Cisaille
La présente invention a pour objet une cisaille comportant une lame inférieure fixe et une lame supérieure mobile dont les déplacements sont commandés par deux vérins agissant au voisinage des extrémités de cette lame et alimentés chacun par une pompe distincte, la pression maximale admissible aux deux vérins et de fait leurs forces maximales (ft max et f2 max) étant limitées par des soupapes limitatrices, ces deux pompes étant entraînées par un même moteur.
On connaît des cisailles, dont les deux vérins dépla çant la lame supérieure sont commandés chacun par sa pompe, les deux pompes étant entraînées par un seul moteur dont la force est telle qu'elle permet d'atteindre et de maintenir en tout dans les deux systèmes hydrauliques une force de coupe maximale, correspondante à la force maximale dans un des vérins, la force dans l'autre ayant à ce moment une valeur nulle.
Une telle cisaille peut couper une tôle d'une certaine épaisseur maximale pour une qualité donnée sur toute la longueur de la cisaille entre les deux lignes de force des vérins.
Il est cependant impossible de couper avec une telle cisaille de la tôle qui demande une force plus grande. La présente invention a pour but de remédier à cet inconvénient par un changement très simple et bon marché sans alourdir la construction en soi.
La cisaille selon l'invention est caractérisée en ce que la commande de l'alimentation des vérins est dimensionnée de façon à permettre de créer une force de coupe f max qui est supérieure à chacune des forces maximales (des vérins) ft max, f2 max, limitées par les soupapes limitatrices, mais au maximum deux fois plus grande que celles-ci:
ft max = f2 max < f max < 2 fj max = 2 f2 et en ce que le tablier mobile qui porte la lame mobile est maintenu à ses extrémités par des moyens limitant le débattement longitudinal dudit tablier, et est suspendu à sa partie supérieure à des ressorts de rappel, des organes de réaction agissant sur le côté postérieur du tablier mobile au long de la ligne de coupe au voisinage de la lame.
L'invention est décrite en détail ci-après sur un exemple de réalisation, avec référence à des dessins schématiques, dans lesquels:
La fig. 1 est une coupe d'une cisaille comprenant un dispositif de réglage du jeu entre les lames.
La fig. 2 est une vue frontale de l'ensemble de la cisaille.
La fig. 3 est une vue du dispositif de commande des vérins et des serre-tôle de la cisaille.
La fig. 4 représente le circuit hydraulique de commande des vérins et des serre-tôle.
La fig. 5 est une vue frontale des lames d'une cisaille.
La fig. 6 est un diagramme des efforts exercés sur la lame mobile de ladite cisaille, et
la fig. 7 est une coupe de la cisaille suivant la ligne
III-III de la fig. 5.
La cisaille représentée schématiquement sur les fig. 1 à 4 avec sa lame inférieure fixe 35 comprend un tablier mobile 1 auquel est fixée une lame supérieure 36 et qui est lui-même guidé dans un bâti 9 en un mouvement de va-et-vient vertical.
Le tablier mobile 1 est guidé dans sa partie centrale et à la partie haute par des galets 5 et 6 qui prennent appui respectivement sur les faces avant et arrière du bâti 9 en des points se faisant vis-à-vis.
Comme le montre la fig. 2, le tablier 1 est en outre maintenu latéralement par des galets 7. Les galets 7 ont des axes fixes par rapport au tablier 1 et prennent appui sur le bâti 9. Ces galets limitent le débattement du tablier 1, rendu possible par la variation de l'angle de coupe entre les deux lames 35 et 36.
Pour tenir compte du jeu j prévu entre les lames 35 et 36, qui est de l'ordre d'un dixième de l'épaisseur e de la tôle 37 à couper, chacun des leviers 93 portant un groupe de deux galets 2 prend appui sur le bâti 9 par une rotule 94 et la position de ce levier 93 est ajustable par une came 95. Les cames 95 sont calées sur un arbre commun 96, commandé par une manette non représentée. Le tablier 1 est constamment appliqué contre les galets 2 par des tiges de rappel 3 soumises à l'action de rondelles Belleville 60 prenant appui sur le bâti 9 par l'intermédiaire d'une traverse 12 et d'un galet 13.
