GAINE TUBULAIRE ANNELÉE À BANDE LONGITUDINALE DÉTACHABLE
L' invention concerne une gaine tubulaire annelée qui comporte une bande longitudinale pouvant facilement être détachée par un utilisateur, notamment manuellement. L' invention a également trait à un procédé de fabrication ainsi qu'à l'utilisation d'une telle gaine.
Arrière-plan de l'invention
On utilise depuis longtemps des gaines tubulaires annelées pour protéger des fils et/ou câbles, notamment dans le domaine de l'industrie automobile.
La demande internationale publiée sous le numéro WO 02/087048 a pour objet une gaine tubulaire annelée comportant une bande longitudinale en matière souple. En particulier, le deuxième mode de réalisation de cette gaine, illustré par les figures 4 et 5 de cette demande internationale, prévoit la réalisation d'une coupe longitudinale dans une bande longitudinale en matière souple dont la largeur est limitée afin de ne pas modifier les caractéristiques du produit d'origine. La coupe est destinée à l'obtention d'une fente permettant la mise en place des fils ou des câbles à l'intérieur de la gaine.
La demande de brevet allemand publiée sous le numéro DE 10 2004 005 307 a pour objet un moyen de fermeture pour des gaines tubulaires fendues longitudinalement , en particulier des gaines tubulaires annelées destinées à protéger des câbles électriques dans des véhicules. Ce moyen de fermeture est réalisé sous la forme d'un double T. Comme on peut le voir en particulier sur la figure 4 de ce document, il peut comporter une alternance d'ailettes supérieures 12 et inférieures 13 fixées sur une barre centrale longitudinale 14.
La demande de brevet allemand publiée sous le numéro DE 10 2006 062 544 a trait à un dispositif pour la fabrication de tubes annelés de protection de câbles fendus longitudinalement, comportant une bobine d'alimentation en élément de fermeture pour fermer la fente. Cet élément de fermeture est désigné par le chiffre 4 sur la figure 4, où l'on peut voir qu'il présente une forme de rail.
La demande internationale n° WO 2013/065352 concerne un élément de maintien de la forme d'un tube annelé fendu présentant une rainure pour chaque bord longitudinal du tube. Les parties supérieures des rainures peuvent être ondulées pour pénétrer partiellement dans les espaces entre les annelures.
La demande de brevet européen publiée sous le numéro EP 223 424 se rapporte à un élément de fermeture pour gaine circulaire fendue longitudinalement. Cette gaine n'est cependant pas annelée et les bords longitudinaux de la fente se prolongent chacun par une partie supérieure en forme de rail formant une rainure s' étendant longitudinalement. Un canal de fermeture discontinu est prévu afin de maintenir la gaine fermée et un élément de fermeture réalisé sous forme de clip peut ainsi introduire ses deux extrémités longitudinales dans les rainures et dans la discontinuité du canal de fermeture.
La demande de brevet japonais n° JP 2006 320181 propose un organe auxiliaire prévu pour s'introduire dans la fente d'un tube fendu pour protéger les fils électriques contenu dans le tube et empêcher, grâce à des parois de blocage situées à ses extrémités longitudinales, le déplacement du tube dans une direction longitudinale.
Toutes les solutions proposées dans les cinq documents précédents conduisent en particulier à une rigidification du tube ou de la gaine.
Exposé sommaire de l'invention
Le but majeur de l'invention est de proposer une gaine tubulaire annelée dont l'ouverture soit facilitée et puisse se faire à une étape ultérieure à la fabrication de la gaine, notamment sur le lieu d'utilisation de la gaine.
Selon l'invention, ce but est atteint au moyen d'une gaine tubulaire annelée comportant un corps de gaine et une bande longitudinale et dans laquelle le corps de gaine et la bande sont constitués de matériaux n' adhérant pas sensiblement l'un à l'autre, la bande longitudinale comportant, sur chacun de ses côtés longitudinaux, un débordement supérieur et un débordement inférieur entre lesquels un bord longitudinal respectif de la gaine est logé, cette gaine ayant ceci de particulier que la bande longitudinale présente sensiblement la forme d'un arc de tube annelé.
Grâce à cette caractéristique, la gaine tubulaire annelée selon l' invention peut conserver toute sa souplesse malgré la présence de la bande longitudinale.
D'autres caractéristiques et avantages de l'invention vont maintenant être décrits en détail dans l'exposé suivant qui est donné en référence aux figures annexées, lesquelles représentent schématiquement :
figure 1 : une gaine tubulaire annelée selon l'invention en perspective, avant détachement de la bande longitudinale ;
- figure 2 : la gaine tubulaire annelée de la figure 1, après détachement partiel de la bande longitudinale ;
figure 3 : une gaine tubulaire annelée selon 1' invention en section longitudinale suivant A-A;
- figure 4 : la gaine tubulaire annelée de la figure 3, en vue de droite ;
- figure 5 : la gaine tubulaire annelée de la figure 3, en vue de gauche en section suivant B-B ;
- figure 6 : un détail de la figure 4 ;
- figure 7 : un détail de la figure 5 ;
- figure 8 : une gaine tubulaire annelée selon un mode de réalisation avantageux de l'invention, en perspective ;
- figure 9 : une section partielle longitudinale de la gaine de la figure 8 ; et
- figure 10 : une section transversale de la gaine de la figure 8.
