DISPOSITIF D'EVALUATION DE LA SURFACE D'UN PNEUMATIQUE
[001] L'invention concerne le domaine du contrôle visuel des objets, dans lequel on cherche à saisir l'image, généralement numérique, d'un objet donné dans le but, après analyse et traitement, d'utiliser cette image à des fins d'inspection et de contrôle. Ces images sont destinées à donner des informations telles que la couleur ou le niveau de gris, la texture, la brillance ou encore le relief par rapport à une surface de référence.
[002] Plus particulièrement, l'invention s'adresse au domaine de l'acquisition d'une image visuelle des pneumatiques destinés à équiper les véhicules roulant. Ces pneumatiques ont, en règle générale, une couleur noire en raison de l'utilisation du carbone pour renforcer les mélanges élastomériques à base desquels sont réalisés lesdits pneumatiques.
[003] Aussi, il s'avère particulièrement délicat d'interpréter les images acquises à l'aide de capteurs sensibles à la réflexion de la lumière sur la surface du pneumatique. Les effets lumineux engendrés par le relief du pneumatique, par des taches de graisse , les taches diverses, les différences de teintes de noir, ou encore par des décolorations localisées, peuvent être aisément confondus lorsque l'on analyse sans discernement l'image brute fournie par une caméra.
[004] Différentes méthodes d'acquisition d'image ont donc été divulguées dans le but de fournir des données aussi pertinentes que possible à un moyen de traitement numérique apte à comparer cette image avec une image de référence afin de déterminer la conformité du pneumatique à analyser ou rechercher dans cette image des anomalies présentes à la surface du pneumatique.
[005] La publication EP 1 120 640 propose d'utiliser deux caméras séparées et dédiées respectivement à l'acquisition des données relatives au relief et à l'acquisition des données relatives à l'apparence c'est-à-dire aux données telles que la couleur, le niveau de gris ou la brillance. La surface du pneumatique est éclairée par deux sources de lumières affectées chacune à une caméra. Pour éviter les interférences entre les sources de lumières il est proposé de travailler avec des longueurs d'onde de lumières différentes ou de décaler
circonférentiellement les caméras et leur source de lumière.
[006] Cette solution, qui nécessite des moyens relativement encombrants, présente également l'inconvénient d'engager des moyens de calcul importants pour superposer les images provenant des deux moyens d'acquisition.
[007] La publication EP 1 477 765 tente de remédier à cette difficulté en proposant un moyen de contrôle comprenant une seule caméra de type matricielle associée à un éclairage de fente pour effectuer une acquisition unique et déterminer simultanément le relief et la brillance de la brillance de la surface à inspecter. La détermination de la brillance est basée sur l'observation du fait que les différences de coloration sur la surface d'un pneumatique telles que les taches de graisse ont pour effet d'augmenter ou de diminuer la dispersion de la longueur d'onde de l'image réfléchie.
[008] Cette méthode d'acquisition présente néanmoins l'inconvénient de se limiter à la seule analyse de brillance, et de prévoir l'usage d'une caméra matricielle dont il est difficile de régler la profondeur de champ en fonction de la courbure du pneumatique, et dont la résolution est inférieure à celle d'une caméra linéaire. De plus, étant limitée à une seule source de lumière, l'analyse des zones à fort relief, comme les sculptures, laisse des zones d'ombres qui sont des sources d'imprécision, et le choix de l'angle d'observation est réduit.
[009] Pour résoudre ce problème, la publication WO/2005/050131 décrit deux solutions alternatives. Selon une première alternative il est proposé d'éclairer la surface à analyser à l'aide d'une lumière de fente orientée sensiblement perpendiculairement à la surface et de disposer deux caméras orientées selon deux directions faisant des angles opposés par rapport à la direction de la lumière incidente. Selon une deuxième alternative, il est prévu de capturer la lumière réfléchie à l'aide de deux miroirs placés selon deux directions opposées. La lumière provenant de ces deux miroirs est alors recombinée à l'aide d'un jeu de prismes en direction d'une caméra unique.
[010] Toutefois, ces solutions, ne permettent pas d'éliminer toutes les zones d'ombre, et nécessitent de recombiner les deux images, soit de manière numérique lorsque les images proviennent des deux caméras, soit par un réglage fin du jeu de miroir. De plus comme cela est évoqué ci-dessus, la résolution des caméras matricielles reste faible et se combine
avec la perte de dynamique liée à la complexité de la chaîne optique.
