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"PROCEDE DE TANNAGE DES CUIRS ET PEAUX".
Cette invention a trait à des perfectionnements apportés aux proc,édés de traitement des cuirs et peaux par des substances liquides et concerne plus particulièrement des procédés perfectionnés pour le tannage tant des cuirs que des peaux,
Dans ce qui suit, bien que le mot "cuirs" soit généralement employé pour désigner les peaux de grands animaux (boeuf, vache, cheval etc.,) le mot "peaux" employé ci-après s'entendra à la fois-pour les cuirs proprement dits et les peaux plus minces et plus petites (mouton, chè- vre, agneau, etc.).
Dans le tannage végétal des peaux de moutons tel qu'il était pratiqué jusqu'à ce jour, les tanneurs avaient
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soin d'éviter l'application de liqueurs concentrées au commencement des opérations de tannage. Il est généralement reconnu que la liqueur des cuves de tannage des peaux frai- ches ne doit pas, au début du tannage, dépasser 6 ou 8 Bkr (Barkomètre), soit un poids spécifique de 1,006 à 1,008, et que c'est seulement après que le côté fleur de la peau a été convenablement "fixé" qu'on peut renforcer la liqueur et terminer le tannage en 24 heures environ.
Dans le tan nage végétal des peaux de veaux par les procédés générale- ment pratiqués depuis très longtemps,'la première liqueur de tannage est usuellement faible, inférieure à 10 Bkr (poids spécifique 1,010). A mesure que le tannage se pour- suit, on augmente la concentration de la liqueur jusqu'à 20 -25 Bkr (poids spécifique 1,020 à 1, 025). Les tanneurs considèrent comme recommandable de.'tanner lentement lorsqu'il s'agit d'obtenir un grain fin et lisse. Pour cette raison, de 7 à 14 jours sont usuellement nécessaires pour terminer le tannage en cuves des peaux de veaux.
La première phase du tannage végétal des flancs de cuirs appropriés à la fabrication des empeignes pour chaussures par les procédés anciens et bien connus consiste à suspendre ces flancs dans une cuve contenant une,liqueur faible (7 Bkr) et à les manipuler chaque jour pendant 3 jours successifs pendant lesquels on renforce la liqueur graduellement jusqu'à 12 Bkr environ. Après une autre période de 24 heures, on renforce la liqueur à 16 Bkr et finalement à 20 Bkr, l'opération exigeant de 14 à 16 jours.
Ces flancs sont alors pressés, refendus et de'nouveau tannés, ce second tannage étant fini en 3 ou 4 jours, Par des métho- des analogues, on tanne des peaux entières pour la fabrica- tion du cuir à semelles dans une période de trois mois environ.
En résumé, dans le tannage,végétal des peaux, on fait usage de grandes quantités:de solutions faibles dans
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les phases préliminaires du tannage et l'on renforce gra- duellement ces solutions au cours de longues périodes de temps. Ce procédé de tannage coûteux et long est dû au fait que, jusquà ce jour, on avait accepté comme un axio- me, dans l'industrie du tannages le fait'que les peaux seraient irrémédiablement abîmées et perdues si l'on appli quait dès le début une solution de tannage de grande concen- tration.
Dans le tannage au chrome des peaux de moutons par le procédé à un seul bain après trempage ou reverdis-* sage des peaux dans le bain salin;, on verse la liqueur de chrome dans un tonneau à fouler, un tiers à la fois, à des intervalles de 30 minutes, et l'on fait tourner le tonneau pendant 2 ou 3 heures ou jusqu'à ce que les peaux aient été parfaitement tannéeso On les laisse alors dans la liqueur jusqu'au lendemain de façon que les sels de chrome puissent exercer leur plein effet sur les fibres.
Le temps nécessaire pour le tannage au chrome dépendra bien entendu de l'épaisseur et de la perméabilité des peaux et;, dans le cas des peaux de veaux, comprendra usuellement quelques jours, quoiqu'on puisse labréger beaucoup par le foulage au tonneau.
Le tannage au chrome des peaux de veaux est généralement effectué dans l'appareil à agitateur mais peut être réalisé par une manutention fréquente dans des fosses ou baquets, ou bien, lorsqu'un grain très lisse est important, par une suspension dans des cuveso
Les peaux destinées à la fabrication du cuir à empeigne chromé sont refendues aussitôt après le plainage , et les couches côté fleur sont alors lavées, mises en con- fit et reverdieso Usuellement, les couches côté fleur sont tannées par le procédé à deux bains dans lequel le premier bain ou bain au chrome est composé de bichromate de potassium ou de sodium dissous dans 245 litres environ
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d'eau pour 45 kg de peaux. Les peaux sont traitées dans ce bain pendant plusieurs heures, puis on les y laisse d'un jour au suivant.
Le second bain est de l'hydrosulfite de sodium auquel de faibles quantités diacide chlorhydrique ont été ajoutées et qui contient 245 litres d'eau pour 45 kg de matière. Lorsque la couleur jaune' obtenue dans le premier bain a disparu et que le cuir possède une couleur bleue verdâtre dans toutes ses parties, le tan- nage est terminé et on laisse le cuir égoutter pendant au moins 24 heures.
Dans toutes les opérations de tannage décrites jusqu'ici on perd beaucoup de temps à manipuler les peaux et à préparer et à déplacer et évacuer de grandes quan- tités de liqueur de tannage, et il faut une force motrice considérable pour faire tourner les tonneaux et action- ner les appareils à agitateurs dans les cuves. De plus en raison de la manutention répétée des peaux, une grande partie du travail fatigant et désagréable est effectuée par des ouvriers dont le salaire très élevé constitue une grande partie du coût du tannage des peaux.
En outre, un facteur important du'prix de revient du cuir réside dans le capital élevé qu'exigent les opérations de tannage tel- les qu'elles étaient effectuées jusqu'à ce jour et dans le fait-que ce capital est immobilisé pendant un temps relativement long en raison du temps très long qui doit s'écouler entre la réception de la matière brute et la livraison du produit fini.