Exposé détaillé de l'invention
Un exemple de réalisation d'une gaine tubulaire annelée selon l'invention est représenté sur les figures 1 à 4.
Comme on peut le voir sur la figure 1, la gaine tubulaire annelée selon l'invention ressemble à une gaine tubulaire annelée classique. Elle possède généralement un corps de gaine longitudinal 1 et une bande longitudinale 6.
Selon l'invention, le corps de gaine est constitué d'un premier matériau et la bande longitudinale d'un second matériau .
Les premier et second matériaux n' adhèrent pas sensiblement l'un à l'autre, de sorte que les deux parties de la gaine pourront être aisément séparées, notamment à la main, par un utilisateur. Pour ce faire, il suffira à l'utilisateur de saisir, par exemple entre le pouce et l'index d'une main, une extrémité axiale de la bande et de tenir de l'autre main la gaine, puis de tirer la bande claire pour l'arracher de la gaine, afin d'aboutir à la situation visible sur la figure 2, où l'on distingue une bande longitudinale 6 partiellement détachée longitudinalement du corps de gaine 1.
Pour que la séparation de la bande longitudinale soit possible, il est nécessaire de réaliser un maintien mécanique de cette bande sur le corps de gaine qui soit à la fois suffisant pour la manipulation normale, le transport et la mise en place de la gaine, mais pas trop ferme de manière à ce que le détachement soit possible, notamment manuellement, sans qu'il faille employer trop de force.
Selon l'invention, un tel résultat est obtenu en prévoyant que la bande longitudinale comporte, sur chacun de ses côtés longitudinaux, un débordement supérieur et un débordement inférieur entre lesquels le bord longitudinal respectif de la gaine est logé et en quelque sorte pincé.
Cette caractéristique apparaît clairement sur la figure 7, où l'on distingue
- d'une part, un bord longitudinal gauche 5 du corps de gaine 1 entouré partiellement par un débordement supérieur gauche 2, un débordement inférieur gauche 3 et un fond gauche 4 de la bande longitudinale 6, ces trois derniers éléments formant une rainure gauche logeant le bord longitudinal gauche 5, et
- d'autre part, un bord longitudinal droit 7 du corps de gaine 1 entouré partiellement par un débordement supérieur droit 8, un débordement inférieur droit 9 et un fond droit 10 de la bande longitudinale 6, ces trois derniers éléments formant une rainure droite logeant le bord longitudinal droit 7.
Selon l'invention, la bande longitudinale 6 présente sensiblement la forme d'un arc de tube annelé. La partie centrale de la bande longitudinale 6, c'est-à-dire la bande longitudinale 6 sans ses débordements 2,3,8,9, s'apparente parfaitement à un morceau de gaine tubulaire annelée, sa forme est celle, ou correspond à celle, d'un arc de tube annelé .
En d'autres termes, la bande longitudinale 6 est formée par un arc de cercle en section transversale, qui se développe longitudinalement parallèlement à l'axe longitudinal de la gaine et de manière crénelée, en épousant la forme des annelures du corps de gaine 1, de manière à pouvoir prolonger complètement celle-ci qui apparaît alors comme étant complète, dépourvue de fente longitudinale.
Ainsi, comme cela ressort des figures 4 à 7, la bande longitudinale 6 complète le corps de gaine 1 en servant de jonction entre les bords longitudinaux gauche 5 et droit 7 du corps de gaine 1.
Comme on peut le voir sur la figure 3, la bande longitudinale 6 est crénelée, ses créneaux 15 correspondant aux annelures du corps de gaine 1 et prolongeant celles-ci. Ainsi, la bande longitudinale 6 n'obstrue pas les creux, c'est-à-dire les espaces inter-annelures, contrairement à ce qui se passe avec les solutions proposées dans l'état de la technique, et, grâce à cela, elle permet à la gaine tubulaire annelée de conserver toute sa flexibilité.
De plus, il est préférable que les faces extérieure 11 et intérieure 12 de la bande longitudinale 6 soient incurvées comme le corps de gaine 1, de sorte que celle-ci apparaisse comme étant complète, c'est-à-dire totalement fermée (à part évidemment au niveau de ses extrémités axiales), comme on peut le voir notamment sur la figure 1.
S' agissant des proportions respectives du corps de gaine 1 et de la bande longitudinale 6, elles peuvent être définies, lorsque le corps de gaine 1 est circulaire, par l'angle a formé par les droites reliant, en section transversale (fig. 4), les extrémités latérales gauche 13 et droite 14 au centre du corps de gaine 1 représenté par le point X correspondant à la projection de l'axe longitudinal X de la gaine sur le plan de la section transversale.
Cet angle a est généralement compris entre 5 et 150 degrés et de préférence, soit entre 80 et 150 degrés, soit entre 5 et 30 degrés.
