DOMAINE DE L'INVENTION [0001] La présente invention concerne les pneumatiques pour véhicules de tourisme ayant un load index supérieur à 100, tels que la plupart des pneumatiques pour véhicules 4x4 et pour camionnettes. L'invention concerne notamment les bourrelets de ces pneumatiques.
ARRIERE-PLAN [0002] Le load index d'un pneumatique est un paramètre bien connu de la personne du métier permettant de quantifier la charge maximale que le pneumatique est capable de porter lorsqu'il est monté sur une jante de montage et gonflé à sa pression de service. Un load index de 100 correspond à une charge maximale de 800 kg. [0003] L'ensemble formé par le bourrelet et la partie radialement intérieure du flanc d'un pneumatique fait partie des composantes du pneumatique dont la structure a une répercussion très nette sur l'endurance du pneumatique. Son rôle est multiple : il reprend les tensions de l'armature de carcasse et transmet les efforts subis par le pneumatique du flanc vers la jante. Il assure donc le guidage du sommet du pneumatique à partir de la jante. Son influence sur la tenue de route du pneumatique est considérable, surtout lorsque le pneumatique est fortement chargé. Dans le cas des pneumatiques pour véhicules de tourisme ayant un load index important, l'ensemble de ces fonctions est habituellement assuré par l'association d'une double armature de carcasse (comprenant la tringle et le retournement de cette double armature de carcasse autour de celle-ci) et d'un « bourrage » en composition caoutchouteuse. Le compromis entre la rigidité à atteindre, en particulier pour le guidage du sommet, et l'endurance attendue conduit généralement à prévoir une certaine trajectoire de la double armature de carcasse et à utiliser un bourrage volumineux (haut et/ou épais) et rigide. La contrepartie de cette géométrie est la complexité du procédé de fabrication et le coût du pneumatique. L'action rigidifiante du bourrage s'exerce surtout dans la zone éloignée du bourrelet et nécessite donc un bourrage d'autant plus volumineux et, par conséquent, un procédé de fabrication complexe. [0004] La nécessité de réduire la complexité du procédé de fabrication et le coût du pneumatique ont conduit les manufacturiers à vouloir utiliser une seule armature de carcasse, même pour des pneumatiques ayant un load index important. La nécessité 2970902 -2 de conserver une résistance au roulement relativement faible a alors imposé l'utilisation de mélanges caoutchouteux moins rigides au niveau du bourrelet. La rigidité moindre de ces mélanges caoutchouteux est alors compensée par l'utilisation d'un bourrage sur tringle relativement épais, éventuellement associée à une bande extérieure, elle-même 5 épaisse. [0005] L'utilisation de ces semi-finis épais pose néanmoins un problème au niveau de la fabrication, car elle nécessite un remplacement plus fréquent de bobines d'approvisionnement en semi-finis. [0006] Pour répondre à ce problème tout en préservant les performances des 10 pneumatiques concernés, la demanderesse a entrepris des recherches visant à répartir, de manière astucieuse, l'épaisseur du bourrage sur tringle et de la bande extérieure qui lui est associée.
RESUME DE L'INVENTION [0007] Un des objectifs de la présente invention est de fournir un pneumatique ayant 15 un load index élevé, malgré la présence d'une armature de carcasse unique, et une endurance satisfaisante, tout en permettant une augmentation de la productivité en fabrication. Cet objectif est atteint en optimisant la répartition des épaisseurs des mélanges caoutchouteux du bourrelet. [0008] Plus précisément, cet objectif est atteint par un pneumatique comportant : 20 deux bourrelets destinés à entrer en contact avec une jante de montage, chaque bourrelet comportant au moins une structure annulaire de renforcement ; deux flancs prolongeant les bourrelets radialement vers l'extérieur, les deux flancs s'unissant dans un sommet comprenant une armature de sommet, surmontée d'une bande de roulement ; 25 une seule armature de carcasse, s'étendant depuis les bourrelets à travers les flancs jusqu'au sommet, l'armature de carcasse comportant une pluralité d'éléments de renforcement de carcasse, l'armature de carcasse étant ancrée dans les deux bourrelets par un retournement autour de la structure annulaire de renforcement, de manière à former dans chaque bourrelet un brin aller et un brin retour, chaque brin 30 retour s'étendant radialement à l'extérieur