FR3078941A1 - Dispositif de mise a l'eau et de recuperation d'un engin marin depuis un navire - Google Patents

Abstract

L'invention porte sur un dispositif de mise à l'eau et de récupération d'un engin marin (2) depuis un navire, ledit système comportant un radier (1) comportant des parois latérales (11) et un fond (12), ledit radier (1) comportant une face arrière ouverte permettant l'entrée dans le radier (1) et la sortie du radier (1) de l'engin marin (2). Une cloison mobile est adaptée à être placée au niveau de la face arrière ouverte du radier. Ledit dispositif comporte en outre un dispositif de manutention adapté à déposer dans le radier (1) ledit engin marin (2) et à l'en extraire. Le radier ainsi constitué, qui reste en permanence en eau, forme un bassin sécurisé pour la mise à l'eau et la récupération d'engins marins, ainsi que pour la réalisation d'opération sur lesdits engins marins. L'invention porte également sur un navire comportant un tel dispositif.

Description

La présente invention concerne le domaine de la mise à l’eau et de la récupération d’engins marins par un navire.

Les engins marins visés par l’invention peuvent être submersibles (engins sous-marins) ou non, et peuvent être des engins autonomes, télé-opérés ou non. On parle notamment de drones marins pour désigner les engins marins - y compris les engins sous-marins - inhabités.

Les drones de surface (non submersibles) sont souvent désignés par l’acronyme anglophone USV pour « Unmanned Surface Vehicle >>. Les drones sous-marins sont souvent désignés par l’acronyme anglophone UUV pour « Unmanned Underwater Vehicle », ces UUV comprenant les AUV pour « Autonomous Underwater Vehicle», ainsi que les ROV pour « Remotely Operated Vehicle ».

La mise à l’eau d’un engin marin par un navire, dit navire mère ou bateau mère, ainsi que sa récupération, sont réalisées dans l’état de la technique au moyen de divers dispositifs.

Il est par exemple connu d’employer des bossoirs, de divers types, qui permettent de déposer dans l’eau ou de lever depuis la surface de l’eau un engin marin, en porte à faux de la coque du navire mère. Les bossoirs sont particulièrement adaptés à la mise à l’eau et la récupération d’engins de surface.

Il est par ailleurs connu d’employer des grues ou des portiques basculants dits « A-frame » installés sur le pont d’un navire pour la mise à l’eau et la récupération d’un engin marin.

Il est enfin connu d’équiper le navire mère, en partie arrière, d’une rampe inclinée sur laquelle un engin marin peut être hissé à l’aide d’un câble de traction.

Ces solutions présentent l’inconvénient majeur qu’une intervention humaine est nécessaire, à l’extérieur du navire mère, pour accrocher, voire pour décrocher, l’engin marin. La phase de récupération d’un engin marin est particulièrement critique. Pour les embarcations de surface avec du personnel à bord, le personnel à bord réalise généralement cette opération d’accrochage. Pour un engin marin sans personnel à bord, le croc de la grue ou du portique est accroché au véhicule par un opérateur présent sur le navire mère à l’aide, par exemple, d’une gaffe. Selon une autre solution un câble flottant libéré à partir de l’engin marin est attrapé par un opérateur situé à bord du navire mère. Alternativement, une personne embarquée sur un bateau annexe de type embarcation légère, ou un plongeur, doit s’approcher de l’engin à récupérer afin de l’accrocher manuellement à un treuil, crochet ou autre mécanisme. Cela peut s’avérer complexe en mer, dangereux pour l’opérateur devant accrocher l’engin, et cela est susceptible d’occasionner des dommages matériels à l’engin, à l’annexe, ou au bateau mère. Par ailleurs, une solution par bossoirs implique que l’engin est suspendu à côté du bateau mère lors de sa mise à l’eau et de sa récupération, ce qui peut être problématique en cas de houle. En outre, les dispositifs de type bossoirs, grue, ou « A-frame >> positionnés sur des ponts ouverts augmentent la signature radar du navire qui en est équipé, et induisent notamment une signature caractéristique lors de la mise à l’eau et de la récupération d’un engin marin.

Le document WO2015/087074 présente une solution améliorée fondée sur ce principe de mise à l’eau et de récupération d’un engin, dans laquelle une échancrure est ménagée en partie arrière de la coque du bateau mère, divisant cette coque en deux. L’engin marin peut être amené dans cette échancrure pour sa récupération ; il est ensuite récupéré par un moyen de levage comportant un berceau. Cette solution n’est néanmoins pas optimisée pour la récupération ou la mise à l’eau d’un engin marin en cas de forte houle. En outre, la forme arrière de la coque augmente la traînée du bateau mère et induit des perturbations hydrodynamiques issues des propulseurs et de la gouverne, vers la zone ouverte du fond de la coque du navire. De manière générale, une telle configuration induit dans la zone de mise à l’eau et de récupération des remous importants qui rendent ces opérations compliquées, notamment avec un navire mère en mouvement et par mauvaise mer.

