Procédé de fabrication d'un ruban à lisière à boucles saillantes,
métier à aiguille pour sa mise en oeuvre et application à la fabrication d'un ruban pour fermeture à glissière
La présente invention se rapporte à un procédé de fabrication, à l'aide d'un métier à aiguille, d'un ruban pourvu sur l'un de ses bords d'une lisière à boucles saillantes.
Il est connu que, pour la fabrication de rubans, un métier à aiguille présente plusieurs avantages par rapport à un métier à navette. Cependant le métier à aiguille présente aussi quelques inconvénients, notamment lorsqu'il est utilisé pour fabriquer un ruban à lisière à boucles saillantes dont les boucles sont formées par le fil de trame: en effet, ces boucles ne peuvent être obtenues que sur celui des bords de la lisière par lequel l'aiguille insère les duites de trame. C'est la raison pour laquelle ces lisières à boucles saillantes sont obtenues, comme avec le métier à navette, en recourant à un pseudo fil de chaîne, constitué par un fil auxiliaire, en métal ou en matière synthétique, de longueur limitée, qui est fixé par une de ses extrémités à un point fixe du métier et qui est pris dans le tissage sur une faible longueur à son autre extrémité.
Cette autre extrémité s'extrait progressivement hors du tissu au fur et à mesure que le ruban progresse, et libère ainsi les boucles de trame, boucles qui constituent les boucles saillantes.
I1 n'est pas possible par ce moyen de réaliser des boucles sur l'autre bord du ruban, c'est-à-dire sur le bord opposé à celui par lequel pénètre l'aiguille, car sur ce bord opposé, les duites de trame sont liées les unes aux autres par un moyen analogue à celui qu'on utilise dans les machines à coudre pour retenir b fil de couture sur le côté du tissu opposé à l'aiguille: point de chaînette, fil auxiliaire de retenue, etc.
Un premier objet de la présente invention est un procédé permettant de réaliser un ruban à boucles saillantes dans lequel ces boucles sont formées sur celui des bords du ruban qui est opposé au bord par lequel pénètre l'aiguille de trame. Ce procédé est caractérisé par le fait que l'on superpose, à une partie au moins, située du côté d'insertion des duites de trame, de l'une des deux nappes principales de fils de chaîne, nécessaires au tissage dudit ruban, une nappe auxiliaire formée de fils de chaîne auxiliaires, de lisière, dont chacun est à l'aplomb d'un fil de chaîne de cette nappe principale, que l'on oblige cette nappe auxiliaire à suivre les mouvements d'ouverture de foule que décrit cette nappe principale durant le tissage, que l'on insère,
dans l'espace compris entre cette nappe principale et cette nappe auxiliaire, au moins lors de certaines de ces ouvertures de foule, un fil de lisière, cette insertion ayant lieu à l'aide d'une aiguille auxiliaire, à la manière d'une double duite et dans un sens opposé à celui des duites de la trame du ruban, que l'on retient à l'extérieur de ces nappes, du côté du bord du ruban, les têtes des doubles duites de lisière et que l'on libère ces têtes de doubles duites de lisière après l'achèvement de plusieurs mouvements d'ouverture de foule subséquents à cette insertion, de sorte que ces têtes de duites de lisière constituent, une fois libérées, lesdites boucles saillantes.
Un deuxième objet de l'invention est un métier à aiguille mettant en oeuvre ce procédé et comprenant au moins une aiguille de trame, associée à un crochet et destinée à insérer la trame du ruban, au moins une aiguille auxiliaire, destinée à insérer un fil de lisière sous forme de doubles duites, et des moyens de retenue, destinés à retenir les têtes de ces duites de fil de lisière.
Ce métier est caractérisé par le fait que ces moyens de retenue comprennent une aiguille libre disposée parallèlement au côté du ruban qui est opposé au sens de pénétration de l'aiguille auxiliaire dans l'espace compris entre ladite nappe principale et ladite nappe auxiliaire, cette aiguille libre étant agencée de manière à être enlacée par lesdites têtes de duites de fil de lisière, à les retenir transversalement à l'extérieur du ruban et à leur permettre de glisser longitudinalement sur elle en suivant le déplacement du ruban et des moyens de maintien capables de maintenir l'aiguille libre dans une même position avant chaque enlacement par les têtes des duites de fil de lisière.
Un troisième objet de l'invention est l'application de ce même procédé pour la fabrication d'un ruban pour fermeture à glissière. Cette application est caractérisée par le fait que l'on utilise comme fil de lisière un élément filiforme qui, au moins aux endroits destinés à former lesdites têtes de duites de lisière, est constitué, au moins partiellement, par une matière synthétique et par le fait que l'on produit, aux sommets desdites têtes de duites de lisière, une déformation permanente de la section droite de cet élément filiforme de manière à élargir cette section droite dans une direction parallèle à l'axe longitudinal du ruban, et à obtenir des boucles saillantes ayant la forme requise pour servir d'éléments d'accrochage pour fermeture à glissière.
La description qui va suivre se rapporte à un exemple de mise en oeuvre de ce procédé, à un exemple particulier de métier à aiguille mettant en oeuvre ce procédé et à un exemple d'application de ce procédé, à l'aide de ce métier particulier, pour la fabrication d'un ruban pour fermeture à glissière. Elle est illustrée par le dessin annexé, dans lequel:
La fig. 1 est un schéma expliquant le procédé.
Les fig. 2 et 3 sont des vues simplifiées, de côté et en plan, respectivement, d'une partie de ce métier particulier.
La fig. 4 est une vue, en plan, et à grande échelle, du ruban fabriqué par le métier représenté aux fig. 2 et 3.
Les fig. 5, 6 et 7 sont des vues d'une première variante d'un élément particulier du métier visible aux fig. 2 et 3, les fig. 5 et 6 étant des vues en plan et la fig.
7 étant une coupe selon la ligne VII-VII de la fig. 6.
Les fig. 8 et 9 sont des vues d'une deuxième variante de cet élément particulier, la fig. 8 étant une vue en plan et la fig. 9 étant une coupe selon la ligne IX-IX de la fig. 8.
Les fig. 10 et 1 1 sont des vues d'une troisième variante de ce même élément particulier, la fig. 10 étant une vue en plan et la fig. 1 1 étant une coupe selon la ligne XI-XI de la fig. 10.
Les fig. 12 et 13 se rapportent à un exemple du ruban pour fermeture à glissière résultant de l'application du procédé, la fig. 12 étant une vue de côté et la fig.
13 étant une vue en plan.
La fig. 14 est une coupe selon la ligne XIV-XIV de la fig. 13.
