CH646473A5 - Dispositif de regulation automatique de la tension d'enroulement d'un tissu produit par une machine a tisser. - Google Patents

Description

L'invention concerne l'industrie textile et plus particulièrement le domaine du tissage.

Une machine à tisser produit, à une vitesse sensiblement constante, un tissu qui est enroulé sur un cylindre moteur, appelé fût en terme de métier, qui tourne autour de son axe. La vitesse de rotation du fût est réglée au début de sa mise en fonctionnement de manière qu'à chaque tour soit sensiblement absorbée la longueur de tissu produite pendant ce temps. Cependant, le diamètre de la pièce augmente progressivement, de sorte qu'au bout d'un moment la tension du tissu diminue si le couple moteur transmis au fût reste constant.

La variation du couple moteur transmis au fût est généralement obtenue par un dispositif à friction. Celle-ci est réglée au démarrage et, à mesure que la pièce grossit, le tisserand resserre manuellement cette friction. Les résultats de ce procédé très empirique sont uniquement fonction de l'habileté de l'opérateur.

Le brevet français N° 2428095 décrit un dispositif permettant de régler automatiquement la friction en fonction du diamètre du rouleau de tissu. Un galet palpeur en contact avec la périphérie de la pièce de tissu fait tourner une came qui commande un levier oscillant qui, lui-même, agit sur le mécanisme à friction afin de faire varier le couple moteur transmis au fût. Ce dispositif est relativement compliqué, puisque tout l'ensemble doit se déplacer à mesure que le diamètre de la pièce de tissu augmente. D'autre part, le diamètre d'un rouleau de tissu est une grandeur assez mal définie, car elle dépend de la poussée exercée par le galet palpeur. En outre, la tension en fonction du diamètre de la pièce est prédéterminée, mais pas mesurée; la tension peut être influencée par une friction usée, un ressort fatigué, etc.

La présente invention vise à remédier à ces inconvénients. Elle concerne un dispositif de régulation automatique de la tension d'enroulement d'un tissu produit par une machine à tisser, dans laquelle un fût est entraîné en rotation à partir du cylindre d'appel du tissu par l'intermédiaire d'un dispositif à friction, caractérisé en ce qu'il comporte un cylindre déplaçable sous l'effet de la tension du tissu, un mécanisme transmettant le déplacement dudit cylindre à un dispositif de blocage d'un écrou qui resserre la friction quand la tension du tissu a diminué.

L'invention telle que définie ci-dessus s'applique non seulement aux machines à tisser à simple nappe, mais également aux machines à tisser à double nappe.

En effet, ainsi qu'il est bien connu, certains tissus, par exemple le velours chiffon, sont produits en double nappe. La machine est alimentée par deux ensouples de fils de chaîne qui constituent deux foules distinctes dans chacune desquelles est inséré un fil de trame. En outre, une ensouple de fils de poils distribue des fils qui réunissent les deux tissus formés. Un dispositif de coupe tranche ces fils en leur milieu, séparant les deux nappes qui s'enroulent sur deux fûts distincts.

Une solution évidente consiste à adapter sur chacun des fûts d'enroulement un système à friction tel que celui qui est défini ci-dessus. Ainsi, la tension de chaque pièce est contrôlée individuellement, mais c'est une solution onéreuse, puisque chaque pièce du régulateur de tension existe en double exemplaire.

Suivant une forme de réalisation avantageuse, dans le cas d'une machine à tisser à deux nappes, on prévoit un dispositif unique agissant simultanément sur les deux fûts.

Une telle solution serait normalement écartée par l'homme de l'art, car, dans le cas où la coupe des poils n'est pas réalisée parfaitement en leur milieu, la tension de l'une des nappes ne sera pas contrôlée avec précision et son enroulement pourra présenter des irrégularités. Cependant, cet inconvénient peut devenir un avantage. En effet, si la tension de l'un des enroulements n'est visiblement pas régulière, c'est que la coupe des poils est défectueuse, et il convient de régler le couteau pour corriger ce défaut.

Dans le dispositif de régulation automatique de la tension d'enroulement des deux nappes de tissu produites par une machine à tisser le velours, le réglage des deux frictions peut être commandé à . partir d'un palpeur unique réagisant aux variations de tension d'une seule des deux nappes de tissu.

La description qui suit, à titre d'exemple, ainsi que lés figures annexées feront mieux comprendre l'intérêt de l'invention.

La fig. 1 représente en bout le dispositif selon l'invention appliqué à un métier à simple nappe.

