Procédé de traitement d'un objet
La présente invention concerne un procédé de traitement d'un objet au moins en partie en polymère d'oxyméthylène, en vue d'améliorer l'adhérence à la surface en polymère d'oxyméthylène d'un revêtement ultérieurement appliqué, tels que de l'encre, une laque et une feuille ou pellicule de métal.
Les polymères thermoplastiques d'oxyméthylène de poids moléculaire élevé, c'est-à-dire des polymères ayant des chaînes de groupes d'oxyméthylène dans leurs molécules, peuvent être obtenus en polymérisant le formaldéhyde ou le trioxane et en copolymérisant le trioxane avec divers autres monomères. On peut obtenir des polymères ayant des propriétés physiques les rendant propres à la production de nombreux produits différents par les procédés habituellement appliqués dans le domaine des polymères synthétiques comme, par exemple, par moulage, par compression, par injection et par soufflage, par extrusion et par formage sous pression.
Les objets que l'on peut faire à partir de ces polymères comprennent les feuilles et les pellicules, les bouteilles et les récipients pouvant supporter la pression, les paliers et les engrenages, les ressorts à boudin et à lames, les garnitures de ressorts, les courroies et les éléments de liaison pour transporteurs, les quilles et les boules pour jeu de quilles, les plaques blindées, les manchons, les protègemoyeux et garnitures pour l'industrie automobile, les ensembles instrumentaux, les réservoirs pour carburants, les carburateurs, les bouchons de distributeurs, les pales de ventilateurs et les poulies, les carters, les récipients pour fluides de freinage, les garnitures, les pinces, les poignées de portes, les boutons, les paniers, les portées les attaches, les fermetures à curseur, les bouchons de bouteilles, les douilles pour cartouches et fusées,
les éléments pour machines à laver le linge et à laver la vais elle, les supports et boîtes à savonettes et les éléments de plomberie.
Les surfaces de ces objets faits de polymères d'oxyméthylène sont lisses si bien que les revêtements décoratifs ou autres y adhèrent faiblement.
Le fait de rendre des surfaces rugueuses par des moyens mécaniques ou par attaque au moyen de bases fortes ne résoud pas cette difficulté.
L'objet de la présente invention est un procédé de traitement d'un objet au moins en partie en polymère d'oxyméthylène, en vue d'améliorer l'adhérence à la surface en polymère d'oxyméthylène d'un revêtement ultérieurement appliqué, procédé qui est caractérisé par le fait qu'on met en contact ladite surface avec un agent oxydant acide. Le traitement est de préférence effectué pendant une durée suffisante pour provoquer une attaque appréciable de la surface, telle que celle que l'on peut habituellement obtenir avec un acide fortement oxydant comme l'acide chromique en moins de 10 secondes.
Par l'exposition trop prolongée à un agent acide oxydant, on obtient un piquage profond de la surface et finalement sa totale désagrégation. Habituellement, le traitement peut être effectué avec succès aux températures ambiantes, par exemple entre 180 et 300 C.
Les agents acides oxydants appropriés comprennent les acides fortement oxydants comme l'acide chromique, l'acide nitrique, l'acide sulfurique et leurs mélanges. Les acides forts qui, par euxmêmes, ne sont pas des agents oxydants, comme l'acide chlorhydrique et l'acide acétique glacial, peuvent être mélangés avec les acides oxydants.
Le milieu acide oxydant peut être appliqué à la surface de l'objet façonné de toute manière appropriée; c'est ainsi que l'on peut appliquer le milieu liquide oxydant sur la surface par trempage, pulvérisation ou brossage. Si on le désire, comme dans le cas de la reproduction d'un dessin, une partie de la surface de l'objet à traiter peut être protégée contre l'action du milieu par un enduit résistant au milieu acide, et par exemple par un enduit de paraffine ou d'asphalte.
Une fois le traitement terminé, on peut laver la surface et la sécher et les revêtements de surface peuvent alors y adhérer. Il ne se produit pratiquement pas de dégradation du polymère, sauf à sa surface et ses propriétés physiques au-dessous de la surface ne sont pratiquement pas modifiées.
Le traitement oxydant peut être suivi d'un traitement donnant des molécules réticulées à la surface du polymère. Pour ce faire, on met la surface, sous des conditions engendrant du formaldéhyde, en contact avec une substance susceptible de réagir avec le formaldéhyde pour former avec lui un interpolymère. Cette substance peut être un composé organique relativement simple ayant deux ou plusieurs atomes d'hydrogène réactifs susceptibles de réagir avec le formaldéhyde par condensation pour former des groupes méthylène qui jouent le rôle de liaisons entre les molécules du réactif. Lorsque le réactif n'a que deux atomes d'hydrogène réactifs, il se forme un polymère linéaire.