Les deux lames 35 et 36 font l'une avec l'autre un angle de cisaillage a; la tôle à cisailler 37 a une épaisseur e; le point instantané de cisaillage est désigné par m. Sur la lame supérieure mobile 36 s'exercent les poussées fl et f2 de deux vérins hydrauliques 16 et 17, qui s'appliquent sur le tablier 1, au voisinage des deux extrémités de la lame 36. Le tablier 1 prend en outre appui sur le bâti 9 par deux ressorts 66 et 67. Le guidage latéral est assuré par les galets 7. Les deux vérins 16 et 17 sont fixés au bâti 9; dans les têtes des pistons des vérins 16 et 17 sont disposés des clapets pilotes mobiles 14 et 15, dont la position permet de déterminer si une pression hydraulique peut s'exercer dans le vérin intéressé.
Suivant la fig. 2, les vérins 16 et 17 sont alimentés par deux pompes distinctes 18 et 19 entraînées par un même moteur 38, sur l'arbre duquel sont calées les parties tournantes de ces pompes, de sorte qu'à chaque instant du cisaillage les deux pompes fournissent les mêmes quantités de fluide de pression aux vérins 16 et 17. Le moteur 38 est dimensionné de telle façon que les deux pompes 18 et 19 puissent recevoir simultanément leur puissance maximale d'entraînement et la transformer en puissance hydraulique. Par suite les deux pistons des vérins 16 et 17 peuvent agir simultanément sur la lame 36 avec leur force maximale fl max et f2 max.
Au clapet pilote 14 est combinée une genouillère 20, 24 dont l'un des éléments 20 est monté à oscillation en un point la du tablier 1 et dont l'autre élément 24 est articulé par l'une de ses extrémités 24a à la tige du clapet 14. A l'articulation de la genouillère 20, 24 est articulée une bielle 21, qui à son tour est articulée à un levier coudé 23 monté sur le bâti 9. Le levier coudé 23 est relié par une tige 53 à une pédale 49 montée sur le bâti 9, de telle sorte qu'une force exercée sur la pédale 49 dans le sens de la flèche de la fig. 3 provoque une force mettant en ligne droite les éléments 20, 24 de la genou il ibère; à cette force s'oppose un ressort de traction 22 fixé d'une part à l'articulation de la genouillère et d'autre part au bâti 9.
Le point d'articulation la de l'élément 20 coïncide avec le point d'attache de la tige 16a du vérin 16 au tablier 1. Les diverses pièces de la tringlerie décrite sont dimensionnées de telle sorte que le clapet 14 soit en position d'ouverture quand les éléments 20, 24 forment un angle inférieur à 1800.
En un point lb du tablier 1 est montée l'une des extrémités d'une équerre 25 qui est articulée par son sommet 25a au bâti 9, et dont l'autre extrémité est articulée par l'intermédiaire d'une barre 27 à l'une des extrémités d'un balancier 29. L'autre extrémité de ce balancier 29 est articulée à l'extrémité 30a d'une barre 30 guidée en déplacement longitudinal dans le bâti 9. La barre 30 présente une crémaillère 30a ainsi que deux tenons 30c et 30d en saillie latérale. Au milieu du balancier 29 s'articule une bielle 33, qui est articulée à une extrémité d'une équerre 34 montée sur le bâti 9. L'autre bras 34a de l'équerre 34 est articulé à la tige du clapet 15.
Dans la crémaillère 30a de la barre 30 engrène un pignon 99, qu'il est possible de faire tourner au moyen d'une manette 43 de façon à déplacer longitudinalement la barre 30 dans l'un ou l'autre sens, ce qui déplace également le point d'attache 30b du balancier 29.
La cisaille (fig. 3) comprend plusieurs serre-tôle hydrauliques 46 dont la course d'ouverture est limitée par une barre dentée de commande 52. A chaque serre-tôle 46 est combiné un profil de dent 52a de la barre de commande 52 de telle sorte que ce profil ferme une butée pour le serre-tôle intéressé; la course d'ouverture peut être modifiée pour l'ensemble des serre-tôle par déplacement longitudinal de la barre de commande 52. A cet effet se trouve disposé sur la barre 52 un tenon 52b qui est relié au tenon 30c de la barre 30 par un levier à deux bras 78 monté en 78a sur le bâti 9; les extrémités 78b et 78c qui s'articulent aux tenons 52b et 30c sont conformées en fourches.
Comme butée pour l'articulation qui relie l'équerre 25 à la barre 27 et donc pour limiter l'oscillation de l'équerre 25, il est prévu une pièce 79 en forme de marteau, articulée au bâti 9, dont la tête présentant une surface de butée 79a est reliée par un ressort à la barre 30, de telle sorte que la pièce en forme de marteau 79 soit maintenue au contact du tenon 30d de cette barre 30.