Une autre solution connue consiste à ménager dans le navire mère une zone de stockage d’un engin marin qui peut être remplie d’eau et vidée. Une solution de ce type est présentée par exemple dans le document US2002038623. Une porte étanche est prévue, ainsi qu’un système de pompe pour vider le garage une fois celui-ci fermé. Selon une solution analogue connue, une porte est ménagée proche de la ligne de flottaison du navire mère. Lorsque cette porte est ouverte, la poupe du navire mère est ballastée pour abaisser la ligne de flottaison de ladite poupe sous le seuil de la porte. Cela permet l’entrée et la sortie d’un engin dans un radier ou piscine formé dans le navire mère. Une fois la porte fermée, la poupe du navire mère est déballastée puis le radier est vidé de l’eau restante par un système de pompes, afin de mettre l’engin marin à sec pour son stockage dans le garage ainsi formé dans le navire mère par le radier vide. C’est ce type de solution qui est employé dans les navires de type « transport de chalands de débarquement >> ou « TCD », souvent désignés selon l’expression anglophone « Landing Platform Dock » ou l’acronyme « LPD >>.

Une telle solution présente néanmoins certains inconvénients liés à une grande complexité et un coût de mise en œuvre important. L’assèchement du radier nécessite des équipements lourds et complexes à mettre en œuvre. Outre le système de pompage de l’eau du radier, un système de ballasts doit être aménagé dans la poupe du navire. Le radier, les volumes de ballasts et ses équipements conditionnent le dimensionnement de la partie arrière du navire mère.

Les dispositifs connus dans l’état de la technique sont ainsi complexes dans leur constitution ou dans leur mise en œuvre, pénalisante en matière d’architecture du navire mère, et/ou nécessitent une intervention humaine notamment lors de la récupération des engins qui s’avère potentiellement dangereuse.

L’invention vise à proposer un dispositif de mise à l’eau et de récupération d’engins marins résolvant tout ou partie des problèmes précités.

L’invention porte ainsi sur un dispositif de mise à l’eau et de récupération d’un engin marin depuis un navire, ledit système comportant un radier comportant des parois latérales et un fond, ledit radier comportant une face arrière ouverte permettant l’entrée dans le radier et la sortie du radier de l’engin marin. Une cloison mobile est adaptée à être placée au niveau de la face arrière ouverte du radier. Le dispositif comporte en outre un dispositif de manutention adapté à déposer dans le radier ledit engin marin et à l’en extraire.

Le dispositif de mise à l’eau et de récupération d’engins marins (à savoir d’engins de surface ou sous-marins, habités ou non) présente ainsi un radier qui peut rester en eau dans toutes ses phases d’utilisation. Associé à un moyen de manutention permettant de mettre un engin marin dans le radier ou à l’en sortir, cela permet l’obtention d’un dispositif simple à mettre en œuvre et fiable. En outre, le radier ainsi constitué forme un bassin sécurisé, ou plan de travail humide, permettant à des opérateurs de réaliser des opérations de maintenance, montage, intégration, vérification, etc. en zone sécurisée, sur l’engin marin. Ces opérations sont réalisées sur un engin marin dans l’eau, c’està-dire dans un environnement identique ou similaire à celui dans lequel il est employé (une fois en mer).

Le dispositif de manutention peut comporter un pont roulant comportant des voies de roulement de part et d’autre du radier, lesdites voies de roulement s’étendant sur tout ou partie d’une longueur dudit radier, et au-delà dudit radier.

Le dispositif de manutention peut comporter alternativement ou en complément comporter un treuil, un portique basculant tel qu’un portique en A, ou une grue.

La cloison mobile peut par exemple être formée par une porte à deux volets pivotants ou coulissants, ou une porte à un seul volet pivotant ou coulissant. La cloison mobile peut permettre le passage d’eau entre l’intérieur et l’extérieur du radier.

Le radier peut comporter un dispositif de limitation de tempête de radier tel qu’un cloisonnement amovible fixé dans le radier.

