Mécanisme étireur de mèches textiles. La présente invention est relative aux mécanismes étireurs modernes déjà connus qui permettent de faire de grands étirages et dans lesquels on emploie, pour obtenir ce résultat, des organes d'alimentation constitués par des courroies saris fin, par des cylindres de faible diamètre ou par tous autres dispo sitifs qui conduisent la mèche jusqu'à un point situé à une certaine distance de la ligne de contact des cylindres étireurs. Cette distance comprise entre la ligne de contact des cylindres étireurs et le point où les organes d'alimentation abandonnent la mèche,
varie avec la nature des fibres et avec la disposition des organes d'alimentation, mais elle est toujours inférieure à la longueur moyenne des fibres; pour cette raison, dans leur partie la plus voisine des cylindres étireurs, les organes d'alimentation main tiennent la mèche avec une pression élastique qui permet aux fibres de la mèche saisies par les cylindres étireurs de glisser, sans se rompre, entre les organes d'alimentation, ces derniers exergant toutefois en même temps sur lesdites fibres une certaine retenue afin d'empêcher que les fibres saisies par les cylindres étireurs puissent entraîner, par suite de leur plus grande vitesse pendant qu'elles glissent entre les fibres de la mèche,
les autres fibres voisines qui n'ont pas encore été saisies par les cylindres étireurs.
Avec les mécanismes de ce genre déjà connus, on peut obtenir des étirages bien plus grands qu'avec les anciens mécanismes; dans la pratique, on atTive à un étirage de trente à quarante fois la longueur primitive de la mèche; toutefois, on ne peut pas pratiquement dépasser ces étirages parce que, à la sortie des cylindres étireurs, les fibres de la mèche occupent toute la largeur primi tive de cette dernière et qu'elles ont par conséquent une très faible cohésion entre elles; il en résulte que beaucoup de fibres échappent à la torsion et tombent en formant des déchets.
Pour la même raison, on ne peut pas, avec ces mécanismes déjà connus; soumettre la mèche à plusieurs forts étirages successifs, car à la sortie du premier jeu étireur la mèche conserve sa largeur primi tive et ses fibres sont désagrégées ou séparées les unes des autres, sans posséder aucune cohésion entre elles; par suite, au passage d'un mécanisme étireur à l'autre, la plupart des fibres de la mèche tombent.
La présente invention a pour objet un mécanisme étireur du genre susmentionné à grand étirage, dans lequel les organes d'ali mentation, outre qu'ils sont animés du mouvement nécessaire pour faire avancer la mèche, ont un mouvement de rotation autour de l'axe de la mèche pour donner de la torsion à la mèche, en vue que les fibres de celle-ci aient une cohésion suffisante pour subir l'étirage.
Cette disposition permet plus particulière ment de combiner sur une même mèche deux jeux ou mécanismes étireurs (ou un plus grand nombre de ces jeux ou mécanismes) et de soumettre la mèche à plusieurs forts étirages successifs, en la faisant passer dans de bonnes conditions, d'un jeu étireur à l'autre, sans interruptions.
En effet si, lorsque la mèche quitte le premier jeu étireur, on lui communique une torsion ayant pour effet de réunir toutes ses fibres, on réduit le diamètre proportionnelle ment à l'étirage déjà subi et les fibres de la mèche auront entre elles la cohésion nécessaire pour que ladite mèche puisse subir dans de bonnes conditions le second étirage. Après ce second étirage, la mèche peut subir, si on le désire, un troisième étirage, un autre mécanisme étireur étant dans ce cas combiné. avec les organes d'alimentation animés également d'un mouvement de rota tion autour de l'axe de la mèche dans le but de donner à celle-ci la torsion nécessaire. La mèche peut aussi passer directement sur la bobine pour être transformée en fil.
Lorsque l'on combine plusieurs jeux ou mécanismes étireurs, il n'est pas indispen sable que le premier desdits mécanismes donne une torsion à la mèche; il peut par conséquent être d'un type ou système quel conque. A la suite des cylindres étireurs de ce premier mécanisme, on dispose les organes d'alimentation du second jeu, lesquels effec- tuent un mouvement de rotation autour de l'axe de la mèche dans le but qui a été in diqué plus haut.
Ces organes d'alimentation du second jeu étireur peuvent avoir une vi tesse périphérique supérieure à 'celle des cylindres étireurs du mécanisme précédent, afin de produire un certain étirage de la mèche; mais en général cette différence de vitesse est seulement celle qui est nécessaire pour que la mèche reste tendue entre les cylindres étireurs antérieurs et les organes d'alimentation du mécanisme suivant.