Lorsque le réactif a trois ou plusieurs atomes d'hydrogène réactifs, et que l'on est en présence de suffisamment de formaldéhyde, il se forme un polymère spatial ou réticulé à trois dimensions.
La surface peut, par exemple, être mise au contact d'une solution phénolique contenant de l'hydroxyde de potassium comme catalyseur, et chauffée pour former un revêtement superficiel de résine phénol-formaidéhyde. D'autres réactifs susceptibles de former des polymères tridimensionnels et que l'on peut appliquer sont notamment l'urée, la mélamine, la caséine, l'aniline, les crésols et les xylénols.
Le réactif-formaldéhyde est de préférence appliqué suivant une concentration et en quantité suffisant à fournir une couche monomoléculaire de réactif-formaldéhyde sur toute la surface. Le phé nol peut être appliqué à des concentrations comprises entre 1 et 90 0/0 en poids dans un solvant comme l'eau ou un alcool.
Le réactif-formaldéhyde est généralement appliqué en mélange avec un catalyseur pour la réaction avec le formaldéhyde, habituellement un acide minéral fort ou une base forte, à raison de 0,01 à 2 /o en poids par rapport au poids du réactif-formaldéhyde.
La température utilisée pour former les molécules réticulées et la durée de la réaction varient avec la nature du réactif-formaldéhyde mais, habi tellement pour des températures au-dessus de 1000 C, une durée de réaction d'au moins 5 minutes est nécessaire. Avec le phénol, la température est de préférence comprise entre 1000 et 1500 C et la durée de réaction entre 2 heures et 15 minutes.
Les encres que l'on trouve dans le commerce comme les encres flexographiques peuvent être imprimées sur la surface traitée de la manière dé
crite ci-dessus et, après séchage, le dépôt d'encre adhère fortement. De même les laques pigmentées ou non, que l'on trouve sur le marché, peuvent être
appliquées sur les surfaces traitées, pour donner des revêtements adhérents.
Il est souvent avantageux d'enduire au préalable la surface traitée au moyen d'une couche primaire d'une laque limpide avant d'appliquer l'encre ou la laque pigmentée. Les laques au méthacrylate de méthyle, à la mélamine-formaldéhyde et à l'uréeformaldéhyde, conviennent à cet effet.
Une couche primaire est également avantageuse lorsque la surface doit être soumise à une opération de métallisation comme, par exemple, à une opération classique de métallisation sous vide. Les surfaces, après l'application de l'encre, de la laque, du métal ou autre revêtement, sont de préférence enduites d'une couche finale de laque limpide qui peut, ou non, être identique à la laque utilisée pour le revêtement pnmaire.
L'invention est applicable au traitement des surfaces des homopolymères d'oxyméthylène, c'est-àdire des polymères dont les chaînes polymères consistent essentiellement en groupes oxyméthylène, aussi bien que des surfaces de copolymères dont les chaînes polymères contiennent à la fois des groupes oxyméthylène et d'autres groupes. Une application particulièrement importante de l'invention réside dans le traitement des surfaces de copolymères dont les chaînes polymères consistent en groupes oxyméthylène et en groupes oxyalkylène ayant des atomes de carbone adjacents, spécialement les groupes oxyéthylène, dans lesquels les groupes oxyalkylène ayant des atomes de carbone adjacents forment de 0,5 à 20 O/o en poids des chaînes polymères.
Exemple I
a) On soumet à l'action de l'acide chromique par immersion dans celui-ci à la température ambiante pendant 4 à 10 secondes, deux plaques d'un polymère d'oxyméthylène contenant 2,5 O/o de motifs oxyéthylène dérivés de l'oxyde d'éthylène et 97,5 O/o de motifs oxyméthylène, stabilisé avec 0,5 0/o en poids de 2,2'-méthylène-bis(4-méthyl-6- tert.butyl-phénol) et 0,5 o/o en poids de cyanoguanidine. L'acide chromique consiste en un mélange de 100 parties en poids d'acide sulfurique concentré, 15 parties en poids de bichromate de potassium et 50 parties d'eau.
