Machine pour la teinture multicolore d'une nappe de fils textiles en continu La présente invention a pour objet une machine pour la teinture multicolore d'une nappe de fils textiles en continu.
De nombreuses machines ont été utilisées antérieure ment pour la teinture ou l'impression des matières texti les et un grand nombre d'entre elles sont particulièrement adaptées pour teindre des fils individuels qui sont ensuite tissés ou formés, suivant des dessins compliqués compo sés de diverses teintes. De nombreuses machines ont ré cemment été développées pour perfectionner les techni ques de teinture antérieures et pour permettre d'obtenir de nouveaux effets et de nouvelles couleurs. Toutefois, il existe une demande toujours croissante pour de nou veaux produits textiles présentant de nouveaux dessins et de nouvelles couleurs.
Les progrès techniques récents ont conduit à teindre des fils individuels de matière textile en plusieurs cou leurs. La teinture des fils individuels suivant un dessin clairement défini de différentes couleurs s'est avérée être particulièrement avantageuse dans la fabrication des ta pis, où un dessin original et plaisant peut être réalisé à l'aide de fils teints de cette manière. Les fils ainsi colorés sont encore plus intéressants quand ceux-ci présentent chacun une distribution aléatoire de couleurs suivant un dessin non répétitif.
Le but principal de l'invention est la réalisation d'une machine de teinture perfectionnée permettant de teindre simultanément une multitude de brins individuels sur toute leur longueur en plusieurs couleurs.
La machine faisant l'objet de l'invention comprend une pluralité de dispositifs d'application de teinture à emplacements fixes destinés à appliquer aux fils des tein tures de couleurs différentes, ainsi qu'un support pour les fils et un entrainement pour amener ce support et les fils à défiler devant lesdits dispositifs d'application, et est caractérisée par le fait que chacun de ces dispositifs cou- vre toute la largeur d'une zone parallèle au sens de défi lement des fils et que toutes ces zones sont contiguës,
et par le fait qu'elle est munie de moyens pour imprimer aux fils au cours de leur déplacement longitudinal un mouvement de va-et-vient transversal ayant une ampli tude suffisante pour amener lesdits fils à passer successi vement devant au moins deux dispositifs d'application de teinture de couleur différente de manière à obtenir sur chaque fil une teinture multicolore et sans discon tinuité.
Dans le dessin annexé la fig. 1 est une vue en élévation latérale, partielle ment en coupe, d'une forme de réalisation de la machine de teinture faisant l'objet de l'invention<B>,</B> la fig. 2 est une vue en plan de cette forme de réali sation ; la fig. 3 est une vue de face du peigne oscillant utilisé dans la machine représentée à la fig. 1 ; la fig. 4 est une vue de face du dispositif de guidage utilisé pour le tablier de la machine représentée à la fig. 1, et le schéma électrique de ce dispositif ;
la fig. 5 est une vue de face illustrant la section de teinture de la machine représentée à la fig. 1 ; la fig. 6 est une coupe transversale partielle de la sec tion de teinture visible à la fig. 5, et la fig. 7 est une vue de face du dispositif de renvidage utilisé dans la machine représentée à la fig. 1.
La machine de teinture représentée au dessin et dési gnée en son entier par la référence 10, est adaptée à rece voir une pluralité de fils textiles 12 provenant d'un râte lier ou d'un dispositif d'alimentation analogue, non repré senté. Il est avantageux que les fils 12 soient fournis par un râtelier comportant des dispositifs de nouage classi ques pour rattacher les fils des différentes bobines bout à bout de manière que la machine soit alimentée en continu. La machine de teinture 10 comprend un poste d'en trée 14 qui reçoit et répartit les fils 12 entrants avant que ceux-ci ne passent aux stations suivantes.
Il est à noter que la machine 10 travaille en continu et que les fils 12 traversent celle-ci sur toute sa longueur, de sorte que les diverses opérations sont effectuées simultanément aux divers postes de travail sur des parties différentes des fils.
