EP3544892B1

EP3544892B1 - Voile de navire formee de panneaux articules et navire qui en est equipe

Info

Publication number: EP3544892B1
Application number: EP17797968.9A
Authority: EP
Inventors: Vianney VAUTIER; Nicolas ABIVEN; Stéphane CORDIER
Original assignee: Chantiers de lAtlantique SA
Current assignee: Chantiers de lAtlantique SA
Priority date: 2016-11-25
Filing date: 2017-11-20
Publication date: 2021-07-28
Anticipated expiration: 2037-11-20
Also published as: CN109890696B; WO2018095860A1; ES2896126T3; FR3059295B1; FR3059295A1; US20190270498A1; EP3544892A1; PL3544892T3; DK3544892T3; HRP20211592T1; US10689076B2; CN109890696A

Description

DOMAINE DE L'INVENTION

La présente invention est relative à une voile, notamment de grandes dimensions, ainsi qu'à un navire qui en est équipé.

ARRIERE PLAN TECHNOLOGIQUE DE L'INVENTION

Plus précisément, la présente invention a pour objet la réalisation d'une voile adaptée au fonctionnement d'un navire de commerce ou de transport de passagers, c'est-à-dire une voile capable d'être utilisée de façon intensive (même sur des navires dont le couple de redressement est très important), quelles que soient les conditions météorologiques rencontrées, tout en maximisant le retour sur investissement du gréement et de la voile.
Une des difficultés avec les voiles existantes, lorsqu'elles sont utilisées sur de grands navires, se rapporte aux efforts élevés développés par ces voiles, qui peuvent dépasser 100 tonnes dans les zones les plus chargées de ces voiles, telles que les points d'écoute.
Ces valeurs sont nettement supérieures à celles auxquelles les voiles fabriquées à partir des technologies actuellement disponibles sont capables de résister (de l'ordre de 50 tonnes).
A ce jour, les voiles accessibles sur le marché sont, à la connaissance du présent demandeur, des membranes fines de trois types.
Le premier est constitué par les voiles faites de tissus en laizes cousues et/ou collées. Ce procédé est très coûteux et trouve une limite naturelle pour la confection des voiles de grandes dimensions de par le poids propre des tissus à manutentionner et la capacité des machines à coudre et à percer des épaisseurs importantes de tissus très résistants.
On connaît également des voiles faites de panneaux en tissu, panneaux assemblés mécaniquement entre eux par des lattes de carbone circulaires (procédé développé par la société Doyle Sails) et par un câble qui longe la chute de la voile (côté libre du triangle formé par les bords de la voile, c'est-à-dire le côté qui n'est pas destiné à être rattaché au mât ni à la bôme).
On connaît enfin des voiles réalisées par moulage en assemblant des fibres à haute résistance à l'aide d'une résine ou un film souple, en faisant usage d'un moule (procédés 3Di et 3DL de la société North Sails par exemple). Ce procédé est très coûteux et essentiellement destiné à la compétition et au domaine du "super yacht", c'est à dire les yachts de luxe.
Des procédés intermédiaires à ceux cités ci-avant existent, notamment lorsque la dimension des voiles est supérieure à celle des moules et que les voiles sont réalisées à partir de deux ou plusieurs sous-ensembles moulés assemblés entre eux par couture et/ou collage. Une technique de ce type est par exemple exploitée par la voilerie Incidence Sails.
Ces voiles existantes présentent, malgré tout, les inconvénients exposés plus haut relatifs à leur manque de résistance à des efforts très importants quand leur surface augmente sensiblement, de sorte qu'il n'existe pas, à la connaissance du présent demandeur, de voiles de grandes dimensions capables de résister à des efforts de l'ordre de 100 tonnes.
Le document WO 2010/094770 au nom du présent demandeur décrit un voile qui présente les caractéristiques du préambule de la revendication 1 annexée, et qui solutionne en partie le problème évoqué plus haut.
Un art antérieur additionnel est constitué par les documents JP S56 116593 et US 4 388 888 .
La présente invention a pour but de combler cette lacune et de proposer une voile qui présente une résistance aux efforts importants, dont l'exploitation est sensiblement identique aux voiles actuelles et qui permet un positionnement de l'empilement de panneaux plus flexible de la voile sur le pont du navire.