D'autres inconvénients des' procédés anciens et bien connus appliqués à la fois dans les tannages végétaux et les tannages minéraux résident dans la difficulté d'obtenir des résultats de tannage uniformément bons et dans 1 t absence de moyens pour µroté- ger le côté fleur ou côté le plus important dès peaux brutes contre les détériorations-pendant la première partie de -leur- traitement dans les cuves, appareils à
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agitateurs et tonneaux.
Les buts de l'invention sont d'assurer des résultats meilleurs et plus uniformes dans le tannage, d'abréger considérablement le temps nécessaire pour tanner les peaux:) d'améliorer la qualité des peaux tannées et d'augmenter le rendement en cuir, de simplifier les procé- dés appliqués jusqu'à ce jour pour tanner les divers genres de peaux, de diminuer la manutention de la matière et de conserver des matières de tannage
A cet effet;, et suivant une caractéristique importante de l'invention, une solution forte ou concentrée de matière de tannage est appliquée directement sur l'une ou chacune des surfaces d'une peau brute après qu'elle a été étalée ou tendue et que tous les plis et faux-plis ont été effacés, en particulier du côté fleur.
En vue des meilleurs résultats, on laisse la matière de tannage agir sur la peau pendant un temps suffisant pour en fixer les fibres pendant qu'elle est,à l'état tendu décrit, de telle sorte que l'aspect lisse du côté fleur et la surface de la peau étalée sont conservés pendant les opérations effectuées pour terminer le tannage de la peauo Par suite, la peau ne rétrécit pas par la suite comme elle le fait au cours du tannage par les procédés précédemment connus dans lesquels le rétrécissement peut atteindre 20%.ce qui nécessite d'autres opérations visant à recouvrer cette perte de surface.
Dans la mise en pratique du présent procédé de tannage, chaque peau sera palissonnéé à l'état tendu sur une surface de support lisse, étant donné que cette opération assure une face lisse du côté fleur et conserve la surface entière normale de chaque peau qui est maintenue par la pression atmosphérique et 1.adhérence de la peau sur la surface de-support lisse pendant que la matière de tannage est appliquée et agit sur cette peau. De préférence, on palissonne la peau,-la surface côté fleur tournée vers le
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haut, et l'on applique sur cette surface une quantité limi- tée d'une solution de tannage forte ou concentrée et frai- che qui tanne instantanément le côté fleur et lui donne une belle couleur, uniforme.
Aussitôt après cette application de solution de tannage, on enlève la peau de la surface de support lisse'et on la place, le côté fleur tourné vers le bas, sur la même surface de support.ou sur une surface analogue, puis on palissonne la peau une seconde fois. On applique alors.sur le côté chair de la peau une quantité de solution de tannage forte ou concentrée, limitée mais suffi-, santé, lorsqu'elle agit conjointement avec celle appliquée sur le côté fleur, pour traverser toute l'épaisseur de la peauo
Quoique, ainsi qu'on l'a dit, il.
soit préférable de palissonner la peau sur une surface de support lisse, de bons résultats peuvent être obtenus en faisant passer les peaux à travers une machine à essorer ou une machine à met- tre au vent avant d'appliquer la matière à tanner sur une de leurs faces. Les peaux peuvent alors être retournées palissonnées sur l'autre face et munies sur la face exposée d'une nouvelle quantité de matière à tanner. Dans les opé- rations d'essorage, de mise.au vent et de palissonnage, des quantités considérables d'eau sont éliminées des peaux, d'où il résulte que la matière à ,tanner pénètre dans la peau beaucoup plus rapidement qu'elle ne le ferait autre- ment.
On remarquera que le côté fleur ne reçoit qu'une application de matière à tanner forte ou concentrée,' fraîche et propre, cette application pouvant être faite à la main ou à la machine, ] l'aide d'une brosse ou d'un linge. Par sui- te, le côté fleur non tanné n'est pas sujet à être dété- . rioré comme il l'est par les sédiments qui se produisent dans des cuves ou par des goupilles ou tablettes dans des tonneaux rotatifs.
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Dans certains cas;, il est préférable de permettre à la peau de rester sur la surface de support lisse, où elle reçoit la matière à tannera jusqu'au moment où elle est devenue sèche,, Ce traitement est applicable en parti- culier aux peaux qui sèchent rapidement à létat tendu et dans lequel l'état des parties.marginales de chaque pièce est aussi bon que celui de la partie centrale, de sorte que toutes les parties de la peau tannée peuvent être employées jusquaux bords extrêmes. Dans ce traitement, le côté fleur repose sur la surface de support lisse pen- dant le séchage de sorte que le grain est non seulement d'une bonne couleur uniforme, mais est lisse et de belle qualité.
Dans l'opération de séchage, comme l'évaporation n'a lieu que par le côté chair:, elle est plus lente que lorsque la peau est exposée pour sécher en s'évaporant des deux côtés Par suite;, la matière à tanner a été mieux distribuée pendant le séchage:, d'où il résulte que la peau est tannée plus uniformémento De plus, la peau ainsi tan- née et séchée est plus "pleine" et a un meilleur toucher,!
Lorsqu'on désire tirer le meilleur parti pos- sible des surfaces de support sur lesquelles les peaux sont tannées,
on peut enlever ces dernières aussitôt que la matière de tannage les a traversées entièrement ou ê peu près entièrement ou tout au moins suffisamment pour "fixer" les fibres du côté fleur de la peau de telle sor- te qu'on conserve toute l'étendue de sa surface étirée dans les opérations subséquentes, puis pendre ces peaux pour les sécher dans une chambre de séchageo
Le procédé de tannage suivant l'invention est caractérisé par l'application d'une matière à tanner forte ou concentrée directement sur les côtés "fleur" et "chair" d'une peau brute. Ceci est important en ce sens qu'on obtient non seulement un bel aspect du cuir fini, mais aussi une diminution remarquable du temps exigé pour le
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tannage.
On constate que la matière de,tannage forte ou concentrée pénètre la peau, lorsque celle-ci est pré- parée de la façon précédemment décrite, avec une rapidité inconnue jusqu'à ce jour. JuSqù'ici, on avait tout lieu de croire que les surfaces d'une peau traitée par une matière de tannage très forte ou concentrée se durciraient. En outre, on aurait pu craindre que cette application dé - termine un rétrécissement considérable et une surface ridée ou plissée du côté fleur.
