Appareil pour la commande automatique des jeux d'un orgue ou instrument analogue. La présente invention se réfère à la com mande des jeux dans les orgues.
On sait que les orgues comportent plu sieurs jeux de tuyaux sonores, chaque jeu présentant un timbre qui lui est propre (trompette, flûte, ete.). L'organiste doit donc. par le moyen de tirettes ou boutons, choisir à, chaque instant le jeu voulu. Dans les or gues à grand nombre de jeux, cette man#u- vre devient tellement compliquée qu'elle exige un aide, uniquement occupé à suivre la mu sique et à manoeuvrer les tirettes ou boutons des jeux au moment voulu.
Il a été déjà proposé de remédier à cet état; de choses en commandant les jeux par un mécanisme automatique obéissant à un carton perforé. Mais les appareils connus du genre en question sont encombrants et ils exigent une laborieuse préparation du carton, sans possibilité de vérifier celui-ci au cours de ce travail.
L'appareil suivant l'invention est carac térisé en ce qu'il comporte en combinaison un ensemble de poinçons perforateurs à com mande par touches et un mécanisme de lec ture du carton perforé avec avance de celui-ci pas à pas sous l'action d'un organe de com mande.
De préférence, les poinçons sont disposés près du mécanisme lecteur et ce dernier com mande des voyants lumineux individuels de telle sorte que, chaque fois que l'organiste a perforé une combinaison, il peut instantané ment la vérifier en faisant reculer le carton de manière à amener la série de perforations réalisée au droit du mécanisme lecteur.
De préférence également, les poinçons sont en outre réalisés de telle manière qu'ils perfo rent des ouvertures allongées un peu plus longues que le pas d'avancement du carton, si bien que, lorsqu'un jeu doit rester en ser vice durant deux combinaisons suécessives, les deux perforations correspondantes se re joignent, le jeu ne subissant aucune interrup tion, même très rapide, au moment précis du passage de la première combinaison à la sui vante. Le dessin annexé, donné à titre d'exem ple, se rapporte à une forme d'exécution de l'appareil selon l'invention.
Fi-. 1 en est une vue en perspective mon trant l'appareil prêt à être utilisé.
Fig. 2 est une vue de la face arrière. Fig. 3 est une vue de côté avec enlève ment de la paroi pour laisser apercevoir le mécanisme d'avance.
Fig. 4 est une vue de l'autre côté, avec enlèvement des parois, laissant voir le méca nisme de blocage du retour en arrière.
Fi-. 5 est une vue séparée du chariot mo bile portant le carton perforé.
Fi-. 6 est une vue séparée du mécanisme d'avance du chariot.
Fi-. 7 et 8 indiquent schématiquement le fonctionnement de l'ancre d'échappement de celui-ci.
Fi-. 9 est une coupe partielle montrant le débrayage de l'avance < lu carton.
Fig. 10 est une coupe partielle montrant le guidage par galets d'un des côtés du cha riot porte-carton.
Fig. 11 montre le tambour indicateur de l'avancement du carton.
Fig. 12 est une coupe transversale géné rale suivant XII-XII (fig. 13).
Fig. 13 est une coupe longitudinale géné rale suivant XIII-XIII (fig. 12).
Fig. 14 et 15 reproduisent, à plus grande échelle qu'en fig. 13. le détail des organes essentiels correspondant à un jeu, à la posi tion de marche et à celle de mise hors service générale.
Fi-. 16 montre l'aspect du carton perforé employé.
Fig. 17 à 19 sont trois coupes partielles schématiques du carton près des doigts tâteurs, montrant les diverses positions que ces derniers peuvent occuper.
Fig. 20 est un schéma général des con nexions.
Fig. 21 indique schématiquement une va riante possible de constitution du carton. L'appareil représenté se présente sous la forme d'un petit meuble 1 (fi-. 1) se fermant à l'avant par un rideau 2. Sous ce dernier se trouvent des touches 3, en nombre variable (cinquante trois, dans l'exemple figuré), cha cune étant portée par un levier individuel 4 (fi-. 13 à 15) articulé à pivot en 5 et attelé à un poinçon individuel 6 coulissant dans une platine de guidage 7 au-dessus d'une matrice 8 formant une chambre 9 réceptrice des dé coupures de carton. Des ressorts appropriés 10 assurent le rappel des touches 3.
Le carton 11 est porté par un chariot 12 (fig. 5), ayant la forme d'un cadre rectangu laire dont les grands côtés sont pourvus de rainures 13 se faisant face et destinées à re cevoir le carton 11 qu'on y enfile par l'extré mité avant du chariot, le petit côté antérieur de celui-ci étant légèrement surélevé pour permettre le passage.