RESUME DE L'INVENTION

Ainsi, la présente invention est relative à une voile de navire qui comporte au moins trois côtés, à savoir deux côtés longitudinaux respectivement dénommés "guindant" et "chute", ainsi qu'un côté transversal inférieur dénommé "bordure", voile constituée d'un ensemble de panneaux, ces panneaux présentant des bords transversaux sensiblement parallèles à ladite bordure et des bords longitudinaux qui sont sensiblement parallèles respectivement au dit guindant et à ladite chute, chaque panneau de cet ensemble étant articulé au panneau voisin autour d'un axe parallèle ou sensiblement parallèle à ladite bordure,
chacun des panneaux dudit ensemble comportant une pluralité d'éléments de renfort, ces éléments ayant chacun la forme d'une bande allongée,
ces éléments de renfort étant répartis au moins selon les deux groupes suivants :

un premier groupe dans lesquels les éléments de renfort s'étendent parallèlement et à proximité desdits bords transversaux dudit panneau ;
un second groupe dans lequel les éléments de renfort s'étendent parallèlement et à proximité des bords longitudinaux dudit panneau ;

Selon d'autres caractéristiques non limitatives et avantageuses de cette voile, considérées seules ou selon une combinaison quelconque de certaines d'entre elles :

lesdits panneaux sont constitués d'un matériau rigide tel que du métal et chaque panneau forme avec les éléments de renfort qu'il comporte un ensemble monobloc ;
lesdits éléments de renfort sont rapportés à chaque panneau, notamment par couture, collage ;
lesdits éléments de renfort sont réalisés dans un matériau choisi dans le groupe suivant : tissu, matériau composite, fibres à haute résistance, résine, métal et les associations d'au moins deux de ces matériaux ;
lesdites pièces de connexion constituent également des pièces d'articulation d'un panneau par rapport au panneau voisin ;
lesdites pièces d'articulation comprennent une biellette aux extrémités opposées de laquelle sont articulés deux panneaux voisins, via des pivots orientés perpendiculairement aux dits éléments de renfort dudit second groupe ;
lesdits éléments de renfort sont présents sur une seule des deux faces opposées de chaque panneau ;
lesdits éléments de renfort sont présents sur les deux faces opposées de chaque panneau et se font face deux à deux ;

Un autre aspect de l'invention est relatif à un navire qui est équipé d'une voile selon l'une ou l'autre des caractéristiques précédentes.
Selon d'autres caractéristiques de ce navire :

chaque panneau de la voile est relié au mât par l'intermédiaire d'un ensemble comprenant un chariot coulissant appelé "chariot de mât", lequel est configuré pour coulisser le long dudit mât, ainsi qu'un dispositif de liaison qui est relié, d'une part au dit "chariot de mât" et, d'autre part, audit panneau ledit dispositif de liaison permettant le déplacement du panneau par rapport audit "chariot de mât" selon la direction du guindant ;
ledit dispositif de liaison comprend un moyen de liaison souple attaché audit panneau ;
ledit dispositif de liaison comprend un chariot de panneau configurer pour coulisser dans un rail de guidage positionné le long du bord longitudinal le plus proche du guindant du panneau, et une pièce de liaison et d'articulation reliant le chariot de panneau au chariot de mât ;
au moins une partie des panneaux de la voile comporte, le long de son bord longitudinal le plus proche du guindant et au moins sur une partie de la longueur ce bord longitudinal, un rail de guidage dans lequel est agencé un chariot coulissant, appelé chariot de panneau, le déplacement de ce chariot de panneau étant limité par les extrémités dudit rail, et que lesdits chariot de panneau et chariot de mât sont articulés l'un par rapport à l'autre au moyen d'une pièce de liaison et d'articulation, l'ensemble, composé du chariot de panneau et de la pièce de liaison et d'articulation constituant ledit dispositif de liaison, de sorte qu'ils sont mobiles entre une première position dans laquelle ils s'étendent sensiblement dans le même plan quand la voile est dressée, et une seconde position dans laquelle ils s'étendent selon des plans sensiblement perpendiculaires lorsque ladite voile est affalée.

