La présente invention se rapporte à un procédé de pilotage d'au moins un actionneur piézoélectrique d'injecteur de carburant d'un moteur à combustion interne d'un véhicule, ledit au moins un actionneur piézoélectrique agissant sur un moyen de vanne pour ouvrir ou fermer ledit injecteur, respectivement autorisant ou stoppant l'injection de carburant dans une chambre de combustion du moteur, ledit procédé étant appliqué à partir d'une unité de contrôle moteur embarquée sur le véhicule en fonctionnement et comprenant les étapes suivantes : - Appliquer une première charge nominale électrique à l'actionneur piézoélectrique, nécessaire à l'ouverture de l'injecteur, dite charge nominale de commande, selon un courant nominal, en fonction du couple demandé et du régime moteur, en sorte d'ouvrir le moyen de vanne de l'injecteur pour une injection du carburant dans la chambre de combustion, - Appliquer à l'actionneur piézoélectrique sur ladite charge nominale de commande, après l'application de celle-ci et avant une étape consistant à commander une fermeture de l'injecteur, au moins une deuxième charge électrique, dite charge de polarisation, additionnelle à ladite charge nominale de commande, en sorte de polariser l'actionneur piézoélectrique durant une phase d'ouverture de l'injecteur et pendant l'injection du carburant dans la chambre de combustion, - Commander la fermeture de l'injecteur afin de stopper l'injection de carburant, par l'application d'au moins une décharge électrique à l'actionneur piézoélectrique en sorte de fermer le moyen de vanne. Il est connu d'utiliser un actionneur piézoélectrique pour la commande d'ouverture et de fermeture d'un injecteur dans un moteur à combustion interne, 25 fonctionnant au moyen d'un carburant du type essence ou gasoil. Un actionneur piézoélectrique est principalement composé de manière connue d'un empilement de céramiques définissant une longueur déterminée, qui possède la propriété de voir cette longueur modifiée sous l'effet d'un champ électrique et inversement de produire un champ électrique sous l'effet d'une contrainte mécanique ; cet 30 empilement est disposé dans un injecteur entre une butée et un moyen de vanne et fonctionne en résumé de la manière suivante : lors de l'application d'une charge électrique, au moyen d'une tension électrique, à l'actionneur piézoélectrique, sa longueur augmente et ouvre le moyen de vanne de l'injecteur qui libère du carburant sous pression, dans la chambre de combustion. Au repos, c'est-à-dire en position de fermeture du 35 moyen de vanne, il existe un jeu entre l'actionneur piézoélectrique et le moyen de vanne afin de garantir la fermeture de ce moyen de vanne et d'éviter des fuites de carburant non contrôlées vers la chambre de combustion. Pour être stable et avoir un comportement reproductible, un actionneur piézoélectrique doit être polarisé à une valeur de référence, dite polarisation initiale, ce 5 qui est fait en usine lors de la fabrication dudit actionneur et avant la mise en service du moteur dans un véhicule. Une telle polarisation, consiste à appliquer une charge électrique par l'intermédiaire d'une tension déterminée, dite tension de polarisation, pendant un temps également déterminé, aux bornes de l'actionneur piézoélectrique, ce qui a pour effet d'orienter la structure cristalline de ce dernier selon la direction du champ 10 électrique imposé à l'empilement piézoélectrique, qui correspond à la direction suivant laquelle la variation de dimension de l'actionneur piézoélectrique est souhaitée. Après suppression de cette tension de polarisation initiale aux bornes de l'empilement piézoélectrique, ce dernier conserve pour son utilisation ultérieure un état de polarisation rémanente. 15 Cependant, en cours d'utilisation dans un moteur à combustion interne, un actionneur piézoélectrique a tendance à perdre cette polarisation initiale, notamment en raison d'un usage essentiellement urbain du véhicule qui entraîne des régimes moteurs faibles et donc des tensions électriques nominales faibles de commande des injecteurs sous une faible pression de carburant, largement au-dessous de la tension de 20 polarisation. En outre, la charge électrique nécessaire pour la commande de l'ouverture des injecteurs peut être ajustée en évitant que le bruit généré par cette ouverture des injecteurs soit audible au-delà du bruit moteur général, c'est-à-dire qu'une cartographie des tensions nominales d'ouverture des injecteurs est établie en usine en fonction du 25 régime moteur. D'autres conditions d'utilisations, comme des cycles répétés d'augmentation/diminution de la température du moteur, ou de longues périodes sans utilisation de l'actionneur piézoélectrique, correspondant à des périodes d'immobilisation prolongée du véhicule, peuvent également entraîner dans le temps une modification de la 30 polarisation de l'actionneur piézoélectrique. On connaît de la demande de brevet français FR 1254719 déposée le 23 mai 2012, non publiée au jour du dépôt de la présente demande de brevet, au nom du demandeur, une solution pour pallier les inconvénients de la dépolarisation telle que décrite plus haut. Cette solution permet de maintenir l'actionneur piézoélectrique polarisé 35 depuis sa sortie usine, durant l'utilisation du véhicule, de manière automatique au cours de l'utilisation de celui-ci, sans nécessiter un arrêt du moteur, et permet ainsi d'accroître la longévité desdits actionneurs tout en diminuant les interventions de maintenance. En outre, elle permet d'améliorer la performance de l'injecteur, en diminuant la dérive du jeu entre l'actionneur piézoélectrique et le moyen de vanne, et finalement en permettant un meilleur contrôle de la quantité de carburant injectée dans une chambre de combustion, donc une consommation de carburant et une pollution optimisées. L'application selon cette solution en deux temps au moins d'une charge électrique sur l'actionneur, un premier temps pour la commande nominale de l'actionneur piézoélectrique en fonction de la calibration d'injection, puis un deuxième temps pour la polarisation de celui-ci, permet d'éviter que l'opération de polarisation ne génère des bruits moteurs et notamment des claquements d'injecteurs. Le procédé selon cette solution peut être avantageusement implémenté dans une unité de contrôle moteur (ECU pour Engine Control Unit en anglais) du véhicule au moyen d'un logiciel de mise en oeuvre du procédé, pour le pilotage de l'ensemble des injecteurs du moteur. Il y a lieu de noter que ce procédé peut être intégré dans le calculateur ECU des véhicules existant au moyen d'un simple logiciel modifié de commande/pilotage des actionneurs piézoélectriques des injecteurs du moteur.