Ce chariot est guidé par des galets 14 et 15, comme le montre bien la coupe partielle de fig. 10, les galets supé rieurs 14 étant à jante droite et roulant sur la face supérieure plane du côté correspon dant, tandis que les galets inférieurs 15 sont à gorge en V et reçoivent le bord inférieur taillé en biseau dudit côté.
Le chariot 12 se déplace ainsi d'avant en arrière dans le meu ble 1, son côté antérieur venant dépasser à l'avant en dessous des touches 3 (fig. 1) et portant une plaquette de retenue (indiquée en traits mixtes en 16 fig. 5), qu'on peut sou lever par un bouton 16a pour permettre d'en filer le carton 11 en place, puis laisser re tomber ensuite pour bloquer ce dernier en position. Bien entendu, le chariot est disposé de telle manière que le carton 11 vienne pas ser entre la platine 7 et la matrice 8 (fi-. 14 et 15).
Sous les grands côtés du chariot 12 sont taillées des crémaillères 17 (fig. 10) qui en grènent avec deux roues dentées 18 (fig. 12 et 13) calées sur un même arbre transversal 19. Celui-ci porte également un tambour 20 sur lequel s'enroule une corde, chaîne ou câble léger 21 enroulé, d'autre part, sur un tambour à ressort 22 (fig. 3) dont l'axe 23 est commandé par une vis sans fin 24-25 actionnée par un bouton de réglage 26. On comprend que la tension du ressort agissant sur le tambour 22 tend à faire tourner le tambour 20 en sens inverse des aiguilles d'une montre, c'est-à-dire à faire avancer le chariot 12 vers l'avant de l'appareil.
Sur l'arbre 19 (fig. 9) est montée à cla vette coulissante une roue conique 27 qu'un ressort 28 applique contre une bague d'arrêt 29. L'arbre 19 porte encore un volant -de ma- n#uvre 30, claveté sur lui par une goupille 31 traversant une fente du moyeu du volant 30 (supposé enlevé en fig. 3 et 6) auquel elle laisse ainsi une certaine liberté axiale. Le moyeu du volant 30 se termine par une douille 32 emboîtant la bague 29 et venant porter contre la roue 27 qu'elle permet de déplacer à l'encontre' du ressort 28.
La roue 27 engrenant normalement avec un pignon 32, on comprend qu'en poussant vers la gau che le volant 30, l'on peut la débrayer d'avec celui-ci à volonté. Le pignon 32 est calé sur un arbre vertical porté par un support 33 (fig. 6) et qui, traversant ce dernier, est pourvu d'une roue 34 à son extrémité supé rieure. Celle-ci est retenue par une dent 35 d'un levier 36 pivoté en 37 et muni d'une oreille 38 sur laquelle s'articule un cliquet à ressort 38a.
A la position haute du levier 36 (fig. 7), la dent 35 vient en prise avec la denture de la roue 34 et la retient immobile, le cliquet 38a (qui est réalisé en deux pièces) est entièrement libre, et, sous l'influence de ses ressorts, il s'avance vers la gauche jus qu'à une position déterminée par des butées limitatrices de mouvement. Quand le levier 36 s'abaisse, la dent 35 se dégage, libérant la roue 34, mais, en même temps, la pointe du cliquet 38a s'est engagée entre deux dents de ladite roue et est repoussée par celle-ci jus qu'à venir buter contre le levier 36 (fig. 8).
Quand le levier 36 sera relevé, la dent 35 viendra remplacer la pointe du cliquet 38a et les pièces reprendront la position de fig. 7 sans que la roue 34 ait tourné. L'ensemble forme donc une sorte d'échappement à ancre ne fonctionnant que lors de l'abaissement du levier 36. Cet abaissement est provoqué, à l'encontre d'un ressort 39 (fi-.<B>6),</B> par un électro-aimant 40 dont l'armature mobile 41, articulée en 42, actionne une tringle 43 atte- lée à un bras 44 prolongeant ledit levier 36. Des butées réglables 44a et 44b limitent le mouvement du bras 44.
Derrière la platine 8 (fig. 14) se trouve un cylindre 45 découpé de gorges équidis tantes et rapprochées lui donnant l'aspect d'un tuyau à ailettes (fig. 17 à 19), ces der nières venant au contact du carton 11. Sous ce cylindre, et disposés au droit de chacune des gorges, se trouvent des doigts tâteurs 46 portés par des leviers 47 montés à pivot sur un axe commun 48, chacun étant soumis à l'action d'un ressort 49 qui tend à soulever le doigt 46 correspondant.