Avantageusement, ce navire dans lequel chaque panneau de la voile comporte, le long de son bord longitudinal le plus proche du guindant et au moins sur une partie de la longueur ce bord longitudinal, un rail de guidage dans lequel est agencé un chariot coulissant, appelé chariot de panneau, le déplacement de ce chariot de panneau étant limité par les extrémités dudit rail est caractérisé par le fait que ledit mât est pourvu d'un chariot coulissant appelé "chariot de mât", lequel est conformé pour coulisser le long dudit mât, et que lesdits chariot de panneau et chariot de mât sont articulés l'un par rapport à l'autre au moyen d'une pièce de liaison et d'articulation de sorte qu'ils sont mobiles entre une première position dans laquelle ils s'étendent sensiblement dans le même plan quand la voile est dressée, et une seconde position dans laquelle ils s'étendent selon des plans sensiblement perpendiculaires lorsque ladite voile est affalée.
La membrane d'une voile, c'est-à-dire sa matière constitutive, quel que soit son mode de réalisation, présente une surface qui répond à deux fonctions distinctes, à savoir :

1/une surface soumise aux pressions aérodynamiques et qui développe des efforts locaux, ce qui se traduit par une fonction aérodynamique ;
2/ une surface qui reprend les efforts aérodynamiques et les transmet au gréement, ce qui se traduit par une fonction structurelle.

La principale raison pour laquelle les procédés de fabrication de voiles classiques trouvent leurs limites techniques et financières, réside dans la fonction structurelle de la voile, qui doit reprendre et transmettre les efforts aérodynamiques au gréement, à savoir le mât et la bôme.
L'idée à la base de la présente invention est de séparer, c'est-à-dire de découpler ces deux fonctions avec une voile constituée de panneaux reliés entre eux par un nombre très limité de liaisons mécaniques destinées à faire transiter, c'est à dire de faire passer les efforts entre panneaux.
Chaque panneau est ainsi constitué d'une membrane renforcée. La membrane peut être réalisée notamment en tissu, en matériau composite ou en métal.
Les renforts de la membrane s'étendent essentiellement en périphérie du panneau et peuvent être réalisés par exemple à l'aide de fibres à haute résistance, en matériau composite ou en métal.
Le nombre et la position de ces renforts à l'intérieur d'un panneau peuvent être adaptés aux dimensions de la voile.
Les efforts repris par ces renforts de la membrane peuvent être transmis d'un panneau à l'autre par l'intermédiaire de pièces de connexion reliant les renforts respectifs parallèles ou sensiblement parallèles du guindant et/ou du bord de chute de deux panneaux adjacents.
Le pliage de cette voile peut être rendu possible en articulant les panneaux les uns par rapport aux autres par l'intermédiaire des pièces de connexion.
Des liaisons intermédiaires entre deux panneaux adjacents peuvent être ajoutées afin de synchroniser le mouvement relatif de ces deux panneaux et d'éviter des déplacements contradictoires des panneaux les uns par rapport aux autres au moment du pliage. Toutefois, ces liaisons intermédiaires ne reprennent pas d'efforts.
Chaque panneau peut être muni le long de son guindant d'un rail de guidage conformé pour recevoir un "double chariot" coulissant reliant ainsi ledit panneau à un rail de guidage porté sur le mât. Ledit chariot peut ainsi se déplacer le long du rail de guidage du panneau et du rail de guidage du mât.

