La présente invention a pour objet un procédé et un système
de forage de puits notamment pour la réalisation de pieux moulés.
On sait que, pour réaliser dans le sol des pieux moulés, on
commence par forer un puits présentant le diamètre et la profondeur
correspondant au pieu à réaliser et on injecte un béton ou un coulis dans
le forage pour réaliser ainsi le pieux.
Dans le brevet français 2 566 813, on a décrit un procédé
perfectionné de forage de puits pour pieux moulés dans lequel on utilise
une machine illustrée par la figure 1 annexée. La machine comporte un
ensemble qui est suspendu à l'extrémité d'un câble supporté par la flèche
d'une grue. La machine comporte une tête supérieure 1. Cette tête
supérieure 1, en forme d'étrier, supporte par un système de vérins 2 et 3
la tête de mise en rotation 4 d'une tarière 5. Cette tarière est constituée
par une âme creuse 6 et par une pale en forme d'hélice 7. Le dispositif de
mise en rotation 4 permet l'entraínement en rotation de la tarière 5 qui
peut forer ainsi le puits 7'. A l'intérieur de l'âme creuse 6 de la tarière est
monté coulissant un tube rigide dit tube plongeur 9 dont l'extrémité
inférieure est munie d'un outil 14 et d'un trou d'injection de béton 13. Ce
tube est solidaire de l'étrier de supportage 1 par son extrémité supérieure
qui est raccordée à une conduite d'amenée de béton 10 par l'intermédiaire
d'un joint rotatif 15.
Lors de la phase de forage, le tube plongeur est solidaire en
translation et en rotation de la tarière 5, par exemple, par un système de
crabot 12. Dans cette phase, les vérins 3 sont en extension de telle
manière que l'outil 14 soit au niveau de l'extrémité inférieure de l'âme 6
de la tarière. Lorsque le forage est terminé, on désolidarise le tube
plongeur de la tarière.
Pour réaliser le pieu foré dans le puits 7', on agit sur les vérins
3 pour provoquer la remontée progressive de la tarière par rapport au
tube plongeur 9 qui est libre en rotation. Ainsi, on peut provoquer
l'injection de béton dans le forage par l'intermédiaire des orifices 13
ménagés à l'extrémité inférieure du tube plongeur puisque ceux-ci sont
hors de la tarière. A partir de cette position décalée du tube plongeur par
rapport à la tarière, on peut remonter à l'aide de la grue l'ensemble tube
plongeur-tarière pour remplir complètement le puits en béton ou en coulis.
Cette technique de réalisation de pieux moulés présente
l'inconvénient qu'elle ne permet pas un contrôle effectif de la qualité du
forage et notamment de la qualité des parois de ce puits et en particulier
de celle de l'extrémité inférieure de ce puits. Or, il apparaít que la qualité
et la résistance mécanique du pieu moulé dépendent notamment du fait
que des déblais provenant de la réalisation du puits ne soient pas
mélangés au béton ou au coulis lors de l'injection de ce dernier dans le
puits foré.
Un objet de la présente invention est de fournir un système de
forage qui permet la réalisation d'un puits permettant la réalisation d'un
pieu moulé présentant des qualités améliorées notamment par un meilleur
contrôle de la qualité des parois du puits foré et notamment de l'extrémité
inférieure de celui-ci.
Pour atteindre ce but, selon l'invention, le procédé de forage
d'un puits à l'aide d'un système de forage constitué par une tarière simple
et d'un tube plongeur monté coulissant dans ladite tarière, ledit tube
plongeur étant muni à son extrémité inférieure d'au moins un orifice
d'injection et d'un outil de forage se caractérise en ce qu'il comporte les
étapes suivantes :
on provoque la descente et la rotation simultanée de ladite
tarière et dudit tube plongeur, ledit outil du tube plongeur étant
sensiblement au niveau de l'extrémité inférieure de la tarière, on interrompt la descente et la rotation de ladite tarière, par
quoi la tarière constitue un moyen d'ancrage du système de forage dans le
sol ; et on provoque la descente et la rotation du seul tube plongeur,
par quoi la rotation et la descente de l'outil du tube plongeur réalisent un
forage par refoulement du sol à l'extrémité inférieure du puits foré avec
compactage du sol dans lequel le puits est foré.
