APPLICATEUR D'ONDE DE SURFACE POUR LA PRODUCTION DE PLASMA DOMAINE DE L'INVENTION
La présente invention concerne un applicateur d'onde de surface pour la production de plasma, ainsi qu'un dispositif et un procédé de production de plasma d'onde de surface.
ARRIERE PLAN DE L'INVENTION
Les plasmas d'onde de surface sont un type de plasma à haute fréquence (HF, c'est-à-dire à une fréquence comprise entre 1 MHz ou moins à plus de 10 GHz [1 ] dans lequel le plasma est entretenu par une onde électromagnétique (notamment, radiofréquence ou micro-onde) se propageant le long d'un tube diélectrique en contact avec le plasma.
L'article de M. Moisan et al [2] fournit une revue approfondie de la bibliographie dans ce domaine.
Selon les cas, le plasma peut être généré à l'extérieur du tube diélectrique ou à l'intérieur de celui-ci, ou encore à la fois à l'intérieur et à l'extérieur du tube.
Dans cette technologie, le plasma et le tube diélectrique constituent le support de propagation des micro-ondes qui génèrent le plasma le long de la zone de propagation.
Le champ électromagnétique micro-onde est dit de surface car l'intensité du champ électrique est maximale à l'interface entre le tube diélectrique et le plasma.
De manière générale, les plasmas à onde de surface sont produits en l'absence de champ magnétique statique, sauf à basse pression où un champ magnétique axial (c'est- à-dire dans la direction du tube) peut être appliqué pour améliorer le confinement radial du plasma et/ou produire une excitation du plasma à la résonance cyclotronique électronique.
Généralement, les plasmas à onde de surface sont produits dans un tube diélectrique par une onde électromagnétique de surface générée à partir d'un applicateur de champ à interstice de lancement (ou « gap » selon la terminologie anglo-saxonne), tel que schématisé sur la figure 1 .
La figure 1 illustre une vue en coupe de la moitié d'un tube diélectrique 3 contenant un plasma 4.
L'axe X est l'axe de révolution du tube 3.
Autour du tube sont agencés des éléments électriquement conducteurs 2a, 2b qui présentent, dans cette configuration, des surfaces principales respectivement parallèle et perpendiculaire au tube diélectrique 3.
Par ailleurs, les éléments 2a et 2b sont distants d'un interstice G, dont la largeur est typiquement de l'ordre de quelques mm.
Une onde électromagnétique de surface W est générée à partir de l'interstice G. A la surface des éléments conducteurs 2a et 2b, le champ électrique présente exclusivement une composante radiale, c'est-à-dire dans le cas illustré à la figure 1 , perpendiculaire à la surface de l'élément conducteur 2a et à l'épaisseur de l'élément conducteur 2b.
L'onde électromagnétique W se propage donc dans une direction perpendiculaire à l'interstice, et sensiblement symétriquement (ondes W1 et W2) de part et d'autre de l'axe de l'interstice G (qui est perpendiculaire à l'axe X du tube diélectrique 1 ).
Différents dispositifs, ou applicateurs, permettant de lancer une onde électromagnétique de surface dans le tube diélectrique ont déjà été proposés.
Dans ces dispositifs, le tube diélectrique traverse une boîte (l'applicateur est alors dénommé « surfatron ») ou un guide d'onde (l'applicateur est alors dénommé « surfaguide ») qui permet d'appliquer au tube, sur une courte longueur, le champ électrique micro-onde qui produira le plasma le long duquel il pourra se propager.
La figure 2A illustre un exemple d'un surfatron ; la figure 2B illustre un exemple d'un surfaguide. Ces deux figures sont extraites de [3].
Le surfatron de la figure 2A est une boîte de forme cylindrique fermée par une cloison conductrice 2b.
Le tube diélectrique 3, qui est perpendiculaire à la cloison 2b, présente une bande conductrice axiale 2a sur toute sa longueur.
Le tube 3 est agencé à l'intérieur de la boîte cylindrique, un interstice G étant ménagé entre l'extrémité du tube 3 et la cloison conductrice 2a.
L'introduction de la puissance électromagnétique est schématisée par le repère P.
Le surfaguide de la figure 2B comprend un guide d'onde GO, qui est traversé perpendiculairement par le tube diélectrique 3, l'interstice de lancement G étant ménagé entre la paroi du guide d'onde et le tube.
La plupart de ces dispositifs, qui permettent de lancer une onde de surface à symétrie azimutale (mode m = 0), possèdent soit des moyens d'adaptation d'impédance qui leur sont propres (comme dans le cas du surfatron), soit des moyens indépendants (cas du surfaguide).
Le plus souvent, comme illustré à la figure 1 , l'onde de surface est symétrique par rapport à l'interstice.
La figure 3 illustre l'évolution des composantes radiale et axiale du champ électrique du plasma 4 vers l'extérieur du tube diélectrique 3 (milieu A constitué par exemple d'air ou d'un diélectrique), en fonction de la distance r dans la direction radiale à partir de l'axe Z du tube 3.
L'axe des ordonnées indique l'intensité de la composante électrique de l'onde électromagnétique exprimée en unités relatives.
On observe sur la figure 3 que la composante axiale (courbe en pointillés) de la composante électrique de l'onde électromagnétique est continue du plasma 4 vers le milieu extérieur A, tandis que la composante radiale (courbe en trait plein) du champ électrique présente une importante discontinuité au niveau du tube diélectrique 3.
Les dispositifs actuels présentent cependant un certain nombre d'inconvénients.
En premier lieu, la plupart des applicateurs (également appelés lanceurs) d'onde de surface (ou « surface wave launcher » selon la terminologie anglo-saxonne) présentent une grande complexité de conception et de fabrication, d'où un coût relativement élevé.
