EP0783608A1 - Procede et dispositif de fabrication de produits textiles a partir de fibres et/ou de filaments, et produits obtenus - Google Patents

Description

PROCEDE ET DISPOSITIF DE FABRICATION DE PRODUITS TEXTILES A PARTIR DE FIBRES ET/OU DE FILAMENTS, ET PRODUITS

OBTENUS.

Objet de l'invention.

La présente invention est relative à un procédé perfectionné de fabrication de produits textiles directement à partir de fibres et/ou filaments.

L'invention concerne également un dispositif permettant la mise en oeuvre du procédé et s'étend aux produits résultant du procédé et/ou obtenus par ledit dispositif. Résumé de l'état de la technique.

Par le brevet européen EP-A-0479880 délivré au nom de la demanderesse, une nouvelle technique appelée technique de "verticalisation" a été proposée pour fabriquer des produits textiles, et plus particulièrement des revêtements de sols et de murs de type moquette, directement à partir de fibres et/ou de filaments, circulant sous forme d'un voile. La technique consiste à faire subir aux fibres et/ou filaments un bouclage transversal accompagné d'un étirage, et à accumuler ces fibres et/ou filaments sous forme d'un pseudo-fil dans lequel les fibres et/ou filaments sont parallélisés. Le pseudo-fil est un fil non torsadé et ondulé. Dans ce document, on décrit que le bouclage transversal accompagné d'étirage est réalisé pour chaque fibre ou filament individuel à l'aide d'éléments boudeurs rotatifs ou disques espacés et disposés sur un axe transversal par rapport à l'avance du voile, entre lesquels sont disposés des doigts boudeurs. En principe, chaque fibre et/ou filament est impliqué dans au moins un bouclage, de manière à constituer le pseudo-fil obtenu par l'accumulation des fibres et/ou filaments élémentaires bien parallélisés. Cette accumulation sous forme de pseudo-fil s'effectue directement dans le chas des aiguilles selon les diverses formes d'exécution représentées dans le brevet.

Le principal inconvénient d'une telle disposition est que les aiguilles doivent être alors disposées juste dans le prolongement des doigts boudeurs, c'est-à-dire entre les disques boudeurs. Etant donné que les aiguilles sont des éléments appelés consommables, c'est-à-dire qu'ils doivent être remplacés régulièrement du fait de leur usure, leur disposition particulière qui est entre les disques rend les procédures de remplacement peu aisées.

En outre, cette configuration rend le dessin des aiguilles assez inhabituel. En effet, les tolérances et les longueurs qu'elles doivent présenter sont inusitées, et rendent de ce fait la production de telles aiguilles particulièrement onéreuse.

Il est également décrit à titre subsidiaire dans ce document que les boucles se présentant sous forme de pseudo-fil peuvent être solidarisées par diverses manières, et entre autres à un support. II est également décrit un produit fini où les boucles peuvent être organisées sous forme de rangées de mailles, mais on n'y décrit pas les moyens d'arriver à un tel produit.

Actuellement on peut diviser essentiellement en deux grandes familles les diverses techniques classiques de maillage: d'une part les techniques dites à "maille cueillie", et d'autre part les techniques dites de "couture- tricotage" .

Dans la première grande famille, on peut citer les tricoteuses de type rectiligne où un fil est distribué progressivement et donc successivement à chacune des aiguilles par un dispositif appelé "guide-fil". Les aiguilles glissent ensuite successivement dans une fronture fixe grâce à l'action d'une came qui est elle-même entraînée avec le guide- fil par un chariot animé d'un mouvement de va-et-vient sur toute la largeur du métier.

On peut appliquer le même principe de formation d'un produit maillé à une machine tricoteuse circulaire où les aiguilles sont montées selon les génératrices d'un cylindre et se déplacent successivement selon une rotation uniforme dans un sens. Ceci permet éventuellement de placer plusieurs cames fixes et de multiplier ainsi la productivité du métier. Ces métiers sont particulièrement bien adaptés à la réalisation de "tissu maillé" au mètre mais ne permettent pas la réalisation d'articles façonnés. Un dernier type de machine dans cette première famille est constitué par les métiers Cotton. Sur ce type de machines, le fil n'est pas distribué directement aux aiguilles mais est progressivement distribué à des organes auxiliaires qui permettent de créer une ondulation dans le fil. Les ondulations qui formeront ultérieurement les mailles sont ensuite cueillies simultanément par les aiguilles qui sont fixées à une fronture rectiligne mobile. Ces métiers à tricoter sont essentiellement destinés à la fabrication de panneaux façonnés pour l'habillement. Néanmoins la productivité de tels métiers n'est par très élevée.

On peut mettre en évidence que toutes les techniques faisant partie de la grande famille du tricotage à "maille cueillie" utilisent un fil qui doit posséder une résistance dynamométrique bien définie. D'autre part, dans tous les cas, ce fil doit être distribué progressivement soit directement aux aiguilles soit à des organes intermédiaires ce qui diminue fortement la productivité. Enfin, dans le cas de la réalisation d'articles façonnés cette productivité est encore diminuée. La seconde grande famille qui est constituée par les techniques appelées de "couture-tricotage" qui fait appel à des nappes de fibres ou voiles comme produit de départ et qui sont directement traités en vue d'obtenir un produit maillé. Pour utiliser ces procédés, il est nécessaire que le produit de départ servant à alimenter les machines de tricotage soit constitué par un ensemble fibreux qui se présente sous la forme soit d'une nappe de fibres obtenue par nappage ou matelassage d'un voile élémentaire, soit sous la forme d'un voile plissé dans le sens de l'avance.

Dans le premier cas, des aiguilles maillantes qui agissent un peu comme des aiguilles d'une aiguilleteuse viennent prélever des fibres de la nappe pour les organiser sous forme de chaînettes. Les dispositifs utilisant ce procédé sont connus sous le nom de "Malivlies" ou "Arachne" .

