Procédé pour l'étirage continu d'une mèche non retordue, et mécanisme pour la mise en #uvre de ce procédé. La présente invention comprend un pro cédé pour l'étirage continu d'une mèche non retordue, au moyen d'opérations d'étirage et de resserrage alternées. Elle comprend égale ment un mécanisme pour la mise en #uvre de ce procédé.
Dans les procédés connnus d'étirage d'une mèche au moyen de paires alternées de rouleaux d'étirage et de resserrage, la mèche sort de chaque paire de rouleaux d'éti rage sous forme d'une bande -plate et re lativement mince qui est serrée dans la paire suivante de rouleaux resserreurs du fait qu'elle est repliée sur elle-même et subit une compression dans la zone de pincement des- dits rouleaux resserreurs,
qui consistent de préférence en un rouleau à nervure et en un rouleau rainuré. Dans les portions de la mèche non soumises à la traction, c'est-à-dire dans les portions qui se trouvent entre les rouleaux d'étirage et les rouleaux de resser- rement suivants, on constate que la mèche présente une tendance à s'étaler et en consé quence à s'amollir et perdre son uniformité.
L'invention a pour but d'obvier à cet in convénient.
Le procédé que comprend l'invention est caractérisé en ce qu'on retient la mèche contre une expansion latérale lorsqu'elle passe de puis un rouleau étireur jusqu'au rouleau res- serreur suivant, dans au moins la partie de son passage qui précède immédiatement le resserrage, en utilisant seulement des surfaces rotatives desdits rouleaux.
Le mécanisme que comprend l'invention présente des paires de rouleaux assurant le resserrage de la mèche, alternant avec des paires de rouleau d'étirage. Ce mécanisme est caractérisé par le fait que les rouleaux res- serreurs sont disposés, par rapport aux rou leaux étireurs précédents, de façon à ce que, lorsque la mèche passe depuis lesdits rouleaux étireurs jusqu'aux dits rouleaux res- serreurs,
elle engage l'un des rouleaux res- serreurs sur un arc de cercle plus grand du côté d'entrée que du côté de sortie.
Le dessin annexé représente, à titre d'exemples, deux formes d'exécution du mé canisme que comprend l'invention.
La fig. 1 est une vue en coupe verticale d'une première forme d'exécution de ce mé canisme, la coupe passant par la ligne 1-1 de la fig. 2; La fig. 2 est une vue en plan du méca nisme de la fig. 1, monté sur un boudinoir dont une partie du bâti desservant deux bro ches est représentée, les différents rouleaux de la fig. 1 étant représentés beaucoup plus courts que dans leurs proportions réelles;
La fig. 3 est une vue de face et la fig. 4 est une vue de profil d'une trompette que comprend le mécanisme, cette trompette ser vant à donner à la mèche des surfaces supé rieure et inférieure plates et parallèles; La fig. 5 est une vue de détail montrant le montage d'un rouleau à nervure et d'un rouleau d'étirage et indiquant le moyen d'ob tenir les réglages qui sont nécessaires;
La fig. 6 est une vue en élévation d'une partie des rouleaux à nervure, en proportion réelle, montrant également des engrenages qui entraînent les rouleaux à rainure super posés, cette figure reproduisant la ligne pos térieure des rouleaux à nervure de la fig. 1;
La fig. 7 est une vue de détail montrant les moyens de liaison facilement détachable, et d'ajustage des différentes sections de rou leaux à nervure; La fig. 8 est une vue des rouleaux à rai nure montés par paires et coopérant avec les rouleaux à nervure de la fig. 6, représentés en proportion vraie, la figure montrant aussi les engrenages par l'intermédiaire desquels ils sont entraînés par des rouleaux à nervure;
La fig. 9 est une vue en coupe verticale, analogue à la fig. 1, d'une seconde forme d'exécution destinée à la filature; La fig. 10 montre, à plus petite échelle, le mécanisme de la fig. 9. On voit sur cette figure comment sont montés les rouleaux de manière à pouvoir réaliser les différents ré glages nécessaires.
Les figures représentent seulement les parties du mécanisme et du boudinoir néces saires à faire bien comprendre l'invention. La fig. 2 représente les rouleaux qui sont nécessaires pour agir sur quatre mèches et desservir quatre broches, mais il est bien en- tendu que le mécanisme présente des rou leaux sur toute la longueur du boudinoir sur lequel il est monté, afin d'aboutir à autant de broches qu'on le désirera;
on doit également noter que cette figure a été resserrée latérale-, ment, les rouleaux à nervure et à rainure pré sentant généralement la forme réelle indiquée aux fig. 6 et 8; dans la première forme d'exé cution du mécanisme, représentée en fig. 1 à 8, les rouleaux sont montés comme ceux de la seconde forme d'exécution de la fig. 10, ainsi qu'il ressort de la fig. 5.