La fig. 15 représente une vue en plan, ainsi que des coupes transversales d'une partie d'une quatrième variante de l'élément particulier visible aux fig. 2 et 3, cette quatrième variante étant destinée plus spécialement à l'application du procédé.
Les fig. 16 à 21 représentent divers exemples de la forme que peut revêtir un autre élément particulier en vue de cette application.
Les fig. 22 et 23 représentent, vus en plan, deux exemples d'un organe auxiliaire que le métier visible aux fig. 2 et 3 peut comprendre en vue de l'application du procédé.
La fig. 24 est une vue schématique détaillée, en perspective et avec arrachement partiel, de la structure du ruban obtenu.
Les fig. 25 et 26 sont des coupes schématiques, transversales et longitudinales respectivement, du tissu représenté à la fig. 25, ces coupes étant vues suivant les directions A et B respectivement.
L'exemple de mise en oeuvre du procédé, objet de l'invention, est illustré schématiquement à la fig. 1. On y voit les deux nappes principales 1 et 2 en lesquelles sont répartis les fils de chaîne 3. On a supposé que, dans ce schéma, ces fils de chaîne appartiennent alternativement aux deux nappes, les fils de rang impair, tels que les fils 31, 33, ..., 339, appartenant à la nappe 1, alors que les fils de rang pair, tels que les fils 2' 34 , 3,,, appartiennent à la nappe 2. La trame du ruban est constituée par des duites doubles, telles que la duite double 4, dont la tête 5 délimite les deux brins 41 et -. Ces duites doubles sont insérées depuis le bord 6 du ruban, dans le sens représenté par la flèche 7.
Au-dessus de la nappe 2, se trouve une nappe auxiliaire 9, dite de lisière, formée de fils de chaîne auxiliaires 82, 84 812 8t qui sont superposés aux fils 3 > , 3t,..., 310 de la nappe principale 2 et à l'aplomb de ces derniers, lesquels se trouvent du côté du bord 6 du ruban 10 par lequel a lieu l'insertion des duites doubles 4.
La nappe de lisière 9 conserve, par rapport à la nappe principale 2, une position relativement invariable, et elle suit les mouvements d'ouverture de foule que décrit cette dernière au cours du tissage du ruban. Lors de certaines ouvertures de foule, par exemple lors d'une ouverture sur deux, on insère dans l'espace compris entre les nappes 2 et 9 deux brins d'un fil auxiliaire, dit de lisière, raccordés par une boucle, comme on le voit à la fig. 1 pour les deux brins llt et 112 raccordés par la boucle 12.
Cette boucle 12 constitue la tête de la paire 11 formée par les deux brins 11, et 1 lu. L'insertion de cette paire 1 1 se fait à la manière d'une double duite, raison pour laquelle on désignera désormais cette paire par le terme double duite (de fil) de lisière , bien que le fil de lisière se comporte au sein du ruban tissé comme un fil de chaîne disposé en zigzag et non comme un fil de trame. L'insertion de la double duite de lisière a lieu dans une direction 13 qui est opposée à la direction d'insertion 7 de la duite double 4 de la trame du ruban.
On retient alors la tête 12 de cette double duite de lisière 1 1 à l'extérieur des nappes 2 et 9 et cela au moins jusqu'à l'achèvement de plusieurs mouvements d'ouverture de foule consécutifs à cette insertion; puis on libère cette tête. Les têtes de ces doubles duites 11, une fois libérées, constituent les boucles de lisière 15 qui font saillie hors du bord 6 de la lisière 16 du ruban 10.
On a décrit le cas très simple où les fils de chaîne 3 sont distribués par ordre de parité entre les deux nappes principales 1 et 2; mais il est bien évident que toute autre distribution des fils de chaîne est possible. De même, la largeur de la lisière 16 est arbitraire: à la limite, cette lisière pourrait s'étendre jusqu'au bord 17 opposé à celui d'où font saillie les boucles 15. Enfin, la loi d'alternance des insertions des duites 4 de la trame et des doubles duites 1 1 formées par le fil de la lisière (dans l'exemple décrit, il y a insertion d'une double duite de lisière toutes les deux insertions de doubles duites de trame) peut être choisie à volonté en fonction des critères les plus divers : destination du ruban, effet décoratif désiré, solidité et aspect de la lisière, etc.
Quant à la machine qui met en oeuvre le procédé décrit, il s'agit d'un métier à aiguille de type traditionnel auquel sont apportées les modifications qu'on va décrire maintenant, en se référant aux fig. 2 et 3, sur lesquelles on reconnaît le bâti 20 portant le support 21 sur lequel est monté sur le guide-ruban 22. L'aiguille 24 est l'aiguille usuelle qui, dans tout métier de ce type, assure l'insertion de la trame à duites doubles. Un mécanisme connu, non représenté, déplace périodiquement cette aiguille de manière qu'elle engage dans le crochet 27 la tête de la duite double que son chas 25 insère dans l'ouverture de foule. Ce crochet 27 se meut longitudinalement, sous l'effet d'un mécanisme non représenté, afin de réaliser la chaînette bordière qui constitue le bord du ruban 23.
Ces éléments existent dans tout métier à aiguille et sont bien connus, de sorte qu'il n'y a pas lieu de les décrire plus en détail.
La modification consiste tout d'abord en la présence d'une aiguille auxiliaire 28 destinée à assurer l'insertion du fil de lisière. Cette aiguille auxiliaire 28 est portée par un arbre vertical 29 qui pivote autour de son axe 30 sous l'effet d'un mécanisme d'entraînement, non représenté, lequel fait déplacer l'aiguille de lisière 28 de sa position de repos, représentée en trait plein, à sa position d'insertion, représentée par le tracé en trait interrompu 28'.
La modification consiste en outre en la présence d'une aiguille 31, dite aiguille libre, et qui revêt, dans cet exemple, la forme d'un crochet. Ce crochet est situé parallèlement au bord du ruban, le long duquel doit être réalisée la lisière 32 à boucles saillantes. Ce crochet est libre en ce sens qu'il n'est fixé à aucun élément de la machine: seule une butée 33 coopère avec son bec 34 pour le soutenir, cette butée étant pourvue d'une fente 35 dans laquelle ce bec s'engage. La queue 36 de l'aiguille libre est maintenue en place par les têtes des doubles duites de lisière qui ont été insérées lors des phases précédentes du tissage.