[011] L'objet de l'invention est de proposer une solution qui permet d'acquérir l'image de la surface d'un pneumatique en évitant les effets liés aux zones d'ombre lorsque le relief de la surface est fortement découpé, mais également de fournir les informations suffisantes permettant à un moyen de traitement d'image de distinguer les effets de brillance liés à des taches, à des variations de couleur et à des effets de relief de la surface à examiner.
[012] Pour ce faire, l'invention utilise le principe de fonctionnement des caméras numériques couleur. Ce type de caméra contient des moyens aptes à séparer en un certain nombre de couleurs de base, la lumière réfléchie provenant de l'objet dont on cherche à acquérir l'image. En règle générale, l'objet est éclairé par une lumière naturelle ou lumière blanche.
[013] Ces filtres peuvent être formés par des jeux de prismes, ou encore par un filtre constitué de cellules colorées des couleurs primaires et plus connu sous l'appellation de filtre de Bayer. Ils ont pour fonction de séparer la lumière selon un certain de nombre de couleurs dites couleurs de base ou couleur fondamentale. En règle générale ces filtres séparent la lumière selon les trois couleurs de base ou couleurs fondamentales que sont le rouge le vert et le bleu. Toutefois il est également possible à titre d'exemple de réaliser des filtres comprenant plus de trois couleurs fondamentales tels que les filtres aptes à séparer la lumière en quatre couleurs de base comprenant le rouge, le vert, le bleu et le cyan.
[014] L'image réfléchie provenant de l'objet à examiner est donc décomposée en autant d'images monochromes que de couleurs de base ou de couleur fondamentales. Chacune de ces images est alors dirigée vers un capteur spécifique, formé par un assemblage de photosites sensibles à la lumière tels que des capteurs CCD ou CMOS aptes à transformer la quantité de lumière qu'ils reçoivent en courant électrique. On obtient donc autant d'image en niveau de gris que de couleurs de base. La résolution maximale d'un capteur est fonction du nombre de photosites auquel correspond le nombre de pixels formant l'image finale.
[015] La restitution de l'image finale en couleur est formée par la combinaison simultanée des images monochromes dans chacunes des couleurs de base ou
fondamentale, selon le principe connu de la synthèse additive, chacune de ces images pouvant être formée par exemple par la projection de l'image en niveau de gris au travers d'un filtre de la couleur de base correspondante.
[016] L'objet de l'invention consiste à tirer partie de ce mode de fonctionnement pour obtenir des informations particulières concernant l'objet à évaluer.
[017] Le dispositif d'évaluation de l'aspect de la surface d'un pneumatique selon l'invention comprend : une caméra linéaire couleur comprenant des moyens de séparation du faisceau de lumière en au mois deux couleurs de base de longueur d'onde donnée, de manière à diriger le faisceau lumineux sur autant de capteur aptes à obtenir une image de base en niveau de gris pour chacune des couleurs de base, autant de moyen d'éclairage que de couleurs de base, lesdits moyens d'éclairage étant orientés de manière à éclairer la surface à évaluer selon des angles donnés.
[018] Ce dispositif se caractérise en ce que chacun des moyens d'éclairage émet une lumière de couleur, différente de celle des autres moyens d'éclairage, et dont la longueur d'onde correspond sensiblement au maximum de sensibilité du capteur de la caméra destiné à recevoir le faisceau de lumière de ladite couleur
[019] Bien qu'il soit possible, dans la théorie, d'utiliser une caméra matricielle, on préférera le choix d'une caméra linéaire, dans le cadre de la mise en oeuvre du dispositif selon l'invention, pour l'évaluation de la surface d'un pneumatique dont les formes sont généralement convexes. En effet, une caméra linéaire permet de faire l'acquisition d'une image selon un angle de vue constant et sous une incidence de l'éclairage constant. Ce type de caméra autorise également une meilleure précision du réglage de la profondeur de champ, et une meilleure résolution.
[020] De cette façon, il est possible de déterminer l'origine de la source de lumière pour chacune des images en niveau de gris de la lumière réfléchie par l'objet à évaluer. Dans le cadre d'un réglage optimum, la lumière issue d'une couleur de base donnée et réfléchie par la surface à évaluer, est filtrée par le jeu de prismes disposés à l'entrée de la caméra, et dirigée vers le seul capteur correspondant à la longueur d'onde de cette lumière. Et la
lumière provenant des autres sources de lumière est filtrée par ledit jeu de prismes et ne parvient pas sur le capteur en question.
