- 1 - DOMAINE DE L'INVENTION [0001] La présente invention concerne les pneumatiques pour véhicules de tourisme et, plus particulièrement, les pneumatiques ayant une basse résistance au roulement. Elle concerne notamment les sommets de tels pneumatiques.
ARRIERE-PLAN [0002] La recherche de pneumatiques dont l'utilisation permet de réduire la consommation d'énergie du véhicule prend aujourd'hui une importance croissante. Parmi les voies prometteuses explorées par les pneumaticiens, on peut citer la réduction de la résistance au roulement des pneumatiques, notamment par l'utilisation de matériaux peu hystérétiques, mais aussi la réduction de la masse des pneumatiques [0003] Il a été proposé de réduire la masse des pneumatiques en réduisant les épaisseurs de matière et les masses volumiques des renforts (utilisation de câblés textiles) ou des mélanges, ou en utilisant des renforts permettant de réduire certains volumes de mélanges internes, par exemple au niveau du bourrelet. De tels pneumatiques sont présentés, par exemple, dans le brevet US 6,082,423 et dans les documents cités dans ce document. Une autre voie de réduction de la masse du pneumatique consiste à réduire globalement ses dimensions. [0004] Tous ces efforts ont contribué à la commercialisation de pneumatiques ayant une résistance au roulement très faible, tels que le pneumatique « Energy Saver » commercialisé par la demanderesse. [0005] Malgré toutes les avancées obtenues au cours des dernières années, il subsiste un besoin majeur de réduire davantage la résistance des pneumatiques tout en maintenant, voire même en améliorant d'autres performances telles que leurs résistance à l'usure, leur adhérence ou encore leur comportement routier. La présente invention cherche à répondre à ce besoin. RESUME DE L'INVENTION [0006] Un des objectifs de la présente invention est de définir un pneumatique pour véhicules de tourisme ayant une très faible résistance au roulement. [0007] Cet objectif est atteint par un pneumatique comportant : - 2 - deux bourrelets destinés à entrer en contact avec une jante de montage, chaque bourrelet comportant au moins une structure annulaire de renforcement, définissant un plan médian perpendiculaire à l'axe de rotation du pneumatique et se situant à équidistance des structures annulaires de renforcement de chaque bourrelet, deux flancs prolongeant les bourrelets radialement vers l'extérieur, les deux flancs s'unissant dans un sommet comportant une armature de sommet, radialement surmontée d'une sous-couche s'étendant sur toute la largeur axiale de l'armature de sommet, elle-même surmontée d'une bande de roulement pourvue d'une sculpture formée de motifs de relief, la bande de roulement ayant, dans chaque section radiale, un premier bord axial et un deuxième bord axial ; dans lequel la bande de roulement comporte une partie centrale réalisée dans au moins une première composition caoutchouteuse, s'étendant, dans chaque section radiale, de part et d'autre du plan médian, entre une première extrémité axiale et une deuxième extrémité axiale, la partie centrale comportant au moins une nervure circonférentielle formée par une pluralité de blocs, séparés par des incisions de sorte que la distance moyenne séparant deux blocs adjacents est inférieure à 0.8 mm, le nombre de blocs étant supérieur ou égal à 100 ; une première partie latérale réalisée dans au moins une deuxième composition caoutchouteuse, s'étendant du premier bord axial de la bande de roulement jusqu'à la première extrémité axiale de ladite partie centrale, la première partie latérale comportant au moins une nervure circonférentielle formée par une pluralité de blocs, séparés par des incisions de sorte que la distance moyenne séparant deux blocs adjacents est supérieure à 0.8 mm et inférieure à 5 mm (et de préférence inférieure à 2 mm), le nombre de blocs étant inférieur au nombre de blocs formant ladite au moins une nervure circonférentielle de la partie centrale ; et une deuxième partie latérale réalisée dans