La butée 33 est fixée à l'extrémité d'une tige coulissante 37 et elle est animée d'un petit mouvement de va-et-vient parallèlement au bord de la lisière 32 chaque fois que l'aiguille 28 achève son mouvement d'insertion; ce mouvement a juste l'amplitude suffisante pour dégager le bec 34 de manière que la tête de la double duite de lisière puisse venir l'enlacer. Ce recul est assuré par un mécanisme constitué par un levier qui pivote autour d'un axe 39 et dont un bras 40 est actionné par une came rotative 42 qui porte un plat 43 et qui est montée sur un arbre 44 entraîné par un moyen quelconque, non représenté. Un ressort 45 exerce une traction sur l'autre bras 41 de ce levier, de manière à maintenir le bras 40 en contact avec la came 42.
Le fonctionnement de cette machine sera plus clair si l'on se reporte à la fig. 4, qui représente la vue en plan du ruban 23 en cours de formation, au moment où une duite double 4 de la trame est insérée par l'aiguille 24 dans l'ouverture de foule (entre les nappes de chaîne principales 1 et 2 de la fig. 1) en même temps qu'une double duite 1 1 du fil de lisière est insérée par l'aiguille auxiliaire 28 sous la nappe de chaîne auxiliaire 9, entre celle-ci et la nappe principale 2. La tête de la duite double 4 est engagée sur le bec du crochet de chaînette bordière 27, tandis que la tête 12 de la double duite 1 1 du fil de lisière est engagée sur le bec 34 de l'aiguille libre 31, la butée 33 (fig. 2, 3) se trouvant dans sa position reculée, où elle a libéré le bec 34.
Au moment où l'aiguille auxiliaire 28 se retire vers sa position de repos, la tension exercée par le système d'alimentation (non représenté) en fil de lisière fait que la tête 12 de la double duite 11 glisse sous le bec 34 de l'aiguille libre 31 et forme une boucle analogue à la boucle 15. La butée 33 revient alors dans la position visible aux fig. 2 et 3 et empêche que l'aiguille libre 31 soit entraînée avec le ruban 23 qui défile dans la direction 46: ce sont les boucles saillantes qui glissent le long de la queue 36 de l'aiguille libre 31 et qui s'en échappent progressivement en s'écoulant par son extrémité 47. Pendant ce temps, l'aiguille de trame 24 (qui insère la trame du ruban) se retire elle aussi, et le crochet de chaînette bordière 27 exécute le mouvement connu qui donne naissance à la chaînette 18.
On voit que l'une des pièces essentielles du métier à aiguille décrit est l'aiguille libre 31. Dans ce métier (l'exemple se réfère à un métier fabriquant un seul ruban, mais il est clair qu'un métier fabriquant plusieurs rubans comprendrait une aiguille auxiliaire 28 et une aiguille libre 31 par ruban), cette aiguille libre revêt la forme d'une tige 36 (qui en constitue la queue) pourvue d'un bec 34 (qui en constitue la tête). Ce n'est là, cependant, qu'une forme particulière, et de nombreuses variantes sont possibles.
Ainsi la tête peut avoir la forme d'une crosse 51 (fig.
5, 6 et 7) délimitée, sur le côté opposé au ruban, par un profil concave 52. Le cas échéant, cette crosse peut être pourvue d'un, voire de deux bossages 53, 54 (fig. 6 et 7) destinés à faciliter sa coopération avec la butée 33 dont il a été question à propos des fig. 2 et 3 ; dans ce cas, la butée peut prendre la forme d'une fourche, ainsi que le schématise le tracé en traits interrompus 55 visible à la fig. 6.
La tête peut aussi être constituée par un renflement sphéroïdal 56 (fig. 8 et 9) fixé sur la queue dans une position excentrée par rapport à cette dernière, l'excentrage étant dirigé du côté opposé au ruban; ce renflement sphéroïdal coopère avec la butée, laquelle possède une forme adaptée à ce type de tête.
La tête peut encore revêtir la forme d'une tête de clou 58 (fig. 10 et 11) dont la partie 59 adjacente au ruban a été abattue.
Dans chacun de ces types d'aiguille libre, les arêtes de raccordement sont arrondies, voire complètement supprimées, afin d'éviter que le fil de lisière soit blessé lorsqu'il enlace la tête de l'aiguille et glisse le long de sa queue.
De nombreuses autres variantes d'aiguille libre peuvent être imaginées et il n'y a pas lieu d'en donner ici une liste exhaustive. Dans toutes ces variantes, la tête a une double fonction: d'une part, elle facilite l'enlacement de l'aiguille libre par le fil de lisière, et, d'autre part, elle coopère avec la butée. Dans tous les cas, cette tête constitue une proéminence disposée à une des extré- mités de la queue de l'aiguille et du côté opposé au ruban, et cette proéminence doit être disposée au droit de l'ouverture de foule alors que la queue est disposée le long du bord de la lisière.
Dans certains cas, l'aiguille libre peut même être dépourvue de tête au sens propre du mot: il suffit que la queue ait une section droite allant en diminuant d'une extrémité à l'autre, la loi de diminution étant choisie de manière que la tension exercée sur le fil de lisière ait une composante longitudinale suffisante pour faire glisser l'aiguille lors de chaque mouvement de battage du peigne 38 (voir fig. 2) dans une direction opposée à l'avance du ruban, le glissement de l'aiguille libre par rapport aux boucles ayant la valeur nécessaire pour compenser l'avance du ruban, de sorte que, grâce à cet effet de coin réversible , l'aiguille conserve finalement une position immuable par rapport au métier.
Une disposition aussi simple, qui évite d'avoir à recourir à une butée pour empêcher l'entraînement de l'aiguille libre par le ruban, ne peut être utilisée que dans les cas relativement restreints où la valeur de la tension exercée sur le fil de lisière et où la valeur du coefficient de frottement entre la matière dont est fait le fil de lisière et celle dont est faite l'aiguille libre le permettent. Dans la plupart des cas, cependant, on ne peut éviter d'avoir à recourir à une butée.
L'aiguille libre n'est pas forcément rectiligne: en particulier, la tête peut être légèrement déportée vers le haut par rapport à la queue, comme c'est le cas pour le bec 34 de l'aiguille libre 31 représentée à la fig. 2.
La matière dont est faite l'aiguille n'a pas d'importance, pourvu qu'elle puisse résister aux efforts exercés par la tension du fil de lisière: le plus généralement, elle est faite en métal, en bois ou en une matière synthétique.
Dans l'exemple représenté aux fig. 2 et 3, la butée est une butée mobile qui exécute un mouvement de va-etvient ayant pour effet de libérer la tête, au moins au moment où le fil de lisière doit enlacer cette dernière (à la fin du mouvement d'insertion exécuté par l'aiguille auxiliaire), et de remettre l'aiguille en place, en la faisant glisser longitudinalement par rapport aux boucles formées, de manière à l'empêcher d'être entraînée progressivement par le ruban.