Le radier peut comporter des dispositifs de maintien en position d’un engin marin dans le radier, lesdits dispositifs de maintien étant configurés pour le maintien en position d’engins marins de dimensions différentes. Les dispositifs de maintien en position comportent des coussins gonflables interposés entre les parois latérales du radier et une zone centrale dudit radier.

Le radier peut comporter, dans une zone avant, un dispositif amortissant permettant un freinage progressif d’un engin pénétrant dans le radier.

Le radier peut comporter une coursive le long d’au moins une de ses parois latérales.

Le fond du radier peut comporter une plateforme élévatrice qui, dans un mode de réalisation, peut reconstituer la continuité de pont à un niveau égal à celui d’une face supérieure du radier.

Le dispositif de mise à l’eau et de récupération d’un engin marin depuis un navire peut comporter en outre un dispositif électronique de guidage permettant de faciliter l’entrée d’un engin marin dans le radier, plus particulièrement d’un engin marin non habité.

L’invention porte également sur un navire comportant un dispositif de mise à l’eau et de récupération d’un engin marin tel que précédemment décrit, dans lequel la ligne de flottaison du navire est au-dessus du fond du radier, de sorte que ledit radier reste en permanence en eau lorsque le navire est lui-même dans l’eau.

Le navire peut en outre comporter une aire de stockage ou de maintenance à sec adaptée à recevoir au moins un engin marin, ledit moyen de manutention étant configuré pour déposer et récupérer l’engin marin sur ladite aire de stockage.

L’aire de stockage ou de maintenance peut comporter un ou plusieurs emplacements prédéterminés, chaque emplacement étant configuré pour recevoir un engin marin d’un type donné ou d’une taille donnée.

L’aire de stockage ou de maintenance peut être formée sur au moins un pont de stockage qui est situé à un niveau supérieur ou égal à celui d’une face supérieure du radier.

D'autres particularités et avantages de l'invention apparaîtront encore dans la description ci-après.

Aux dessins annexés, donnés à titre d'exemples non limitatifs :

- la figure 1 représente, selon une vue schématique en trois dimensions, selon un premier point de vue, la partie arrière d’un navire, comportant un dispositif de mise à l’eau et de récupération d’un engin conforme à un mode de réalisation de l’invention ;

- la figure 2 représente la partie arrière de navire de la figure 1 selon un second point de vue ;

- la figure 3 représente la partie arrière de navire des figures 1 et 2, selon un troisième point de vue ;

- la figure 4 représente la partie arrière de navire des figures 1 à 3, selon un quatrième point de vue ;

- la figure 5 représente, selon une vue de dessus, le plan simplifié de la partie arrière d’un navire comportant un dispositif de mise à l’eau et de récupération d’un engin conforme à un mode de réalisation de l’invention ;

- la figure 6 représente la partie arrière de navire de la figure 5, selon un plan schématique en coupe ;

- la figure 7 représente schématiquement un navire comportant la partie arrière des figures 5 et 6.

La figure 1 représente, schématiquement en trois dimensions, la partie arrière d’un navire comportant un dispositif de mise à l’eau et de récupération d’un engin conforme à un mode de réalisation de l’invention.

A la figure 1, la partie arrière de navire est représentée hors de l’eau, afin de faire apparaître certaines caractéristiques du dispositif selon l’invention équipant ledit navire situées sous sa ligne de flottaison. Les figures 2 à 4 décrites ci-après représentent le navire dans l’eau, et ne montrent que sa partie émergée, au-dessus de sa ligne de flottaison.

Le dispositif de mise à l’eau et de récupération d’un engin marin conforme à l’invention comporte un radier 1. Le radier 1 constitue une piscine délimitée par des parois latérales 11 et un fond 12.

Le radier présente en outre une face ouverte 13 par laquelle un engin marin 2 peut entrer dans le radier 1 et sortir dudit radier 1 rapidement. Le radier 1 est ainsi dimensionné de sorte à pouvoir accueillir en totalité un engin marin 2.

Les dimensions du radier déterminent les dimensions maximales d’un engin marin pouvant être accueilli dans ledit radier 1, étant entendu qu’un engin marin présentant des dimensions hors-tout inférieures à ces dimensions maximales peut être accueilli par le radier 1.

Une cloison mobile permet d’ouvrir ou de fermer la face ouverte 13 du radier 1. Dans une position ouverte du radier 1, la cloison mobile est positionnée au niveau de la face ouverte 13. Dans une position fermée du radier 1, la cloison mobile est dégagée de la face ouverte 13, de sorte à permettre l’entrée ou la sortie d’un engin marin 2 dans le radier. Dans l’invention, la cloison mobile peut prendre de nombreuses formes alternatives. Dans l’exemple ici représenté, une porte 3 à deux volets 31,32 est employée. Bien évidemment, une porte à un seul volet pouvant pivoter selon un axe vertical ou horizontal ou une cloison pouvant se translater en regard de la face ouverte 13 pourrait être employée.