La fig. 2 représente de face le cylindre de tension du tissu.

La fig. 3 montre le dispositif selon l'invention monté sur une machine à tisser et considéré face à la machine.

La fig. 4 représente une vue d'ensemble de l'invention appliquée à un métier à double nappe.

La fig. 5 montre le détail des éléments de friction dans le dispositif de la fig. 4.

La fig. 1 montre le tissu 1, s'appuyant de façon classique sur la poitrinière 2, fixe ou mobile, et entourant une partie du cylindre d'appel 3 sur lequel il est appliqué par le cylindre de pression 4. Le

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tissu passe ensuite sur un cylindre de tension 5 avant de s'enrouler sur le fût 6 tournant autour de son axe 7, Le fût d'enroulement 6 est entraîné en rotation à partir du cylindre d'appel 3 par l'intermédiaire de toute transmission connue, par exemple une chaîne sans fin 8 coopérant avec deux roues à chaîne 9,10, respectivement solidaires en rotation des cylindres 3 et 6.

La roue dentée 10 est montée entre deux éléments de friction 11, 12 qu'elle entraîne en rotation (fig. 3). Le premier, 11, s'appuie sur un plateau 13 solidaire d'un manchon 14 qui entoure un cylindre 15, et le second s'appuie sur un plateau 16 claveté en 17 dans le manchon 14 et relié par une série de ressorts 18 à un écrou 19 déplaçable le long d'un filetage 20 porté par le manchon 14. Le cylindre 15 est fixé au bâti 21 de la machine à tisser, par exemple, par une vis 22 s'engageant dans un trou 24 fileté sur une partie 25 de sa longueur. L'écrou 19 est muni d'une couronne dentée 26 avec laquelle coopère un cliquet 27 articulé en 28 dans un palier 29 solidaire du bâti 21. L'oscillation du cliquet 27 est contrôlée par un bras de levier 30 relié par une tige 31 à un levier coudé 32 commandé par le cylindre de tension 5 du tissu. Le levier 32 est articulé en 33 sur le bâti et comporte un deuxième bras 34 qui présente un palier 35 soutenant l'axe 36 autour duquel tourne le cylindre de tension 5.

Comme le montre la fig. 2, les deux extrémités de l'axe 36 sont engagées dans des paliers 35 respectivement portés par deux bras oscillants identiques 34, l'oscillation s'effectuant autour de l'axe 33 solidaire du bâti 21.

A la tige 31 est fixée une butée 37 sur laquelle s'appuie l'extrémité d'un ressort 38 dont l'autre extrémité s'appuie sur la collerette 39 d'une pièce filetée 40 se vissant dans un écrou 41 solidaire du bâti 21.

Le fût 6 est centré par son axe 7 qui pénètre dans un orifice 43 du cylindre 15. Un certain nombre de tétons 44 solidarisent le manchon 14 et le fût 6 en rotation.

Au moment de la mise en place d'un fût 6, la compression du ressort 38 est réglée en déplaçant manuellement la pièce 40 dans l'écrou 41 afin que, pour la valeur minimale de la friction sur la roue à chaîne 10, le cliquet 27 soit hors de prise avec la roue dentée 26. La tension du tissu possède alors une valeur déterminée. Quand le diamètre de la pièce a augmenté et que le tissu s'est détendu, le cylindre de tension 5 se déplace dans les paliers 35 (vers la gauche sur la fig. 1), entraînant dans ce mouvement le bras de levier 34 qui provoque l'oscillation du bras 32 autour de l'axe 33. La tige 31, tirée vers le haut par le bras 32, fait basculer le cliquet 30 autour de son articulation 28, de sorte qu'il vient en contact avec l'écrou 19, puis le bloque en venant coopérer avec la couronne dentée 26. L'écrou ainsi bloqué se visse sur le filetage 20 et resserre donc la friction. Ainsi, le couple moteur transmis au fût 6 augmente. Quand il a atteint la valeur pour laquelle le tissu retrouve sa tension normale, le cylindre tendeur 5 revient à sa position initiale, entraînant les leviers 32 et 34, et donc la tige 31 qui redescend et tire le cliquet 30 qui se désengage de la couronne dentée 26. L'écrou 19, qui n'est plus bloqué, tourne de nouveau avec le manchon 14 jusqu'à ce qu'une nouvelle détension du tissu provoque un nouvel engagement du cliquet 30 avec la couronne dentée 26.