On comprend que, grâce au fait qu'après le forage de la partie
courante du puits à l'aide de la tarière, on réalise un fond de puits à l'aide
seulement de l'outil du tube plongeur qui travaille en refoulement et
compacte ainsi de façon efficace le sol à l'extrémité inférieure du puits, on
pourra ainsi assurer, dans sa partie inférieure, une très bonne qualité du
pieu moulé ainsi obtenu.
Selon un mode préféré de mise en oeuvre, d'une part on choisit
un diamètre de l'âme creuse de la tarière par rapport au diamètre externe
de la pale convenable et d'autre part on contrôle la vitesse de descente et
de rotation de la tarière de telle manière que lorsque celle-ci est utilisée,
on obtienne effectivement au moins partiellement un effet de refoulement
du sol qui assure un compactage de meilleure qualité de la paroi du puits
dans sa partie courante.
L'invention concerne également un système de forage d'un
puits dans le sol comprenant une tarière comportant une âme creuse et au
moins une pale en forme d'hélice s'étendant sensiblement sur toute sa
longueur, le diamètre externe D
1 de l'âme de la tarière et le diamètre
externe D
2 de ladite pale étant tels que le rapport des surfaces des cercles
correspondants soit compris entre 25 et 75%, un tube plongeur muni à
son extrémité inférieure d'un outil, ledit tube étant monté mobile dans
l'âme creuse de la tarière, des moyens de guidage vertical, et des moyens
de mise en rotation de ladite tarière mobiles, le long desdits moyens de
guidage, ledit système se caractérisant en ce qu'il comprend en outre :
des moyens commandables de liaison en translation et en
rotation du tube plongeur et de la tarière de telle manière que l'outil du
tube plongeur soit sensiblement au niveau de l'extrémité inférieure de
ladite tarière ; des moyens pour provoquer un mouvement vertical vers le bas
dudit tube plongeur par rapport à ladite tarière pour que l'outil du tube
plongeur fasse saillie hors de l'extrémité inférieur de la tarière ; et des moyens de mise en rotation dudit tube plongeur seul.
D'autres caractéristiques et avantages de l'invention
apparaítront mieux à la lecture de la description qui suit d'un mode préféré
de réalisation de l'invention donné à titre d'exemple non limitatif. La
description se réfère aux figures annexées sur lesquelles :
la figure 1, déjà décrite, montre un système connu de forage
pour la réalisation de pieux moulés ; la figure 2 est une vue d'ensemble du système de forage selon
l'invention ; la figure 2a est une vue de la partie supérieure du système de
forage ; la figure 3 est une vue partielle montrant la partie inférieure de
la tarière et du tube plongeur dans la phase de réalisation de la partie
courante du puits ; et la figure 4 montre l'extrémité inférieure de la tarière et du tube
plongeur lors de la réalisation de la partie terminale du puits foré.
En se référant tout d'abord aux figures 2 et 2a, on va décrire un
mode préféré de réalisation du système de forage de puits pour pieux
moulés.
Le système comprend une plate-forme 20 sur laquelle est
monté un mât de guidage 22 qui est en position verticale en situation
d'utilisation. Sur ce mât est monté mobile en translation verticale un
chariot 24 qui peut être déplacé par l'intermédiaire de câbles 26 associés à
un moteur non représenté. Le chariot 24 porte une tête de forage 28
permettant la mise en rotation d'une tarière verticale à âme creuse 30,
cette tarière comportant une âme creuse 32 et au moins une pale 34 en
forme d'hélice s'étendant sensiblement sur toute la longueur de l'âme. A
l'intérieur de l'âme creuse 32 de la tarière 30 est monté libre un tube
plongeur rigide 36 également creux dont l'extrémité inférieure est équipée
d'un outil 38 faisant saillie hors de l'extrémité inférieure 32a de l'âme de la
tarière. Une plaque mobile 40 est reliée à la tête de forage 28 par
l'intermédiaire de vérins verticaux 42. Cette plaque 40, comme le montre
mieux la figure 2a, reçoit l'extrémité supérieure 36a du tube plongeur 36
et supporte un moteur 44 de mise en rotation de l'extrémité supérieure du
tube plongeur. L'extrémité supérieure 36a du tube plongeur est raccordée
à une conduite souple 46 d'alimentation du tube en béton ou en coulis par
l'intermédiaire d'un joint tournant.