jusqu'à une extrémité située à une distance radiale DEC du point radialement le plus à l'intérieur de la structure annulaire de 2970902 -3 renforcement du bourrelet, la distance radiale DEC étant supérieure ou égale à 5 % de la hauteur radiale H du pneumatique et inférieure ou égale à 85 % (et de préférence inférieure ou égale à 20 %) de la hauteur radiale H du pneumatique. [0009] Chaque bourrelet comporte un bourrage réalisé dans une composition 5 caoutchouteuse ayant un module élastique G' inférieur ou égal à 15 MPa et un module visqueux G" tel que : G" [MPa] 0.2 - G' [MPa] - 0.2 MPa, les modules élastiques et visqueux étant mesurés à 23° C. De telles compositions caoutchouteuses sont connues notamment du document WO 2010/072736 10 [0010] Le bourrage est situé pour l'essentiel radialement à l'extérieur de la structure annulaire de renforcement et au moins partiellement entre le brin aller et le brin retour de l'armature de carcasse. Il s'étend radialement jusqu'à une extrémité radialement extérieure du bourrage, située à une distance radiale DEE1 du point radialement le plus à l'intérieur de la structure annulaire de renforcement du bourrelet. La distance radiale 15 DEE1 est supérieure ou égale à 30 % (et de préférence, supérieure ou égale à 35 %) et inférieure ou égale à 50 % (et de préférence inférieure ou égale à 45 %) de la hauteur radiale H du pneumatique. [0011] Chaque bourrelet comporte en outre une bande extérieure (130) réalisée dans une composition caoutchouteuse ayant un module élastique G' inférieur ou égal 20 à 15 MPa et un module visqueux G" tel que : G" [MPa] 0.2 - G' [MPa] - 0.2 MPa, les modules élastiques et visqueux étant mesurés à 23° C. [0012] La bande extérieure est située axialement à l'extérieur du brin retour de l'armature de carcasse et s'étend entre une extrémité radialement intérieure de la 25 bande extérieure et une extrémité radialement extérieure de la bande extérieure. L'extrémité radialement intérieure de la bande extérieure est située à une distance radiale DE12 du point radialement le plus à l'intérieur de la structure annulaire de renforcement du bourrelet, la distance radiale DE12 étant supérieure ou égale à 1 % et inférieure ou égale à 5 % de la hauteur radiale H du pneumatique. L'extrémité 30 radialement extérieure de la bande extérieure est située à une distance radiale DEE2 2970902 -4 du point radialement le plus à l'intérieur de la structure annulaire de renforcement du bourrelet, la distance radiale DEE2 étant supérieure ou égale à 30 % (et de préférence, supérieure ou égale à 35 %) et inférieure ou égale à 50 % (et de préférence inférieure ou égale à 45 %) de la hauteur radiale H du pneumatique. Selon un mode de 5 réalisation avantageux, la distance radiale DEE2 est supérieure à la distance radiale DEE1. [0013] Le bourrage a une épaisseur E(r), cette épaisseur correspondant à la longueur de l'intersection de la direction perpendiculaire au brin aller de l'armature de carcasse avec le bourrage, r désignant la distance séparant le point d'intersection de ladite 10 direction perpendiculaire au brin aller de l'armature de carcasse avec l'armature de carcasse du point radialement le plus à l'intérieur de la structure annulaire de renforcement. [0014] L'ensemble formé par le bourrage et la bande extérieure a une épaisseur ET(r), cette épaisseur correspondant à la longueur de l'intersection de la 15 direction perpendiculaire au brin aller de l'armature de carcasse avec ledit ensemble, r désignant la distance séparant le point d'intersection de ladite direction perpendiculaire au brin aller de l'armature de carcasse avec l'armature de carcasse du point radialement le plus à l'intérieur de la structure annulaire de renforcement, l'allure de l'épaisseur ET(r) étant telle que, dans le domaine des distances r comprises 20 entre 25 et 45% de la hauteur H du pneumatique, la variation de l'épaisseur a ar(r) est inférieure ou égale à - 0.25 mm/mm (et de préférence inférieure ou égale à - 0.3 mm/mm) sur au moins 4% de la hauteur H du pneumatique. [0015] Pour tous les points d'intersection de ladite direction perpendiculaire au brin aller de l'armature de carcasse avec l'armature de carcasse dont la distance r du point 25 radialement le plus à l'intérieur de la structure annulaire de renforcement est supérieure ou égale à 10 % et inférieure ou égale à 35 % de la hauteur radiale H du pneumatique, le ratio E(r)/ET(r) est supérieur ou égal à 0.3 (et de préférence