ARTICLE A FEUILLE(S) DE MOUSSE DE MELAMINE ET SON PROCEDE DE FABRICATION
La présente invention concerne le domaine des articles comprenant au moins une pièce de mousse de melamine.
Dans certaines applications, il pourrait être utile de disposer d'articles composés d'au moins une feuille de mousse de melamine, ou comprenant au moins une telle feuille de mousse de melamine. Néanmoins, à ce jour, aucun procédé industriel n'existe pour fabriquer une pièce de mousse de melamine en forme de feuille d'épaisseur suffisamment faible pour être souple et non élastique en flexion.
- Les mousses de melamine sont des mousses souples à cellules ouvertes réalisées à base de résine de melamine et se caractérisent essentiellement par une très faible densité, de bonnes qualités d'isolation acoustique et thermique, une bonne résistance chimique aux solvants et agents agressifs, une excellente stabilité dimensionnelle,... Elles sont généralement utilisées dans le domaine du bâtiment, et dans celui des transports (construction automobile, ferroviaire, aéronautique...).
De manière plus singulière, pour leur capacité d'absorption des liquides et leur pouvoir abrasif, les mousses de melamine interviennent également dans la conception de certains types d'épongé. Mais, à cause de leur grande fragilité mécanique, en particulier au déchirement et au frottement, elles n'ont été exploitées, jusqu'à présent, que sous la forme de blocs ou de couches d'épaisseur relativement importante (JP 2001-258809, DE 201 09 652 Ul), au moins de l'ordre du centimètre. On ne connaissait alors aucune méthode permettant de réaliser des pièces d'épaisseur suffisamment faible pour obtenir une feuille souple et non élastique en flexion, notamment d'épaisseur inférieure au millimètre. Qui plus est, on ne sait pas obtenir des feuilles de mousses fines à partir d'un matériau aussi fragile et friable. Par ailleurs, l'obtention directe d'une
couche de mousse de melamine d'épaisseur inférieure au millimètre n'est pas compatible avec les procédés connus de synthèse des mousses de melamine.
L'invention s'étend aussi aux applications de telles pièces de mousse de melamine en forme de feuille, c'est-à-dire aux articles comprenant au moins une pièce de mousse de melamine en forme de feuille. Un tel article de format divers, peut faire l'objet de nombreuses applications. Il peut par exemple être formé d'un ruban ou d'une bande pouvant être découpé sur chantier à titre de revêtement de sols, murs ou surface de pièces quelconques.
Mais plus particulièrement, il peut être utile à titre d'article de nettoyage de surfaces destinés à un usage domestique ou professionnel (usines, laboratoires, milieu hospitalier...) -notamment pour l'entretien ou le nettoyage (tâches ménagères, lavage de véhicules...)-. L'invention concerne ainsi tout particulièrement les articles de type chiffon, serpillière, essuie-tout, lingette... qui peuvent être utilisés aussi bien dans le nettoyage humide que dans le nettoyage non humide.
Dans le domaine du nettoyage de surfaces, aussi bien domestique que professionnel, on utilise traditionnellement des chiffons, des torchons, des serpillières... Ordinairement réalisés en toile, notamment de coton, ceux-ci présentent, outre une capacité à absorber les liquides, une solidité et une résistance adaptées à leur usage, qui nécessite parfois un frottage intensif (dépoussiérage, lavage des sols, de la vaisselle...). Régulièrement, rincés et/ou lavés après un usage simple ou multiple, ces articles sont souvent prévus pour un usage répété et ont vocation à présenter une assez longue durée de vie.
Ces morceaux de toile, souvent nauséabonds et d'apparence plutôt repoussante, sont le repère des acariens, des microbes, des champignons, et sont une source d'insalubrité. Aussi, pour des raisons essentiellement d'hygiène, il est préférable que ces articles, utilisés dans des étapes de nettoyage de surfaces, soient jetés rapidement après un usage unique.
Récemment, se sont développés des articles à usage unique réalisés essentiellement en fibres de cellulose, tels que le papier absorbant en
rouleaux, souvent dénommé "papier ménager" ou "essuie-tout". En plus d'apporter un mieux en matière d'hygiène (car jeté après. une utilisation unique), l'essuie-tout facilite grandement le quotidien des ménagères et permet de diminuer sensiblement la charge des lessives. Cependant, parce qu'ils sont fabriqués essentiellement en fibres de. cellulose, afin d'en réduire le coût, ces articles présentent non seulement une certaine douceur au toucher qui reflète une incapacité au récurage, mais également un autre inconvénient majeur : leur fragilité. De ce fait, ils sont peu adaptés à un frottage intensif sur une surface à nettoyer, et encore moins lorsque cette surface présente une certaine rugosité. Par ailleurs, leur fragilité s'accentue lorsqu'ils sont humidifiés. Impossibles à essorer sans détériorer leur structure, ils deviennent inopérants une fois gorgés d'eau.
