PROCEDE ET DISPOSITIF D'ABLATION LASER D'UNE COUCHE SUPERFICIELLE D'UNE PAROI, TELLE QU'UN REVETEMENT DE PEINTURE DANS UNE INSTALLATION NUCLEAIRE.
La présente invention concerne un procédé d'ablation laser d'une couche superficielle d'une paroi, telle qu'un revêtement mural de peinture dans une installation nucléaire, et un dispositif pour la mise en œuvre de ce procédé.
La décontamination et l'assainissement des installations nucléaires obsolètes ou ayant atteint leur limite d'âge sont devenus une priorité pour l'industrie nucléaire. On s'efforce de nettoyer les parties contaminées de ces installations, en évitant de produire des déchets également contaminés et en tâchant de minimiser les effluents de nettoyage. Pour une grande partie des murs des locaux nucléaires, un simple enlèvement de la peinture suffit. Les techniques utilisées à ce jour sont notamment le décapage au moyen d'une meuleuse, d'une grignoteuse, par sablage ou par gels chimiques. Ces techniques ont pour intérêt principal leur simplicité de mise en œuvre technologique. Cependant, elles présentent des inconvénients tels que leur coût élevé, directement imputable à l'intervention humaine en milieu irradié, le dégagement important de poussières dans le local et la quantité de déchets générés.
Une autre solution connue pour effectuer la décontamination d'installations nucléaires consiste à utiliser l'ablation laser, qui consiste à retirer une couche d'épaisseur réduite du matériau contaminant à enlever, via l'interaction d'une lumière cohérente et focalisée issue d'un laser puisé avec ce matériau. L'échauffement rapide de la surface de cette couche provoque la vaporisation puis l'éjection des premières strates du matériau. Cette technique d'ablation laser est également applicable à d'autres domaines non nucléaires. Les dispositifs d'ablation laser utilisés comportent typiquement une tête laser (i.e. source laser) prévue pour générer un faisceau laser puisé et des moyens de transport de ce faisceau jusqu'à une tête de tir ou « tête de
décapage »située en aval de la tête laser, et qui est pourvue d'un système optique pour focaliser les tirs sur la couche à ablater.
Dans la plupart des cas, cette tête de tir se trouve à proximité immédiate de la couche à ablater, ce qui impose de protéger les systèmes optiques précités des produits de l'ablation. En outre, comme indiqué dans le document de Brevet EP-A-642 846, on doit faire en sorte que Ia tête de tir soit animée d'un déplacement très rapide pour assurer une vitesse d'ablation satisfaisante et un coût opératoire global acceptable, ce qui pose des problèmes de mise en œuvre à l'échelle industrielle. En général, la tête laser est déportée par rapport à la zone de nettoyage et la lumière est transmise à cette zone grâce à une fibre optique. Un dispositif mécanique permet alors de déplacer une buse, constituée par le bout de cette fibre associé au système optique de focalisation, pratiquement au contact de la surface à décontaminer. Cette solution est connue par les documents de Brevet EP-A-520 847 et US-A-5 780 806 et s'applique communément aux lasers émettant dans les domaines proche infrarouge ou visible, car les lumières infrarouge et visible peuvent être transportées quasiment sans perte d'énergie dans des fibres optiques, à la différence des lasers émettant dans le domaine ultraviolet. 11 est également connu, par exemple par le document de
Brevet FR-A-2 700 882, de projeter une fine couche de liquide non absorbante dans le domaine ultraviolet, par exemple de l'eau, sur la surface à ablater et de diriger un rayonnement ultraviolet sur cette surface, qui l'absorbe et est ablatée avec une efficacité accrue par l'ébullition rapide des gouttelettes du liquide la recouvrant. Un inconvénient de cette solution réside dans les quantités supplémentaires de déchets qu'elle engendre lors de l'ablation.