Dans le second cas, pour la réalisation de produits maillés à partir d'un voile plissé il convient de se référer aux brevets DE-A-4235858 ou GB-A-2268137 plus particulièrement. De manière générale, il convient de noter que les produits obtenus par les techniques appartenant à la grande famille du "couture-tricotage" bien qu'ils présentent un aspect assez proche des jerseys classiques obtenus à partir de fils, ne peuvent en aucune façon être assimilés à ceux-ci pour ce qui concerne les caractéristiques telles que l'élasticité, le drapé, le touché, ou la lavabilité et plus particulièrement pour tout ce qui concerne les caractéristiques nécessaires à un usage vestimentaire. En effet, dans le cas de produits fabriqués par les procédés susmentionnés, on observe que les mauvaises caractéristiques de comportement sont dues principalement au fait qu'une même fibre ne participe qu'à un petit nombre de mailles (procédé de type "Malivlies") ou bien qu'elle se trouve prise en accordéon à l'intérieur d'une même maille (selon le procédé utilisant le plissage d'un voile) ce qui d'une manière générale permet un allongement mais n'offre aucune élasticité au produit.

D'autre part, on observe que les divers procédés utilisant une masse fibreuse au départ ne permettent pas des sophistications qui sont autorisées par les procédés classiques utilisant un fil telles que la réalisation de côtes, les liages complexes (torsades,...) ou encore la création de motifs générés par placement d'aiguilles.

D'autre part, on observe que ces divers procédés n'autorisent que l'utilisation d'aiguilles spécifiques munies d'une pointe qui permettent de traverser la nappe fibreuse, ce qui est un inconvénient majeur dans le cas de jauge fine et est une source de fragilité pour les aiguilles.

On constate que les produits obtenus par les techniques dites de couture-tricotage sont surtout destinés à être utilisés pour des applications "non-tissés" après consolidation chimique par exemple dans le domaine des revêtements ou dans les domaine des panneaux techniques. Buts de l'invention.

La présente invention vise principalement à proposer un procédé et un dispositif de fabrication de produits textiles directement à partir de fibres et/ou de filaments tels que décrits dans la brevet EP-A-0479880, qui permettent de dissocier les étapes de formation d'un pseudo- fil et les étapes de réalisation du produit lui-même, soit sous forme de revêtement de sol, soit sous forme de produit maillé.

La présente invention vise en particulier à résoudre le problème de la réalisation des aiguilles non standard. Un autre aspect de la présente invention vise à proposer un procédé et un dispositif qui permettent de proposer de fabriquer des produits textiles sous forme maillée en supprimant l'étape de filature, c'est-à-dire en permettant la création directe d'un fil "filé" (tordu, guipé ou collé) qui est nécessaire aux techniques conventionnelles de maillage (techniques à maille cueillie) tout en préservant les caractéristiques propres des produits maillés, qui sont l'élasticité, le drapé, la lavabilité, ... .

A titre complémentaire, la présente invention vise à proposer de pouvoir utiliser directement des fibres et/ou filaments, y compris des fibres et/ou filaments particulièrement difficilement filables pour réaliser des produits maillés.

La présente invention vise également à atteindre la création de produits maillés où les mailles sont obtenues avec un "fil" présentant des titres encore plus fins que ceux obtenus par des techniques de filature conventionnelles.

La présente invention vise également à atteindre une meilleure gestion de la couleur et plus particulièrement à permettre la teinture directement sur les fibres sans passer par l'étape de teinture du fil juste après l'étape de la filature.

D'autres avantages et particularités de la présente invention seront décrits dans ce qui suit. Principaux éléments caractéristiques de la présente invention.

La présente invention se rapporte à un procédé de fabrication de produits textiles à partir de fibres et/ou filaments circulant sous forme d'un voile, dans lequel on fait subir aux fibres et/ou filaments individuels un bouclage transversal accompagné d'un étirage, et on accumule ces fibres et/ou filaments sous forme d'au moins un pseudo-fil ondulé d'une certaine longueur dans lequel les fibres et/ou filaments sont bien parallélisés. Selon la présente invention, on accumule ces fibres et/ou filaments contre ou dans des éléments de cueillage et de transfert, ces éléments de cueillage et de transfert vont ensuite transférer le pseudo-fil sur toute sa longueur, de préférence de manière simultanée, vers des aiguilles.

Selon une première forme d'exécution, ces aiguilles peuvent être des aiguilles à touffeter en vue de réaliser un produit tel qu'un revêtement de sol et/ou de mur.

Selon une autre forme d'exécution, les aiguilles peuvent être des aiguilles maillantes qui permettent la création d'une rangée supplémentaire de mailles d'un produit maillé.

La présente invention permet que les aiguilles effectuent des mouvements de faible amplitude tandis que le transfert est réalisé par des éléments de cueillage et de transfert indépendants qui effectuent, si nécessaire, un mouvement d'une amplitude plus importante.

Il convient de noter que ces éléments de cueillage et de transfert peuvent être dimensionnés au minimum du fait qu'ils ne doivent plus assumer de fonction autre que le transfert du pseudo-fil. La présente invention se rapporte également au dispositif pour la mise en oeuvre du procédé selon l'invention, et qui comprend des éléments boudeurs rotatifs espacés et disposés sur un axe transversal par rapport à l'avance du voile et entre lesquels sont disposés des doigts boudeurs. Dans le prolongement de chaque doigt boudeur est prévue une platine de cueillage et de transfert sur laquelle viennent buter les fibres et/ou filaments destinés à former le pseudo-fil. Lorsque ce pseudo-fil est créé, lesdites platines de cueillage et de transfert effectuent ensuite le transfert dudit pseudo-fil jusqu'à des aiguilles.

Selon une première forme d'exécution, les aiguilles peuvent être des aiguilles à touffeter destinées à solidariser le pseudo-fil à un support en vue de la réalisation d'un revêtement de sol et/ou de mur, par exemple. Selon une autre forme d'exécution, les aiguilles sont des aiguilles maillantes, qui sont destinées à utiliser le pseudo-fil en vue de la création d'une rangée supplémentaire de mailles.

Selon une autre forme d'exécution de la présente invention, les aiguilles maillantes se présentent sous forme de deux séries. Dans ce cas, une première série d'aiguilles maillantes réceptionnent le fil créé et effectuent la création d'une rangée supplémentaire de mailles; ensuite cette première série d'aiguilles maillantes transfèrent le même fil vers une seconde série d'aiguilles maillantes qui effectuent à leur tour la création d'une rangée de mailles. Ceci permet d'obtenir la création d'un produit maillé se présentant sous forme de côtes.

Selon une autre forme d'exécution, dans le cas où l'on désire créer des produits maillés bouclés ou vanisés, il est envisageable de créer simultanément plusieurs pseudo- fils par accumulation contre des éléments de cueillage et de transfert indépendants. On transfère ensuite à tour de rôle chacun des pseudo-fils créés vers des aiguilles maillantes qui les réceptionnent successivement et effectuent successivement la création d'une rangée supplémentaire de mailles.