au moins une troisième composition caoutchouteuse, s'étendant du deuxième bord axial de la bande de roulement jusqu'à la deuxième extrémité axiale de ladite partie centrale, la deuxième partie latérale comportant au moins une nervure circonférentielle formée par une pluralité de blocs, séparés par des incisions de sorte que la distance moyenne séparant deux blocs adjacents est supérieure à 0.8 mm et inférieure à 5 mm (et de préférence inférieure à 2 mm), le nombre de blocs étant inférieur au nombre de blocs formant ladite au moins une nervure circonférentielle de la partie centrale ; - 3 - dans lequel lesdites au moins une deuxième et troisième compositions caoutchouteuses ont une valeur de tanô à 23°C, à une fréquence de 10Hz et une élongation de 10%, qui est inférieure à 0.25 ; dans lequel le module complexe G*(T) de ladite au moins une première composition caoutchouteuse est supérieur aux modules complexes G*(T) desdites au moins une deuxième et troisième compositions caoutchouteuses, pour toutes les températures T supérieures ou égales à 0° et inférieures ou égales à 60°C ; [0008] Un tel pneumatique a une résistance au roulement très faible par rapport à un pneumatique conventionnel comparable. [0009] Des résultats encore meilleurs sont obtenus lorsque la sous-couche est formée d'au moins une quatrième composition caoutchouteuse ayant un module complexe G*(T) et une valeur de tanô à 23°C, à une fréquence de 10Hz et une élongation de 10%, tels que son module complexe G*(T) est inférieur aux modules complexes G*(T) desdites au moins une première, deuxième et troisième compositions caoutchouteuses, pour toutes les températures T supérieures ou égales à 0° et inférieures ou égales à 60°C, et que sa valeur de tanô est inférieure à la valeur tanô desdites au moins une première, deuxième et troisième compositions caoutchouteuses. [0010] Selon un mode de réalisation avantageux, ladite au moins une nervure de la partie centrale satisfait l'inégalité suivante : 0.90.EC/RC < SLEC/(21-r.RC) < 1.10.EC/RC où EC désigne l'épaisseur radiale moyenne de la bande de roulement mesurée au niveau de la nervure de la partie centrale, RC désigne le rayon moyen de la nervure de la partie centrale, et SLEC désigne la somme des largeurs circonférentielles moyennes des incisions de la nervure de la partie centrale ; et chacune des au moins une nervures de la première et de la deuxième partie latérale satisfont l'inégalité suivante : 1.50.EL/RL < SLEL/(21-r.RL) où EL désigne l'épaisseur radiale moyenne de la bande de roulement mesurée au niveau de la nervure de la partie latérale, RL désigne le rayon moyen de la nervure de la partie latérale, et SLEL désigne la somme des largeurs circonférentielles moyennes des incisions de la nervure de la partie latérale. - 4 - [0011] Ce mode de réalisation permet de baisser encore davantage la résistance au roulement par rapport à un pneumatique conventionnel comparable. [0012] Selon un deuxième mode de réalisation, ladite au moins une troisième composition caoutchouteuse est identique à ladite au moins une deuxième composition caoutchouteuse. Ce mode de réalisation est avantageux, car il a pour effet de réduire le nombre total des compositions caoutchouteuses différentes. [0013] Selon un troisième mode de réalisation préférentiel, la frontière entre ladite partie centrale et lesdites première et deuxième parties latérales se situe dans une rainure circonférentielle de la bande de roulement. [0014] Selon un quatrième mode de réalisation, la frontière entre ladite partie centrale et chacune desdites première et deuxième parties latérales est formée par une surface d'interface, cette surface d'interface étant inclinée par rapport au plan médian, de sorte que dans chaque section radiale, l'intersection de la surface d'interface avec la surface radialement extérieure de la bande de roulement est axialement à l'intérieur de l'intersection de la surface d'interface avec la surface de la bande de roulement en contact avec ladite sous-couche. Un tel arrangement permet d'augmenter l'endurance du pneumatique. [0015] Bien entendu, il peut être avantageux de combiner plusieurs ou même tous les modes de réalisation décrits plus haut.