supérieur ou égal à 0.35) et inférieur ou égal à 0.5. [0016] Dans toute section radiale, le bourrage a une section de surface S1 et la bande 30 extérieure a une section de surface S2, le ratio S1/(S1+S2) étant supérieur ou égal à 0.4 et inférieur ou égal à 0.6 2970902 -5 [0017] Ladite au moins une structure annulaire de renforcement a une largeur axiale maximale DE telle que le ratio ET(r). -DE ET(r). où ET(r) est la valeur maxi de l'épaisseur ET(r), est inférieur ou égal à 10% (et 5 de préférence inférieur ou égal à 7%). [0018] Ce dimensionnement du pneumatique a permis d'augmenter les cadences de fabrication sans la moindre dégradation de l'endurance du pneumatique.
BREVE DESCRIPTION DES DESSINS [0019] La figure 1 représente un pneumatique selon l'art antérieur. 10 [0020] La figure 2 représente une vue en perspective partielle d'un pneumatique selon l'art antérieur. [0021] La figure 3 représente, en coupe radiale, un quart d'un pneumatique de référence. [0022] La figure 4 illustre comment la hauteur H d'un pneumatique est déterminée. 15 [0023] La figure 5 représente, en coupe radiale, un quart d'un pneumatique selon l'invention. [0024] La figure 6 représente un détail de la figure 5. [0025] Les figures 7 et 8 illustrent la détermination de l'allure de l'épaisseur de certaines portions du bourrelet d'un pneumatique selon l'invention. 20 [0026] Les figures 9 à 11 représentent l'allure de l'épaisseur de certaines portions du bourrelet d'un pneumatique selon l'invention et d'un pneumatique de référence.
DESCRIPTION DETAILLEE DE L'INVENTION [0027] Dans l'emploi du terme « radial » il convient de distinguer plusieurs utilisations différentes du mot par la personne du métier. Premièrement, l'expression se réfère à un 25 rayon du pneumatique. C'est dans ce sens qu'on dit d'un point P1 qu'il est « radialement intérieur » à un point P2 (ou « radialement à l'intérieur » du point P2) s'il est plus près de l'axe de rotation du pneumatique que le point P2. Inversement, un 2970902 -6 point P3 est dit « radialement extérieur à » un point P4 (ou « radialement à l'extérieur » du point P4) s'il est plus éloigné de l'axe de rotation du pneumatique que le point P4. On dira qu'on avance « radialement vers l'intérieur (ou l'extérieur) » lorsqu'on avance en direction des rayons plus petits (ou plus grands). Lorsqu'il est question de distances 5 radiales, ce sens du terme s'applique également. [0028] En revanche, un fil ou une armature est dit « radial » lorsque le fil ou les éléments de renforcement de l'armature font avec la direction circonférentielle un angle supérieur ou égal à 80° et inférieur ou égal à 90°. Précisions que dans le présent document, le terme « fil » doit être entendu dans un sens tout à fait général et 10 comprend les fils se présentant sous la forme de monofilaments, de multifilaments, d'un câble, d'un retors ou d'un assemblage équivalent, et ceci, quelle que soit la matière constituant le fil ou le traitement de surface pour favoriser sa liaison avec le caoutchouc. [0029] Enfin, par « coupe radiale » ou « section radiale » on entend ici une coupe ou 15 une section selon un plan qui contient l'axe de rotation du pneumatique. [0030] Une direction « axiale » est une direction parallèle à l'axe de rotation du pneumatique. Un point P5 est dit « axialement intérieur » à un point P6 (ou « axialement à l'intérieur » du point P6) s'il est plus près du plan médian du pneumatique que le point P6. Inversement, un point P7 est dit « axialement extérieur 20 à » un point P8 (ou « axialement à l'extérieur » du point P8) s'il est plus éloigné du plan médian du pneumatique que le point P8. Le « plan médian » du pneumatique est le plan qui est perpendiculaire à l'axe de rotation du pneumatique et qui se situe à équidistance des structures annulaires de renforcement de chaque bourrelet. [0031] Une direction « circonférentielle » est une direction qui est perpendiculaire à la 25 fois à un rayon du pneumatique et à la direction axiale. [0032] Deux éléments de renforcement sont dits « parallèles » dans ce document lorsque l'angle formé entre les deux éléments est inférieur ou égal à 20°. [0033] Dans le cadre de ce document, l'expression « composition caoutchouteuse » désigne une composition de caoutchouc comportant au moins un élastomère et une 30 charge. [0034] La figure 1 représente schématiquement un pneumatique 10 selon l'art antérieur. Le pneumatique 10 comporte un sommet comprenant une armature de sommet (invisible à la figure 1) surmontée d'une bande de roulement 30, deux flancs 40 2970902 -7 prolongeant le sommet radialement vers l'intérieur, ainsi que deux bourrelets 50 radialement intérieurs aux flancs 40. [0035] La figure 2 représente schématiquement une vue en perspective partielle d'un autre pneumatique 10 selon l'art antérieur et illustre les différentes composantes du 5 pneumatique. Le pneumatique 10 comprend une armature de carcasse 60 constituée de fils 61 enrobés de composition caoutchouteuse, et deux bourrelets 50 comportant chacun des armatures de renforcement circonférentielles 70 (ici, des tringles) qui maintiennent le pneumatique 10 sur la jante (non représentée). L'armature de carcasse 60 est ancrée dans chacun des bourrelets 50. Le pneumatique 10 comporte 10 en outre une armature de sommet comprenant deux nappes 80 et 90. Chacune des nappes 80 et 90 est renforcée par des éléments de renforcement 81 et 91 filaires qui sont parallèles dans chaque couche et croisés d'une couche à l'autre, en faisant avec la direction circonférentielle des angles compris entre 10° et 70°. Le pneumatique comporte encore une armature de frettage 100, disposée radialement à l'extérieur de 15 l'armature de sommet, cette armature de frettage étant formée d'éléments de renforcement 101 orientés circonférentiellement et enroulés en spirale. Une bande de roulement 30 est posée sur l'armature de frettage ; c'est cette bande de roulement 30 qui assure le contact du pneumatique 10 avec la route. Le pneumatique 10 représenté est un pneu « tubeless » : il comprend une « gomme intérieure » 110 en composition 20 caoutchouteuse imperméable au gaz de gonflage, recouvrant la surface intérieure du pneumatique. [0036] La figure 3 représente schématiquement, en coupe radiale, une portion d'un pneumatique de référence. Ce pneumatique comporte deux bourrelets 50 destinés à entrer en contact avec une jante de montage (non représentée), chaque bourrelet 50 25 comportant une structure annulaire de renforcement, en l'occurrence une tringle 70. Deux flancs 40 prolongent les bourrelets 50 radialement vers l'extérieur et s'unissent dans un sommet (non représenté) comprenant une armature de sommet surmontée radialement d'une bande de roulement. [0037] Le pneumatique comporte encore une armature de carcasse 60 qui s'étend 30 depuis les bourrelets 50 à travers les flancs 40 jusqu'au sommet. Cette armature de carcasse 60 comporte ici des renforts filaires orientés substantiellement radialement, c'est-à-dire faisant avec la direction circonférentielle un angle supérieur ou égal à 80° et inférieur ou égal à 90°. 2970902 -8 [0038] L'armature de carcasse 60 comporte une pluralité d'éléments de renforcement de carcasse ; elle est ancrée dans les deux bourrelets 50 par un retournement autour de la tringle 70, de manière à former dans chaque bourrelet un brin aller 62 et un brin retour 63. Le brin retour s'étend radialement à l'extérieur jusqu'à une 5 extrémité 64 située à une distance radiale DEC du point 71 radialement le plus à l'intérieur de la structure annulaire de renforcement du bourrelet, la distance radiale DEC étant ici égale à 14% de la hauteur radiale H du pneumatique. [0039] La « hauteur radiale » H d'un pneumatique est définie comme la distance radiale entre le point 71 radialement le plus à l'intérieur de la structure annulaire de 10 renforcement 70 du bourrelet 50 et le point 31 (figure 4) radialement le plus à l'extérieur de la bande de roulement 30 lorsque le pneumatique est monté sur une jante de montage 5 (comme cela est représenté à la figure 4) et gonflé à sa pression de service. [0040] Chaque bourrelet comporte un bourrage (parfois aussi appelé « bourrage sur tringle ») 120, le bourrage étant situé radialement à l'extérieur de la tringle 70 et, pour 15 une bonne partie, entre le brin aller 62 et le brin retour 63 de l'armature de carcasse 60. [0041] Le bourrage 120 s'étend radialement à l'extérieur du point 71 radialement le plus à l'intérieur de la structure annulaire de renforcement du bourrelet, jusqu'à une distance radiale DEE1 dudit point, la distance radiale DEE1 étant ici égale à 18 % de la hauteur radiale H du pneumatique. 