Etant donné que, par suite de l'excentrage de son centre de gravité, la tête de l'aiguille libre peut avoir tendance à tomber en faisant tourner cette dernière autour de son axe longitudinal, la butée a encore pour effet de remettre cette tête en place dans le sens vertical en faisant exécuter à l'aiguille libre une rotation compensant la première.
Cependant, la butée peut aussi être immobile. Il suffit qu'elle soit douée d'une élasticité permettant au fil de lisière, au moment où il enlace la tête de l'aiguille libre, de l'écarter pour que la boucle qu'il forme puisse glisser vers la queue de l'aiguille libre, cette élasticité ramenant la butée en place pour qu'elle exerce ses deux effets d'anti-entraînement et d'anti-rotation.
On voit que la butée, qu'elle soit mobile ou fixe, constitue un moyen de maintien capable de maintenir l'aiguille libre dans une même position avant chaque enlacement par les têtes de duites de fil de lisière.
Comme on vient de le voir, la section droite de la queue peut varier le long de cette dernière. Cette variation peut affecter aussi bien l'aire que la forme de cette section droite, ou même les deux ensemble. La variation d'aire aura pour rôle essentiel de faciliter le glissement des boucles, alors que la variation de forme pourra être utilisée pour donner aux boucles un profil déterminé, par exemple en vue de conférer au ruban un aspect décoratif particulier ou un effet technique spécial. Ces variations d'aire et/ou de forme peuvent être continues ou discontinues.
Nous allons décrire maintenant un exemple dans lequel une variation continue de la forme de la section droite est explicitée pour fabriquer un ruban destiné à constituer l'une des deux parties d'une fermeture à glissière, dont les éléments d'accrochage sont formés par les boucles saillantes réalisées selon le procédé analysé plus haut. Dans cette application, on prend pour fil de lisière un fil qui est constitué, en partie au moins, en une matière synthétique. Dans l'exemple qui suit, nous supposerons que ce fil est un monofil en matière synthétique, par exemple en nylon. On fabrique la lisière du ruban de la manière qui a été décrite plus haut pour obtenir les boucles saillantes.
Une fois les boucles formées, on déforme la section droite du monofil qui les constitue pour réaliser aux sommets des boucles des épaississements de cette section droite, épaississements qui sont orientés le long d'un axe longitudinal parallèle au bord de la lisière. C'est ce que montrent les fig. 12 et 13 où l'on voit la section droite circulaire 65 du monofil 66 constituant le fil de lisière, et les épaississements 67 et 68 qui sont réalisés aux sommets 69 des boucles saillantes 70 dans une direction parallèle à l'axe longitudinal 71 de la lisière 16. Pour réaliser ces épaississements par déformation, divers procédés peuvent être utilisés. On peut notamment recourir à une aiguille libre dont la queue est profilée, sur une partie au moins de sa longueur en forme de biseau.
C'est ce que montrent les fig.
13 et 14 où l'on voit que la queue de l'aiguille libre 31 a une section droite 75 qui est allongée vers l'extérieur de la lisière 16, cette section droite étant délimitée par deux flancs 76, 77 qui se raccordent le long d'une arête arrondie 78 constituant le sommet du biseau. Le fait d'utiliser une aiguille libre biseautée de cette manière a pour résultat de diminuer le rayon de courbure du support sur lequel sont formées les boucles et, par conséquent, d'accroître la sollicitation à laquelle est soumise, à cet endroit, la matière constituant le monofil, au point que cette sollicitation dépasse la limite élastique de cette matière, laquelle s'écrase en donnant naissance aux épaississements 67, 68.
On peut accroître la sollicitation à laquelle est soumise la matière de monofil en recourant à une aiguille libre dont la queue possède une section droite qui varie de point en point, ainsi que cela apparaît à la fig. 15. On y voit que, à partir de la tête de l'aiguille libre, tête qui est supposée se trouver à gauche, la queue 36 présente tout d'abord une section droite circulaire A, puis elle est aplatie et présente une section droite sensiblement rectangulaire B; elle est ensuite biseautée, sa section droite ayant une forme C qui rappelle celle de la section droite 75 de la fig. 14, mais la hauteur h0 est plus grande que la hauteur hB de la section droite B, ce qui donne naissance à un renflement 79 de la partie biseautée de la queue.
A partir de ce renflement, la hauteur hD de la section D reprend la valeur hD = hB qu'elle avait en B. Puis la queue s'amincit progressivement, l'aire de sa section droite diminuant graduellement, et se termine par une pointe de section droite circulaire F. Cet exemple, qui montre une possibilité pour réaliser la déformation des boucles saillantes nécessaire pour que le ruban puisse être utilisé en tant que partie de fermeture à glissière, montre aussi que la queue de l'aiguille libre peut avoir des formes diverses, notamment que sa section droite peut varier aussi bien quant à sa forme que quant à son aire.
Dans l'exemple ci-dessus de réalisation d'un ruban destiné à faire partie d'une fermeture à glissière, on a admis que le fil de lisière était constitué par un monofil de matière synthétique. Mais d'autres types de fils pourraient entrer en ligne de compte, notamment (fig. 16) un fil textile usuel 82 enrobé d'une couche périphérique en matière synthétique 83 formant gaine autour de ce fil, ou (fig. 17) un fil textile usuel 82 qui est recouvert partiellement, c'est-à-dire sur une partie seulement de sa section droite, d'une couche longitudinale 83 en matière synthétique. Le fil 82, qui constitue en quelque sorte l'âme du fil de lisière, peut être remplacé par un élément filiforme autre que textile, par exemple par un câble métallique ou par un monofil métallique.
La section droite du fil de lisière peut être autre que circulaire: cela apparaît déjà à la fig. 17, où le contour 84 de la section droite est ovoïde, mais on pourrait aussi prendre un fil de lisière plat, ayant une section droite dont le contour est sensiblement rectangulaire, que l'âme 85, textile, métallique ou autre, de ce fil soit elle-même plate (fig. 18), ou que seul le revêtement en matière synthétique 86 ait un contour sensiblement rectangulaire, l'âme 85 étant circulaire (fig. 19). Le revêtement en matière synthétique, aussi bien périphérique (comme à la fig. 16) que partiel (comme à la fig. 17), peut être continu, c'est-à-dire s'étendre sur toute la longueur du fil, ou discontinu, c'est-à-dire n'exister qu'aux endroits de ce fil qui donneront naissance aux boucles saillantes (voir fig. 20 et 21).