Le poste d'entrée 14 comprend une tige de division fixe 18, un peigne de séparation 20 et des rouleaux d'ali mentation 22 et 24 qui sont montés sur le bâti 16 de la machine 10. Les fils qui sont acheminés vers la machine de teinture passent d'un côté ou de l'autre de la tige 18, laquelle sépare les fils entrants en deux nappes plates. Ces nappes peuvent être ensuite facilement rassemblées en une seule par le peigne 20. Il est bien évident que des tiges de division supplémentaires 18 pourraient être pré vues lorsque le volume des fils entrant dans la machine 10 est particulièrement grand et, dans ce cas, il peut être nécessaire de diviser les fils en plus de deux nappes hori zontales avant de les amener au peigne 20.
Le peigne 20, qui est de construction classique, com prend un grand nombre de dents destinées à séparer et à ordonner les fils 12. A la sortie du peigne 20, les fils passent sur les rouleaux 22 et 24, puis sous une passe relle 26 qui fait également partie du poste d'entrée 14. Cette passerelle 26 traverse la machine 10 sur toute sa largeur et est disposée entre le reste du poste d'entrée 14 et un premier poste de teinture 28. L'emplacement de cette passerelle 26 a une extrême importance pour le fonctionnement efficace de la machine 10 car, de là, un opérateur peut contrôler la machine tout en inspectant les fils 12 entrants avant qu'ils ne passent au poste de teinture 28.
A partir de la passerelle 26, l'opérateur est en mesure d'enlever les fils cassés ou effilochés et peut facilement accéder aux fils restants qui traversent le poste de teinture 28. En conséquence, l'opérateur peut enlever ou réparer les fils cassés ou emmêlés avant que ceux-ci passent à travers le poste de teinture 28 et avant qu'ils créent d'autres difficultés dans les postes suivants de la machine 10.
Après ie rouleau 24, les fils 12 passent sur un rouleau 30, qui est supporté sous la passerelle 26, pour se rendre à un rouleau 32 et à une tige de division 34 qui sont éga lement supportés par la passerelle 26. La tige de divi sion 34 fonctionne de la même façon que la tige 18 pour diviser les fils 12 en une pluralité de nappes, chacune d'elles contenant un certain nombre de fils individuels disposés sensiblement dans un même plan horizontal.
Les fils 12 quittant la tige de division 34 gagnent le poste de teinture 28. Les fils traversent d'abord un pei gne oscillant 36 de ce poste qui les dispose sensible ment dans un plan horizontal commun, tout en leur im primant un mouvement alternatif transversal. Il est bien évident que de nombreux agencements mécaniques peu vent être utilisés pour faire exécuter au peigne oscillant 36 les opérations requises. II suffira cependant, pour comprendre le principe de fonctionnement du peigne, de considérer en détail un seul de ces agencements. C'est ce que montre la fig. 3.
Sur cette figure, on voit que le peigne oscillant 36 comprend un bloc de support 38 dont la face supérieure porte une pluralité de dents verticales espacées 40. La partie du peigne oscillant 36 qui est constituée par le support 38 et les dents 40 est pratiquement identique aux peignes fixes utilisés dans la machine de teinture 10, comme, par exemple, le peigne 18. Les dents 40 du pei- gne sont formées pour recevoir et guider les fils qui les traversent et le nombre des dents 40 peut être déterminé par le nombre des fils que le peigne est appelé à recevoir.
Le support 38 du peigne est monté de façon à pou voir se déplacer transversalement dans un guide fixe 42 ayant la forme d'une boîte comprenant un fond 44, des parois latérales 46, des parois d'extrémité 48 et une paroi supérieure 50. Cette dernière présente une fente trans versale s'étendant sur toute sa largeur entre les parois d'extrémité 48 afin de livrer passage aux dents 40 du peigne. Le guide 42 est monté sur des supports 52 qui sont fixés au bâti 16 de la machine.
Le support 38 du peigne comporte une patte 54 qui traverse une fente 56 pratiquée dans la paroi du fond 44 du guide 42. Cette fente 56 permet à la patte 54 de se déplacer transversalement le long du guide 42.
