PROCEDE D'AFFINAGE DU VERRE ET PRODUIT OBTENU
L'invention se rapporte au domaine de l'affinage du verre, notamment de verre présentant une viscosité élevée à l'état fondu.
La qualité du verre est une préoccupation majeure des producteurs de verre, notamment de verre plat et dans les différentes étapes de la fabrication du verre, l'affinage est une étape fondamentale. Cette opération consiste à éliminer autant que possible les inclusions gazeuses de tailles diverses, appelées « bouillons », bulles ou « puces », dont la présence dans le produit final est souvent strictement contrôlée et parfois rédhibitoire. Ainsi, les exigences de qualité en terme d'affinage sont-elles très strictes pour les applications automobiles (notamment les pare-brise, qui doivent assurer une visibilité parfaite), et encore plus strictes pour les applications du verre plat dans le domaine électronique, notamment comme substrats d'écrans plats tels que les écrans à cristaux liquides (LCD), la présence d'inclusions gazeuses pouvant alors perturber le fonctionnement électrique et/ou déformer certains pixels constituant l'image.
Ces inclusions gazeuses ont plusieurs origines. Elles proviennent principalement de l'air emprisonné entre les grains des matières pulvérulentes et du dégazage dû à certaines réactions chimiques se produisant pendant l'étape de fusion du verre. Ainsi les matières premières carbonatées (comme par exemple le carbonate de sodium, le calcaire, la dolomie) dégagent-elles de grandes quantités de dioxyde de carbone sous forme gazeuse. Les inclusions gazeuses peuvent également être dues à des réactions de désolubilisation de certains gaz dans certaines conditions, ou à des réactions chimiques ou électrochimiques entre le verre fondu et certains matériaux présents dans les fours (céramiques réfractaires et/ou métaux). Les inclusions gazeuses se retrouvent emprisonnées
dans la masse de verre fondu, dont elles peuvent s'échapper à une vitesse proportionnelle au carré de leur diamètre. Ainsi les petites bulles (parfois appelées « puces ») ne peuvent-elles s'échapper qu'à des vitesses extrêmement faibles. La vitesse de remontée des bulles peut en outre être freinée par la viscosité du verre et par des mouvements de convection pouvant entraîner les bulles vers la sole du four.
Les différents procédés d'affinage existants ont tous la caractéristique commune de tenter d'augmenter la vitesse de déplacement des bulles dans le verre et/ou de diminuer la hauteur de verre pour raccourcir le trajet des bulles vers l'atmosphère du four.
Le plus souvent un affinage chimique est réalisé : un composé chimique, appelé agent d'affinage et habituellement introduit avec les matières premières, produit un intense dégagement gazeux dans le verre fondu, les grosses bulles ainsi formées venant coalescer avec les petites bulles et les entraîner plus rapidement à la surface.
L'affinage des verres silico-sodo-calciques, qui représentent la majeure partie des verres produits à l'échelle industrielle, est usuellement réalisé à l'aide de sulfates. Une source de sulfates, généralement du sulfate de sodium (Na2SO4) ou du gypse (CaSO4), est introduite avec les matières premières, qui produit à haute température un dégagement gazeux de SO2 à l'origine de l'affinage. Les verres silico-sodo-calciques ont une composition comprenant en pourcentages massiques :
SiO2 60-75% B2O3 0-5% AI2O3 0-10%
MgO 0-8% CaO 6-15%
Na2O 10-20% K2O 0-3% Du fait de la forte teneur en Na2O et CaO (d'où l'expression
« sodo-calcique »), ces verres présentent une faible viscosité à l'état fondu.
Il est toutefois connu que les sulfates ne sont pas efficaces lorsqu'il s'agit d'affiner des verres présentant une viscosité élevée à l'état fondu : leur
température de décomposition étant basse, le dégagement gazeux de SO2 se produit alors que le verre est trop visqueux. Par « verres présentant une viscosité élevée », on entend au sens de la présente invention des verres dont la température correspondant à une viscosité de 100 poises (appelée « température Tlog2 ») est supérieure ou égale à 14800C, une telle viscosité étant nécessaire pour assurer une remontée des bulles à une vitesse raisonnable. La température Tlog2 des compositions silico-sodo-calciques décrites supra est de l'ordre de 14000C seulement.