Le dispositif de mise à l’eau et de récupération d’un engin marin comporte en outre un dispositif de manutention. Le dispositif de manutention ici représenté comporte un pont roulant 4. Bien que l’invention soit décrite ci-après avec un pont roulant 4 en tant que dispositif de manutention, d’autres dispositifs de manutention peuvent être employés, alternativement ou en complément, sans sortir du cadre de l’invention. Par exemple, le moyen de manutention peut être une grue adaptée à prendre un objet (par exemple un engin marin) dans le radier et à le déposer sur un pont du navire équipé du dispositif, ou encore un portique de type « A-frame >> dont la base est fixée sur un pont du navire en avant du radier de sorte à pouvoir atteindre le radier et un pont du navire situé en avant du radier. En complément du moyen de manutention, le radier peut être équipé d’une plate-forme élévatrice.

Le pont roulant 4 comporte deux voies de roulement 41,42. Les voies de roulement 41, 42 s’étendent de part et d’autre du radier 1. Les voies de roulement 41, 42, s’étendent typiquement dans une direction dite longitudinale, qui correspond à la direction longitudinale du navire équipé du dispositif, c’est-àdire la direction parallèle à l’axe entre l’extrémité avant du navire et son extrémité arrière.

Au moins un pont (c’est-à-dire une poutre transversale mobile) du pont roulant 4 peut ainsi être amené au-dessus du radier 1. Le pont roulant comporte, dans l’exemple ici représenté, un premier pont 43 et un second pont 44. Le premier pont 43 et le second pont 44 sont distants l’un de l’autre longitudinalement, de sorte à former deux zones de levage d’un engin marin 2, distantes longitudinalement. La distance longitudinale entre le premier pont 43 et le second pont 44 peut être fixe ou variable. Cette distance peut par exemple être maintenue, par un pilotage adapté des ponts 43, 44, lors de leur mouvement sur les voies de roulement 41, 42. Bien évidemment, le nombre de ponts du pont roulant 4 peut être supérieur à deux, et est adapté à chaque cas de mise en œuvre. Cette flexibilité avec un levage multipoints permet la manutention d’objets de tailles différentes et qui plus est avec des positions de centres de gravité longitudinaux variables.

Chaque pont comporte un dispositif de levage adapté au levage d’un ou plusieurs types d’engins marin. A titre d’exemple, chaque pont peut comporter un système de treuils 45. Chaque treuil 45 permet l’enroulement ou le déroulement d’un élément déformable (chaîne, câble, sangle, combinaison d’une chaîne et d’une sangle, etc.) afin de permettre le levage d’un élément lié audit élément déformable. Dans l’exemple ici représenté, un même élément souple, à savoir une sangle 46, s’étend entre deux treuils 45 d’un même pont de sorte à former une boucle sur laquelle un engin marin peut être accueilli et soulevé par raccourcissement simultané des deux brins de la boucle.

La figure 2 illustre le dispositif de la figure 1 lors de l’entrée (ou de la sortie) dans le radier 1 d’un engin marin 2. L’engin marin 2 représenté ici est un drone de surface ou USV, mais le dispositif permet également la mise à l’eau et la récupération d’engins marins autonomes ou téléopérés de type UUV (incluant AUV et ROV) ou non. Pour la mise en œuvre (c’est-à-dire en particulier la mise à l’eau et la récupération) des UUV, un système de lancement et de récupération complémentaire peut être employé. Ce système peut comporter essentiellement une interface adaptée à recevoir l’UUV afin de lui permettre de rentrer dans le radier 1 et d’en sortir de la même manière qu’un engin de surface, en mode autonome ou télé-opéré. Un tel système contenant un UUV peut ainsi être mis à l’eau et récupéré dans le radier 1.

A la figure 2, le premier volet 31 et le deuxième volet 32 de la porte 3 sont ouverts, afin de permettre l’entrée dans le radier 1 de l’engin marin 2. Comme illustré à la figure 2, la ligne de flottaison du navire équipé du dispositif est située au-dessus du fond 12 du radier 1. La profondeur de l’eau dans le radier 1 est suffisante pour permettre à l’engin marin envisagé ayant le plus fort tirant d’eau d’y entrer et d’en sortir librement, sans contact avec le fond 12. Le niveau d’eau dans le radier 1 est sensiblement constant, dans la mesure où (comparativement à l’état de la technique connu) aucun système de ballasts n’est nécessaire dans l’invention pour abaisser la poupe du navire équipé.