Le fil de lisière peut aussi être creux et revêtir la forme d'un tube, en métal ou en matière synthétique. II peut enfin être pré-marqué, c'est-à-dire être pourvu au préalable de déformations locales situées en des endroits qui coïncideront, une fois qu'il aura été mis en plaçe dans la lisière, avec les sommets des boucles, ces déformations locales constituant des amorces des déformations qui feront de ces boucles saillantes les éléments d'accrochage, voire même constituant les déformations définitives elles-mêmes.
La déformation de la section droite des boucles saillantes peut être facilitée par des moyens externes auxiliaires. Ainsi, comme on le voit à la fig. 22, on peut adjoindre au métier une pièce d'écrasement 48 pourvue d'une rampe 49 destinée à écraser progressivement les têtes 69 des boucles saillantes 70 contre la queue 36 de l'aiguille libre, au fur et à mesure qu'elles glissent sur cette dernière sous l'effet du mouvement du ruban. Cette pièce d'écrasement peut être fixée par exemple au guideruban 22.
On peut aussi recourir à un marteau qui procède à un écrasement par frappe sur les sommets des boucles saillantes pendant qu'elles défilent sur la queue de l'aiguille libre, laquelle tient lieu d'enclume.
En tant que marteau, on peut recourir à la tête d'un vibreur agencé de manière à opérer un martelage répété à fréquence élevée. Dans certains cas, il y a avantage à conférer à ce vibreur une fréquence ultrasonique: le vibreur revêt alors la forme d'un transducteur, par exemple piézoélectrique, qui presse les sommets des boucles contre la queue 36 de l'aiguille libre. C'est ce moyen qui est représenté à la fig. 23. Le transducteur ultrasonique comprend un corps massif 90 dans lequel est logé le système piézoélectrique, et un concentrateur de vibrations 91 dont l'extrémité 92 entre en contact avec les sommets 69 des boucles 70, pendant que ces dernières défilent le long de la queue 36 de l'aiguille libre.
Un tel martelage à haute fréquence conduit dans certains cas à un échauffement des sommets de boucles par suite de l'absorption d'énergie à laquelle donnent lieu les propriétés d'amortissement élastique que possède la matière dont est fait le fil de lisière. Cet échauffement par absorption n'est pas gênant; il peut même être favorable, dans le cas où le fil de lisière est fait, en tout ou en partie, d'une matière synthétique susceptible de se ramollir à la c matière synthétique, en un métal ou en un alliage métaltique) ce tube peut être rempli d'un matériau constituant l'âme de ce fil de lisière; outre le cas cité où cette âme est faite d'un fil textile ou d'un fil métallique (le fil de lisière est aiors un fil gainé ), on peut mentionner le cas où cette âme est faite d'un matériau mou quelconque, autre que textile.
On voit que le procédé et le métier décrits permettent de fabriquer un ruban pour fermeture à glissière d'une manière entièrement continue, sans être assujetti aux limitations imposées par les procédés connus, limitations qui consistent soit en l'obligation de recourir à une spirale prafabriquée, si l'on veut incorporer cette spirale à la lisière pendant le tissage du ruban, à la manière d'un fil de chaîne, soit en l'obligation de recourir à un métier à deux navettes, si l'on veut fabriquer la spirale à partir d'un élément filiforme qui est formé en spirale au cours du tissage du ruban, l'une de ces navettes contenant le fil de trame et l'autre contenant cet élément filiforme,
cette dernière obligation ayant pour effet de ralentir la fabrication par suite de la nécessité de recharger fréquemment les navettes car ces dernières ne peuvent contenir que des longueurs limitées de fil. La possibilité de recourir à un métier à deux aiguilles, du type de celui qui a été décrit plus haut, constitue un avantage considérable car l'alimentation en fil de spirale et en fil de trame peut être assurée de manière ininterrompue, de sorte que la vitesse de fabrication atteint des valeurs très élevées.
A method of manufacturing a selvedge tape with projecting loops,
needle loom for its implementation and application to the manufacture of a tape for zipper
The present invention relates to a method of manufacturing, using a needle loom, a ribbon provided on one of its edges with a selvedge with projecting loops.
It is known that, for the manufacture of ribbons, a needle loom has several advantages over a shuttle loom. However, the needle loom also has some drawbacks, especially when it is used to manufacture a selvedge tape with projecting loops whose loops are formed by the weft thread: in fact, these loops can only be obtained on that of the edges. of the selvedge through which the needle inserts the weft picks. This is the reason why these selvages with projecting loops are obtained, as with the shuttle loom, by using a pseudo warp yarn, consisting of an auxiliary yarn, in metal or in synthetic material, of limited length, which is fixed by one of its ends to a fixed point of the loom and which is caught in the weaving over a short length at its other end.
This other end is gradually extracted from the fabric as the ribbon progresses, and thus releases the weft loops, loops which constitute the projecting loops.
I1 is not possible by this means to make loops on the other edge of the tape, that is to say on the edge opposite to that through which the needle penetrates, because on this opposite edge, the picks of weft are linked to each other by a means similar to that used in sewing machines to retain b sewing thread on the side of the fabric opposite the needle: chain stitch, auxiliary retaining thread, etc.
A first object of the present invention is a method for producing a tape with projecting loops in which these loops are formed on that of the edges of the tape which is opposite to the edge through which the weft needle enters. This process is characterized by the fact that there is superimposed, on at least a part, located on the side of insertion of the weft picks, of one of the two main layers of warp threads, necessary for weaving said ribbon, a auxiliary ply formed of auxiliary warp yarns, of selvedge, each of which is plumb with a warp yarn of this main ply, that this auxiliary ply is forced to follow the shed opening movements described in this main sheet during weaving, which is inserted,
in the space between this main ply and this auxiliary ply, at least during some of these shed openings, a selvedge thread, this insertion taking place using an auxiliary needle, in the manner of a double pick and in a direction opposite to that of the picks of the weft of the ribbon, which are retained outside these webs, on the side of the edge of the ribbon, the heads of the double selvedge picks and which are released these heads of double selvedge picks after the completion of several shed opening movements subsequent to this insertion, so that these selvedge pick heads constitute, once released, said projecting loops.
A second object of the invention is a needle loom implementing this method and comprising at least one weft needle, associated with a hook and intended to insert the weft of the ribbon, at least one auxiliary needle, intended to insert a thread selvedge in the form of double picks, and retaining means, intended to retain the heads of these picks of selvedge thread.