BREVE DESCRIPTION DES DESSINS [0016] Toutes les figures de ce document sont schématiques. [0017] La figure 1 représente un pneumatique selon l'art antérieur. [0018] La figure 2 représente une vue en perspective partielle d'un pneumatique selon l'art antérieur. [0019] La figure 3 représente, en coupe radiale, un pneumatique de référence. [0020] La figure 4 représente le sommet du pneumatique de référence de la figure 3. [0021] La figure 5 représente, en coupe radiale, le sommet d'un pneumatique selon l'invention. - 5 - [0022] Les figures 6 et 7 illustrent comment le bord axial d'une bande de roulement est déterminé. [0023] Les figure 8 et 9 représentent une partie de la bande de roulement du pneumatique de référence et d'un pneumatique selon l'invention, vue d'un point de vue radialement à l'extérieur de la bande de roulement. [0024] La figure 10 représente une section par le plan médian du pneumatique de la figure 5 et illustre comment certains paramètres d'un pneumatique selon l'invention sont déterminées. [0025] La figure 11 illustre certaines grandeurs utilisées pour caractériser un pneumatique selon l'invention. DESCRIPTION DETAILLEE DE L'INVENTION [0026] Dans l'emploi du terme « radial » il convient de distinguer plusieurs utilisations différentes du mot par la personne du métier. Premièrement, l'expression se réfère à un rayon du pneumatique. C'est dans ce sens qu'on dit d'un point P1 qu'il est « radialement intérieur » à un point P2 (ou « radialement à l'intérieur » du point P2) s'il est plus près de l'axe de rotation du pneumatique que le point P2. Inversement, un point P3 est dit « radialement extérieur à » un point P4 (ou « radialement à l'extérieur » du point P4) s'il est plus éloigné de l'axe de rotation du pneumatique que le point P4. On dira qu'on avance « radialement vers l'intérieur (ou l'extérieur) » lorsqu'on avance en direction des rayons plus petits (ou plus grands). Lorsqu'il est question de distances radiales, ce sens du terme s'applique également. [0027] En revanche, un fil ou une armature est dit « radial(e) » lorsque le fil ou les éléments de renforcement de l'armature font avec la direction circonférentielle un angle supérieur ou égal à 80° et inférieur ou égal à 90°. Précisions que dans le présent document, le terme « fil » doit être entendu dans un sens tout à fait général et comprend les fils se présentant sous la forme de monofilaments, de multifilaments, d'un câble, d'un retors ou d'un assemblage équivalent, et ceci, quelle que soit la matière constituant le fil ou le traitement de surface pour favoriser sa liaison avec le caoutchouc. [0028] Enfin, par « coupe radiale » ou « section radiale » on entend ici une coupe ou une section selon un plan qui contient l'axe de rotation du pneumatique. - 6 - [0029] Une direction « axiale » est une direction parallèle à l'axe de rotation du pneumatique. Un point P5 est dit « axialement intérieur » à un point P6 (ou « axialement à l'intérieur » du point P6) s'il est plus près du plan médian du pneumatique que le point P6. Inversement, un point P7 est dit « axialement extérieur à » un point P8 (ou « axialement à l'extérieur » du point P8) s'il est plus éloigné du plan médian du pneumatique que le point P8. Le « plan médian » du pneumatique est le plan qui est perpendiculaire à l'axe de rotation du pneumatique et qui se situe à équidistance des structures annulaires de renforcement de chaque bourrelet. Lorsqu'il est dit que le plan médian sépare, dans toute section radiale, le pneumatique en deux « moitiés » de pneumatique, cela ne veut pas dire que le plan médian constitue nécessairement un plan de symétrie du pneumatique. L'expression « moitié de pneumatique » a ici une signification plus large et désigne une portion du pneumatique ayant une largeur axiale proche de la moitié de la largeur axiale