PROCEDE ET DISPOSITIF D'ASSEMBLAGE DE COMPOSANTS OPTIQUES OU D'UN COMPOSANT OPTIQUE ET D'UN SUBSTRAT
DESCRIPTION
Domaine technique et art antérieur
L'invention concerne le domaine de l'assemblage entre deux composants optiques, en particulier une fibre optique et un autre composant optique, ce dernier pouvant être par exemple une autre fibre optique
(notamment une fibre multicoeur) , ou une lentille, ou microlentille (notamment une lentille à gradient d'indice). De même, la fibre optique peut être une fibre multicoeur. Un autre exemple d'élément optique pouvant être assemblé à l'aide de l'invention est un ensemble lentille-prisme.
L'invention concerne également l'assemblage d'un composant optique avec un substrat, par exemple un substrat métallique ou semi-conducteur. Le composant peut être par exemple une fibre optique ou une lentille .
L'article de K. Kinoshita intitulé "End préparation and fusion splicing of an optical fiber array with a C02 laser" paru dans Applied Optics, vol. 18, n° 19, pages 3256-3260, 1979 décrit la soudure de fibres optiques à l'aide d'un laser C02. L'article de K. Egashira intitulé "Analysis of thermal conditions in C02 laser splicing of optical fibers" paru dans Applied Optics, vol. 16, n° 10, pages 2743-2746, 1977 concerne également un couplage fibre-fibre réalisé à l'aide d'un laser C02.
L'article de K. Nakatate et al. Intitulé "Silica based rod lens for the médical fiberscope" paru
dans Proceedings SPIE, 1994 concerne une liaison fibre- lentille. Elle utilise une technologie identique à celle de la soudure fibre-fibre réalisée à l'aide d'un arc électrique. Elle implique une fusion des surfaces à mettre en contact.
Cette technique ne s'applique qu'à des éléments optiques de faible diamètre (moins de 200 μ ) . Des microlentilles y sont réalisées par les mêmes techniques que celles utilisées pour réaliser les fibres optiques : les verres ainsi obtenus pour les lentilles fondent donc à des températures comparables aux températures de fusion des fibres. Par conséquent, cette technique ne peut être appliquée, d'une manière générale, à la réalisation d'un assemblage de deux composants optiques quelconques.
D'une manière générale, toutes ces techniques entraînent une déformation des surfaces de contact par chauffage. Dans le cas d'un couplage fibre-fibre, la soudure résulte en une déformation de l'extrémité des fibres soudées entre elles. De plus, en général, les fibres optiques sont préalablement préparées par clivage, mais la perpendicularité de l'interface par rapport à l'axe de la fibre n'est pas garantie par cette technique. Le soudage nécessite donc une déformation plastique obtenue en exerçant une pression axiale .
Une technique connue pour assembler deux composants optiques quelconques, par exemple une lentille et un prisme, consiste à réaliser un collage. Mais le collage est chimiquement sensible à certains solvants, et assure une mauvaise solidité mécanique pour les petites surfaces. De plus, il nécessite l'introduction d'une matière (la colle) qui diminue la
qualité optique du trajet que peut suivre un faisceau. Le collage est utilisé, en particulier, pour la réalisation d'assemblages lentille-fibre multicoeur en vue de la préparation de microendoscopes. L'endoscopie, et en particulier la microendoscopie, permet à un praticien médical d'acquérir des informations, ou images, des parties intérieures au corps humain, telles que l'estomac, les poumons, le coeur, les vaisseaux sanguins, ou l'oeil. Un dispositif pour la mise en oeuvre d'une telle technique est représenté schématiquement sur la figure 1, où la référence 2 désigne une source de lumière qui est focalisée par une lentille 4 à l'entrée d'un guide de lumière 6. Ce dernier est en fait le plus souvent relié à une pluralité de fibres optiques 8, 10 disposées à la périphérie d'une fibre multicoeur 12. Un faisceau d'éclairage 14 peut ainsi être dirigé sur une zone 16 d'un organe à observer, qui réfléchit un rayonnement 18 sur une lentille 20 connectée à l'entrée d'une fibre multicoeur 12. Cette dernière comportant un faisceau cohérent de coeurs individuels, ceux-ci transmettent donc la lumière de manière ordonnée entre eux, et l'image obtenue en sortie 22 de la fibre multicoeur correspond à l'image formée à son entrée. Des moyens pour mémoriser, analyser et/ou représenter l'image peuvent être également prévus en combinaison avec ce dispositif.
Cette technique d'imagerie est décrite par exemple dans les articles de A. Katzir : "Optical Fibers in Medicine", Scientific American, vol.260 (5), p. 120-125, 1989 et "Optical Fiber Techniques (Medicine)", Encyclopédia of Physical Science and Technology, vol. 9, p. 630-646, 1987.
La réalisation actuelle de l'assemblage lentille-fibre multicoeur est illustrée sur la figure 2. Un tube métallique ou un manchon 24 maintient la lentille 20 en face de la fibre multicoeur 12, et une colle 26 permet d'assurer la continuité optique et d'éviter que la lentille ne sorte du tube 24. Cette technique donne de bons résultats, mais présente l'inconvénient de nécessiter une manipulation délicate, de diminuer la qualité optique en introduisant un milieu supplémentaire 26 entre la lentille et la fibre multicoeur, et de rendre l'endoscope très vulnérable par rapport aux étapes de stérilisation nécessaires par chauffage .
De plus, le collage se fait à l'aveugle, dans le tube 24, sans contrôle précis. Du fait des tolérances du manchon ou du tube, nécessaires pour y introduire la colle, il en résulte un collage aléatoire et très variable.
D'une manière générale, l'assemblage de deux composants optiques ou d'un composant optique et d'un substrat, par collage, souffre également d'une certaine fragilité et n'est pas compatible avec des utilisations à haute ou très haute température, notamment dans le cas où une stérilisation est nécessaire.