Selon un mode de réalisation avantageux, on fait varier la largeur de la bande longitudinale 6, c'est-à-dire que l'angle a varie le long de l'axe longitudinal X de la gaine. Il peut ainsi augmenter ou diminuer régulièrement le long de l'axe longitudinal X, ou subir n'importe quelle autre variation axiale.
Concernant les dimensions des débordements 2,3,8,9 de la bande longitudinale 6 sur le corps de gaine 1, elles dépendent notamment de la force d'arrachage de la bande longitudinale recherchée et des matériaux employés. Elles peuvent être définies par les profondeurs des rainures formées par les débordements supérieurs 2,8 et inférieurs 3,9 de la bande longitudinale 6, rainures dans lesquelles pénètrent les bords longitudinaux 5 et 7 du corps de gaine 1, en étant généralement en contact avec les fonds 4,10 respectifs de ces rainures.
Ces profondeurs représentent généralement entre 10 et
50% et de préférence entre 20 et 30% de la largeur de la bande longitudinale 6.
Quant aux épaisseurs e des débordements, elles représentent généralement entre 5 et 30% et de préférence entre 10 et 15 de l'épaisseur f de la bande longitudinale 6.
Pour ce qui est des matériaux employés, le corps de gaine 1 est généralement fait d'un polyamide. De préférence on utilise du polyamide 6.
Selon l'invention, le matériau dont est faite la bande longitudinale 6 ne doit pas adhérer (ou adhérer le moins possible) au matériau du corps de gaine. On choisit alors généralement une polyoléfine, comme le polypropylène ou le polyéthylène . De préférence, on utilise le polypropylène.
Bien entendu, toute autre combinaison de matériaux appropriés peut convenir, à condition que le matériau de la bande n'adhère (sensiblement) pas au matériau du corps de gaine .
Selon un mode de réalisation particulièrement avantageux de l'invention, la gaine est réalisée avec une précontrainte transversale s' exerçant contre les deux bords longitudinaux de la bande 6, de sorte qu'une fois celle-ci retirée, la gaine se referme d'elle-même.
Selon un autre mode de réalisation avantageux de l'invention visible sur les figures 8 à 10, la gaine tubulaire annelée selon l'invention comporte au moins un renfort longitudinal interne.
Comme on peut le voir en particulier sur la figure 9, Ce renfort longitudinal peut être formé par un remplissage 16 de l'espace intérieur situé entre les crêtes 17 et les bases 18 des annelures avec des débordements peu épais - sensiblement de l'épaisseur de la gaine - créant des ponts de matière 19 entre deux annelures adjacentes.
Comme on peut le voir sur la figure 10, le remplissage
16 s'étend peu de manière périmétrique ou circonférentielle, de sorte qu'il peut former en section transversale, si on le relie à l'axe X, un angle β compris généralement entre 5 et 30 degrés et de préférence entre 10 et 20 degrés.
Fabrication
La gaine tubulaire annelée selon l'invention peut être fabriquée de façon connue par co-extrusion des deux matériaux précités. L'homme du métier est en mesure de modifier une tête d'extrusion de gaine tubulaire annelée classique pour permettre l'arrivée du second matériau à l'endroit voulu. Il peut notamment s'inspirer des enseignements de la demande internationale n° WO 02/078048
et/ou des antériorités citées dans le rapport de recherche relatif à cette demande.
Cette modification étant minime et à la portée de tout homme du métier, la fabrication peut encore être considérée comme étant une extrusion standard.
La co-extrusion est suivie d'un formage tridimensionnel qui, lui aussi, est classique.
Ceci est particulièrement intéressant car le formage d'une gaine déjà ouverte entraine des décalages d' annelures posant ultérieurement des problèmes de fermeture. D'autre part, l'ouverture classique d'une gaine déjà formée demande des moyens importants (dispositif de coupe, etc.).
La gaine selon l'invention est donc obtenue fermée.
Utilisation
La gaine tubulaire annelée selon l'invention ressemble donc à une gaine classique, comme cela ressort de la figure 1. Elle peut donc servir à protéger des fils et/ou câbles de façon standard.
Toutefois, selon l'invention, elle est mise en œuvre d'une manière originale. En effet, la gaine peut être amenée fermée sur son lieu d'utilisation, ouverte puis installée. En variante, elle peut être amenée fermée puis ouverte et installée en même temps. Bien entendu, la gaine peut être ouverte, puis amenée ouverte sur son lieu d'utilisation et ensuite installée.
L'ouverture peut se faire notamment manuellement par un utilisateur, en arrachant tout simplement la bande longitudinale 6, comme cela a été décrit précédemment. Ceci a pour effet de créer une fente longitudinale au travers de laquelle l'utilisateur peut ensuite glisser des fils et/ou des câbles, comme il le ferait avec une gaine tubulaire annelée fendue classique.
Ainsi, grâce à l'invention, l'ouverture de la gaine est réalisable par l'utilisateur au moment de son utilisation.
D'autre part, il est maintenant possible de réaliser une gaine ayant une ouverture longitudinale d'une largeur variable et déterminée lors de la conception ou fabrication de la gaine.