Pour l’entrée d’un engin marin, en particulier d’un drone marin, le dispositif peut comporter un dispositif électronique de guidage. Le dispositif de guidage peut être automatique ou assisté, et permettre de guider l’engin marin vers l’entrée du radier, voire dans le radier. Ce dispositif peut être un système acoustique de type base longue, courte ou ultra-courte pour le guidage d’un engin sous-marin en immersion totale ou partielle, ou un dispositif optique (vidéo et/ou laser) et/ou radio-électrique pour les engins marins en surface avec par exemple un émetteur/récepteur installé sur l’engin marin et des réflecteurs ou mires installés sur le navire mère.

En outre, afin de sécuriser l’entrée dans le radier 1 d’un engin marin 2, le radier peut être équipé d’un fond 12 qui peut ou non être incliné, tel que visible à la figure 6, permettant un accostage en douceur de l’engin marin 2 dans le radier 1. Le fond 12 peut comporter une plateforme élévatrice qui permet de remonter l’engin hors de l’eau pour la réalisation d’un stockage ou d’opérations de maintenance « à sec >>. En particulier la plateforme élévatrice peut présenter une position dans laquelle elle assure une continuité avec un pont du navire, notamment avec le pont de stockage 7 décrit ci-après.

En outre ou en alternative, le radier 1 peut être équipé d’un dispositif amortissant permettant un freinage progressif d’un engin pénétrant dans le radier

1. Un tel dispositif amortissant peut typiquement comporter un filet ou un ensemble de filets de réception de l’engin.

Lors de l’entrée de l’engin marin 2 dans le radier 1, le dispositif de manutention, à savoir ici le pont roulant 4 comportant un dispositif de levage à treuils 45 et sangle 46 est positionné pour recevoir ledit engin marin 2 en vue de sa manutention.

La figure 3 présente le dispositif de mise à l’eau et de récupération d’engin marin après que ledit engin marin 2 a pénétré dans le radier 1. Dans cette configuration, la porte 3 ferme le radier 1, c’est-à-dire qu’elle est positionnée au niveau de la face ouverte du radier 1.

Il est à noter qu’aucune étanchéité particulière n’est recherchée lorsque la cloison mobile (ici la porte 3) est au niveau de la face ouverte 13, c’està-dire lorsque le radier est fermé. En effet, la fermeture du radier 1 permet essentiellement de créer un bassin protégé de la houle ou autres effets de la mer, et le cas échéant, de limiter voire supprimer les courants pouvant se former entre l’extérieur et l’intérieur du radier 1. Le radier 1 reste en permanence en eau, de sorte qu’un échange d’eau entre l’intérieur du radier 1 et l’extérieur dudit radier 1 n’est pas problématique.

Le bassin ainsi créé offre de nombreux avantages. Un engin marin 2 peut y entrer ou y être déposé ou en sortir ou en être extrait facilement et sans risque d’endommagement dudit engin marin 2, du navire mère, ni risque pour les opérateurs intervenant sur ledit engin marin 2.

Lorsque l’engin marin 2 est dans le radier 1 qui est fermé par la porte 3 (ou autre cloison mobile), il est en effet aisé pour un opérateur d’intervenir sur ledit engin marin 2. Typiquement, un opérateur peut intervenir sur le drone pour le fixer au moyen de manutention ou l’en détacher. L’opérateur peut y effectuer divers réglages ou essais, notamment les essais nécessitant que ledit engin marin 2 soit dans ses conditions d’utilisation (dans l’eau pour un engin de surface, en surface ou sous l’eau pour un engin sous-marin). En effet, le radier 1 forme un bassin sécurisé, dans lequel un opérateur peut intervenir sans danger sur ledit engin marin 2. L’un des intérêts principaux de l’invention réside ainsi dans le fait que cette dernière permet de créer un plan de travail humide, permettant aux opérateurs de réaliser des opérations de maintenance, montage, intégration, vérification, etc. dans un environnement sécurisé.

Le dispositif de manutention peut d’ailleurs, dans la configuration du dispositif représenté à la figure 3, aider au maintien en position de l’engin marin 2, c’est-à-dire le stabiliser pour faciliter la réalisation d’opérations sur celui-ci.