On connaît aussi des lingettes de nettoyage de structure intermédiaire entre celle des articles à usage unique et celle à usage multiple. Ces lingettes sont composées d'une épaisseur de mousse ou de fibres naturelles ou synthétiques, tissées ou agglomérées (non-tissées), pouvant être préalablement imprégnées, avant leur commercialisation, d'une lotion destinée à agir sur les souillures et à réduire ainsi l'effort de frottage. Les compositions liquides éventuellement utilisées sont généralement des détergents, des solutions antibactériennes et/ou fongicides... De tels articles prêts à l'emploi ne nécessitent ni humidification ni adjonction d'autres produits ménagers classiques. La quantité de lotion est ajustée de sorte que la lingette puisse présenter la meilleure efficacité possible contre la souillure et conserver une solidité satisfaisante pour une application plus ou moins spécifique. Toutefois, ces lingettes agréables à manipuler présentent un pouvoir récurant insuffisant lorsqu'on a affaire à des souillures tenaces, telles que par exemple des souillures sèches et incrustées dans une surface pas tout à fait . lisse.
On connaît aussi des éponges, dites "bi-face", qui associent un tampon récurant, de quelques millimètres d'épaisseur, à une éponge classique
absorbante d'épaisseur supérieure (supérieure à 1 cm), et permettent de décoller la saleté par frottage par la face récurante et de réaliser un nettoyage humide et/ou une absorption grâce à l'épaisseur d'épongé.
On connaît également des articles de nettoyage de type éponge présentant un corps bifonctionnel, à la fois absorbant et récurant, en mousse de melamine (JP 2001-258809, DE 201 09 652 Ul). Du fait de la très grande fragilité au déchirement et à l'abrasion qui caractérise les mousses de melamine, ces corps bifonctionnels présentent jusqu'à présent des épaisseurs importantes, au moins de l'ordre du centimètre, et ne peuvent être utilisés tel quel. Pour remédier à ces défauts de tenue, JP 2001-258809 préconise d'y adjoindre un élément de préhension en une mousse élastique de résistance mécanique, notamment à la traction et au déchirement, supérieure à celle des mousses de melamine. DE 201 09 652 Ul propose de modifier la structure cellulaire des mousses de melamine par thermocompression et, éventuellement, de réaliser un gaufrage de surface pour modifier leur rugosité et ainsi améliorer leur pouvoir nettoyant.
Bien qu'étant encore très répandues dans le paysage domestique actuel, qu'elles soient bi-face et/ou en mousse de melamine, ces éponges ne répondent pourtant pas aux exigences d'hygiène et encore moins aux exigences sanitaires. En effet, depuis ces dernières années, se précise une prise de conscience de la présence de germes à l'intérieur même des habitations. Parmi ces germes, notamment de type bactérien, certains se sont révélés, à plusieurs reprises, mortels pour l'homme. Tel est le cas des salmonelles et de la listéria. La transmission des bactéries se faisant essentiellement par l'eau infectée et par les aliments, une éponge légèrement humide, jamais tout à fait propre, est un point chaud de contamination et un berceau favorable à la prolifération de millions de bactéries. C'est ce que révèle une étude réalisée dans "la cuisine expérimentale" de l'Institut Pasteur (Institut Pasteur - archives 01/010605).
Ainsi, il existe aujourd'hui une réelle nécessité de remplacer les éponges, quelles qu'elles soient, par des articles de nettoyage répondant aux
critères sanitaires et d'hygiène. Or, il n'existe pas, à l'heure actuelle, d'article susceptible de remplacer, de manière satisfaisante, les éponges absorbantes et récurantes et qui, tout en étant jetable, conserve des qualités et propriétés équivalentes à celles de ces éponges dans chacune de leurs applications courantes (qui vont du simple nettoyage d'une surface lisse, au récurage d'une vieille casserole accrochant les aliments à la cuisson).
L'invention vise donc tout d'abord à proposer un procédé de fabrication d'un article comprenant au moins une pièce de mousse de melamine en forme de feuille d'épaisseur suffisamment faible pour être souple et non élastique en flexion, et qui soit compatible avec les contraintes d'une exploitation industrielle, notamment en termes de coût et de rentabilité. L'invention vise aussi à proposer un tel article.