D'autre part, comme on peut le voir aux figures 2A et 2B, tous ces applicateurs présentent un encombrement important par rapport au diamètre des tubes diélectriques généralement utilisés (celui-ci étant habituellement de l'ordre du cm).
Cet encombrement est très préjudiciable en particulier dans les cas où une pluralité de décharges est envisagée.
Les systèmes d'adaptation d'impédance de ces dispositifs sont également coûteux et encombrants.
Par ailleurs, dans la plupart des applicateurs, en l'absence de dispositif annexe, tel qu'un réflecteur, le plasma est produit de part et d'autre de l'interstice de lancement de l'onde (par l'onde amont et l'onde aval).
Or, en général, on ne souhaite produire du plasma que dans l'une de ces directions, d'où une puissance perdue (jusqu'à un facteur 2) dans de nombreux cas et donc un bilan énergétique peu favorable.
Enfin, certains dispositifs sont adaptés à une fréquence donnée (comme dans le cas du surfaguide) et d'autres ne peuvent couvrir, avec la même configuration, qu'une gamme limitée de fréquences.
Or, la gamme des fréquences accessibles aux plasmas à onde de surface est beaucoup plus vaste puisqu'elle débute à moins de 1 MHz (début du domaine radiofréquence (RF)) et couvre le domaine micro-onde jusqu'à plus de 10 GHz.
Un but de l'invention est de proposer un applicateur d'onde de surface qui permette de remédier aux inconvénients susmentionnés.
BREVE DESCRIPTION DE L'INVENTION
Conformément à l'invention, il est proposé un applicateur d'onde de surface pour la production de plasma, comprenant :
- un ensemble coaxial électriquement conducteur, formé d'une âme centrale et d'un conducteur tubulaire externe entourant l'âme centrale et séparé de celle-ci par un volume annulaire de propagation d'une onde électromagnétique, et
- un tube diélectrique inséré, à l'extrémité dudit ensemble coaxial, dans ledit volume annulaire de propagation de l'onde électromagnétique et s'étendant au-delà du plan de
sortie de l'applicateur sur une longueur au moins égale au double du diamètre extérieur dudit tube, de sorte qu'une onde électromagnétique se propageant dans l'ensemble coaxial est introduite dans la section dudit tube diélectrique selon la direction longitudinale dudit tube afin de produire un plasma à onde de surface le long de la partie du tube diélectrique dont la paroi interne et/ou la paroi externe est en contact avec un gaz plasmagène.
Selon un mode de réalisation, les extrémités de l'âme centrale et du conducteur externe de l'ensemble coaxial sont coplanaires.
Selon un autre mode de réalisation, le conducteur externe entoure au moins partiellement le tube diélectrique au-delà du plan de l'extrémité de l'âme centrale.
Selon un autre mode de réalisation, l'âme centrale occupe au moins partiellement le volume intérieur du tube diélectrique au-delà du plan de l'extrémité du conducteur externe.
De manière particulièrement avantageuse, l'ensemble coaxial comporte en outre un dispositif d'adaptation d'impédance.
Selon une forme d'exécution avantageuse de l'invention, la longueur du tube diélectrique insérée dans l'ensemble coaxial est choisie pour assurer l'adaptation d'impédance entre l'impédance du plasma et l'impédance caractéristique de l'ensemble coaxial.
Par ailleurs, l'ensemble coaxial peut comprendre un circuit de circulation d'un fluide de refroidissement agencé dans l'âme centrale et/ou dans le conducteur externe.
D'autre part, le tube diélectrique peut comprendre un circuit de circulation d'un fluide diélectrique de refroidissement agencé dans le volume intérieur et/ou dans l'épaisseur dudit tube.
Selon un mode de réalisation, l'applicateur comprend en outre un aimant permanent cylindrique dont la direction d'aimantation est parallèle à l'axe de l'applicateur, agencé à l'extrémité de l'âme centrale.
Selon un autre mode de réalisation, l'applicateur comprend en outre :
- un aimant permanent cylindrique dont la direction d'aimantation est parallèle à l'axe de l'applicateur, agencé à l'extrémité de l'âme centrale et,
- au moins un aimant permanent annulaire dont la direction d'aimantation est parallèle à l'axe de l'applicateur et de même sens que l'aimantation de l'aimant cylindrique central, agencé autour de l'extrémité du conducteur externe,
l'aimantation desdits aimants étant choisie de sorte à former un champ magnétique propre à procurer, dans une zone distante de l'extrémité de l'applicateur, un couplage de résonance cyclotronique électronique avec le champ électrique micro-onde généré par ledit applicateur,
le rayon extérieur et l'aimantation de l'aimant annulaire étant en outre choisis de sorte que les lignes de champ magnétique générées par lesdits aimants traversent la zone de couplage de résonance cyclotronique électronique selon une direction sensiblement parallèle à l'axe de l'applicateur.
Selon un mode de réalisation, l'applicateur comprend un tube de confinement en un matériau diélectrique s'étendant de manière concentrique autour du tube diélectrique, ledit tube de confinement étant encastré dans le conducteur électrique externe de l'ensemble coaxial.
Un autre objet concerne un dispositif de production de plasma à onde de surface, comprenant une enceinte contenant un gaz plasmagène et au moins un applicateur tel que décrit plus haut, dans lequel une partie de la paroi interne et/ou de la paroi externe du tube diélectrique s'étendant au-delà du plan de sortie de l'applicateur est en contact avec le gaz plasmagène.
Selon une forme d'exécution, le tube diélectrique est étanche et constitue ladite enceinte contenant le gaz plasmagène.
Selon une variante, le tube diélectrique est situé à l'intérieur de l'enceinte.
Selon une forme d'exécution de l'invention, l'enceinte comprend un tube de confinement en un matériau diélectrique s'étendant de manière concentrique autour du tube diélectrique, ledit tube de confinement étant encastré dans le conducteur électrique externe de l'ensemble coaxial de l'applicateur.