du pneumatique. [0030] Une direction « circonférentielle » est une direction qui est perpendiculaire à la fois à un rayon du pneumatique et à la direction axiale. [0031] La « surface de roulement » d'une bande de roulement désigne dans ce document l'ensemble des points de la bande de roulement qui entrent en contact avec un sol lorsque le pneumatique - gonflé à sa pression de service - roule sur un sol. [0032] Dans le cadre de ce document, l'expression « composition caoutchouteuse » désigne une composition de caoutchouc comportant au moins un élastomère et une charge. [0033] Dans le présent document, « tan Ô » désigne une propriété dynamique bien connue de la personne du métier. Cette propriété est mesurée sur un viscoanalyseur de type Metravib VA4000 sur des éprouvettes moulées à partir de mélanges crus ou sur des éprouvettes collées à partir de mélanges cuits. Des éprouvettes telles que celles décrites dans la norme ASTM D 5992 - 96 (version publiée en Septembre 2006, initialement approuvée en 1996) à la figure X2.1 (mode de réalisation circulaire) sont utilisées. Le diamètre « d » de l'éprouvette est de 10 mm (elle a donc une section circulaire de 78.5 mm2), l'épaisseur « L » de chacune des portions de mélange caoutchouteux est de 2 mm, ce qui donne un ratio « d/L » de 5 (contrairement à la norme ISO 2856, mentionnée dans la norme ASTM, paragraphe X2.4, qui préconise une valeur d/L de 2). - 7 - [0034] On enregistre la réponse d'un échantillon de mélange caoutchouteux vulcanisé soumis à une sollicitation sinusoïdale en cisaillement simple alterné, à la fréquence de 10 Hz et à une température stabilisée à la valeur préconisée (par exemple, 23°C). L'éprouvette est sollicitée symétriquement autour de sa position d'équilibre. On balaie en amplitude de déformation, de 0.1 % à 50 % (crête-crête ; au cycler aller ; 12 points de mesure), puis de 50% à 0.1 % (crête-crête ; au cycle retour ; 11 points de mesure). Après chaque acquisition, on calcule notamment le module élastique de cisaillement dynamique (ou « module dynamique » ; G') et le module visqueux de cisaillement (G") sur le cycle retour ainsi que le facteur de perte « tan Ô », qui correspond au ratio G"/G'. [0035] Le « module complexe » G* se définit comme la valeur absolue de la somme complexe des modules élastique G' et visqueux G" : G* = VG'2 + G"2. [0036] La figure 1 représente schématiquement un pneumatique 10 selon l'art antérieur. Le pneumatique 10 comporte un sommet comprenant une armature de sommet (invisible à la figure 1) surmontée d'une bande de roulement 40, deux flancs 30 prolongeant le sommet radialement vers l'intérieur, ainsi que deux bourrelets 20 radialement intérieurs aux flancs 30. [0037] La figure 2 représente schématiquement une vue en perspective partielle d'un autre pneumatique 10 selon l'art antérieur et illustre les différentes composantes du pneumatique. Le pneumatique 10 comprend une armature de carcasse 60 constituée de fils 61 enrobés de composition caoutchouteuse, et deux bourrelets 20 comportant chacun des armatures de renforcement circonférentielles 70 (ici, des tringles) qui maintiennent le pneumatique 10 sur la jante (non représentée). L'armature de carcasse 60 est ancrée dans chacun des bourrelets 20. Le pneumatique 10 comporte en outre une armature de sommet comprenant deux nappes 80 et 90. Chacune des nappes 80 et 90 est renforcée par des éléments de renforcement 81 et 91 filaires qui sont parallèles dans chaque couche et croisés d'une couche à l'autre, en faisant avec la direction circonférentielle des angles compris entre 10° et 70°. Le pneumatique comporte encore une armature de frettage 100, disposée radialement à l'extérieur de l'armature de sommet, cette armature de frettage étant formée d'éléments de renforcement 101 orientés circonférentiellement et enroulés en spirale. Une bande de roulement 40 est posée sur l'armature de frettage ; c'est cette bande de roulement 40 qui assure le contact du pneumatique 10 avec la route. Le pneumatique 10 représenté - 8 - est un pneu « tubeless » : il comprend une « gomme intérieure » 50 en composition caoutchouteuse imperméable au gaz de gonflage, recouvrant la surface intérieure du pneumatique. [0038] La figure 3 représente, en coupe radiale, une portion d'un pneumatique 10 de référence. Il s'agit d'un pneumatique de type « Energy Saver » commercialisé par Michelin ayant la dimension 205/55 R16. La figure 4 représente le sommet de ce même pneumatique. Le pneumatique 10 comporte notamment deux bourrelets 20 destinés à entrer en contact avec une jante de montage (non représentée), chaque bourrelet comportant au moins une structure annulaire de renforcement 70 (en l'occurrence, une tringle), définissant un plan médian 200 perpendiculaire à l'axe de rotation du pneumatique (non représenté) et se situant à équidistance des structures annulaires de renforcement de chaque bourrelet. Le pneumatique 10 comporte également deux flancs 30 prolongeant les bourrelets 20 radialement vers l'extérieur, les deux flancs s'unissant dans un sommet comportant une armature de sommet, formée par deux nappes 80 et 90, radialement surmontée d'une sous-couche 35 (indiquée à la figure 4) s'étendant sur toute la largeur axiale de l'armature de sommet. La sous-couche 35 est surmontée d'une bande de roulement 40 (voir figure 4) pourvue d'une sculpture formée de motifs de relief. La bande de roulement 40 a, dans chaque section radiale, un premier bord axial 45 et un deuxième bord axial 46 (voir figure 4). [0039] La manière dont on détermine les bords axiaux d'une bande de roulement est illustrée aux figures 6 et 7 qui montrent chacune le profil d'une partie de bande de roulement 40 et de la partie du flanc 30 qui lui est adjacente. Dans certaines architectures de pneumatique, la transition de la bande de roulement vers le flanc est très nette, comme dans le cas représenté à la figure 6 et la détermination du bord axial 45 de la bande de roulement 40 est intuitive. Il existe cependant des architectures de pneumatique où la transition entre bande de roulement et flanc est continue. Un exemple est représenté à la figure 7. On détermine alors le bord de la bande de roulement comme suit. On trace, dans une coupe radiale du pneumatique, la tangente à la surface de roulement du pneumatique en tout point de la surface de roulement dans la zone de transition entre la bande de roulement et le flanc. Le bord axial est le point dans lequel l'angle a (alpha) entre ladite tangente et une direction axiale est égal à 30°. Lorsqu'il existe plusieurs points pour lesquels l'angle a (alpha) entre ladite tangente et une direction axiale est égal à 30°, on retient le point radialement le plus à - 9 - l'extérieur. Dans le cas de la bande de roulement représentée à la figure 4, les bords axiaux 45 et 46 ont été déterminés de cette manière. [0040] Comme le suggère la figure 8, qui représente une partie de la bande de roulement 40 du pneumatique 10, vue d'un point de vue radialement à l'extérieur de la bande de roulement 40, la bande de roulement comporte une partie centrale (portant la référence I à la figure 8) comportant deux nervures circonférentielles 121 et 122 (voir figure 4) et deux parties latérales (portant les références II et III à la figure 8) comportant chacune une nervure circonférentielle 131 et 141 (figure 4). L'ensemble de la bande de roulement est réalisé dans une même composition caoutchouteuse. Le tableau I résume certaines caractéristiques des compositions caoutchouteuses utilisées pour la sous-couche 35 et la bande de roulement 40. Sous-couche 35 Bande de roulement 40 G* (10Hz / 10% / 23°C) 3.00 2.25 tanô (10% / 23°C) 0.100 0.290 Tableau I [0041] Les deux nervures de la partie centrale sont formées d'une pluralité de blocs 1210 et 1220 séparés par des incisions ; la distance moyenne E séparant deux blocs adjacents est égale à 0.8 mm, le nombre de blocs de chaque nervure est égal à 80. [0042] Les nervures 131 et 141 des deux parties latérales sont formées d'une pluralité de blocs 1310 et 