L'invention vise en particulier à proposer un article de nettoyage qui soit à la fois absorbant et récurant, et de plus jetable, c'est-à-dire destiné à un usage unique, ou quasi-unique (quelques usages successifs).
L'invention vise également à proposer un tel article de composition et de fabrication peu coûteuses.
Un autre objectif de l'invention est de proposer un article suffisamment résistant pour pouvoir assumer des tâches de nettoyage nécessitant un frottage intense sur une surface rugueuse, et ceci même à l'état humide, voire en présence d'une grande quantité d'eau.
La présente invention concerne, en premier lieu, un procédé de fabrication d'un article comprenant au moins une pièce de mousse de melamine en forme de feuille d'épaisseur suffisamment faible pour être souple et non élastique en flexion, dans lequel, on découpe par déroulage un bloc de mousse de melamine en un ruban d'épaisseur suffisamment faible pour être souple et non élastique en flexion, et on réalise l'article à l'aide d'au moins une pièce de mousse de melamine en forme de feuille issue de ce ruban.
A titre de mousse de melamine utilisée comme matériau de départ selon l'invention, on peut citer celle fabriquée selon le procédé décrit dans
le brevet US 4,666,948 ou encore le BASOTECT®, fabriqué et commercialisé par la société BASF, Allemagne.
L'invention repose sur la mise en évidence, et ce pour la première fois, de la possibilité d'obtenir des pièces de mousse de melamine d'épaisseur suffisamment faible pour obtenir une feuille souple et non élastique en flexion, notamment d'épaisseur inférieure au millimètre. Pour ce faire, dans un procédé selon l'invention, un bloc de mousse de melamine est découpé par déroulage, au moyen d'une dérouleuse.
Le déroulage, technique utilisée dans l'industrie du bois, permet de débiter un cylindre de matière en lames minces. Pour ce faire, on réalise une découpe tangentielle dudit cylindre de matière mis en rotation devant une lame affûtée, la distance entre l'axe de rotation dudit cylindre et la lame diminuant progressivement au cours de la rotation du cylindre. L'épaisseur du ruban dépend essentiellement de la résultante entre la vitesse de rotation du cylindre et la vitesse de rapprochement de l'axe de rotation et de la lame de la dérouleuse.
En général, dans l'industrie du bois, le ruban découpé par la lame est aussi, découpé transversalement et éventuellement longitudinalement pour obtenir des lames servant, par exemple, à la fabrication des cagettes d'emballage.
L'inventeur a constaté avec surprise que malgré la grande fragilité et le caractère friable des mousses de melamine, le découpage par déroulage d'un bloc de mousse de melamine en un ruban continu mince, souple, non élastique en flexion, est possible avec une grande fiabilité (peu de risque de rupture du ruban au cours du déroulage) et une vitesse importante. Ce constat a permis pour la première fois d'obtenir des pièces de mousse de melamine d'épaisseur suffisamment faible pour être souples et non élastiques en flexion.
On ne connaît, à l'heure actuelle, aucune autre technique permettant d'obtenir une couche de mousse de melamine avec une épaisseur inférieure au millimètre.
Avantageusement, un procédé selon l'invention est mis en oeuvre pour la fabrication d'un article présentant deux faces libres principales opposées d'épaisseur totale suffisamment faible pour être souple et élastique en flexion, caractérisé en ce qu'on assemble à chaque pièce de mousse de melamine au moins une couche, dite couche de renfort, de sorte qu'au moins une des faces libres principales dudit article ait une face libre récurante au moins pour partie formée par au moins une pièce de mousse de melamine.
Un procédé selon l'invention permet ainsi de fabriquer à partir d'une mousse de melamine des articles particulièrement intéressants pour le nettoyage. Ces articles, de par leur faible épaisseur, sont souples et peuvent être utilisés comme essuie-tout, chiffon ou lingette. Ils présentent toutefois une face libre abrasive, non lisse, qui permet avantageusement des opérations de récurage intensif. Ne nécessitant que très peu de matière et des matériaux déjà disponibles dans le commerce à des prix modérés, le coût de fabrication de ces articles peut être très faible de sorte qu'ils peuvent être produits et commercialisés pour un usage unique ou quasi-unique.
Pour obtenir un article d'épaisseur suffisamment faible pour être souple et non élastique en flexion, on découpe avantageusement par déroulage des rubans d'épaisseur inférieure ou égale à 1 mm, préférentiellement de l'ordre de 0β mm.
Avantageusement et selon l'invention, on assemble chaque pièce de mousse de melamine à au moins une couche de renfort de. façon à obtenir une couche de mousse de melamine ayant une face principale définissant une face libre récurante de l'article et, superposée à la couche de mousse de melamine, une telle couche de renfort ayant une face principale définissant l'autre face libre de l'article.