Pour imprimer un mouvement alternatif transversal au support 38 du peigne, la patte 54 est reliée à un mo teur 56 au moyen d'une biellette 58. Il est bien évident que ce mouvement alternatif du support 38 peut être obtenu de diverses manières, grâce à des dispositifs à came et à d'autres dispositifs mécaniques connus, et que le système à biellette 58 ne représente qu'une des possi bilités. La biellette 58 de la fig. 3 est reliée à un excentri que 60 qui est entraîné en rotation par le moteur 56.
Lors de la rotation de l'excentrique 60, la biellette 58 imprime un mouvement alternatif au support 38 du pei gne, qui se déplace ainsi transversalement par rapport au guide 42 et, partant, imprime un mouvement de va-et- vient au peigne 40. De son côté, le peigne 40 transmet un mouvement alternatif transversal aux fils 12 qui le traversent.
A leur sortie du peigne oscillant 36, les fils 12 passent sur un rouleau 62 vers la surface d'un tablier mobile 64. Le tablier 64 peut être formé d'une bande élastique en caoutchouc ou en matière plastique et c'est cette bande élastique qui sert d'appui aux fils 12 pendant l'opération de teinture qui est effectuée dans la section 28. Le tablier 64 passe sur un grand cylindre d'entraînement 66, et sur plusieurs rouleaux de guidage 68. Les rouleaux de gui dage 68 et le cylindre d'entraînement 66 sont montés sur le bâti 16 de la machine 10 et le cylindre 66 est mû par un moteur électrique 70.
Le tablier élastique 64 est un organe important de la section de teinture 28 et, pour cette raison, mérite d'être considéré plus en détail. Le tablier 64 passe, comme on l'a dit plus haut, autour du cylindre d'entraînement 66 et les rouleaux de guidage 68 et, à un point situé en aval du cylindre 66, passe à travers une solution de lavage et de lubrification contenue dans un bac 72. Entre le bac 72 et le cylindre 66 deux brosses rotatives 74 et 76 et un racloir 78 sont montés sur le bâti 16 de la machine 10. La brosse 74 attrape et enlève les fils cassés se trou vant sur le tablier 64 empêchant ainsi ces fils cassés d'aboutir dans le bac 72 et d'engorger celui-ci, tandis que le racloir 78 et la brosse 76 enlèvent l'excédent de tein ture adhérant à la surface du tablier.
Le tablier 64, outre son mouvement longitudinal au tour du cylindre 66 et des rouleaux 68, est animé d'un mouvement oscillant transversal de façon désordonnée, imprimant ainsi aux fils 12, en plus du mouvement trans versal alternatif qui leur est communiqué par le peigne oscillant 36, une oscillation supplémentaire aléatoire. Cette oscillation aléatoire du tablier peut être produite par l'un des rouleaux de guidage 68, par exemple par le rouleau de guidage 68a de la fig. 1, qui est représenté en détail à la fig. 4. Ce rouleau 68a est monté sur un sup port basculant 80 qui est articulé en 82 sur un support fixe 84.
Le support 84 peut être fixé au bâti de la ma chine 10 d'une manière quelconque. La largeur du ta blier 64 est inférieure à la longueur du rouleau de gui dage 68a de sorte que quand le support 80 bascule autour du pivot 82, le tablier 64 se déplace transversalement sur le rouleau 68a.
Un mouvement transversal continu du tablier 64 est assuré par deux microcontacts 86 et 88 fixés de part et d'autre du support 80 près des extrémités du rouleau 68a. Ces microcontacts sont connectés à des électro-aimants 90 et 92, lesquels sont reliés mécaniquement par des biellettes 94 et 96 aux extrémités adjacentes du support 80. Il est à remarquer que le microcontact 86 situé du côté gauche du support 84 sur la fig. 4 est connecté à l'électro-aimant 90 situé du côté droit de ce support, tandis que le microcontact 88 est relié, de façon symétri que, à l'électro-aimant 92.
Ainsi, quand le tablier 64 vient au contact du microcontact 88 et ferme celui-ci, l'électro-aimant 92 est excité et fait basculer le support 80 autour du pivot 82 afin d'inverser le mouvement trans versal du tablier 64 pour l'amener vers le micro- contact 86. Quand le tablier 64 se déplace le long du rouleau 68a vers le microcontact 86, le microcontact 88 est libéré et le circuit d'excitation de l'électro-aimant 92 s'ouvre.