20 [0042] Chaque bourrelet 50 comporte en outre une bande extérieure 130 réalisée dans une composition caoutchouteuse et située axialement à l'extérieur du brin retour 63 de l'armature de carcasse 60, la bande extérieure 130 s'étendant entre une extrémité 132 radialement intérieure et une extrémité 131 radialement extérieure, l'extrémité 132 radialement intérieure de la bande extérieure 130 étant située à une 25 distance radiale DE12 du point 71 radialement le plus à l'intérieur de la structure annulaire de renforcement 70. La distance radiale DE12 est ici égale à 4 % de la hauteur radiale H. L'extrémité 131 radialement extérieure de la bande extérieure 130 est située à une distance radiale DEE2 du point 71 radialement le plus à l'intérieur de la structure annulaire de renforcement 70. La distance radiale DEE2 est ici égale à 41 30 de la hauteur radiale H. [0043] Comme ici, la distance radiale DEE2 est de préférence supérieure à la distance radiale DEE1, notamment lorsque le composition caoutchouteuse utilisé pour 2970902 -9 former le bourrage 120 comporte des sels de cobalt, ce qui augmente le coût par rapport au composition caoutchouteuse utilisé pour former la bande extérieure 130. [0044] La surface intérieure du pneumatique est recouverte d'une gomme intérieure 110. 5 [0045] La figure 5 représente, en coupe radiale, une portion d'un pneumatique 10 selon l'invention. Ce pneumatique 10 comporte : deux bourrelets 50 destinés à entrer en contact avec une jante 5 de montage (non représentée), chaque bourrelet comportant une structure annulaire de renforcement 70 ; 10 deux flancs 40 prolongeant les bourrelets radialement vers l'extérieur, les deux flancs s'unissant dans un sommet (non représenté) comprenant une armature de sommet, surmontée d'une bande de roulement ; une seule armature de carcasse 60, s'étendant depuis les bourrelets 50 à travers les flancs 40 jusqu'au sommet, l'armature de carcasse 60 comportant une 15 pluralité d'éléments de renforcement de carcasse, l'armature de carcasse étant ancrée dans les deux bourrelets par un retournement autour de la structure annulaire de renforcement, de manière à former dans chaque bourrelet un brin aller 62 et un brin retour 63, chaque brin retour s'étendant radialement à l'extérieur jusqu'à une extrémité 64 située à une distance radiale DEC du point 71 radialement le plus à 20 l'intérieur de la structure annulaire de renforcement 70 du bourrelet 50. La distance radiale DEC est supérieure ou égale à 5 % de la hauteur radiale H du pneumatique et inférieure ou égale à 85 % de la hauteur radiale H du pneumatique ; en l'occurrence la distance radiale DEC est égale à 14 % de la hauteur radiale H du pneumatique. [0046] Chaque bourrelet 50 comporte un bourrage 120 réalisé dans une composition 25 caoutchouteuse ayant un module élastique G' inférieur ou égal à 15 MPa et un module visqueux G" tel que : G" [MPa] 0.2 - G' [MPa] - 0.2 MPa, les modules élastiques et visqueux étant mesurés à 23° C. De telles compositions caoutchouteuses sont connues, par exemple du document WO 2010/072736. Le 30 bourrelet 50 est situé pour l'essentiel radialement à l'extérieur de la structure annulaire de renforcement 70 et au moins partiellement entre le brin aller 62 et le brin retour 63 de l'armature de carcasse. Lorsqu'il est dit que le bourrage 120 se situe « pour 2970902 -10- l'essentiel » radialement à l'extérieur de la structure annulaire de renforcement 70, il faut entendre par là qu'une petite partie du bourrage peut faire le tour de la structure annulaire de renforcement 70 et, de ce fait, se trouver radialement à l'intérieur de celle-ci, mais que la plus grande partie (typiquement au moins 80 % de la surface du 5 bourrage dans toute section radiale) se trouve radialement à l'extérieur de la structure annulaire de renforcement 70. Le bourrage 120 s'étend radialement jusqu'à une extrémité 121 radialement extérieure du bourrage, l'extrémité 121 radialement extérieure du bourrage étant située à une distance radiale DEE1 du point 71 radialement le plus à l'intérieur de la structure annulaire de renforcement du bourrelet, 10 la distance radiale DEE1 étant supérieure ou égale à 30 % et inférieure ou égale à 50 % de la hauteur radiale H du pneumatique. En l'occurrence, la distance radiale DEE1 est égale à 33 % de la hauteur radiale H du pneumatique. [0047] Chaque bourrelet comporte en outre une bande extérieure 130 réalisée dans une composition caoutchouteuse ayant un module élastique G' inférieur ou égal 15 à 15 MPa et un module visqueux G" tel que : G" [MPa] 0.2 - G' [MPa] - 0.2 MPa, les modules élastiques et visqueux étant mesurés à 23° C. [0048] Le Tableau 1 donne, à titre d'exemple, la recette de deux compositions caoutchouteuse pouvant être utilisées pour former une bande extérieure adaptée à un 20 pneumatique selon l'invention. La composition est donnée en pce (« pour cent élastomère »), c'est-à-dire en parties en poids pour 100 parties en poids d'élastomère. Les modules dynamiques correspondants sont également indiqués.