Le document US-5208885 décrit un procédé pour réaliser une liaison entre un guide d'onde réalisé sur une substrat et une fibre optique. Une pâte de verre, dont la température de fusion est inférieure à une température à laquelle le guide d'onde peut être chauffé, est appliquée sur la fibre optique et/ou sur le guide d'onde. La pâte de verre est chauffée pour
réaliser la connexion entre la fibre et le guide d' onde.
Plus précisément, le verre peut consister en un mélange borosilicate-aluminium-plomb, et le chauffage
5 peut être réalisé avec un laser, par exemple un laser C02 ou un laser à excimère .
La technique décrite dans ce document ne résout pas les problèmes d'optique, c'est-à-dire de perturbation et d'altération optique du faisceau
K) lorsque celui-ci doit traverser la connexion en verre. La mise en oeuvre de cette technique en vue de la réalisation d'un dispositif d'imagerie, par exemple un endoscope, est donc exclue. De plus, l'application présentée concerne une soudure entre des matériaux (en
15 verre) de compositions proches (substrat Si02/Si avec une fibre Si02 faiblement dopée) qui fondent à des températures élevées, ce qui laisse le choix, pour la soudure, de multiples compositions de verre fondant à plus basses températures ainsi que de différentes
20 techniques de réalisation.
Le matériau retenu dans ce document, pour la soudure (pâte de verre) , est difficile à doser en raison de l' évaporation du liant qui en modifie considérablement le volume.
25 De plus, la pâte peut subir des altérations chimiques la rendant impropre à l'utilisation en optique. Par ailleurs, l'homogénéisation nécessaire à la réduction de la diffusion implique une montée en température jusqu'à 1000°C, ce qui n'est pas acceptable
3o lorsque certains composants optiques sont à mettre en contact ou à souder l'un avec l'autre.
Enfin, utiliser des verres qui fondent à basse température n'est pas forcément un avantage si leurs
propriétés optiques (indice de réfraction) et thermiques (dilatation) sont trop différentes de celles des éléments optiques. Par exemple, les coefficients de dilatations respectifs d'une fibre multicoeur et d'une
5 lentille sont respectivement de 5.10"7 et de 100.10"7.
Enfin, la mise en oeuvre décrite dans ce document (plongée de l'extrémité d'une fibre dans un bain de verre) ne permet pas de réaliser un contrôle précis de la quantité de verre déposé, ni de
K) l'alignement des éléments à souder avant la fusion de la couche.
Cette technique implique aussi une bonne mouillabilité
15 Le document EP-678 486 (Gould Electronics) décrit un procédé pour réaliser une liaison, ou un enrobage latéral entre des composants à base de verre.
L'assemblage est réalisé à l'aide d'une composition à base de verre, qui est chauffée, par
2o exemple à l'aide d'un laser C02 ou bien par arc électrique. Les propriétés de mouillabilité des surfaces sont essentielles à l'assemblage.
Là encore, ce document n'aborde pas la question de la transmission optique des matériaux utilisés. Des
25 dégradations des propriétés optiques peuvent se produire, dues par exemple :
- à la mise sous contraintes d'une fibre, ce qui peut induire des variations d'indice de réfraction et ainsi perturber la propagation du signal, 0 - à l'absorption optique par des verres au plomb, qui peuvent produire une atténuation ou une coloration du signal, en particulier sous l'influence
due aux rayons X (par exemple dans le cas d'utilisation d'un endoscope),
- à la présence de résidus du liant dans le cas de pâtes de verres, ou d' inhomogénéités, qui peuvent produire de la diffusion.
La liaison décrite dans ce document est donc inapte à la réalisation d'un dispositif d'imagerie, en particulier d'un endoscope. De plus, là encore, l'application présentée concerne la jonction d'éléments en des matériaux proches du point de vue de leurs compositions et qui fondent à des températures élevées, ce qui laisse le choix pour de multiples verres fondant à basses températures. Enfin la technique mise en oeuvre dans ce document ne permet pas, non plus, de réaliser un contrôle précis de la quantité de verre déposé, ni de l'alignement des éléments à souder.
Aucune des techniques exposées ci-dessus n'est, par ailleurs, adaptée à la réalisation d'assemblages de matériaux très différents, par exemple d'un composant optique et d'un substrat métallique ou semi-conducteur ou plastique ou à mémoire de forme.
Or, un assemblage lentille-tube métallique est utilisé, par exemple dans les endoscopes rigides. Un autre exemple d'un tel assemblage est celui d'un matériau à mémoire de forme et d'un composant optique, par exemple une fibre optique.
La seule technique connue permettant de réaliser de tels assemblages est, là encore, la technique de collage, qui présente les inconvénients déjà exposés ci-dessus (instabilité de certains solvants, mauvaise solidité mécanique pour les petites surfaces, introduction d'une matière (la colle) qui
perturbe les faisceaux optiques, ou bien qui diminue la qualité optique du trajet que peut suivre un faisceau) .
Il est donc souhaitable de trouver une technique d'assemblage permettant de réduire la perturbation optique entre les deux éléments à assembler.
De plus, les techniques connues ne permettent pas de réaliser un ajustement précis des surfaces à mettre en contact.
Enfin, dans le cas d'une soudure verre-métal, les techniques classiques de soudage ne permettent pas d'éliminer les déformations du verre.
Exposé de l'invention
L'invention a tout d'abord pour objet un procédé d'assemblage d'un composant optique et d'un substrat, permettant d'éviter les inconvénients exposés ci-dessus .
L'invention a donc tout d'abord pour objet un procédé d'assemblage d'un composant optique sur un substrat, comportant :
- une première étape de dépôt d'une couche de verre sur au moins une des deux faces, ou surfaces, à mettre en contact,
- une deuxième étape de mise en contact des deux faces, ou surfaces,
- une troisième étape de chauffage du verre, permettant de réaliser une soudure entre le composant optique et le substrat.
L'invention a également pour objet un procédé d'assemblage de deux composants optiques permettant d'éviter les inconvénients exposés ci-dessus, et
pouvant en particulier être appliqué à la réalisation de dispositifs d'imagerie, par exemple d'endoscopes.