De manière particulièrement avantageuse, la profondeur d'encastrement dudit tube diélectrique de confinement est égale à (2k + 1 ) λ/4, où k est un nombre entier, λ est la longueur d'onde de l'onde électromagnétique se propageant au sein du tube diélectrique inséré dans l'ensemble coaxial, ladite longueur d'onde λ étant donnée par la formule λ = λ0 / ε1/2, où λ0 est la longueur d'onde de l'onde électromagnétique se propageant dans le vide ou dans l'air et ε est la permittivité relative du matériau diélectrique du tube de confinement par rapport à la permittivité du vide
Le tube diélectrique peut être ouvert à son extrémité opposée à l'ensemble coaxial, le gaz plasmagène étant en contact avec la paroi interne et la paroi externe du tube.
De manière alternative, le tube diélectrique peut être fermé à son extrémité opposée à l'ensemble coaxial, le gaz plasmagène étant en contact uniquement avec la paroi externe du tube.
Selon une autre variante, le tube diélectrique peut être fermé à son extrémité opposée à l'ensemble coaxial, l'intérieur dudit tube étant mis sous vide ou rempli d'un matériau (solide ou fluide) diélectrique.
Par ailleurs, l'enceinte peut comprendre un dispositif d'introduction du gaz plasmagène dans l'enceinte et d'un dispositif de pompage du gaz plasmagène de l'intérieur vers l'extérieur de l'enceinte.
Selon une forme particulière d'exécution, l'âme centrale comprend un conduit d'introduction du gaz plasmagène dans l'enceinte.
La pression du gaz plasmagène à l'intérieur de l'enceinte est de préférence inférieure à 133 Pa lorsqu'un champ magnétique adapté procurant une résonance cyclotronique électronique est appliqué.
Enfin, un autre objet se rapporte à un procédé de production de plasma d'onde de surface le long d'un tube diélectrique dont la paroi interne et/ou la paroi externe est en contact avec un gaz plasmagène, caractérisé en ce qu'il comprend :
- la propagation d'une onde électromagnétique dans un ensemble coaxial électriquement conducteur, formé d'une âme centrale et d'un conducteur externe entourant l'âme centrale et séparé de celle-ci par un volume annulaire de propagation de l'onde électromagnétique, et
- l'introduction de ladite onde électromagnétique dans la section dudit tube diélectrique selon la direction longitudinale dudit tube, ledit tube diélectrique étant inséré, à l'extrémité dudit ensemble coaxial, dans le volume annulaire de propagation de l'onde électromagnétique et s'étendant au-delà du plan de sortie de l'ensemble coaxial sur une longueur au moins égale au double du diamètre extérieur dudit tube..
Selon une forme de mise en œuvre du procédé, l'onde électromagnétique est une onde micro-onde.
De manière optionnelle, la pression du gaz plasmagène est inférieure à 133 Pa et l'on produit le plasma par résonance cyclotronique électronique.
Selon une autre forme d'exécution du procédé, l'onde électromagnétique est une onde radiofréquence.
De manière avantageuse, on refroidit l'ensemble coaxial par une circulation d'un fluide de refroidissement à l'intérieur dudit ensemble.
Eventuellement, on refroidit le tube diélectrique par une circulation d'un fluide diélectrique de refroidissement à l'intérieur dudit tube diélectrique.
BREVE DESCRIPTION DES DESSINS
D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront de la description détaillée qui va suivre, en référence aux dessins annexés sur lesquels :
la figure 1 est un schéma de principe d'un applicateur d'onde de surface conventionnel,
les figures 2A et 2B présentent respectivement des illustrations d'un surfatron et d'un surfaguide appartenant à l'état de la technique,
la figure 3 est un graphe illustrant l'évolution des composantes radiale et axiale du champ électrique du plasma vers l'extérieur du tube diélectrique,
la figure 4 est un schéma de principe d'un applicateur d'onde de surface selon un premier mode de réalisation de l'invention,
la figure 5 est un schéma de principe d'un applicateur d'onde de surface selon un deuxième mode de réalisation de l'invention (production de plasma à l'intérieur du tube diélectrique),
la figure 6 est un schéma de principe d'un applicateur d'onde de surface selon un troisième mode de réalisation de l'invention (production de plasma à l'extérieur du tube diélectrique),
la figure 7 présente un exemple de mode de réalisation permettant d'obtenir une adaptation d'impédance entre l'impédance du plasma et l'impédance caractéristique de la ligne coaxiale,
la figure 8 est un schéma de principe d'un dispositif de production de plasma selon une forme d'exécution particulière de l'invention, correspondant à la production de plasma en régime dynamique, impliquant une introduction de gaz et un pompage,
- la figure 9 est un schéma de principe d'une variante d'un applicateur d'onde de surface selon l'invention, dans laquelle on applique en outre un champ magnétique au moyen d'un aimant permanent agencé à l'extrémité de l'âme centrale,
la figure 10 est un schéma de principe d'une variante d'un applicateur d'onde de surface selon l'invention, dans laquelle on applique en outre un champ magnétique au moyen d'un premier aimant permanent agencé à l'extrémité de l'âme centrale et d'un second aimant permanent annulaire agencé à l'extrémité du conducteur externe,
la figure 1 1A est un schéma de principe d'un applicateur d'onde de surface selon un autre mode de réalisation de l'invention (confinement du plasma produit à l'extérieur du tube diélectrique) ; la figure 1 1 B est un schéma de principe d'une variante moins avantageuse de la figure 1 1 A.
DESCRIPTION DETAILLEE DE L'INVENTION
La figure 4 est un schéma de principe d'un applicateur d'onde de surface 1 pour la production de plasma selon l'invention.
Ledit applicateur comprend un ensemble coaxial 2 électriquement conducteur, formé d'une âme centrale 20 et d'un conducteur tubulaire externe 21 entourant l'âme centrale 20 et séparé de celle-ci par un volume annulaire 22 de propagation d'une onde électromagnétique W.