Les oxydes d'arsenic ou d'antimoine sont usuellement utilisés pour l'affinage de ces verres, mais présentent toutefois l'inconvénient d'être toxiques. Ces oxydes sont en outre incompatibles avec le procédé de formage de verre plat dit « procédé float », qui consiste à déverser le verre fondu sur un bain d'étain en fusion.
Plus récemment, il a été proposé d'utiliser l'oxyde d'étain comme agent d'affinage, ce dernier étant compatible avec le procédé « float ».
L'invention a pour but de proposer un procédé d'affinage amélioré pour les verres présentant une viscosité élevée à l'état fondu.
A cet effet, l'invention a pour objet un procédé d'affinage de verres dont la température correspondant à une viscosité de 100 poises (10 Pa. s) est supérieure ou égale à 1480°C, caractérisé en ce qu'on utilise des sulfures comme agent d'affinage.
Les inventeurs ont en effet découvert que de manière totalement inattendue les sulfures permettaient d'obtenir des résultats d'affinage très satisfaisants pour des verres présentant une viscosité élevée à l'état fondu. Ces résultats sont d'autant plus surprenants que selon les documents de brevet US 5,069,826 et US 3,589,885 les verres silico-sodo-calciques peuvent être affinés à l'aide de sulfures, et que leur mécanisme d'affinage est lié au dégagement de SO2 à une température encore plus basse que dans le cas de l'emploi de sulfates. L'homme du métier s'attendrait donc, à la lecture de ces documents, à ce que l'emploi de sulfures soit encore moins efficace que celui des sulfates. Il n'en est pourtant rien, comme le démontre la suite du texte.
Les verres affinés à l'aide de ce procédé présentent avantageusement une température « Tlog2 » supérieure ou égale à 15000C ou 15500C, voire à 1600°C ou même 16500C.
Il peut notamment s'agir : - de compositions de verre adapté à la fabrication de substrats pour écrans LCD, qui comprennent les oxydes suivants dans des teneurs pondérales variant dans les limites ci-après définies : SiO2 58-76% B2O3 2-18%
AI2O3 4-22%
MgO 0-8%
CaO 1 -12%
SrO 0-5%
BaO 0-6% R R22OO 0 0--11 %% ((RF 2O désignant les oxydes alcalins) et plus particulièrement :
SiO2 58-70%
B2O3 3-15%
AI2O3 12-22%
MgO 0-8%
CaO 2-12%
SrO 0-3%
BaO <0.5%
R2O 0-1 % ou encore :
SiO2 58-72%
TiO2 0,8-3%
B2O3 2-15%
AI2O3 10-25%
CaO 2-12%
MgO 0-3%
BaO 0-6%
SrO 0-4%
ZnO 0-3%
R2O 0-1 % (R2O désignant les alcalins).
Ces compositions, qui se distinguent des compositions silico-sodo- calciques par une teneur très faible en oxydes alcalins, présentent des coefficients de dilatation inférieurs à 35.10"7/°C, et un strain point supérieur à
6500C. Le verre Eagle 2000® commercialisé par la société Corning Inc. est un exemple de cette famille de verres. de verres possédant de faibles coefficients de dilatation et utiles pour des applications comme vitrages anti-feu : SiO2 78-86%
B2O3 8-15% AI2O3 0,9-5% MgO 0-2% CaO 0-1 ,5% Na2O 0-3%
K2O 0-7%
Un exemple de ce type de compositions, qui se distinguent des compositions silico-sodo-calciques par une faible teneur en Na2O et CaO, est le verre Pyrex® commercialisé par la société Corning Inc. - de verres utilisables en tant que substrat pour écrans de visualisation appelés écrans « Plasma », notamment présentant la composition suivante, qui se distingue des compositions silico-sodo-calciques par de plus faibles teneurs en Na2O :
SiO2 40 à 75% AI2O3 O à 12%
Na2O O à 9% K2O 3,5 à 10%
MgO O à 10% CaO 2 à 11 % SrO O à 11 %
BaO O à 17%
ZrO2 2 à 8%
Les verres affinés selon le procédé de la présente invention possèdent généralement une teneur en oxydes alcalins (notamment en oxyde de sodium) inférieure ou égale à 12%, voire 10% et même 8%, ou dans certains cas une teneur presque nulle. Les sulfures employés dans le cadre de la présente invention sont avantageusement ajoutés aux matières premières avant l'étape de fusion, de préférence en une teneur supérieure ou égale à 0,05% en poids relativement au poids du verre final. Cette teneur est même avantageusement supérieure ou égale à 0,1 %, voire 0,3% et même 0,4% afin d'assurer un affinage optimal. Des teneurs trop élevées n'apportent toutefois aucun avantage sur la qualité du verre final et peuvent même parfois modifier les propriétés physiques du verre. Elles sont donc de préférence limitées à moins de 2%, voire 1 %, ou encore 0,8%.