L'énergie requise pour cette ablation étant relativement élevée, tous les dispositifs connus utilisent des lasers puisés, et accumulent en un même endroit une succession d'impulsions lumineuses. Cette succession à cadence élevée ne permet pas l'évacuation de la matière ablatée, qui reste quelques instants dans l'air au voisinage immédiat de la paroi, sous forme d'une fumée ou d'une suspension. L'arrivée d'une nouvelle
impulsion applique à nouveau cette suspension contre la paroi, et crée des « re-dépôts » qui salissent ou noircissent à nouveau cette paroi.
La tendance actuelle de l'homme du métier consiste à augmenter non seulement le nombre d'impulsions laser appliquées successivement en un même point, mais aussi les puissances des tirs laser utilisés dans ces procédés d'ablation par laser puisé, afin d'améliorer l'efficacité de l'ablation, ces puissances étant typiquement de l'ordre de quelques centaines de watts. Il en résulte des servitudes (i.e. approvisionnements nécessaire en électricité et en air comprimé, notamment) et des contraintes de fonctionnement pénalisantes, ainsi qu'un volume et un coût de mise en œuvre relativement élevés. Une autre conséquence réside dans le diamètre du faisceau focalisé ayant été délivré par de tels lasers qui est de l'ordre de quelques millimètres, ce qui conduit à des puissances surfaciques sur la couche à ablater qui sont inférieures à celles requises. Cela impose donc d'effectuer des tirs superposés de lasers à hautes cadences, les seuls à pouvoir offrir des temps d'ablation satisfaisants. Or, ces tirs superposés présentent l'inconvénient de favoriser les « re-dépôts » de matériau ablaté, obligeant l'opérateur à effectuer plusieurs passages lors du balayage de la surface à ablater pour en réduire l'importance. Le rendement de l'opération d'ablation en est d'autant pénalisé.
Un but de la présente invention est de proposer un procédé d'ablation d'une couche superficielle d'une paroi, telle qu'un revêtement de peinture dans une installation nucléaire, ledit procédé comprenant au moins une passe de balayage de tirs sur ladite couche d'au moins un faisceau laser puisé avec une qualité de faisceau M2 inférieure à 20, qui permette de remédier aux inconvénients précités.
A cet effet, le procédé d'ablation selon l'invention comprend une commande directionnelle desdits tirs par déflection optique, de telle sorte que les zones d'impact simples ou composites desdits tirs sur ladite couche soient disjointes ou sensiblement jointives avec un recouvrement minimisé.
Ainsi, s'il n'y a qu'un faisceau laser, entre deux tirs successifs de ce faisceau, le centre de la zone d'impact de ce faisceau sur la couche à ablater s'est déplacé d'une distance au moins sensiblement égale à la dimension de la zone d'impact selon l'axe de ce déplacement (i.e. son diamètre, dans le cas d'une zone d'impact de contour circulaire). Dans le cas d'un seul faisceau, le résultat d'un tir est appelé zone d'impact « simple ».
S'il y a plusieurs faisceaux laser, ils sont tirés sur la couche à ablater de manière synchronisée temporellement et juxtaposée spatialement, par exemple au moyen d'un prisme, de manière à former un motif géométrique de répétition, qui pourra être défléchi par les mêmes moyens de déflection optique que pour un seul faisceau laser (ces moyens de déflection optique comprenant par exemple un ou plusieurs miroirs galvanométriques). Le motif ainsi obtenu a la forme d'un carré ou d'un rectangle, éventuellement arrondis aux angles, et les zones d'impact des divers faisceaux sont sensiblement jointives avec un recouvrement minimisé, afin de constituer une zone d'impact « composite » (liée à des impulsions composites) assimilable à une seule et même zone d'impact de plus grande dimension. Enfin, cette zone d'impact composite est aussi choisie de manière à ce que la juxtaposition de plusieurs impacts composites juxtaposés constitue une surface uniformément ablatée.
L'invention est ainsi caractérisée en ce qu'entre deux tirs successifs d'au moins un faisceau laser, le centre de la zone d'impact simple ou composite sur la couche à ablater a été déplacé d'une distance au moins sensiblement égale à la dimension de la zone d'impact simple ou composite selon l'axe du déplacement grâce à des moyens de déflection optique.