Parts en pce Composition 1 Composition 2 NR [1] 100 100 N 330 N 990 85 85 Graphite 40 Huile paraffinique Antioxydant (6PPD) [2] 2 2 Naphténate de cobalt 3 3 Acide stéarique 1 1 ZnO 7 7 Résine formophénol Durcisseur Soufre 7 7 Accélérateur (TBBS) [3] 1 1 G' 5 2 G" 0,8 0,2 Tableau 1 [0049] Annotations au Tableau 1 : [1] Caoutchouc naturel [2] N-(1,3-diméthylbutyl)-N'-phényl-p-phénylènediamine [3] N-ter-butyl-2-benzothiazyle sulfénamide
[0050] La composition caoutchouteuse est préférentiellement à base d'au moins un élastomère diénique, une charge renforçante et un système de réticulation. [0051] Par élastomère (ou indistinctement caoutchouc) « diénique », on entend de manière connue un élastomère issu au moins en partie (i.e., un homopolymère ou un copolymère) de monomères diènes c'est-à-dire de monomères porteurs de deux doubles liaisons carbone-carbone, conjuguées ou non. L'élastomère diénique utilisé est préférentiellement choisi dans le groupe constitué par les polybutadiènes (BR), le 2970902 -12- caoutchouc naturel (NR), les polyisoprènes de synthèse (IR), les copolymères de butadiène-styrène (SBR), les copolymères d'isoprène-butadiène (BIR), les copolymères d'isoprène styrène (SIR), les copolymères de butadiène-styrène-isoprène (SBIR) et les mélanges de ces élastomères. 5 [0052] Un mode de réalisation préférentiel consiste à utiliser un élastomère « isoprénique », c'est-à-dire un homopolymère ou un copolymère d'isoprène, en d'autres termes un élastomère diénique choisi dans le groupe constitué par le caoutchouc naturel (NR), les polyisoprènes de synthèse (IR), les différents copolymères d'isoprène et les mélanges de ces élastomères. 10 [0053] L'élastomère isoprénique est de préférence du caoutchouc naturel ou un polyisoprène de synthèse du type cis-1,4. Parmi ces polyisoprènes de synthèse, sont utilisés de préférence des polyisoprènes ayant un taux (% molaire) de liaisons cis-1,4 supérieur à 90%, plus préférentiellement encore supérieur à 98%. Selon d'autres modes de réalisation préférentiels, l'élastomère diénique peut être constitué, en tout ou partie, d'un autre élastomère diénique tel que, par exemple, un élastomère SBR (ESBR ou S-SBR) utilisé en coupage ou non avec un autre élastomère, par exemple du type BR. [0054] La composition de caoutchouc peut comporter également tout ou partie des additifs habituellement utilisés dans les matrices de caoutchouc destinées à la fabrication de pneumatiques, tels que par exemple des charges renforçantes comme le noir de carbone ou des charges inorganiques comme la silice, des agents de couplage pour charge inorganique, des agents anti-vieillissement, des antioxydants, des agents plastifiants ou des huiles d'extension, que ces derniers soient de nature aromatique ou non aromatique (notamment des huiles très faiblement ou non aromatiques, par exemple du type naphténiques ou paraffiniques, à haute ou de préférence à basse viscosité, des huiles MES ou TDAE, des résines plastifiantes à haute Tg supérieure à 30°C), des agents facilitant la mise en oeuvre (processabilité) des compositions à l'état cru, des résines tackifiantes, un système de réticulation à base soit de soufre, soit de donneurs de soufre et/ou de peroxyde, des accélérateurs, des activateurs ou retardateurs de vulcanisation, des agents antiréversion, des accepteurs et donneurs de méthylène tels que par exemple HMT (hexaméthylènetétramine) ou H3M (hexaméthoxyméthylmélamine), des résines renforçantes (tels que résorcinol ou bismaléimide), des systèmes promoteurs d'adhésion connus du type sels métalliques par exemple, notamment sels de cobalt ou de nickel. 