La présente invention se rapporte également aux produits textiles se présentant sous forme maillée obtenus par le procédé et le dispositif décrits précédemment. Ces produits textiles sont essentiellement caractérisés par le fait qu'ils présentent un réseau de fibres et/ou filaments interférents qui s'étend dans les deux directions et qui rend le produit difficilement démaillàble. De préférence, le taux de fibres et/ou filaments est compris entre 2 et 25%. D'autre part, on observe que le produit maillé est parfaitement équilibré, de telle sorte qu'il ne présente aucune tendance à vriller.

La présente invention se rapporte également à l'utilisation du procédé ou du dispositif selon la présente invention pour la création de produits maillés de type jersey, de type côtes, structurés, molletonnés, vanissés ou encore jacquard.

Une autre utilisation consisterait à créer des produits maillés façonnés, c'est-à-dire directement en forme. Brève description des figures. La figure 1 représente une vue schématique en perspective d'un dispositif selon la présente invention, destiné à créer un produit touffeté. La figure 2 représente une vue en coupe latérale du dispositif représenté à la figure 1. La figure 3 représente une vue schématique en perspective d'un dispositif selon la présente invention, destiné à créer un produit maillé qui se présente sous forme de jersey. La figure 4 représente une vue en coupe latérale du dispositif représenté à la figure 3.

Les figures 5a à 5c représentent le comportement théorique d'une fibre à travers l'étape particulière du bouclage pour un dispositif selon la présente invention. Les figures 6a à 6f représentent une vue synoptique des différentes étapes du procédé selon l'invention qui permet la formation d'un produit maillé jersey.

La figure 7 représente une vue schématique d'un produit maillé jersey obtenu selon le procédé décrit aux figures 6a à 6f.

La figure 8 représente une vue schématique des différents éléments constitutifs d'un dispositif selon la présente invention où l'on a présenté les paramètres utilisés dans le cas de la réalisation d'un produit maillé. La figure 9 représente une vue en coupe latérale d'un dispositif selon la présente invention destiné à créer un produit maillé qui se présente sous forme de côtes. Les figures 10a à lOf représentent une vue synoptique des différentes étapes du procédé selon l'invention permettant la formation du produit maillé sous forme de côtes. La figure 11 représente une vue schématique d'un produit maillé sous forme de côtes obtenu selon le procédé décrit dans les figures 10a à lOf.

La figure 12 représente une vue en coupe latérale d'un dispositif selon la présente invention destiné à la création d'un produit maillé molletonné ou vanisé. La figure 13 représente une vue schématique d'un produit maillé où apparaît une fibre interférente. La figure 14 représente une vue en perspective d'un dispositif selon la présente invention destiné à créer un produit maillé façonné. Description détaillée de plusieurs formes d'exécution de la présente invention.

Les dispositifs tels que décrits aux figures 1 à 4 sont des dispositifs qui viendraient se "greffer" sur une ligne de préparation d'un pseudo-fil par la technique de verticalisation décrite par le brevet européen EP-A-0479880. Ceci signifie que toute la préparation du voile en vue d'obtenir un pseudo-fil, c'est-à-dire l'ouvraison, le cardage, le nappage et l'orientation préalable des fibres, sera essentiellement effectuée selon les modalités décrites dans ce brevet européen.

Eventuellement, on pourrait également adapter les perfectionnement prévus à ce dispositif de verticalisation tel que décrit dans la demande de brevet EP-95870093.2.

En pratique, pour obtenir ledit pseudo-fil, on réalise un bouclage transversal accompagné d'un étirage pour chaque fibre et/ou filament individuel par l'interpénétration de pièces métalliques de manière à donner une forme ondulée à chaque fibre et/ou filament. Les fibres élémentaires bouclées sont ensuite accumulées, par compression dans le sens de l'avance, afin de constituer une rangée transversale de boucles. Cette accumulation permet d'obtenir une très bonne parallélisation des fibres. A ce stade, on a donc constitué, à la torsion près, un fil se présentant sous forme ondulée d'une grosseur ou titre désiré.

Il est préférable que la densité, et plus précisément le poids par unité de surface du voile de fibres et/ou de filaments, soit faible, et de préférence comprise entre 15 et 50 g/m², afin d'optimiser cette étape de création d'un fil ondulé.

Il convient que la majorité des éléments constitutifs du voile, c'est-à-dire les fibres et/ou filaments, présentent un angle d'orientation par rapport à la direction d'avance du voile compris entre 15 et 45 degrés, et de préférence entre 20 et 35 degrés.

Les figures 1 et 3 représentent chacune une vue schématique en perspective de deux formes d'exécution d'un dispositif selon la présente invention, dans lesquelles on a représenté chaque fois une série d'ensembles d'éléments, qui sont multipliés sur toute la largeur des dispositifs correspondants (appelée également largeur de travail) , tandis que les figures 2 et 4 représentent une vue en coupe transversale où apparaît chaque fois un seul ensemble d'éléments.

En effet, si l'on définit J comme la jauge de la machine (c'est-à-dire le nombre d'aiguilles par pouce),on retrouve J fois chacun des éléments représentés aux figures 3 et 4 par pouce.

De manière classique, on a représenté dans ces figures un voile 0, constitué de fibres et/ou de filaments, qui s'avance vers le dispositif afin d'y subir transversalement à la direction d'avance, un bouclage accompagné d'un étirage. A cet effet, les dispositifs comprennent chaque fois un axe commun transversal 1, entraînant une série d'éléments boudeurs 3, de préférence à une vitesse de rotation continue, de telle sorte que la vitesse périphérique des éléments boudeurs 3 soit égale à la vitesse d'entrée du voile 0 constitué de fibres et/ou de filaments.

Ces éléments boudeurs 3 sont généralement des disques boudeurs pourvus sur toute leur périphérie d'une denture 300. Cette denture 300 forme un angle par rapport à la tangente, ce qui permet l'entraînement des fibres et/ou filaments.

Entre chaque élément boudeur 3 est disposé un doigt boudeur 7. L'interpénétration des différents éléments boudeurs 3 avec les doigts boudeurs 7 provoque un bouclage accompagné d'un étirage transversal de la fibre ou du filament de manière individuelle (cette opération de bouclage sera décrite plus en détail ci-dessus a l'aide des figures 5a à 5c) .