L'invention a donc également pour objet un procédé d'assemblage d'un premier et d'un second 5 composants optiques, comportant :
- une première étape de dépôt d'une couche mince de verre sur une des deux faces, ou surfaces, à mettre en contact,
- une deuxième étape de mise en contact des deux faces, K) ou surfaces,
- une troisième étape de chauffage du verre permettant de réaliser une soudure entre les composants optiques .
15 Dans les deux cas, la soudure, ou brasure, obtenue présente une grande solidité mécanique et une bonne tenue thermique.
De plus, dans les deux cas, la couche de verre est déposée sur la ou les face (s) active (s) du, ou des, 2() composant (s) optique (s), c'est-à-dire sur la, ou les, face (s) destinée (s) à être traversée par un rayonnement .
Par ailleurs, la couche de verre est déposée
"in situ", sans nécessiter d'étalement ultérieur lors 25 de l'assemblage. La mouillabilité des surfaces à mettre en contact n'est donc pas essentielle au procédé selon
1 ' invention.
L'utilisation d'une couche mince de verre
(couche d'épaisseur comprise entre 0, lμm et lOμm) pour 30 le soudage permet de réduire ou d'éviter les problèmes de parallélisme entre les faces ou surfaces à mettre en contact, et d'éviter la déformation de ces faces ou surfaces. Par ailleurs, une couche mince de verre ne
diminue pas la qualité optique des composants, à la différence d'une couche de colle ou d'une goutte de pâte de verre. En particulier, la couche mince ne perturbe pas, ou peu, un faisceau optique la traversant : c'est le cas lorsqu'elle se situe, par exemple, à la jonction de deux fibres optiques.
Une telle couche de verre peut être utilisée pour lier ou souder des matériaux très différents. Notamment, le procédé selon l'invention s'applique particulièrement bien à la réalisation d'assemblages de composants optiques, ou d'un composant optique et d'un substrat, présentant des coefficients de dilatation thermique différents ou très différents. On choisit alors, pour le verre de la couche mince, une composition ayant un coefficient de dilatation intermédiaire entre ceux des composants.
Dans le cas d'une liaison composant optique- substrat, ce dernier peut être métallique ou plastique ou semi-conducteur ou à mémoire de forme ou bien encore une couche métallique déposée sur un substrat à mémoire de forme, le composant optique étant par exemple une fibre optique à un seul coeur, ou bien une fibre optique multicoeur. Enfin, le substrat peut être plan, ou non. Ainsi, on peut réaliser un assemblage lentille- tube métallique, du type de ceux utilisés en endoscopie classique. L'invention concerne également un endoscope mettant en oeuvre un tel assemblage.
Dans le cas de deux composants optiques, l'un des deux composants peut être une fibre optique, à un seul coeur ou bien une fibre multicoeur, le second composant optique étant par exemple ou bien une fibre optique (là encore à un seul coeur, ou multicoeur), ou
bien une microlentille (par exemple à gradient d'indice) . De même, le premier et/ou le second composants optiques peuvent être l'un et l'autre une lentille ou un prisme. De plus, le procédé selon l'invention permet de souder des composants optiques de taille ou de diamètre quelconque, inférieur ou supérieur à 200 μm.
Un autre avantage de la couche de verre est que celle-ci, de par sa ductilité, absorbe une partie des tensions mécaniques liées à d'éventuelles dilatations respectives des composants. Ainsi, l'assemblage final ne souffre que très peu, ou pas du tout, des contraintes mécaniques dont peuvent par exemple souffrir des composants directement assemblés par fusion laser.
On peut donc réaliser, grâce à la couche de verre, un ajustement précis des surfaces à mettre en contact.
Par ailleurs, dans le cas de deux composants optiques, un réglage du positionnement d'un élément par rapport à l'autre peut être d'abord fait avant de réaliser le chauffage, et ceci grâce à l'utilisation de la couche mince : l'utilisation d'une goutte de colle, comme dans le document US-5208885, ne permet pas de réaliser de réglage avant la liquéfaction du verre intermédiaire .
Le réglage du positionnement peut également être réalisé en cours de chauffage, à l'aide de moyens de contrôle optique. En particulier, lorsque l'un des composants optiques est une fibre multicoeur on peut réaliser un contrôle par un dispositif interférométrique . L'image des franges est transmise par la fibre multicoeur.
On notera que la couche de verre est réalisée sur la partie optiquement active du système. Par ailleurs, de préférence, elle ne comporte pas de plomb, qui peut s'oxyder.
5 L'utilisation d'une couche mince de verre présente en outre l'intérêt suivant. Une couche mince possède un point de transition vitreuse plus bas que la température de fusion du même matériau pris sous forme d'un volume macroscopique. On a donc une fonte à basse
K) température, ce qui est déjà avantageux par rapport au(x) composant (s) optique (s) à assembler, qui peu(ven)t être affectés par une montée trop haute en température .
La minceur de la couche permet de découpler les
15 propriétés de soudure des propriétés de fusion. Un ramollissement progressif de la couche se produit pendant l' échauffement, ce qui permet un ajustement des surfaces. La température est augmentée pour réaliser la soudure proprement dite qui est liée aux énergies
20 d' activation aux interfaces entre les éléments présents. De préférence, on procède donc à un chauffage en deux étapes. Une première étape permet d'atteindre la température de ramollissement de la couche mince. Dans une seconde étape, on porte la température à une
25 valeur suffisante pour réaliser la soudure proprement dite. Cette seconde étape peut être brève (par exemple : de l'ordre de quelques minutes ou moins) .