BREVE DESCRIPTION DES DESSINS

D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à la lecture de la description détaillée qui va suivre. Elle sera faite en référence aux dessins annexés dans lesquels :

la figure 1 est une vue de face, très schématique, d'une voile de navire formée de panneaux articulés, conforme à un mode de réalisation possible de l'invention ;
la figure 2 est une vue en perspective, également très schématique, de la voile de la figure 1 représentée en position presqu'intégralement repliée ;
la figure 3 est une vue de face partielle de trois panneaux voisins, constitutifs de la voile de la figure 1, cette figure étant plus particulièrement destinée à illustrer les éléments de renfort qu'ils comportent ;
la figure 4 est une vue de face partielle de deux panneaux voisins montrant spécifiquement une des pièces de connexion qui les relie, cette pièce étant située du côté de la chute de la voile ;
la figure 5 est également une vue de face partielle des deux panneaux voisins de la figure 4 montrant spécifiquement une des pièces de connexion qui les relie, cette pièce étant située du côté du guindant de la voile, étant précisé qu'est également visible sur cette figure une paire de chariots de guidage des panneaux de la voile relativement au mât du navire qui en est équipé ;
la figure 6 est une vue partielle et en perspective de deux panneaux tels que ceux représentés sur les figures précédentes, ces panneaux étant partiellement rabattus l'un sur l'autre, cette figure étant plus particulièrement à montrer le positionnement d'une des pièces de connexion ;
la figure 7 est une vue partielle et en perspective de deux panneaux de la voile, ces panneaux étant pourvus de sangles dites "de synchronisation" ;
les figures 8A à 8D sont des schémas illustrant différents positionnements des panneaux de la figure 7 et des sangles qui y sont associées ;
la figure 9 est une vue partielle en perspective de deux panneaux qui occupent une position partiellement repliée ;
la figure 10 est un schéma montrant une variante des moyens qui relient les panneaux de la voile au mât du navire.