Dans les mécanismes représentés, on uti lise à la fois des rouleaux étireurs ordinaires et des rouleaux resserreurs spéciaux à ner vure et à rainure, travaillant successivement et simultanément sur la même mèche.
Dans chaque paire de rouleaux resserreurs, le rou leau à rainure est situé au-dessus de la mèche, sa rainure étant occupée par la nervure du rouleau neivuré qui est situé au-dessous de la mèche, et la rainure peut être plus étroite que la largeur de la mèche qui pénètre dans celle-ci, de façon à replier les bords latéraux de la mèche vers l'intérieur,
la rainure étant préférablement d'une largeur égale à la moi tié de celle de la mèche en ce point, si bien que les bords externes de la mèche viendront porter sur la ligne médiane de ladite mèche,
l'ouverture de la rainure étant biseautée pour en faciliter l'entrée sans provoquer de cisail- lage. La pression exercée au point de pince ment des deux rouleaux d'une paire provo que le pliage et le resserrage de la mèche, de sorte qu'une traction très longue peut être exercée sur celle-ci, après ce point de pince ment, sans lui faire perdre son uniformité.
Comme on le voit plus particulièrement dans la seconde forme d'exécution, les diffé rents rouleaux sont montés de manière à tourner librement dans des montures indi quées en 2, 4 et 6 à la fig. 10, celles-ci étant supportées dans un châssis 3 constituant une partie du bâti d'un boudinoir, et dans des montures supérieures 8 d'une traverse 10, de telle façon que chaque élément d'une paire de rouleaux peut être réglé individuellement dans deux directions à angle droit, soit pour modifier l'espacement de chaque paire de rou leaux par rapport à la paire voisine,
soit pour modifier le niveau de chaque paire de façon à élever ou abaisser son point de pincement par rapport au point de pincement de la paire précédente de rouleaux, et déterminer ainsi la longueur dont la mèche portera sur un rouleau de l'une ou de ces deux paires, ou bien pour réaliser ces deux modes de réglage. Le dis positif de montage permettant ces réglages permet aussi de régler le plan dans lequel sont situés les axes de rotation de chaque paire de rouleaux, de façon à aider au ré- ffi (r age de l'arc de portée de la mèche autour des différents rouleaux.
Ainsi qu'on le voit aux fig. 5 et 10, dans les mécanismes représentés, les rouleaux à nervure inférieurs 33, 41, 49 sont chacun montés sur un petit support 4 lui-même monté coulissant sur le châssis 3, de façon à per mettre audit support d'être déplacé dans son ensemble vers l'avant ou vers l'arrière du boudinoir, le support étant guidé par une saillie 16 pénétrant dans une fente appropriée du châssis 3, et étant maintenu à la position désirée à l'aide d'une vis de blocage 18 fixée dans le châssis 3 en passant par une fente 20 prévue dans une bride du support 4, latérale ment à celui-ci.
L'axe 22 des rouleaux à ner vure inférieurs mentionnés est logé dans des guidages 24 formés dans les supports 4, et des demi-coussinets 26 placés dans ces gui dages reçoivent les axes 22 qui sont ainsi montés réglables sous l'action des vis 28, de manière à maintenir les rouleaux à nervure au niveau désiré.
De la même manière, les rouleaux inférieurs 27, 39, 47 des paires de rouleaux étireurs sont placés dans des gui dages similaires des mêmes supports 4 et sont susceptibles d'être réglés d'une façon analo- gue. Une monture 2 supporte le rouleau in férieur d'une première paire de rouleaux ou rouleaux alimenteurs constitués, dans la pre mière forme d'exécution, par des rouleaux or dinaires 14, 14a (fig. 1 et 2) et, dans la se conde forme d'exécution,
par des rouleaux à nervure et à rainure 11 et 9 (fig. 9 et 10). Une monture 6 suporte le rouleau inférieur d'une dernière paire de rouleaux constituant des rouleaux délivreurs. Les montures 2 et 6 sont destinées chacune à un seul rouleau mais offrent la même capacité de réglage sur le bâti et permettent à l'axe d'être déplacé vers le haut et vers le bas.