De cette manière, on peut exécuter sur une seule machine le travail que l'on est actuellement obligé d'effectuer sur deux ou plusieurs machines différentes; on peut donc passer directement d'une mèche de grosse section à un fil fin. Un mécanisme établi conformément à l'invention, outre qu'il permet de donner de la torsion de manière que celle-ci ait la valeur convenable pour réunir les fibres de la mèche et pour leur donner la cohésion nécessaire pour permettre un nouvel étirage, offre également cet avantage que, par chaque nouvel étirage, on réduit la largeur ou le diamètre de la mèche et que lorsque cette dernière reçoit la torsion de la bobine pour être transformée en fil,
elle a déjà une lar geur plus voisine de la grosseur du fil fabriqué (ou proportionnelle à ladite grosseur); grâce à quoi on évite que certaines fibres, et notamment les fibres les plus courtes, échap pent à la torsion. Par suite, on obtient un fil plus régulier avec cet autre avantage que, aucune fibre n'échappant à la torsion, on évite que le mécanisme et toute la machine à étirer soient -encrassés par la bourre qui produirait de grandes perturbations dans leur fonctionnement.
Avec cette disposition, en supposant que l'on combine deux mécanismes étireurs et que chacun d'eux donne à la mèche un étirage de dix fois sa longueur primitive, ce qui est un étirage normal avec les systèmes anciens, on obtiendra le résultat suivant: si l'on introduit dans la machine une mèche du n" 1, après avoir été traitée par le premier mécanisme étireur, ladite mèche sera trans- formée en une mèche n 10; cette dernière, en supposant, dans le second mécanisme étireur, un nouvel étirage de dix fois, donnera le fil n 100; par suite, avec un seul passage dans les deux mécanismes;
on peut obtenir avec une grande facilité un étirage égal à cent fois la longueur primitive ou même un étirage encore plus considérable.
De plus, si dans le premier jeu étireur, on utilise aussi des organes d'alimentation perfectionnés à grand étirage, placés très près des cylindres étireurs, ces organes pouvant être par exemple des paires de courroies ou des jeux de cylindres de petit diamètre, etc. il en résultera que l'on pourra obtenir pratique ment, par un passage unique à travers les deux mécanismes, un étirage égal à deux cents et même trois cents fois la longueur primitive de la mèche.
Sur les dessins annexés on a représenté, à titre d'exemples, diverses formes d'exécu tion de l'objet de l'invention.
La fig. 1 montre en coupe longitudinale un mécanisme étireur construit conformément à l'invention et comportant, comme organes d'alimentation, une paire de courroies sans fin; La fig. 2 est une coupe semblable mon trant la combinaison de deux mécanismes étireurs successifs dont l'un est un mécanisme habituel, tandis que le second est un mé canisme analogue à celui de la fig. 1; La fig. 3 est une coupe par III-III de la fig. 1, les courroies d'alimentation sans fin et les plaques latérales qui les guident étant supposées enlevées;
Les fig. 4 et 5 sont des vues en élévation latérale et en élévation de face de la bague qui maintient les poulies conductrices des courroies; La fig. 6 est une coupe par VI-V <I>I</I> des fig. 3 et 5 de la bague qui maintient les organes d'alimentation et de l'anneau tour nant dans lequel ladite bague est montée de manière amovible; La fig. 7 est une vue de détail montrant en élévation le support du mécanisme d'alimentation;
Les fig. 8 à 17 montrent schématiquement, à titre d'exemples, diverses dispositions déjà connues des organes d'alimentation qui sont spécialement adaptées en vue de leur appli cation au mécanisme faisant l'objet de l'invention.
Sur la fig. 1, on a représenté une forme d'exécution du mécanisme étireur Misant l'objet de l'invention et la fig. 2 montre le même mécanisme combiné avec un mécanisme étireur habituel à trois jeux de cylindres, permettant de donner à la mèche deux étirages successifs avec une torsion entre ces deux étirages. Ce mécanisme étireur habituel qui, dans la disposition de la fig. 2, imprime le premier étirage à la mèche; est monté sur le même support ou chevalet 2 et com prend une paire de cylindre étireurs 4, 5 avec les cylindres intermédiaires correspon dants 6, 7 et les cylindres d'alimentation 40, 41.
Ces dernières paires de cylindres sont montées sur le support 3 qui est fixé à la manière habituelle sur le chevalet 2.
Le mécanisme étireur (fig. 1 à 7) est monté sur le chevalet 2. II est formé d'une paire de cylindres étireurs 8; 9 et d'une paire d'organes d'alimentation disposés de manière à accompagner la mèche jusqu'à un point situé à une distance de la ligne de contact des cylindres étireurs inférieure à la longueur moyenne des fibres. Ces organes d'alimentation sont représentés sur le dessin, à titre d'exemple; comme étant constitués par une paire de courroies sans fin 31, 32 com mandées par les poulies 25, 26 et guidées de manière connue, par les plaques latérales 42.
