Dispositif d'arrêt pour cannetière ou bobinoir
La présente invention a pour objet un dispositif d'arrêt pour cannetière ou bobinoir, comprenant un mécanisme d'arrêt mis en action au moyen d'un levier détecteur par rupture ou absence du fil à enrouler.
II est usuel, dans les cannetières et bobinoirs, de prévoir des mécanismes d'arrêt qui sont mis automatiquement en action pour arrêter la rotation d'une cannette ou d'un rouleau quand le fil se rompt et quand l'alimentation du fil cesse. Avec la mise en service de machines à haute vitesse, il est devenu nécessaire de dérouler le fil d'une réserve d'alimentation (qui peut être une bobine ou un rouleau) sans faire tourner ladite réserve. Cela entraîne l'emploi d'un ou plusieurs dispositifs ou organes pour appliquer une tension au fil entre la réserve d'alimentation et la bobine qui doit être remplie.
L'invention vise à fournir un dispositif qui utilise la traction par frottement du fil sur des moyens de tension pour commander le mécanisme d'arrêt.
Le dispositif d'arrêt faisant l'objet de l'invention est caractérisé en ce que ledit levier détecteur est associé avec des moyens de tension du fil qui agrippent élastiquement ce dernier, le mécanisme d'arrêt étant normalement maintenu hors d'action par la traction due au frottement du fil sur les moyens de tension.
L'emploi de moyens de tension comme éléments du dispositif d'arrêt conduit à une simplification notable dudit dispositif et assure un fonctionnement efficace.
Dans une forme d'exécution préférée du dispositif, un tendeur comprend un certain nombre de paires de rondelles qui sont poussées par des ressorts pour exercer un serrage élastique sur le fil qui passe entre elles. Ce dispositif présente l'avantage important que le fil reste suffisamment tendu, quand un arrêt se produit autrement que par le fonctionnement du dispositif d'arrêt, pour maintenir le levier détecteur dans une position telle que, lors de la remise en marche, le mécanisme d'arrêt n'est pas immédiatement mis en action.
L'incorporation d'un tendeur dans le dispositif d'arrêt conduit à de grandes simplifications matérielles du dispositif et procure un certain nombre d'avantages dans le fonctionnement.
Le dessin annexé représente, à titre d'exemple, une forme d'exécution du dispositif selon l'invention appliquée à une cannetière.
La fig. 1 est une vue latérale, les diverses parties étant dans la position d'enroulement.
La fig. 2 est une vue semblable à celle de la fiv. 1, les diverses parties étant en position d'arrêt.
La fig. 3 est une vue latérale d'un tendeur représenté à la fig. 1.
Le dessin montre une broche 10 d'une cannetière à haute vitesse. Un fil 12 est amené sur la broche au moyen d'un bras de traverse 14 oscillant dans un plan vertical, de manière qu'une cannette 16 augmente progressivement de longueur vers le bas.
La broche 10 est entraînée par une courroie 18 agissant sur une poulie 20 fixée sur la broche et disposée le long d'une poulie folle 22. Ladite forme d'exécution du dispositif d'arrêt comprend un levier de déplacement 24 destiné à déplacer la courroie d'une poulie à l'autre et monté à pivot en 26 sur un châssis.
Ce levier présente un prolongement vers le bas 28 qui forme un levier détecteur. Près de son extrémité inférieure, ce levier détecteur porte un tendeur de fil 30 comprenant deux paires de rondelles 32 pressées par des ressorts, d'un type connu. Le fil 12 provenant d'une bobine ou d'un rouleau passe sur un guide 34 et vient finalement, plus ou moins horizontalement, jusqu'au bras de traverse 14 qui le dépose sur le nez de la cannette formée sur la broche.
Le levier de déplacement porte un mécanisme d'arrêt constitué par un frein 36 qui, lorsque la courroie 18 est déplacée sur la poulie folle 22, s'appuie sur une face de la poulie 20 et amène la broche 10 au repos, comme représenté à la fig. 2.
L'élément formé par le levier de déplacement 24, le frein 36, le levier détecteur 28 et le tendeur 30 est équilibré de telle manière sur
son pivot 26 que, lorsqu'il est libre de toute contrainte, il bascule sous l'action de la gravité dans la position représentée à la fig. 2
dans laquelle la courroie a été déplacée sur la poulie folle et la broche est à l'arrêt.
Quand la broche tourne et que le fil s'en
roule sur la cannette, le frottement entre le fil
et le tendeur 30 fait que l'extrémité inférieure du levier détecteur est tirée vers la broche, comme le montre la fig. 1, et que le levier de déplacement et le frein sont maintenus inactifs.
Si le fil se rompt, la traction par frottement est supprimée et l'élément bascule sur son pivot 26 de la position représentée à la fig. 1 à celle représentée à la fig. 2, de manière à déplacer la courroie sur la poulie folle et à arrêter la broche.
Pour reprendre l'enroulement du fil, l'extrémité du fil est tirée depuis la cannette et fixée à l'extrémité du fil provenant de la bobine d'alimentation. Les ruptures du fil se produisent presque invariablement entre le tendeur et la broche. Dans ce cas, l'extrémité du fil provenant de la bobine est facilement accessible au niveau du tendeur, comme on le voit à la fig. 2. Les extrémités du fil ayant été raccordées, le levier détecteur est poussé vers la broche, soit manuellement, soit au moyen d'un levier auxiliaire (non représenté). Le frein est ainsi éloigné de la broche et la courroie d'entraînement est déplacée sur la poulie d'entraînement.
Aussitôt que le fil est tendu par la traction de la broche, le détecteur peut être libéré, car la traction par frottement du fil sur le tendeur maintient ce dernier dans sa position inactive.
Ainsi le tendeur le mécanisme d'arrêt et une poignée de mise en marche et d'arrêt peuvent être combinés en un seul élément pivotant, ce qui représente une grande simplification relativement aux constructions usuelles.
Il est important de noter que le levier détecteur ne tire pas sur le fil du côté de la bobine d'alimentation, comme c'est ordinairement le cas dans les dispositifs connus. En conséquence, il n'y a pas de risque, pendant la levée d'une cannette, que la broche soit arrêtée par inadvertance par le fait que le fil deviendrait trop lâche pour supporter le levier détecteur.
Le levier détecteur 28 et le levier de déplacement 24 ne sont pas forcément faits d'une pièce comme représenté. Ils peuvent être constitués par deux leviers séparés, agencés pour que le mouvement de l'un soit transmis à l'autre.
Dans une forme d'exécution destinée à être appliquée à un bobinoir, le dispositif d'arrêt comprend un mécanisme d'arrêt qui est déplacé afin de soulever une tête et amener une bobine de fil hors d'engagement avec les rouleaux d'entraînement. Par ailleurs, le dispositif d'arrêt présente les mêmes caractéristiques que celles décrites plus haut.