2970902 -13- [0055] Les compositions sont fabriquées dans des mélangeurs appropriés, en utilisant deux phases de préparation successives bien connues de l'homme du métier : une première phase de travail ou malaxage thermomécanique (phase dite « non productive ») à haute température, jusqu'à une température maximale comprise 5 entre 110°C et 190°C, de préférence entre 130°C et 180°C, suivie d'une seconde phase de travail mécanique (phase dite « productive ») jusqu'à une plus basse température, typiquement inférieure à 110°C, phase de finition au cours de laquelle est incorporé le système de réticulation. [0056] A titre d'exemple, la phase non productive est conduite en une seule étape 10 thermomécanique de quelques minutes (par exemple entre 2 et 10 min) au cours de laquelle on introduit, dans un mélangeur approprié tel qu'un mélangeur interne usuel, tous les constituants de base nécessaires et autres additifs, à l'exception du système de réticulation ou vulcanisation. Après refroidissement du mélange ainsi obtenu, on incorpore alors dans un mélangeur externe tel qu'un mélangeur à cylindres, maintenu à 15 basse température (par exemple entre 30°C et 100°C), le système de vulcanisation. L'ensemble est alors mélangé (phase productive) pendant quelques minutes (par exemple entre 5 et 15 min). [0057] La composition finale ainsi obtenue est ensuite calandrée, par exemple sous la forme d'une feuille ou plaque pour caractérisation, ou encore extrudée, pour former la 20 bande extérieure utilisée dans un pneumatique selon l'invention. [0058] La vulcanisation (ou cuisson) peut ensuite être conduite de manière connue à une température généralement comprise entre 130°C et 200°C, de préférence sous pression, pendant un temps suffisant qui peut varier par exemple entre 5 et 90 min en fonction notamment de la température de cuisson, du système de vulcanisation adopté 25 et de la cinétique de vulcanisation de la composition considérée. [0059] La bande extérieure 130 est située axialement à l'extérieur du brin retour 63 de l'armature de carcasse 60, la bande extérieure s'étendant entre une extrémité 132 radialement intérieure de la bande extérieure et une extrémité 131 radialement extérieure de la bande extérieure, l'extrémité 132 radialement intérieure de la bande 30 extérieure 130 étant située à une distance radiale DE12 du point 71 radialement le plus à l'intérieur de la structure annulaire de renforcement 70 du bourrelet 50. La distance radiale DE12 est supérieure ou égale à 1 % et inférieure ou égale à 5 % de la hauteur radiale H du pneumatique ; en l'occurrence elle est égale à 4 % de la hauteur radiale H. L'extrémité 131 radialement extérieure de la bande extérieure 130 est située à une 2970902 -14- distance radiale DEE2 du point 71 radialement le plus à l'intérieur de la structure annulaire de renforcement du bourrelet 70. La distance radiale DEE2 est supérieure ou égale à 30 % et inférieure ou égale à 50 % de la hauteur radiale H du pneumatique; en l'occurrence, elle est égale à 41 % de la hauteur radiale H. 5 [0060] Dans toute section radiale, le bourrage 120 a une section de surface S1 et la bande extérieure 130 a une section de surface S2 (voir figure 6). Le ratio S1/(S1+S2) est supérieur ou égal à 0.4 et inférieur ou égal à 0.6 ; en l'occurrence, il est égal à 0.6. L'extrémité 121 radialement extérieure du bourrage 120 et l'extrémité 131 radialement extérieure de la bande extérieure 130 sont de préférence proches l'une de l'autre. 10 [0061] Le bourrage 120 a une épaisseur E(r), cette épaisseur correspondant à la longueur de l'intersection de la direction perpendiculaire au brin aller 62 de l'armature de carcasse 60 avec le bourrage 120, r désignant la distance séparant le point d'intersection de ladite direction perpendiculaire au brin aller 62 de l'armature de carcasse 60 avec l'armature de carcasse 60 du point 71 radialement le plus à l'intérieur 15 de la structure annulaire de renforcement 70. [0062] L'ensemble formé par le bourrage 120 et la bande extérieure 130 a une épaisseur ET(r). Cette épaisseur correspondant à la longueur de l'intersection de la direction perpendiculaire au brin aller 62 de l'armature de carcasse 60 avec ledit ensemble, r étant défini comme ci-dessus. 20 [0063] Les figures 7 et 8 illustrent comment ces épaisseurs sont déterminées ; la figure 8 correspond à un agrandissement de la zone contenue dans le cadre 200 de la figure 7. On suit l'interface entre le brin aller 62 de l'armature de carcasse 60 et le bourrage 120. Chaque point de cette interface a une distance r du point 71 radialement le plus à l'intérieur de la structure annulaire de renforcement 70. S'il y a plusieurs points 25 radialement le plus à l'intérieur de la structure annulaire de renforcement, on choisit l'un quelconque de ces points comme référence. Pour une distance ro donnée, on obtient le point 65 correspondant de l'interface en traçant un cercle 140 de rayon ro autour du point 71 radialement le plus à l'intérieur de la structure annulaire