Selon l'invention, on superpose simplement une couche de mousse de melamine de faible épaisseur et une couche de renfort en un matériau adapté. Un tel assemblage permet d'obtenir un article de type lingette, avec une face libre principale formée par la couche de mousse de melamine et une autre
face libre principale formée par la couche de renfort. La couche de renfort peut être une couche de mousse de melamine. Elle peut également être une couche réalisée en un matériau distinct d'une mousse de melamine, adapté pour présenter une résistance au déchirement supérieure à celle de la mousse de melamine. Dans ce cas, la couche de renfort permet, tout au long de son utilisation d'assurer un maintien de l'intégralité de la(des) couche(s) de mousse de melamine.
Avantageusement, un procédé selon l'invention permet de fabriquer un article dont au moins une des faces libres principales est une face libre absorbante au moins en partie formée par au moins une pièce de matériau absorbant. Cette pièce de matériau absorbant peut constituer une couche de renfort en un matériau absorbant, en mousse de melamine ou non.
Selon un mode préféré, on réalise un article comprenant une couche de mousse de melamine ayant une face principale définissant la face libre récurante de l'article et, superposée à la couche de mousse de melamine et réalisée en un matériau absorbant, une couche de renfort ayant une face principale définissant la face libre absorbante de l'article.
Ainsi, bien que pouvant s'apparenter à un article de type essuie-tout ou lingette, du fait de sa souplesse, de sa faible épaisseur et de son caractère jetable, un article selon l'invention présente une bonne résistance au déchirement et procure avantageusement les avantages fonctionnels d'une éponge bi-face : absorption et capacité de récurage. Un article réalisé selon l'invention permet, de remplacer avantageusement les éponges bi-face classiques de manière au moins sensiblement équivalente, tout en présentant de surcroît une grande souplesse qui facilite son utilisation, et tout en étant jetable, donc plus hygiénique.
Avantageusement et selon une autre variante de réalisation, les faces libres principales opposées d'un article selon l'invention, sont toutes deux récurantes et formées par deux couches distinctes de mousse de melamine entre lesquelles on intercale au moins une couche de renfort.
Avantageusement et selon l'invention, on réalise un article d'épaisseur totale inférieure à 5 mm, préférentiellement de l'ordre de 0,85 à 2 mm.
Avantageusement et selon l'invention, on réalise chaque couche de renfort en un matériau fibreux contenant principalement des fibres choisies parmi : les fibres de cellulose, les fibres textiles naturelles, les fibres textiles synthétiques.
Avantageusement et selon l'invention, on réalise chaque couche de renfort en un matériau choisi parmi : un non-tissé de cellulose, un non- tissé en viscose, un non-tissé en coton perforé, une maille tricot en polyamide, une gaze en coton, une mousse polyuréthanne, un mousse de polyéthylène.
A titre uniquement d'exemples non limitatifs, parmi les matériaux accessibles dans le commerce qui peuvent faire office de couche de renfort absorbant selon l'invention et qu'il suffit simplement d'associer solidairement à la(aux) couche(s) de mousse de melamine pour obtenir un article selon l'invention, on peut citer les feuilles de papier absorbant en fibres de cellulose, les mouchoirs en papier, les chiffons d'époussetage réalisés en ouate de cellulose ou de coton, les morceaux de gaze utilisés dans le domaine médical ou cosmétique...
Il est bien entendu que l'utilisation d'un matériau absorbant, différent d'une mousse de melamine, comme couche de renfort selon l'invention est uniquement une variante de mise en oeuvre d'un procédé selon l'invention. Pour certaines applications, cette variante de mise en oeuvre de l'invention peut être avantageusement envisagée afin d'améliorer la capacité d'absorption des liquides et les performances d'un article selon l'invention. Dans le cas d'un article selon l'invention, destiné par exemple à un récurage à sec ou toute autre tâche où l'absorption des liquides n'est pas un critère important, la présence d'une couche de renfort absorbante n'est pas indispensable. Une couche de matériau quelconque, adaptée de résistance au déchirement supérieure à celle de la couche de mousse de melamine peut convenir (une feuille de papier, de carton, un film en matière plastique,...).
Avantageusement et selon l'invention, on imprègne au moins une partie de l'épaisseur dudit article d'une composition liquide, avant de l'emballer.
Grâce à la stabilité chimique des mousses de melamine et à leur résistance aux solvants et aux produits chimiques (en général conforme à la norme DLN 53428) on peut envisager d'imbiber ledit article avec des compositions liquides de natures et de compositions très variées.