Dans le prolongement de chaque doigt boudeur 7 est prévue une platine de cueillage et de transfert 9, sur laquelle viennent buter les fibres et où elles s'accumulent pour former le pseudo-fil ondulé sans torsion mentionné ci- dessus. Ce pseudo-fil n'est pas représenté dans les différentes figures 1 à 4. Les figures 1 et 2 représentent plus particulièrement une première forme d'exécution destinée à la réalisation d'un produit touffeté, et où on a représenté des platines de cueillage et de transfert 9 transmettant le fil ondulé obtenu par l'accumulation des fibres et/ou filaments bien parallélisés jusqu'à des aiguilles à touffeter 11.

Il convient de noter que la disposition des aiguilles à touffeter est, selon la forme d'exécution décrite aux figures 1 et 2, un peu particulière, et plus précisément ces aiguilles sont disposées de manière horizontale, tandis que le support dans lequel les aiguilles vont disposer le pseudo-fil sous forme de boucles s'avance verticalement vers le haut vers ces aiguilles à touffeter. Les figures 1 et 2 présentent, outre les différents éléments mentionnés ci- dessus, une série d'enclumes 2 sur laquelle se déplace le support destiné à réaliser le revêtement de sol. Ces enclumes servent d'éléments de réaction à la pénétration des aiguilles 11 dans le support. En outre, de manière classique, sont prévus des crochets 4 qui maintiennent les différentes boucles réalisées à l'aide du pseudo-fil ainsi que des couteaux 6 utilisés dans le cas où l'on désire réaliser un revêtement sous forme de tuft coupé.

Selon l'autre forme d'exécution représentée aux figures 3 et 4, qui représentent plus particulièrement un dispositif destiné à la réalisation d'un produit maillé, les platines de cueillage et de transfert 9 permettent le transfert du pseudo-fil obtenu également par l'accumulation des fibres et/ou filaments bien parallélisés jusqu'à des aiguilles maillantes 21, qui assurent elles-mêmes la formation d'une rangée supplémentaire de mailles. II convient de noter que dans les différentes formes d'exécution représentées aux figures 1 à 4, le transfert du pseudo-fil s'effectue simultanément sur toute sa longueur qui correspond en général à la largeur de travail, à l'aide de platines de cueillage et de transfert, qui effectuent exactement le même mouvement de préférence de manière simultanée. De même, les aiguilles à touffeter 11 ou maillantes 21 sont toutes montées sur une seule fronture mobile 15 ou 25 effectuant également et de manière simultanée le même mouvement pour réceptionner le pseudo-fil et pour créer soit une rangée supplémentaire de boucles dans un support de revêtement de sol (voir figures 1 et 2) , soit une rangée supplémentaire de mailles (voir figures 3 et 4) .

En se référant aux figures 5a à 5c, on met en évidence la relation qui existe entre l'orientation préalable des fibres dans le voile et la qualité du pseudo-fil obtenu. Plus précisément, aux figures 5a à 5c, on a représenté de manière schématique le comportement théorique d'une fibre à travers le dispositif de bouclage et de formation du pseudo-fil dans lesquelles on a: - l'axe EE' qui représente l'axe transversal d'entrée dans le dispositif (pénétration des disques dans les doigts)

- l'axe SS' qui représente l'axe transversal de sortie ou d'implantation des platines - les segments tels BB' représentent les doigts boudeurs espacés de la distance correspondant à la jauge J, soit L = 25.4 mm/J. Les disques qui permettent l'avance des fibres ne sont pas représentés.

A la figure 5a, on observe que la fibre F0 F3 est déjà engagée dans le dispositif. Sa tête F0 vient de rencontrer une platine sur l'axe SS' et s'est donc bloquée. Les points FI, F2, et F3 de la fibre coïncident respectivement avec les points Al, A2 et A3 des doigts boudeurs. A la figure 5b, on observe que les disques ont provoqué l'avance de la fibre (c'est-à-dire son déplacement selon XX'). Pendant cette opération, FI a glissé le long du doigt boudeur Bl B'1, a rencontré l'axe SS' et s'est bloqué à son tour. On a ainsi réalisé une ondulation de la fibre entre F0 et FI.

A la figure 5c, on observe que F2 a atteint à son tour l'axe SS' et s'arrête. Le bouclage de la fibre entre B0, Bl et Bl, B2 est terminé. La rotation du disque se poursuivant entraînera la formation de boucles sur toute la longueur de la fibre selon la même logique. C'est l'accumulation de telles fibres ondulées individuellement qui reconstituera un fil du titre souhaité. On comprend que toutes les fibres ondulant de la même façon se retrouvent parfaitement parallélisées dans le fil ainsi constitué. Si l'on définit LFA comme la longueur de fibre nécessaire à la création d'une boucle ou d'une maille, on voit donc qu'il faut que:

LFA = AA1 = A1A2 = ... , c'est-à-dire que la longueur de l'ondulation soit égale à la LFA. Soit que l'angle d'orientation des fibres dans le voile soit tel que:

smα L * 25.4

LFA JxLFA

On voit également que si cette condition est remplie, la tension dans la fibre au cours de son bouclage sera très faible et que son intégrité sera préservée puisque le bouclage ou l'ondulation de la fibre est induite par son avance et non pas "forcée" par la pénétration des disques à l'intérieur des doigts boudeurs.

Les figures 6a à 6f représentent de manière synoptique les différentes étapes du procédé selon la présente invention dans le cas particulier de la création d'un produit maillé se présentant sous forme de jersey.

Il convient de noter que la création d'un produit touffeté reprend essentiellement les mêmes étapes que celles décrites dans les figures 6a à 6c. Les étapes ultérieures consistent en la pénétration de l'aiguille dans le substrat et le crochetage du pseudo-fil qui sont des opérations classiques du touffétage non représentées. Le cycle de formation et d'accumulation du pseudo-fil dans la platine de transfert, en ce qui concerne le touffétage, est rigoureusement le même que celui représenté dans les figures 6a à 6f.

Plus particulièrement, les figures 6a à 6f représentent des vues en coupe transversale prises pour différentes phases du procédé correspondant à un cycle de formation d'une maille ou plus exactement d'une rangée de mailles dans lesquelles :

- la figure 6a est considérée comme la figure de base et correspond à la phase de cueillage ou de saisie du fil créé. Dans ce cas, la platine 9 est à son point mort haut et recueille le fil ondulé 100 résultant de l'accumulation des fibres individuelles bouclées lors du cycle précédent. Ce fil 100 se place de lui-même dans l'ergot 90 de la platine 9, du fait qu'il est maintenu sous tension par l'action des dents 300 des différents disques boudeurs 3 en rotation continue.