Ces courroies sans fin, de même que les poulies 25, 26 qui les commandent et que les plaques 42, sont animées d'un mouvement dc- rotation autour de la mèche 33 dans le but de donner une certaine torsion à la partie de la mèche comprise entre les cylin dres 4 et 5 du premier mécanisme étireur et les organes d'alimentation du second mé canisme étireur. Ainsi qu'il est facile de le comprendre, les courroies 31, 32, en même temps qu'elles effectuent ce mouvement de rotation autour de la mèche,
sont animées d'un mouvement propre connu destiné à produire l'avancement de la mèche et à livret- celle-ci aux cylindres étireurs 8 et 9. Pour produire le mouvement de rotation des organes d'alimentation autour de la mèche, on a com biné un support 11, 12 (fig. 3) à l'intérieur duquel sont montées deux bagues ou pièces tournantes 13 et 16 munies de couronnes dentées correspondantes 14; 17 au moyen. desquelles lesdites bagues reçoivent un mouve ment de rotation des vis sans fin 15 et 18.
Sur la bague 16 est monté un anneau amo vible 19 qui supporte les organes d'alimenta tion constitués, dans l'exemple figuré, par les cylindres 25, 26, les courroies 31, 32 et le bâti qui les guide, bâti constitué par deux plaques latérales 42 réunies entre elles par des tiges.
La bague 13 affecte à l'intérieur la forme d'un entonnoir afin de faciliter l'introduction de la mèche 33 jusqu'au point de contact des deux courroies 31 et 32; autour de son bord antérieur., ladite bague porte une cou ronne dentée 30 qui engrène avec la roue 29 calée sur l'axe 28 de la poulie 26 conductrice de la courroie 32. La poulie 25 de commande de l'autre courroie 31 tourne sur son axe par l'entraînement de la courroie 32, mais, ainsi que cela est évident, on pourrait aussi disposer sur l'axe de cette poulie une roue dentée analogue à la roue 29 et engrenant de la même manière. avec la couronne dentée 30.
Par suite de l'engrènement de la roue dentée 30 avec la roue 29, lorsque l'entonnoir 13 tourne par rapport à la bague 16, por tant les poulies 25 et 26; on obtient en même temps le mouvement de rotation des- dites poulies sur leurs axes pour imprimer aux courroies d'alimentation 31, 32 un mou vement d'avancement correspondant ayant pour effet de déplacer en avant la mèche et de la conduire jusqu'aux cylindres étireurs.
Les axes 27 et 28 des poulies 25 et 26 qui commandent les courroies s'appuient sur les supports' 34 et 35 de l'anneau 19; pour que lesdites poulies exercent l'une contre l'autre la pression nécessaire pour que les courroies maintiennent convenablement la mèche, on dispose les ressorts à lame 20 et 21 qui s'appuient par leurs extrémités sur les axes des poulies 25 et 26 et auxquels on donne la tension voulue au moyen des vis 22 et 23 se vissant dans des oreilles 43 convenablement disposées sur l'anneau 19.
Ainsi que cela a déjà été indiqué, l'anneau 19 est monté de manière amovible sur la bague 16. A cet effet, comme on le voit sur la fig. 6, cette bague 16 présente la section convenable pour que l'anneau 19 s'y ajuste et ces deux pièces sont réunies par un em boîtement à baïonnette formé par les deux rainures 38 et 39 ménagées dans l'anneau 19 et par les deux crochets 36 et 37 de la bague 16. Dans ces conditions, en donnant à l'anneau 19 un léger mouvement de rotation par rapport à la bague 16, on peut dégager ledit anneau des crochets 36 et 37 et le retirer avec tous les organes d'alimentation montés sur lui; on peut ainsi, avec la plus grande facilité, nettoyer lesdits organes d'alimentation, changer les courroies, régler la tension des ressorts etc.
Le support 11 est, par construction; divisé en deux moitiés 12 qui sont fixées de manière appropriée l'une sur l'autre air moyen de vis 44; on empêche ainsi l'entonnoir 13 et l'anneau 16 de s'échapper et on faci lite en même temps les opérations de mon tage et de démontage du mécanisme.
En réglant convenablement la vitesse des vis sans fin 15 et 18, on petit régler la vitesse de rotation des bagues 13 et 16 et donner à ces bagues les vitesses relatives convenables pour que le mouvement de rota tion des courroies autour de la mèche 33 soit celui qui est nécessaire pour produire la torsion que l'on juge utile et, en même temps, pour que la vitesse de rotation des poulies 25 et 26 autour de leurs axes soit la vitesse qui convient pour donner à la mèche l'avancement nécessaire.