1410 séparés par des incisions ; la distance moyenne E séparant deux blocs adjacents est égale à 5.4 mm, le nombre de blocs de chaque nervure est égal à 80. [0043] La figure 5 représente le sommet d'un pneumatique 10 selon l'invention. Les parties non représentées (flanc et bourrelet) sont identiques à celles du pneumatique de référence représenté à la figure 3. La figure 9 représente une partie de la bande de roulement de ce pneumatique 10, vue d'un point de vue radialement à l'extérieur de la bande de roulement. [0044] La bande de roulement comporte une partie centrale I (figure 9) réalisée dans une première composition caoutchouteuse et s'étendant, dans chaque section radiale, - 10 - de part et d'autre du plan médian, entre une première extrémité axiale et une deuxième extrémité axiale. La partie centrale comporte trois nervures circonférentielles 121, 122 et 123 (figure 5) dont chacune est formée par une pluralité de blocs (comme le bloc 1210 de la rainure 121 à la figure 9), séparés par des incisions. La distance moyenne E séparant deux blocs adjacents est égale à 0.3 mm, le nombre de blocs est égal à 200. [0045] La bande de roulement comporte une première partie latérale II (figure 9) réalisée dans une deuxième composition caoutchouteuse et s'étendant du premier bord axial 45 de la bande de roulement (voir figure 5) jusqu'à la première extrémité axiale de la partie centrale. La première partie latérale II comporte une nervure 131 circonférentielle (figure 5) formée par une pluralité de blocs 1310 (voir figure 9), séparés par des incisions. La distance moyenne E séparant deux blocs adjacents est égale à 1 mm, le nombre de blocs est inférieur au nombre de blocs formant ladite au moins une nervure circonférentielle de la partie centrale ; en l'occurrence, il est égal à 100. [0046] La bande de roulement comporte encore une deuxième partie latérale III (figure 9) réalisée dans une troisième composition caoutchouteuse (en l'occurrence identique à la deuxième composition caoutchouteuse) et s'étendant du deuxième bord axial 46 de la bande de roulement (voir figure 5) jusqu'à la deuxième extrémité axiale de la partie centrale. La deuxième partie latérale III comporte une nervure 141 circonférentielle (figure 5) formée par une pluralité de blocs 1410 (voir figure 9), séparés par des incisions. La distance moyenne E séparant deux blocs adjacents est égale à 1 mm, le nombre de blocs est inférieur au nombre de blocs formant ladite au moins une nervure circonférentielle de la partie centrale ; en l'occurrence, il est égal à 100. [0047] En l'occurrence, la frontière entre la partie centrale I et les première et deuxième parties latérales II et III se situe dans une rainure circonférentielle de la bande de roulement. [0048] Le Tableau II donne, à titre d'exemple, la formulation de compositions caoutchouteuses pouvant être utilisées pour former une bande de roulement et une sous-couche d'un pneumatique selon l'invention. La formulation est donnée en pce (« pour cent élastomère »), c'est-à-dire en parties en poids pour 100 parties en poids d'élastomère. Les valeurs correspondantes pour G* (10Hz / 10% / 23°C) et tanô (10% / 23°C) sont également indiquées. BR1, BR2 et BR3 désignent lesdites première, deuxième et troisième compositions caoutchouteuses, BR-T une composition témoin ; SC la composition caoutchouteuse de la sous-couche, SC-T une composition de sous-couche témoin. Parts en pce BR1 BR2=BR3 BR-T SC SC-T NR - - - 60 60 SBR A [1] 100 100 - - - SBR B [2] - - 20 - - BR [3] - - 80 40 40 N234 3 3 3 - - N683 - - - 30 60 Silice 80 110 73 - - Résine [4] 50 34 20 - - Huile tournesol oléique [5] 10 8 - - - MES/HPD - - 6 - - TESPT [6] 6.4 8.8 5.8 - - DPG [7] 1.6 1.8 1.3 - - Antioxydant [8] 2.7 2.7 2.2 1.3 1.3 Acide stéarique 2 2 1.6 0.5 0.5 ZnO 1.2 1.2 1.0 3 3 Accélérateur [9] 2.3 2.3 1.6 1.5 1.5 Soufre 1 1 1 2.5 2.5 G* (10Hz / 10% / 23°C) 3.50 1.45 2.25 1.40 3.00 tanô (10% / 23°C) 0.360 0.220 0.290 0.04 0.100 Tableau II [0049] Annotations au Tableau II : [1] SSBR