De manière conventionnelle, les injecteurs piézoélectriques sont pilotés en tension par l'unité de contrôle moteur, en utilisant un courant maximum constant pour un cycle moteur et un cylindre donnés pour l'application de la charge électrique nominale de commande d'ouverture des injecteurs. Le pilotage d'un injecteur se fait ainsi en modifiant la tension électrique appliquée aux bornes de son actionneur piézoélectrique, en fonction de la pression du rail commun de carburant alimentant les injecteurs, afin de fournir l'énergie juste nécessaire à l'actionneur pour surmonter la pression du rail qui est variable en fonction du régime moteur. Cependant, selon le régime moteur considéré, en particulier aux régimes faibles, par exemple régime de ralenti et au-dessus, le temps d'ouverture des injecteurs est réduit en raison de la faible quantité de carburant admise dans la chambre de combustion, et le temps disponible pour appliquer la charge de polarisation durant l'ouverture d'un injecteur peut donc être très faible, pouvant aller jusqu'à empêcher l'application de la totalité de la charge de polarisation. L'application d'une charge de polarisation selon la demande de brevet FR 1254719 déposée le 23 mai 2012, ne permet pas toujours en effet d'atteindre une tension de polarisation significative, en particulier dans des cas d'une ouverture de faible durée de l'injecteur. La présente invention vise à pallier ces inconvénients et d'une manière générale à améliorer le procédé décrit plus haut. Plus précisément, elle consiste en ce que l'étape d'application de ladite charge électrique de polarisation comprend une étape préalable d'augmentation de la valeur du courant de charge de polarisation appliqué à l'actionneur piézoélectrique, à une valeur supérieure à celle du courant nominal de charge nominale.
L'augmentation de la valeur du courant de charge appliqué à la charge de polarisation permet de réduire le temps d'application de ladite charge électrique de polarisation. Le procédé selon l'invention permet d'atteindre en un temps plus court une tension de polarisation identique à, ou voisine de celle qui serait obtenue avec un temps plus long selon la valeur de courant de charge nominale de commande. De manière alternative, selon les besoins, pour un temps disponible donné, l'invention permet d'atteindre une tension de polarisation supérieure à celle qui serait obtenue avec un courant plus faible. Selon une caractéristique avantageuse, le procédé selon l'invention comprend 10 en outre les étapes suivantes : - Définir une charge de polarisation à atteindre, - Préalablement à l'application de ladite charge nominale de commande, envoyer une requête à l'unité de contrôle moteur, afin de connaître le temps électrique de commande prévu de l'injecteur, 15 - Choisir une valeur de courant d'application de ladite charge de polarisation à atteindre, nominal ou supérieur, en fonction du temps électrique de commande prévu de l'injecteur. Le temps électrique de commande de l'injecteur est défini comme étant le temps de maintien de la charge qui est appliquée à l'actionneur piézoélectrique. Selon 20 cette caractéristique, un mode de gestion supplémentaire est proposé pour piloter la charge de polarisation : si le temps électrique de commande de l'injecteur est réduit et que le temps disponible pour placer la charge de polarisation est donc faible, il peut être approprié de piloter cette charge avec un courant supérieur au courant nominal en vue d'optimiser la tension de polarisation dans le temps électrique de commande disponible 25 et ainsi profiter des faibles ouvertures pour apporter toutefois une charge de polarisation à l'actionneur piézoélectrique. Selon une caractéristique avantageuse, l'étape consistant à choisir une valeur de courant d'application de ladite charge de polarisation à atteindre, comprend une étape consistant à déterminer une valeur de seuil par rapport à laquelle ledit temps électrique de 30 commande prévu de l'injecteur sera comparé, de telle sorte que : - Si ledit temps électrique de commande prévu de l'injecteur est inférieur à ladite valeur de seuil déterminée, appliquer ladite charge de polarisation à partir d'une commande en courant de polarisation supérieur au courant nominal de la charge nominale de commande, 35 - Si ledit temps électrique de commande prévu de l'injecteur est supérieur à ladite valeur de seuil déterminée, appliquer ladite charge de polarisation à partir d'une commande en courant de polarisation utilisant la valeur du courant de la charge nominale de commande. Cette caractéristique offre la possibilité de commander une charge de polarisation en courant pour des durées de temps électrique de commande d'un injecteur inférieures à une valeur prédéterminée en dessous de laquelle le temps disponible ne permet plus d'appliquer à l'actionneur piézoélectrique une tension (de polarisation) supérieure à la tension de la charge nominale électrique de commande, et ne permet plus donc d'appliquer une charge dite de polarisation, ou tout au moins ne permet pas d'atteindre une charge de polarisation significative.