Il s'agit de préférence de sulfures dont les oxydes correspondants font partie de la composition du verre de manière à ce que l'utilisation des sulfures n'introduise pas dans la composition d'élément susceptible de modifier les propriétés du verre. L'introduction de sulfures de métaux alcalins dans une composition pour substrats d'écrans LCD qui ne doit pas contenir d'oxydes alcalins est par exemple à éviter. Les sulfures employés peuvent être ajoutés sous forme de mélange de plusieurs sulfures différents. Des sulfures de métaux alcalins (Na2S, K2S, Li2S...), alcalino-terreux (CaS,
MgS, BaS, SrS...) ou d'éléments de transition (ZnS, FeS...) peuvent être employés dans le cadre du procédé selon l'invention, seuls ou en mélange. Le sulfure de zinc (ZnS) s'est révélé particulièrement approprié, même pour des compositions de verre ne contenant pas cet oxyde, notamment pour des teneurs comprises entre 0,4 et 0,6% en poids.
Les sulfures peuvent également être apportés sous forme de laitier de haut-fourneau ou de fritte de verre enrichie en sulfure.
Il est avantageux de ne pas ajouter de sulfates aux matières premières en combinaison avec les sulfures, car il a été observé une dégradation de la qualité d'affinage.
Afin d'améliorer encore la qualité d'affinage obtenue, il est particulièrement avantageux d'ajouter en combinaison avec les sulfures un agent capable d'oxyder lesdits sulfures, en particulier un oxyde d'un élément possédant plusieurs
valences. Parmi les agents oxydants utilisables figurent par exemple les oxydes de cérium (sous forme CeO2) ou d'étain (sous forme SnO2). Les oxydes d'arsenic ou d'antimoine possèdent également cette propriété intéressante, mais ne sont pas préférés du fait de leur toxicité. Compte tenu de l'effet colorant de l'oxyde de cérium, l'oxyde d'étain est préféré. Ces agents sont introduits de préférence en une teneur massique supérieure ou égale à 0,1 %, voire 0,2%, notamment 0,3% et même 0,4% en poids relativement au poids du verre final. Leur teneur ne dépasse pas de préférence 2%, voire 1 % ou même 0,8%. Dans le cas préféré où l'oxyde d'étain est employé (et en particulier lorsqu'il est employé en combinaison avec le sulfure de zinc), la teneur en oxyde d'étain introduite est de préférence comprise entre 0,4 et 0,6%.
Il est apparu aux inventeurs que lors de la mise en œuvre du procédé d'affinage selon l'invention, les éventuelles inclusions gazeuses restant emprisonnées dans le verre à l'issue de la fusion présentaient un diamètre beaucoup plus élevé que celles qui subsistent lorsque l'oxyde d'étain, l'oxyde d'arsenic ou l'oxyde d'antimoine sont employés. Ces inclusions sont donc aisément éliminables en favorisant la génération à haute température de gaz diffusant rapidement dans le verre, par exemple en introduisant par bullage dans la masse de verre fondu un gaz tel que l'hélium et/ou en ajoutant des halogénures tels que le chlorure de calcium ou de magnésium dans les matières premières avant l'étape de fusion.
La température d'affinage employée est de préférence inférieure ou égale à 17500C, voire 17000C et même 1680°C.
L'invention a également pour objet un procédé de fabrication de verre, notamment de substrats pour écrans LCD, comprenant une étape de fusion, une étape d'affinage selon l'invention et une étape de formage, cette dernière pouvant par exemple être une étape selon le procédé « float », bien connu de l'homme du métier.