Comme le montre la figure 2a, la tête de forage 28 comporte
notamment un moteur 48 de mise en rotation de la tarière 30. En outre,
un joint tournant 50 assure la liaison à travers la plaque 40 entre
l'extrémité supérieure du tube plongeur 36 et la conduite souple 46. La
tête de forage 28 est également équipée d'un détecteur 52 pour mesurer
la vitesse effective de rotation de la tarière. On trouve également un
détecteur de pression 54 associé aux vérins 42 qui relient la tête de forage
28 à la plaque 40. On comprend que les vérins 42 permettent de modifier
la position relative du tube plongeur 36 par rapport à la tarière. En outre,
le câble 26 de déplacement vertical de la tête de forage 28 ou son moteur
d'entraínement est associé à un capteur de déplacement linéaire 60 qui
permet de mesurer effectivement le déplacement vertical de la tarière.
La figure 3 illustre la position relative de l'extrémité inférieure
32a de la tarière et de l'extrémité inférieure 36a du tube plongeur équipé
de son outil 38. Dans la phase courante de forage du puits, le tube
plongeur 36 et la tarière 32 sont solidaires en rotation par exemple par un
système de crabotage 62, les orifices d'injection de béton 64 du tube
plongeur étant ainsi masqués par l'âme de la tarière. Dans cette phase, on
comprend que les vérins 42 sont en position sortie de telle manière que
l'outil 38 porté par le tube plongeur soit sensiblement au niveau de
l'extrémité inférieure 32a de la tarière et que les trous d'injection 64 soient
masqués par la tarière. Dans cette phase, grâce à la présence des
capteurs de vitesse de rotation de la tarière et de déplacement vertical de
celle-ci, il est possible de contrôler la vitesse de descente et la vitesse de
rotation de la tarière pour que celle-ci fonctionne selon un mode au moins
partiel de refoulement du sol lors du forage du puits 66. Cela assure un
bon compactage de la paroi du puits.
Lorsque la tarière arrive à l'extrémité inférieure de la partie
courante du forage, comme représentée sur la figure 4, dans cette phase,
la rotation et la descente de la tarière sont interrompues, c'est-à-dire que
la tête de rotation 28 est immobilisée et on commande les vérins 42 pour
provoquer le mouvement de descente du tube plongeur 36 par rapport à
la tarière. On comprend que dans cette position la tarière étant immobile,
sa ou ses pales constituent un moyen d'ancrage efficace de la tarière par
rapport au sol. L'action des vérins 42 qui peut être combinée avec un
mouvement de rotation de la tête annexe de rotation 44 permet d'obtenir
l'enfoncement progressif de l'outil 38 à l'extrémité du tube plongeur. Cet
enfoncement permet de forer une extension 68 de la partie courante 66
du forage. La descente du tube plongeur avec son outil 68 provoque un
phénomène de refoulement du sol qui s'accompagne d'un compactage de
la paroi 68a de l'extension du forage. On obtient ainsi une paroi
présentant de grandes qualités de résistance mécanique.
Dans cette position, on peut alors procéder à l'injection du
coulis ou du béton par le tube plongeur 38 alimenté par la conduite souple
46 en provoquant la remontée simultanée de la tarière et du tube
plongeur par remontée de la tête de forage 28, les vérins 42 étant
maintenus dans leur position précédente. Ainsi, on peut réaliser l'injection
du béton ou du coulis par les trous d'injection 64 du tube plongeur dans
des conditions optimales puisque la remontée sans rotation de la tarière
provoque la remontée des déblais résultant du forage de la partie
courante du puits 66, ce qui supprime le risque de mélange des déblais
avec le béton ou le coulis injecté. De préférence, le tube plongeur est
lui-même entraíné en rotation durant cette opération.
De préférence, les vérins 42 sont équipés d'un capteur de
pression 54 du fluide de commande. La mesure de cette pression donne
une information sur la nature du sol à l'extrémité inférieure 68 du puits
lorsque les vérins sont commandés pour provoquer la descente du tube
plongeur, la tarière étant elle-même immobilisée.
De préférence également, on donne au diamètre externe D1 de
l'âme de la tarière et D2 de la pale des valeurs telles que le rapport des
surfaces des cercles correspondants soit compris entre 25% et 75%. Ce
choix permet d'obtenir, avec la tarière, un effet de refoulement significatif
dès lors que la vitesse d'enfoncement de la tarière est correctement
corrélée à sa vitesse de rotation. On comprend que de plus l'extrémité
inférieure de l'âme creuse de la tarière est obturée par l'outil 38 monté à
l'extrémité inférieure du tube plongeur.