Selon une caractéristique avantageuse, ladite charge de polarisation, définie par un profil correspondant de courant appliqué à l'actionneur piézoélectrique, est découplée de ladite charge nominale de commande. Le découplage des charges permet de ne pas modifier la charge nominale de commande de l'actionneur piézoélectrique, conventionnellement appliquée par l'unité de contrôle moteur en liaison avec le couple moteur demandé ou le régime moteur, et de rendre la surcharge de polarisation indépendante de cette charge nominale de commande. Selon une caractéristique avantageuse, la tension électrique résultant de l'application de la charge nominale de commande, et la tension électrique résultant de l'application de la charge de polarisation à partir d'une commande en courant de l'actionneur piézoélectrique, forment un palier dans le gradient de la tension appliqué à ce dernier. Ce palier de la tension appliquée à l'actionneur en fonction du temps permet d'agir en vue d'une diminution du bruit de l'injecteur lors de son ouverture. En effet, l'application de la première tension électrique avec une énergie limitée (afin de réduire le cas échéant le bruit mécanique) enclenche l'ouverture du moyen de vanne de l'injecteur, et la deuxième tension dite de polarisation est ensuite appliquée. Le palier peut être réduit au minimum et être quasiment imperceptible, par exemple diminué à une fraction très réduite de seconde, de l'ordre de la microseconde environ, ou bien former un palier plus marqué égal ou supérieur à plusieurs microsecondes, par exemple de 10 à 100 ps. Le palier permet avantageusement d'agir sur le temps séparant la charge nominale et la charge de polarisation appliquées à l'actionneur piézoélectrique, par exemple en fonction du temps disponible pour l'application de la charge de polarisation entre la charge d'ouverture de l'injecteur et la décharge pour la fermeture de ce dernier.
Selon une caractéristique avantageuse, l'étape consistant à commander la fermeture de l'injecteur, comprend l'application d'une première décharge électrique de l'actionneur piézoélectrique jusqu'à la charge nominale de commande de celui-ci, suivie d'une deuxième décharge électrique de l'actionneur jusqu'à la fermeture du moyen de vanne. La division des décharges électriques permet le cas échéant une diminution du bruit de la fermeture de l'injecteur, au moyen d'une décharge de l'actionneur réalisée 5 en deux temps. Selon une caractéristique avantageuse, lesdites première et deuxième décharges électriques de l'actionneur piézoélectrique sont découplées. Selon une caractéristique avantageuse, la première décharge électrique de l'actionneur piézoélectrique jusqu'à la charge nominale de commande est obtenue par 10 l'application d'un premier courant électrique de décharge réduisant la tension aux bornes de l'actionneur piézoélectrique jusqu'à la tension de charge nominale, et la deuxième décharge électrique de l'actionneur est obtenue par l'application d'un deuxième courant électrique de décharge différent du premier courant de décharge. La division des décharges électriques formant un palier dans la tension 15 électrique lors de la décharge appliquée à l'actionneur piézoélectrique permet le cas échéant la réduction du bruit de l'injecteur lors de sa fermeture, et permet avantageusement un découplage des courants de décharge appliqués à l'actionneur. Selon une caractéristique avantageuse, la tension électrique aux bornes de l'actionneur piézoélectrique, résultant de l'application desdites première et deuxième 20 décharges électriques successives, forme un palier dans le gradient de la tension de décharge appliqué à l'actionneur piézoélectrique. Ce palier de tension appliqué à l'actionneur en fonction du temps permet d'agir en vue d'une diminution du bruit de l'injecteur lors de sa fermeture, le cas échéant. Le palier peut être réduit au minimum et être quasiment imperceptible, par exemple 25 diminué à une fraction très réduite de seconde, de l'ordre de la microseconde environ, ou bien former un palier plus marqué égal ou supérieur à plusieurs microsecondes, par exemple 10 à 100 ps. Le palier permet avantageusement d'agir sur le temps séparant les décharges électriques appliquées à l'actionneur piézoélectrique pour la fermeture de l'injecteur, par exemple en fonction du temps disponible restant avant cette fermeture de 30 l'injecteur. Dans le gradient de tension de décharge, le palier permet avantageusement d'agir sur le découplage des courants de décharge correspondant à la décharge de polarisation et à la décharge de commande nominale, appliqués à l'actionneur. Selon une caractéristique avantageuse, l'accroissement de courant entre la charge nominale de commande et la charge de polarisation est de l'ordre de un ampère. 35 D'autres caractéristiques et avantages apparaîtront dans la description qui suit d'exemples de modes de réalisation d'un procédé selon l'invention, accompagnée des dessins annexés, exemples donnés à titre illustratif non limitatif.
Les figures 1 a et 1 b, représentent deux diagrammes schématiques synchronisés d'un exemple de procédé de pilotage d'un exemple actionneur piézoélectrique, selon l'art antérieur, comportant une étape d'application d'une charge de polarisation durant l'ouverture de l'injecteur, se rapportant respectivement à : - Un exemple de profil de la tension aux bornes de l'actionneur piézoélectrique en fonction du temps durant l'ouverture de l'injecteur, - Un exemple de profil d'intensité du courant de charge/décharge traversant l'actionneur piézoélectrique en fonction du temps. Les figures 2a et 2b représentent respectivement deux diagrammes schématiques synchronisés du profil de la tension aux bornes de l'actionneur piézoélectrique et du profil d'intensité du courant de charge/décharge traversant cet actionneur piézoélectrique, en fonction du temps durant l'ouverture de l'injecteur, suivant un exemple de mode de réalisation d'un procédé de pilotage selon l'invention dudit actionneur piézoélectrique.