de renforcement 70, comme cela est représenté à la figure 7. Ensuite, on trace la direction 150 30 perpendiculaire au brin aller 62 de l'armature de carcasse 60 qui passe par le point 65 de l'interface. L'épaisseur E(ro) du bourrage 120 correspond à la longueur de l'intersection de la direction 150 avec le bourrage 120. De même, l'épaisseur ET(ro) de l'ensemble formé par le bourrage 120 et la bande extérieure 130 correspond à la longueur de l'intersection de la direction 150 avec cet ensemble. On ne tient pas 2970902 -15- compte de l'épaisseur du brin retour 63 si la direction 150 a une intersection avec celui-ci. [0064] Dans un pneumatique selon l'invention, pour tous les points d'intersection 65 de ladite direction perpendiculaire 150 au brin aller 62 de l'armature de carcasse 60 5 avec l'armature de carcasse 60 dont la distance r du point 71 radialement le plus à l'intérieur de la structure annulaire de renforcement 70 est supérieure ou égale à 10 % et inférieure ou égale à 35 % de la hauteur radiale H du pneumatique, le ratio E(r)/ET(r) est supérieur ou égal à 0.3 (et de préférence supérieur ou égal à 0.35) et inférieur ou égal à 0.5. 10 [0065] Par ailleurs, la structure annulaire de renforcement 70 a une largeur axiale maximale DE (voir figure 5) telle que le ratio ET(r). -DE ET(r). où ET(r). est la valeur maxi de l'épaisseur ET(r), est inférieur ou égal à 10%. En l'occurrence, ce ratio est égal à 7%. 15 [0066] Précisons que l'invention n'est pas limitée à un type particulier de tringles. Elle peut être mise en oeuvre avec des tringles tressées, mais aussi avec des « tringles paquet » à fil rond (comme divulguées, à titre d'exemple, dans le document CA 2 026 024) ou fil carré (dont le document US 3 949 800 représente un exemple), constituées d'un fil ou brin unitaire, gommé, enroulé en hélice selon des 20 spires jointives empilées l'une sur l'autre, la pluralité de couches superposées formant un anneau de renforcement sans fin, à section droite polygonale. L'utilisation de tringles telles que divulguées dans le document WO 01/54929, et plus particulièrement d'une construction 3-4-3-2, s'est avérée particulièrement intéressante car elle permet d'obtenir un dimensionnement suffisant sans apport inutile de masse. 25 [0067] La figure 9 représente l'allure de l'épaisseur E(r) en fonction de la distance r pour deux géométries de bourrelets. La géométrie « A » (symbole : losange) correspond à un pneumatique selon l'invention, tel que celui représenté à la figure 5. La géométrie « R » (symbole : triangle) correspond à un pneumatique de référence tel que celui représenté à la figure 3. L'épaisseur totale ET(r) est la même pour les deux 30 géométries ; elle est également indiquée à la figure 11 (symbole : carré). 2970902 -16- [0068] La figure 10 représente le ratio E(r)/ET(r) en fonction du ratio r/H pour les deux mêmes géométries de bourrelets. On voit que pour le pneumatique selon l'invention (géométrie « A »), pour toutes les valeurs de r/H entre 10 % et 35 %, le ratio E(r)/ET(r) est supérieur ou égal à 0.3 et inférieur ou égal à 0.5, alors que le ratio est bien inférieur 5 aux mêmes valeurs de r pour le pneumatique de référence (géométrie « R »). aET(r) [0069] Considérons encore la fonction ar en fonction du rayon r, comme cela est représenté à la figure 11 Dans un pneumatique selon l'invention, l'allure de l'épaisseur ET(r) est telle que, dans le domaine des distances r comprises entre 25 et 45% de la hauteur H du pneumatique, la variation de l'épaisseur a ar(r) est 10 inférieure ou égale à - 0.25 mm/mm sur au moins 4% de la hauteur H du pneumatique ; en l'occurrence, elle l'est sur à près de 100/0 de la hauteur H du pneumatique. [0070] La demanderesse a conduit des essais comparatifs sur des pneumatiques ayant une dimension de 235/65 R 17. Un pneumatique ayant un bourrelet tel que 15 représenté à la figure 3 a été comparé à un pneumatique ayant un bourrelet tel que représenté à la figure 5. Les deux pneumatiques possèdent la même rigidité de dérive et la même résistance au roulement. Le pneumatique selon l'invention a permis un gain de productivité en fabrication (nombre de pneumatiques conformes produits par unité de temps) d'environ 200/0 par rapport au pneumatique selon l'art antérieur. Cette 20 amélioration s'explique notamment par une diminution de la fréquence de changement des bobines de semi-finis. On n'a pas constaté de différence au niveau de l'endurance des pneumatiques.