[021] Chacun des éclairages étant disposé de manière à éclairer l'objet à évaluer selon un angle d'incidence donné, cela revient à obtenir simultanément au moins deux images différentes, dont l'analyse va permettre de déterminer le relief et la brillance de la surface du pneumatique. On s'affranchit ainsi de la nécessité de procéder à la superposition des images dés lors qu'elles proviennent de l'acquisition par une même caméra du même rayon lumineux. Et il n'est plus nécessaire de mettre en œuvre un jeu de plusieurs caméras pour obtenir le même résultat.
[022] On observera par ailleurs que la réalisation de l'image d'un pneumatique peut se faire en un seul tour, ce qui est un avantage supplémentaire en regard des temps technologiques nécessaires à l'inspection d'un pneumatique.
[023] Un moyen de calcul associé au dispositif d'évaluation permet de calculer de manière connue les coordonnées de chacun des pixels de l'image obtenue et d'associer à ces pixels des valeurs concernant le relief et le niveau de brillance de la surface à analyser.
[024] Une première application de l'invention consiste à utiliser un dispositif dans lequel on sépare le faisceau lumineux en deux couleurs. Les deux images prises selon des angles différents font apparaître des zones d'ombres et des zones éclairées différentes ce qui permet de déduire la nature du relief de la surface et son orientation par rapport à un niveau de surface moyen.
[025] Les informations de brillance peuvent être obtenues en faisant, par exemple, la moyenne de la brillance mesurée sur les deux images.
[026] Toutefois l'application la plus intéressante de l'invention consiste à utiliser une caméra apte à séparer la lumière réfléchie selon les trois couleurs de base, correspondant en règle générale aux trois couleurs fondamentales : rouge, vert et bleu, et comportant trois jeux de capteurs affectés à chacune de ces couleurs fondamentales.
[027] On disposera donc trois éclairages de couleur respectivement rouge, vert et bleu pour éclairer la surface du pneumatique à évaluer.
[028] Selon cette mise en œuvre particulière de l'invention, on s'arrange alors pour que
un des moyens d'éclairage éclaire la surface à évaluer selon une direction sensiblement perpendiculaire à la surface, de sorte que l'image obtenue sur le capteur dont la couleur correspond à cet éclairage fasse apparaître le fond des reliefs de la surface.
[029] Les deux autres moyens d'éclairage sont disposés pour faire apparaître les reliefs, et font un angle non nul avec la direction perpendiculaire à la surface à examiner.
[030] L'analyse comparative des images permet alors de déterminer avec précision la nature des taches observées sur la surface, en faisant la différence entre les taches de graisse ou les taches liées à des marquages ou à des salissures, comme cela sera expliqué en détail ultérieurement.
[031] La description qui suit, s'appuie sur un mode préféré de mise en oeuvre de l'invention dans laquelle, la figure 1 représente une vue schématique générale du dispositif selon l'invention, la figure 2 représente les courbes de sensibilité des capteurs d'une caméra RGB, - les figures 3, 4 et 5 représentent les modes d'analyse des reliefs et des taches, les figures 6, 7 et 8 représentent des vues photographiques de la bande de roulement d'un pneumatique selon des angles d'éclairage différents.
[032] Le dispositif illustré par la figure 1 représente une caméra 1 équipée d'un objectif d'entrée 10 par lequel pénètre la lumière réfléchie F provenant de la surface de l'objet à examiner, en l'espèce la bande de roulement d'un pneumatique P. Le pneumatique P est monté sur la jante 30, d'une roue 31 entraînée en rotation autour de l'axe D par un moyeu porteur motorisé 32.
[033] La surface du pneumatique est éclairée par trois sources de lumière, 21, 22 et 23. La lumière émise par le premier moyen d'éclairage 21 est envoyée vers une lame semi réfléchissante 20, disposée de telle sorte que la lumière arrive sur la surface à évaluer selon une direction sensiblement perpendiculaire à ladite surface.
[034] Des deuxième et troisième moyen d'éclairage sont disposés de manière à éclairer la surface selon des angles incident α, β non nul par rapport à la direction perpendiculaire à la surface du pneumatique. En pratique, il est intéressant d'obtenir une lumière rasante apte à faire ressortir les reliefs de la surface, aussi, ces angle α, β sont avantageusement
supérieur à 30°.