La figure 3 est un logigramme d'un exemple de mode de réalisation d'un procédé de pilotage selon l'invention d'un actionneur piézoélectrique. L'échelle de temps sur les deux diagrammes figure 1 a et 1 b est représentée de manière synchronisée : par exemple, les quatre traits pointillés verticaux 1, 2, 3, 4 tracés à cheval sur les deux figures 1 a et 1 b correspondent à quatre instants f1, .f2, -f .3, t4 20 différents sur l'échelle de temps, respectivement, chacun de ces quatre instants t,, t2, t3, t4 étant le même pour les deux diagrammes. Sur la figure 1 a, on peut voir que la tension électrique Uinj de charge appliquée, représentée sur l'axe des ordonnées, comporte un gradient constant et continu à partir de l'instant t1 qui est représenté sur l'axe des abscisses t correspondant à l'échelle 25 de temps, l'instant t1 correspondant à la commande d'ouverture de l'injecteur jusqu'à l'instant t2 qui correspond quant à lui à un niveau de tension Uc nominale de commande de l'actionneur piézoélectrique appliqué pour l'ouverture de l'injecteur, c'est-à-dire pour l'allongement de l'actionneur piézoélectrique en réponse à ladite commande d'ouverture. Ce niveau de tension Uc nominale de commande est prédéterminé par une cartographie 30 d'injection du moteur (non représentée), et correspond à la tension minimale nécessaire pour obtenir une ouverture de l'injecteur produisant notamment un bruit minimal, adaptée pour un couple moteur demandé et un régime du moteur. Comme représenté sur les figures 1 a et 1 b, la charge Qp de polarisation est ensuite appliquée entre les instants t5 et t6. Les deux traits pointillés verticaux 5 et 6 tracés 35 à cheval sur les deux figures 1 a et 1 b, correspondent respectivement à ces deux instants t5 et t6 différents sur l'échelle de temps t, chacun de ces deux instants t5 et t6 étant le même pour les deux diagrammes 1 a et 1 b. La charge électrique Qp de polarisation est obtenue par l'application d'une tension électrique Up de polarisation de l'actionneur piézoélectrique, supérieure à la tension électrique Uc de charge nominale, comme représenté sur la figure 1 a. La tension Up de polarisation aux bornes de l'actionneur piézoélectrique reste ensuite constante un certain temps le cas échéant si la période t6 - est suffisamment longue ce qui n'est pas le cas sur la figure 1 a. Du fait de l'utilisation sous sa fréquence de résonnance, l'élément piézoélectrique se comporte en effet comme un élément capacitif, et conserve sa tension Uc appliquée à ses bornes jusqu'à une commande spécifique de décharge électrique de l'actionneur. On notera que, dans l'exemple représenté suivant la figure 1 a, les première Uc et deuxième Up tensions électriques forment un palier 7 dans le gradient de la tension appliqué aux bornes de l'actionneur piézoélectrique. Ce palier 7 de tension, représentant le délai s'écoulant entre la fin de l'application de la charge électrique Qc de commande d'ouverture de l'actionneur et le début de l'application de la charge Qp de polarisation, soit un temps égal à t5 - t2, peut être compris entre 0 (exclu) et quelques microsecondes, ou bien former un palier plus marqué de l'ordre de plusieurs microsecondes, par exemple de 10 à 100 ps, suivant le temps conventionnel disponible pour appliquer une charge de polarisation pendant l'ouverture de l'injecteur, donné par l'unité de contrôle moteur. Le temps minimal est défini de préférence afin que les charges Qc et Qp soient découplées, c'est-à-dire qu'elles soient séparées dans le temps.
Par ailleurs, les gradients de tension appliqués aux bornes de l'actionneur piézoélectrique, entre les instants t1 et t2 d'une part pour la commande de l'ouverture de l'injecteur, et après l'instant t2 d'autre part en vue de la polarisation de l'actionneur, sont représentés sur la figure 1 a comme ayant la même valeur ou sensiblement la même valeur. Ces gradients sont identiques, imposés à la même valeur, du fait que le courant maximum de charge est le même pour la charge de commande et la charge de polarisation pour un cycle moteur et un cylindre donnés, selon l'art antérieur. L'étape suivante consiste à commander la fermeture de l'injecteur, et comprend de préférence, l'application d'une première décharge électrique Qdp de l'actionneur piézoélectrique jusqu'à la charge Qc nominale de commande de celui-ci, ou sensiblement cette charge Qc nominale, définissant l'instant t6, suivie à l'instant t3 postérieur à t6, d'une deuxième décharge électrique Qdc de l'actionneur jusqu'à la fermeture du moyen de vanne, comme représenté sur la figure 1 b. Dans cet exemple, la première décharge Qdp est appliquée avant l'instant t3, soit avant la fermeture de l'injecteur, de telle sorte que la première Qdp et la deuxième Qdc décharges électriques de l'actionneur piézoélectrique soient de préférence découplées, comme représenté sur la figure 1 b. Dans l'exemple, le découplage des décharges Qdp et Qdc se traduit par l'existence d'un délai non nul entre l'instant t6 correspondant à la fin de la décharge Qdp de polarisation et l'instant t3 ultérieur correspondant au début de la décharge Qdc de commande de la fermeture de l'injecteur. Comme représenté sur la figure 1 a en correspondance synchronisée avec la figure 1 b, la première décharge électrique Qdp de l'actionneur piézoélectrique jusqu'à la charge Qc nominale de commande est avantageusement constituée d'un premier courant électrique ldp de décharge réduisant par exemple la tension Up de polarisation aux bornes de l'actionneur piézoélectrique jusqu'à la tension Uc de charge nominale, la deuxième décharge électrique Qdc de l'actionneur étant constituée d'un deuxième courant Idc électrique de décharge jusqu'au retour de l'actionneur piézoélectrique à sa longueur