En conséquence, la fermeture ultérieure du mi- crocontact 86 par le tablier 64 a pour effet d'exciter l'électro-aimant 90 et de réinverser le mouvement du tablier 64 en direction du microcontact 88.
Le mouvement désordonné du tablier 64 entre les microcontacts 86 et 88, combiné au mouvement de va-et- vient imprimé par le peigne oscillant 36 aux fils 12, se traduit par un mouvement transversal d'oscillation aléa toire de ceux-ci lors de leur passage sur la surface du tablier. Ce mouvement d'oscillation des fils 12 est utilisé, comme on le verra par la suite, pour teindre chaque fil en plusieurs couleurs. Quand le mouvement transversal d'oscillation des fils 12 est un mouvement aléatoire et non répétitif, le dessin formé par les couleurs appliquées à chaque fil est, lui aussi, aléatoire et non répétitif.
Ce mouvement est obtenu par le mouvement<B> </B>désordonné<B> </B> du tablier 64 et peut être accentué en provoquant une oscillation complexe du peigne 36 au moyen de cames ou d'autres dispositifs mécaniques connus.
Lorsqu'on désire teindre des fils en plusieurs couleurs mais suivant un dessin répétitif simple, il suffit d'empê cher le mouvement transversal du tablier 64 sur le rou leau 68a en arrêtant le support 80 dans une position hori zontale et en bloquant le pivot 82. Pour s'assurer que le tablier 64 cesse complètement de se déplacer transversa lement, des arrêts non représentés, pourraient être dis posés aux deux extrémités du rouleau 68a, près des bords du tablier 64 ; cela éviterait d'autre part, tout con tact intempestif du tablier 64 avec les microcontacts 86 et 88.
Lorsque le tablier 64 est empêché d'osciller transver salement, un mouvement d'oscillation répétitif simple des fils 12 peut être produit en amenant le support 38 du peigne 36 à suivre par exemple le contour d'une seule came reliée au moteur 56.
Les conséquences des mouvements transversaux im primés aux fils 12 seront mieux comprises à l'aide des fig. 5 et 6 qui illustrent en détail le mécanisme de teinture utilisé dans la machine 10. A la fig. 1, on remarque que le tablier 64 passe entre le cylindre d'entraînement 66 et plusieurs rouleaux de distribution de teinture 98. Ainsi, les fils 12 qui passent du rouleau de guidage 62 au tablier 64 sont amenés par ce dernier à contacter les rouleaux de distribution 98. Les rouleaux 98 sont entraînés en synchronisme par un moteur 99 (voir fig. 2).
Selon le processus de teinture à réaliser, on peut dis poser un nombre variable de rouleaux de distribution 98 au contact du tablier 64. Comme on peut le remarquer à la fig. 5, les rouleaux 98 sont montés chacun sur un support transversal 100, qui est à son tour tourillonné dans le bâti latéral 16 de la machine 10. Les rouleaux de distribution peuvent être amenés au contact du tablier 64 ou peuvent en être écartés en faisant pivoter les supports 100 autour de leurs tourillons.
Chacun des rouleaux de distribution 98 est monté en rotation sur son support respectif 100 au moyen d'une paire de montures 102 qui coopèrent avec les tourillons 104 du rouleau. Chaque paire de montures 102 peut comprendre des ressorts 106 qui pressent chacun des rouleaux de distribution 98 contre le tablier élastique 64. Les supports 100 des rouleaux de distribution 98 sont placés de telle sorte dans le bâti 16 de la machine 10 que les rouleaux de distribution sont disposés à la suite les uns des autres autour de la surface du cylindre d'entrai- nement 66, comme représenté sur la fig. 1.