Toutefois, on a découvert que si une solution forte de chrome et d'autres,agents de tannage chimiques et des extraits végétaux concentrés ou même non dilués, sont appliqués dans des conditions convenables non seule- ment cette application ne détermine pas de rétrécissement mais préserve le bel aspect du grain de la peau et pêne-* tre celle-ci rapidement et complètement d'uen mainère propre à produire un beau tannage uniforme.,.
Gomme la peau peut= être placée- sur une surface- de support et qu'on .peut ajouter' la matière 'de -tannage en quantité mesurée juste suffisante pour assurer une pénétra- tion complète de la peau, il est'clair que--la. quantité résiduelle de matière de' tannage'peut être réduite 'au- minimum. Pour éviter la nécessité de oalouler la quantité de matière de tannage nécessaire pour chque peau indi- viduelle, on applique sur chaque- peau une' quantité un- peu supérieure-à celle requise"par la peau de dimensions moyennes de toute classe donnée'de peaux pour tenir compte de la variation des dimensions des peaux de-cette classe.
Comme la peau est pratiquement tannée pendant qu'elle est tendue sur la-surface de .support, il, est-clair que la manutention de la matière'est réduite au minimum et que le procédé est plus-simple que les procédés de'tannage
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appliques.jusqu'à;cevj'o.ur ¯ ; : . ¯ .- E .. -'- Dans ,le :..tannage des -peaux épaisses.-ou cuirs pro-
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prement dits, après l'application d'une matière de tannage forte ou concentrée alternativement sur le côté fleur et le côté chairs on constate qu'il est nécessaire d'effectuer plusieurs applications supplémentaires pour fournir suffis samment de matière de tannage pour terminer le tannage.
De préférence, ces applications répétées seront effectuées sur le côté fleur pendant que les peaux resteront tendues sur une surface de support. Pour éviter la nécessité d'effectuer des applications répétées, en particulier dans le tannage de peaux qui peuvent exiger un traite- ment répété pendant six ou sept jours, on a trouvé qu'il est avantageux de prévoir un agent propre à maintenir la matière de tannage au contact d'une ou chacune des faces de la peau et propre à lui permettre de passer facilement sur la face adjacente de la peauo Pour cette raison, des subs- tances granulaires sont appliquées à titre d'agent des- tiné à être mélangé avec un extrait de tannage concentré ou non dilué, de façon que le mélange résultant puisse facilement être étalé en contact intime avec l'une ou chacune des faces de la peauo Dans certains cas,
des cou- ohes d'un tissu tel que la flanelle de Canton peuvent être préférablesà la substance granulaire ,étant donné qu'un tissu de ce genre a non seulement pour effet d'ap- pliquer la matière de tannage sur la surface adjacente de la peau et d'empêcher une évaporation trop rapide de la partie liquide de cette matière, mais aussi de se comporter à la façon d'un filtre qui empêche l'application sur le coté fleur? d'un excès de sédiment, dans le cas où un tel excès serait présent dans la solution de tannage.
Dans le tannage avec 1$aide dagents retenant un liquide et du genre de ceux décrits selon le mode de réalisation préféré de l'invention, on enduit d'abord la peau de l'extrait de tannage concentré ou non dilué sur le côté chair, puis on place cette peau de façon que le côté chair
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soit en contact avec une couche de l'agent de retenue dépo- sé sur une table ou plateau. On enduit ensuite le côté fleur de.la peau d'extrait concentré ou non dilué, puis on le couvre soit de la couche granulaire imbibée-d'extrait, soit du tissu imbibé d'extrait.
A 1,'aide d'un agent de l'un quelconque de ces deux genres, il devient possible d'ap- pliquer sur une peau en une seule opération une quantité de matière à tanner suffisante pour traverser complètement la peau la plus épaisse,de façon qu'elle n'exige plus d'autre attention de la part de l'opérateur. Au bout de six jours (et même de cinq dans le cas de cuirs relative- ment minces) on peut enlever les couches d'agent retenant l'extrait, laver la peau, puis la pendre pour la sécher dans un milieu humidifié, dans une chambre de séchage.
Dans certains cas, en particulier lorsque l'ex- trait semble contenir une quantité considérable de ma- tière de tannage insoluble, il est désirable de,laver les surfaces des peaux après la première application de matière sur les côtés fleur et chair. On peut le faire en'plongeant la peau dans une masse d'eau ou en lavant copieusement les surfaces à l'aide d'un tuyau flexible. La peau est alors traitée promptement par une quantité suffisante.. de matière de tannage concentrée pour assurer le passage de cette matière à travers elle.
L'avantage de ce procédé, qui comprend l'opération de lavage de la peau, réside évidemment dans la diminution du temps qu'il faut pour que les matières de tannage traversent la peau, Ceci s'applique plus parti- culièrement au tannage des peaux épaisses ou cuirs propre= ment dits.
L'invention et diverses caractéristiques impor- tantes de cette invention seront décrites ci-après d'une façon plus détaillée.
Dans la mise en pratique du présent procédé de ' tannage, le procédé variera nécessairement suivant qu'il
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sera appliqué au tannage de peaux fortes cuirs ou au tannage de ,peaux minces en raison des différences d'épais- seur. Dans le tannage de peaux minces telles que les peaux de moutons, chevreaux.:
, chèvres et veaux, on retire les peaux de la solution saline ou bain de reverdissage dans lequel on les a laissé tremper assez longtemps pour qu'elles deviennent molles et flexibles et aient une consistance ressemblant beaucoup à celle des peaux fraîches, ces peaux ayant été épilées enfin et drayéeso On dresse et tend alors chaque peau sur la surface de support lisse d'une table ou autre support, dans le but d'effacer tous les plis et faux. plis, en particulier du cote fleur, et d'obtenir la surfa- ce entière de,la peauo Ce dressage peut être effectué en faisant d'abord passer la peau à travers une machine à mettre au vent ou à palissonner ou en la tendant à la main sur une surface lisse ou sur un châssis tendeur ou en la ratissant à l'aide d'un outil à palissonner.