initiale entraînant la fermeture de l'injecteur. Les premier ldp et deuxième Idc courants électriques de décharge peuvent par exemple être obtenus par une mise en court-circuit des bornes de l'actionneur piézoélectrique. Le courant Idp'x maximum de décharge de polarisation est limité par l'instant t3 auquel la commande de fermeture de l'injecteur doit être lancée, et peut être inférieur au courant Idc'x maximum de décharge de commande, comme représenté. Le courant de décharge Idc'x est normalement plus grand en valeur absolue que le courant maximum de charge Icc'x. On notera sur la figure 1 a, que le profil de la tension aux bornes de l'actionneur résultant des décharges électriques Qdp et Qdc successives de l'actionneur piézoélectrique, forme de préférence un palier 8 dans le gradient de la tension de décharge qui est appliqué à l'actionneur piézoélectrique. Ce palier 8 de tension, représentant le délai s'écoulant entre l'instant t6 de la fin de l'application de la décharge électrique Qdp de polarisation de l'actionneur et l'instant t3 ultérieur du début de l'application de la décharge Qdc de commande, soit un temps égal à t3 - t6, peut être compris entre 0 (exclu) et quelques microsecondes, ou bien former un palier plus marqué de l'ordre de plusieurs microsecondes, par exemple de 10 à 100 ps, suivant le temps conventionnel disponible pour appliquer la décharge de commande pour la fermeture de l'injecteur, donné par l'unité de contrôle moteur qui impose le délai électrique de commande de l'injecteur. Le temps minimal est défini de préférence afin que les décharges électriques Qdp et Qdc soient découplées, c'est-à-dire qu'elles soient séparées dans le temps. Par ailleurs, les gradients de chute de tension appliqués à l'actionneur piézoélectrique sur la figure 1 a, pour la décharge de polarisation d'une part (avant l'instant t3), et pour la décharge de l'actionneur en vue de la fermeture de l'injecteur (à partir de l'instant t3), sont représentés sur la figure 1 a comme ayant la même valeur ou sensiblement la même valeur. Ces gradients sont imposés par le courant unique de décharge, pour les mêmes raisons que l'imposition du courant de charge comme expliqué plus haut.
A partir de l'instant t4, l'actionneur piézoélectrique retrouve sa longueur initiale contractée correspondant à la fermeture de l'injecteur. La période d'ouverture du moyen de vanne de l'injecteur est ainsi comprise sensiblement entre t2 et t4. A l'instant t3, la tension aux bornes de l'actionneur piézoélectrique est sensiblement égale à Uc dans l'exemple représenté. En l'absence d'application d'une charge Qp de polarisation, la tension Uc nominale de commande appliquée à l'actionneur piézoélectrique serait maintenue sensiblement constante entre t2 et t3, au niveau de cette tension Uc nominale, du fait du comportement de l'élément piézoélectrique en élément capacitif.
La figure 1 b montre de manière schématique sur l'axe des ordonnées I correspondant au courant de charge/décharge traversant l'actionneur piézoélectrique : - une première courbe d'intensité de courant lcc de charge, entre les instants t1 et t2, correspondant à l'application de la tension Uc nominale de commande en vue de l'ouverture de l'injecteur par accroissement de la longueur de l'actionneur, - une deuxième courbe d'intensité de courant Idc de deuxième décharge pour la fermeture de l'injecteur, qui correspond à la chute de la tension Uinj entre les instants t3 et t4, résultant de la décharge électrique de l'actionneur piézoélectrique de la tension Uc de commande à une tension nulle ou sensiblement nulle en vue d'obtenir une contraction rapide de ce dernier et ainsi la fermeture de l'injecteur, - une troisième courbe d'intensité de courant Icp de charge, entre les instants t5 et t6, correspondant à l'application de la tension Up de polarisation en vue de la polarisation de l'actionneur piézoélectrique, - une quatrième courbe d'intensité de courant ldp de décharge représentative de la première décharge Qdp de l'actionneur piézoélectrique jusqu'à la charge Qc de commande d'ouverture, qui correspond à la chute de la tension Uinj de la tension Up de polarisation atteinte, jusqu'à la tension Uc de commande d'ouverture correspondant à l'instant t6, résultant de la décharge électrique de l'actionneur piézoélectrique en vue d'obtenir une contraction rapide de ce dernier avant l'application de la deuxième décharge Qdc de courant comme décrit au- dessus. Les charges électriques Qc et Qp appliquées à l'actionneur piézoélectrique pour l'ouverture de l'injecteur et la polarisation peuvent être calculées de manière connue à partir des aires 9 et 11 sur la figure 1 b, définies entre les courbes respectives de courant lcc et Icp de charge et l'axe t des abscisses. Il en est de même avec les décharges électriques Qdp et Qdc appliquées à l'actionneur piézoélectrique pour fermer l'injecteur, qui peuvent être respectivement calculées à partir des aires 12 et 10 sur la figure 1 b, définies entre les courbes respectives de courant ldp et Idc de décharge et l'axe t des abscisses pour la fermeture de l'injecteur, et qui est par exemple sensiblement égale à - (Qc+Qp). Une décharge de valeur absolue supérieure à Qc+Qp est préférée afin de garantir la fermeture de l'injecteur. Le courant Icc'x maximum disponible de charge est identique sur les courbes 5 de courant lcc et Icp, comme représenté sur la figure 1 b, et est fourni par exemple par une sortie unique de l'électronique de commande des injecteurs pilotée par l'unité de contrôle moteur délivrant un courant I maximum unique par cycle moteur et par cylindre. On constate sur la figure 1 b que le courant Icp maximum n'atteint pas le courant Icc'x du fait d'un temps d'application moindre que le temps d'application du courant lcc. Les 10 pentes ascendantes des courants lcc et Icp sont identiques, ainsi que les pentes descendantes, respectivement. Les courants respectifs Idp'x et Idc'x maximum de décharge, pour les deux décharges électriques de l'actionneur, peuvent être différents, pour la même raison qu'évoqué ci-dessus. 