Procédé de coloration de surfaces d'objets métalliques et objet coloré obtenu selon ce procédé. On connaît plusieurs procédés pour colo rer des surfaces d'objets métalliques, qui con sistent à employer des couleurs sous forme de poudre, de pâte, de liquide, de vernis, etc., avec lesquelles les objets sont recouverts. Dans quelques cas, on a essayé à l'aide de ces moyens d'imiter la patine et l'apparence des objets anciens et d'obtenir des effets à plusieurs couleurs, mais il est bien difficile d'obtenir ainsi des objets vraiment artisti ques.
De meilleurs résultats ont été obtenus en faisant passer des courants électriques dans des bains appropriés contenant les objets, en agissant ainsi galvaniquement et chimique ment, les objets étant ensuite chauffés au rouge, dans certains cas, pour faire paraître les couleurs. Cependant, ces procédés sont en général tant soit peu difficiles à. exécuter et, de plus, ils sont lents et souvent dangereux.
La présente invention comprend un pro cédé de coloration de surfaces d'objets métal- liques et un objet coloré obtenu selon ce pro cédé.
Le procédé selon l'invention est caracté risé en ce que l'on décape l'objet pour en nettoyer la surface, en ce que l'on recou vre cet objet d'un dépôt métallique en l'im mergeant dans un bain électrolytique et en le soumettant à. l'action d'un courant électri que de voltage suffisant pour que le dépôt formé ait une surface granuleuse et en ce que l',on soumet l'objet, après l'avoir retiré du bain, .à l'action d'une flamme oxydante dans des conditions telles qu'on obtienne la. colo ration désirée.
Ce procédé permet d'obtenir des objets qui peuvent avoir une apparence artistique, une surface d'opale, des teintes multicolores. des surfaces marbrées ou en mosaïque ou en core une surface imitant des pierres de cou leurs diverses ou ayant l'apparence d'objets patinés par le temps. Comme on le voit, le procédé comporte, dans tous les cas, les trois opérations suivan tes: décapage, traitement électrolytique et traitement à la flamme oxydante; d'autres opérations secondaires peuvent s'ajouter aux trois opérations citées.
Le décapage a pour but de nettoyer la surface métallique avant le dépôt du métal, comme on le pratique habituellement pour en lever les corps gras, et autres impuretés avant les traitements galvanoplastiques. Des liqui des acides ou alcalins peuvent être employés dans ce but, selon les méthodes connues.
Le traitement électrolytique a pour but de donner à la surface de l'objet une appa rence granuleuse ou cristalline. Plus le vol tage employé pour ce traitement est haut, plus les grains obtenus sont gros.
Le traitement à la flamme est destiné à. donner une couleur, plus particulièrement avec bigarrures, par oxydation de la couche granuleuse du métal déposé ou encore, comme on le voit plus loin, par des réactions spécia les. Des effets veinés et bigarrés irrégulière ment peuvent être obtenus en déplaçant la flamme sur la surface de l'objet. La flamme oxydante peut être obtenue par la combus tion de n'importe quel produit solide. liquide ou gazeux, qui peut être sous pression et qui peut .être mélangé avec de l'air ou de l'oxygène, pour provoquer l'oxydation de la surface de l'objet.
Ce dernier, avant le trai tement de la flamme, peut être aspergé avec une ou plusieurs solutions ou encore recou vert, totalement ou partiellement, de pâtes faites avec des sels ou des oxydes, hydroxy des, favorisant la coloration de la surface de l'objet, lors du traitement à la flamme.
Ces sels, hydroxydes et oxydes, se trans forment eux-mêmes sous l'action de la flamme et peuvent former des composés avec le métal de l'objet. Parmi ces sels, hydroxy- des et oxydes, on peut citer le nitrate d'argent, la, soude caustique etc. Par exemple, en re couvrant une surface de cuivre, granuleuse, vec de la. soude caustique, on peut obtenir des colorations diverses en vert, bleu, noir et même rouge, grâce à. la formation d'h\ droxy- des de cuivre, d'oxyde cuivrique et d'oxyde cuivreux, ou de mélanges de ces corps. Il n'est pas possible de prévoir exactement dans chaque cas l'effet qui sera obtenu.
Une fois la coloration obtenue, on peut encore en augmenter l'effet ou protéger la surface colorée par des émaux et des vernis.
Le dépôt électrolytique granuleux, ob tenu sur l'objet, peut être un dépôt de fer, laiton, argent, cuivre, etc: On peut, par exem ple, utiliser dans ce but un bain formé par une solution de sulfate de cuivre à 24 Bé, et faire passer un courant de 1 ou 2 volts. Cette tension peut être augmentée de deux à. cinq fois, c'est-à-dire varier de 1 à 10 volts.
L'intensité des couleurs et des teintes ob tenues dépend en majeure partie du grain du dépôt, créant des reflets particuliers sur la surface grâce à sa formation moléculaire. L'intensité dépend également du degré d'oxy dation déterminé par la flamme, dont la di rection, la composition, la forme et la force peuvent être commandées par n'importe quel moyens appropriés.
Avant d'exécuter le procédé, il est pré férable de recouvrir les articles métalliques avec une couche de cuivre, ce qui donne ha bituellement de meilleurs résultats.
Dans certains cas, certaines parties de la surface de l'objet à. colorer peuvent être trai tées avec une réserve appropriée, par exem ple s'il s'agit d'une surface polie, comme une surface argentée ou dorée, sur laquelle on désire produire un dessin ornemental, on peut la recouvrir d'un vernis protecteur, des tiné à résister à l'action du bain et du cou rant électrique, de telle sorte que lorsque le procédé est terminé et après enlèvement du vernis, on obtient sur l'objet une imitation d'incrustation métallique dans du marbre, de l'albâtre, de l'agate, etc., ou inversement.
Voici, par exemple, comment l'on peut procéder pour donner à. la, surface d'un ob jet métallique l'apparence de l'agate: La surface de l'objet est en premier lieu & capée par immersion dans un acide, puis elle est très bien polie. L'objet est ensuite plongé comme cathode dans un bain électro- lytique contenant 25 % en poids de sulfate de cuivre cristallisé et 2 @ % en poids d'a cide sulfurique exempt d'arsenic. La ou les anodes sont disposées autour de l'objet à une distance d'environ 15 cm. On fait passer un courant de 1,25 volts pendant. cinq minutes. Le traitement dépose sur l'objet une couche cristalline de cuivre.
On retire l'objet du bain, on le rince dans de l'eau propre, puis on le soumet pendant qu'il est encore humide ;i l'action de la flamme d'un puissant chalu meau. On promène la flamme sur la surface de l'objet jusqu'à ce que l'eau soit évaporée et pour produire la coloration bigarrée res semblant à de l'agate. Lorsque l'objet est partiellement refroidi, on le plonge encore chaud dans une laque incolore de eelluloïde.