L'oscillation de la pièce en forme de marteau 79 est limitée par une butée 81 solidaire du bâti 9.
Les serre-tôle 46 sont raccordés à une conduite commune de fluide de pression 62, qui suivant la fig. 4 est reliée par un dispositif de clapets pilotes désigné dans son ensemble par la référence 48 à une conduite 63 menant de l'une des pompes 18 au vérin 16. Le dispositif 48 comprend un clapet d'arrêt 48a permettant d'interrompre l'adduction du fluide de pression 88 monté en parallèle avec le clapet d'arrêt 48a, un clapet de sortie 89 pour décomprimer la conduite ramifiée 62 et par suite les serre-tôle 46 et un clapet de retenue 92 qui empêche le reflux du fluide de pression hors de la conduite ramifiée 62 dans la conduite 63. Il est en outre prévu un clapet limiteur de pression 50 qui lâche pour une pression maximale prédéterminée.
On a ainsi l'assurance que les forces hydrauliques exercées sur la cisaille pendant le cisaillage ne pourront pas dépasser la valeur maximale admissible déterminée par la construction. Un clapet limiteur 50a identique est prévu aussi pour le vérin 17.
Pour actionner le clapet d'arrêt 48a et le clapet de sortie 89, il est prévu un dispositif à levier représenté sur la fig. 4. Ce dispositif comprend un levier 85 monté sur un axe fixe 85a et articulé comme l'équerre 25 au point lb avec le tablier 1. Au levier 85 est relié par frottement un levier 86 monté également sur l'axe 85a. La zone d'oscillation du levier 86 est limitée par deux butées ajustables 87, de telle sorte que dans l'une de ses positions extrêmes, représentées en traits pleins sur la fig. 4, ce levier 86 ouvre le clapet de sortie 89 et qu'il maintienne fermé ce clapet dans son autre position extrême représentée en tirets. Avec le levier 86 coopère un doigt 90 qui est monté à oscillation limitée sur un bras d'une équerre 91 articulée sur le bâti 9 et qui est sollicité par un ressort 98 dans le sens d'une oscillation vers une de ses positions extrêmes.
L'autre bras de l'équerre 91 coopère avec le clapet d'arrêt 48a.
Ce mécanisme fonctionne comme suit:
Lors des mouvements de montée et de descente du tablier 1 ainsi qu'à chaque déplacement provoqué par la manette 43, le clapet pilote 15 du vérin 17 suit exactement les mouvements de l'extrémité 34a de l'équerre 34.
Les différents éléments qui relient cette extrémité 34a au point lb sont dimensionnés de telle sorte que les déplacements de l'extrémité 34a sont égaux aux déplacements du point lb du tablier 1 par rapport au bâti 9; le clapet 15 exécute donc des mouvements qui correspondent à ceux du point lb. En actionnant la manette 43, il est possible de modifier la position initiale du clapet 15, cela a pour conséquence, comme on le voit immédiatement, que l'angle a entre la lame inférieure 35 et la lame supérieure mobile 36 augmente ou diminue. Si on appuie sur la pédale 49, les éléments de la genouil- 1ère 20, 24, qui formaient au repos un angle inférieur à 1800, sont mis en ligne droite. Par conséquent le clapet 14 est amené dans sa position de fermeture.
La pompe 18 refoule l'huile dans le vérin 16 et celui-ci entraîne vers le bas le tablier 1 et la lame 36 qui lui est solidaire. Le point Ib descend donc, et partant l'extrémité 34a de l'équerre 34, laquelle amène le clapet 15 dans sa position de fermeture.
Par suite le vérin 17, alimenté par la pompe 19, descend également en entraînant vers le bas l'extrémité correspondante du tablier 1, visible à. droite sur le dessin. A partir de ce moment, les deux extrémités du tablier 1 exécutent des mouvements de descente égaux, car les débits des deux pompes 18 et 19 sont égaux ainsi que les sections des vérins 16 et 17.
Si on cesse d'appuyer sur la pédale 49, le ressort 22 diminue l'angle des deux éléments 20 et 24 de la genouillère. Le clapet 14 s'ouvre, de sorte que le vérin 16 devient inactif et que l'extrémité gauche du tablier 1 remonte sous l'action du ressort 66. Le point lb remonte lui aussi, de sorte que, par l'intermédiaire de la tringlerie 25, 27, 29, 33, 34, le clapet 15 s'ouvre, et que par suite la partie droite du tablier 1 remonte aussi sous l'action du ressort 67.