This loom is characterized by the fact that these retaining means comprise a free needle arranged parallel to the side of the ribbon which is opposite to the direction of penetration of the auxiliary needle in the space between said main sheet and said auxiliary sheet, this needle free being arranged so as to be entwined by said heads of selvedge yarn picks, to retain them transversely to the outside of the ribbon and to allow them to slide longitudinally on it following the movement of the ribbon and the holding means capable of keep the needle free in the same position before each entanglement by the heads of the selvedge thread picks.
A third object of the invention is the application of this same process for the manufacture of a zipper tape. This application is characterized by the fact that a thread-like element is used as selvedge thread which, at least at the places intended to form said selvedge pick heads, consists, at least partially, of a synthetic material and by the fact that one produces, at the tops of said selvedge pick heads, a permanent deformation of the cross section of this filiform element so as to widen this straight section in a direction parallel to the longitudinal axis of the ribbon, and to obtain loops protrusions having the shape required to serve as zipper hooking elements.
The description which follows relates to an example of implementation of this process, to a particular example of a needle loom implementing this process and to an example of application of this process, using this particular loom. , for the manufacture of a zipper tape. It is illustrated by the accompanying drawing, in which:
Fig. 1 is a diagram explaining the process.
Figs. 2 and 3 are simplified side and plan views, respectively, of part of this particular craft.
Fig. 4 is a plan view, on a large scale, of the tape produced by the loom shown in FIGS. 2 and 3.
Figs. 5, 6 and 7 are views of a first variant of a particular element of the trade visible in FIGS. 2 and 3, figs. 5 and 6 being plan views and FIG.
7 being a section on line VII-VII of FIG. 6.
Figs. 8 and 9 are views of a second variant of this particular element, FIG. 8 being a plan view and FIG. 9 being a section along the line IX-IX of FIG. 8.
Figs. 10 and 11 are views of a third variant of this same particular element, FIG. 10 being a plan view and FIG. January 1 being a section along the line XI-XI of FIG. 10.
Figs. 12 and 13 relate to an example of the zipper tape resulting from the application of the method, FIG. 12 being a side view and FIG.
13 being a plan view.
Fig. 14 is a section along the line XIV-XIV of FIG. 13.
Fig. 15 shows a plan view, as well as cross sections of part of a fourth variant of the particular element visible in FIGS. 2 and 3, this fourth variant being intended more specifically for the application of the method.
Figs. 16 to 21 show various examples of the form that another particular element may take for this application.
Figs. 22 and 23 show, seen in plan, two examples of an auxiliary member that the loom visible in FIGS. 2 and 3 may include for the purpose of applying the method.
Fig. 24 is a detailed schematic view, in perspective and partially cut away, of the structure of the tape obtained.
Figs. 25 and 26 are schematic cross sections and longitudinal sections, respectively, of the fabric shown in FIG. 25, these sections being viewed along directions A and B respectively.
The example of implementation of the method, object of the invention, is illustrated schematically in FIG. 1. We see there the two main layers 1 and 2 in which the warp threads are distributed 3. It has been assumed that, in this diagram, these warp threads belong alternately to the two layers, the threads of odd rank, such as son 31, 33, ..., 339, belonging to the web 1, while the son of even rank, such as the son 2 '34, 3 ,,, belong to the web 2. The weft of the ribbon is formed by double picks, such as the double pick 4, the head 5 of which delimits the two strands 41 and -. These double picks are inserted from the edge 6 of the tape, in the direction shown by arrow 7.
Above the ply 2, there is an auxiliary ply 9, called the selvedge, formed of auxiliary warp yarns 82, 84 812 8t which are superimposed on the yarns 3>, 3t, ..., 310 of the main web 2 and in line with the latter, which are located on the side of the edge 6 of the strip 10 through which the insertion of the double picks 4 takes place.
The edge ply 9 retains, relative to the main ply 2, a relatively invariable position, and it follows the shed opening movements described by the latter during the weaving of the ribbon. During certain shed openings, for example during every other opening, two strands of an auxiliary yarn, called selvedge yarn, connected by a loop, are inserted into the space between the layers 2 and 9. see in fig. 1 for the two strands llt and 112 connected by loop 12.
This loop 12 constitutes the head of the pair 11 formed by the two strands 11, and 1 read. The insertion of this pair 1 1 is done in the manner of a double pick, which is why this pair will henceforth be designated by the term double pick (of thread) of selvedge, although the selvedge thread behaves within the ribbon woven as a warp thread arranged in a zigzag fashion and not as a weft thread. The insertion of the double selvage pick takes place in a direction 13 which is opposite to the insertion direction 7 of the double pick 4 of the weft of the ribbon.
The head 12 of this double selvedge pick 11 is then retained outside the layers 2 and 9 and this at least until the completion of several shed opening movements consecutive to this insertion; then we release that head. The heads of these double picks 11, once released, constitute the selvedge loops 15 which protrude out of the edge 6 of the selvage 16 of the tape 10.
We have described the very simple case where the warp yarns 3 are distributed in order of parity between the two main plies 1 and 2; but it is quite obvious that any other distribution of the warp threads is possible. Likewise, the width of the edge 16 is arbitrary: at the limit, this edge could extend to the edge 17 opposite to that from which the loops protrude 15. Finally, the law of alternation of the insertions of the picks 4 of the weft and of the double picks 1 1 formed by the selvedge thread (in the example described, there is insertion of a double selvedge pick every two insertions of double weft picks) can be chosen at will depending on the most diverse criteria: destination of the ribbon, desired decorative effect, solidity and appearance of the edge, etc.
As for the machine which implements the method described, it is a traditional type needle loom to which the modifications which will be described now are made, with reference to FIGS. 2 and 3, on which we recognize the frame 20 carrying the support 21 on which is mounted on the tape guide 22. The needle 24 is the usual needle which, in any trade of this type, ensures the insertion of the double pick weft. A known mechanism, not shown, periodically moves this needle so that it engages in the hook 27 the head of the double pick which its eye 25 inserts into the shed opening. This hook 27 moves longitudinally, under the effect of a mechanism not shown, in order to produce the border chain which constitutes the edge of the tape 23.
These elements exist in any needle loom and are well known, so there is no need to describe them in more detail.
The modification consists first of all in the presence of an auxiliary needle 28 intended to ensure the insertion of the selvedge thread. This auxiliary needle 28 is carried by a vertical shaft 29 which pivots around its axis 30 under the effect of a drive mechanism, not shown, which moves the selvedge needle 28 from its rest position, shown in solid line, at its insertion position, represented by the dashed line 28 '.
The modification also consists in the presence of a needle 31, called a free needle, and which takes, in this example, the shape of a hook. This hook is located parallel to the edge of the ribbon, along which the selvage 32 with projecting loops must be made. This hook is free in the sense that it is not fixed to any element of the machine: only a stop 33 cooperates with its beak 34 to support it, this stop being provided with a slot 35 in which this beak engages. . The tail 36 of the free needle is held in place by the heads of the double selvedge picks which were inserted during the previous phases of weaving.