L’intervention peut par exemple être réalisée par un opérateur en cuissardes, marchant sur le fond 12 du radier 1. La présence d’un fond 12 peut aider à réaliser ce type d’intervention. Le radier 1 peut par ailleurs comporter une coursive 5. La coursive 5 peut être formée dans les parois latérales 11 du radier 1. Alternativement, la coursive 5 peut être de type amovible ou mobile, et être rapportées sur lesdites parois latérales 11. La coursive peut s’étendre sur tout ou partie des parois latérales 11 du radier 1. La coursive 5 est de préférence située hors de l’eau, c’est-à-dire au-dessus de la ligne de flottaison du navire équipé du dispositif. Par exemple, la coursive peut être positionnée entre 20 centimètres et 80 centimètres au-dessus du niveau de l’eau dans le radier 1.

La coursive 5 permet un accès aisé à tout engin marin situé dans le radier 1. Cette coursive 5 peut ainsi permettre l’une ou plusieurs des opérations suivantes, citées de manière ni exhaustive ni limitative : monter sur l’engin marin 2 et en descendre, y fixer un capteur ou en régler la position une fois l’engin marin dans l’eau, tester des fonctions de l’engin une fois celui-ci dans l’eau, y fixer (ou en détacher) un câble de guidage, y fixer (ou en détacher) le moyen de manutention. La coursive permet également de réaliser des tâches sur le radier lui-même, par exemple la maintenance ou le nettoyage du radier 1, ou de dispositifs qu’il contient (capteurs, élément d’un système de guidage, dispositif pour limiter les tempêtes de radier, etc.).

Le radier 1 peut être doté d’un dispositif de limitation de tempête de radier. Une tempête de radier désigne un clapot généré dans le radier 1 par le mouvement du navire qu’il équipe et par la réflexion de l’eau sur les bords du radier 1. Le dispositif de limitation de tempête de radier peut par exemple comporter un cloisonnement amovible (non représenté) fixé dans le radier.

Dans l’exemple de configuration représenté à la figure 3, le radier a une taille adaptée à l’engin marin 2 représenté, en ce que ses dimensions, notamment sa largeur, est proche de celle dudit engin marin 2. Des engins marins de tailles différentes peuvent néanmoins être mis en œuvre (notamment être mis à l’eau et récupérés) dans le radier 1. Pour cela, le radier 1 peut avantageusement comporter des dispositifs de maintien en position d’un engin marin 2 dans le radier 1, qui peuvent s’adapter aux dimensions de l’engin marin

2. Typiquement, ces dispositifs peuvent comprendre des coussins gonflables interposés entre les parois latérales 11 du radier 1 et une zone centrale dudit radier 1 destinée à accueillir l’engin marin 2 dans le radier 1. L’emploi de tels coussins gonflables présente le double avantage de permettre de maintenir l’engin marin 2 de manière stable dans le radier 1, et d’adapter physiquement les dimensions du radier, limitant ainsi les risques de tempête de radier. D’autres dispositifs sont envisageables pour maintenir en position l’engin marin 2 dans le radier 1. En premier lieu, le moyen de manutention peut assurer un tel maintien, ou concourir à un tel maintien.

Lorsque l’engin marin 2 n’est pas en phase de mise à l’eau ou de récupération, il est extrait du radier 1 à l’aide du dispositif de manutention afin d’être stocké, et/ou de subir des opérations de maintenance, hors de l’eau.

La figure 4 représente le transport par le moyen de manutention de l’engin marin 2 entre le radier et une aire de stockage ou de maintenance 6. A la figure 3, le toit et les cloisons de l’aire de stockage ou de maintenance 6 ont été omis afin de laisser apparent l’intérieur de ladite aire de stockage ou de maintenance 6. Il sera noté à cet égard que dans le mode de réalisation ici représenté, l’aire de stockage ou de maintenance 6 est un espace couvert, mais que dans d’autres modes de réalisation de l’invention, un espace ouvert (par exemple un pont découvert, restant exposé) ou partiellement couvert est envisageable. Il est notable que s’il est souhaité que le navire mère ait une signature radar minimale, la couverture de la zone de stockage 6 peut être prolongée jusqu’à l’arrière du navire pour couvrir l’ensemble du système de manutention.

Lors du transport d’un engin marin 2 afin de le sortir du radier ou de l’y déposer, l’engin marin 2 est porté par le dispositif de manutention, à savoir le pont roulant 4, entre la zone de stockage ou de maintenance 6 et l’aplomb du radier 1. Pour cela, la hauteur entre le pont de stockage 7 sur lequel est ménagée la zone de stockage ou de maintenance 6 et les voies de roulements 41,42 du pont roulant 4 est telle que l’engin marin peut être déplacé au-dessus dudit pont de stockage 7.