Les montures 8 destinées aux rouleaux supérieurs sont percées de façon à pouvoir coulisser sur la traverse 10 et à pouvoir être fixées en position de réglage le long de celle- ci, au moyen de vis de blocage 30.
Ces mon tures sont de deux longueurs différentes pour se prêter aux niveaux différents des rouleaux supérieurs, et chacune de celles-ci est pourvue de fentes fermées à leur extrémité inférieure et dans lesquelles les bouts d'arbre 32 (voir fig. 8) appartenant aux rouleaux à rainures, ainsi que les extrémités correspondantes des rouleaux supérieurs des paires de rouleaux étireurs peuvent se mouvoir vers le haut et Ners le bas.
Les traverses 10 sont bloquées en 34 dans les pièces 36 qui pivotent en 38 sur des supports 40 solidaires du châssis 3. La disposition décrite assure à la mèche un tra jet pratiquement horizontal dans les interval les où s'effectue l'étirage, de sorte que les axes des deux rouleaux supérieurs intéressés par chaque opération d'étirage se trouvent approximativement au même niveau; on sim plifie la charge des rouleaux supérieurs, at tendu qu'un joug 42, un crochet 44 et un contrepoids 46 peuvent être utilisés à cet effet.
La mèche 5 qui doit être étirée, et qui peut être soit cardée, soit peignée, n'ayant pas été préalablement étirée, ou bien prove nant d'un métier à étirer, est engagée dans une trompette 7 dont l'orifice de sortie est conformé de manière à donner à. la mèche une surface supérieure et une surface infé- rieure planes.
Ces surfaces pouvant ainsi être tangentes aux surfaces travaillantes op posées des deux rouleaux alimenteurs dont le point de pincement agit pour attirer la mèche dans l'ouverture de sortie resserrée de la trompette. Les deux formes d'exécution re présentées comportent une trompette 7, celle- ci assurant une prise uniforme de toutes les fibres formant la section transversale toute entière de la mèche,
lorsque celle-ci atteint le point de pincement des rouleaux alimenteurs. On évite ainsi dans une large mesure le dé faut qui consiste à laisser des fibres, se trou vant aux bords latéraux de la mèche, libres d'être attirées vers l'avant sans retenue, de sorte qu'elles avancent inégalement sous l'ac tion de la paire de rouleaux d'étirage sui vante, travaillant plus rapidement, alors que le milieu de la mèche est fortement com primé;
ce défaut est inhérent à l'arrivée d'une mèche ronde au point de pincement d'une paire de rouleaux ou de courroies dont l'un ou les deux éléments ont un profil tout à fait rectiligne au point de pincement. Ainsi, lorsqu'on procède à la filature en partant d'une mèche cardée ou peignée, en une seule opération continue, au moyen du mécanisme des fig. 9 et 10 dans lequel les rouleaux ali- menteurs 9 et 11 sont du type à nervure et à rainure, les côtés 13 de la rainure (voir fig. 8) étant perpendiculaires au fond 15 de celle-ci,
les côtés latéraux ou extrémités 70 de l'orifice de sortie de la trompette 7 sont perpendiculaires aux surfaces supérieure et inférieure parallèles 19, et l'ouverture de sor tie se trouve ainsi rectangulaire, de sorte que la mèche présentera cette même section, ten dant à se conformer à celle du passage rec tangulaire existant entre le rouleau à rainure 9 et le rouleau à nervure 11, à leur point de pincement.
En raison de l'expansion inévi table de la mèche lorsqu'elle est libérée de la compression après avoir quitté l'extrémité rectangulaire de la trompette, le fond 15 de la rainure peut avoir une largeur légèrement plus grande que celle de l'orifice de la trom pette, cette augmentation de largeur étant ordinairement de l'ordre de 1,6 mm -d'aug- mentation de largeur en direction horizontale, vis-à-vis de la dimension correspondante de l'orifice rectangulaire. Ainsi,
avec un orifice de trompette rectangulaire d'une largeur de 1 cm et d'une hauteur de 1,6 mm, la rainure du rouleau 9 aura ordinairement 12,5 mm de largeur et 6,25 mm de profondeur, le rouleau à nervure 11 présentant une surface qui s'en gage aisément mais étroitement dans la rai nure. Cette surface est pourvue de canne lures ou de petites dents 17, soit droites, soit hélicoïdales, lorsque ledit rouleau est employé soit comme rouleau d'alimentation, ainsi que c'est le cas ici, ou autrement, de façon à assu rer un engagement positif et un entraînement de la mèche à la vitesse de travail du rouleau à nervure;
on assurera également ainsi une action de nettoyage sur la mède qui se trouve en engagement. A cet effet, les dents sont profondément taillées de façon à recevoir les matières étrangères toujours présentes dans les fils, ces matières se séparant aisément des- dites fibres, attendu que la mèche n'est pas retordue.