DESCRIPTION DETAILLEE DE L'INVENTION

La voile qui est représentée à la figure 1 est montrée en position hissée, en place sur un mât 2 pourvu d'une bôme qui équipe le pont 3 d'un navire 1.
Ce navire ne sera plus représenté en détail car il ne constitue pas réellement le cœur de l'invention. En tout état de cause, il peut s'agir d'un paquebot, d'un navire de transport de marchandises, d'un navire de pêche, d'un voilier de plaisance, d'un yacht, etc.
Dans ce mode de réalisation illustré à la figure 1, la voile a la forme d'un quadrilatère qui s'inscrit dans un triangle rectangle. Plus précisément, cette voile comporte deux côtés longitudinaux 40 et 41 qui sont respectivement dénommés en termes du métier "guindant" et "chute", un côté transversal inférieur dénommé "bordure" 42 rattaché à la bôme, ainsi qu'un côté transversal supérieur 43.
Dans un mode de réalisation non décrit ici, la voile pourrait s'inscrire dans un rectangle tel que celui défini par les traits pointillés R, ou dans un triangle rectangle tel que celui délimité par les traits mixtes T, ces traits étant visibles sur la figure précitée.
Conformément à l'invention, cette voile est constituée d'un ensemble de panneaux 5.
A la figure 1, on a affaire à dix panneaux 5 mais ce nombre pourrait être différent, c'est à dire inférieur ou supérieur.
La voile 4 de la figure 1 est représentée à la figure 2 en position affalée de sorte que les différents panneaux 5 qui la constituent se superposent alternativement les uns sur autres en position basse du mât, selon un agencement en "zigzag" ou en "accordéon".
En se reportant plus spécifiquement à la figure 3, on décrit ci-après la structure des panneaux 5 précités. Cette description est faite pour un panneau particulier 5 et ses panneaux immédiatement voisins 5sup et 5inf. Toutefois, cette description vaut également pour l'ensemble des panneaux 5 de la voile 4.
Ces panneaux présentent des bords transversaux supérieur 50 et inférieur 51, ainsi que des bords longitudinaux de guidant 52 et de chute 53, ces deux derniers bords étant qualifiés "de guindant" et "de chute" du fait qu'ils jouxtent le guindant, respectivement la chute de la voile 4.
Chaque panneau est formé d'un matériau tel que du tissu, un matériau composite, un métal, ou les associations d'au moins deux de ces matériaux. Un matériau qui convient tout particulièrement est celui connu sous la marque MYLAR et qui consiste en du poly(téréphtalate d'éthylène).
Ces panneaux 5 comportent une pluralité d'éléments 6 et 6' de renfort, chaque élément 6 et 6' ayant la forme d'une bande allongée.
Ces éléments de renfort 6 et 6' sont de préférence présents sur chacune des deux faces opposées du panneau 5 mais on pourrait toutefois envisager qu'ils ne le soient que sur une seule face.
Ces éléments de renfort sont répartis selon deux groupes.
Le premier groupe est constitué d'éléments de renfort 6 qui s'étendent parallèlement et à proximité des bords transversaux supérieurs 50 et inférieurs 51 du panneau. Ces éléments de renfort sont représentés de manière schématique à la figure 3 mais on doit considérer que ces éléments s'étendent jusqu'à proximité immédiate des bords longitudinaux 52 et 53 du panneau 5.
Le second groupe d'éléments de renfort est constitué des éléments 6' qui s'étendent parallèlement et à proximité des bords longitudinaux 52 et 53 du panneau 5.
De la même manière que pour les éléments de renfort du premier groupe, les éléments de renfort 6' du second groupe s'étendent préférentiellement jusqu'au voisinage immédiat des bords transversaux 50 et 51 du panneau 5.
Lorsque le panneau est constitué d'un matériau rigide tel que du métal, ces éléments de renfort peuvent être intégrés au panneau lui-même de manière à constituer un ensemble monobloc.
On a alors affaire à un panneau qui, en quelque sorte et à simple titre de comparaison, s'apparente à un panneau de porte qui serait équipé d'une moulure périphérique.
Cela signifie que le panneau 5 présente des surépaisseurs périphériques sont matérialisées par les éléments 6 et 6' de renfort.
Ce type de panneaux équipe préférentiellement des navires soumis à de fortes contraintes tels les navires de commerce, les paquebots et les navires de pêche