Avantageusement et selon l'invention, on utilise une composition liquide choisie parmi : un détergent, un dissolvant, une composition désinfectante bactériostatique et/ou bactéricide, l'eau, ou un mélange de ceux-ci.
Un article réalisé selon un procédé conforme à l'invention peut être utilisé à des fins diverses, par exemple le nettoyage domestique ou industriel, mais pas uniquement. Un article selon l'invention convient également pour le nettoyage et le soin corporels (à visée cosmétique ou curative), par exemple en guise d'épongé de bain, de tampon démaquillant, de gomme ou lingette destinée à éliminer les peaux mortes, de coton ou pansement désinfectant... Aussi, dans cette perspective d'application, on imprègne avantageusement au moins une partie de son épaisseur d'une composition liquide choisie parmi : une solution hydratante, un savon, un déodorant, un parfum, une composition démaquillante, un émoUient, un onguent, un antiseptique, l'eau, l'eau oxygénée, ou un mélange de ceux-ci.
En variante, on incorpore dans au moins une partie de. l'épaisseur dudit article une composition solide apte à se solubiliser en présence d'un liquide -notamment l'eau- de façon à pouvoir libérer un agent actif. Avantageusement, en vue de préserver les caractéristiques fonctionnelles et structurelles d'un article obtenu selon l'invention, et plus particulièrement les caractéristiques fonctionnelles de la composition liquide ou solide, au moins pendant une période de conservation de durée adéquate, on conditionne ledit article sous emballage étanche, individuel ou collectif.
Avantageusement et selon l'invention, lorsqu'on réalise une imprégnation dudit article avec une composition liquide telle que précédemment définie, on utilise un emballage compatible avec cette imprégnation.
Avantageusement et selon l'invention, on contrecolle les différentes couches dudit article deux à deux au moyen d'un film adhésif thermoactivable intermédiaire.
L'utilisation d'un film thermoactivable à titre de moyen adapté pour permettre la cohésion des différentes couches constitutives d'un article selon l'invention n'est présentée ici qu'en tant que variante de réalisation. Elle ne limite donc en rien la portée de l'invention, notamment à un collage indirect de ces différentes couches. Le choix des procédés, et notamment la composition adhésive, permettant la cohésion de ces couches, est généralement apprécié en fonction de la nature de la couche de renfort.
Dans certains cas, aucune composition adhésive n'est nécessaire, par exemple lorsque la couche de renfort présente, par elle-même, un pouvoir de cohésion avec la mousse de melamine. Tel est le cas, par exemple, lorsqu'on réalise la couche de renfort par impression ou pulvérisation, directement sur une des faces d'une couche de mousse de melamine, d'une composition aqueuse adaptée pour former en séchant un film qui se trouve ainsi directement collé à la mousse de melamine.
L'invention s'étend à un article obtenu par un procédé selon l'invention. Ledit article comprend au moins une pièce de mousse de melamine en forme de feuille d'épaisseur suffisamment faible pour être souple et non élastique en flexion. Avantageusement et selon l'invention, ledit article se caractérise :
- en ce que l'une au moins des faces libres principales est une face libre récurante, au moins pour partie formée par au moins une pièce de mousse de melamine,
- en ce qu'il comprend au moins une couche, dite couche de renfort, associée à chaque pièce de mousse de melamine à l'opposé de la partie de la face libre récurante formée par cette pièce.
Avantageusement et selon l'invention, au moins une des pièces de mousse de mélanine est d'épaisseur inférieure ou égale à 1 mm, préférentiellement de l'ordre de 0,8 mm.
Avantageusement, l'article selon l'invention comprend une couche de mousse de melamine ayant une face principale définissant une face libre récurante de l'article et, superposée à la couche de mousse de melamine, une couche de renfort ayant une face principale définissant l'autre face libre de l'article. Un article selon l'invention peut ainsi être de réalisation très simple et consister simplement en la superposition d'une couche de mousse de melamine et d'une couche de renfort en un matériau adapté. Un tel article selon l'invention présente donc une face libre principale formée par la couche souple non élastique en flexion de mousse de melamine et une autre face libre principale formée par la couche de renfort également souple non élastique en flexion.
Avantageusement et selon l'invention, au moins une des faces libres principales de l'article est une face libre absorbante au moins en partie formée par au moins une pièce de matériau absorbant. Cette pièce de matériau absorbant peut être la couche de renfort, elle-même, ou bien encore la
(les) pièce(s) ou la (les) couche(s) de mousse de melamine.