avec 24% de motifs polybutadiène 1-2 ; 26.5% de styrène ; Tg = -48°C [2] SSBR avec 58% de motifs polybutadiène 1-2 ; 25% de styrène ; Tg = -30°C [3] BR (avec 0,3 % de 1-2 ; 2,7% de trans) 97% de cis 1-4 ; Tg = -103°C [4] Résine plastifiante à haute Tg « Escorez 5600 » commercialisée par la société Exxon - 12 - [5] « Lubrirob TOD 1880 » commercialisé par la société Novance [6] TESPT (« Si69 » de la société Evonik); [7] Diphénylguanidine (« Vulcacit D » de la société Bayer) [8] N-1,3-diméthylbutyl-N-phényl-para-phénylènediamine (« Santoflex 6-PPD » de la société Flexsys) [9] N-cyclohexy1-2-benzothiazyl-sulfénamide (CBS ; « Santocure » de la société Flexsys). [0050] Le mélange caoutchouteux est préférentiellement à base d'au moins un élastomère diénique, une charge renforçante et un système de réticulation. [0051] Par élastomère (ou indistinctement caoutchouc) « diénique », on entend de manière connue un élastomère issu au moins en partie (i.e., un homopolymère ou un copolymère) de monomères diènes c'est-à-dire de monomères porteurs de deux doubles liaisons carbone-carbone, conjuguées ou non. L'élastomère diénique utilisé est préférentiellement choisi dans le groupe constitué par les polybutadiènes (BR), le caoutchouc naturel (NR), les polyisoprènes de synthèse (IR), les copolymères de butadiène-styrène (SBR), les copolymères d'isoprène-butadiène (BIR), les copolymères d'isoprène styrène (SIR), les copolymères de butadiène-styrène-isoprène (SBIR) et les mélanges de ces élastomères. [0052] Un mode de réalisation préférentiel consiste à utiliser un élastomère « isoprénique », c'est-à-dire un homopolymère ou un copolymère d'isoprène, en d'autres termes un élastomère diénique choisi dans le groupe constitué par le caoutchouc naturel (NR), les polyisoprènes de synthèse (IR), les différents copolymères d'isoprène et les mélanges de ces élastomères. [0053] L'élastomère isoprénique est de préférence du caoutchouc naturel ou un polyisoprène de synthèse du type cis-1,4. Parmi ces polyisoprènes de synthèse, sont utilisés de préférence des polyisoprènes ayant un taux (% molaire) de liaisons cis-1,4 supérieur à 90%, plus préférentiellement encore supérieur à 95%. Selon d'autres modes de réalisation préférentiels, l'élastomère diénique peut être constitué, en tout ou partie, d'un autre élastomère diénique tel que, par exemple, un élastomère SBR (E- SBR ou S-SBR) utilisé en coupage ou non avec un autre élastomère, par exemple du type BR. - 13 - [0054] La composition de caoutchouc peut comporter également tout ou partie des additifs habituellement utilisés dans les matrices de caoutchouc destinées à la fabrication de pneumatiques, tels que par exemple des charges renforçantes comme le noir de carbone ou des charges inorganiques comme la silice, des agents de couplage pour charge inorganique, des agents anti-vieillissement, des antioxydants, des agents plastifiants ou des huiles d'extension, que ces derniers soient de nature aromatique ou non aromatique (notamment des huiles très faiblement ou non aromatiques, par exemple du type naphténiques ou paraffiniques, à haute ou de préférence à basse viscosité, des huiles MES ou TDAE, des résines plastifiantes à haute Tg supérieure à 30°C), des agents facilitant la mise en oeuvre (processabilité) des compositions à l'état cru, des résines tackifiantes, un système de réticulation à base soit de soufre, soit de donneurs de soufre et/ou de peroxyde, des accélérateurs, des activateurs ou retardateurs de vulcanisation, des agents antiréversion, des accepteurs et donneurs de méthylène tels que par exemple HMT (hexaméthylènetétramine) ou H3M (hexaméthoxyméthylmélamine), des résines renforçantes (tels que résorcinol ou bismaléimide). [0055] Les compositions sont fabriquées dans des mélangeurs appropriés, en utilisant deux phases de préparation successives bien connues de l'homme du métier : une première phase de travail ou malaxage thermomécanique (phase dite « non productive ») à haute température, jusqu'à une température maximale