Ce traitement chasse le liquide en excès de la peau pendant qu'elle est en contact lisse et ferme avec la surface de support. A certains points de vue, l'étirage à la main est préférable puisque l'opérateur peut étirer une peau dans toutes les directions à partir d'une zone centrale longi tudinale de la peau;
, ce qui élargit ou dresse la peau dans toutes les directions à partir de cette zone et assure le maximum de surface sans allonger exagérément aucune partie de la peauo Il est dit ci-dessus qu'on peut élargir la peau en la tendant sur un châssis ou sur une surface lisse,mais le palissonnage et les opérations analogues telles que la mise au vent et l'essorage par torsion sem- blent réellement avantageusesparce qu'elles ont pour effet d'exprimer de la peau une quantité considérable d'eau en même temps qu'on augmente sa surface. Il semble que la peau palissonnée présente des espaces vides dans lesquels la solution de tannage peut facilement pénétrer lorsqu'elle
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est appliquée immédiatement après ce traitement.
L'ap- plication dtune solution de tannage forte ou concentrée sur la peau palissonnée est suivie d'une pénétration rapide accompagnée d'un tannage pratiquement instantané des deux faces de la peau. Lorsque la peau est palissonnée manuel,- lement, il est préférable qu'elle soit d'abord travaillée, le côté fleur tourné vers le haut, afin que ce côté reçoi ve la première application de matière à tanner.
Si cette application est uniforme, la peau recevra une belle cou- leur uniforme qui ne changera pas au cours des opéras tions de tannage subséquentes, tandis que si le côté fleur était décoloré par endroits-comme résultat d'une applica tion inadvertante de matière de tannage'pendant le trai- tement du côté chair, aucun tannage subséquent ne pourrait effacer complètement l'aspect taché'-du coté..fleur
Après que la peau a été palissonnée'sur une surface'de support lisse,, .on applique une'solution concen- trée de matière de tannage sur le coté fleur, cette appli- cation étant effectuée uniformément, par projection ou à l'aide d'un linge,
et la quantité de matière distribuée étant juste suffisante pour constituer une couche mince et sensiblement uniforme à la'surface.-On laisse cette couche agir sur le côté fleur de la peau pendant que le même opérateur palis sonne une autre peau sur une surface de support adjacente et effectue¯la première application de matière de tannage sur le. coté fleur de cette seconde peau. L'opérateur revient alors à ,la première peau et la retourne sur la surface de' support pour amener le coté' chair en haute On palissonne de nouveau la peau pour rétablir toute sa surface et l'on applique une solution de tannage concentrée sur cette surface. Cette seconde opéra-.4 tion est ensuite effectuée sur la seconde peau.
A la'fin de l'opération.réalisée sur la-seconde peau,, la première, s'il s'agit d'une peau de-mouton ou dé chevreau, peut aussitôt
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être retirée de la table et suspendue pour sécher dans une chambre de séchage comme il sera décrit plus loin.
La quantité de matière de tannage concentrée appliquée successivement sur les deux faces de peaux'-minces peut être suffisante pour traverser complètement les peaux. Par suite:, la quantité de matière de tannage appli-' quée est calculée soigneusement de façon qu'elle assure le tannage de la peau envisagée sans aucun excès sus ceptible de provoquer un excès de tannage ou une perte de matière à tannera Dans la pratique, une quantité mesu- rée un peu supérieure à celle nécessaire pour tanner une peau de dimensions moyennes d'une classe donnée sera appli- quée pour assurer le tannage de peaux susceptibles d'excé- der un peu les dimensions moyennes, ce qui évite la néces- sité de mesurer la quantité de matière à tanner pour chaque peau.
Conformément à cette façon d'opérer, on applique 0,20 à 0, 35 litre d'extrait de québracho en solution à 120 Bkr (poids spécifique 1,120) sur une peau de mouton de 55 à 65 décimètres carrés. A cet effet, il est usuel d'appliquer le tiers de la quantité totale sur le côté fleur et le reste sur le côté chair, étant donné que ce dernier côté absorbe la matière à tanner plus facilement.
.Une peau de mouton des dimensions mentionnées pèse, mouillée environ 0,45 kg. Par suite, dans le tannage des peaux de moutons, il faut, pour tanner 0,45 kg de peau brute mouillée, 0935 litre d'extrait de québracho de la concen- tration mentionnée. Comme les peaux varient d'épaisseur aussi bien que de surfaces et comme la quantité de subs- tance (du tissu conjonctif) d'une peau donnée doit être considérée dans le calcul de la quantité de matière de tannage, il est plus exact et utile d'indiquer les quanti- tés approximatives de matière de tannage en litres par kilo de peau brute mouilléeo Dans le cas des cuirs pro- prement dits, il est de règle générale de "surtanner"
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ou charger le cuir d'un excès de matière de tannage.'Par conséquent,
il est nécessaire d'employer une quantité plus grande d'extrait de québracho par kilo de cuir que dans le r tannage des peaux. Pour cette raison, on applique 4 litres ou davantage d'extrait de québracho à 120 Bkr .par kilo de cuir ou peau forte à traiter.
On remarquera que les tanneurs varient consi- dérablement dans leur façon de concevoir ce qui consti- tue une peau convenablement tannée. Par suite, bien que les quantités de matière à tanner susmentionnées donnent des résultats satisfaisants dans le tannage des peaux, on ne se propose pas, lorsqu'on izzdique la quantité estimée de matière de tannage par kilo de matière à traiter, de limiter le procédé de tannage à l'application de la quan- tité spécifiée. L'habitude joue un rôle considérable en ce qui concerne le point de savoir si une peau est correc- tement, pas assez,ou trop tannée.
La demanderesse considè- re que les peaux tannées par les procédés appliqués jusqu'à ce jour ont presque toujours été "surtannées", de sorte que les quantités limitées indiquées pour le tannage des peaux suivant l'invention sont probablement beaucoup plus faibles que celles qu'emploieraient un grand nombre de tanneurs pour mettreen pratique le présent procédé. En outre, la quantité et la concentration de l'extrait de tannage varieront dans une certaine mesure avec les divers genres d'extraits végétaux employés dans le tannage des peaux, avec les divers genres de peaux et selon les qua- lités désirées du cuir fini.