Si, en manoeuvrant la manette 43, on réduit l'angle de cisaillage a de 3O à 20 par exemple, afin de cisailler une tôle de 10 mm au lieu d'une tôle de 15 mm, il faut que le passage libre sous les serre-tôle 46 ne soit pas plus grand que ce qui est exactement nécessaire pour la tôle de 10 mm. La relation de dépendance désirée entre l'angle de cisaillage a et le passage sous les serre-tôle est réalisée par la liaison décrite entre la barre 30 et la barre de commande dentée 52. Quand on déplace vers la droite la barre 30 de la fig. 3, la barre de commande 52 se déplace vers la gauche et réduit grâce à la pente de ses profils de dents 52a la course ascendante possible des serre-tôle.
Une translation de la barre 30 vers la gauche a pour conséquence, outre la translation de la barre de commande dentée 52 vers la droite et l'augmentation qui en résulte du mouvement ascendant des serre-tôle 46, que l'extrémité gauche du tablier 1, lorsqu'on actionne la pédale 49, se déplace d'abord seule vers le bas sur une distance plus grande que précédemment. Lors de la translation de la barre 30 vers la gauche, la pièce en forme de marteau 79 se trouve en outre appuyée par le tenon 30d contre la butée 81; la position de butée de la pièce 79 est indiquée en traits tiretés sur la fig. 3.
Quand alors le tablier 1 plus fortement incliné que précédemment remonte, une fois libérée la pédale 49, et fait ainsi osciller l'équerre 25 dans le sens des aiguilles d'une montre, l'articulation entre cette équerre 25 et la barre 27 vient frapper contre la surface de butée 79a, ce qui met fin à la course de remontée du tablier 1. Le tablier 1 conserve ainsi même au repos une position pour laquelle les lames 35 et 36 se croisent conformément à la fig. 6.
La commande hydraulique des serre-tôle 46 fonctionne comme suit:
Au début de la descente du tablier 1, le clapet d'arrêt 48a se trouve fermé, du fait que le levier 85 relié au tablier entraîne par frottement le levier 86, et que le levier 86 entraîne à son tour le doigt 90; ce doigt 90 ne peut pas tourner dans le sens des aiguilles d'une montre par rapport à l'équerre 91 et par suite, il fait osciller l'équerre 91 dans le sens des aiguilles d'une montre; l'équerre appuie donc la tête de soupape du clapet d'arrêt 48a contre son siège, de sorte que l'alimentation en fluide de pression du vérin 16 est momentanément interrompue et que l'huile parvient par la conduite ramifiée 62 aux serre-tôle 46. L'oscillation décrite du levier 86 ferme en outre le clapet 89, de sorte que l'écoulement de décharge hors des serre-tôle 46 est arrêté.
Dans les cylindres des serre-tôle 46 s'établit ainsi une pression dont la valeur dépend du réglage du clapet régulateur de pression 88. Dès que la pression désirée pour le maintien de la tôle 37 est atteinte, le clapet régulateur de pression 88 s'ouvre, de sorte que le fluide de pression peut contourner le clapet d'arrêt 48a toujours fermé et pénétrer à nouveau dans le vérin 16. Celui-ci se remet en mouvement; par suite le levier 85 et avec lui le levier 86 recommencent à osciller dans le sens inverse de celui des aiguilles d'une montre, jusqu'à ce que le levier 86 se dégage du doigt 90, de sorte que l'équerre 91 est libérée et laisse le clapet d'arrêt 48a s'ouvrir de nouveau.
Tandis que le tablier 1 continue à descendre, le fluide de pression peut donc circuler librement à travers le clapet 48a, de sorte que les pertes d'étranglement à travers le clapet régulateur 88 sont évitées. Le clapet de retenue 92 sert à garantir que la pression une fois établie dans les serretôle 46 se maintiendra pendant toute la descente du tablier; les serre-tôle ne seront ensuite déchargés qu'au moment où le levier 86, lors de la montée du tablier, ouvrira la soupape de sortie 89. Pendant la montée, le levier 86 se déplace devant le doigt 90, sans entraîner l'équerre 91.