comprise entre 110°C et 190°C, de préférence entre 130°C et 180°C, suivie d'une seconde phase de travail mécanique (phase dite « productive ») jusqu'à une plus basse température, typiquement inférieure à 110°C, phase de finition au cours de laquelle est incorporé le système de réticulation. [0056] A titre d'exemple, la phase non productive est conduite en une seule étape thermomécanique de quelques minutes (par exemple entre 2 et 10 min) au cours de laquelle on introduit, dans un mélangeur approprié tel qu'un mélangeur interne usuel, tous les constituants de base nécessaires et autres additifs, à l'exception du système de réticulation ou vulcanisation. Après refroidissement du mélange ainsi obtenu, on incorpore alors dans un mélangeur externe tel qu'un mélangeur à cylindres, maintenu à basse température (par exemple entre 30°C et 100°C), le système de vulcanisation. L'ensemble est alors mélangé (phase productive) pendant quelques minutes (par exemple entre 5 et 15 min). - 14 - [0057] La composition finale ainsi obtenue est ensuite calandrée, par exemple sous la forme d'une feuille ou plaque pour caractérisation, ou encore extrudée, pour former la bande de roulement ou la sous-couche utilisée dans un pneumatique selon l'invention. [0058] La vulcanisation (ou cuisson) peut ensuite être conduite de manière connue à une température généralement comprise entre 130°C et 200°C, de préférence sous pression, pendant un temps suffisant qui peut varier par exemple entre 5 et 90 min en fonction notamment de la température de cuisson, du système de vulcanisation adopté et de la cinétique de vulcanisation de la composition considérée. [0059] Désignons par « EC » l'épaisseur radiale moyenne de la bande de roulement mesurée au niveau de la nervure de la partie centrale, par « RC » le rayon moyen de la nervure de la partie centrale (voir la figure 10, où la référence 2 désigne l'axe de rotation du pneumatique). « SLEC » désigne la somme des largeurs circonférentielles moyennes des incisions de la nervure de la partie centrale. Il ne faut pas confondre ces largeurs avec les distances moyennes E mentionnées plus haut. Comme le suggère la figure 11, qui représente une partie d'une nervure centrale, celles-ci se correspondent à la distance géométrique entre les parois de deux blocs 1210 adjacents alors que les largeurs circonférentielles moyennes sont déterminées le long d'une direction circonférentielle 150. Si DC1, DC2 ... DCN désignent les largeurs circonférentielles des incisions entre les N blocs formant la nervure, SLEC se définit comme la somme DC1 + DC2 + + DCN. Les grandeurs EL RL et SLEL pour les nervures des parties latérales de la bande de roulement sont définies de manière analogue. - 15 - [0060] On obtient alors pour le pneumatique de la figure 5 le tableau suivant : Pneumatique de Pneumatique selon référence l'invention EC (mm) 10 10 EL (mm) 10 10 RC (mm) 312.5 312.5 RL (mm) 308 308 SLEC (mm) 80 (nervure 1) 65 156 (nervure 2) SLEL (mm) 435 105 EC/RC 0.032 0.032 0.9.EC/RC 0.0288 0.0288 SLEC/(2.1-r.RC) 0.0407 (nervure 1) 0.0331 0.0795 (nervure 2) 1.1.EC/RC 0.0352 0.0352 ELJRL 0.0325 0.0325 1.5.EL/RL 0.0487 0.0487 SLEL/(21-r.RL) 0.225 0.0543 Tableau III [0061] On constate que le pneumatique selon l'invention satisfait aux critères 0.90.EC/RC < SLEC/(21-r.RC) < 1.10.EC/RC et 1.50.EURL < SLEL/(21-r.RL) alors que le pneumatique de référence ne répond qu'au deuxième critère. [0062] Un pneumatique selon l'invention, correspondant au pneumatique représenté à la figure 5 (utilisant les compositions BR1, BR2, BR3 et SC du Tableau II), et un pneumatique de référence, correspondant au pneumatique représenté à la figure 4 (utilisant les compositions BR-T et SC-T du Tableau II), ont été comparés en roulage (dimension d'étude : 205/55 R16). Le pneumatique selon l'invention a obtenu un gain - 16 - en résistance au roulement de 1.0 kg par tonne par rapport au pneumatique de référence, pour une même rigidité de dérive, à la même charge et à la même pression de gonflage.5