Le procédé selon l'invention est particulièrement bien adapté à l'obtention de différents produits ou objets, qui constituent également un objet de l'invention. Un tel objet est obtenu à partir d'un verre dont la température Tlog2 est supérieure ou égale à 14800C, notamment 1500°C ou 1550°C, voire 16000C, et se caractérise en particulier par le fait que sa composition chimique contient une
teneur en soufre, exprimée en parties par million (ppm) de SO3 supérieure ou égale à 40ppm, voire 60ppm (soit 0,004 ou 0,006% en poids relativement au verre final). La teneur en soufre est habituellement inférieure ou égale à 0,5%, voire 0,2% et même 0,1 %. A la connaissance des inventeurs, aucun procédé d'affinage utilisant du soufre sous une quelconque de ses formes n'a été employé ou décrit pour produire des verres présentant une viscosité élevée à l'état fondu, notamment des substrats pour écrans LCD, et par conséquent aucun substrat n'a été décrit, qui contienne une telle quantité de soufre dans sa composition. II s'est également révélé que le mode de réalisation préféré dans lequel de l'oxyde d'étain est utilisé en combinaison avec les sulfures est particulièrement bien adapté à l'obtention d'autres objets nouveaux et avantageux.
Ces objets, obtenus à partir d'un verre présentant une température Tlog2 supérieure ou égale à 14800C, notamment 15000C et même 1600°C, et dont la composition comprend de l'oxyde d'étain sont caractérisés par un rapport [Sn2+]/[Sn total] supérieur ou égal à 0,6.
L'étain peut être présent dans le verre sous deux degrés d'oxydation : forme réduite Sn2+ (valence 2) et forme oxydée Sn4+ (valence 4). Le rapport [Sn2+]/[Sn total] (noté rapport R dans la suite du texte) est défini par le rapport molaire entre l'étain présent dans le verre sous la forme réduite de valence 2 et la totalité de l'étain présent dans le verre. Un rapport R élevé correspond donc à une proportion élevée d'oxyde d'étain présent dans le verre sous sa forme réduite.
A la connaissance des inventeurs, aucun procédé d'affinage utilisant de l'oxyde d'étain décrit dans l'art antérieur n'est susceptible d'aboutir à un rapport R aussi élevé.
En outre, les objets ainsi définis présentent en eux-mêmes, et indépendamment du procédé qui a pu servir à les fabriquer, une série d'avantages. Il s'est en effet révélé qu'une plus forte proportion d'étain sous forme réduite permettait de limiter les risques de dévitrification en cassitérite SnO2. Cette forme cristalline particulièrement réfractaire est susceptible de se former dans les verres contenant de l'étain et de perturber les opérations de formage du verre du fait de la création de zones cristallisées. En outre, la présence
majoritaire d'étain sous forme réduite est avantageuse lorsque le verre fondu est en contact avec du platine. Le platine est fréquemment employé dans l'industrie verrière du fait de sa température de fusion et de sa pureté élevées. La présence de verre fondu au contact du platine est toutefois susceptible de générer des inclusions gazeuses dans le verre du fait de réactions électrochimiques. L'eau dissoute dans le verre peut en effet être dissociée en gaz hydrogène (H2) et oxygène (O2) grâce à l'action catalytique du platine. L'hydrogène produit diffuse au sein du platine, tandis que l'oxygène reste au sein du verre, donnant naissance à des inclusions gazeuses de faible taille particulièrement difficiles à éliminer. A ce titre, les inventeurs ont pu mettre en évidence que la présence majoritaire d'étain sous sa forme réduite permettait d'absorber ces inclusions par réactions d'oxydo-réduction et par conséquent d'éviter dans une large mesure la génération de bulles d'oxygène au contact du platine.
Pour ces différentes raisons, le rapport R est avantageusement supérieur ou égal à 0,7, voire 0,75 et/ou inférieur ou égal à 0,9, voire 0,85. Il est en outre apparu que c'est dans ces plages préférées de rapport R que le verre obtenu présente la meilleure qualité d'affinage (donc le moins d'inclusions gazeuses). Ce rapport peut être obtenu par un dosage adéquat des quantités de SnO2 et de sulfures (notamment ZnS). Dans le cas où ce dosage n'est pas adéquat et aboutit à un rapport R situé en dehors de cette plage préférée, il est également possible d'ajuster ce rapport R par ajout d'un réducteur (tel que le coke) ou d'un oxydant
(tel que par exemple un nitrate).