- la figure 6b correspond à la phase de préparation au transfert du fil. Dans ce cas, la platine 9 subit un mouvement vers le bas à la rencontre de l'aiguille maillante 11 en vue de lui transférer le fil ondulé 100. On observe que l'aiguille maillante 21 se présente avec le chas 210 ouvert (clapet 23 en position ouverte) .

- la figure 6c correspond à la phase proprement dite du transfert du fil. A ce moment précis, la platine de cueillage 9 dépose le fil ondulé 100 dans le chas 210 de l'aiguille maillante 21. La course de la platine 9 est réglée de manière à exercer une légère tension du fil 100 sur l'aiguille maillante 21. la figure 6d correspond à la phase du début de maillage. Dans ce cas, le transfert a eu lieu, et le mouvement de l'aiguille maillante 21 doit s'accélérer pour libérer rapidement le fil 100 de l'ergot 90 de la platine 9, afin d'éviter que celle-ci ne remonte une partie dudit fil 100 avec elle. De même, le clapet 23 de l'aiguille 21 est poussé par la maille précédente et bascule de manière à fermer le chas 210 de l'aiguille maillante 21.

- la figure 6e correspond à la phase de formation de la maille et de l'abattage de celle-ci. Dans ce cas, le clapet 23 de l'aiguille maillante 21 est fermé, ce qui permet la pénétration du fil ondulé 100 à travers la rangée de mailles précédente et permet la formation d'une nouvelle rangée de mailles.

- la figure 6f correspond à la phase de débourrage du tricot. Dans ce cas, l'aiguille maillante 21 est repartie vers sa position de réception d'un fil ondulé 105. L'aiguille a rencontré le nez 93 de la platine 9, ce qui bloque le produit maillé ou tricot en formation et provoque l'ouverture du clapet 23 de l'aiguille 21. Pendant ce temps, la platine 9 est remontée vers le haut afin d'aller recueillir le nouveau fil ondulé 105 en formation. Pendant toutes les opérations mentionnées ci- dessus, la platine de cueillage 9 est resté en "contact" avec l'extrémité du doigt boudeur 7 correspondant afin de permettre la formation d'un nouveau fil 105 par accumulation des fibres et/ou filaments bouclés individuellement, et qui sera saisi au cycle suivant.

De manière avantageuse, on observe qu'il n'y a pas de glissement du fil dans le chas 210 de l'aiguille 21, ce qui permet d'obtenir une longévité accrue des aiguilles maillantes. II a été déterminé expérimentalement que les débourreurs tels que décrits dans le brevet n° EP-A-0479880 n'étaient utiles qu'à partir d'un angle de débourrage de 30°. Cet angle, pour les hauteurs de prébouclage requises en maille, est atteint pour un diamètre des disques supérieure à 120 mm. Si cette condition est remplie les débourreurs peuvent être supprimés. Ceci permet d'augmenter l'angle ainsi que la profondeur des dents 300 du disque (car tout risque de coincement entre les disques et les débourreurs est supprimé) donc d'accroître la pression exercée par les fibres sur le fût des platines et entre elles. Il en résulte une accumulation aisée dans l'ergot 90 de la platine 9 et un regroupement des fibres sous forme de "toron" accentuant l'aspect fil dans le produit fini.

Avantageusement, dans le cas de la réalisation d'un produit maillé, les platines de cueillage et de transfert 9 peuvent également servir à bloquer le tricot lors de l'avance de l'aiguille maillante 21, ainsi que permettre l'ouverture du chas 210 de chaque aiguille si celui-ci est fermé par un clapet ou palette 23. II convient également de prévoir un dispositif de traction (non représenté) qui assure de manière classique une tension constante sur le produit maillé en formation.

Il convient de noter que les aiguilles fonctionnant simultanément et que par nature le tricot étant élastique, il est impératif que les efforts de frottement induits par l'avant des aiguilles 21 et l'ouverture du clapet 23 des aiguilles soient compensés par un autre "système débourreur" qui est dans le présent cas constitué par le nez 93 des platines 9.

Lors de la formation d'un tricot sur un métier classique, la tension du fil est contrôlée par divers dispositifs, par exemple des freins à disques. Cette tension est importante car elle contribue à certaines propriétés du tricot (serre, élasticité) et en conditionne la régularité d'aspect. Dans le dispositif selon l'invention, il est possible de régler la tension du fil en jouant sur la longueur de pénétration des aiguilles dans les platines.

La figure 7 représente un produit de type jersey obtenu par le procédé décrit dans les figures 6a à 6f. Si on définit, ainsi que représenté à la figure 8:

- PB comme la hauteur de prébouclage correspondant à la LFA souhaitée (PB ≈ LFA/2) , et

- LM comme la longueur dont l'aiguille pénètre dans la platine, dans ce cas, la tension communiquée au fil sera fonction de LM - PB. On constatera que ce réglage dépend de paramètres mécaniques du métier et est aisé, parfaitement reproductible sur l'arasement et dans le temps, et contribue donc à une excellent régularité du tricot réalisé. Dans la pratique on ne dépassera pas quelques pour- cent pour éviter les casses d'aiguilles.

Il est bien entendu envisageable d'utiliser des aiguilles maillantes autres que des aiguilles à clapet (ou à palette)décrites comme des aiguilles compound (ou aiguilles à coulisse) , des aiguilles à bec, des aiguilles à maille retournée, etc. Les figures 9, 10 et 11 décrivent une troisième forme d'exécution d'un dispositif selon la présente invention destiné à la réalisation de produits maillés se présentant sous forme de côtes. Plus particulièrement, la figure 9 représente une vue en coupe latérale d'un dispositif de maillage appelé "double fronture" qui permet la réalisation de produits maillés en côtes.

Pour ce dispositif, les aiguilles sont séparées en deux séries (série des aiguilles 21 et série des aiguilles 31) disposées sur deux frontures 25 et 35 formant entre elles un angle de 90^e. En outre, la disposition précise des aiguilles sur les frontures est réalisée en quinconce de manière à permettre l'obtention de côtes 1-1 (c'est-à-dire la création d'une colonne de mailles à l'endroit pour une colonne de mailles à l'envers). Il est bien entendu que d'autres dispositions sont envisageables telles que la création de côtes 2-2 ou des liages plus complexes.