L'étape de chauffage peut être par exemple réalisée par arc électrique ou par filament
3o (fonctionnant par effet Joule) ou par laser. Le chauffage par laser est mieux contrôlé en température. Dans le cas du laser, et pour un assemblage fibre optique-composant optique ou fibre optique-substrat, il
peut être intéressant de disposer le faisceau laser et l'ensemble fibre-composant ou fibre-substrat de manière à ce que, au point d'impact du faisceau laser, ce dernier soit décalé du côté de la fibre optique. On combine de cette manière absorption du faisceau laser et conductibilité de la fibre. Ainsi, le volume chauffé est déplacé du côté de cette dernière, et le chauffage n'affecte pas, ou peu, le substrat ou le composant. Suivant la nature de ce dernier, un décalage d'une distance, mesurée entre le centre du faisceau et l'extrémité de la fibre, comprise entre • quelques dizaines et quelques centaines de micromètres (par exemple entre 50 μm et 200 μm ou 300 μm, ou entre 90 μm et 170 μm) est approprié. Le chauffage par laser présente, par rapport aux autres méthodes (arc électrique, filaments) , l'avantage d'offrir une grande adaptabilité . La focalisation et la taille du faisceau sont adaptables au type de surface ou d'objet à souder. Une étape de préchauffage de la couche mince est possible, afin d'accroître son adhérence, sans la déformer. Cette étape peut être réalisée avant mise en contact du substrat et de l'élément, ou composant optique, ou des éléments ou composants optiques entre eux. Elle permet de renforcer le lien (combinaison de liaisons covalentes et ioniques) entre la couche de verre et la surface sur laquelle elle est déposée, ce qui favorise ensuite la soudure proprement dite.
De préférence, le verre utilisé est un verre évaporable qui, lors de son évaporation, garde la même composition chimique et les mêmes propriétés physiques que le matériau d'origine.
On peut choisir, pour la couche de verre, un verre ayant une température de transition vitreuse comprise entre 400° et 600°C, ou entre 400 et 500°C, par exemple un verre comportant une matrice en silice dopée avec du sodium et du bore, par exemple encore une matrice en silice dopée avec un mélange B203-Al203-Na20- K20. Les verres dopés au germanium présentent aussi une faible température de transition vitreuse. Ainsi, la transition vitreuse se fait à des températures relativement basses par rapport aux températures critiques de la plupart des composants optiques, par exemple de fibres optiques à un coeur ou à plusieurs coeurs. Dans le cas de composants optiques présentant une certaine fragilité aux chocs thermiques ou un risque de déformation thermique du profil d'indice (par exemple lentille à gradient d'indice utilisée en endoscopie) cet aspect peut se révéler important.
L'invention a également pour objet un assemblage d'un composant optique et d'un substrat comportant, outre le composant et le substrat, une couche de verre située à l'interface composant- substrat .
L'invention a également pour objet un assemblage de deux composants optiques comportant, outre les deux composants, une couche mince de verre située à l'interface entre ces deux composants.
Comme déjà expliqué ci-dessus, le substrat peut être métallique ou de type semi-conducteur, ou plastique ou à mémoire de forme, et le, ou les composant (s) optique (s) peu(ven)t être une, ou des, fibre (s) optique (s) (à un seul coeur, ou bien multicoeur) ou bien une microlentille (à gradient
d'indice) ou bien une lentille, ou bien un prisme. Le verre peut être un verre évaporable, tel que défini ci- dessus .
L'invention a également pour objet un dispositif endoscopique comportant une fibre multicoeur et une lentille fixée à l'extrémité de la fibre par l'intermédiaire d'une couche de verre située à l'interface lentille-fibre.
L'invention a enfin également pour objet un dispositif endoscopique comportant une fibre multicoeur, une lentille reliée à cette fibre multicoeur, des moyens d'éclairage d'une zone à observer, la liaison entre la lentille et la fibre étant constituée d'un matériau supportant la température de stérilisation et la chaleur humide d'un autoclave .
La liaison lentille-fibre est par exemple réalisée par une couche mince de verre selon l'un ou l'autre des modes de réalisation déjà décrits ci- dessus.
Brève description des figures
De toute façon, les caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront mieux à la lumière de la description qui va suivre. Cette description porte sur les exemples de réalisation, donnés à titre explicatif et non limitatif, en se référant à des dessins annexés sur lesquels :
- la figure 1 représente schématiquement un dispositif endoscopique,
- la figure 2 représente de manière plus précise la liaison fibre ulticoeur-lentille d'un dispositif endoscopique selon l'art antérieur,
- la figure 3 représente une fibre et un substrat à assembler,
- les figures 4A-4C représentent des étapes d'un procédé d'assemblage fibre-substrat selon l'invention,
- La figure 5 est un exemple d'assemblage d'un composant optique avec une couche métallique déposée sur un matériau à mémoire de forme,
- la figure 6 représente deux fibres destinées à être assemblées par un procédé selon l'invention,
- les figures 7A-7C représentent des étapes d'assemblage de deux fibres, selon l'invention,
- la figure 8 représente une fibre et une lentille destinées à être assemblées par un procédé selon l'invention,
- les figures 9A-9D représentent des étapes d'assemblage d'une fibre et d'une lentille, selon 1 ' invention,
- les figures 10A et 10B représentent respectivement un dispositif pour réaliser une soudure selon l'invention, et un dispositif de contrôle de l'extrémité d'une fibre,
- la figure 11 représente un autre dispositif pour réaliser une soudure selon l'invention, - les figures 12A et 12B représentent des vues en coupe transversale d'une fibre optique multicoeur.
Exposé détaillé de modes de réalisation de l'invention La figure 3 représente une fibre optique, par exemple à un seul coeur, ou bien encore une fibre multicoeur. Cette fibre 30 est destinée à être reliée à un composant optique (par exemple : une lentille ou un prisme) ou bien à un substrat 32, par exemple un
substrat métallique ou bien un substrat de type semiconducteur (par exemple en silicium, ou GaAs, ou ....). A cette fin, on réalise d'abord sur l'extrémité de la fibre 30 le dépôt d'une couche 34 de verre (figure 4A) . On choisit de préférence un verre evaporable. La couche de verre peut être déposée par plasma (impulsionnel) . Elle peut aussi être réalisée par evaporation, par exemple à partir d'une cible de verre bombardée par faisceau électronique : le contrôle du temps d' evaporation permet de réaliser le contrôle de l'épaisseur de la couche. Une couche mince, d'épaisseur inférieure ou égale à quelques micromètres ou à 10 μm, par exemple égale ou sensiblement égale à 1 ou 2 μm, ou 3μm ou 5μm, ou à quelques dixièmes de micromètres, par exemple 0,1 μm, peut convenir. La couche obtenue est donc évaporée sous forme moléculaire .