La trompette 7 a son extrémité de sortie aussi voisine que possible du point de pincement des rouleaux et son axe est situé dans le plan tangent au point de pincement dans la première forme d'exécution avec rou leaux alimenteurs 14, 14a ordinaires (fig. 1 et 2).
Dans la seconde forme d'exécution, avec rouleaux alimenteurs à rainure et à ner vure 9 et 11 (fig. 9 et 10), la trompette 7 est placée légèrement au-dessus du plan tangent au point de pincement de ces rouleaux ali- menteurs, mais est dirigée vers ce point de façon que la mèche arrive au point de pince ment en formant un angle avec ce plan; ainsi, ladite mèche viendra rencontrer les parois évasées ou obliques 12 latérales et les parois latérales perpendiculaires 13 de la rainure aussitôt que possible après que ladite mèche aura émergé de la trompette 7.
On pourra ainsi agir sur les fibres latérales dérangées et réétablir ou préserver la forme rectangu laire de la section transversale de la mèche qui lui a été donnée par la trompette.
En raison de la relation qui existe entre la largeur de l'orifice de la trompette et celle de la rainure, il n'y a pas d'action importante de pliage exercée par la paire de rouleaux alimenteurs 9 et 11 à nervure et à rainure, les parois latérales 13 servant simplement à maintenir la mèche à une largeur prédétermi née: On a trouvé que ce pliage n'était pas nécessaire à cette phase, attendu que la mèche est épaisse et résistante et ne se trouve donc pas en danger d'être endommagée.
Les rou leaux à nervure et à rainure utilisés comme rouleaux alimenteurs présentent l'avantage de retenir chaque fibre individuelle plus complè tement que des rouleaux alimenteurs ordi naires.
Les rouleaux supérieurs à rainure 9, 31, 43, 51 qui sont pressés vers le bas au moyen d'un contrepoids indiqué à la fig. 10, reçoi vent chacun une vitesse pour la surface 15 qui forme le fond de la rainure, sensiblement inférieure à la vitesse du sommet des dents ou cannelures 17 formées à la surface du rou leau à nervure 11, respectivement 33, 41, 49 correspondant.
Ceci peut être réalisé ou bien en laissant la mèche entraîner le rouleau à rainure par engagement de friction à l'inté rieur de ladite rainure, contre la friction op posée du rouleau dans ses portées, augmentée de l'action du contrepoids si on en utilise; à cet effet, la pression de compression de la mèche dans la rainure provoque une adhé rence de friction entre la mèche et ladite rai nure. Si l'on désire une commande positive, le rouleau à rainure sera entraîné depuis le rouleau à nervure par l'intermédiaire d'engre nages 21, 23 (voir fig. 2, 6 et 8) faisant corps avec les rouleaux à rainure et avec les rou leaux à nervure respectivement.
Les rouleaux inférieurs à. nervure sont entraînés par des engrenages 29 d'une manière analogue à celle habituellement adoptée.
Les premiers rouleaux étireurs 25, 27 sont du type normal comprenant un rouleau infé rieur métallique cannelé 27, analogue aux rouleaux alimenteurs 14, 14a, mécaniquement entraîné, ainsi qu'il en est pour le rouleau à nervure 11 de la seconde forme d'exécution, par l'intermédiaire des engrenages 29, et de puis un arbre 311 qui entraîne le boudinoir. L'autre rouleau ou rouleau supérieur 25 est revêtu et se trouve entraîné par friction par le rouleau inférieur; il est pressé contre celui- ci sous l'action du contrepoids indiqué à la fig. 10.
Les deux rouleaux peuvent aussi pré senter des surfaces travaillantes métalliques. La distance de ces rouleaux aux rouleaux alimenteurs 14, 14a ou 9, 11 est réglée de façon à être légèrement supérieure à la lon gueur des brins de la fibre.
Ces rouleaux éti- reurs 25, 27 travaillent comme à l'ordinaire et leur vitesse, assurée par les engrenages 29, est telle qu'ils tendent à produire l'allonge ment désiré de la mèche entre les deux paires de rouleaux décrits. Ainsi qu'on le voit au dessin, le rouleau supérieur de chacune de ces paires est placé au delà du point haut du rou leau inférieur correspondant, ce qui empêche un fonctionnement bruyant.