La zone de stockage 6, dont un exemple d’organisation sera détaillé en référence aux figures 5 et 6, présente ainsi un pont de stockage 7 qui est situé au-dessus du radier 1, c’est-à-dire au-dessus ou au même niveau que la face supérieure ouverte du radier 1 (par laquelle un engin marin peut être déposé dans le radier ou en être extrait).

Afin de permettre d’amener un engin marin 2 dans la zone de stockage ou de maintenance 6 et de l’en ressortir, les voies de roulement 41, 42 du pont roulant 4 s’étendent dans ladite zone de stockage ou de maintenance 6.

La figure 3 représente un engin marin 2 en zone de stockage ou de maintenance 6, lors de son dépôt ou de sa récupération à l’aide du dispositif de manutention. Lorsque l’engin marin 2’ est stocké, par exemple sur un berceau adapté, le dispositif de manutention peut être détaché dudit engin marin 2’ et utilisé pour la mise à l’eau ou la récupération dans le radier 1 d’un autre engin marin.

La figure 5 représente un plan simplifié d’une partie arrière de navire comportant un dispositif selon un mode de réalisation de l’invention. La figure 6 représente la partie arrière de navire de la figure 5, selon une vue en coupe selon le plan médian du navire, à savoir le plan AA représenté à la figure 5.

Les figures 5 et 6 illustrent en particulier un exemple d’organisation générale pouvant être adoptée dans la partie arrière d’un navire mère comportant un dispositif selon un mode de réalisation de l’invention pour la mise à l’eau et la récupération de divers engins marins 2. Le navire mère contient dans l’exemple représenté des engins marins de surface 21, 21’ (de type drones ou habités), ainsi que des engins submersibles, à savoir des UUV 22, 23.

La zone de stockage ou de maintenance 6 est divisée en sous-zones 61, 62, 63, dédiées chacune au stockage d’un type donné d’engin marin, ou d’engins marins de dimensions données. En outre, chaque sous-zone comporte un ou plusieurs emplacements prédéterminés, chaque emplacement étant configuré pour recevoir un engin marin d’un type donné ou d’une taille donnée. Dans l’exemple ici représenté, une première sous-zone 61 est destinée à recevoir des engins marins de surface 21,2Γ. Une deuxième sous-zone 62 est destinée à recevoir des UUV 22. Une troisième zone 63 est destinée aux engins de plus petite taille 23.

En particulier, dans la configuration représentée à la figure 5, un engin marin de surface 21’ est stocké dans un premier emplacement de la première sous-zone 61, tandis qu’un autre engin marin 2 est dans le radier 1. Pour son stockage, et/ou sa maintenance, cet engin marin 2 sera hissé hors du radier par le pont roulant 4 (à la figure 6, l’engin marin 2 est représenté en pointillés dans cette position hissée au-dessus du radier 1 ), et décalé à bâbord pour être mis en face de l’emplacement vide adjacent à l’emplacement occupé par l’engin marin 21’, avant d’être positionné à cet emplacement vide à par le pont roulant 4.

Vu les dimensions des engins qui y sont stockés, la première sous zone 61 est organisée au niveau du pont de stockage 7, tandis que la deuxième sous-zone 62 peut être répartie entre le pont de stockage 7 et une mezzanine 71. Des moyens de manutention annexes 47 peuvent être prévus afin de rendre tous les engins marins (notamment situés sous la mezzanine 71) accessibles au le dispositif de manutention 4.

La zone de stockage ou de maintenance 6 est couverte dans l’exemple ici représenté, et peut en outre être fermée (par un volet roulant 8 dans l’exemple représenté) afin de constituer un garage fermé.

La figure 7 représente un navire mère équipé d’un dispositif conforme à un mode de réalisation de l’invention, et dont la partie arrière correspond à la partie arrière représentée aux figures 5 et 6. Dans cette configuration, la face ouverte du radier est ménagée au niveau du tableau arrière du bateau. Bien que cela constitue la configuration préférée pour la mise en œuvre de l’invention, d’autres configurations ne sont pas exclues de celle-ci : radier formé dans la proue du navire mère, radier dont l’ouverture est formée sur le côté de la coque du navire, etc.