Un tel ensemble coaxial 2 est connu en lui-même et sa conception est à la portée de l'homme du métier.
Par ailleurs, un tube diélectrique 3 est inséré, à l'extrémité de l'ensemble coaxial 2, dans le volume annulaire 22 de propagation de l'onde électromagnétique tout en s'étendant au-delà du plan de sortie de l'applicateur.
On appelle plan de sortie de l'applicateur l'interface entre l'ensemble coaxial 2 et un volume contenant un gaz plasmagène, ledit plan de sortie constituant une frontière entre l'applicateur et le plasma généré par l'onde électromagnétique à partir dudit gaz plasmagène.
Le tube diélectrique comprend donc une première portion insérée dans le volume annulaire 22 et une seconde portion dépassant du plan de sortie de l'applicateur, dont la paroi interne et/ou la paroi externe est susceptible d'être en contact avec un gaz plasmagène.
Pour la génération de plasma, un gaz plasmagène est mis en contact avec le tube 3, le gaz plasmagène pouvant se situer à l'intérieur et/ou à l'extérieur dudit tube ou encore de part et d'autre du tube, selon les applications, dont quelques exemples seront décrits en détail plus bas.
Le tube 3 peut être en tout matériau diélectrique, qui est un milieu adapté à la propagation d'une onde électromagnétique sans pertes significatives.
De préférence, le tube 3 peut être en silice (Si02), en alumine (Al203) ou en nitrure d'aluminium (AIN), sans que l'invention soit limitée à ces matériaux.
Le tube 3 présente généralement une section circulaire et s'étend selon une direction longitudinale X.
Le rayon du tube 3 est typiquement de l'ordre du centimètre, c'est-à-dire compris entre quelques millimètres et quelques centimètres selon l'application et les conditions opératoires.
Au-delà du plan de sortie de l'applicateur, le tube diélectrique 3 peut présenter une modification progressive de son diamètre comme c'est le cas de certains dispositifs utilisant des plasmas à onde de surface.
L'épaisseur du tube 3 est généralement de l'ordre du millimètre.
L'épaisseur de la partie du tube 3 insérée dans l'ensemble coaxial est choisie de sorte que le tube 3 occupe sensiblement toute la largeur du volume annulaire 22.
Avantageusement, on assure l'étanchéité de la jonction entre le tube et le volume annulaire vis-à-vis du gaz plasmagène par tout moyen approprié.
La longueur du tube est fonction de l'application visée.
Typiquement, la longueur du tube 3 est grande devant le diamètre de l'applicateur coaxial (qui est de l'ordre du cm) et peut, suivant l'application, présenter une longueur pouvant aller de l'ordre de 5 cm à de l'ordre du mètre.
La longueur de la portion du tube 3 s'étendant au-delà du plan de sortie de l'applicateur correspond avantageusement à la longueur sur laquelle on souhaite générer le plasma.
De préférence, on choisit la longueur de la portion du s'étendant au-delà du plan de sortie de l'applicateur supérieure ou égale au double du diamètre extérieur du tube 3, de sorte à produire le plasma essentiellement le long de ladite portion du tube.
Dans le cas contraire, si le tube s'étend au-delà du plan de sortie de l'applicateur sur une faible longueur, c'est-à-dire typiquement inférieure au diamètre extérieur du tube, le plasma est généré directement à la sortie de l'applicateur sans création d'une onde de surface, ce qui correspond à une situation non visée par la présente invention, dans laquelle on forme une nappe de plasma dans le plan de sortie de l'applicateur.
Comme on le verra plus bas, le tube 3 peut être ouvert à son extrémité 33 opposée à l'ensemble coaxial 2 ; de manière alternative, le tube 3 peut être fermé à cette extrémité 33.
Une onde électromagnétique W se propageant dans le volume annulaire 22 de l'ensemble coaxial 2 est introduite dans la section du tube diélectrique 3 selon la direction longitudinale X dudit tube et se propage longitudinalement dans l'épaisseur dudit tube.
Dans la partie coaxiale du dispositif, l'onde électromagnétique se propage selon un mode transversal électromagnétique (TEM), c'est-à-dire un mode où le champ électrique est purement radial.
Dans le plan Y de sortie de l'applicateur 1 , la normale à la surface métallique de l'âme centrale et du conducteur externe change de direction, en passant d'une direction radiale à la direction axiale, parallèle à l'axe X.
Il apparaît donc une composante de champ électrique axiale (en plus de la composante radiale), ce qui constitue une situation très favorable au lancement d'une onde de surface (qui comporte à la fois une composante axiale et une composante radiale (cf. figure 3) le long du tube diélectrique au-delà du plan de sortie de l'applicateur.
Selon les configurations de l'applicateur et du gaz plasmagène, le plan de sortie peut consister en le plan définissant l'extrémité de l'âme centrale 20 et/ou du conducteur externe 21 , l'âme centrale et/ou le conducteur externe 21 étant en contact avec le gaz plasmagène.
Dans le mode de réalisation illustré à la figure 4, les extrémités de l'âme centrale 20 et du conducteur externe 21 sont coplanaires et forment ledit plan de sortie Y.
Cependant, comme on le verra plus bas, les extrémités de l'âme centrale 20 et du conducteur externe 21 ne sont pas nécessairement coplanaires.
Dans ce cas, le plan de sortie de l'applicateur est défini comme étant le plan définissant l'extrémité de la partie de l'ensemble coaxial qui est au contact du gaz plasmagène, selon que le gaz plasmagène est situé à l'intérieur et/ou à l'extérieur du tube diélectrique 3.
Ainsi, dans le mode de réalisation illustré à la figure 5, le gaz plasmagène est confiné à l'intérieur du tube diélectrique 3 et le conducteur externe 21 dépasse de l'âme centrale 20.