Dans ce qui suit, la dimension d'un faisceau homogène est aisée à définir. Lorsque Ie faisceau est de type gaussien, on définit son
diamètre par sa largeur I à 1/e2. En effet, pour un faisceau d'énergie e '"2 , on définit la distance x pour Ia demi-largeur ω du faisceau comme la distance pour laquelle x = ω , ce qui donne bien pour cette valeur I = 1/e2.
En n'effectuant jamais deux tirs consécutifs en une même zone d'impact, on évite les « re-dépôts », noircissements ou fumées générés dans l'art antérieur, ainsi que l'utilisation d'un fluide (liquide ou gaz) destiné à minimiser ces « re-dépôts ». Le procédé de l'invention limite de ce fait la quantité de déchets générés, ce qui est particulièrement avantageux lorsque la couche à ablater est un produit dangereux ou irradié.
Selon une autre caractéristique de l'invention, ledit procédé d'ablation comprend les deux étapes suivantes : a) une estimation expérimentale préalable de la fluence f0 dudit ou de chaque faisceau sur ladite couche qui est requise à chaque impulsion pour ladite ou chaque passe (i.e. pour l'ablation superficielle de ladite couche sans altérer le support en vue de son utilisation ultérieure), en tenant compte de paramètres comprenant le matériau constituant ladite couche ablater et l'état de surface de cette dernière, puis b) un réglage de l'énergie dudit ou de chaque faisceau à chaque impulsion et/ou de la plus grande dimension transversale dudit ou de chaque faisceau puisé, pour l'obtention de ladite fluence fo en une seule impulsion. On notera que la fluence de chaque faisceau est adaptée à la nature et à la matière de la couche à ablater, de manière à ce que l'ablation de la zone d'impact soit effectuée dans le cas le plus général en une seule impulsion laser. Ainsi lorsqu'il y a plusieurs faisceaux, ils peuvent opérer en parallèle dans des parties différentes de la paroi à ablater. Avantageusement, lorsque l'épaisseur ou le matériau de la couche à ablater rendent difficile l'ablation complète en une seule passe, ledit procédé d'ablation peut comprendre, antérieurement à ladite estimation de la fluence, une estimation du nombre de passes nécessaires en tenant compte du matériau constituant ladite couche, de l'épaisseur de cette dernière et de la cadence dudit balayage de tirs, ces passes requises étant séparées par un intervalle de temps très supérieur au temps de déplacement entre deux points consécutifs. Ce temps correspond généralement au temps de balayage
complet de la partie à ablater par les moyens de déflection pour une position donnée du dispositif d'ablation vis-à-vis de la paroi à ablater.
Dans ce cas, la fluence précitée est alors adaptée au retrait d'une passe d'ablation. De manière avantageuse, la fluence requise pour l'ablation d'une couche, ou pour une passe d'ablation d'une couche, est obtenue en choisissant un ou des faisceaux de bonne qualité, c'est-à-dire dont le coefficient M2 est inférieur à 20, et en focalisant ce ou ces faisceaux sur une petite surface. Il est ainsi possible d'atteindre la fluence requise pour la plupart des applications avec un laser significativement moins puissant et plus petit que dans l'art antérieur. Il est particulièrement avantageux de choisir un coefficient M2 plus petit, inférieur à 10.
Dans la présente description, le coefficient ou facteur de qualité M2 est défini par le rapport du produit diamètre x divergence, pour le faisceau laser considéré, par le produit diamètre x divergence, pour un faisceau laser monomode transverse de même longueur d'onde.
Pour mesurer ce coefficient M2, on place une lentille de faible aberration sphérique entre la source laser et un système de mesure, tel qu'une caméra. Avec ce système de mesure, on détermine le diamètre de faisceau (à 1/e2 par exemple), autour de la zone de Rayleigh en prenant suffisamment de points de mesure. On approxime l'ensemble de ces points de mesure avec une hyperbole de type propagation de faisceau, et le coefficient M2 est le coefficient de l'hyperbole qui permet d'ajuster les points de mesure. Conformément à la présente invention, ce coefficient de qualité M2 est avantageusement mesuré selon la norme ISO/TC 172/SC 9/WG 1 N 56, ISO/CD 11 146, Optics and optical instruments - lasers and laser related instruments - Test methods for laser beam parameters : beam width, divergence angle and beam propagation factor, 26 novembre 1993.