The stop 33 is fixed to the end of a sliding rod 37 and it is animated by a small back and forth movement parallel to the edge of the selvedge 32 each time the needle 28 completes its insertion movement. ; this movement has just sufficient amplitude to release the spout 34 so that the head of the double selvedge pick can come and embrace it. This recoil is provided by a mechanism consisting of a lever which pivots about an axis 39 and an arm 40 of which is actuated by a rotary cam 42 which carries a plate 43 and which is mounted on a shaft 44 driven by any means, not shown. A spring 45 exerts a traction on the other arm 41 of this lever, so as to keep the arm 40 in contact with the cam 42.
The operation of this machine will be clearer if we refer to fig. 4, which shows the plan view of the tape 23 being formed, as a double pick 4 of the weft is inserted through the needle 24 into the shed opening (between the main warp webs 1 and 2 of fig. 1) at the same time that a double pick 11 of the selvedge thread is inserted by the auxiliary needle 28 under the auxiliary warp ply 9, between the latter and the main ply 2. The head of the pick double 4 is engaged on the beak of the edge chain hook 27, while the head 12 of the double pick 1 1 of the selvedge thread is engaged on the beak 34 of the free needle 31, the stop 33 (fig. 2, 3) being in its retracted position, where it released the spout 34.
At the moment when the auxiliary needle 28 withdraws to its rest position, the tension exerted by the selvage yarn feed system (not shown) causes the head 12 of the double pick 11 to slide under the spout 34 of the selvedge. 'free needle 31 and forms a loop similar to loop 15. The stop 33 then returns to the position visible in FIGS. 2 and 3 and prevents the free needle 31 from being driven with the tape 23 which runs in the direction 46: these are the projecting loops which slide along the tail 36 of the free needle 31 and which gradually escape from it by flowing through its end 47. Meanwhile, the weft needle 24 (which inserts the weft of the ribbon) is also withdrawn, and the edge chain hook 27 performs the known movement which gives rise to the chain 18 .
It can be seen that one of the essential parts of the needle loom described is the free needle 31. In this loom (the example refers to a loom making a single ribbon, but it is clear that a loom making several ribbons would include an auxiliary needle 28 and a free needle 31 per ribbon), this free needle takes the form of a rod 36 (which constitutes its tail) provided with a spout 34 (which constitutes its head). This is, however, only a particular form, and many variations are possible.
Thus the head can have the shape of a butt 51 (fig.
5, 6 and 7) delimited, on the side opposite to the strip, by a concave profile 52. If necessary, this bracket can be provided with one, or even two bosses 53, 54 (fig. 6 and 7) intended for facilitate its cooperation with the stop 33 which was discussed in connection with FIGS. 2 and 3; in this case, the stop may take the form of a fork, as shown schematically by the line in broken lines 55 visible in FIG. 6.
The head can also be constituted by a spheroidal bulge 56 (fig. 8 and 9) fixed to the tail in a position eccentric with respect to the latter, the eccentricity being directed on the side opposite the strip; this spheroidal bulge cooperates with the stopper, which has a shape suitable for this type of head.
The head can also take the form of a nail head 58 (Figs. 10 and 11), the part 59 of which adjacent to the tape has been knocked out.
In each of these types of free needle, the connecting ridges are rounded, or even completely eliminated, in order to prevent the selvage thread from being injured when it encircles the head of the needle and slips along its tail.
Many other free needle variants can be imagined and there is no need to give an exhaustive list here. In all these variants, the head has a dual function: on the one hand, it facilitates the entanglement of the free needle by the selvedge thread, and, on the other hand, it cooperates with the stop. In all cases, this head constitutes a protuberance disposed at one end of the tail of the needle and on the side opposite to the ribbon, and this protrusion must be disposed to the right of the shed opening while the tail is arranged along the edge of the selvage.
In some cases, the free needle may even be without a head in the proper sense of the word: it suffices for the tail to have a straight section going decreasing from one end to the other, the law of reduction being chosen so that the tension exerted on the selvage thread has a sufficient longitudinal component to slide the needle during each threshing movement of the comb 38 (see fig. 2) in a direction opposite to the feed of the tape, the sliding of the needle free with respect to the loops having the value necessary to compensate for the advance of the tape, so that, thanks to this reversible wedge effect, the needle ultimately maintains an unchanging position with respect to the loom.
Such a simple arrangement, which avoids having to resort to a stopper to prevent the drive of the free needle by the tape, can only be used in relatively limited cases where the value of the tension exerted on the thread. selvedge and where the value of the coefficient of friction between the material of which the selvage thread is made and that of which the free needle is made allow it. In most cases, however, one cannot avoid having to resort to a stopper.
The free needle is not necessarily rectilinear: in particular, the head can be slightly offset upwards relative to the tail, as is the case for the beak 34 of the free needle 31 shown in FIG. 2.
It does not matter which material the needle is made of, as long as it can withstand the forces exerted by the tension of the selvedge thread: most generally, it is made of metal, wood or a synthetic material. .
In the example shown in FIGS. 2 and 3, the stopper is a movable stopper which performs a back-and-forth movement having the effect of releasing the head, at least when the selvage thread must embrace the latter (at the end of the insertion movement executed by the auxiliary needle), and put the needle back in place, sliding it longitudinally with respect to the loops formed, so as to prevent it from being progressively drawn by the ribbon.
Given that, as a result of the eccentricity of its center of gravity, the head of the free needle may have a tendency to fall by rotating the latter around its longitudinal axis, the stopper still has the effect of putting this head back in position. place in the vertical direction by making the free needle execute a rotation compensating for the first.
However, the stopper can also be stationary. It suffices that it be endowed with an elasticity allowing the selvedge thread, when it encircles the head of the free needle, to spread it so that the loop that it forms can slide towards the tail of the needle. free needle, this elasticity bringing the stopper back in place so that it exerts its two anti-entrainment and anti-rotation effects.
It can be seen that the stop, whether movable or fixed, constitutes a holding means capable of keeping the needle free in the same position before each entanglement by the heads of selvedge thread picks.
As we have just seen, the cross section of the tail can vary along the latter. This variation can affect the area as well as the shape of that cross section, or even both together. The variation in area will have the essential role of facilitating the sliding of the loops, while the variation in shape can be used to give the loops a determined profile, for example in order to give the tape a particular decorative aspect or a special technical effect. . These variations in area and / or shape can be continuous or discontinuous.