Néanmoins il convient de noter qu'il y a deux fois plus d'aiguilles 21 et d'aiguilles 31 que d'éléments disques boudeurs 3, doigts boudeurs 7, ou platines 9. En effet, si J est la jauge souhaitée pour le tricot, J/2 sera la jauge pour les autres éléments (disques, doigts, et platines de transfert) . Les figures 10a à lOf décrivent de manière synoptique les différentes étapes du procédé selon l'invention pour la création d'un produit maillé en côtes.

Plus particulièrement^'ces figures représentent des vues en coupe transversale prises pour différentes phases du procédé dans lesquelles:

- la figure 10a est considérée comme la figure de base et représente la phase de cueillage ou de saisie du fil. Cette étape est totalement similaire à celle décrite pour le procédé destiné à un produit jersey (voir figure 6a) . Dans ce cas, seules les aiguilles horizontales 11 travaillent. - la figure 10b correspond à la phase du transfert de la platine 9 vers la première série d'aiguilles horizontales 21. A nouveau cette étape correspond totalement à l'étape de transfert effectuée dans le cas de la création d'un produit jersey (voir figure 6b) .

- la figure 10c correspond à la phase de début de maillage. Dans ce cas les aiguilles horizontales 21 entraînent le fil 100 à l'intérieur de la rangée de mailles précédentes; tandis que les aiguilles verticales 31 sont positionnées de manière à recevoir le fil. Par conséquent, les clapets 33 des aiguilles verticales sont donc ouverts. La fonction de débourrage est dans cette forme d'exécution exercée par les aiguilles horizontales 21.

- la figure lOd correspond à la phase du deuxième transfert des aiguilles horizontales 21 vers les aiguilles verticales 31. Dans ce cas les aiguilles horizontales 21 sont à leur point mort arrière et viennent de terminer la constitution des mailles correspondantes. La distance de pénétration à l'intérieur de la platine d'abattage 19 dans le cas des aiguilles horizontales 21 correspond approximativement à la hauteur de prébouclage. Le fil 100 se trouve alors tendu sur les aiguilles horizontales 21.

- la figure 10e correspond à la phase de fin de maillage. Dans ce cas les aiguilles horizontales 21 se sont avancées pour permettre aux aiguilles verticales 31 de former à leur tour les mailles. Les mouvements des frontures 25 et 35 permettent au fil de rester tendu pendant cette opération. A cet instant, les distances de pénétration des aiguilles à l'intérieur de leur platine d'abattage respective sont identiques et correspondent à la LFA du tricot.

- la figure lOf correspond à la phase de débourrage du tricot. Dans ce cas les aiguilles horizontales 21 s'avancent et le débourrage est réalisé grâce au maintien du tricot par les aiguilles verticales 31 et éventuellement avec l'aide du nez 93 de la platine 9. A ce moment l'ouverture du clapet 23 des aiguilles horizontales 21 peut avoir lieu et 21 réceptionner le nouveau fil 105 destiné à la création de la maille suivante.

La figure 11 représente un produit sous forme de côtes obtenu selon le procédé décrit dans les figures 10a à lOf.

La figure 12 représente une vue en coupe latérale d'un dispositif selon la présente invention permettant la création d'un produit maillé à base de jersey, mais présentant sous l'envers des bouclettes velours. A la figure 12, on alimente le dispositif selon la présente invention avec deux voiles 01 et 02 qui, soit proviennent de deux cardes différentes, soit ont été pré¬ stockées séparément, soit proviennent de deux peigneurs d'une même carde. Ces deux voiles sont traités à travers deux ensembles séparés de disques boudeurs 301 et 302 et de doigts boudeurs 71 et 72 en vue de former deux fils 101 et 102 entièrement indépendants. De préférence, on prévoit que les deux fils 101 et 102 ont été bouclés à des hauteurs différentes. Le fil 101 ayant été bouclé à une hauteur inférieure à la hauteur de bouclage du fil 102. Ensuite ces fils sont distribués à tour de rôle au cours d'un même cycle par deux platines 91 et 92 vers une seule série d'aiguilles maillantes 21 et maillés selon la logique du jersey préalablement décrite dans les figures 3 à 6. La deuxième platine 92 présente de préférence une forme tronquée (absence de nez 93) pour permettre le passage du fil qu'elle dépose, et la platine 91 assurant seule la fonction de débourrage (présence d'un nez 93) .

Selon une forme d'exécution préférée, il est envisageable de tondre le produit bouclé sur l'envers en vue d'obtenir un velours après la tonte. Dans ce cas les mailles dites courtes crées par le fil 101 constituent le tricot à proprement parlé et les mailles longues constituées par le fil 102 qui sont en partie retenues par le tricot réalisent le velours. Selon une autre forme d'exécution on peut envisager que les hauteurs de prébouclage soient identiques pour les deux fils mais on réalise deux fils à partir de fibres de nature, de titre ou de couleur différente en vue d'obtenir un produit vanisé.

Les produits obtenus selon les procédés et dispositifs décrits dans les figures 3 à 12 présentent tous une caractéristique essentielle qui est 1 'indémaillabilité

(ou le fait de rendre difficilement démaillable un produit) due à l'existence d'un réseau de fibres interférentes. En effet, à la fin de la formation d'un fil, certaines fibres peuvent d'une part avoir une extrémité qui participe à la création d'un premier fil tandis que l'autre extrémité est encore présente dans le système boudeur et participe par conséquent à la création du fil suivant. Par conséquent, ainsi que représenté à la figure 13, une même fibre peut participer à la formation de deux rangées de mailles consécutives. De telles fibres sont appelées fibres interférentes. Si on reprend les définitions et paramètres donnés à la figure 6, on a :

- LI qui est la distance entre l'axe de formation des mailles et qui conditionne la longueur moyenne des fibres interférentes. Dans le cas où LI est proche de PB (c'est-à-dire dans le cas où LI < 3PB) , les fibres interférentes seront tendues entre deux rangées consécutives et n'apparaîtront pas visuellement sur l'envers du produit. Dans ce cas les fibres vont accroître la cohésion du produit en le rendant très difficilement démaillable quelque soit le liage (type produit jersey ou côtes) .