Quoiqu'il soit possible que la matière de tan- nage n'ait pas traversé entièrement la peau au moment où celle-ci est enlevée de la table, les surfaces du côté fleur et du côtéchair de la peau ont été tannées instan- tanément par l'application de la matière de tannage concen- trée, et les fibres de la peau ont été "fixées" de telle
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sorte que la peau conservera pendant toutes les opérations subséquentes de ce procédé la surface entière qu'elle a reçue par palissonnageo Par suite, il n'y'a aucun incon- vénient à enlever cette peau de la surface de support et à la'pendre immédiatement dans la chambre de séchage puis qu'elle ne se contractera pas en surface pendant le sécha- ge.
Si l'on humidifie l'atmosphère de la chambre de sécha- ge pour empêcher un séchage trop rapide, on constate que la solution de tannage a le temps de pénétrer uniformé- ment dans toutes les parties de la peau, de sorte que celle-ci se sèche après avoir été parfaitement tannée dans toutes ses parties et reçu une teinte uniforme claire.
Il est préférable que la chambre de séchage soit obscure, étant donné que la lumière, qu'elle soit directe ou réflé- chie, est sujette à assombrir la surface du cuir. La rapi- dité avec laquelle les peaux sèchent dans la chambre de séchage malgré la présence d'une atmosphère humide qui tend à diminuer cette rapidité est remarquableo Le séchage rapide est toutefois dû dans une grande mesure au fait que, dans le tannage par le procédé suivant l'invention,
les quantités de solution de tannage appliquées - quantités dont la matière de tannage elle-même constitue une forte proportion -- sont si limitées que les quantités d'eau qui restent à disperser dans l'opération de séchage sont relativement faibleso Ceci est remarquablement en contraste avec ce qui a lieu dans le tannage des peaux dans des ton- neaux ou cuves, étant donné que, dans ce dernier cas;, les peaux (à ce moment à l'état de cuir) sortent ruisselantes ,et remplies deau des cuves,, Même, si elles sont palisson- nées ensuite avant le séchage;, elles contiennent encore des quantités d'eau relativement grandes qui doivent être éliminées au cours du séchage.
Bien qu'il soit avantageux de pouvoir retirer les peaux des supports aussitôt après qu'elles ont reçu
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les applications de matière de.tannage et de les mettre à sécher dans une chambre, de -séchages étant donné que les supports, qu'il sagisse de tables ou de-châssis d'exten sion ou autres supports, sont ainsi rendus disponibles pour le traitement de nouvelles peaux fraîches, d'autres résultats avantageux sont réalisés lorsqu''on permet aux peaux de sécher sur des surfaces de support lisses, de préférence sur les surfaces mêmes sur lesquelles elles ont reçu les applications de matière de tannage,
et ces avantages peuvent plus que compenser l'avantage de pouvoir utiliser les surfaces de support au bout de temps très courts pour le traitement de nouvelles pièces.-Parmi ces résultats avantageux, on peut mentionner-le fait qu'une peau mise à même de sécher sur la surface lisse sur laquel- le elle a reçu l'application de manière de tannage conserve non seulement toute ,sa surface résultant.du palissonnage, mais reste absolument plate et lisse sur ses bords aussi bien que dans sa partie centrale, alors que les.bords ont tendance à se rouler ou'se recourber légèrement lorsqu'on pend la peau dans la chambre de séchage.
'Lorsquon permet à la peau de sécher sur une surface de'support.lisse telle que celle offerte par une plaque de verre au de,,laiton, il est préférable que le côté fleur soit tourné .vers le bas, afin d'assurer une surface à grain fin et brillante dont la couleur est en outre très claire, principalement pour cette raison qu'elle a été protégée contre la lumière et contre l'oxydation par l'atmosphère. En outre, la peau ainsi traitée semble sécher plus uniformément, apparemment parce qu'elle reste humide assez longtemps (l'évaportion n'ayant lieu que par le côté chair) pour permettre à la matière de tannage de se distribuer plus uniformément encore que lorsque la peau est suspendue dans la chambre de séchage.
Dans tous -les cas laqualité de la peau est plus fine que celle d'une peau correspondante qu'on met à sécher
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en la pendant dans la ohambre de séchage. Elle est plus "pleine" et a un meilleur toucher, môme pour les personnes qui n'ont pas l'habitude d'éprouver le cuir par le sens du toucher.
On remarquera que dans le tannage d'une peau par le présent procédé, la peau est immobilisée à l'état tendu pendant l'application de la matière de tannage forte ou concentrée et que les deux faces sont successivement exposées à l'atmosphère pendant le tannage c'est-à-dire pendant qu'on effectue.Inapplication de la matière de tannage sur la surface exposéeo Il est probable qu'il s'effectue un certain degré d'évaporation par la surface exposée sur laquelle la matière de tannage a été appliquée, de sorte qu'à mesure que la surface du cuir absorbe cette matière de la pellicule ou couche de matière appliquée sur elle, ce qui diminue la concentration de la solution, l'évaporation contribue à maintenir la concentration de la couche mince de substance de tannage.
Suivant ce procédé, la peau est immobile au cours du tannage, ce qui évite le risque que la peau, et en particulier le grain délicat de peaux non tannées9 soient détériorés comme cela a lieu fréquemment dans le tannage au tonneau si répandu jusqu'à ce jour.
Quoique la quantité de matière de tannage appli- quée sur une peau de mouton ou de chevreau soit suffisan- te pour effectuer le tannage complet de la peau par une seule application de matière sur chacune des faces, c'est-'. à-dire le côté fleur et le côté chair, il peut être désirable d'effectuer une seconde ou même une troisième application de matière de tannage forte ou concentrée sur le côté chair dans le but de fournir une quantité de matière de tannage suffisante pour traverser complètement la peau lorsque celle-ci est une peau de chèvre ou de veau des sortes les plus épaisses. Les opérations sont
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d'ailleurs les mêmes que celles relatives aux peaux de moutons ou de chevreaux les plus minces.