L’invention ainsi développée offre un dispositif de mise à l’eau et de récupération d’engins marins (à savoir d’engins insubmersibles ou submersibles, habités ou non) simple à mettre en œuvre et fiable. Le dispositif proposé permet en outre la création d’un bassin sécurisé ou plan de travail humide, permettant aux opérateurs de réaliser des opérations de maintenance, montage, intégration, vérification, etc. en zone sécurisée, et cela sur un engin marin dans l’eau, c’està-dire dans une situation de vie identique ou similaire à celle dans laquelle il est 5 employé hors du navire mère. Enfin, par un radier de dimensions restreintes, plusieurs engins marins, voire des engins marins de types différents, peuvent être lancés rapidement et récupérés par le navire mère équipé de l’invention.

Claims (16)

1. REVENDICATIONS

   1. Dispositif de mise à l’eau et de récupération d’un engin marin (2) depuis un navire, ledit système comportant :

   un radier (1 ) comportant des parois latérales (11 ) et un fond (12), ledit radier (1 ) comportant une face arrière ouverte permettant l’entrée dans le radier (1) et la sortie du radier (1) de l’engin marin (2) ;

   une cloison mobile adaptée à être placée au niveau de la face arrière ouverte du radier (1) ;

   caractérisé en ce que ledit dispositif comporte en outre un dispositif de manutention adapté à déposer dans le radier (1) ledit engin marin (2) et à l’en extraire.
2. 2. Dispositif selon la revendication 1, dans lequel le dispositif de manutention comporte un pont roulant (4) comportant des voies de roulement (41,42) de part et d’autre du radier (1), lesdites voies de roulement (41,42) s’étendant sur tout ou partie d’une longueur dudit radier (1), et au-delà dudit radier (1).
3. 3. Dispositif selon la revendication 1, dans lequel le dispositif de manutention comporte un treuil, un portique basculant tel qu’un portique en A, ou une grue.
4. 4. Dispositif selon l’une des revendications 1 à 3, dans lequel la cloison mobile est formée par une porte (3) à deux volets (31,32) pivotants ou coulissants, ou une porte à un seul volet pivotant ou coulissant.
5. 5. Dispositif selon l’une des revendications 1 à 4, dans lequel la cloison mobile permet le passage d’eau entre l’intérieur et l’extérieur du radier (1)·
6. 6. Dispositif selon l’une des revendications 1 à 4, dans lequel le radier (1) comporte un dispositif de limitation de tempête de radier tel qu’un cloisonnement amovible fixé dans le radier (1).
7. 7. Dispositif selon l’une des revendications précédentes, dans lequel le radier (1 ) comporte des dispositifs de maintien en position d’un engin marin (2) dans le radier (1 ), lesdits dispositifs de maintien étant configurés pour le maintien en position d’engins marins (2) de dimensions différentes.
8. 8. Dispositif selon la revendication 7, dans lequel les dispositifs de maintien en position comportent des coussins gonflables interposés entre les parois latérales (11) du radier (1) et une zone centrale dudit radier (1).
9. 9. Dispositif selon l’une des revendications précédentes, dans lequel le radier (1) comporte, dans une zone avant, un dispositif amortissant permettant un freinage progressif d’un engin pénétrant dans le radier (1).
10. 10. Dispositif selon l’une des revendications précédentes, dans lequel le radier (1) comporte une coursive (5) le long d’au moins une de ses parois latérales (11).
11. 11. Dispositif selon l’une des revendications précédentes, dans lequel le fond (12) du radier 1 comporte une plateforme élévatrice.
12. 12. Dispositif selon l’une des revendications précédentes, comportant en outre un dispositif électronique de guidage permettant de faciliter l’entrée d’un engin marin (2) dans le radier (1), plus particulièrement d’un engin marin (2) non habité.
13. 13. Navire comportant un dispositif de mise à l’eau et de récupération d’un engin marin (2) selon l’une des revendications précédentes, dans lequel la ligne de flottaison du navire est au-dessus du fond 12 du radier 1, de sorte que ledit radier 1 reste en permanence en eau lorsque le navire est lui-même dans l’eau.
14. 14. Navire selon la revendication 13, comportant en outre une aire de

    5 stockage ou de maintenance (6) à sec adaptée à recevoir au moins un engin marin (2), ledit moyen de manutention étant configuré pour déposer et récupérer l’engin marin (2) sur ladite aire de stockage.
15. 15. Navire selon la revendication 14, dans lequel l’aire de stockage ou

    10 de maintenance (6) comporte un ou plusieurs emplacements prédéterminés, chaque emplacement étant configuré pour recevoir un engin marin (2) d’un type donné ou d’une taille donnée.
16. 16. Navire selon la revendication 14 ou la revendication 15, dans

    15 lequel l’aire de stockage ou de maintenance (6) est formée sur au moins un pont de stockage qui est situé à un niveau supérieur ou égal à celui d’une face supérieure du radier (1).