Pour déposer la couche de verre on peut aussi utiliser les techniques "spin-on-glass" connues et maîtrisées dans le domaine de la micro-électronique. Le verre en silice est généralement mélangé à des solvants organiques puis, après chauffage à des températures typiques de l'ordre de 500°C pour des temps typiques de quelques heures, on obtient une couche en verre extrêmement résistante. On peut ensuite déposer une couche sur les surfaces, puis centrifuger pour obtenir une couche d'épaisseur définie (les valeurs d'épaisseur sont celles données ci-dessus) et plane. La cuisson crée alors la couche de verre avec les bonnes caractéristiques. La couche obtenue ne contient pas de liant qu'il faudrait ensuite éliminer au cours d'une étape ultérieure.
La fibre, munie de sa couche de verre est ensuite amenée en contact avec la surface 32 (figure 4B) . Un positionnement précis peut être réalisé du fait de la minceur de la couche de verre et de l'absence de liant à éliminer. Celle-ci est, dès son dépôt, sous forme quasiment définitive.
Puis, une étape de chauffage est réalisée (figure 4C) : ce chauffage peut être réalisé par laser, ou bien par arc électrique, ou par filaments bobinés en spires sur un cylindre de diamètre supérieur au diamètre des éléments à assembler, ou bien par tout autre méthode de chauffage connue permettant d'atteindre la température de transition vitreuse du verre. Après refroidissement, l'ensemble fibre-substrat est solidement assemblé. La méthode de chauffage par laser est la plus adaptable pour chaque cas particulier.
Selon une variante, on chauffe les éléments, et en particulier la fibre 30 et la couche de verre 34, préalablement à l'assemblage proprement dit. Ceci favorise les échanges ioniques avant l'assemblage.
L'invention concerne également l'assemblage d'un composant optique quelconque et d'un substrat lui- même non nécessairement plan. Par exemple, l'invention peut s'appliquer à une lentille à fixer dans un tube métallique. Un tel assemblage est utilisé dans les endoscopes rigides à usage médical ou industriel. L'invention permet alors de situer la lentille dans une position quelconque par rapport au substrat. L'assemblage a lieu comme indiqué ci-dessus : une couche de verre evaporable est déposée sur une des surfaces à assembler, puis les deux surfaces sont amenées en contact l'une de l'autre, la couche de verre
étant située à l'interface. Le chauffage est réalisé par laser ou bien par arc électrique, ou par filaments bobinés en spires sur un cylindre de diamètre supérieur au diamètre des éléments à assembler, ou bien par tout autre méthode de chauffage connue permettant d'atteindre la température de transition vitreuse du verre .
Un autre exemple d'assemblage concerné par l'invention est un assemblage d'un composant optique avec un matériau à mémoire de forme ou avec un matériau déposé sur un matériau à mémoire de forme. Ainsi, comme illustré sur la figure 5, on peut déposer une couche métallique 35 sur un élément 37 (ayant la forme indiquée en traits pleins ou celle, plus courbe, en traits interrompus) en un matériau à mémoire de forme (par exemple un alliage NiTi ou CuZnAl ou NiTiCu) .
Une fibre optique 30 est soudée à la couche métallique par la technique exposée ci-dessus : on réalise d'abord sur l'extrémité de la fibre 30 le dépôt d'une couche de verre 34 (verre evaporable, déposé par evaporation à partir d'une cible bombardée par faisceau électronique) . La fibre, munie de sa couche de verre est ensuite amenée en contact avec le métal, puis un chauffage est réalisé (laser, arc électrique, ... etc.) pour atteindre la température de transition vitreuse du verre .
Après refroidissement l'ensemble fibre-substrat métallique, et donc l'ensemble fibre-substrat-élément en matériau à mémoire de forme, sont solidement assemblés. La fibre peut véhiculer une énergie lumineuse nécessaire à 1 ' échauffement, donc à la commande, du matériau à mémoire de forme.
La figure 6 représente deux fibres optiques 36, 38 présentant chacune une surface d'extrémité 37, 39, ces deux surfaces étant destinées à être mises en contact. Ces fibres peuvent être des fibres à un seul coeur, par exemple des fibres monomodes ou multimodes. Des fibres multicoeurs, ou des multifibres, pouvant être utilisées en microendoscopie sont également concernées. A l'extrémité d'une des deux fibres, un dépôt de verre 40 est réalisé (figure 7A) , par exemple par la technique mentionnée ci-dessus (evaporation par bombardement par faisceau électronique) . Les deux fibres sont ensuite positionnées l'une par rapport à l'autre (figure 7B) et mises en contact, la couche de verre 40 étant à l'interface entre les surfaces 37, 39. L'ensemble est ensuite chauffé (figure 7C) , par exemple par faisceau laser, ou par arc électrique, ou par toute autre méthode permettant d'apporter la chaleur nécessaire pour atteindre la température de transition vitreuse de la couche de verre 40. Après refroidissement, une liaison solide est établie entre les deux fibres sans déformation de celles-ci. Là encore, le chauffage par laser présente, par rapport aux autres méthodes, l'avantage de 1 ' adaptabilité par rapport aux diverses configurations possibles. Dans la soudure par arc un écartement laisse passer l'étincelle et le système ne peut être assemblé préalablement.
Un autre exemple concerne l'assemblage d'une fibre optique 42 et d'une lentille 44 (figure 8). La lentille peut en particulier être une lentille à gradient d'indice (lentille GRIN) . Les deux éléments sont destinés à être amenés en contact par l'intermédiaire de leurs surfaces d'extrémités 43, 45.
