La présente invention a pour objet un dispositif de
tirage en continu pour machine à tricoter rectiligne à
une ou plusieurs fontures comprenant deux courroies
élastiques entraínées en continu en sens opposé par deux
arbres horizontaux et passant sur au moins deux renvois
situés à proximité de la zone de formation des mailles,
dans lequel les renvois sont montés sur des bâtis
supportés par les arbres d'entraínement de telle manière
que les courroies sont appliquées l'une contre l'autre
sous l'effet des forces de frottement exercées sur le
bâti par les arbres d'entraínement.
Un tel dispositif est décrit dans le brevet CH 633 334
(US 4,359,881). Ce dispositif développé par le demandeur
est utilisé par ce dernier avec succès depuis près de
vingt ans. Le tricot est tiré en douceur, par
frottement-glissement, entre les courroies, de façon
continue, ou au fur et à mesure de la formation des
mailles et tout près de la zone de formation de ces
mailles.
Les courroies s'étendent sur toute la longueur de la
machine et le dispositif de tirage exerce une traction
uniforme sur toute la longueur et sur les deux faces du
tricot. Or, les structures de tricots qu'il est possible
de réaliser sur les machines rectilignes modernes sont
de plus en plus complexes, par exemple la production
d'articles tridimensionnels. Ces machines permettent de
réaliser des tricotages en forme, des tricotages
d'articles complets, tricotés et entièrement finis sur
les machines, tels que des pull-overs. Lors de tels
tricotages, des nappes de tricot ne sont pas produites
en même temps sur la fonture avant sur la fonture
arrière et qui peuvent souvent rester en attente l'une
par rapport à l'autre pendant de nombreux passages du
chariot porte-cames commandant les aiguilles à tricoter,
le tricotage s'effectuant alors sur toute la fonture
opposée ou seulement sur une zone de cette fonture.
Il serait donc utile de pouvoir tirer différemment les
nappes de tricot qui ne sont pas produites en même temps
et, au besoin, de pouvoir moduler automatiquement la
force de traction sur la largeur de tricotage, par zone,
les structures de mailles produites pouvant être de
forme et de densité différentes sur la largeur, la
pression exercée sur le tricot devant à cet effet
pouvoir varier localement selon la nécessité, notamment
pour produire des articles tridimensionnels.
L'invention a pour but de satisfaire à ces exigences. A
cet effet, le dispositif de tirage selon l'invention est
caractérisé en ce qu'il comprend des moyens de
modification de la forme de l'enveloppe des courroies de
manière à différencier la force de tirage exercée sur la
ou les nappes de tricot.
Ces moyens de modification de la forme de l'enveloppe
des courroies peuvent être de diverses sortes, utilisés
individuellement ou en combinaison.
Selon un mode d'exécution, les moyens de modification de
la forme de l'enveloppe des courroies de tirage sont
constitués de moyens de pression montés sur les bâtis,
ces moyens de pression exerçant une pression sur les
courroies de manière à augmenter leur tension.
L'augmentation de la tension de la courroie a pour effet
d'augmenter la pression de l'arbre d'entraínement sur le
bâti et par conséquent la force de frottement et partant
le couple exercé sur le bâti et la force de pincement
exercée par la courroie sur le tricot.
Selon un autre mode d'exécution, les moyens de
modification de la forme de l'enveloppe des courroies de
tirage augmentent la surface de contact d'au moins l'une
des courroies avec le tricot.
Selon un mode d'exécution, les moyens de modification de
la forme de l'enveloppe des courroies sont constitués
sur chaque bâti, de préférence segmentés, d'au moins un
corps allongé et d'axe parallèle à l'axe de l'arbre
d'entraínement, monté sur le bâti entre le bâti et la
courroie, de longueur égale à une fraction de celle de
la fonture, avantageusement inférieure à la longueur
d'un segment de bâti et déplaçable axialement sur les
bâtis. Des moyens d'entraínement sont prévus pour
l'entraínement axial de ces corps. Ces corps écartent
les courroies des bâtis et par là modifient la forme de
l'enveloppe des courroies.
Ces corps allongés sont avantageusement constitués de
rouleaux montés librement, selon leur axe de
déplacement, sur des vis sans fin, entre deux écrous
baladeurs.
La présence des corps allongés, respectivement des
rouleaux, a pour effet d'écarter la courroie du bâti et
par là d'augmenter la tension de la courroie.
De manière à augmenter localement la force de tirage,
les bâtis sont avantageusement segmentés en plusieurs
bâtis autonomes, c'est-à-dire indépendants les uns des
autres en ce qui concerne leur entraínement par l'arbre
d'entraínement.
Chaque bâti sera équipé de préférence d'au moins un
rouleau monté sur le côté intérieur et/ou extérieur du
bâti.
Le dispositif est équipé de préférence de deux moteurs à
vitesse variable, à deux sens de rotation, entraínant
respectivement chacun des arbres.
