manipuler et transporter sans que les plantes subissent un choc du fait d'un changement de terre, puisque les racines des plantes ont traversé la nappe de maintien à laquelle elles sont accrochées.
Les plaques 7 ainsi obtenues peuvent alors amenées en état sur leur site final (ou temporaire, s'il s'agit d'une exposition ou équivalent).
Comme représenté sur la Figure 5, pour former un tapis végétalisé, les plaques 70, 71, 72, 73 sont, de préférence, disposées à recouvrement partiel à la manière d'écaillés de poissons. Elles peuvent cependant être également disposées de façon adjacente.
Lorsque cela est nécessaire, les plaques sont fixées par cloutage ou agrafage sur le sol du site d'accueil, qui peut être un rocher ou une surface bétonnée, par exemple au moyen d'une pluralité de clous 12 tels que celui qui est représenté schématiquement sur la Figure 6.
Un tel clou 12 affecte, de préférence la forme d'un U dont une branche 14 est plus longue que l'autre 16, les deux branches se terminant en pointe. Un acier à béton est préféré pour réaliser un tel clou. Dans un exemple de réalisation non limitatif, la branche la plus longue mesure 2 cm environ, tandis que l'autre branche 16 mesure 1 cm environ.
Comme on le comprendra aisément, une réglette (non représentée sur les Figures) peut être mise en oeuvre pour accueillir clous et agrafes et maintenir de façon plus ferme chaque plaque, notamment sur un support très pentu ou en cas de risque de très grands vents.
Selon un mode préféré de réalisation de l'invention, le matériau de la nappe de maintien 3 est choisi dans le groupe comprenant les matériaux géosynthétiques, les matériaux fibreux et les matériaux plastiques. Plus précisément, on préfère que la nappe de
maintien soit du type des nappes drainantes et anti -contaminantes généralement utilisées dans les constructions des chaussées. On connait de telles nappes sous la marque BIDIM.
Une telle nappe est biodégradable et est poreuse. Elle présente une résistance à la traction suffisante pour assurer à elle seule la tenue des plaques 7, 70, 71,..., pendant leur transport et leur mise en place. Une telle résistance à la traction est, de façon favorable, supérieure ou égale à 10 kN/m environ. Une nappe d'un poids moyen compris entre 150 et 250 g/m2 environ est préférée.
Comme l'homme de l'art le comprendra, on peut ainsi réaliser des tapis végétalisés préparés de façon appropriée hors du lieu d'application, par exemple en pépinière.
Selon un mode de réalisation non limitatif, les plaques 7 présentent des dimensions de l'ordre de 60 x 60 cm environ, et une épaisseur comprise entre 5 et 20 cm environ (hors plants). Il est toutefois évident que chaque plaque peut atteindre ou dépasser des dimensions de plus de 10 m2 en fonction du support choisi et des moyens de manutention mis en oeuvre.
De préférence, la nappe de maintien 3 affecte la forme d'une nappe non tissée, d'une nappe perforée, d'une toile ou d'un filet. Elle est biodégradable et est traversée par géotropisme par les racines des plantes de la couche de base 2, ce qui assure un ancrage actif des plaques au sol du site d'accueil. Par contre, elle interdit aux mauvaises herbes du site de la traverser.
Bien que Ton ait représenté et décrit ce que l'on considère actuellement être les modes de réalisation préférés de la présente invention, il est évident que l'Homme de l'Art pourra y
apporter différents changements et modifications sans sortir du cadre de la présente invention tel que défini par les revendications jointes.
Bien évidemment, la forme des alvéoles du moule 8, donc des plaques 7 n'a pas été évoquée ici, puisqu'elle dépend essentiellement de la forme du tapis végétalisé final.
Les plaques selon l'invention peuvent être mises en oeuvre sur des sites non terreux, par exemple à surface bétonnée.
Il faut également noter que le moule utilisé pour mettre en oeuvre l'invention peut être indifféremment constitué d'un moule alvéolaire ou d'un moule unique à partitions internes.
On obtient ainsi un tapis végétalisé dont la réalisation peut se faire dans des lieux particulièrement bien adaptés à la première pousse des plantes dont la viabilité est ainsi nettement améliorée. Le coût d'un tel tapis est ainsi nettement réduit, tandis que l'effet visuel du tapis sur son site d'accueil est instantané. En outre, le tapis peut être facilement retiré si cela est nécessaire, par exemple à la fin d'une exposition ainsi décorée, puis réutilisé ailleurs. Enfin un tel tapis peut porter toute sorte de végétation depuis un simple gazon jusqu'à des fleurs fragiles.