[035] La caméra 1 est disposée de manière à recevoir les rayons réfléchis F selon une direction sensiblement perpendiculaire à la surface de réception. Le rayon lumineux F pénètre dans la caméra et vient éclairer des prismes réfléchissants, respectivement 14, 15 et 16, qui vont séparer et réfléchir la lumière de manière à orienter cette lumière vers des capteurs de luminosité placés dans la caméra, respectivement 11, 12 et 13, lesdits capteurs étant aptes à filtrer la lumière selon une longueur d'onde précise
[036] Le prisme réfléchissant 14 va laisser passer la lumière de couleur verte G, de telle sorte que le capteur 11 forme une image en niveau de gris de la surface correspondant à la seule lumière réfléchie de couleur verte. On s'arrange pour que la couleur de la lumière émise par le premier moyen d'éclairage 21 corresponde au maximum de sensibilité de ce capteur 11 tel que cela est illustré à la figure 2, où le maximum de sensibilité A de la caméra pour la couleur verte G se situe, à titre d'exemple aux alentours d'une longueur d'onde de 550 nm pour laquelle la réponse de la caméra est également minimale pour les deux autres couleurs rouge et bleu.
[037] Ainsi l'image formée par le capteur de lumière 11 correspond sensiblement à l'image de la surface éclairée par une lumière faisant un droit avec la surface. Cette image 41, illustrée à titre d'exemple à la figure 6, permet de voir avec précision les fonds de sculpture.
[038] Le prisme réfléchissant 15 va laisser passer la lumière de couleur rouge R de telle sorte quel le capteur 12 forme une image en niveau de gris de la surface correspondant à la seule lumière réfléchie de couleur rouge R. La couleur de la lumière émise par le deuxième moyen d'éclairage 22 correspond au maximum de sensibilité de la caméra pour la couleur rouge, aux alentours de 690 nm, et qui correspond à titre d'exemple à la sensibilité minimale de la caméra pour les couleurs verte et bleu.
[039] Ainsi, l'image en niveau de gris formée par le capteur 12 correspond à l'image de la surface éclairée par une lumière faisant un angle α avec la direction perpendiculaire à ladite surface. Cette image 42, illustrée à titre d'exemple à la figure 7, met en évidence les reliefs de la sculpture du pneumatique en faisant ressortir les zones éclairées et les zones d'ombre lorsque la surface est éclairée par le deuxième moyen d'éclairage 22.
[040] Enfin, le prisme réfléchissant 16 va laisser passer la lumière de couleur bleu B de telle sorte que le capteur 13 forme une image en niveau de gris correspondant à la seule lumière réfléchie de couleur bleu B. La couleur de la lumière émise par le troisième moyen d'éclairage 23 correspond au maximum de sensibilité de la caméra pour la couleur bleu, soit 450 nm, et qui correspond à titre d'exemple à la sensibilité minimale de la caméra pour les couleurs verte et rouge.
[041] Cette dernière image 43, illustrée à titre d'exemple à la figure 8, met en évidence les zones d'ombres et les zones éclairées par le troisième moyen d'éclairage 23.
[042] De manière à limiter les effets parasites liés aux longueurs d'onde correspondant au proche infrarouge, il s'avère avantageux de placer un filtre sur l'objectif de la caméra apte à limiter l'entrée des rayons lumineux d'une longueur d'onde supérieure à 750nm. D'autres filtres passe bande peuvent être également ajoutés, de manière à empêcher l'entrée de lumières de longueurs d'ondes parasites. Aussi, de manière plus générale on cherchera à filtrer le passage des rayons lumineux dont la longueur d'onde est différente de celles utilisées par les éclairages choisis.
[043] On dispose alors de trois images en niveau de gris dont l'analyse va permettre de déterminer les caractéristiques de relief et de brillance de la surface à examiner. On observera que la recombinaison de ces trois images sur un écran de visualisation d'une image couleur classique ne donne pas l'image couleur de la surface du pneumatique. En effet, la source de lumière n'est pas une lumière blanche, et chacune des composantes de cette lumière provient d'une source ayant son orientation propre.
[044] Le dispositif d'évaluation selon l'invention comporte également un moyen d'analyse apte à calculer les coordonnées de chacun des pixels formant l'image. On observera à nouveau qu'il n'y a pas de nécessité de procéder à des ajustements pour faire correspondre les trois images obtenues précédemment puisqu'elles proviennent du même rayon lumineux réfléchi par la surface à examiner, et qu'elles sont acquises par la même caméra.