Uri des avantages marqués du présent procédé réside dans le fait qu'on applique juste la quantité exacte de matière de tannage qui convient pour effectuer le tannage sans aucune perte apprèciable. Ainsi qu'on l'a dit précédemment, ceci est en contraste marqué avec les quantités énormes de solu- tion de tannage ordinairement fournies pour le tannage des peaux et dont une grande partie est perdue par son évacuation dans les égouts. Toutefois, la caractéristi- que la plus importante du présent procédé de tannage réside dans le fait que l'application d'une quantité de matière de tannage suffisante pour tanner les peaux est effectuée en quelques minutes et que la pénétration de la matière de tannage concentrée est si rapide que la peau peut être complètement tannée sans autre atten- tion de la part de l'opérateur.
On constate que le séchas ge de la peau dans un milieu humidifié, qutelle soit pendue à des barres ou étalées sur une surface plane, assure une distribution uniforme de la matière de tan- nage, et que le séchage de la peau ainsi traitée effec- tue l'achèvement du tannage, c'est-à-dire l'union du tanin avec la substance des fibres dans les conditions qui favorisent l'oxydation du tanin, ou l'oxydation du tanin et de la substance,du tissu conjonctif combinés, de telle sorte que l'union du tanin et de la substance est remarquable.
Une' question de la plus grande importance dans le présent procédé! est qu'une .matière de tannage de concentration élevée, et même l'extrait non dilué, peu- .vent être appliqués par. ce procédé directement sur les cotés'fleur et chair de la .peau brute.-Tout.tanneur non
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au courant deacécherohes -et, travaux eXPériMentaux effectués pour réaliser la mise appoint de l'invention
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considérerait l'application de matière de tannage con- centrée sur une peau brute comme devant certainement provoquer le durcissement des surfaces de la ,peau, la contraction destructive de cette peau et une surface plissée sur le côté fleur.
Au contraire, un extrait de tannage non dilué et si épais qu'il ressemble à du si- rop peut être appliqué dans les conditions décrites direc tement sur le côté fleur de la peau sans détériorer celle-ci.Alors qu'un extrait de tannage en solution de poids spécifique supérieur à 1,140 (140 Bkr) peut être appliqué pour la première application, on a trouvé qu'il est avantageux d'appliquer pour cette application' des solutions de diverses matières de tannage de concen- tration comprise entre 100 et 1200 Bkr, étant donné que l'action est suffisamment rapide dans le tannage des peaux minces qui doivent être plus ou moins manipulées par l'opérateur dans les opérations d'étirage et de tannage.
Sous certaines conditions, il peut être désirable d'appliquer des solutions plus fortes que 120 Bkr sur le coté chair pour accélérer l'opération de tannage pendant qu'on continue à appliquer des solutions de 1200 Bkr ou moins sur le côté fleuro Le fait d'appli- quer dès solutions fortes de ce genre dès le début présen- te plusieurs avantages parmi lesquels on peut spécifier le fait que les surfaces de la peau se trouvent tannées à peu près instantanément, de sorte que, au bout d'un temps très court,
une peau tendue après étirage devient "fixée" à un tel point qu'elle ne se contracte plus par la suite et conserve au contraire toute sa surface d'étirage pendant toute la durée de l'opération de tannage suivant l'invention. Il est probable que la solution de tannage forte ou concentrée pénètre dans la peau assez rapidement (quelques minutes) et à une pro- fondeur suffisante pour qu'il se fixe une quantité suf-
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fisante des fibres à l'état tendu sur chacune des faces de la peau, ce qui empêche la peau de se contracter, de telle sorte qu'elle conserve toute sa surface d'éti- rage .
Si l'on tient compte du fait que tous les cuirs minces sont vendus au pied anglais (unité de mesure qui est à l'heure actuelle celle adoptée inernationa lement pour tous les cuirs minces), il est' évident, que, pour. le tanneur, la,question d'obtenir le maximum de sur face compatible avec la qualité de cuir désirée est de la plus grande importance. Toutefois toutes les peaux se contractaient considérablement en surfaceslorsqu'elles étaient tannées par les procédés'habituellement appliqués jusqu'à ce jour, en particulier lorsqu'elles'étaient foulées dans des tonneaux au cours, des opérations de tannage, et ceci rendait'nécessaires d'autres opérations visant à recouvrer la perte de surface.
Au contraire,- par le présent procédé, on conserve la surface en éti- rant la peau de façon à obtenir sa surface normale avant de tenter aucun tannage,'puis on effectue le tannage d'une manière telle que la surface d'étirage se trouve conservée: Un autre avantage que présente l'application d'une-solution de tannage forte ou concentrée sur une peau, en particulier sur une peau mince, est que, après l'application d'une telle solution, on peut sécher la pes peau immédiatement, étant donné que les fibres des deux faces ont été "fixées"' dans cette opération de tannage partiel à un tel point qu'elles ne permettent plus à la peau de se contracter pendant qu'elle sèche dans l'atmosphère humidifiée désirée.
En outre.; la quantité de solution de tannage requise pour chaque peau est si/faible qu'elle peut facilement être mani- pulée avec le minimum d'effort de la part de l'opéra- teur et réglée d'une manière propre à permettre de distribuer aisément et uniformément juste la quantité
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correcte sur les surfaces de la peau à traitero Un autre avantage de la quantité limitée de solution de tannage appliquée sur chaque peau est que, par ce procédé, les deux surfaces de la peau sont maintenues propreso En d'autres termes, il Sexiste pas de grandes quantités de sédiments susceptibles de s'accumuler sur les surfaces des peaux et il n'existe pas'non plus de liqueur de tannage sale et boueuse susceptible davoir un effet nuisible sur les surfaces,
étant donné que la liqueur appliquée suivant le présent procédé est un produit frais, propre et concen- tré. Quoiqu'on se propose d'appliquer dans le procédé sui- vant l'invention des solutions de tannage concentrées, c'est- à-dire des solutions dont la concentration n'est pas sensi- blement inférieure à 1000 Bkr. il va de soi que le procédé n'est pas limité à Inapplication de solutions concentrées de ce genre car il a été démontré par l'expérience que l'application directe de solutions de tannage fortes sur une peau brute donne des résultats avantageux qui n'avaient jamais été obtenus jusquà ce jour, quoique ces résultats ne soient pas obtenus aussi rapidement que lorsqu'on fait usage de solutions concentrées.