Les fig. 5 et 6 servent à exposer les principes appliqués dans la cisaille décrite. Sur la fig. 5, on n'a représenté de la cisaille que la lame inférieure fixe 35 et la lame supérieure mobile 36. L'effort de coupe appliqué au point de-cisaillage m est une fonction de la résistance au cisaillement et de l'épaisseur e de la tôle 37 ainsi que de l'angle d'inclinaison a de la lame supérieure 36 sur la lame inférieure 35. Pour une tôle d'épaisseur et de résistance au cisaillement données et pour un angle d'inclinaison a déterminé, l'effort de coupe f reste constant en grandeur.
Dans l'hypothèse proche de la réalité que l'opération de cisaillage est une opération statique, l'ensemble des forces agissant sur la lame mobile 36 doit être en équilibre à chaque instant pendant l'opération de cisaillage.
Sur la lame 36 agissent les efforts des vérins hydrauliques, f1 et 2, ainsi que la force d'appui f (effort de coupe) appliquée au point m.
On doit donc avoir:
1) E forces = O ou f1+f2-f=O
2) s moments = O ou f1d1 - f2Q = O (les moments étant rapportés au point de cisaillage m).
Dans les cisailles connues de ce type, il est prévu pour les deux pompes 18 et 19 un moteur commun 38, qui est dimensionné de telle sorte qu'il produit à chaque point de cisaillage entre les lignes d'action des efforts f, et f2 une force d'appui f constante.
On a donc:
3) f = constante dans la zone O 6 d1 # L où L
représente la largeur maximale de coupe,
avec
4) L = d1 + d2
En raison de la puissance limitée du moteur, on a en outre les conditions suivantes:
5) pour d1 = O f1 = f = f1 max et f2 = O
et pour d1 = L f2 = f = f2 max et f1 = O
Des relations 1) et 3) on tire:
6) f1 + f2 = constante = f1 max = f2 max
Les relations 2) et 4) donnent:
7) f1d1-4(L-Q)=O et les relations 1) et 6) donnent:
f2 = ft max - f1
En portant dans la relation 7), il vient:
f1Q-(f1max-f1)(L-) = O et après simplification:
:
8) f1 = - d1 f1 max +f1 max max
L'effort hydraulique f1 diminue donc linéairement pendant le cisaillage sur toute la longueur L, de la valeur f1 max au point d1 = O jusqu'à la valeur f1 = O au point d1 = L, tandis que semblablement:
9) f2¯ - d1 f, max
L c'est-à-dire que la valeur de l'effort hydraulique f, augmente linéairement de la valeur f2 = O pour d1 = O à la valeur f2 = f2 max au point d1 = L. La somme des relations 8 et 9 donne la force de coupe constante f.
Cette variation des efforts suivant les relations 8) et 9) résulte automatiquement sur la cisaille des conditions d'équilibre 1) et 2), sans qu'il soit nécessaire de commander d'une façon spéciale le dispositif hydraulique.
Mais pour tenir compte des irrégularités qui interviennent dans la pratique (différences d'étanchéité dans les dispositifs hydrauliques), on prévoit les clapets pilotes
14 et 15 et le jeu de leviers qui les relie, lesquels réalisent par la force le mouvement de cisaillage décrit du tablier. Le moteur travaille constamment à sa puissance maximale pendant tout le cisaillage, car il ne peut fournir que l'effort total f. Le cisaillage de tôles qui sont plus épaisses que e ou plus dures à épaisseur égale e ne peut être effectué avec ces cisailles connues.
Le concept de l'invention comporte au contraire l'utilisation des cisailles de ce type même pour des tôles plus épaisses et/ou plus dures, sans qu'il soit nécessaire de modifier ou de renforcer leur construction en ellemême, ni en particulier leur dispositif hydraulique. Par conséquent les conditions:
10) f1 < f1 max et f2 < f2 max doivent s'appliquer comme précédemment.