Dans tous les autres cas de figure où les éléments de renfort 6 et 6' ne forment pas un ensemble monobloc avec le panneau 5, alors ces éléments de renfort 6 et 6' sont rapportés à chaque panneau 5, notamment par couture, collage, soudure, assemblage mécanique, etc.
De la même manière que pour le matériau qui constitue le panneau proprement dit, les éléments de renfort peuvent être constitués de tissu, de matériau composite, de métal ou des associations d'au moins deux de ces matériaux, liste à laquelle on peut rajouter aussi les fibres à haute résistante tel que celles formées par du carbone ou de l'aramide.
L'intérêt de la présence des éléments de renfort 6 qui s'étendent parallèlement aux bords transversaux 50 et 51 du panneau 5 est que les efforts transversaux que subit la voile lors de la navigation sont transmis essentiellement au mât 2 du navire 1.
Quant aux éléments de renfort 6' du second groupe, ils encaissent les efforts longitudinaux qui sont retransmis de haut en bas le long de la voile 4, ainsi qu'on le verra plus loin.
Cette reprise des efforts par les éléments de renfort 6' est faite d'un panneau au panneau voisin par des pièces de connexion qui sont repérées sous la référence 7 aux figures 4 et 5. Dans ce mode de réalisation particulier, les pièces 7 ont également pour fonction de permettre l'articulation relative des panneaux 5.
Plus précisément, ces pièces de connexion se situent dans le prolongement des éléments de renfort 6' du second groupe.
Ainsi, lorsque l'on se réfère à la figure 4, on a repéré par la référence Y-Y' l'axe de transmission des efforts de chute. Cet axe correspond à l'axe longitudinal des éléments de renfort 6' qui équipent le panneau 5 et le panneau 5inf situé immédiatement en dessous. Les éléments de renfort 6' n'ont pas été matérialisés sur les figures 4 et 5 dans un simple but de simplification.
La pièce de connexion 7 qui est visible à la figure 4 comporte une biellette 70 qui se situe selon l'axe précité Y-Y'. Cet axe forme avec l'axe transversal X-X' (parallèle aux bords transversaux des panneaux) d'articulation de deux panneaux, un angle α légèrement supérieur à 90°. La valeur de cet angle est égale à celle que forme la bordure 42 de la chute 41 de la voile 4.
La biellette 70 est articulée autour de deux pivots 71 qui sont intégrés dans chacun des panneaux 5, pivots qui s'étendent selon un axe Z-Z' perpendiculaire à l'axe de transmission Y-Y'.
Pour faciliter le mouvement d'articulation des deux panneaux 5 l'un par rapport à l'autre, des échancrures sont ménagées dans ces panneaux pour accueillir la biellette 70 et ses pivots 71, comme montré sur la figure 4.
D'une manière tout à fait similaire, les éléments de renfort 6' qui sont disposés du côté longitudinal de guindant 52 sont séparés l'un de l'autre par une pièce de connexion 7 identique.
Toutefois, dans ce cas précis, l'angle β que forme l'axe de transmission des efforts de chute Y1-Y1' est perpendiculaire à l'axe d'articulation X-X' des panneaux 5.
Là encore, des échancrures sont prévues à ce niveau pour faciliter le mouvement d'articulation.
Bien entendu, bien qu'il existe un espace libre entre panneaux 5 pour permettre le pliage de la voile 4, l'homme du métier saura réduire cet espace au minimum pour affecter le moins possible l'aérodynamisme de l'ensemble.
A l'observation de la figure 6, on comprend que la biellette 7 est dimensionnée de telle sorte que même quand les panneaux 5 et 5inf sont repliés l'un sur l'autre, elle ne génère aucune surépaisseur en saillie qui contrarierait le bon empilage des autres panneaux à replier.
On ne peut exclure d'adjoindre aux éléments 6 et 6' précités d'autres éléments de renfort non visibles sur les figures annexées. Dans cette hypothèse, ces éléments additionnels sont préférentiellement disposés sensiblement verticalement à l'intérieur du panneau et ont pour principale fonction de reprendre les efforts engendrés par la voile si les seuls éléments de renfort 6 et 6' précités ne sont pas suffisants pour reprendre les efforts longitudinaux engendrés dans la voile ou si les deux pièces de connexion décrites plus haut, situées au droit des seuls éléments de renfort 6 et 6' précités, ne sont pas suffisantes pour assurer l'intégrité de la voile.