Après traitement à l'acide chromique on lave les plaques à l'eau et les sèche (à l'air à la température ambiante) et on applique, par immersion, à la température ambiante, une solution aqueuse à 90 o/o de phénol contenant 1 o de KoH. On chauffe les plaques mouillées dans une étuve à 60 o C pendant une demi-heure.
b) On applique, par immersion, à l'une des plaques, une laque limpide de méthacrylate de méthyle (Du Pont 1234) et on la cuit. On soumet ensuite cette plaque à un traitement de métallisation sous vide pour y déposer une mince couche d'aluminium puis on l'enduit au moyen d'une couche finale de la laque limpide de méthacrylate de polyméthyle (Du Pont 1234), appliquée par immersion, et on la cuit entre 65,5 et 930 C.
La plaque finalement obtenue est dénommée A dans la suite de cet exposé.
c) On applique à l'autre plaque témoin, en procédant comme ci-dessus, une autre laque du commerce (Red Spot SM 1212), on soumet à un traitement de métallisation sous vide, comme décrit cidessus, puis on enduit d'une couche finale de la même laque. La plaque traitée est désignée, ci-après, plaque C.
L'adhérence entre le revêtement de base métallisé et la couche finale supérieure est éprouvée en pressant une bande de papier adhésif transparent sensible à la pression (bande Scotch ) sur une portion de la surface où l'on a dessiné des carreaux de 3,18 mm de côté puis on retire la bande. Les résultats obtenus figurent au tableau I. Mauvaise adhérence signifie l'élimination de pratiquement tout le revêtement de la plaque par la bande, alors que excellente adhérence signifie pratiquement pas d'élimination. A titre de comparaison avec les résultats obtenus conformément à l'exemple on a donné les résultats d'essais effectués comme dans cet exemple, mais en omettant les stades décrits au paragraphe (a). Les plaques obtenues sont désignées B et D correspondant respectivement aux plaques A et C.
Tableau I
Adhérence Adhérence
Plaque du revêtement de base de la couche finale
métallisé supérieure
A Excellente Bonne
B Mauvaise Mauvaise
C Excellente Excellente
D Passable Mauvaise
Exemple 2
On reprend l'exemple 1 sauf que les plaques sont faites d'une résine homopolymère d'oxyméthylène acétylé stabilisé au moyen de 4,4'-butylidène(3 méthyl-6-tert.butylphénol) et une polyamide synthétique. On désigne les plaques par A' et C' correspondant aux plaques A et C ci-dessus. Les résultats figurent au tableau II, les résultats d'essais comparatifs effectués en omettant le paragraphe (a) de l'exemple 1 étant donnés sous la désignation de
B' et D'.
Tableau Il
Adhérence Adhérence
Plaque du revêtement de base de la couche finale
métallisé supérieure
A'Excellente Bonne
B' Mauvaise Mauvaise
C'Excellente Mauvaise
Mauvaise Mauvaise
Exemple 3
On plonge dans un mélange contenant 256 parties (en volume) d'acide sulfurique concentré, 128 parties d'acide nitrique concentré, 1 partie d'acide chlorhydrique concentré et 32 parties d'eau, des plaques d'un copolymère d'oxyméthylène analogue à celui de l'exemple 1 et d'un homopolymère d'oxyméthylène analogue à celui de l'exemple 2. On lave ensuite les plaques successivement à l'eau, au moyen d'une solution de carbonate de sodium (10 0/o) et avec de l'eau, puis on sèche les plaques à l'air.
On applique, par immersion, une laque limpide du commerce (Du Pont RK 5752) et on cuit les plaques à 65,5-930 C. Après métallisation sous vide à l'aluminium, on applique de la même manière une couche finale supérieure de la même laque (Du
Pont RK 5752). L'adhérence entre les revêtements et la surface des plaques est bonne.
Exemple 4
On reprend le pré-traitement de l'exemple 1 sur des plaques analogues de copolymère d'oxyméthylène sauf que la solution de phénol KoH est une solution dans 50 /o d'alcool éthylique et 500/0 d'eau. Le revêtement primaire, la métallisation et le revêtement final sont appliqués comme dans l'exemple 3. L'adhérence est bonne.
REVENDICATIONS
I. Procédé de traitement d'un objet au moins en partie en polymère d'oxyméthylène, en vue d'améliorer l'adhérence à la surface en polymère d'oxyméthylène d'un revêtement ultérieurement appliqué, caractérisé en ce qu'on met en contact ladite surface avec un agent oxydant acide.