Les rouleaux de distribution 98 sont conçus de telle sorte qu'ils permettent de teindre les divers fils en une multiplicité de couleurs lorsque ces fils sont animés d'un mouvement oscillant transversal sous ces rouleaux. Ceux-ci ont tous le même diamètre, ce qui élimine les difficultés que l'on rencontre dans un grand nombre de machines de teinture actuelles utilisant des rouleaux de distribution de différents diamètres. Ces derniers exi gent des systèmes d'entraînement compliqués pour com penser leurs différences de diamètres, car chaque rou leau doit être entraîné à une vitesse périphérique cons tante prédéterminée.
En dépit de ces systèmes de trans mission spéciaux, ces rouleaux à diamètres différents sont sujets à des incidents de fonctionnement se traduisant par des variations de vitesse d'un rouleau à un autre. Quand cela se produit, les fils passant sous les rouleaux sont soumis à des contraintes antagonistes qui, souvent, les embrouillent, les cassent ou les mutilent ou qui pro duisent d'autres ennuis aux postes suivants de la machine de teinture.
Il convient également de noter que ces machines connues comportent normalement des rouleaux de dis tribution qui ne teignent les fils que de façon intermit tente par contact entre ces fils et une surface de teinture saillante qui ne s'étend pas sur toute la circonférence du rouleau de distribution. Ainsi, ces rouleaux n'assurent pas un processus de teinture continu au moyen d'une surface de teinture s'étendant autour de toute la circonfé rence du rouleau de distribution, et dans ces systèmes, si une synchronisation parfaite des rouleaux n'est pas maintenue, les surfaces de teinture saillantes ne viennent pas au contact de la partie prévue des fils et il se produit des solutions de continuité.
Les rouleaux de distribution de teinture 98 de la ma chine 10 ont, non seulement, tous le même diamètre mais, en outre, sont pourvus d'une surface de teinture s'étendant tout autour de leur circonférence, ce qui éli mine les problèmes de synchronisation ci-dessus. Ainsi, les rouleaux de distribution de teinture 98 produisent une opération de teinture continue (et non intermittente) et le maintien d'une synchronisation précise entre les rouleaux de distribution devient moins critique.
Chacun des rouleaux de distribution de teinture 98 est pourvu d'une section d'application de teinture gravée 108 qui s'étend circonférentiellement autour de celui-ci sur une partie de sa largeur. A la fig. 2, on voit que les sections d'application 108 des rouleaux successifs 98 sont décalées latéralement entre elles. Ainsi, la section d'appli cation de teinture de chacun des rouleaux de distribution est décalée latéralement par rapport à la section corres pondante de chacun des rouleaux précédents et suivants. Comme cela est visible, la section d'application de tein ture 108 d'un rouleau de distribution donné est placée pour commencer à un point qui est en ligne avec le point terminal de la section d'application de teinture du rou leau précédent.
Avec des rouleaux de distribution 98 construits et montés de cette manière, il est clair que le mouvement transversal des fils 12 sous les rouleaux de distribution 98 successifs amènera ces fils au contact de diverses sections d'application de teinture 108. La lar geur de la section d'application de teinture de chaque rouleau de distribution successif est déterminante, dans une large mesure, du temps de contact entre cette sec tion et un fil individuel quelconque et, de ce fait, déter mine la longueur des parties de chaque fil individuel qui sont teintes avec la couleur appliquée par la section par ticulière considérée.
Il est bien évident que l'on peut donner aux sections d'application des rouleaux successifs des largeurs différentes pour faire varier de façon corres pondante le dessin de couleur résultant pouvant être appliqué à un fil quelconque et cela en évitant la pré sence de zones longitudinales non recouvertes entre les extrémités de sections voisines.
Les rouleaux de distribution de teinture 98 n'opèrent pas de la même façon que les rouleaux d'impression classique qui ont été utilisés antérieurement pour teindre des fils. En général, ces rouleaux d'impression compor tent des surfaces rugueuses ou gravées venant au contact d'une teinture maintenue à l'état fluide dans un bac placé sous chaque rouleau. Ces surfaces rugueuses reçoivent et lèvent une partie de cette matière colorante du bac et la transfèrent ensuite à la surface d'un fil. Cette technique d'impression n'assure pas une saturation des fils mais produit seulement une impression superficielle et, pour cette raison, une technique d'impression ne convient pas pour des fils formés de multiples filaments qui doivent être saturés avec une matière colorante pour les teindre complètement.