Sur une de ces surfaces, une couche de verre 46 est déposée, par exemple par la technique déjà décrite ci- dessus (figure 9A) . Puis, les deux éléments sont amenés en regard l'un de l'autre (figure 9B) . Ils sont ensuite mis en contact l'un avec l'autre, la couche 46 étant située à l'interface des surfaces 43, 45, et l'ensemble est chauffé (figure 9C) à l'aide d'une des techniques déjà mentionnées ci-dessus avec leurs avantages et leurs inconvénients. Après refroidissement, on obtient une liaison lentille-fibre très solide, et pratiquement sans aucune déformation de la lentille ou de la fibre.
Cette technique est particulièrement avantageuse dans le cas de lentilles présentant des caractéristiques très différentes des caractéristiques des fibres. C'est le cas pour les lentilles utilisées en endoscopie, à l'extrémité d'une fibre multicoeur : le point de transition vitreux de ces lentilles est beaucoup plus bas que celui des fibres multicoeurs et, par conséquent, les lentilles se ramollissent beaucoup plus vite que les fibres. De plus, les lentilles ne supportent pas un échauffement de longue durée qui, modifierait la répartition en ions thallium, donc les propriétés optiques de la lentille. Un soudage direct des deux éléments, par exemple par laser C02 ou par arc électrique occasionne donc des déformations de la lentille. Il en résulte une dégradation de la qualité des images. De plus, certaines lentilles sont réalisées par diffusion de cations dans le matériau (de telles lentilles et leur composition sont par exemple décrites dans le document FR-2 004 043) et des températures excessives modifient les indices de réfraction, et donc les propriétés optiques des lentilles. De telles températures excessives sont atteintes lorsqu'un
soudage direct de la lentille avec la fibre est réalisé. Par conséquent, dans certains cas, il se révèle approprié de localiser et de déplacer la zone de chauffage, du côté de, et en direction de l'élément le moins sensible à l'apport de chaleur, par exemple du coté de la fibre dans le cas d'un assemblage lentille- fibre ou dans le cas d'un assemblage substrat-fibre. Ainsi, sur la figure 9D, les flèches 48, 50 schématisent un apport de chaleur localisé du coté de la fibre 42, à une distance d de l'interface fibre- lentille ou fibre-substrat, et étant par exemple compris entre 90μm et 170μm. La fibre conduit la chaleur en direction de la couche de verre, jusqu'à ce que celle-ci atteigne sa température de transition vitreuse. Ainsi, l'apport de chaleur à la lentille 44, ou au substrat, est extrêmement limité. Dans un tel cas, l'utilisation de la couche de verre permet de limiter la déformation des éléments ; le chauffage indirect de la couche de verre, par l'intermédiaire de la fibre 42, permet de ne pas affecter les propriétés optiques de la lentille 44, ou de ne pas affecter le substrat .
D'une manière générale, il est préférable d'utiliser une couche en verre avec un point de transition vitreuse compris par exemple entre 400°C et 600°C ou entre 400°C et 500°C (par exemple de l'ordre de 500°C) . Une telle gamme de températures, qui peut être considérée comme basse pour réaliser une transition vitreuse du verre, permet de limiter l'apport de chaleur au(x) composant(s) optique(s). Un verre ayant cette propriété peut être constitué de silice dopée au sodium et au bore. C'est par exemple
une matrice en silice dopée avec un mélange B203-A1203- Na20-K20 (par exemple : Si02 : 78-83% ; B203 : 11-13% ; A1203 : 2-4 % ; Na20 : 1-3% ; K20 : traces ; une couche évaporée peut présenter des différences par rapport à cette composition, car les différents composés ne s'évaporent pas avec la même facilité).
Un verre ayant cette composition présente un coefficient de dilatation de 27,5.10~7 (intermédiaire entre celui d'une fibre multicoeur (5.10-7) et celui d'une lentille (10~5)), une température de transition vitreuse intermédiaire entre 560°C et 580°C (pour la lentille), une atténuation optique de 4.10~2% sur la plage de rayonnement visible et pour des épaisseurs de quelques micromètres, et un indice de réfraction (1,4689) très proche de celui d'une fibre optique.
Le procédé selon l'invention est bien adapté pour assembler des éléments d'indice de réfraction assez différents. On minimise ainsi les pertes de Fresnel, l'indice de la couche de verre intermédiaire se situant entre les indices des deux éléments à souder. Par exemple, pour une fibre constituée de silice, l'indice de la silice pure étant d'environ 1,46, et pour une lentille à gradient d'indice radial obtenu par diffusion d'ions thallium, d'indice supérieur ou égal à 1,6, la couche peut avoir un indice d'environ 1,47.
L'utilisation d'un verre evaporable, à la place d'une pâte de verre, permet de surmonter les problèmes liés à la mise en oeuvre de ce dernier matériau. Une pâte de verre est difficile à doser en raison de l' evaporation du liant qui en modifie considérablement le volume. De plus cette evaporation produit des bulles qui peuvent être incorporées dans le matériau. Une pâte
de verre peut, par ailleurs, subir des altérations chimiques qui peuvent la rendre impropre à l'utilisation avec un composant optique. Enfin, l'homogénéisation nécessaire à la réduction de la diffusion implique une montée en température jusqu'à 1000°C, ce qui est inacceptable pour un système mettant en oeuvre un composant optique.
L'invention n'est pas limitée aux exemples d'assemblage donnés ci-dessus : deux composants optiques quelconques peuvent être assemblés par la technique selon la présente invention. En particulier, des assemblages prisme-lentille peuvent être réalisés, une couche de verre étant déposée à l'interface des surfaces destinées à être en contact. Deux composants optiques étant assemblés, on peut les assembler avec un troisième composant. On peut réaliser ainsi un assemblage de N composants dans lequel des composants intermédiaires (hublots, ou filtres spatiaux ou spectraux ou interférométriques, ou couches polarisantes) sont compris entre deux composants d'extrémité. Par exemple, un ou plusieurs hublots peuvent permettre d'adapter la distance entre une fibre optique et une lentille. De plus, une couche de verre peut être déposée sur les deux surfaces destinées à être en contact. Ceci peut être particulièrement intéressant si les matériaux à assembler sont très différents : avec une couche de verre sur chacun des matériaux, la soudure est plus facile et de meilleure qualité.