Dans le cas où LI est très supérieur à PB (avec la condition LI > 3PB) , les fibres interférentes vont apparaître sur l'envers du produit maillé sous forme de bouclettes. Dans ce cas le produit est également indémaillable. Le pourcentage de fibres interférentes est fonction de la longueur des fibres et de la longueur de la condensation du voile, c'est-à-dire de la longueur de voile nécessaire pour réaliser un fil. De préférence, on fait varier ce taux de fibres interférentes entre 2 et 25%. Dans certains cas, les fibres interférentes peuvent même interférer sur trois rangées de mailles ou même plus. Cette notion de fibres interférentes permet d'influencer d'autres caractéristiques du tricot telles que l'élasticité, la résistance au boulochage, le comportement au lavage, la stabilité dimensionnelle, ... .

Une autre caractéristique importante des produits obtenus est que la maille est parfaitement équilibrée, que le tricot ne présente aucune tendance à vriller même dans le cas de la réalisation d'un produit sous forme de jersey.

D'autres améliorations et produits peuvent être bien sûr envisagés tels que la création de pseudo-jacquard par relation directe sur le voile avant son entrée dans le métier ou par la nature composite du tricot due à la superposition de plusieurs voiles.

Un autre exemple d'application de la présente invention est la réalisation de produits appelés produits façonnés qui par un tricot séquentiel permettent de réaliser directement des produits "en forme". Selon cet aspect, on découpe en largeur le voile d'entrée selon la forme désirée et par conséquent on réalise un produit maillé d'une largeur non constante (en augmentation ou en diminution) .

Le problème principal^' dans la réalisation de tels produits réside dans la formation des lisières. Selon la présente invention, ce problème est aisément résolu du fait que la lisière sera correctement formée même dans le cas où la largeur du voile alimenté est inférieure à la largeur de travail des éléments. En effet, dans le cas où la maille de lisière est mal formée, la matière sera néanmoins extraite de l'aiguille par les mailles voisines tout au cours du cycle ce qui exclut tout phénomène de bourrage. En outre, le réseau de fibres interférentes garantira le blocage des mailles de lisière. Néanmoins, on observe qu'en pratique il convient que les "augmentations" ou "diminutions" n'excèdent pas 2 x 2.5/J c'est-à-dire ne concernent pas plus de deux aiguilles par rangée. En effet dans ce cas, le tirage général du tricot suffira à la bonne formation des mailles de lisière.

Une amélioration consiste à utiliser des aiguilles compound au lieu des aiguilles traditionnelles afin d'assurer l'ouverture du chas pendant les "augmentations" (en effet, en l'absence de matière, les clapets des aiguilles traditionnelles présentent un comportement complètement anarchique) .

La variation de largeur du voile peut s'effectuer par diverses techniques telles que l'aspiration ou la découpe mécanique ou thermique du voile.

La figure 12 représente une forme d'exécution particulière d'un dispositif destiné à la création d'un tel produit maillé façonné. Dans ce cas, un dispositif de couteaux rotatifs (50 et 60) est utilisé afin d'augmenter l'efficacité de la découpe. Eventuellement, on peut envisager la disposition de plusieurs jeux de couteaux rotatifs afin d'augmenter le degré de façonnage et en particulier dans le cas de la réalisation d'un pull, un jeu permet de séparer les manches du corps et un autre jeu de couteaux permet de réaliser l'encolure. La matière découpée non utilisée par le métier peut être directement recyclée, par exemple de manière pneumatique vers l'amont de la ligne.

Un but important du procédé est d'augmenter la productivité. En effet, plusieurs aspects participent à l'augmentation de cette productivité. On peut citer différentes facteurs qui jouent un rôle important dans l'augmentation de cette productivité: la suppression de l'étape de filature, l'augmentation des cadences de travail par la création de mouvements de faibles amplitudes, le travail simultané de toutes les aiguilles, ... . D'un point de vue économique, l'utilisation d'un procédé selon la présente invention permet d'obtenir des gains pouvant atteindre un facteur 100 en faveur des procédés selon l'invention comparés aux procédés utilisant des techniques de filature séparée.

Le fait qu'il n'est pas nécessaire d'effectuer une étape intermédiaire de filature indépendante pour la création d'un fil permet en autre d'obtenir de nombreux avantages.

En particulier, on peut citer à titre d'exemple le fait que la matière première peut être stockée directement sous la forme de fibres sans que l'on ne doive constituer des stocks intermédiaires de fils. Ceci signifie entre autres une faible valeur des stocks générées.

Un autre avantage réside dans l'adaptation immédiate à la demande sans devoir attendre la création d'un fil. On peut également envisager un choix instantané, ou quasi instantané, du titre du fil sans qu'il soit à nouveau nécessaire de passer par une étape de filature. On peut également envisager la variation du titre directement sur la machine en faisant varier par exemple la hauteur du bouclage.

Par le procédé de la présente invention, on peut également envisager que de petites séries puissent être facilement être générées par l'introduction dans la ligne d'une quantité de fibres souhaitée, par exemple. D'un point de vue esthétique, on peut envisager la création de toute une série de fils fantaisie (ajout de flamme, mélange de fibres, ...).

L'économie sera en outre maximale dans le cas de fils sophistiqués (fils fantaisie ou composites) , de fils fins (le procédé selon l'invention permettrait d'obtenir des titres encore plus fins que ceux obtenus selon les techniques de filature conventionnelles) et dans le cas d'utilisation de fibres difficilement filables, telles que des fibres de récupération, des fibres ultra-fines ou même des fibres techniques. En conclusion, les différentes formes d'exécution des procédés et des dispositifs décrits ci-dessus permettent toutes de dissocier l'étape de la formation d'un pseudo-fil de l'étape de la réalisation du produit à proprement parler, qui peut être soit un produit revêtement de sol, soit un produit maillé. Ceci permet que l'on puisse avantageusement utiliser les organes conventionnels des machines à touffeter ou des machines maillantes en produisant directement à partir de fibres et/ou filaments les produits concernés.

Claims

REVENDICATIONS.

1. Procédé de fabrication de produits textiles à partir de fibres et/ou filaments circulant sous forme d'un voile, dans lequel on fait subir aux fibres et/ou filaments un bouclage transversal accompagné d'un étirage, et dans lequel on accumule les fibres et/ou filaments sous la forme d'au moins un pseudo-fil ondulé (100) d'une certaine longueur, dans lequel les fibres et/ou filaments sont bien parallelises, caractérisé en ce qu'on accumule lesdits fibres et/ou filaments dans ou contre des éléments de cueillage et de transfert (9), en ce qu'on transfère à l'aide desdits éléments de cueillage et de transfert (9) ledit pseudo-fil (100) sur toute sa longueur vers des aiguilles (11 ou 21) qui réceptionnent ledit pseudo-fil (100) .