Par contre, les rouleaux de distribution 98 réalisent cette saturation à l'aide des sections d'appli cation profondément gravées 108 qui reçoivent constam ment une grande quantité de teinture à partir d'une source d'alimentation de conception particulière. Cette source d'alimentation est clairement représentée aux fig. 5 et 6, où l'on note que chaque rouleau de distribution 98 est pourvu d'une lame 110. La lame 110 est suppor tée par un bras 112 qui est monté sur l'arbre 104 du rou leau de distribution ou bien qui pourrait s'étendre indé pendamment du support 100 du rouleau. La lame<B>110</B> s'applique contre la surface gravée de la section d'appli cation 108 et sert à distribuer uniformément la teinture à la surface de la section d'application.
Afin d'assurer une alimentation suffisante de matière colorante pour xéaliser la saturation des fils devant être teints, on a pourvu la lame 110 de parois latérales<B>1</B>14 de sorte que la lame 110 et les parois latérales 114, en combinaison avec la surface ;ravée d'application du rouleau, for- ment un réservoir permettant d'y emmagasiner une cer taine quantité de teinture. La matière colorante est four nie à ce réservoir par un tube d'alimentation 116 prove nant de réservoirs d'appoint 118 suspendus au-dessus des rouleaux de distribution 98 au moyen d'un support 120.
Le débit de matière colorante des réservoirs 118 pour rait être réglé au moyen d'un robinet, mais il est préfé rable de le régler au moyen d'une soupape électroméca nique 122 disposée à la partie inférieure des réservoirs 118. La soupape 122 peut être l'une des nombreuses soupapes électromécaniques classiques qui sont adaptées à fonctionner en réponse à un dispositif détecteur de niveau de sorte que la soupape 122 est actionnée en fonction du niveau de la teinture liquide présente sur la lame<B>110.</B> A cette fin, un détecteur de niveau 124 est monté sur l'une des parois latérales 114 et est relié élec triquement par une connexion 124' de façon à comman der la soupape 122 en fonction du niveau de la teinture sur la lame 110.
Le poste 28 est particulièrement bien adapté pour teindre effectivement des fils composés d'une pluralité de fibres ou filaments individuels et, en conséquence, la ma chine de teinture 10 peut être utilisée efficacement pour traiter des fils à filaments multiples. Les rouleaux de dis tribution 98 saturent ces fils avec de la teinture liquide pendant que chaque fil est pressé contre le tablier élasti que 64. De plus, l'action combinée du peigne oscillant 36 et du tablier 64 réduit à un minimum la désagrégation des fils et l'abrasion des filaments.
Le tablier 64 est con tinuellement lubrifié dans le bac de lavage 72, de sorte que les fils 12 glissent facilement à la surface de celui-ci pendant qu'ils sont déplacés alternativement par le pei gne 36 et le mouvement alternatif de ce dernier, combiné avec le mouvement transversal du tablier 64, fait rouler les fils 12 à la surface du tablier, serrant ainsi les fila ments individuels dans chaque fil pour éviter la désagré gation des fils. Le lavage continu du tablier 64 enlève également les colorants qui se trouvent sur celui-ci, évi tant ainsi de maculer les fils entrants.
Du poste de teinture 28, les fils 12 passent à un poste 126 comportant des moyens pour fixer la teinture et pour laver les fils 12 et leur faire subir d'autres traitements. Plus précisément, à leur sortie du poste de teinture, les fils 12 passent dans une unité de fixage à vapeur<B>128</B> solidaire du bâti 16 de la machine. L'unité de fixage 128 a la forme d'un caisson qui est raccordé pour recevoir de la vapeur d'un générateur de vapeur classique quelcon que, non représenté. La paroi frontale de l'unité de fixage 128 comporte une ouverture<B>130</B> par laquelle les fils passent en entrant et en sortant. Etant donné que les fils 12 sont saturés de teinture en entrant dans l'unité de fixage 128, il importe qu'ils ne viennent pas en con tact avec la surface de l'unité entourant l'ouverture 130.