Avantageusement, une couche de renfort selon l'invention est réalisée en un matériau absorbant, distinct d'une mousse de melamine, adapté pour présenter une résistance au déchirement supérieure à celle de la mousse de melamine. Ainsi, bien que pouvant s'apparenter à un article de type essuie-tout ou lingette, du fait de sa faible épaisseur, de sa souplesse, de son absence d'élasticité en flexion et de son caractère jetable, un article selon l'invention présente une bonne cohésion, une bonne résistance au déchirement et procure avantageusement les avantages fonctionnels d'une éponge bi-face : absorption et capacité de récurage. Il présente en particulier des propriétés de récurage bien
supérieures aux lingettes connues. Un article selon l'invention peut donc remplacer une éponge bi-face classique de manière au moins sensiblement équivalente. Un article selon l'invention présente de surcroît, comme une lingette, une souplesse et une absence d'élasticité en flexion qui facilitent son utilisation. De plus, il est jetable, et donc plus hygiénique qu'une éponge bi-face.
Avantageusement et selon une autre variante de l'invention, les faces libres principales opposées d'un article selon l'invention sont toutes deux récurantes et sont ainsi formées par deux couches distinctes de mousse de melamine entre lesquelles est intercalée au moins une couche de renfort. . Avantageusement, un article selon l'invention présente une épaisseur inférieure à 5 mm, préférentiellement de l'ordre 0,85 à 2 mm, c'est-à- dire bien inférieure à une celle d'une éponge classique.
Avantageusement et selon l'invention, chaque couche de renfort est réalisée en un matériau fibreux contenant principalement des fibres choisies parmi : les fibres de cellulose, les fibres textiles naturelles, les fibres textiles synthétiques.
Avantageusement et selon l'invention, chaque couche de renfort peut être aussi réalisée en un matériau choisi parmi : un non-tissé de cellulose, un non-tissé en viscose, un non-tissé en coton perforé, une maille tricot en polyamide, une gaze en coton, une mousse polyuréthanne, une mousse poryéthylène.
Avantageusement, au moins une partie de l'épaisseur d'un article selon l'invention peut être imprégnée d'une composition liquide, avant son emballage (en vue de son stockage, son transport et sa commercialisation). Avantageusement et selon l'invention, la composition liquide est choisie parmi : un détergent, un dissolvant, une composition désinfectante bactériostatique et/ou bactéricide, l'eau, ou un mélange de ceux-ci.
Avantageusement et en variante, au moins une partie de l'épaisseur d'un article selon l'invention est imprégnée d'une composition liquide choisie parmi : une solution hydratante, un savon, un déodorant, un parfum, une
composition démaquillante, un émoUient, un onguent, un antiseptique, l'eau, l'eau oxygénée, ou un mélange de ceux-ci.
Au lieu d'être imbibé d'une composition liquide, un article selon l'invention peut aussi avantageusement incorporer, dans au moins une partie de son épaisseur, une composition solide destinée à se solubiliser en présence d'un liquide -notamment l'eau- de façon à pouvoir libérer un agent actif.
Avantageusement, un article selon l'invention est conditionné afin de préserver ses caractéristiques fonctionnelles, et plus particulièrement celles de la composition liquide ou solide, au moins pendant une période de conservation de durée adéquate.
Avantageusement, un article selon l'invention est conditionné sous emballage étanche, individuel (poche fermée par exemple) ou collectif (boîte fermée distributrice) . Lorsqu'un article conforme à l'invention, est imprégné d'une composition liquide telle que précédemment définie, l'emballage choisi est compatible avec cette imprégnation.
Avantageusement et selon l'invention, les différentes couches et/ou pièces d'un article selon l'invention peuvent être contrecollées au moyen d'un film adhésif thermoactivable intermédiaire.
L'invention concerne également un procédé de fabrication d'un article comprenant au moins une pièce de mousse de melamine ainsi qu'un article obtenu par ce procédé, pouvant être destiné à des applications multiples, et plus particulièrement le nettoyage et/ou l'entretien de surfaces, caractérisés, en combinaison, par tout ou partie des caractéristiques ci-dessus ou ci-après.
D'autres buts, caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à la lecture des exemples suivants qui se réfèrent aux figures annexées, dans lesquelles :
- la figure 1 représente une vue générale d'un article . absorbant et récurant selon l'invention,
- les figures 2 et 3 représentent des vues partielles en coupe de deux variantes de réalisation d'un article absorbant et récurant conforme à la
figure 1 ; la figure 2 représente ainsi une première variante d'article selon l'invention dont une seule face libre principale est réalisée en mousse de melamine, et la figure 3 représente une deuxième variante et pour laquelle les deux faces libres principales sont en mousse de melamine, - la figure 4 illustre l'utilisation multiple d'un article selon . l'invention,
- la figure 5 est une représentation schématique d'une dérouleuse permettant de mettre en oeuvre un procédé selon l'invention.