Après ce premier étirage, relativement im portant, c'est-à-dire amenant la mèche. trois à six fois plus longue, il est nécessaire de réas- sembler et condenser les fibres au moyen d'une paire de rouleaux resserreurs, avant de les soumettre à une autre traction, car autre ment les fibres seraient entraînées vers l'a vant à des vitesses inégales, et la régularité serait perdue.
A cet effet, on emploie une paire de rouleaux à nervure et à rainure 31, 33, dans laquelle la base de la rainure est suffisamment étroite pour que la mèche qui sort d'entre les rouleaux d'étirage 25, 27, re çoive un repli complet vers l'intérieur s'exer çant sur ses bords latéraux et sur les fibres dépassantes de ladite mèche, en même temps qu'elle subira une action de resserrement, ainsi qu'on l'a décrit plus haut.
Toutefois, en faisant passer la mèche de ces premiers rouleaux étireurs 25, 27 jusqu'aux rouleaux resserreurs à rainure et à nervure 31, 33, on constate qu'il existe une très forte tendance des fibres individuelles à reprendre leur forme normale incurvée et à se boucler vers l'extérieur en quittant leür orientation paral lèle à l'axe de la mèche.
Afin de lutter con tre cette action, le plan tangent à ces rou leaux à nervure et à rainure, en leur point de pincement, est situé sensiblement au- dessous du plan tangent au point de pince ment des rouleaux étireurs précédents, de sorte que la mèche se trouvera placée de façon à entourer le rouleau d'étirage infé rieur 27 sur un arc de cercle important, et l'on pourra ainsi contrôler et restreindre le resserrement et la contraction des fibres in dividuelles du fait de l'engagement de fric tion obtenu avec la surface de ce rouleau;
la mèche pénétrera ensuite dans l'espace situé entre les parois latérales externes obliques du rouleau à rainure 31, immédiatement après avoir quitté la surface du rouleau d'étirage inférieur 27.
La longueur d'enroulement de la mèche autour du rouleau étireur et du rouleau à rainure dépend, dans une certaine mesure, de la longueur et du genre des fibres ainsi que de la forme de la mèche, mais en tous cas ladite mèche portera sur un arc de cer cle de la surface du fond de la rainure plus important à l'entrée qu'à la sortie. Comme on le voit en fig. 1, la mèche est introduite dans la rainure du rouleau 31 à environ 90 en avant du point de pincement des rouleaux 31, 33.
Le rouleau à rainure 31 est montré placé aussi près que possible de la surface du rou leau d'étirage 27, sans toutefois entrer en contact avec lui, afin que les fibres appar tenant aux bords latéraux de la mèche soient ramenées vers l'intérieur, en direction de l'axe de la mèche, sous l'effet de l'action de pliage exercée par la rainure, lorsqu'elles sont toujours en contact avec la surface du rou leau précédent 27. L'entrée rapide de la mèche assure son repliage complet et la re prise des fibres marginales déplacées, et le fait qu'on donne à la mèche une forme rec tangulaire bien déterminée permet un en gagement uniforme des fibres sur toute la largeur de sa section, avant que ladite mèche soit compressée au point de pincement.
Des mécanismes connus comportaient des dis positifs auxiliaires interposés en ce point de manière à assurer un faux retordage ou un retordage réel, de manière à pou voir continuer à commander la direction des fibres. Pour permettre le repliage, la rainure du rouleau 31 doit naturellement être plus étroite que la mèche, ladite rainure ayant des dimensions de l'ordre de 6,25 mm de largeur et 8 mm de profondeur lorsqu'on devra l'employer avec des organes de dimen sions mentionnées plus haut, que les rouleaux alimenteurs soient unis ou à nervure et rai nure.
En vue de lutter encore contre la ten dance au frisage des fibres lorsque celles-ci sont soulagées de la traction des rouleaux éti- reurs 25, 27, on pourra donner à la mèche une vitesse d'avancement légèrement plus forte, lorsque celle-ci passe par le point de pincement des rouleaux à nervure et à rai nure 31, 33, que lorsqu'elle passe au point de pincement des rouleaux étireurs 25, 27 précé dents.