15 L'exemple de procédé selon l'invention représenté schématiquement sur les figures 2a et 2b va maintenant être décrit. Pour les figures 2a et 2b, les mêmes références que celles des figures 1 a et 1 b ont été utilisées pour les mêmes éléments. Cependant, sur ces figures 2a et 2b, les références spécifiques de courant, de tension, et de charge/décharge électrique ont été 20 affectées de manière additionnelle du chiffre 1. Ce qui a été décrit plus haut à l'égard des figures 1 a et 1 b reste valable pour les figures 2a et 2b d'une manière générale, à l'exception de la charge Qp1 et de la décharge Qdp1 de polarisation pour lesquelles les courants respectifs Icp1 de charge et ldpl de décharge sont différents comme cela va être expliqué en détail ci-après. On se reportera donc aux figures 1 a et 1 b en ce qui 25 concerne les références identiques utilisées et non décrites sur les figures 2a et 2b. L'exemple de procédé selon l'invention représenté schématiquement sur les figures 2a et 2b est un exemple de procédé de pilotage d'un actionneur piézoélectrique d'injecteur de carburant d'un moteur à combustion interne d'un véhicule (non représentés), cet actionneur piézoélectrique agissant sur un moyen de vanne pour ouvrir 30 ou fermer l'injecteur, respectivement autorisant ou stoppant l'injection de carburant dans une chambre de combustion du moteur. Il est spécifié ici que les expressions « ouverture et fermeture du moyen de vanne de l'injecteur » et « ouverture et fermeture de l'injecteur » sont considérées comme équivalentes. Il est à noter que seuls les signaux en tension et en intensité de courant de charge appliqués à, et traversant l'actionneur 35 piézoélectrique ont été représentés sur les figures, le procédé selon l'invention décrit pouvant être appliqué à un moteur à combustion interne de type connu muni d'injecteurs également de type connu, qui n'ont donc pas été représentés.
Le procédé de pilotage selon les figures 2a et 2b est appliqué à partir d'une unité de contrôle moteur ECU (non représentée) de type connu embarquée sur le véhicule en fonctionnement, par exemple au moyen d'un logiciel de pilotage implémenté dans l'unité de contrôle moteur, et comprend les étapes suivantes consistant à : - Appliquer une première charge Qc1 électrique nominale à l'actionneur piézoélectrique, nécessaire à l'ouverture de l'injecteur, dite charge Qc1 nominale de commande, comme représenté sur la figure 2b, en fonction du couple demandé et du régime moteur, selon un courant Icc1 nominal, en sorte d'ouvrir le moyen de vanne de l'injecteur pour une injection du carburant dans la chambre de combustion, - Appliquer à l'actionneur piézoélectrique sur cette charge Qc1 nominale de commande, après l'application de celle-ci et avant une étape consistant à commander une fermeture de l'injecteur, au moins une deuxième charge Qp1 électrique, ou charge Qp1 de polarisation, additionnelle à la charge Qc1 nominale de commande, comme représenté sur la figure 2b, en sorte de polariser l'actionneur piézoélectrique durant une phase d'ouverture de l'injecteur et pendant l'injection du carburant dans la chambre de combustion, - Commander la fermeture de l'injecteur afin de stopper l'injection de carburant, par l'application d'au moins une décharge électrique à l'actionneur piézoélectrique, en l'occurrence deux décharges successives Qdp1, Qdc1 dans l'exemple représenté, en sorte de fermer le moyen de vanne, comme représenté sur la figure 2b. Selon l'invention, l'étape d'application de la charge électrique Qp1 de polarisation comprend une étape préalable d'augmentation de la valeur du courant Icp1 de charge de polarisation appliqué à l'actionneur piézoélectrique, à une valeur supérieure à celle du courant nominal Icc1 de la charge Qc1 nominale, pour atteindre une valeur maximale de courant Icp1'x de charge de polarisation supérieure à la valeur maximale Icc1'x de courant nominal de charge nominale d'ouverture de l'injecteur, comme représenté sur la figure 2b.
Cette augmentation d'intensité de courant de charge peut être par exemple obtenue au moyen de la génération d'un deuxième courant maximum disponible aux bornes de l'actionneur piézoélectrique, de manière connue de l'homme de l'art, par exemple par configuration du circuit ASIC (acronyme de l'anglais « Application Specific Integrated Circuit ») de l'unité de contrôle moteur, constitutif de l'électronique de commande des actionneurs piézoélectriques, de manière à gérer deux configurations différentes de courant. Chaque configuration de courant sera ensuite appliquée au choix à chaque commande de l'injecteur pour une injection de carburant dans la chambre de combustion. Il est possible de disposer de deux configurations de courant avec ledit ASIC : une première configuration pour le courant de charge Icc1 et une deuxième configuration pour le courant Icp1 de polarisation, le courant de la deuxième configuration étant supérieur à celui de la première configuration. Par exemple, l'accroissement de courant entre la charge Qc1 nominale de commande et la charge Qp1 de polarisation peut être de l'ordre de un ampère au moins. Le procédé de pilotage de l'actionneur piézoélectrique selon l'invention qui commande le choix de configuration du courant aux bornes de l'actionneur piézoélectrique peut être mis en oeuvre au moyen d'un logiciel de pilotage qui sera implémenté dans l'unité de contrôle moteur du véhicule.