Si le doigt 46 se trouve sous une perforation du carton 11, il peut se lever (position en traits pleins, fig.14) en s'enfonçant dans la gorge correspondante du cylindre 45 et deux lamelles élastiques 50 et 51 portées par le levier 47 viennent faire contact électrique avec deux butées isolées 52 et 53. La forme du doigt 46 est telle que le bord postérieur de la perforation du carton 11 l'abaisse automatiquement au passage (po sition en traits mixtes,- fi-. 14), interrompant les circuits électriques des butées 52 et 53.
En fig. 17, en a supposé que certains de-, doigts 46 avaient trouvé des perforations et étaient levés, tandis que d'autres étaient re tenus par des pleins du carton 11. En fig. 18, tous les doigts 46 sont retenus par des pleins du carton. Enfin, en fig. 19, tous les doigts sont abaissés par une came 54 (fig. 14) que l'on peut faire tourner pour l'amener de la position de fig. 14, où les leviers 47 sont libres, à celle de fig. 15, où ils sont abaissés tous ensemble par ladite came.
Les butées 53 sont reliées à des ampoules électriques à basse tension 55 (fig. 20) pla cées derrière une glace 56 (fig. 1 et 13) por tant les indications des divers jeux. A chaque ampoule est bien entendu associé un réflec teur approprié évitant que la lumière de l'ampoule ne diffuse vers les indications pla cées en face des ampoules voisines (fig. 13). Le circuit des ampoules 55 se ferme sur l'une des bornes d'un transformateur 56 dont l'au tre borne est reliée à la masse de l'appareil, étant remarqué que les lamelles 51 sont fixées directement sur les leviers 47, sans interposition d'isolant.
Les butées 52 sont re liées aux électro-aimants de commande 57 des divers jeux de l'orgue et le circuit se ferme par la source d'électricité 58 normale ment prévue pour assurer les commandes de l'orgue et par les ressorts 49 accrochés aux lamelles 50 lesquelles sont montées sur des isolants 59 fixés aux leviers 47.
l'opposé de la roue<B>27,</B> l'arbre 1:1 porte une roue droite 60 (fi-. 4). Celle-ci engrène avec une roue 61 portant un tambour trans parent 62 (fi-. 11) se déplaçant devant une fenêtre 63 du meuble 1 (fig. 1) et, grâce à une ampoule appropriée 64 (fig. 4) placée a son intérieur, indiquant ainsi à l'organiste le degré d'avance du carton. Sur la roue 60 agit un cliquet 65 qui forme rochet laissant ladite roue tourner dans le sens indiqué par les flèches et qui correspond au mouvement normal du carton d'arrière en avant, mais l'empêchant de tourner en sens inverse. Le cliquet 65. pivoté en 66, est attelé à un ba lancier 6 7 rappelé par un ressort 68 tendant à engager le cliquet avec la roue.
Sur le ba lancier 6 7 peut agir, en sens inverse du res sort 68, un nez 69 calé sur l'arbre 70 de la came 54 d'abaissement des doints tâteurs (fig. 14 et 15). Le nez 69 (fi-. 4) est lui- même soumis à l'action d'un ressort de rappel 71 qui tend à le dégager et à amener la came 54 à la position effacée.
Il porte une queue 7 2 qui peut recevoir l'action d'une butée- poussoir 73 prévue sur une tige coulissante 74 guidée en 75 et se terminant à l'avant par un bouton de ma.nmuvre <B>76.</B> Un ressort de rap pel 7 7 agit sur la tige 74, tandis que cette dernière comporte une encoche 78 permettant de l'accrocher à la. position poussée au guide 75 voisin.
On comprend que, normalement, le méca nisme décrit empêche le retour en arrière du carton. Mais en poussant le bouton 76, l'on dégage le cliquet de retenue 65 en même temps que par la came 54 l'on abaisse les leviers 47, évitant ainsi que les doigts 46 ne viennent déchirer le carton car, comme le fait bien saisir la fig. 14, lesdits doigts ne peu- vent s'effacer que lorsque le carton se déplace dans le sens normal, soit de droite à gauche en fig. 14. Pour le mouvement inverse (fig. 15), il est indispensable que les doigts tâteurs soient abaissés.