Cet accroissement de vitesse consiste simplement dans l'utilisation de l'expansion naturelle de la mèche qui se déplace, à la suite de son étirage, de façon à la maintenir tendue, et ne constitue pas une traction du fait qu'une autre traction ne pourrait être exercée sur la mèche sans provoquer une perte d'uniformité; la traction suivante devra être préparée par pliage et resserrage.
Lorsqu'on désire procéder à plusieurs éti rages successifs, en employant plusieurs pai res de rouleaux à nervure et à rainure, on emploiera le même principe de vitesse diffé rentielle de déplacement de leurs surfaces op posées, agissant sur les fibres, pour la se conde paire de rouleaux à nervure et à rai nure, le fond 15 de la rainure étant entraîné à une vitesse inférieure à celle de la surface opposée de la nervure. De préférence, et ayant choisi le diamètre extérieur convenable du rouleau à rainure, la dimension de l'entrée de celle-ci,
c'est-à-dire la partie des parois laté rales obliques 12 au point où le diamètre est le plus grand, recevra approximativement la même vitesse circonférentielle que celle (lu rouleau à nervure.
La vitesse différentielle de déplacement des surfaces travaillantes op posées des rouleaux 9 et 11à nervure et a rainure, ainsi que la profondeur et la largeur de la rainure, et que la hauteur au sommet de la nervure du rouleau nervuré, seront mo difiées pour permettre de s'ajuster à la forme de la mèche et au caractère particulier de la fibre à étirer. La règle générale est que plus la mèche sera finie, plus grande sera la vi tesse différentielle entre le fond de la rainure et la surface opposée du rouleau à nervure 11.
Lorsque le rouleau à rainure est entraîné par friction, il adoptera lui-même sa vitesse convenable. Par exemple, de bons résultats ont été obtenus avec une mèche de 3,5 à 5,6 gr par mètre, dans une rainure de 1,25 cm de largeur, lorsqu'un rouleau à nervure 11, d'un diamètre de 2,85 cm possède une vitesse cir- conférentielle, sur sa surface travaillante, de 9 cm pour chaque révolution de ce rouleau à nervure, alors que la surface travaillante op posée de la rainure, ayant un diamètre de 2,2 cm, tourne à.
une vitesse circonférentielle de 8,2 cm pour chaque révolution du rouleau à nervure, la vitesse différentielle de rotation étant obtenue soit du fait d'une résistance de friction accouplée à un entraînement à friction, soit par le choix du rapport des pignons 21, 23. On envisage dans certains cas d'avoir une rainure restant complètement immobile à chacune ou à plusieurs des posi tions occupées par les rouleaux 9, 31, 43 ou 51.
Dans les conditions indiquées par les figures ci-dessus décrites, le rouleau à rai nure 31, placé en position supérieure comme précédemment, et ayant un diamètre de 1,9 cm au fond de la rainure, coopère avec un rou leau à nervure 33 d'un diamètre de 2,5 cm, les deux rouleaux étant entraînés à la même vitesse de rotation, si bien que lorsque le rou leau à nervure se déplace à une vitesse cir- conférentielle de 8 cm par tour, la surface opposée opérante de la rainure se déplace à une vitesse circonférentielle de 6 cm par ré volution.
Du fait que la valeur de la traction sus ceptible d'être obtenue au cours d'une passe dans le mécanisme dépend du degré d'unifor mité désirée pour le fil, du caractère de la fibre, de la qualité de sa préparation, de la forme de la mèche et d'autres facteurs bien connus, une bonne qualité de mèche peut être obtenue avec le mécanisme représenté aux fig. 1 et 2, en réalisant un étirage allant de 3 à 6 fois la longueur primitive entre les rouleaux alimenteurs 14, 14a et les rou leaux étireurs 25, 27, un rouleau à nervure 33 tournant 1,04 à 1,06 fois plus vite que les rouleaux 25, 27, et en réalisant une ex tension additionnel de la mèche, amenant celle-ci encore.
3 à 6 fois plus longue entre les rouleaux désignés en 31, 33 et 37, 39. Des étirages du même ordre de grandeur, sont réalisés dans le mécanisme représenté en fig. 9 et 10, de sorte que les quatre étirages ici pré vus peuvent fournir un allongement maxi mum de plus de 500 fois.
La seconde paire de rouleaux étireurs 37, 39, de construction habituelle, et de montage ainsi que de fonctionnement normal, est dis posée comme indiqué ci-dessus et de telle manière que la mèche s'étende en une direc tion pratiquement horizontale depuis le point de pincement de la seconde paire de rouleaux à nervure et à rainure jusqu'au point de pin cement de ladite paire de rouleaux étireurs, ce qui simplifie le problème de la charge par contrepoids, comme on l'a indiqué.