Les fig. 8 à 17 représentent, à titre d'exemple, diverses dispositions déjà connues des organes d'alimentation, pour produire un fort étirage de la mèche, ces dispositions étant particulièrement applicables au mécanisme faisant l'objet de l'invention, la fixation se faisant sur l'anneau 19 de la même manière que pour les organes d'alimentation repré sentés sur la fig. 1.
Sur la fig. 8, on a représenté une seule courroie 32 commandée par la poulie 26 sur laquelle appuient la poulie 25 et un petit cylindre 45 disposé près des cylindres étireurs 8 et 9. Ce cylindre est commandé par un ressort, ce qui permet de régler convenable ment sa pression sur l'extrémité de la courroie 32.
La fig. 9 montre une courroie 32 com mandée par la poulie 26 et sur laquelle appuient le cylindre 25 et une plaque 46 dont la pression peut être réglée au moyen d'une vis 47.
La fig. 10 montre deux courroies 31; 32 qui, au lieu d'avoir du mou comme sur la fig. 1, sont tendues et guidées par les petits cylindres ou tringles 48. Lesdites tringles peuvent être supportées par des ressorts permettant de les écarter.
Dans la forme d'exécution de la fig. 11, les courroies 31 et 32 sont également guidées par des petits cylindres ou tringles intérieurs 48, mais elles ont du mou au lieu d'être tendus comme sur la fig. 10.
La fig. 12 montre une disposition dans laquelle la courroie 31 est commandée par la poulie 25 et par la poulie 26 avec la quelle est combiné un cylindre 49 possédant un mouvement de rotation propre avec une vitesse périphérique égale ou légèrement supérieure à celle de la courroie 31. Ce cylindre 49 est commandé au moyen d'une petite courroie ou câble 50 passant dans des gorges des cylindres 26 et 49.
Sur la fig.13, les courroies sont sup primées et il reste les deux poulies 25 et 26; <B>dans</B> le voisinage des cylindres étireurs est disposé un cylindre 49 qui reçoit le mouvement de la manière déjà expliquée à propos de la fig. 12 et sur lequel appuie un autre cylindre 45 comme celui de la fig. 8.
La fig. 14 montre deux courroies 31 et 32 commandées par les poulies 25 et 26 et guidées dans leur partie voisine des cylindres étireurs par des petits cylindres ou tringles 48 disposés de telle manière que les cour roies s'écartent légèrement l'unè de l'autre dans cette partie.
Sur la fig. 15, on a représenté une seule courroie 31 commandée également par les poulies 25 et 26, ladite courroie glissant sur une plaque fixe 51 et étant guidée à sa partie antérieure par un cylindre ou tringle de petit diamètre 48.
Sur la fig. 16, on a représenté la courroie 31 commandée également par les poulies 25 et 26 et glissant sur une plaque 51, comme sur la fig. 15, mais avec cette différence qu'elle est guidée extérieurement par une tringle 52 et par une plaque 53.
Enfin; sur la fig. 17 on a représenté les organes d'alimentation réduits à deux cylin dres 54, 55 placés à une très faible distance des cylindres étireurs 8 et 9. Les cylindres 54 et 55 sont montés sur l'anneau 19 de la manière indiquée pour les poulies 25 et 26 et ils sont commandés de la même façon que ces dernières, mais, comme ils sont situés à une distance des cylindres étireurs de beau coup inférieure à la longueur des fibres, il est nécessaire de régler la pression des res sorts 20 et 21 de manière qu'elle soit très faible afin de permettre aux fibres de la mèche de glisser entre ces cylindres; pour obtenir le même résultat, on peut aussi dis poser les cylindres 54 et 55 de manière qu'ils ne se touchent pas.
Dans tous les cas où l'on utilise des courroies sans fin, on peut ménager sur les poulies qui commandent les courroies sans fin, des molettes formant dents de scie (comme pour la poulie 26 des fig. 1 et 2) dans le but d'assurer le mouvement exact de la courroie sans glissement.
Les supports 11 correspondant aux divers mécanismes d'alimentation sont fixés au moyen de vis 24 sur une règle commune 10 qui s'étend sur toute la longueur de la machine et qui est guidée dans des emboite- ments correspondants ménagés sur les che valets 2; ladite règle est retenue par les pièces 56. La règle 10, en même temps que les axes des vis sans fin 15 et 18, reçoit, à partir de l'une des extrémités de la machine, un mouvement de va-et-vient semblable à celui de la règle 5 7 qui guide la mèche avant le premier mécanisme étireur. De cette manière, la mèche est animée d'un mouve ment de va-et-vient dans le sens trans versal; ce qui empêche les cylindres de s'user irrégulièrement.