Les zones d'impact distinctes obtenues par Ie procédé de l'invention peuvent avantageusement être jointives, dès lors que les moyens
de déplacement de chacun des faisceaux sont suffisamment rapides et précis, et lient les vitesses de balayage à la cadence de récurrence des tirs lasers.
L'invention utilise pour ce balayage une tête de déflection comportant au moins un miroir galvanométrique apte à défléchir le ou les faisceaux laser, et préférentiellement au moins deux miroirs galvanométriques, orientés selon des directions orthogonales de manière à balayer sur une partie déterminée de la paroi à ablater quasiment toute la surface de la couche à ablater.
Selon l'invention, on met avantageusement en œuvre ce balayage en commandant le mouvement du ou des miroirs galvanométriques dans ladite tête de déflection, pour défléchir le ou les faisceaux en une multitude d'emplacements de ladite couche, de manière à atteindre des régions de cette dernière non encore ablatées.
Contrairement à l'art antérieur précité, on notera que cette tête de déflection permet avantageusement de défléchir ou focaliser le ou les faisceaux sans avoir à déplacer cette tête (i.e. cette dernière demeurant immobile lors de l'ablation).
Cette tête de déflection est préférentiellement située à une distance supérieure à 200 mm de la couche à ablater et pouvant aller jusqu'à 1 m. Une valeur comprise entre 400 et 600 mm apparaît optimale, dans la mesure où elle permet de minimiser la pollution du ou des miroirs galvanométriques lors de l'ablation. Avec de telles distances, les têtes galvanométriques permettent sans difficulté d'obtenir un balayage rapide de la partie à ablater, pouvant atteindre plusieurs mètres par seconde. La surface à ablater ainsi balayée est alors de l'ordre de 100 cm2 à 3000 cm2.
De manière avantageuse, comme précisé ci-dessus en référence aux impulsions composites, les zones d'impact successives sont sensiblement jointives, et la forme des zones d'impact est optimisée pour qu'une juxtaposition d'impacts recouvre le plus complètement possible la surface de la couche à ablater, tout en minimisant les recouvrements (ceux-ci représentent avantageusement moins de 10 % de la superficie de chaque
zone d'impact). La forme de la surface globale d'impact est avantageusement celle d'un carré ou un rectangle aux angles arrondis.
La plus grande dimension de chaque zone d'impact peut être comprise entre 10 μm et 500 μm. De préférence, ladite tête de déflection comporte au moins deux miroirs galvanométriques que l'on commande de telle manière que lesdites zones d'impact décrivent successivement une pluralité de lignes parallèles et sensiblement jointives sur ladite couche, chaque ligne étant constituée d'une suite desdites zones d'impacts.
Selon un mode particulièrement avantageux de réalisation de l'invention, la zone d'impact correspondant à chacun desdits tirs est constituée par une pluralité de faisceaux laser synchronisés temporellement et juxtaposés, par exemple au moyen d'un prisme, de manière à former un motif géométrique de répétition dont le contour est polygonal.
On peut alors parler d'un « multiplexage » en parallèle de plusieurs faisceaux laser de base, qui augmente la vitesse d'ablation pour une couche de matériau donnée pratiquement dans le même rapport que le nombre de faisceaux laser utilisés. Par exemple, l'utilisation de quatre lasers juxtaposés en carré à l'aide d'un prisme à quatre facettes permet de doubler Ia vitesse de balayage d'une ligne et de multiplier par deux le pas entre deux lignes consécutives dudit premier groupe, ce qui donne une vitesse globale d'ablation égale à quatre fois la vitesse obtenue avec un seul faisceau laser.