Pour faciliter le pliage de la voile 4, il est avantageux de synchroniser le mouvement relatif de deux panneaux 5 voisins afin que les biellettes 70 restent en permanence normales à la bissectrice de l'angle formé par les deux plans des panneaux 5 concernés.
Pour ce faire, on peut envisager de mettre en place entre deux panneaux voisins un ensemble de biellettes anti-basculement ou de pignons qui vont autoriser un basculement de deux panneaux l'un par rapport à l'autre dans une direction et l'interdire dans la direction opposée.
Une autre solution, simple et pratique à mettre en œuvre est représentée à la figure 7 ainsi qu'aux figures 8A à 8D. Elle fait usage de sangles "croisées".
En l'occurrence et comme montré plus spécifiquement à la figure 7, il s'agit de paires de sangles 9 et 9' qui sont disposées sur les bords transversaux des panneaux 5 et parallèlement aux bords longitudinaux de ces mêmes panneaux.
Dans le cas représenté ici, on a affaire à des panneaux 5 en métal comportant des éléments de renfort 6 monoblocs qui génèrent une surépaisseur bien visibles.
Ces paires de sangles 9 et 9', au nombre de deux dans l'exemple illustré sont agencées de telle manière qu'elles prennent naissance pour la paire 9 sur la face avant d'un panneau 5 et s'étendent sur la face opposée du panneau immédiatement inférieur 5inf. De la sorte, elles contournent le bord inférieur transversal 51 du panneau 5 ainsi que le bord supérieur 50 du panneau 5inf.
De manière similaire et sur la deuxième face du panneau 5, des sangles 9' prennent naissance et s'étendent sur la face avant du panneau inférieur 5inf.
Il s'agit de sangles non extensibles, de sorte que la longueur développée de leur parcours est invariable, ce qui assure un pliage sans glissement des sangles 9 et 9' sur les panneaux 5, dont l'entraxe entre panneau est conservé, comme le montrent plus particulièrement les figures 8A à 8D.
Pour permettre de hisser la voile ou de la ramener en position affalée, chaque panneau 5 est pourvu le long de son bord longitudinal 52 le plus proche du guindant 40 d'un rail de guidage 520 dans lequel est agencé un chariot coulissant 8' appelé "chariot de panneau", ce chariot 8' étant conformé pour se déplacer librement le long du rail tout en ayant un déplacement limité par les extrémités opposées de ce rail 520.Ce rail s'étend par exemple seulement sur une partie du bord 52.
Par ailleurs, et de manière connue, le mât 2 auquel est associée la voile 4 est également pourvu d'un chariot 8 appelé "chariot de mât", qui est conformé pour coulisser dans une rainure longitudinale formée dans le mât.
Entre ces deux chariots est présente une pièce d'articulation formant rotule 80 visible sur la figure 5, qui est conformée de manière à permettre au chariot 8' d'occuper soit une position parallèle au chariot 8, comme montré à la figure 5, ou une position perpendiculaire à celle du chariot 8, de sorte que ce "double chariot 8-8''' autorise un coulissement longitudinal des panneaux 5 le long du mât 2, sans toutefois contrarier les manœuvres de déploiement et de pliage de la voile.
Bien entendu, dans une configuration optimisée de l'invention, tous les panneaux de la voile ne seront pas pourvus le long de leur bord longitudinal 52 le plus proche de leur guindant 40 d'un rail de guidage 520. L'homme du métier saura déterminer le nombre de chariots de mât nécessaire pour affecter le moins possible l'aérodynamisme de l'ensemble et/ou la cinématique de pliage/dépliage de la voile.
A la figure 9 sont visibles deux panneaux 5 et 5inf dans une position intermédiaire de pliage dans laquelle lesdits chariots 8 et 8' forment entre eux un angle aigu.
Dans la variante de réalisation de la figure 10, et comme dans les modes de réalisation précédents, le mât 2 est équipé d'un chariot 8.
En revanche, la connexion à chaque panneau 5 est réalisée par un dispositif de liaison 80" qui consiste par exemple en un cordon en textile ou en matériau polymère. Il est solidement rattaché au chariot 8 précité, ainsi qu'au panneau 5, en au moins un point 8".