La trac tion à cette phase est telle qu'indiqué ci- dessus, c'est-à-dire qu'elle peut être choisie selon la réduction de poids désirée. Ici comme ailleurs, la mèche ou le fil le plus régulier est obtenu lorsque la mèche qui quitte le point de pincement des rouleaux à nervure et à rainure s'enroule autour de la rainure plus qu'autour de la nervure, attendu qu'alors son bord ne sera pas rendu inégal du fait qu'il sera tiré dans l'espace libre, de chaque côté, entre la nervure et la rainure.
Des paires additionnelles de rouleaux à nervure et à rainure 41-43, 49-51 sont employées en alternant avec des paires suc cessives de rouleaux étireurs ordinaires 45-47, 53-55, conformément aux principes de construction et de fonctionnement déjà indiqués plus haut, en un nombre convenable pour amener la mèche jusqu'à la finesse dé sirée, et en tenant compte du caractère de la mèche originale et de la qualité des résultats qu'on désire obtenir.
Dans la forme d'exé cution des fig. 1 et 2, quatre paires de rou leaux sont représentées, mais ce nombre n'est pas restrictif et lorsqu'on emploie soit des rouleaux à nervure et à rainure, soit des rou leaux alimenteurs lisses, ce nombre de paires de rouleaux s'est montré convenable dans beaucoup de cas, combiné avec les opérations finales et le retordage réalisé sur les types de métiers habituels.
En général, chaque rainure aura une lar geur double de la rainure ménagée dans le rouleau rainuré immédiatement suivant, afin de replier la mèche pour chaque étirage. Ainsi, la rainure dans le rouleau 43 sera par exemple d'une largeur de 3,2 mm, et celle ménagée dans le rouleau 51 sera d'une lar geur de 1,6 mm. Chaque rouleau à rainure aura un diamètre au fond d'environ 75 du diamètre du rouleau à nervure correspon dant.
Comme ci-dessus, la mèche est enroulée sur le rouleau d'étirage inférieur, suivant un arc de cercle important, ainsi que sur le rou leau à rainure immédiatement suivant, aprés chaque étirage.
Les mécanismes décrits sont susceptibles de remplacer tous les différents dispositifs ordinairement employés, depuis le moment où la mèche est fournie par la carde, jusqu'à l'instant où l'on a obtenu le degré de finesse désiré, et lorsqu'on agit comme indiqué pour toute l'opération, comme montré aux fig. 9 et 1o, la mèche qui sort de la paire finale de rouleaux étireurs sera retordue et enroulée au moyen d'un curseur 57 mobile sur une cou ronne 59, pour aboutir à une bobine 61 mon tée sur une broche 63,
de la manière habi tuelle.
Du fait de la nécessité d'avoir des rou leaux à nervure qui coïncident de façon pré cise avec les rainures des rouleaux rainurés correspondants, alors que ces derniers sont nécessairement maintenus dans leurs mon tures avec une possibilité très limitée de mou vement axial, on a réalisé des moyens pour relier les différentes parties des rouleaux à nervure de façon -à ce que ceux-ci puissent être entraînés à l'unisson par les engrenages 29,à l'une des extrémités du mécanisme,
cha cune des parties des rouleaux pouvant être réglée axialement de manière à modifier sa position longitudinale vis-à-vis des parties voisines.
Ceci est réalisé en prévoyant à une extrémité de l'arbre 22 lequel, comme mon tré aux fig. 2, 6 et 7, comporte quatre rou leaux à nervure 11 et deux engrenages en traîneurs 23 formant partie intégrante de celui-ci, une portion de diamètre plus faible désignée en 71, et filetée extérieurement à droite, de manière à venir se visser dans un filetage similaire prévu à l'intérieur d'un évi dement correspondant 73 à l'extrémité de la section du rouleau à nervure voisine de celle située du côté gauche.
La partie 71 de dia mètre réduit est elle-même percée et pourvue d'un taraudage à gauche destiné à recevoir une vis correspondante 75 dont la tête vient rencontrer l'extrémité intérieure de l'évide ment 73 lorsque la partie 71 de diamètre réduit est vissée dans celle-ci; la longueur dont elle dépasse au delà de l'extrémité de la partie 71 détermine la distance ou la lon gueur dont cette partie de plus petit dia mètre peut être vissée dans le perçage corres pondant de sa partie adjacente.