A la figure 1 est représenté un article 1 bi-couche selon l'invention, qui par sa faible épaisseur, avantageusement inférieure à 5 mm -notamment de l'ordre du millimètre-, et sa souplesse, s'apparente à un article de nettoyage jetable de type chiffon, essuie-tout ou lingette.
Comme représenté à la figure 4, un tel article, très souple et non élastique en flexion, permet une bonne prise en main et une manipulation agréable. Par son pouvoir récurant, sa capacité à absorber les liquides et une bonne résistance au déchirement, il est adapté à de nombreuses opérations de nettoyage (nettoyage humide ou non humide) de surfaces 5 et remplit avantageusement les fonctions d'une éponge bi-face classique.
Comme représenté à la figure 4, cet article 1 permet des opérations de nettoyage de moindre effort comme l'époussetage, le nettoyage de salissures solides non incrustées sur la surface 5, l'épongeage d'un liquide 6... Il autorise également des opérations intensives de récurage de la surface 5, même si celle-ci présente une certaine rugosité. Ce récurage, qui se fait par un simple frottage, peut faire appel au pouvoir abrasif seul de l'article 1, ou faire intervenir d'autres produits ménagers afin de faciliter cette opération.
Selon une première variante de réalisation de l'invention, un article 1 présente, une couche unique de mousse de melamine 2. Représentée à la figure 2 en partie basse, celle-ci présente une surface principale au moins sensiblement égale à celles des faces principales libres de l'article 1. En d'autres termes la face principale libre et récurante, 3 de la couche unique de mousse de
melamine 2 forme à elle seule la face libre récurante de l'article 1, adaptée pour pouvoir être appliquée sur une surface 5 à traiter -notamment à nettoyer- et pour y exercer un effet de récurage lorsqu'on la frotte contre cette surface 5.
Cette couche de mousse de melamine 2 présente une épaisseur inférieure au millimètre, par exemple de l'ordre de 0,8 mm.
La couche de mousse melamine 2 est obtenue par déroulage d'un bloc initial de mousse de melamine au moyen d'une dérouleuse, par exemple, un des modèles commercialisés par la société FECICBN-KIRFEL, Allemagne.
A titre de produit de départ convenant à la mise en oeuvre d'un procédé selon l'invention, on peut citer le BASOTECT® fabriqué et commercialisé par la société BASF, Allemagne. Le BASOTECT® est généralement vendu par cette société sous la forme d'un bloc de dimensions 2500 x 1250 x 500 mm, mais peut l'être également avec des dimensions spéciales sur demande. La figure 5 donne un aperçu schématique du fonctionnement générale d'une dérouleuse classique.
Schématiquement, une dérouleuse est constituée d'un arbre supérieur 10 et d'un arbre inférieur 20 cylindriques, disposés parallèlement l'un par rapport à l'autre, et entraînés . séparément en rotation par deux moteurs à fonctionnement synchrone. L'arbre supérieur 10, monté coulissant par ses extrémités sur une paire de rails de guidage 1 la et 1 lb, est entraîné en translation le long desdites rails lia et 11b par la rotation même de l'arbre supérieur 10 autour de son axe. Cette rotation entraîne le rapprochement progressif de l'axe de l'arbre supérieur 10 du tranchant de la lame allongée 30 fixe, placée en contrebas de l'arbre supérieur 10 et sensiblement dans le plan horizontal défini par l'axe de l'arbre inférieur 20. La lame allongée 30, de tranchant s'étendant sur au moins une partie de la longueur de l'arbre supérieur 10, permet un découpe tangentielle, en ruban, d'une pièce cylindrique de révolution de mousse de melamine 40 montée sur l'arbre supérieur 10. Le ruban de mousse découpée s'enroule alors autour de l'arbre inférieur 20, au fur et à mesure de la découpe.