Enfin, les surfaces destinées à être en contact peuvent être planes ou non.
Le fait d'utiliser, conformément à l'invention, une couche mince pour réaliser la liaison entre deux composants optiques, ou entre un composant optique et un substrat, présente les avantages suivants : - un préréglage précis entre les éléments est permis,
- la fusion est réalisée à basse température (en effet, une couche mince fond à plus basse température que le matériau en volume macroscopique) , - le dépôt est contrôlable avec très grande précision, au niveau de sa qualité optique, de sa composition, de son épaisseur et de son adhérence, l'importance optique de cette couche intermédiaire est réduite : la couche mince peut donc être traversée par un faisceau optique sans perturber celui-ci de manière notable, des surcharges de contraintes sur les interfaces sont évitées, car le matériau mince est plus élastique .
Un exemple d'un dispositif pour réaliser la soudure de deux composants optiques, par exemple une fibre 42 et une lentille 44, va être décrit en liaison avec la figure 10A. Ce dispositif met en oeuvre un laser C02 50. Le faisceau laser est divisé en deux par un miroir 52 semi-transparent. Une partie du faisceau est préalablement prélevée en direction d'un détecteur 54, afin de contrôler la puissance de sortie du laser. Un jeu de miroirs et de lentilles 56, 58 permet de focaliser les deux faisceaux sur le site de soudure, afin d'obtenir une zone de chauffage locale et homogène. Un système mécanique de déplacement xyz permet de régler la position entre la lentille et la
fibre multicoeur. Une fois le système assemblé, la zone de contact lentille-fibre est placée dans le faisceau laser. Une couche mince de verre evaporable, qui a été préalablement déposée sur une des surfaces à mettre en contact, assure la soudure entre les deux éléments.
Des moyens, ou systèmes, de contrôle optique 60, 62 peuvent être utilisés pour réaliser un positionnement optique relatif des composants au cours de l'étape d'assemblage, notamment pour contrôler la parallélisme entre les surfaces en regard de la lentille et de la fibre (système 60) et/ou le positionnement relatif (diode laser 62) entre la fibre et la lentille (centrage) et/ou entre le système fibre- lentille et les faisceaux focalisés (suivant un axe) . Les moyens de contrôle optique permettent donc une éventuelle correction de la position relative des composants au cours de l'étape de soudage proprement dite. Un laser hélium-néon 64 permet, de plus, de contrôler le positionnement du système fibre-lentille par rapport aux faisceaux focalisés (suivant les deux autres axes) .
Un tel contrôle optique, pendant le soudage, est impossible à réaliser avec l'une ou l'autre des techniques de l'art antérieur, ces dernières nécessitant de faire un positionnement avant l'étape de soudage, donc un positionnement moins précis.
Le système 60 est représenté de manière plus précise sur la figure 10B. Une partie du faisceau d'une diode laser 70 est injecté dans la fibre 42. Le faisceau introduit dans la fibre est réfléchi à l'interface de sortie de celle-ci et à l'interface d'entrée de la lentille. Ces deux signaux réfléchis interfèrent pour former une figure d'inter érence,
comportant des lignes d'interférence, détectée par une caméra CCD 72. La distance entre les lignes et l'orientation de ces lignes permet de contrôler l'orientation relative des deux faces à mettre en
5 contact. La figure d'interférence peut être visualisée sur un dispositif de visualisation 74. Cette approche peut être généralisée à toutes les formes de surface, car ce système mesure simplement la distance entre ces deux surfaces. Cette procédure permet aussi d'évaluer
10 rapidement si les interfaces sont planes ou si elles ont des défauts. Enfin, elle permet également de suivre en temps réel l'évolution de la soudure.
Le faisceau laser émis par la diode laser 62 forme un point lumineux sur la face arrière de la
15 lentille, par simple focalisation. Ce point lumineux peut être centré par observation directe à travers la fibre multicoeur 42, la caméra 72 et le dispositif de visualisation 74.
Un exemple d'un dispositif pour réaliser la
20 soudure d'un composant optique, par exemple une fibre 49, et d'un substrat 47, va être décrit en liaison avec la figure 11 sur laquelle des références numériques identiques à celles de la figure 10A y désignent des éléments identiques ou correspondants. Le faisceau du
•j-s laser C02 50 est divisé en deux par un miroir 52 semi- transparent. Une partie du faisceau est préalablement prélevée en direction du détecteur 54, afin de contrôler la puissance de sortie du laser. Un eu de miroirs et de lentilles 56, 58 permet de focaliser les
3o deux faisceaux sur le site de soudure, afin d'obtenir une zone de chauffage locale et homogène. Un système mécanique de déplacement xyz permet de régler la position entre la fibre et le substrat. Une fois le
système assemblé, la zone de contact substrat-fibre est placée dans le faisceau laser. Une couche mince de verre, qui a été préalablement déposée sur une des surfaces à mettre en contact, assure la soudure entre 5 les deux éléments.
Un assemblage entre une lentille à gradient d'indice et une fibre multicoeur peut être utilisé dans un dispositif de microendoscopie. Le principe de
K) fonctionnement d'un tel dispositif a été déjà décrit dans l'introduction à la présente demande, en liaison avec la figure 1 : un tel dispositif comporte essentiellement une fibre multicoeur 12, une lentille 20 reliée à cette fibre, et des moyens 2, 8, 10 pour
15 éclairer une zone 16 à observer ; des moyens pour mémoriser, analyser et/ou représenter une image de la zone 16 peuvent également être prévus en combinaison avec ce dispositif. Les principes de fonctionnement de ce dispositif sont également décrits dans les articles
20 de A. Katzir déjà mentionnés ci-dessus. Un assemblage lentille-fibre multicoeur obtenu par un procédé selon l'invention permet de réaliser des images endoscopiques de meilleure qualité, du fait, en particulier, de l'absence de déformation des lentilles et de la fibre
25 multicoeur.