En conséquence, l'unité de fixage est montée sur la ma chine 10 de manière que les fils arrivant du tablier 64 ne viennent pas contacter les surfaces entourant l'ouverture 130. Dans l'unité de fixage 128 sont montés à rotation un certain nombre de rouleaux de guidage 132 qui entraî nent et guident les fils 12 à travers celle-ci. Les rouleaux de guidage 132 sont mus par un moteur 134 monté sur le bâti 16 de la machine, une transmission appropriée étant prévue à cet effet. De préférence, tous les rouleaux 132 sont entraînés par le moteur 134 au moyen d'une cour roie s'étendant le long de l'extérieur de l'enceinte de l'unité de fixage.
La teinture saturant les fils 12 est fixée par la vapeur à l'intérieur de l'unité 128, puis les fils passent autour d'un rouleau de guidage 136 et d'une tige de division<B>138,</B> montés sur le bâti de la machine, pour être acheminés vers des bacs de lavage 140 et 142. A l'entrée et à la sor tie de ces bacs de lavage sont prévus des rouleaux d'esso rage, 144, 146 et 148, qui sont montés sur le bâti de la machine et sont entraînés par un moteur 150. Les rou leaux d'essorage 146 et 148 entraînent les fils 12 à travers les solutions de lavage contenues dans les bacs 140 et 142, cela à l'aide de rouleaux de guidage montés dans ceux-ci, et après chaque lavage enlèvent l'excès de solu tion de lavage des fils.
A leur sortie du bac de lavage 142 et des rouleaux d'essorage 148, les fils 12 sont guidés à travers un bac d'avivage 152 puis passent entre des rouleaux d'essorage 154 et de part et d'autre d'une tige de division 156 et sont ensuite acheminés vers un poste de séchage 158. Dans le bac<B>152,</B> un revêtement lubrifiant est appliqué aux fils lavés 12 afin de leur redonner l'apprêt qui a été enlevé par les opérations de fixage et de lavage. L'apprêt du bac 152 est amené d'une cuve 160 par une pompe 162.
Les rouleaux d'essorage 154 à la sortie du bac 152 sont entraînés par un moteur 164 et entraînent les fils du bac vers la section de séchage 158. Cette dernière peut comporter de nombreux éléments de séchage connus ; dans la forme de réalisation préférée représentée à la fig. 1, elle comprend un certain nombre de tambours chauffants 166. L'intérieur de ces tambours 166 est ali menté en vapeur ou avec un agent de chauffage analogue et les fils 12 sont séchés en passant autour d'eux. Ces tambours sont montés fous sur le bâti 16 de la machine et peuvent donc tourner librement à diverses vitesses, suivant la vitesse de défilement des fils passant dans cette section de séchage.
De la section 158, les fils 12 séchés passent de part et d'autre d'un certain nombre de tiges de division 168 et à travers un peigne 170, avant d'atteindre un rouleau de sortie 172, mû par un moteur 174, d'où ils sont achemi nés vers des rouleaux de guidage et de séparation 176 montés sur le châssis 200 (voir fig. 7) d'un poste de ren- vidage 178.
Ce poste de renvidage 178 est adapté à recevoir les fils séchés et finis et à les diriger sélectivement vers des groupes de cylindres d'envidage indiqués en 180 et 182. Ces cylindres 180 et 182 sont entraînés par des moteurs 184 et 186 montés sur le bâti latéral 16 de la machine 10.
Etant donné que la structure associée à chaque cylin dre d'envidage du poste 178 est identique, on se conten tera d'en décrire une seule et, notamment, le cylindre 182a de la fig. 1. Les fils 12 devant être enroulés sur le cylindre d'envidage 182a passent sur l'un des rouleaux de guidage et de séparation 176 vers un rouleau de gui dage 188 qui, à l'instar des rouleaux 176, est monté sur le châssis 200, ce dernier étant fixé au bâti latéral 16 de la machine.