Comme représenté sur la figure 2b, la charge Qp1 de polarisation, définie par le profil correspondant de courant Icp1 appliqué à l'actionneur piézoélectrique, est de préférence découplée de la charge Qc1 nominale de commande définie quant à elle par le profil correspondant de courant Icc1. Comme représenté sur la figure 2a, la tension électrique Uc1 résultant de l'application de la charge Qc1 nominale de commande, et la tension électrique Up1 résultant de l'application de la charge Qp1 de polarisation à partir d'une commande en courant de l'actionneur piézoélectrique, forment avantageusement un palier 7 dans le gradient de la tension appliqué à ce dernier. Sur la figure 2a, la tension Uc1 appliquée pour l'ouverture de l'injecteur peut être avantageusement identique à la tension Uc de l'art antérieur représentée sur les figures 1 a et 1 b. La tension Up1 représentée sur la figure 2a, correspondant à la tension de polarisation obtenue dans l'intervalle de temps compris entre t5 et t6, et résultant de l'application d'une charge électrique Qp1 plus importante que la charge électrique Qp de polarisation selon l'art antérieur, est dans l'exemple supérieure à Up, comme représenté, pour un intervalle de temps identique, égal à t6 - t5. Augmenter le courant Icp de charge de polarisation permet d'atteindre une tension Up1 de polarisation accrue dans des intervalles de temps faibles pour lesquels le courant Icc1 de charge d'ouverture de l'injecteur n'aurait pas permis d'atteindre un niveau de tension de polarisation en général. L'étape consistant à commander la fermeture de l'injecteur, comprend avantageusement l'application d'une première décharge électrique Qdp1 de l'actionneur piézoélectrique jusqu'à la charge Qc1 nominale de commande de celui-ci, suivie d'une deuxième décharge électrique Qdc1 de l'actionneur jusqu'à la fermeture du moyen de vanne, en sorte de ramener l'actionneur piézoélectrique à sa longueur initiale et de fermer ainsi le moyen de vanne en deux temps, comme représenté sur la figure 2b.
La première décharge électrique Qdp1 de l'actionneur piézoélectrique jusqu'à la charge Qc1 nominale de commande est par exemple obtenue par l'application d'un premier courant électrique Idp1 de décharge réduisant la tension Uinj aux bornes de l'actionneur piézoélectrique jusqu'à la tension Uc1 de charge nominale, et la deuxième décharge électrique Qdc1 de l'actionneur est par exemple obtenue par l'application d'un deuxième courant électrique Idc1 de décharge réduisant la tension Uinj aux bornes de l'actionneur piézoélectrique jusqu'à une tension nulle ou sensiblement nulle ramenant l'actionneur piézoélectrique à sa longueur initiale de fermeture de l'injecteur. La première décharge Qdp1 peut être obtenue au moyen d'un courant Idp1 de décharge en valeur absolue supérieur au courant Idc1 de décharge de la deuxième décharge électrique Qdc1, comme représenté sur la figure 2b. On peut voir en effet sur cette figure 2b que le courant maximum Idp1'x est en valeur absolue supérieur au courant maximum Idc1'x. Les première Qdp1 et deuxième Qdc1 décharges électriques de l'actionneur piézoélectrique sont de préférences découplées, comme représenté sur la figure 2b. On notera sur la figure 2a que la tension électrique Uinj aux bornes de l'actionneur piézoélectrique, résultant de l'application des première Qdp1 et deuxième 15 Qdc1 décharges électriques successives, forme avantageusement un palier 8 dans le gradient de la tension de décharge qui est appliqué à l'actionneur piézoélectrique. Il y a lieu de noter que l'application de la charge Qp1 de polarisation et de la décharge Qdp1 de polarisation qui suit, doit se faire entre les instants t2 et t3 qui sont avantageusement déterminés selon le fonctionnement normal du moteur, par une unité de 20 contrôle moteur conventionnelle. De manière avantageuse, l'application du procédé selon l'invention ne perturbe pas l'ouverture et la fermeture normale des injecteurs, et se loge toujours entre ces instants t2 et t3 qui représentent respectivement la fin d'application de la charge Qc1 nominale conventionnelle de commande d'ouverture de l'injecteur et le début d'application de la décharge Qdc1 conventionnelle de commande de fermeture de 25 l'injecteur. La tension Up1 de polarisation est atteinte à l'instant t7 de fin d'application de la charge Qp1 de polarisation, et commence à décroître à l'instant t8 au début de l'application de la décharge Qdp1 de polarisation, comme représenté sur les figures 2a et 2b. La tension Up1 de polarisation est maintenue constante ou sensiblement constante 30 entre ces instants t7 et t8 du fait du comportement capacitif de l'actionneur piézoélectrique. Dans l'exemple représenté, on constate que le choix d'un courant Icp1 d'intensité accrue par rapport au courant Icc1 permet en outre de maintenir l'actionneur piézoélectrique à la tension de polarisation Up1 un certain temps correspondant à t8 - t7. L'application d'un courant Icp1 de charge de polarisation supérieur au courant 35 Icc1 de la charge nominale de commande, permet ainsi d'atteindre plus rapidement une tension Up1 donnée de polarisation et donc de maintenir plus longtemps ladite tension de polarisation. L'application d'un courant