Claims

Voile (4) de navire (1) qui comporte au moins trois côtés, à savoir deux côtés longitudinaux respectivement dénommés "guindant" (40) et "chute" (41), ainsi qu'un côté transversal inférieur dénommé "bordure" (42), voile (4) constituée d'un ensemble de panneaux (5), ces panneaux présentant des bords transversaux (50, 51) sensiblement parallèles à ladite bordure (42) et des bords longitudinaux (52,53) qui sont sensiblement parallèles respectivement au dit guindant (40) et à ladite chute (41), chaque panneau (5) de cet ensemble étant articulé au panneau voisin (5sup, 5inf) autour d'un axe (X-X) parallèle ou sensiblement parallèle à ladite bordure (42),
chacun des panneaux (5) dudit ensemble comportant une pluralité d'éléments de renfort (6, 6'), ces éléments ayant chacun la forme d'une bande allongée,
ces éléments de renfort (6, 6') étant répartis au moins selon les deux groupes suivants :
- un premier groupe dans lesquels les éléments de renfort (6) s'étendent parallèlement et à proximité desdits bords transversaux (50, 51) dudit panneau (5) ;

- un second groupe dans lequel les éléments de renfort (6') s'étendent parallèlement et à proximité des bords longitudinaux (52, 53) dudit panneau ;
lesdits panneaux (5) étant reliés deux à deux par des pièces de connexion (7) qui se situent dans le prolongement des éléments de renfort (6') dudit second groupe, de sorte que les efforts repris par les éléments de renfort (6') sont transmis longitudinalement d'un panneau (5) à l'autre, sans discontinuité, via lesdites pièces de connexion (7),
caractérisée par le fait que chaque panneau comporte, le long de son bord longitudinal (52) le plus proche du guindant (40) et au moins sur une partie de la longueur ce bord longitudinal (52), un rail de guidage (520) dans lequel est agencé un chariot coulissant (8'), appelé "chariot de panneau", le déplacement de ce chariot de panneau étant limité par les extrémités dudit rail (520).
Voile selon la revendication 1, caractérisée par le fait que lesdits panneaux (5) sont constitués d'un matériau rigide tel que du métal et que chaque panneau (5) forme avec les éléments de renfort (6, 6') qu'il comporte un ensemble monobloc.
Voile selon la revendication 1, caractérisée par le fait que lesdits éléments de renfort (6, 6') sont rapportés à chaque panneau, notamment par couture ou collage.
Voile selon la revendication 3, caractérisée par le fait que lesdits éléments de renfort (6, 6') sont réalisés dans un matériau choisi dans le groupe suivant : tissu, matériau composite, fibres à haute résistance, résine, métal et les associations d'au moins deux de ces matériaux.
Voile selon l'une des revendications précédentes, caractérisée par le fait que lesdites pièces de connexion (7) constituent également des pièces d'articulation d'un panneau (5) par rapport au panneau voisin (5sup, 5inf).
Voile selon la revendication 5, caractérisée par le fait que lesdites pièces d'articulation (7) comprennent une biellette (70) aux extrémités opposées de laquelle sont articulés deux panneaux voisins (5), via des pivots (71) orientés perpendiculairement aux dits éléments de renfort (6') dudit second groupe.
Voile selon l'une des revendications précédentes, caractérisée par le fait que lesdits éléments de renfort (6, 6') sont présents sur une seule des deux faces opposées de chaque panneau (5).
Voile selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisée par le fait que lesdits éléments de renfort (6, 6') sont présents sur les deux faces opposées de chaque panneau (5) et se font face deux à deux.
Navire (1) pourvu d'un mât (2) qui est équipé d'une voile (4) conforme à l'une des revendications précédentes.
Navire selon la revendication 9, caractérisé par le fait que chaque panneau (5) de la voile (4) est relié au mât (2) par l'intermédiaire d'un ensemble comprenant un chariot coulissant appelé "chariot de mât" (8), lequel est configuré pour coulisser le long dudit mât (2), ainsi qu'un dispositif de liaison (80") qui est relié, d'une part au dit "chariot de mât" (8) et, d'autre part, audit panneau (5) ledit dispositif de liaison permettant le déplacement du panneau (5) par rapport audit "chariot de mât" (8) selon la direction du guindant.
Navire selon la revendication 10, caractérisé par le fait que ledit dispositif de liaison (80") comprend un moyen de liaison souple attaché audit panneau (5).
Navire selon la revendication 10, caractérisé par le fait que ledit dispositif de liaison (80") comprend un chariot de panneau (8') configuré pour coulisser dans un rail de guidage (520) positionné le long du bord longitudinal (52) le plus proche du guindant (40) du panneau (5), et une pièce de liaison et d'articulation (80) reliant le chariot de panneau (8') au chariot de mât (8).
Navire selon la revendication 9, caractérisé par le fait qu'au moins une partie des panneaux (5) de la voile (4) comporte, le long de son bord longitudinal (52) le plus proche du guindant (40) et au moins sur une partie de la longueur ce bord longitudinal (52), un rail de guidage (520) dans lequel est agencé un chariot coulissant, appelé chariot de panneau (8'), le déplacement de ce chariot de panneau (8') étant limité par les extrémités dudit rail (520), et que lesdits chariot de panneau (8') et chariot de mât (8) sont articulés l'un par rapport à l'autre au moyen d'une pièce de liaison et d'articulation (80), l'ensemble, composé du chariot de panneau (8') et de la pièce de liaison et d'articulation (80) constituant ledit dispositif de liaison (80"), de sorte qu'ils sont mobiles entre une première position dans laquelle ils s'étendent sensiblement dans le même plan quand la voile (4) est dressée, et une seconde position dans laquelle ils s'étendent selon des plans sensiblement perpendiculaires lorsque ladite voile (4) est affalée.