We will now describe an example in which a continuous variation of the shape of the cross section is explained in order to manufacture a tape intended to constitute one of the two parts of a zipper, the hooking elements of which are formed by the protruding loops produced according to the process analyzed above. In this application, the selvedge thread is a thread which is made, in part at least, of a synthetic material. In the following example, we will assume that this thread is a synthetic monofilament, for example nylon. The edge of the ribbon is made in the manner described above to obtain the protruding loops.
Once the loops have been formed, the straight section of the monofilament which constitutes them is deformed in order to produce thickenings of this straight section at the tops of the loops, thickenings which are oriented along a longitudinal axis parallel to the edge of the selvedge. This is shown in Figs. 12 and 13 where we see the circular cross section 65 of the monofilament 66 constituting the selvedge thread, and the thickenings 67 and 68 which are made at the tops 69 of the projecting loops 70 in a direction parallel to the longitudinal axis 71 of the selvedge 16. To achieve these thickenings by deformation, various methods can be used. It is in particular possible to use a free needle the shank of which is profiled, over at least part of its length in the form of a bevel.
This is shown in Figs.
13 and 14 where it is seen that the tail of the free needle 31 has a straight section 75 which is elongated towards the outside of the selvedge 16, this straight section being delimited by two flanks 76, 77 which are connected along a rounded edge 78 constituting the top of the bevel. The use of a bevelled free needle in this way results in reducing the radius of curvature of the support on which the loops are formed and, consequently, increasing the stress to which the material is subjected at that point. constituting the monofilament, to the point that this stress exceeds the elastic limit of this material, which crushes giving rise to the thickenings 67, 68.
The stress to which the monofilament material is subjected can be increased by using a free needle, the shank of which has a cross section which varies from point to point, as shown in FIG. 15. It can be seen that, from the head of the free needle, which head is supposed to be on the left, the tail 36 first of all has a circular straight section A, then it is flattened and has a straight section. substantially rectangular B; it is then bevelled, its cross section having a shape C which recalls that of the straight section 75 of FIG. 14, but the height h0 is greater than the height hB of the straight section B, which gives rise to a bulge 79 of the bevelled part of the tail.
From this bulge, the height hD of section D takes up the value hD = hB it had in B. Then the tail gradually thins, the area of its straight section gradually decreasing, and ends with a point of circular cross section F. This example, which shows a possibility to achieve the deformation of the protruding loops necessary for the tape to be used as a zipper part, also shows that the tail of the free needle may have various shapes, in particular that its cross section may vary both in its shape and in its area.
In the above example of embodiment of a tape intended to form part of a zipper, it has been admitted that the selvedge thread was formed by a monofilament of synthetic material. But other types of yarn could be taken into account, in particular (fig. 16) a usual textile yarn 82 coated with a peripheral layer of synthetic material 83 forming a sheath around this yarn, or (fig. 17) a yarn. usual textile 82 which is partially covered, that is to say on only part of its cross section, with a longitudinal layer 83 of synthetic material. The thread 82, which in a way constitutes the core of the selvedge thread, can be replaced by a filiform element other than a textile, for example by a metallic cable or by a metallic monofilament.
The cross section of the selvedge wire can be other than circular: this already appears in fig. 17, where the outline 84 of the straight section is ovoid, but one could also take a flat selvedge thread, having a straight section whose outline is substantially rectangular, that the core 85, textile, metal or other, of this thread either itself flat (fig. 18), or that only the synthetic material coating 86 has a substantially rectangular outline, the core 85 being circular (fig. 19). The coating of synthetic material, both peripheral (as in fig. 16) and partial (as in fig. 17), may be continuous, that is to say extend over the entire length of the wire, or discontinuous, that is to say exist only at the places of this thread which will give rise to the projecting loops (see fig. 20 and 21).
The selvedge wire can also be hollow and take the form of a tube, made of metal or of synthetic material. It can finally be pre-marked, that is to say be provided beforehand with local deformations located in places which will coincide, once it has been placed in the edge, with the tops of the loops, these local deformations constituting the beginnings of the deformations which will make these projecting loops the fastening elements, or even constituting the definitive deformations themselves.
The deformation of the cross section of the protruding loops can be facilitated by auxiliary external means. Thus, as can be seen in FIG. 22, we can add to the loom a crushing piece 48 provided with a ramp 49 intended to gradually crush the heads 69 of the projecting loops 70 against the tail 36 of the free needle, as they slide on the latter under the effect of the movement of the ribbon. This crushing piece can be fixed for example to the guide tape 22.
It is also possible to use a hammer which crushes by striking the tops of the projecting loops while they pass over the tail of the free needle, which acts as an anvil.
As a hammer, it is possible to use the head of a vibrator arranged so as to carry out repeated hammering at high frequency. In certain cases, there is an advantage in giving this vibrator an ultrasonic frequency: the vibrator then takes the form of a transducer, for example piezoelectric, which presses the tops of the loops against the tail 36 of the free needle. It is this means which is represented in FIG. 23. The ultrasonic transducer comprises a massive body 90 in which the piezoelectric system is housed, and a vibration concentrator 91 whose end 92 comes into contact with the tops 69 of the loops 70, while the latter pass along the tail. 36 of the free needle.
Such high-frequency hammering leads in certain cases to heating of the tops of the loops as a result of the energy absorption to which the elastic damping properties which the material of the selvedge yarn is made give rise. This heating by absorption is not a problem; it may even be favorable, in the case where the selvedge thread is made, in whole or in part, of a synthetic material capable of softening to the synthetic material, in a metal or in a metal alloy) this tube can be filled with a material constituting the core of this selvedge wire; In addition to the case cited where this core is made of a textile thread or a metallic thread (the selvedge thread is aiors a sheathed thread), we can mention the case where this core is made of any soft material, other than textile.
It can be seen that the method and the trade described make it possible to manufacture a zipper tape in an entirely continuous manner, without being subject to the limitations imposed by the known methods, which limitations consist either of the obligation to use a prefabricated spiral. , if we want to incorporate this spiral at the edge during the weaving of the ribbon, like a warp thread, or by having to resort to a loom with two shuttles, if we want to manufacture the spiral from a threadlike element which is formed in a spiral during the weaving of the ribbon, one of these shuttles containing the weft thread and the other containing this threadlike element,
the latter obligation having the effect of slowing down production as a result of the need to frequently recharge the shuttles because the latter can only contain limited lengths of wire. The possibility of using a two-needle loom, of the type described above, constitutes a considerable advantage because the supply of spiral yarn and weft yarn can be ensured uninterrupted, so that the manufacturing speed reaches very high values.