De la relation 1) il résulte alors:
f1 max + f2 max = - f max et comme par construction f1 max = f2 max, l'effort maximal de cisaillage possible devient:
11) fmax = 2 f, max = 2f2max
Pour déterminer la variation de l'effort de cisaillage f en fonction du point de cisaillage m, un court calcul permet de tirer des conditions d'équilibre 1) et 2) la relation
EMI4.1
pour d1 = O, on a f = f1 = f1 max pour d1 = L, f tend vers l'infini
L pour d1 on a f = 2f1 = 2f1 max = f max
La variation de l'effort de coupe est donc représentée par une hyperbole,
qui d'après la condition 11) n'est techniquement intéressante que dans la zone
O < d1 < L12
Pour la zone
O < d2 < L/S une branche d'hyperbole résulte de même de la relation suivante, semblable à la relation 12):
EMI4.2
En tenant compte de la condition 10) et en se maintenant constamment dans les conditions d'équilibre 1) et 2), il est possible dans le meilleur cas d'obtenir une variation de l'effort de coupe f telle qu'elle résulte des fonctions 12) et 13) dans les zones considérées. La variation de f est représentée sur la fig. 6.
Pour tirer en conséquence le rendement maximal de la cisaille, il faut doubler la puissance d'entraînement du moteur 38 (relation 11). Comme d'après la théorie du cisaillage l'effort de cisaillage nécessaire pour couper une tôle augmente à peu près comme le carré de l'épaisseur de la tôle, il sera possible ainsi par cisaillages successifs de couper au point d1 = d2 = L12. une tôle d'épaisseur
EMI4.3
Si la puissance n'est augmentée que d'un tiers environ, aucune tôle plus épaisse que la tôle 37a ne pourra être coupée, toujours dans la zone CD (fig. 6).
L'augmentation indiquée de la puissance d'entraînement du moteur 38 rend possible donc suivant la fig. 6 de cisailler même une tôle 37a nécessitant un effort de coupe F' dépassant l'effort f1 max. A cet effet, on ne doit plus commencer l'opération de coupe au point placé exactement au-dessous du premier vérin 16 et désigné par O sur la fig. 6, mais au point C de cette figure.
En effet. alors qu'au point O situé sur la ligne d'action de l'effort du vérin 16, ainsi que sur la ligne d'action de l'effort du vérin 17, on dispose seulement de la force f1 max ou f2 max, la force totale f disponible au milieu de la distance entre les deux vérins, c'est-à-dire au milieu des deux lames 35 et 36, a la valeur
2 f1 max = 2 f2 max = f max
Entre les deux zones de bordure et le milieu des lames, la force totale disponible varie hyperboliquement selon la fig. 6; au point C la force totale, pour la position représentée de ce point, a environ la valeur 4/3 ft max. Le point C, auquel commence le cisaillage, peut être choisi de telle sorte que la force disponible en ce point soit exactement égale à l'effort de coupe F' nécessaire.
Le cisaillage doit ensuite prendre fin de l'autre côté du milieu au point D de la fig. 6; des tôles 37a dont la longueur est supérieure à la distance CD seront traitées par cisaillages successifs. Pour pouvoir couper des tôles aussi épaisses que possible, l'angle d'inclinaison a est choisi aussi grand que possible. Pour éviter que la tôle 37a soit introduite entre les lames trop loin vers le point O il est avantageux de régler la lame supérieure 36 comme sur la fig. 6, de façon que la largeur d'ouverture entre les deux lames n'atteigne qu'au point C l'épaisseur li de la tôle.
On attire spécialement l'attention sur le fait que les clapets limiteurs de pression 50, 50a qui doivent être disposés sur toute cisaille de ce type doivent correspondre aux valeurs f1 max et f max et que leur réglage ne doit pas être changé (pression de sortie plus élevée par exemple). Egalement dans ce procédé de cisaillage, l'effort de coupe reste naturellement constant. Seuls changent avec l'augmentation d'épaisseur de la tôle la longueur de coupe et l'emplacement de la coupe (point de cisaillage m). Ici encore, aucun moyen de commande spécial n'est nécessaire pour modifier les efforts hydrauliques f1 et fe nécessaires suivant le point de cisaillage et l'épaisseur de la tôle.
Le dispositif se maintient automatiquement en équilibre suivant les conditions 1) et 2) et se commande donc automatiquement.
On sait que le cisaillage provoque sur les lames 35 et 36 des réactions horizontales Ri et R2 (fig. 7) qui, comme l'expérience le montre, sont très importantes et suivent le déplacement du point de coupe m.
La réaction Ra sur la lame inférieure fixe 35 est absorbée directement par le bâti 9 de la cisaille. La réaction Rt qui s exerce sur la lame mobile 36 doit, par contre, être transmise au bâti 9 par l'intermédiaire du tablier mobile 1 sur lequel est montée cette lame.
Cette réaction Rt est reçue par des galets 2 (fig. 1, 2) situés au voisinage immédiat de la ligne de coupe.