Dans ce cas, le plan de sortie Y de l'applicateur correspond au plan de l'extrémité de l'âme centrale 20, quelle que soit la position de l'extrémité du conducteur externe 21 .
Inversement, dans le mode de réalisation illustré à la figure 6, le gaz plasmagène est confiné dans une enceinte à l'extérieur du tube diélectrique 3, le conducteur externe affleurant avec la paroi de ladite enceinte et l'âme centrale 20 dépassant du conducteur externe 21 .
Dans ce cas, le plan de sortie Y de l'applicateur correspond au plan de l'extrémité du conducteur externe 21 et de la paroi de l'enceinte, quelle que soit la position de l'extrémité de l'âme centrale 20.
En raison du changement de direction de la normale à la surface métallique dans le plan de sortie Y de l'applicateur, une composante de champ électrique axial apparaît, ce qui constitue une situation très favorable au lancement d'une onde de surface (qui comporte à la fois une composante axiale et une composante radiale) dans la section du tube diélectrique 3 au-delà du plan de sortie Y de l'applicateur.
Ainsi, contrairement aux techniques existantes, dans lesquelles une onde électromagnétique est lancée dans le tube diélectrique tangentiellement à celui-ci, l'invention propose de lancer une onde électromagnétique selon la direction longitudinale dudit tube à partir d'une onde électromagnétique introduite dans la section du tube diélectrique.
L'efficacité du système est ainsi sensiblement améliorée puisque, dans l'hypothèse d'une adaptation d'impédance parfaite, toute la puissance électromagnétique incidente est introduite puis se propage dans le tube diélectrique.
Pour obtenir une adaptation d'impédance optimale, il est souhaitable de placer le dispositif d'adaptation d'impédance - qui est en lui-même un dispositif connu de l'homme du métier - dans l'ensemble coaxial, le plus près possible du plasma.
A titre d'exemple, la figure 7 décrit un exemple où l'adaptation d'impédance entre l'impédance du plasma Zp et l'impédance caractéristique Zc de l'ensemble coaxial est obtenue par un transformateur quart d'onde d'impédance Z, où :
Dans ce cas, le tube diélectrique 3 doit être introduit dans l'ensemble coaxial sur une longueur correspondant à un quart de longueur d'onde (λ/4) dans le diélectrique.
De manière plus générale, l'homme du métier est à même de déterminer les moyens d'adaptation d'impédance entre une structure coaxiale donnée et une impédance de charge donnée.
Pour la mise en œuvre de l'invention, on peut employer une onde électromagnétique dans une gamme de fréquences couvrant les domaines radiofréquence (RF) et micro-onde.
Au sein de cette gamme, qui est très étendue, on peut notamment utiliser les fréquences ISM (acronyme de « industrielles, scientifiques et médicales) telles que 13,56 MHz, 27,12 MHz ou 40,68 MHz pour le domaine RF, et 433 MHz, 2,45 GHz ou 5,80 GHz pour le domaine micro-onde.
Naturellement, cette liste n'est pas limitative et l'homme du métier pourra choisir toute autre fréquence dans le domaine RF (c'est-à-dire entre 1 et 100 MHz) ou dans le domaine micro-onde (c'est-à-dire entre 100 MHz et 10 GHz) sans pour autant sortir du cadre de la présente invention.
Selon les applications, la puissance appliquée peut être comprise entre 1 ou quelques watts (cas de l'éclairage par exemple) et quelques centaines de watts, voire davantage (cas du traitement des effluents gazeux par exemple).
L'homme du métier est à même de déterminer la puissance adéquate en fonction de l'application envisagée.
Sous l'effet de l'onde électromagnétique se propageant dans le tube diélectrique 3, du plasma est généré dans le gaz plasmagène qui est au contact du tube 3.
Comme mentionné précédemment, ledit gaz plasmagène peut être situé à l'intérieur et/ou à l'extérieur du tube diélectrique 3.
Le gaz plasmagène peut être n'importe quel gaz dont les composants permettent de générer un plasma sous l'effet de l'onde électromagnétique se propageant dans le tube diélectrique 3.
Dans les applications relatives à l'éclairage, le gaz plasmagène peut ainsi être constitué, de manière conventionnelle, d'un ou plusieurs gaz rares (notamment, de l'argon) et de mercure.
A titre d'exemples non limitatifs, des gaz comme l'azote, l'oxygène, les gaz halogénés, ou tout autre gaz présentant des propriétés physico-chimiques intéressantes en vue d'une application ciblée peuvent aussi être envisagés.
Selon une forme d'exécution de l'invention, le gaz plasmagène est confiné à l'intérieur du tube diélectrique 3, lequel est scellé à son extrémité 33 opposée à l'ensemble coaxial 2.
Le tube diélectrique 3, une fois inséré dans l'ensemble coaxial 2, forme donc une enceinte étanche pour la génération de plasma.
La figure 5 illustre un exemple d'un tel mode de réalisation.
Sur celle-ci, le gaz plasmagène 4 est enfermé dans le tube diélectrique 3 qui est scellé, à l'une de ses extrémités, autour de l'âme centrale 20 et, à son autre extrémité 33, par une paroi étanche.
Comme on peut le voir sur cette figure, le conducteur externe 21 peut entourer au moins en partie le tube diélectrique 3, au-delà du plan de sortie de l'applicateur qui, dans ce mode de réalisation, correspond à l'extrémité de l'âme centrale 20.
Cette configuration permet par exemple de constituer un blindage au niveau du plan de sortie de l'applicateur et d'éviter ainsi la transmission du rayonnement électromagnétique vers l'extérieur.
Selon une autre forme d'exécution de l'invention, illustrée sur la figure 6, le gaz plasmagène 4 est confiné dans une enceinte (non représentée) et le tube diélectrique 3 est lui-même inséré dans ladite enceinte.