Le dessin annexé représente, à titre d'exemple, un mode
d'exécution de l'invention, ainsi qu'une variante de
celui-ci.
La figure 1 est une vue en coupe transversale de la
partie supérieure d'une machine à tricoter rectiligne à
deux fontures avec son dispositif de tirage.
La figure 2 est une vue en perspective du dispositif de
tirage seul, sans les fontures de la machine.
La figure 3 est une vue en perspective de l'un des
systèmes du dispositif de tirage avec sa courroie
partiellement représentée.
La figure 4 est une vue en coupe transversale selon IV-IV
de la figure 3, le second système du dispositif de
tirage étant également représenté symétrique au premier.
La figure 5 est une vue en coupe selon V-V de la figure
3 avec les deux systèmes du dispositif de tirage.
La figure 6 représente une modification du dispositif de
tirage.
La machine à tricoter rectiligne représentée à la figure
1 comprend, de manière connue, deux fontures opposées 1
et 2 fixées sur un bâti 3. On distingue deux rainures 4
de chacune des fontures, rainures dans lesquelles
viennent se loger les aiguilles et leurs clavettes (non
représentées).
Sous les fontures se trouve un dispositif de tirage en
continu dont les éléments essentiels sont les mêmes que
ceux décrits dans le brevet CH 633 334 (US 4,359,881).
Ce dispositif est constitué de deux systèmes A et B
comprenant essentiellement deux courroies sans fin 5 et
6, en caoutchouc lisse ou en matériau analogue,
entraínées respectivement par deux arbres 7 et 8
s'étendant parallèlement à l'axe de la machine et
symétriquement au plan de symétrie 9 de celle-ci, les
deux courroies 5 et 6 passant en outre sur deux renvois
10 et 11 constitués de simples barres cylindriques en
métal de faible diamètre supportées respectivement par
deux bâtis 12 et 13 eux-mêmes supportés par les arbres
d'entraínement 7 et 8. Les bâtis 12 et 13 sont
constitués de blocs essentiellement prismatiques
s'étendant sur toute la longueur des arbres 7 et 8 et
présentant une gorge de surface cylindrique par laquelle
il s'appuie en glissant sur les arbres 7 et 8, une gorge
opposée servant de pallier aux renvois 10 et 11. Les
bâtis 12 et 13 sont réalisés de préférence en une
matière synthétique à faible coefficient de frottement.
Les courroies élastiques 5 et 6 sont légèrement sous
tension et cette tension applique les bâtis 10 et 13
respectivement contre chacun des arbres 7 et 8 entraínés
en sens opposé comme indiqué par les flèches. Les bâtis
12 et 13 ont tendance à être entraínés par frottement
par les arbres d'entraínement 7 et 8, cet entraínement
ayant pour effet d'appliquer les courroies 5 et 6 l'une
contre l'autre idéalement selon le plan de symétrie 9 de
la machine, comme décrit dans le brevet précité.
La figure 1 montre en outre un autre moyen de
différenciation de la force de tirage dont il sera
question plus loin et on pourra donc revenir à cette
figure 1.
La figure 2 illustre l'un des moyens de modification de
la forme de l'enveloppe des courroies de tirage. Ces
moyens sont constitués de deux moteurs 14 et 15 à
vitesse variable entraínant respectivement chacun des
arbres d'entraínement 7 et 8. Ces moteurs sont commandés
de manière indépendante et leur sens de rotation peut
être inversé comme indiqué par les doubles flèches. Ces
moteurs 14 et 15 permettent de faire varier la vitesse
des moteurs, ce qui a pour effet d'appliquer plus ou
moins fort les courroies l'une contre l'autre, c'est-à-dire
de faire varier la surface de contact d'au moins
l'une des courroies avec le tricot, cette variation
s'accompagnant d'une modification de la forme de
l'enveloppe de la courroie et d'une variation de la
force de tirage. Les moteurs permettent également de
faire varier la force de tirage sur des nappes tricotées
sur chacune des deux fontures. Ainsi, une des nappes de
tricot, avant ou arrière, peut progresser plus
rapidement que la nappe opposée. L'une des deux
courroies peut être totalement arrêtée, le tirage ne se
faisant alors que par la courroie opposée. Le sens de
rotation de l'un des moteurs peut être inversé de telle
sorte que la nappe de tricot correspondante peut être
plus facilement retirée vers le haut si nécessaire.
On aperçoit également à la figure 2 un autre
perfectionnement qui sera décrit ci-après en se référant
aux figures 3 à 5 qui représentent un autre exemple de
moyen permettant de faire varier la force de tirage par
la variation de la tension sur les courroies 5 et 6.
Les bâtis 12 et 13 (figure 3) présentent, sur leurs
flancs, des rainures longitudinales de profil en V,
telles que la rainure 16, s'étendant parallèlement aux
axes des arbres d'entraínement 7 et 8. Dans chacune de
ces rainures sont montées deux vis sans fin telles que
les vis 17 et 18. Sur ces vis sont montées des écrous 19
et 20, retenu en rotation par le profil des gorges 16.