Le réglage et l'ajustage des conditions de coupe, en fonction de l'épaisseur de ruban souhaitée et la nature du matériau travaillé, entre dans le domaine de compétence de l'homme du métier familiarisé avec le fonctionnement des dérouleuses. Lorsque le bloc de mousse de melamine est sous une forme initiale parallélépipédique, il est monté sur l'arbre supérieur 10 de la dérouleuse et est progressivement débité jusqu'à obtenir un cylindre de révolution 30. Ce n'est qu'ensuite qu'on pourra en tirer une extrémité de ruban que l'on fixera à l'arbre inférieur 20. A partir des rubans de mousse ainsi obtenus, on tire des feuilles aux formats souhaités. Ces dernières sont contrecollées sur des feuilles adaptées pour faire' office de couches de renfort 4, de surface principale conjuguée à celle des feuilles de melamine et de résistance au déchirement supérieure à celle de ces dernières. En guise de couche de renfort 4, on peut utiliser un papier absorbant, par exemple un mouchoir en papier, un essuie-tout, ou une toile en fibre de coton, par exemple un chiffon d'époussetage... De telles associations permettent l'obtention d'un article fin et souple, avec une grande résistance au déchirement, permettant une bonne prise en main et présentant une grande facilité d'utilisation. D'autres matériaux, absorbants ou non, peuvent également être utilisés et sont choisis en fonction de la capacité d'absorption des liquides et également en fonction de la résistance mécanique souhaitée pour le produit final.
Le contrecollage peut être effectué de manière indirecte très simplement à l'aide de divers types d'adhésif. Par exemple, un contrecollage par pression à chaud est particulièrement apprécié. Pour ce faire, un film de matière adhésive thermoactivable, n'apparaissant pas à la figure 2, est intercalé entre les deux couches constitutives 2 et 4 de l'article 1 et une pression à chaud exercée en regard des zones de contact permet de solidariser l'ensemble.
D'autres modes de réalisation permettent d'aboutir à la fabrication de l'article 1. Par exemple, on peut réaliser, dans un premier temps,
une structure bi-couche : couche de mousse de melamine et couche de renfort, naturellement cohésives ou contrecollées, de grande surface (de dimensions bien supérieures à 250 x 250 mm) et dont l'épaisseur de la couche de melamine est inférieure ou égale au millimètre. A partir de cette structure bi-couche, des articles 1 aux dimensions souhaitées sont dégagés par une découpe finale.
De manière non limitative, il est proposé une deuxième gamme d'articles 1 conforme à l'invention. Un article 1, comme représenté à la figure 3, comprend deux couches de mousse de melamine 2', exposant vers l'extérieur deux faces libres récurantes 3'. Ces deux couches de mousse de melamine 2' sont maintenues solidaires par une couche de renfort 4'. Cette couche de renfort 4' contrecollée aux deux couches de mousse de melamine 3', assure à toutes deux une meilleure résistance au déchirement. Réalisée en matériau absorbant, la couche de renfort 4' peut également améliorer la capacité d'absorption de l'ensemble. Les deux gammes d'articles présentées précédemment conviennent parfaitement à un nettoyage non humide d'une surface solide ou un nettoyage de celle-ci avec une légère humidification.
Dans le cas d'un nettoyage nécessitant l'emploi d'une charge liquide élevée (nettoyage des sols, de la vaisselle...), on préférera utiliser un article 1 comprenant à titre de couche de renfort 4 ou 4', un matériau présentant une tolérance élevée à l'eau, par exemple un tissé ou un non-tissé en fibres de coton, ou encore une gaze (plutôt qu'un non-tissé en fibre de cellulose).
L'article 1 peut avantageusement renfermer une composition liquide, notamment une composition nettoyante (un détergent, un désinfectant, un dégraissant,...). Cet article 1 correspond alors, dans ce cas, à une lingette prête à l'emploi, mais s'en distingue considérablement par son efficacité de fonctionnement. En effet, il combine avantageusement l'action d'une lingette classique jetable avec l'effet récurant de la mousse de melamine abrasive.
Dans la fabrication de ces lingettes, l'imbibition peut se faire aussi bien au niveau de la couche de mousse de melamine 2 ou 2', qu'au
niveau de la couche de renfort 4 ou 4', lorsque celle-ci présente une porosité adéquate.
L'imbibition de l'article 1 peut s'effectuer aussi bien avant qu'après l'étape de contrecollage des différentes couches. Toutefois, dans le cas d'un contrecollage par pression à chaud, on préfère une imbibition postérieure à cette étape, la chaleur risquant de produire une éventuelle évaporation de la composition liquide et/ou une éventuelle détérioration de ses propriétés, notamment chimiques.
Dans un but comparable, on peut envisager de réaliser un article 1 renfermant des particules solides adaptées pour libérer après dissolution au contact d'un liquide, notamment de l'eau, un agent actif. Ces particules solides peuvent être un détergent sous forme de poudre ou des microcapsules à paroi hydrolysable renfermant l'agent actif. De manière simple, un article 1 peut présenter ces particules à l'interface entre couche de mousse de melamine 3 ou 3' et couche de renfort 4 ou 4'.