On peut ainsi former du plasma à l'extérieur du tube diélectrique 3.
Cette forme d'exécution est particulièrement avantageuse dans la mesure où le plasma généré à l'extérieur du tube diélectrique, le plasma absorbe le rayonnement électromagnétique.
Un exemple particulier est celui de l'éclairage, où l'ampoule constitue ladite enceinte contenant le gaz plasmagène, le tube diélectrique étant agencé à l'intérieur de l'ampoule.
Si le tube 3 est ouvert à son extrémité 33 et communique ainsi avec le volume de l'enceinte, il peut se former du plasma également à l'intérieur dudit tube 3.
De manière optionnelle, comme on peut le voir sur la figure 6, l'âme centrale 20 peut occuper au moins en partie l'intérieur du tube diélectrique 3, au-delà du plan de sortie de l'applicateur qui, dans ce mode de réalisation, correspond à l'extrémité du conducteur externe 21 .
Ce mode de réalisation est particulièrement avantageux pour refroidir l'âme centrale 20 au moyen d'une circulation intérieure d'eau ou d'un fluide caloporteur quelconque dans le cas d'un caloduc)
Concrètement, l'étanchéité du volume de plasma peut être réalisée par des techniques connues.
Ainsi, l'étanchéité du volume de plasma vis-à-vis de l'applicateur peut être assurée par la mise en place de joints toriques entre le tube diélectrique et l'âme centrale et le conducteur externe de l'ensemble coaxial.
De manière alternative ou complémentaire, le tube diélectrique peut être brasé sur l'âme centrale et le conducteur externe de l'ensemble coaxial.
De manière optionnelle, le tube diélectrique peut être scellé, au voisinage de son extrémité insérée dans le volume annulaire de l'ensemble coaxial, par un bouchon en matériau diélectrique.
Par ailleurs, lorsque le plasma doit être généré à l'extérieur du tube diélectrique, le tube diélectrique 3 peut être inséré à l'intérieur d'une enceinte étanche, le conducteur externe de l'ensemble coaxial affleurant de préférence avec la paroi intérieure de ladite enceinte (comme illustré à la figure 8 par exemple).
L'étanchéité entre l'ensemble coaxial et la paroi de l'enceinte qu'il traverse est assurée par tout moyen approprié, tel que des joints toriques, un brasage, etc.
Dans le cas d'application à l'éclairage, l'applicateur fonctionne en régime statique, c'est-à-dire sans flux de gaz plasmagène.
De manière alternative, l'applicateur peut être mis en œuvre en régime dynamique, c'est-à-dire dans une enceinte contenant un dispositif de pompage de gaz plasmagène de l'extérieur vers l'intérieur de l'enceinte.
Ce mode de réalisation particulier est illustré à la figure 8, où un dispositif de pompage 5 a été schématisé dans l'enceinte.
De manière optionnelle (illustrée également à la figure 8), l'âme peut comprendre un conduit 23 d'introduction de gaz plasmagène dans l'enceinte.
Cette forme d'exécution de l'invention est avantageuse lorsque l'on met en œuvre une réaction chimique dans le plasma (par exemple pour le traitement d'effluents), puisqu'un renouvellement du gaz plasmagène et l'évacuation des produits de la réaction sont alors nécessaires.
Grâce au dispositif de pompage 5 et, le cas échéant, au conduit 23, on peut ainsi contrôler la pression de travail ou le débit de gaz en régime dynamique.
Dans le cas de l'utilisation de puissances électromagnétiques élevées, il peut être nécessaire de refroidir l'applicateur.
Ce refroidissement peut être effectué par circulation d'un fluide adéquat (par exemple, de l'eau) à l'intérieur de l'âme centrale et/ou du conducteur externe de l'ensemble coaxial.
Il est également possible de faire circuler un fluide de refroidissement diélectrique dans l'espace 22 de propagation des micro-ondes.
La définition et la réalisation des canaux permettant cette circulation est connue en elle-même et à la portée de l'homme du métier selon les contraintes techniques rencontrées.
Lorsque l'on travaille à de très fortes puissances, il peut être nécessaire de refroidir également le tube diélectrique.
Ceci peut être réalisé en faisant circuler un fluide diélectrique dans l'épaisseur dudit tube, et/ou à l'intérieur du tube diélectrique (dans le cas où le plasma est produit à l'extérieur du tube)
De manière générale, les plasmas à onde de surface sont produits en l'absence de champ magnétique statique, sauf à basse pression où un champ magnétique axial (dans la direction du tube) peut être appliqué pour améliorer le confinement radial du plasma (diminution des pertes de plasma sur les parois du tube) et/ou produire une excitation du plasma à la résonance cyclotronique électronique.
Un premier mode de réalisation simplifié, illustré à la figure 9, peut être obtenu en insérant à l'extrémité de l'âme centrale 20 de la structure coaxiale un aimant cylindrique 200 d'aimantation axiale.
Un autre mode de réalisation, encore plus avantageux, permet de bénéficier du mode de résonance cyclotronique électronique (RCE).
A la résonance cyclotronique électronique, les électrons sont accélérés très efficacement par le champ électrique micro-onde si l'intensité du champ magnétique (qui peut être produit par des bobines ou des aimants permanents) est telle que la fréquence de giration des électrons dans le champ magnétique est égale à la fréquence f0 du champ électrique micro-onde, soit :
fo = e B0 / 2 π me (1 )
où me est la masse de l'électron, -e est la charge de l'électron et B0 l'intensité du champ magnétique correspondant à la résonance cyclotronique électronique (RCE) pour la fréquence micro-onde f0.
En l'absence de collisions, la trajectoire des électrons dits rapides, ainsi accélérés à la résonance cyclotronique électronique dans le champ magnétique, s'enroule alors suivant un mouvement hélicoïdal autour d'une ligne de champ magnétique.