Lorsque la tête de la vis vient rencontrer le fond de l'évidement 73, son engagement de friction avec le fond tend à faire tourner la vis dans une direction susceptible de la faire sortir de son taraudage. En conséquence, tout le joint est bloqué immédiatement et s'oppose à toute poursuite de mouvement vers l'intérieur de la partie 71.
Le joint restera serré tant qu'une force sera exercée en vue de faire tourner la ligne de rouleaux à nervure combinés dans une direction, mais une très légère rotation en direction inverse libèrera aisément le joint. On conçoit que le réglage de la sortie de la vis, lorsque la partie 71 est libérée de sa douille correspondante, sert à régler- rapide ment et très simplement, en direction axiale, la position des nervures de chaque section de rouleau par rapport à leurs rainures corres pondantes, lorsque les différentes sections sont à nouveau assemblées.
Les rouleaux à rainure étant en position supérieure et facilement accessibles, on pourra utiliser tout type simple et courant de cadre nettoyeur, par exemple garni de peau de mouton, pour nettoyer ces rouleaux de la façon courante avec les types habituels de rouleaux cylindriques supérieurs.
Dans les formes d'exécution décrites du procédé selon l'invention, on donne à la mè che la forme d'une bande plate avant de l'étirer, afin qu'elle se conforme à l'espace dans lequel elle sera resserrée par les rouleaux qui la retiennent contre la tension, de façon que toutes les fibres dans la section trans versale soient pincées et retenues de manière à offrir une résistance égale à l'effort de traction exercé sur la mèche par les rouleaux d'étirage successifs, grâce à quoi on pourra exercer la traction de manière uniforme, afin d'obtenir la régularité désirée dans la mèche ou fil traité.
Chaque paire de rouleaux res- serreurs est constituée de préférence par un rouleau à nervure et un rouleau à rainure, et la mèche, avant de pénétrer entre ceux-ci, est courbées suivant un arc de cercle impor tant, sur la surface de l'un des deux rouleaux appartenant à la paire d'étirage précédente, sur le côté de sortie de celle-ci, de façon que ses fibres soient maintenues du fait de l'engagement de friction avec la surface de ce rouleau, pour empêcher que ladite mèche s'écarte de la position qui lui est affectée.
Les parois latérales de la rainure, dans le rouleau rainuré qui sert, en même temps que le rou leau à nervure de la même paire, à plier, res serrer, faire avancer et retenir la mèche, sont utilisées de façon à s'opposer à la tendance que présente la mèche à s'étaler latéralement, se déformer et perdre son uniformité dans les zones où elle n'est pas soumise à une trac tion,
ceci en faisant pénétrer la mèche dans la rainure immédiatement après avoir quitté son engagement avec la paire précédente de rouleaux d'étirage. Cette entrée hâtive de la mèche dans la rainure assure l'achèvement convenable du repliage vers l'intérieur des bords latéraux de la mèche avant que celle-ci soit resserrée au point de pincement des rou leaux à rainure et à nervure.
Le contrôle continu ainsi réalisé produira un fil plus uni forme, empêchant de la sorte les extrémités des fibres, particulièrement les fibres courtes, de s'écarter de leur orientation parallèle réa lisée du fait de l'étirage, non seulement em pêche que les bordures de la mèche aplatie deviennent rugueuses et inégales, mais em pêche aussi que les fibres libres soient com plètement détachées de la mèche avant qu'el les puissent être .repliées vers l'intérieur jus qu'au centre de la mèche sous l'action de la rainure, servant ainsi à empêcher que ladite rainure soit obstruée de filasse et de pous sières, obstruction ayant pour résultat le coin cement de la mèche dans la rainure, et la rupture de ladite mèche.
Ce maintien libre de la rainure est réalisé par le fait qu'on donne au fond de ladite rainure une vitesse de déplacement différente de celle de la sur face opposée du rouleau à nervure coopérant; on pourra aussi canneler cette surface du rou leau à nervure de façon que la mèche se dé place à la vitesse du rouleau à nervure et glisse d'une façon suffisante, vis-à-vis du fond de la rainure, pour la maintenir libre.
En outre, le rouleau à rainure est préférable- ment placé au-dessus de la mèche, si bien que la gravité aide à empêcher le bobinage et empêche que l'étoupe, les poussières et les matières étrangères se rassemblent et s'accu mulent dans la rainure; il est ainsi possible de nettoyer les surfaces restantes du rouleau rainuré au moyen des dispositifs courants.