[045] Une première analyse consiste à fusionner les différentes images en niveau de gris, par exemple en faisant la moyenne des valeurs trois valeurs de brillance obtenues en un point donné. L'image en niveau de gris qui en résulte présente l'avantage de réduire les
valeurs de brillance parasites liées à la courbure de la surface. Cette opération simple, permet d'obtenir une image en noir et blanc à faible niveau de bruit.
[046] La fusion de ces images, par l'utilisation de fonction statistique simple, permet également d'éliminer l'impact lié à la courbure du pneumatique et obtenir des acquisitions plus homogènes.
[047] Une deuxième analyse permet de distinguer les éléments en relief par interprétation des zones d'ombre et de lumière en un point de coordonnées données. L'utilisation d'algorithmes du type "shadow carving" dont le principe connu en soi consiste à mettre en rapport la longueur de l'ombre projetée et l'angle de la lumière incidente, permet d'obtenir une estimation de l'orientation et de la taille de l'élément en relief par rapport à la surface moyenne.
[048] La figure 3 permet d'illustrer ce deuxième type d'analyse. La lumière réfléchie par le moyen d'éclairage 21 est faible. L'image 21p de l'élément de relief p issue du capteur 11 est une image sombre. L'image 22p de ce même relief p issue du capteur 12 sera brillante du coté du relief éclairé par le moyen d'éclairage 22 et sombre de l'autre coté. Enfin, l'image 23 p issue du capteur 13 sera brillante du coté du relief éclairé par le moyen d'éclairage 23 et sombre de l'autre coté. On en déduit aisément la hauteur et la forme du relief par un calcul de triangulation.
[049] Une troisième analyse comparative des images obtenues par le dispositif permet également de distinguer la nature des taches présentes à la surface du pneumatique à évaluer.
[050] II est connu en effet que la lumière réfléchie par une tache de nature graisseuse varie considérablement en fonction de l'angle d'incidence de la source de lumière, et peut être assimilé à l'effet réfléchissant d'un miroir. Cette valeur est généralement maximale lorsque l'angle d'incidence est sensiblement équivalent à l'angle de visualisation, et diminue au fur et à mesure que la différence entre ces angles augmente. La réflexion de la lumière est alors presque totale et la diffusion très limitée. Aussi, en plaçant l'axe de visualisation de la caméra selon une direction perpendiculaire à la surface l'intensité réfléchie par une tache de graisse sera maximale selon cette même direction perpendiculaire.
[051] La figure 4 illustre ce phénomène. Ainsi, l'image 21γ issue du capteur 11 d'une tache γ de nature graisseuse éclairée selon une direction perpendiculaire à la surface de la tache sera brillante. En revanche les images 22γ et 23γ de cette même tache γ issues des capteurs 12 et 13 seront sombres.
[052] Ce phénomène permet de distinguer une tache graisseuse γ d'une marque μ, par exemple une marque provenant d'une craie ou d'un moyen de marquage couleur destiné à identifier le pneumatique. En effet, l'image de cette marque μ est peu sensible à la variation de l'angle d'incidence du moyen d'éclairage. Aussi cette marque μ sera vue avec le même niveau de brillance, 21μ, 22μ et 23μ par les trois capteurs 11, 12 et 13, comme cela est illustré par la figure 5. Contrairement à la tache graisseuse la diffusion de la lumière est alors très supérieure à la réflexion.
[053] L'exemple de mise en œuvre de l'invention selon la description ci-dessus correspond à l'utilisation d'une caméra standard comprenant des moyens de séparation de la lumière selon les trois couleurs fondamentales rouge vert et bleu.
[054] II peut toutefois s'avérer intéressant d'utiliser des caméras possédant un plus grand nombre de couleur de base de manière à augmenter le nombre d'image provenant de moyens d'éclairage plus nombreux. En utilisant une caméra du type RGBE il est possible de disposer les trois sources de lumières rasantes selon des directions faisant entre elles un angle de 120°, de sorte que les éléments de reliefs puissent être vus de manière plus circonférentielle.
[055] Ainsi, l'exemple ayant servi de support à la présente description n'est pas limitatif de la mise en œuvre de l'invention dont les principes peuvent être généralisés à un plus grand nombre de moyens d'éclairage et à une variété d'objets dont on cherche à évaluer la géométrie et l'aspect et présentant un relief de surface tourmenté et une couleur uniforme proche du noir peu apte à mettre en évidence les zones d'ombre liées au relief.