2. Procédé de fabrication selon la revendication

1, caractérisé en ce que les éléments de cueillage et de transfert (9) effectuent simultanément le même mouvement pour réceptionner les fibres et/ou filaments et pour transférer le pseudo-fil obtenu par accumulation des fibres et/ou filaments vers les aiguilles (11 ou 21) .

3. Procédé de fabrication selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que les aiguilles qui réceptionnent le fil sont des aiguilles à touffeter (11) .

4. Procédé de fabrication selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que les aiguilles qui réceptionnent le fil sont des aiguilles maillantes (21) .

5. Procédé de fabrication selon la revendication 3 ou 4, caractérisé en ce que les aiguilles à touffeter (11) ou maillantes (21) effectuent simultanément le même mouvement pour réceptionner ledit pseudo-fil (100) et créer une rangée supplémentaire de boucles ou de mailles.

6. Procédé de fabrication selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que les mouvements des aiguilles (11 ou 21) sont de très faible amplitude, tandis que le mouvement des éléments de cueillage et de transfert (9) sont de plus grande amplitude.

7. Procédé de fabrication selon l'une quelconque des revendications précédentes 4 à 6, caractérisé en ce que les platines de cueillage et de transfert (9) bloquent le produit maillé lors de l'avance des aiguilles maillantes (21) .

8. Procédé de fabrication selon l'une quelconque des revendications précédentes 4 à 7, caractérisé en ce qu'une première série d'aiguilles maillantes (21) réceptionnent le fil (100) , effectuent la création d'une rangée de mailles et transfèrent ensuite le même fil (100) vers une seconde série d'aiguilles maillantes (31) qui effectuent à leur tour la création d'une rangée de mailles.

9. Procédé de fabrication selon la revendication 8, caractérisé en ce que les deux séries d'aiguilles (21 et 31) sont disposées sur des frontures (25 et 35) formant entre elles un angle de 90 degrés, les deux séries d'aiguilles étant disposées en quinconce.

10. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes 4 à 9, caractérisé en ce que l'on crée simultanément plusieurs fils ondulés (101 et 102) par accumulation contre plusieurs séries d'éléments de cueillage et de transfert (91 et 92), en ce qu'on transfère à tour de rôle à l'aide d'une série d'éléments de cueillage et de transfert (91 ou 92) chaque fil (101 ou 102) vers des aiguilles maillantes (21) qui réceptionnent successivement chacun des fils et permettent ensuite la création successive d'une rangée supplémentaire de mailles.

11. Procédé de fabrication selon l'une quelconque des revendications précédentes 4 à 10, caractérisé en ce que l'on adapte la largeur du voile de manière continue à la largeur du produit fini maillé que l'on désire obtenir.

12. Dispositif pour la mise en oeuvre du procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il comprend des éléments boudeurs (3) rotatifs espacés et disposés sur un axe transversal (1) par rapport à l'avance du voile (0) et entre lesquels sont disposés des doigts boudeurs (7) , en ce que dans le prolongement de chaque doigt boudeur (7) est prévue une platine de cueillage et de transfert (9) sur laquelle viennent buter les fibres et/ou filaments en vue de former un fil ondulé, et en ce que des aiguilles (11 ou 21) sont prévues pour réceptionner le fil ondulé (100) et créer une rangée supplémentaire de boucles ou de mailles.

13. Dispositif selon la revendication 12, caractérisé en ce que les aiguilles sont des aiguilles à touffeter (11) destinées à la réalisation d'un revêtement de sol et/ou de mur.

14. Dispositif selon la revendication 12, caractérisé en ce que les aiguilles sont des aiguilles maillantes (21) destinées à la réalisation d'un produit maillé.

15. Dispositif selon la revendication 14, caractérisé en ce que les platines de cueillage et de transfert (9) présentent un ergot (90) destiné à réceptionner les fibres et/ou filaments en vue de créer le fil ondulé (100) .

16. Dispositif selon la revendication 14 ou 15, caractérisé en ce que les platines de cueillage et de transfert (9) présentent un nez (93) permettant de bloquer le produit maillé lors de l'avance des aiguilles maillantes (21) .

17. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 14 à 16, caractérisé en ce que les aiguilles maillantes sont séparées en deux séries (21 et 31) traitant successivement le fil ondulé (100) .

18. Dispositif selon la revendication 17, caractérisé en ce qu'il y a deux fois plus d'aiguilles (21 et 31) que de disques boudeurs (3) , doigts boudeurs (7) ou platines de cueillage et de transfert (9) .

19. Dispositif selon la revendication 18, caractérisé en ce que les deux séries d'aiguilles (21 et 31) sont disposées sur deux frontures mobiles (25 et 35) 30 disposées à 90 degrés.

20. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 17 à 19, caractérisé en ce que les aiguilles des deux séries d'aiguilles maillantes (21 et 31) sont disposées en quinconce.

21. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 14 à 20, caractérisé en ce que deux ensembles séparés de disques boudeurs (301 et 302) et de doigts boudeurs (71 et 72) sont prévus en vue de former deux fils (101) et (102) entièrement indépendants qui sont successivement transférés à l'aide de deux séries de platines (91 et 92) vers une seule série d'aiguilles maillantes (21) .

22. Produit textile se présentant sous forme maillée, caractérisé en ce qu'il présente un réseau de fibres et/ou filaments interférents qui s'étend dans les deux directions de manière à rendre le produit difficilement démaillable.

23. Produit textile selon la revendication 22, caractérisé en ce que le taux de fibres et/ou filaments interférents est compris entre 2 et 25%.

24. Produit textile selon la revendication 22 ou 23, caractérisé en ce que le produit maillé est parfaitement équilibré de manière à ne présenter aucune tendance à vriller.

25. Utilisation du procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 3 ou du dispositif selon la revendication 12 ou 13 pour la création d'un revêtement de sol et/ou de mur touffété de type moquette.

26. Utilisation du procédé selon l'une quelconque des revendications 4 à 11 ou du dispositif selon l'une quelconque des revendications 14 à 21 pour la création de produits maillés, jersey, en côtes, structurés, molletonnés, vanissés, ou encore jacquard.

27. Utilisation du procédé selon l'une quelconque des revendications 4 à 11 ou du dispositif selon l'une quelconque des revendications 14 à 21 pour la création de produits façonnés.