L'appareil comporte encore un bouton 7 9 (fi* 3) fermant le circuit de l'électro-aimant 40 sur une source de courant appropriée, par exemple sur le transformateur 56 ou sur la source 58 associée à l'orgue (fig. 20). Ce bouton permet ainsi à l'organiste de faire avancer le carton chaque fois qu'un change ment de combinaison doit se produire. On notera (fig. 1) que le volant à main sort sur le côté du meuble, tandis que la face arrière de ce dernier porte les douilles à fiches 80 permettant la liaison instantanée de l'appa reil à l'orgue par le moyen d'un câble à fiches repérées convenablement.
Deux bornes 81 permettant de disposer en parallèle avec le bouton 79 un interrupteur-poussoir à. pé- ciale permettent à l'organiste de faire avan cer le carton aussi bien à la main qu'au pied suivant les possibilités du moment. Le fonctionnement est le suivant: L'organiste introduit un carton vierge dans le chariot 12 en soulevant le bouton 16a puis en le rabaissant de façon à verrouiller le carton en place. Il pousse alors le bouton 76 et l'accroche en l'abaissant.
Par le volant 30, en poussant celui-ci vers la gauche (fig. 1) de façon à débrayer la roue 27, il fait reculer à fond le chariot 12 s'il y a lieu. L'appareil est alors prêt pour être utilisé.
L'organiste suit alors le morceau de mu sique à exécuter et, par les touches 3, il réalise la première combinaison de jeux de celui-ci. Il appuy e alors le bouton 79, ce qui provoque l'avancement du carton. Il réalise ensuite la seconde combinaison et ainsi de suite jusqu'à la fin du morceau.
Chaque fois qu'il manaeuvre les touches 3, il perfore le carton aux emplacements correspondants. Les poinçons 6 (fig. 14) sont de forme rectangu laire et la longueur des perforations qu'ils provoquent est légèrement supérieure au pas d'avancement du carton de telle sorte que, lorsqu'un. jeu figure dans plusieurs combinai sons successives, les perforations successives correspondantes se chevauchent les unes les autres, constituant des fentes continues (fig. 16), ce qui supprime toute interruption, si courte soit elle,
lors du changement de com- binaison de jeux.
Il est facile à l'organiste de vérifier le travail de perforation à tout moment voulu; il lui suffit de faire revenir le carton en arrière d'une quantité déterminée, jusqu'à amener en face de la fenêtre<B>63</B> le numéro de la combinaison qu'il désire vérifier. En libé rant momentanément le bouton 76, il met en jeu les doigts tâteurs et, même si l'orgue n'est pas branché, il peut effectuer une véri fication par les voyants lumineux.
Une fois le carton terminé, l'appareil peut être employé en combinaison avec l'or gue, ou bien le carton peut être transporté sur un second appareil identique et branché sur l'orgue. L'organiste repoussera le carton à fond et, libérant le bouton 76, il pourra commencer à exécuter le morceau de musique en ayant simplement soin de manoeuvrer le bouton 79 (ou la pédale éventuellement bran chée en parallèle avec celui-ci) chaque fois qu'il désire passer d'une combinaison de jeux à la suivante.
On a donc ainsi réalisé un appareil uni versel, permettant la perforation du carton et la lecture de celui-ci, appareil entièrement indépendant de l'orgue auquel il se branche par un simple câble de connexion, sans exiger aucune modification constructive, au con traire de certaines solutions déjà proposées dans ce même genre d'appareils.
On peut associer à l'appareil ainsi décrit un jeu d'interrupteurs individuels insérés sur chaque circuit de commande des jeux, ces in terrupteurs étant du genre à touches se ver rouillant à la position ouverte par un verrou individuel ou général, ledit verrou étant dis posé de telle manière qu'il soit dégagé quand on manoeuvre le bouton d'avancement du cha- aiot. Cette adjonction permet à l'organiste de supprimer à volonté un jeu dans une com binaison en manoeuvrant l'interrupteur indi- viduel correspondant;
le circuit dudit jeu reste ainsi interrompu pendant tout le temps que dure la combinaison en question, puis, quand l'organiste passe à la combinaison sui vante, la manoeuvre du bouton d'avancement 7 9 provoque le déclenchement de l'interrup teur individuel du jeu et rétablit les con nexions normales, de telle sorte que la com binaison suivante ne se trouve nullement affectée.
Il va d'autre part sans dire que l'inven tion n'est nullement limitée aux détails d'exé cution décrits et qu'on ne sortirait pas de son domaine en leur substituant tous autres ar rangements équivalents. Ainsi, le carton 11 pourrait comporter des trous sur ses bords, comme indiqué en fig. 21, lesdits trous étant prévus pour engrener avec des roues à picots provoquant l'avancement sans le secours d'un. chariot.