Par solution "forte", on entend une solution de concentration sensiblement plus grau-, de que celle des solutions habituellement appliquées direc- tement sur une peau bruteo Des peaux ont été tannées avec succès par le présent procédé par 1 application de solutions de tannage de 60 à 80 Bkr ou davantage.
Dans la description qui précède des phases du procédé, on a dit qu'on commence par étirer ou palissonner la peau avant d'appliquer la matière de tannage, mais il va de soi qu'on peut plonger la peau dans une masse de cette matière ou la faire passer à travers une machine éta- blie pour effectuer l'application de cette matière simul- tanément sur les deux faces de la peau, pourvu que la peau ainsi traitée soit promptement élargie, de préférence par un
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palissonnage réalisé sur une surface lisse, avant que les fibres situées sur les faces ou près des faces de la peau commencent à se "fixer" à l'état non tendu.
En d'autres trmes, quoiqu'il soit préférable de placer la peau à l'état tendu avant d'appliquer la matière de tannage, l'ordre de ces opérations pourrait être inversé pourvu que la peau soit palissonnée ou élargie assez promptement après l'appli- cation de la matièreo
Comme résultat de l'application d'une solution de tannage concentrée sur les deux faces de peaux de divers genres, un tannage partiel ou complet des peaux s'effectue.
Même si la quantité de matière appliquée en une seule fois sur les deux faces ne suffit pas pour traverser complète- ment la peau, celle-ci est préservée contre les altérations dues à la putréfaction. Les peaux 'ainsi traitées peuvent être empilées et laissées à l'état humide pendant de longues périodes de temps, même plusieurs'semaines ou mois, avant de terminer le tannage. D'autre part, les peaux ainsi trai'- tées peuvent être mises à sécher en les pendant à l'air libre. Même si le tannage n'est pas terminé, elles se con- serveront indéfiniment:dans les chambres sèches dans les conditions atmosphériques ordinaires.
Ces peaux peuvent être ultérieurement humectées d'eau d'une manière parfaite puis- que leur mouillage s'effectue facilement, et le tannage peut être terminé soit par le procédé décrit, soit par les procédés appliqués jusqu'à ce jour dans le tannage des peaux. Les faits'importants qu'il y a lieu de noter en ce qui concerne le traitement des peaux brutes par une matière de tannage concentrée sont que les peaux sont préservées à l'état complètement tendu, que le côté fleur.reçoit une belle couleur uniforme qui ne change pas.par la suite, que ce même côté n'est'pas sujet à être détérioré .si ce n'est par un ,traitement anormalement brutal et que Inachèvement
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du tannage peut être.
réalisé, soit'dans,'ta même usine par
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le procédé décrit, soit dans toute autre usine et par des procédés depuis longtemps appliqués dans 1 industrie du tannage. En d'autres temes, lorsqu'une peau a été traitée à l'état tendu par une matière de tannage forte ou concen= trée, la surface du coté fleur se trouve tannée dans une mesure telle qu'elle n'est pas susceptible d'être dété= riorée au cours des opérations subséquentes effectuées pour terminer le tannage même si ce dernier est réalisé de la manière usuelle dans le tonneau ancien et bien connu.
En outre, en raison de la fixation donnée aux fibres de la peau par le tannage partiel de cette peau à l'état tendu, la peau ne se contracte pas dans une grande mesure lorsqu'on la traite dans un tonneau pour finir le tannageo Ceci est en contraste marqué avec la contraction considérable qui accompagne le foulage au tonneau des peaux brutes intro- duites directement dans un tonneau sans avoir été préala- blement tannées de la façon précédemment décriteo Par con- séquent, on voit que certains des avantages de l'invention sont conservés lorsque les peaux sont foulées au tonneau pour terminer le tannage.
La description qui précède du procédé supplique à toutes les peaux et même aux parties refendues de cuirs
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épais pouvant 3tre meatées faij11en à 1 état tendu soit sur une surface lissa soit sur un châssis. Le tannage des cuirs proprement dits destinés au ouix à semelles;, aux courroies et autres cuirs épais exige toutefois un procédé un peu modifié.
On peut placer simplement ces peaux à l'état tendu sur des surfaces de support sans charcher à les étirer dans le but d'augmenter leur surface puisque ces peaux for- tes sont - vendues au poids et non à la surface et que le poids, l'épaisseur et la densité sont considérés comme des caractéristiques désirables dos cuirs forts de ce genre, On peut faire passer la peau à travers une machine à mettre
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au vent pour éliminer l'excès d'eau et la monter à l'état tendu.
Dans tous les cas, après qu'une peau forte a été tendue sur une surface de support d'une manière propre à effaoer tous les plis et faux-plis, on la traite, de pré- férence en commençant par le coté chair, par une solution de tannage forte ou concentrée, puis on la place sur un agent propre à retenir les liquides et imbibé de solution dans un plateau, le coté chair tourné vers le bas. On trai- te alors le côté fleur par la solution de tannage forte ou concentrée. La raison pour laquelle on traite d'abord le côté.chair dans le cas des cuirs proprement dits est qu'il serait extrêmement difficile d'éviter le plissement du côté fleur lorsqu'on retournerait le cuir lourd pour avoir accès au coté chair.
Si un faux-pli de ce genre se produisait du coté fleur sur une .surface fraîchement tannée, ce t'aux. pli serait permanent ou ne pourrait être enlevé qu'au prix de difficultés. Il est donc préférable de ne traiter le côté fleur qu'après que la peau a été tendue à l'état voulu pour rester dans cet état jusqu'à ce qu'elle ait été traversée par la matière de tannage. Comme la peau possède une'épaisseur considérable, il faut appliquer la matière de tannage périodiquement pendant un temps plus long que dans le cas d'une peau mince. Par suite, il est préférable d'appliquer quelque agent propre à maintenir la solution de tannage en contact avec la surface de la peau.
A cet effet, on peut disposer de la sciure de bois ou de la fa- rine d'avoine saturée de la solution de tannage au fond d'un plateau ou récipient peu profond de dimensions telles qu'il puisse contenir un cuir proprement dit des dimensions maximum, si on le désire, quoique ce cuir puisse évidemment avoir été préalablement découpé en morceaux de dimensions et formes prédéterminées, selon les usages que les diverses parties sont appelées à recevoir.