Entre ces écrous 19 et 20 sont montés, dans chaque
rainure 16, deux rouleaux tubulaires, à savoir un
premier rouleau 21 et un second rouleau 22 pouvant
tourner librement sur les vis 17 et 18, mais retenus
axialement par les écrous baladeurs 19 et 20. Les vis
sans fin 17 sont entraínables individuellement par des
moteurs électriques tels que les moteurs 23 et 25 et les
vis sans fin 18 sont entraínables par des moteurs
électriques 24 et 26. La commande automatique de ces
moteurs permet de déplacer les rouleaux 21 et 22 dans
les rainures 16 le long du bâti 12. Les moteurs 23 et 24
entraínent directement les vis sans fin 17 et 18 alors
que les moteurs 25 et 26 entraínent les vis sans fin
correspondantes par l'intermédiaire de courroies 27 et
28.
La présence d'un rouleau sous la courroie 5 a pour effet
de modifier la forme de l'enveloppe des courroies, en
allongeant le chemin de la courroie 5, c'est-à-dire
d'augmenter localement la tension de cette courroie.
L'augmentation de la tension sur la courroie a pour
effet d'augmenter la force avec laquelle la courroie est
appliquée contre la courbe opposée, c'est-à-dire
d'augmenter la force de traction sur le tricot. Ceci
s'explique tout simplement par l'augmentation de la
pression de l'arbre d'entraínement sur le bâti, c'est-à-dire
l'augmentation de la force de frottement entre
l'arbre d'entraínement et le bâti.
Comme on peut le voir aux figures 3 à 5, les rouleaux
peuvent être disposés aussi bien sur les faces
intérieures des bâtis 12 et 13, c'est-à-dire les faces
en regard l'une de l'autre, que sur les faces
extérieures. On voit en outre à la figure 4 que les
rouleaux montés sur les faces intérieures des bâtis ont
pour effet d'augmenter la longueur du tricot pincé entre
les courroies, ce qui a pour effet d'augmenter
localement la traction sur le tricot.
La figure 5 montre une zone des courroies 5 et 6
exemptes de rouleaux. Dans ce cas, la force de tirage
est minimale.
Le mode d'exécution représenté comprend quatre paires de
rouleaux par bâti. Il serait bien entendu possible de
limiter ces rouleaux à une paire par bâti, voire un
rouleau par bâti. Les rouleaux pourraient être en outre
montés sur un seul des bâtis.
Les rouleaux ne doivent pas nécessairement pouvoir
tourner sur les vis 17 et 18. Les rouleaux pourraient
donc être remplacés par des tubes de section non
circulaire, particulièrement polygonale.
Les rouleaux pourraient être remplacés par tout corps
allongé, monté rotativement ou non.
Une autre amélioration consiste à rainurer les
courroies, comme représenté à la figure 3 pour la
courroie 5. Ces rainures 30 ont ici la forme de
cannelures parallèles s'étendant parallèlement à l'axe
du système, c'est-à-dire parallèlement à l'axe de
l'arbre d'entraínement 7. Ces rainures 30 ont pour effet
d'augmenter l'adhérence de la courroie 5 sur le tricot,
ainsi que l'adhérence des nappes de tricot avant et
arrière entre elles, tout en permettant malgré tout le
glissement du tricot, afin d'éviter sa détérioration par
une friction excessive. En principe les deux courroies 5
et 6 sont rainurées de la même manière.
En variante, les rainures pourraient être obliques
relativement à l'axe du système, c'est-à-dire
pratiquement hélicoïdales. Il serait également possible
d'avoir des rainures croisées selon deux hélices de sens
opposés.
On a vus, figure 4, que l'utilisation de deux rouleaux
superposés permet d'augmenter localement la traction sur
le tricot. La figure 6 montre comment il est possible
d'augmenter localement la traction au moyen d'un seul
rouleau. Ceci est possible en segmentant les bâtis, par
exemple le bâti 12 représenté à la figure 6. Ce bâti est
ici segmenté en plusieurs bâtis indépendants 12a à 12g.
Au moyen d'un ou deux rouleaux, tels que les rouleaux 21
et 22, il est possible d'augmenter localement la tension
de la courroie 5 sur un ou plusieurs des segments de
bâti 12a à 12g. Le segment de bâti sur lequel agit cette
surtension appliquera plus fortement la courroie contre
la courroie opposée, augmentant ainsi la force de
tirage. Un seul bâti ou les deux bâtis peuvent être
segmentés.
Le renvoi 10 est bien entendu également segmenté en
plusieurs renvois 10a à 10g.
L'augmentation localisée de la pression, c'est-à-dire de
la tension sur les courroies pourrait être obtenue par
d'autres moyens que les rouleaux décrits.