Pour mettre en œuvre ce mode de résonance, l'applicateur comprend, comme illustré à la figure 10 :
- un aimant permanent cylindrique 200, agencé à l'extrémité de l'âme centrale 20 et dont la direction d'aimantation (schématisée par une flèche) est parallèle à l'axe X ; ledit aimant présente un rayon sensiblement identique à celui de l'âme centrale 20 (concrètement, l'aimant cylindrique peut présenter un rayon légèrement inférieur à celui de l'âme centrale et être logé dans un logement cylindrique ménagé à l'extrémité de l'âme centrale) ;
- un aimant annulaire 201 , agencé à l'extrémité du conducteur externe 21 de l'ensemble coaxial et dont la direction d'aimantation (schématisée par une flèche) est parallèle à l'axe X et de même sens que celle de l'aimant cylindrique 200.
De préférence, ledit aimant annulaire présente un rayon intérieur sensiblement égal à celui du conducteur externe 21 , qui correspond au rayon extérieur du volume annulaire 22 de propagation des micro-ondes, noté R. Concrètement, l'aimant annulaire peut présenter un rayon intérieur légèrement supérieur à celui du conducteur externe et un rayon extérieur inférieur à celui du conducteur externe et être logé dans un logement annulaire ménagé à l'extrémité du conducteur externe.
Les aimants peuvent être rendus solidaires de l'ensemble coaxial par tout moyen approprié.
L'aimantation de l'aimant cylindrique 200 et de l'aimant annulaire 201 est choisie de sorte à former un champ magnétique propre à procurer, dans une zone distante du plan
de sortie Y de l'applicateur, un couplage de résonance cyclotronique électronique avec le champ électrique micro-onde généré par l'applicateur.
Ceci suppose que l'aimantation desdits aimants 200 et 201 soit suffisante pour générer, à distance du plan de sortie Y de l'applicateur, un champ magnétique présentant l'intensité B0 permettant la résonance cyclotronique électronique en fonction de la fréquence micro-onde prévue, selon la formule (1 ) ci-dessus.
Pour une excitation du plasma à la résonance cyclotronique électronique par des micro-ondes à 2,45 GHz, la condition de résonance (B0 = 875 gauss) peut être obtenue par des aimants permanents conventionnels, par exemple en samarium-cobalt.
D'autre part, l'aimant cylindrique 200 et l'aimant annulaire 201 permettent de générer des lignes de champ magnétique qui traversent la zone de couplage de résonance cyclotronique électronique selon une direction sensiblement parallèle à l'axe X de l'applicateur.
Cet effet peut être obtenu par un choix judicieux du rayon extérieur et de l'aimantation de l'aimant annulaire 201 .
En effet, plus l'aimant annulaire 201 présente un rayon extérieur important, plus les lignes d'iso-intensité du champ magnétique généré à distance de l'applicateur restent parallèles au plan de sortie Y de l'applicateur sur un rayon important.
La zone de résonance cyclotronique électronique étant délimitée, dans la direction radiale, par la zone dans laquelle le champ électrique micro-onde est le plus fort, l'utilisation d'un aimant annulaire dont le rayon extérieur est bien supérieur au rayon de cette zone permet l'obtention d'une zone de RCE sensiblement parallèle au plan de sortie Y de l'applicateur.
On considère que cette zone de champ électrique fort s'étend sur un rayon de l'ordre du double du rayon de l'applicateur.
Par conséquent, si l'aimant annulaire 201 présente un rayon extérieur supérieur au rayon de la zone de champ électrique fort, la zone de RCE est sensiblement parallèle au plan de sortie de l'applicateur sur toute son étendue de rayon 2R.
D'autre part, du fait de la présence de l'aimant annulaire 201 ayant un rayon extérieur supérieur à 2R, les lignes de champ qui partent du pôle situé au niveau du plan de sortie de l'applicateur pour rejoindre le pôle opposé, restent sensiblement parallèles à l'axe X de l'applicateur pendant leur traversée de la zone ZRCE de rayon 2R, y compris à la périphérie de cette zone.
En d'autres termes, l'aimant annulaire a pour effet de « redresser » les lignes de champ à la périphérie de la zone de RCE.
Selon un autre mode de réalisation de l'invention, dans le cas où l'on souhaite produire un plasma d'onde de surface annulaire le long de la paroi extérieure du tube diélectrique, il peut être avantageux de confiner ledit plasma au moyen d'un tube
diélectrique de confinement présentant un diamètre supérieur à celui du tube le long duquel on produit le plasma, et disposé de manière concentrique à celui-ci.
Le champ électromagnétique, qui est maximal à l'interface entre le plasma et le tube diélectrique le long duquel on génère ledit plasma, peut ainsi être absorbé par le volume annulaire de gaz s'étendant autour dudit tube.
Ceci permet de limiter le rayonnement électromagnétique vers l'extérieur.
Ce mode de réalisation est illustré sur la figure 1 1A.
Le tube diélectrique de confinement du plasma est désigné par le repère 6.
L'extrémité du tube 6 opposée à l'ensemble coaxial est fermée, de sorte que le tube 6 constitue une enceinte susceptible de renfermer du gaz plasmagène.
Ainsi, selon un exemple particulier de réalisation, le tube diélectrique de confinement peut constituer l'enveloppe d'une ampoule d'éclairage.
Le tube diélectrique 3 le long duquel on génère le plasma peut être ouvert ou fermé à son extrémité opposée à l'ensemble coaxial.
On peut ainsi obtenir trois configurations de génération du plasma.
Dans un premier cas, le tube 3 est ouvert de sorte que l'intérieur du tube 3 communique avec l'extérieur dudit tube, ce qui permet de générer du plasma à la fois à l'intérieur et à l'extérieur du tube 3, ledit plasma étant confiné extérieurement par le tube 6.