Quand la pièce de tissu a atteint le diamètre souhaité, elle est levée d'une manière connue et un nouveau fût est mis en place. La friction est réglée à sa valeur initiale en dévissant l'écrou 19 à l'aide de l'une des manettes 42 portées par l'écrou.

On va décrire maintenant, à propos des fig. 4 et 5, le dispositif suivant l'invention appliqué à une machine à tisser à deux nappes, notamment pour la production du velours.

La machine à tisser produit un velours 1 (fig. 4) dont les deux nappes 2, 2' sont réunies, ainsi qu'il est connu, par les fils de poils (non représentés). Ces fils de poils sont tranchés en leur milieu par un dispositif de coupe schématisé en 100, et les deux nappes 2 et 2' passent chacune sur un rouleau d'appel distinct dont un seul, 3, a été représenté. On a précisé davantage le circuit de la nappe 2, qui est celle dont le palpeur capte les variations de tension. Le tissu 2 passe ensuite sur les rouleaux de détour 4, 5 avant de s'enrouler sur le fût 6

tournant autour de son axe 7. De la même façon, le tissu 2' s'enroule sur le fût 6' qui tourne autour de son axe 7'.

Les rouleaux de détour 4, 5 sont maintenus entre deux plaques 101 dont l'écartement est fixé par un tube 102. Une tige 31 est solidaire de l'une des plaques 102. Tout cet ensemble est articulé autour de l'axe 36 du rouleau de détour 5.

Le rouleau d'appel 3 est solidaire d'une roue à chaîne 9 sur laquelle passe une chaîne 103 qui s'appuie également sur une autre roue à chaîne 104 montée sur un cylindre 15 (fig. 5).

La chaîne 103 est tendue sur un cylindre 105.

Deux autres roues à chaîne 10 et 10' sont montées respectivement entre deux éléments de friction 11,12 et 11', 12' qui sont entraînés en rotation par la roue à chaîne 104. Celle-ci est clavetée en 106 à un plateau 107 s'appuyant sur la friction 11 et à une couronne 108 solidaire d'un manchon 14 auquel sont clavetés, respectivement en 17 et 17', les plateaux 16 et 109 qui entraînent en rotation les frictions 12', 11' et 12. Le plateau 16 est relié par une série de ressorts 18 à un écrou 19 déplaçable le long d'un filetage 20 porté par le manchon 14.

Deux chaînes 8, 8' s'enroulent respectivement sur les roues à chaîne 10,10' et sur des roues.à chaîne 10^ 102 respectivement solidaires des fûts 6, 6'.

Le cylindre 15 est fixé au bâti de la machine à tisser par tout moyen connu (non représenté).

L'écrou 19 est muni d'une dent 26 avec laquelle coopère un ergot 27 fixé à la tige 31. L'extrémité libre de celle-ci est reliée à l'extrémité d'un ressort 38 dont l'autre extrémité porte une chaînette 110 terminée par un anneau 111. Une goupille 112 peut être introduite à la fois dans l'un des maillons de la chaînette et dans un trou foré dans une pièce fixe 113. Cette pièce 113 porte une équerre 114 servant de butée à une barre 115 fixée à la tige 31.

Le fonctionnement du dispositif est le suivant.

Au début de l'opération de tissage, les fûts 6 et 6' sont mis en place. Le système de fixation n'a été représenté sur la fig. 4 que pour le fût 6, car il est identique pour le fût 6'. Les extrémités de l'axe 7 du fût 6 sont introduites dans les paliers 116 solidaires du bâti de la machine. La broche 117 emprisonne l'axe 7 dans son palier 116. En introduisant le doigt dans l'anneau 111, il est aisé de tirer sur la chaînette 110 pour communiquer au ressort 38 un certain allongement. A chaque élongation du ressort 38 correspond une tension d'enroulement du tissu 2. Lorsque la longueur du ressort 38 correspondant à la tension d'enroulement désirée est obtenue, la goupille 112 est introduite dans le maillon se trouvant en face du trou percé dans la pièce 113, afin de maintenir le ressort dans l'état de tension où il a été placé.

La distance entre l'extrémité de la tige 115 et l'équerre 114 est proportionnelle à la distance entre la dent 26 et l'ergot 27. Quand la machine fonctionne, ces deux pièces ne sont pas visibles; c'est la raison pour laquelle a été prévu le système de visualisation 114, 115.