Un objet préféré est en particulier un substrat pour écrans LCD dont la composition comprend les oxydes suivants dans des teneurs pondérales variant dans les limites ci-après définies :
SiO2 58-76% B2O3 2-18% AI2O3 4-22% MgO 0-8% CaO 1-12%
SrO 0-5%
BaO 0-6%
R2O 0-1 %
Les exemples suivants illustrent l'invention sans toutefois la limiter. Une composition de verre comprenant les oxydes suivants dans les teneurs pondérales ci-après définies a été fondue à partir d'un mélange de matières premières vitrifiables et affinée à 16500C pendant une heure : SiO2 63,8%
AI2O3 16,3% B2O3 1 1 ,3%
CaO 8,5%
Les verres ayant cette composition ont une température Tlog2 de plus de 16500C.
Pour l'exemple comparatif C1 , aucun agent d'affinage n'a été ajouté. Les exemples comparatifs C2, C3 et C4 ont été affinés respectivement à l'aide de 0,2% en poids de sulfate, introduit sous forme de gypse (CaSO4) et de 0,5 et 1 % en poids d'oxyde d'étain (SnO2). L'exemple 1 , selon l'invention, a été obtenu par un procédé mettant en œuvre une étape d'affinage utilisant du sulfure de zinc (ZnS) en une teneur de 0,5% en poids relativement au poids de verre final. Pour l'exemple 2, toujours selon l'invention, une teneur équivalente (0,5%) en oxyde d'étain (SnO2) a été ajoutée au mélange de matières premières en combinaison avec 0,5% de sulfure de zinc. Dans les exemples 2 à 6, la teneur en oxyde d'étain ajoutée au mélange de matières premières est fixée à 0,5% en poids, et la teneur en sulfure de zinc varie de 0,3% (exemple 3) à 0,8% (exemple 6).
Le tableau 1 ci-après indique pour chaque essai les teneurs en sulfure de zinc et/ou oxyde d'étain employées, le taux de bulles, exprimé en nombre de bulles par cm3, et le rapport R. Ce dernier est mesuré par spectroscopie Môssbauer.
Tableau 1
Les exemples comparatifs C1 et C2 montrent que le sulfate est un piètre affinant pour ce type de verre, la faible amélioration constatée en terme de taux de bulles étant largement insuffisante.
Les exemples C3 et C4 montrent qu'un affinage de bonne qualité peut être obtenu avec 1 % de SnO2.
L'ajout de 0,5% de sulfures, sous forme de sulfure de zinc (ZnS), dans l'exemple 1 procure une amélioration notable par rapport à l'utilisation de sulfates. II a en outre été observé que les bulles résiduelles présentaient une taille importante et pourraient être aisément éliminées par une prolongation minime de la durée d'affinage. La comparaison avec les exemples comparatifs C3 et C4 montre que ZnS est même plus efficace que SnO2 pour une teneur introduite identique. L'ajout de 0,5% d'oxyde d'étain (SnO2) en combinaison avec 0,5% de ZnS
(exemple 2) améliore encore considérablement la qualité d'affinage, puisque le verre obtenu est presque totalement exempt d'inclusions gazeuses.
Pour une teneur en oxyde d'étain de 0,5%, l'examen des exemples 2 à 6 montre que l'optimum en terme de qualité d'affinage se situe entre 0,4 et 0,6% de sulfure de zinc, plus précisément autour de 0,5% de sulfure de zinc. Ce domaine optimisé est corrélé avec un rapport R compris entre 0,7 et 0,9 ; notamment entre 0,8 et 0,9, l'effet du sulfure de zinc étant d'augmenter ce rapport. On peut noter que l'affinage à l'étain seul (exemples comparatifs C3 et C4) ne permet d'obtenir que des rapports R de l'ordre de 0,25. Ces faibles rapports R ont pour effet
d'augmenter le risque de dévitrification en cassitérite et de générer des bulles d'oxygène lorsque le bain de verre fondu est au contact du platine.
La présente invention étant décrite dans ce qui précède à titre d'exemple, il est entendu que l'homme du métier est à même de réaliser différentes variantes de l'invention sans pour autant sortir du cadre du brevet tel que défini par les revendications.