Dans un second cas, le tube 3 est fermé et mis sous vide ou rempli d'un matériau diélectrique, par exemple sous forme liquide, le gaz plasmagène étant contenu dans le tube de confinement 6, à l'extérieur du tube 3. On forme ainsi du plasma dans un volume annulaire compris entre les tubes 3 et 6.
Enfin, dans un troisième cas, le tube 3 est fermé et contient le gaz plasmagène, le tube 6 ne contenant pas de gaz plasmagène. On forme ainsi du plasma dans le tube 3 uniquement.
Le tube diélectrique de confinement 6 est avantageusement encastré dans le conducteur tubulaire externe 21 de l'ensemble coaxial, sur une profondeur p.
Cet encastrement a pour effet de favoriser la formation des deux composantes axiale et radiale du champ électrique HF dans le plan de sortie dudit tube de confinement, comme cela se produit pour le tube diélectrique 3 le long duquel on génère le plasma.
La profondeur p est de manière avantageuse sensiblement égale à (2k+1 ) λ/4, où k est un nombre entier et λ est la longueur d'onde de l'onde électromagnétique se propageant au sein du tube diélectrique 3 inséré dans l'ensemble coaxial.
On obtient ainsi un ventre (maximum) de champ électrique dans le plan de sortie de l'applicateur.
Ladite longueur d'onde λ est donnée par la formule :
où A0 est la longueur d'onde de l'onde électromagnétique se propageant dans le vide ou dans l'air, et ε est la permittivité relative du matériau diélectrique du tube de confinement 6 par rapport à la permittivité du vide.
De préférence, pour favoriser la compacité du dispositif, on choisit k = 0, soit une profondeur d'encastrement du tube de confinement de l'ordre de λ/4.
Comme on peut le voir sur la figure 1 1A, le conducteur électrique externe peut présenter un épaulement 21 a en saillie par rapport au plan de sortie Y de l'applicateur.
Cet épaulement permet d'éviter que l'onde électromagnétique ne se propage radialement à l'extérieur du tube diélectrique de confinement 6 dans le plan de sortie.
La figure 1 1 B présente à titre de comparaison une situation dans laquelle le tube de confinement 6 est simplement en contact avec la surface de sortie du conducteur électrique externe 21 .
Dans ce cas, seule la composante axiale du champ électrique HF, normale à la surface du conducteur électrique externe 21 , est présente, ce qui est peu favorable au lancement d'une onde de surface ; au contraire, cette configuration favorise la propagation radiale de l'onde, à la surface du conducteur externe 21.
Les applicateurs conformes aux différents modes de réalisation de l'invention peuvent être avantageusement utilisés, unitairement ou associés pour former des sources étendues, dans de multiples applications.
Parmi celles-ci, on peut citer de manière non limitative l'éclairage, la formation de sources de plasma étendues pour effectuer des traitements de surface (par association de plusieurs applicateurs dans une même enceinte), la gravure pour la microélectronique et les nanotechnologies, le traitement des effluents gazeux, la stérilisation plasma, les sources d'espèces neutres, les sources de photons, ou encore la propulsion ionique.
L'invention permet en effet de remédier aux inconvénients des dispositifs existants décrits plus haut.
En particulier, l'applicateur présente une conception et une fabrication sensiblement plus simples que les dispositifs existants, et adaptées à une vaste gamme de fréquences (RF et micro-ondes).
Par ailleurs, l'encombrement radial de l'applicateur est déterminé par l'encombrement de l'ensemble coaxial (typiquement, le diamètre extérieur du conducteur tubulaire externe), qui est généralement sensiblement plus faible que celui des dispositifs à lancement d'onde tangentiel tels que le surfatron et le surfaguide illustrés aux figures 2A et 2B.
A titre d'exemple, le diamètre d'un applicateur coaxial est de l'ordre de 1 à 2 cm alors que les dimensions d'un surfaguide sont de l'ordre de la longueur d'onde de l'onde électromagnétique.
D'autre part, l'applicateur fonctionne avec les dispositifs d'adaptation d'impédance conventionnels, en fonction de la fréquence de l'onde électromagnétique employée, et ne nécessite donc pas la mise en œuvre de dispositifs encombrants et coûteux.
L'onde de surface étant lancée dans une seule direction (à savoir, la direction de l'extrémité 33 du tube diélectrique 3 opposée à l'ensemble coaxial 2), il n'y a pas de déperdition d'énergie.
L'efficacité énergétique de l'applicateur est donc optimale.
Enfin, comme mentionné plus haut, l'applicateur peut être aisément adapté à un couplage par résonance électronique cyclotronique (RCE) pour former et maintenir le plasma à basse pression.
Les modifications structurelles à apporter à l'applicateur sont en effet minimes, puisqu'il suffit, comme on l'a vu plus haut, de disposer des aimants permanents à l'extrémité de l'âme centrale et du conducteur externe de l'ensemble coaxial. REFERENCES
[1 ] M. Moisan, J. Pelletier, Physique des plasmas collisionnels, EDP Sciences, Les
Ulis, France (2006), pp 405-408
[2] M. Moisan, A. Shivarova, A.W. Trivelpiece, « Expérimental investigations of the propagation of surface waves along a plasma column », Plasma Physics, Vol. 24, No. 1 1 , pp. 1331 -14000, 1982
[3] M. Moisan, Z. Zakrzewski, Surface wave plasma sources, dans "Microwave Excited
Plasmas", édité par M. Moisan et J. Pelletier, Elsevier, Amsterdam (novembre 1992)
Chapitre 5, pp 123-180, Fig. 5.13
[4] M. Moisan, J. Margot, Z. Zakrzewski, Surface wave plasma sources, dans "High Density Plasma Sources", édité par Oleg A. Popov, Noyés Publication, Park Ridge,
New Jersey (1995), Chap 5, pp 191 -250