A mesure que le diamètre de l'enroulement de tissu sur le fût augmente, la tension du tissu diminue et la tige 31 se déplace dans le sens de la flèche F autour de l'axe 36. A un moment donné, l'ergot 27 rencontre la dent 26 et bloque l'écrou 19 qui se visse sur le filetage 20, resserrant les frictions 11,12 et 11', 12'. Ainsi, le couple moteur transmis aux fûts augmente. Lorsqu'il atteint la valeur pour laquelle le tissu retrouve sa tension initiale, la tige 31 revient à sa position de départ, entraînant l'ergot 27 qui se dégage de la dent 26. L'écrou 19 ainsi débloqué tourne de nouveau avec le manchon 14, jusqu'à ce qu'une nouvelle détension du tissu 2 provoque l'engagement de l'ergot 27 avec la dent 26, et donc un nouveau resserrement des frictions.

Quand les pièces de tissu enroulées sur les fûts 6 et 6' ont atteint le diamètre désiré, elles sont levées de manière connue et de nouveaux fûts d'enroulement sont mis en place. Les frictions sont desserrées en dévissant l'écrou 19 à l'aide des manettes 42 qu'il porte sur sa périphérie. Pour éviter de trop desserrer l'écrou et de faire sortir les ressorts 18 de leurs logements, une butée 118 fixée au manchon 14, par exemple par la vis 119, limite le déplacement de

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l'écrou. Pour éviter un choc brutal de l'écrou 19 sur la butée 118, une plaque 120 de caoutchouc ou de toute autre matière élastique est interposée entre l'écrou et sa butée.

Ce mode de régulation de la tension d'enroulement d'un tissu produit en double nappe ne se limite pas au velours chiffon, mais peut être étendu à toute machine à tisser produisant simultanément deux pièces de tissu au moyen de deux foules superposées dans lesquelles agissent simultanément deux passe-trames.

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4 feuilles dessins

Claims (10)

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1. Dispositif de régulation automatique de la tension d'enroulement d'un tissu produit par une machine à tisser dans laquelle un fût est entraîné en rotation à partir du cylindre d'appel du tissu par l'intermédiaire d'un accouplement à friction, caractérisé en ce qu'il comporte un cylindre de tension (5) déplaçable sous l'effet de la tension du tissu (1), et un mécanisme (32, 31, 30) transmettant le déplacement dudit cylindre à un dispositif de blocage (26, 27) d'un écrou (19) qui resserre l'accouplement à friction (11, 12, 13, 16) quand la tension du tissu a diminué.

2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que le dispositif de blocage se compose d'une couronne dentée (26) solidaire de l'écrou (19) et d'un cliquet (27) commandé par le cylindre de tension (5) pour s'engager avec la couronne dentée (26) quand la tension du tissu a diminué.

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REVENDICATIONS

3. Dispositif selon la revendication 2, caractérisé en ce que la commande du cliquet (27) est effectuée par l'intermédiaire d'une tige (31) solidaire d'un levier (32) qui amplifie les déplacements du cylindre de tension (5).

4. Dispositif selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que la tension du tissu est déterminée en ajustant la compression d'un ressort (38) fixé entre la tige de commande (31) du cliquet (27) et le bâti (21) de la machine à tisser.

5. Dispositif selon la revendication I, caractérisé en ce que l'écrou (19) comporte des moyens (42) permettant de le débloquer manuellement pour ramener la valeur de la friction à son état initial lorsqu'un nouveau fût (6) est mis en place.

6. Dispositif selon la revendication 1 pour la régulation automatique de la tension d'enroulement de deux nappes de tissu, caractérisé par un palpeur unique (4, 5) réagissant aux variations de tension d'une seule des deux nappes de tissu (2) et qui commande le serrage de deux accouplements à friction (11, 12, 11', 12').

7. Dispositif selon la revendication 6, caractérisé en ce que le mécanisme de serrage se compose d'une dent (26) solidaire de l'écrou (19) et d'un ergot (27) commandé par le cylindre de tension (4) pour s'engager avec la dent quand la tension du tissu a diminué.

8. Dispositif selon là revendication 7, caractérisé par un organe de visualisation (114,115) rendant visible à tout instant la distance entre la dent (26) et l'ergot (27) de blocage de l'écrou (19).

9. Dispositif selon la revendication 6, caractérisé en ce que la course de l'écrou (19) au moment du desserrage des frictions est limitée par une butée (118).

10. Dispositif selon la revendication 9, caractérisé en ce qu'une pièce élastique (120) est interposée entre l'écrou (19) et sa butée (118).