Idp1 de décharge également plus élevé que le courant Icc1 de la charge Qc1 nominale de commande, en valeur absolue, par exemple sensiblement égal à la valeur absolue du courant Icp1 de charge de polarisation, contribue à augmenter cette durée d'application de la tension Up1 de polarisation, comprise entre les instants t7 et t8. Le courant Idc1 pour la deuxième décharge Qdc1 5 électrique peut être quant à lui par exemple de l'ordre du courant Icc1, en valeur absolue. La figure 3 montre un logigramme d'un exemple de procédé tel que décrit ci-dessus avec l'aide des figures 2a et 2b, qui peut être appliqué dans l'unité de contrôle moteur, intégré dans le procédé de gestion conventionnel des injecteurs, avec les étapes suivantes : A partir d'une requête 20 d'ouverture d'un injecteur donné, envoyée par l'unité 10 de contrôle moteur (non représentée), définissant un temps électrique de commande Telec déterminé de l'injecteur correspondant à une quantité déterminée de carburant à injecter en fonction du couple et du régime moteur à atteindre : - Etape 21 : Définir une charge Qp1 de polarisation à atteindre pendant l'ouverture de cet injecteur, qui sera appliquée comme expliqué plus haut à l'aide des figures 15 2a et 2b, - Etape 25: Préalablement à l'application de la charge Qc1 nominale de commande, en vue de l'ouverture de l'injecteur, envoyer une requête à l'unité de contrôle moteur, afin de connaître le temps électrique de commande Telec prévu de l'injecteur, 20 - Etape 22, 23, 23a, 23b, 24a, 24b : Choisir une valeur de courant d'application de la charge Qp1 de polarisation à atteindre, nominal Icc1 ou supérieur au courant nominal Icc1, en fonction du temps électrique de commande Telec prévu de l'injecteur. Par exemple, comme représenté sur la figure 3, l'étape consistant à choisir 25 une valeur de courant Icp1 d'application de la charge Qp1 de polarisation à atteindre, comprend une étape 22 consistant à déterminer une valeur de seuil Telec',,, par rapport à laquelle le temps électrique de commande Telec prévu de l'injecteur sera comparé lors d'une étape 23, de telle sorte que : - Etape 23a : Si le temps électrique de commande Telec prévu de l'injecteur est 30 inférieur à la valeur de seuil Telecseu;, déterminée, appliquer la charge Qp1 de polarisation à partir d'une commande 24a en courant de polarisation Icp1 supérieur au courant nominal Icc1 de la charge Qc1 nominale de commande, - Etape 23b : Si le temps électrique de commande Telec prévu de l'injecteur est supérieur, ou supérieur ou égal, à la valeur de seuil Telecseuil déterminée, 35 appliquer la charge Qp1 de polarisation à partir d'une commande 24b en courant Icp1 de polarisation utilisant la valeur du courant Icc1 de la charge Qc1 nominale de commande.
Une valeur de Telec',,, peut être par exemple de l'ordre de 300 us assimilé à un temps électrique de commande injecteur compris entre t3 et t1 tels que représentés sur la figure 2a ou 2b. Il s'agit précisément du temps compris entre la commande d'ouverture et la commande de fermeture de l'injecteur.
Il est à noter que les figures 2a et 2b illustrent par exemple une injection principale de carburant, étant entendu que le procédé selon l'invention peut être appliqué à un cycle comportant des injections multiples, par exemple réalisées en plusieurs fois réparties en au moins une injection pilote et au moins une injection principale, la charge Qp1 ou tension Up1 de polarisation étant de préférence dans ce cas appliquée durant l'injection principale. De manière préférentielle, la charge de polarisation est appliquée en permanence et de manière continue lors du fonctionnement du moteur dans le véhicule roulant. La gestion de la charge de polarisation en courant en utilisant un seuil de temps d'ouverture d'injecteur permet d'élargir le champ d'application de cette charge de polarisation à l'ensemble des régimes moteurs, couvrant quasiment tous les temps d'ouverture des injecteurs. De manière alternative cependant, la charge de polarisation peut être désactivée au-dessus d'un seuil prédéterminé de valeurs couple/vitesse de rotation du moteur correspondant à des valeurs de tensions nominales de commande des actionneurs piézoélectriques, voisines de la tension de polarisation.
A titre d'exemple, l'accroissement de tension électrique entre la tension Uc1 de charge nominale et la tension Up1 de polarisation, peut être compris entre 0 (exclu) et 40 Volts, pour atteindre une valeur de tension de polarisation Up1 maximale de l'ordre de 140 Volts par exemple, la plage utilisée de tensions de commande Uc1 de l'actionneur piézoélectrique en fonction du régime moteur et du couple moteur demandé étant sensiblement comprise entre 100 et 140 Volts dans l'exemple. Lorsque l'application de la charge de polarisation est pilotée en courant, l'accroissement de courant I entre la charge Qc1 nominale de commande et la charge Qp1 de polarisation est avantageusement de l'ordre de un à plusieurs ampères. La charge de polarisation telle que décrite à l'aide des figures 2a et 2b est par 30 exemple avantageusement appliquée en continue à l'ensemble des injecteurs du moteur du véhicule, à chaque ouverture d'un injecteur pour une injection principale de carburant.