Du rouleau de guidage 188, les fils 12 passent à tra vers un peigne 202 vers un rouleau oscillant 204. Ce rou leau 204 est spécialement conçu pour préparer la récep tion des fils 12 par le cylindre d'envidage 182a et, pour cette raison, la structure de ces rouleaux oscillants est digne d'attention.
Si l'on se reporte à la fig. 7, on voit que le rouleau oscillant 204 est monté à rotation entre deux supports verticaux 206. Ces supports 206 sont fixés au châssis 200 et tiennent le rouleau oscillant au-dessus du cylindre d'envidage 182a. Le rouleau oscillant est monté sur un arbre 208 qui traverse les supports verticaux 206 et qui peut se déplacer latéralement dans ceux-ci. Un ressort 210 est disposé entre l'un des supports 206 et le rouleau 204 et sollicite ce dernier vers la gauche selon la fig. 7, de sorte qu'un galet de roulement 212 monté sur l'extré mité opposée de l'arbre 208 du rouleau est amené à sui vre le profil d'une came 214.
Cette came 214 est fixée à l'arbre d'un moteur 216 et, quand elle est entraînée par ce dernier, imprime un mouvement d'oscillation transver sale au rouleau 204 en coopération avec le ressort 210. Ainsi, les fils traités qui arrivent du peigne 202 sur le rouleau oscillant 204 pour ensuite être acheminés vers le cylindre d'envidage 182a sont d'abord torsadés dans un sens, puis en sens inverse par l'action d'oscillation du rouleau 204. Les fils eux-mêmes sont empêchés d'osciller avec le rouleau par le peigne 202 et par le cylindre d'en- vidage 182a.
Cette torsion des fils avant qu'ils s'enrou lent sur le cylindre d'envidage prévient la séparation des filaments et, en outre, assure que les fils s'enroulent uni formément sur le cylindre et qu'ils pourront être facile ment déroulés de celui-ci sans s'emmêler.
Les moteurs 70, 99, 134, 150, 164, 174, 184 et<B>1</B>86 destinés à entraîner certains organes des divers postes de la machine de teinture 10 sont réglables individuelle ment, ce qui permet d'adapter leur vitesse à l'état des fils 12 passant sur ces organes. De préférence, ces mo teurs sont des moteurs synchrones à courant continu, qui peuvent être réglés à partir d'un panneau de com mande central et, de plus, les moteurs 184 et 186 doi vent être du type qui permet de faire varier la vitesse des cylindres d'envidage 180 et 182 au fur et à mesure que ceux-ci se remplissent.
C'est grâce à ces moteurs qu'on peut régler le fonctionnement de la machine de teinture 10 avec précision en accord avec l'état des fils 12 aux divers points de celle-ci et ce réglage précis est indispen sable pour obtenir un fonctionnement efficace de la ma chine.
La machine de teinture 10 décrite en regard des fig. 1-7 ne constitue qu'une forme de réalisation préférée de l'invention et il est bien évident que la machine faisant l'objet de l'invention peut être réalisée sous d'autres for mes ayant des composants différents de ceux de la ma chine 10.
En effet, l'idée fondamentale du processus de teinture que la machine suivant l'invention est appelée à exécuter est de teindre effectivement des fils textiles en imprimant à ceux-ci un mouvement de va-et-vient trans versal par rapport à une pluralité de dispositifs d'appli cation, à emplacements fixes, alimentés en teintures de couleurs différentes, et cela de façon que chaque fil soit amené à passer, sans discontinuité de teinture, devant au moins deux dispositifs d'application de teinture de couleur différente de manière à obtenir sur chaque fil une teinture multicolore.
De plus, le mouvement imprimé aux fils est particulièrement efficace lorsqu'on déplace ces fils à filaments multiples transversalement contre une surface d'appui, car celle-ci intervient pour rouler les fils et par conséquent serrer les filaments qui les compo sent, ce qui permet d'éviter le flottement de ceux-ci pen dant la teinture. Cette opération de réduction du flotte ment des filaments est effectuée à plusieurs reprises au cours du processus de teinture exécuté par la machine 10 et constitue une particularité importante de celle-ci de sorte que la machine 10 est particulièrement adaptée aux fils à filaments multiples.