Pour maintenir la solu- tion de tannage en contact avec la surface supérieure de la
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peau soumise au traitement, il est commode d'appliquer les agents de retenue susmentionnés ou un tissu tel que la fla- nelle de Canton imprégnés de la Solution de tannage et dis- tribués à la surface de la peauoUne couche de tissu se com- porte aussi à la açon d'un filtre qui empêche les sédiments de s'accumuler sur la surface sous-jacente de la peau. Pour ajouter de nouvelles quantités de matière de tannage, on peut simplement verser le liquide sur l'agent ou corps re- tenant le liquide et le distribuer uniformément sur toute la surface.
La peau est immobilisée dans la position hori- zontale pendant toute la durée de son traitement, qui demano de six jours dans le cas de cuirs de moyenne épaisseur.Les cuirs plus minces peuvent n'exiger que cinq jours tandis que les cuirs plus forts peuvent exiger un temps un peu plus longo - On .a trouvé que\1 dans ,le tannage des cuirs forts:) il peut être avantageux d'appliquer des solutions de tannage encore plus concentrées qua dans la cas des peaux minces, principalement à cause de la diminution qui en résulte du temps nécessaire pour terminer la pénétration de la peau.
On peut mélanger un extrait de tannage extrêmement concen- tré ou même non dilué avec une matière granulaire ou une au- tre matière qui retient la liquide sans absorber elle-même la matière de tannage, comme par exemple les déchets de laine o Le mélange de déchets de laine et d'extrait de tannage con- centré peut être utilisé pour appliquer la matière de tan'=- nage sur une ou chacune des faces de la peauo De préférences lextrait de tannage concentré sera distribué sur le côté chair à l'aide d'un linge ou par projections et la peau sera alors placée sur une couche de déchets été,), remplis de matière de tannage sur une table ou plateau.
Lorsque la peau a été disposée de la manière indiqués on traite le côté fleur par l'extrait concentré, puis on étale sur ce même côté une épaisseur de déchets etco suiffisants pour que, conjointement avec la quantité qui se trouve au-dessous
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du côté chair,'la quantité de matière de tannage présente soit suffisante pour traverser complètement la peau. Dans ce cas, la quantité de matière de tannage appliquée sur les surfaces de la peau est supérieure à celle nécessaire pour terminer le tannage, dans le but d'assurer la pénétration complète par la matière de tannage sans exiger d'autre attention de la part de,l'opérateur. A la fin de cinq ou six jours, selon l'épaisseur de la peau, on constate que celle-ci est complètement traversée.
On peut alors enlever de la surface de la peau soit le mélange de matière de tan- nage et de déchets de laine, soit la couche de tissu, laver la peau pour enlever l'excès de matière de tannage des deux surfaces et la pendre alors pour la sécher dans la chambre - de séchage. On remarquera que, dans ce mode de tannage, l'ap- plication de matière de tannage est effectuée d'une façon complète par les opérations consistant à distribuer cette matière à l'aide d'un linge ou par projection alternative* ment sur le'coté chair et le coté fleur de la peau et à pla- cer ensuite le mélange de déchets de laine et de matière- de tannage ou une couche de tissu imprégnée de cette matière au contact des deux surf aces de la peau, et que,à partir de ce moment, on n'a plus besoin de s'occuper de la peau-envi.
sagée jusqu'à la fin du cinquième ou¯du sixième jour. On constate alors que la peau a été traversée complètement par la matière de tannage.
Lorsqu'un cuir a été complètement traversé comme résultat de l'application de la quantité requise de matière à .. tanner, on l'enlève de la table ou plateau, on le lave et on le pend pour le sécher dans la chambre de séchage. Le temps nécessaire pour le séchage est considérablement diminué en comparaison avec les dix jours ou deux semaines qui étaient autrefois nécessaires pour sécher les peaux.
En raison de la quantité limitée de solution de tannage concentrée utili- sée pour le tannage de la peau, la quantité d'eau qui doit
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être éliminée dans la chambre de séchage est très faibles de sorte que le séchage demande -rarement plus de trois jours, même dans le cas des cuirs les plus épais=
Dans certains cas, par exemple lorsque la matière à tanner est en partie en suspension en même temps qu'à l'état dissous, il est nettement avantageux de la ver la peau après la première application de la solution de tannage éner- gique ou concentrée, On peut effectuer ce lavage en plongeant la peau dans un bain d'eau ou en l'arrosant à l'aide d'un tuyau flexible pendant une courte période de temps.
Après cette opération, on étend de nouveau la peau;, on effectue une autre application de la solution de tannage énergique ou con- centrée et l'on continue le traitement comme précédemment.) Dans certains cas, le lavage de la peau a permis dU accélérer le tannage à un tel point qu'il est considéré comme une opé- ration importante du procédé dans des circonstances de ce genre.
On constate que les cuirs et peaux tannés par le procédé suivant 3; invention sont non seulement plus grands que ceux des mêmes espèces tannés par les procédés antérieurs mais aussi plus épaiso En dU autres termes les cuirs et peaux qui sont tannés après que 1 eau en excès en a été éliminée et à l'état tendu sont plus grands et plus épais que les cuirs et peaux qui sont tannés pendant qu'ils sont à 1$état non tendu et qu'ils contiennent encore une quantité deau importante.
On remarquera toutefois que cette constatation n'implique pas nécessairement que le cuir fini possede une surface-supérieure à celle de la peau à 1 aida de laquelle il a été fabriqué, En fait:, sa surface est sensiblement la même que celle de la peau brute non étirée. Toutefois, dans le cas des peaux de moutons ou de chèvres, par exemple, la surface du cuir obtenu est de 15 à 20% plus grande que celle du cuir obtenu à l'aide des mêmes peaux ayant été tannées
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par les procédés antérieure, c'est-à-dire pendant que Ia peau est non tendue, parce que, dans ce dernier cas, la peau se rétrécit au cours du tannage.
En ce qui concerne les cuirs proprement dits, leur surface n'est pas sensiblement augmentée, et un accroissement de surface ne serait d'ailleurs pas déni- rable puisque les caractéristiques désirables du cuir à semelle sont le poids, l'épaisseur et la densité.