On va rappeler en liaison avec les figures 12A et 12B la structure d'une fibre multicoeur.
Une fibre multicoeur est un faisceau de fibres, fondu et étiré, qui forme donc un ensemble continu. Le
3o manteau de chaque fibre individuelle est fondu avec les manteaux des coeurs voisins.
A l'intérieur d'une fibre multicoeur on ne peut distinguer que des coeurs individuels, le manteau des fibres étant devenu en quelque sorte collectif.
La figure 12A représente une vue en coupe transversale d'une fibre multicoeur, les coeurs 84 et les manteaux 86 étant groupés à l'intérieur d'une première gaine 88, par exemple en silice, et d'une seconde gaine 90, dite gaine externe ou revêtement "noir". Le diamètre extérieur Dι_ de l'ensemble peut être par exemple de l'ordre de 200 à 500 μm.
La figure 12B est une vue agrandie de la portion 92 du faisceau de coeurs. Sur cette figure 12B, il apparaît que les coeurs ont des sections transversales de forme variable, plus ou moins homogène. En particulier, le diamètre d de chaque coeur, c'est-à-dire la plus grande distance séparant deux points d'un même coeur, varie d'un coeur à l'autre. Typiquement d peut, par exemple, varier entre 3 et 4 μm pour une même fibre multicoeur. De même, la distance moyenne d'un coeur à l'autre n'est pas uniforme et peut par exemple varier, pour une même fibre multicoeur, de 3 à 3,5 μm.
L'épaisseur de la couche de verre étant inférieure ou du même ordre de grandeur que le diamètre ou les dimensions caractéristiques des coeurs d'une fibre multicoeur, il en résulte une diminution des problèmes de diffraction de la lumière à l'interface fibre multicoeur-composant optique.
Dans le cas de l'application à un dispositif d'imagerie, et notamment à un endoscope, ceci permet de conserver une résolution spatiale élevée.
Dans le cas d'une fibre multicoeur, les déformations éventuelles dues à une soudure directe
entre la fibre et un autre élément, notamment une lentille, ne sont pas compatibles avec l'utilisation de la fibre dans le domaine de l'imagerie. De plus, les déformations affectent surtout les coeurs périphériques, et elles sont donc inhomogènes sur l'ensemble des coeurs. Cet aspect relatif aux déformations est donc encore plus gênant dans ce type de fibre que dans les fibres à un seul coeur. Dans les fibres à un seul coeur, seule la portion centrale du coeur, qui ne représente qu'une infime portion de la surface latérale, doit être peu ou pas déformée avec les procédés classiques.
Par ailleurs, la couche de verre intermédiaire est beaucoup moins sensible à la vapeur d'eau et aux pressions et températures de stérilisation (environ 134 °C, à la chaleur humide de l'autoclave) que les colles utilisées habituellement. Cette meilleure résistance à la stérilisation et à la vapeur d'eau entraîne une durée de vie plus longue de l'endoscope et donc une réduction des frais correspondant à l'utilisation de ce type de matériel.
L'utilisation d'un verre sans plomb, pour réaliser la liaison entre deux composants optiques permet, dans le cas d'une liaison fibre multicoeur- lentille, d'éviter tout problème de coloration du signal optique traversant la couche de verre. En effet, un positionnement de l'endoscope dans le corps est souvent réalisé à l'aide de rayons X, simultanément à la visualisation endoscopique elle-même. Enfin, la soudure réalisée conformément à l'invention, c'est-à-dire mettant en oeuvre une couche mince, présente la propriété suivante. La couche mince réagit principalement, lors de la formation de la
liaison avec les fibres, avec les coeurs présents dans la fibre multicoeur et qui sont dopés au germanium. Cet élément permet de faire descendre le point de transition vitreuse en fonction directe de la concentration. Comme les coeurs sont à gradient d'indice, les attaches se créent au centre des coeurs puis se propagent jusqu'à la périphérie, la connexion étant moins forte avec les zones inter-coeur, qui ne sont pas ou peu dopées avec des éléments favorables à la soudure, de type germanium.
Cette propriété reste valable pour de nombreux composants optiques dans lesquels un dopage au germanium est introduit. C'est en particulier le cas pour les fibres optiques simples, monomodes ou multimodes. L'invention s'applique ainsi à des fibres ayant des compositions variées, par exemple à base de silice fondue avec coeur dopé au Ge, et éventuellement au fluor, ou à base de verre fluoré ou à base de chalcogénure d'argent, ou de saphir, ou de verre "Tex". Dans le cas d'une liaison entre une fibre multicoeur et une lentille Selfoc ou GRIN, les ions alcalins contenus dans la couche de verre (silice) diffusent des deux côtés, en direction de la fibre et en direction de la lentille. Les coeurs des fibres de la fibre multicoeur ont un point de fusion inférieur à celui de la silice, et il se produit une diffusion vers les coeurs de la fibre multicoeur. Du côté de la lentille, il se produit en fait un phénomène d' interdiffusion : des ions thallium de la lentille diffusent vers la couche de verre et des ions alcalins diffusent de la couche de verre vers la lentille.
La liaison établie est donc une liaison par échanges ioniques, et la mouillabilité des surfaces par
le matériau constitutif de la couche de verre n'est donc pas nécessaire.
L'invention permet donc de réaliser la liaison lentille-fibre d'un endoscope. Cette liaison présente des propriétés, déjà données ci-dessus, de résistance à l'humidité, et aux pressions et températures de stérilisation. D'une manière générale, l'invention couvre également toute liaison lentille-fibre compatible à la fois avec une utilisation en endoscopie et ayant cette résistance à l'humidité et aux températures de stérilisation.