Le balayage d'une surface bidimensionnelle (i.e. à l'aide de deux miroirs galvanométriques) peut être avantageusement amélioré en décrivant successivement un premier groupe de lignes de manière à les séparer deux à deux entre elles d'un pas prédéterminé correspondant sensiblement à la dimension de chaque point d'impact orthogonalement à la direction des lignes, puis un second groupe desdites lignes qui sont chacune insérées de manière sensiblement jointive entre deux lignes consécutives dudit premier groupe. En d'autres termes, comme pour un balayage d'écran
cathodique (en anglais « CRT »), on balaye la surface à ablater en deux demi- trames : la première comportant les lignes impaires, et la seconde comportant les lignes paires.
Il est toutefois avantageux d'éviter en fin de ligne, les temps morts de retour au début de la ligne suivante. Pour cela, lorsque la zone d'impact simple ou composite est arrivée à l'extrémité d'une ligne, le ou les faisceaux sont défléchis orthogonalement à la ligne de manière à ce que l'impact suivant soit juxtaposé au dernier point de la ligne selon cette direction orthogonale aux lignes. Puis pour l'impact d'après, le ou les faisceaux sont à nouveau défléchis selon la direction des lignes, mais en sens inverse du sens de la ligne précédente. Et ainsi de suite à la fin de cette nouvelle ligne.
Si la quantité de matériau à ablater nécessite plusieurs passes successives, il est avantageux de réaliser la passe suivante en orientant les lignes du balayage orthogonalement à la direction qu'elles avaient lors du balayage précédent de manière à réaliser un balayage croisé pour améliorer la qualité de l'ablation. Et ainsi de suite pour les passes successives, s'il y en a plus de deux.
Avantageusement, on utilise une technique de visualisation de l'état de la couche à ablater, telle qu'un contrôle par caméra, par augmentation de contraste obtenu par exemple par fluorescence, ladite technique étant couplée à un traitement d'images pour distinguer les régions ablatées de celles qui ne le sont pas et commander en conséquence le mouvement dudit ou desdits miroirs galvanométriques de la tête de déflection. D'autres techniques comme l'écoute acoustique ou l'analyse spectroscopique du plasma sont possibles pour assister la commande de la tête de déflection.
Encore plus avantageusement, on peut utiliser un rayonnement ultraviolet couplé à ladite technique de visualisation, pour améliorer le contraste entre lesdites régions ablatées et celles qui ne le sont pas. Dans tous les cas où la fluence f0 requise par la couche à ablater est supérieure à la fluence de la source laser arrivant sur la tête de déflection, un système optique de focalisation est placé immédiatement en
aval de cette tête de déflection. Ce système de focalisation a habituellement une distance focale choisie pour faire converger le faisceau laser sur la surface de la couche à ablater. Néanmoins, la distance que doit parcourir le faisceau avant d'impacter cette couche varie, suivant que sa direction est selon l'axe de la lentille ou selon son inclinaison maximale.
Si la focalisation est effectuée par une simple lentille, sa distance focale sera avantageusement choisie de manière à assurer la focalisation pour la moyenne des distances entre la plus courte et la plus longue distance que peut parcourir le faisceau selon son angle de déflection. Toutefois, selon un mode de réalisation optimal, le dispositif de focalisation permet de focaliser sur un même plan les faisceaux issus de toutes les inclinaisons produites par la tête de déflection, comme par c'est par exemple le cas avec une lentille de type « F-théta ».
Lorsque la paroi à ablater requiert une fluence inférieure à la plus petite fluence produite par le ou les têtes laser, il est avantageux de décaler légèrement le point de focalisation en avant ou en arrière de la surface à ablater (« défocalisation ») afin de réduire cette fluence.
Dans le cas où le procédé selon l'invention est utilisé pour l'ablation d'une couche de peinture (e.g. dans une installation nucléaire) ou d'un autre revêtement superficiel (i.e. d'épaisseur réduite), chaque faisceau laser puisé présente à chaque impulsion une énergie comprise entre 0,1 mJ et 10 mJ, mais on ne sortirait pas du cadre de l'invention en utilisant un laser plus puissant mis en œuvre comme décrit ci-dessus. Dans le cas où le procédé selon l'invention est utilisé pour l'ablation d'une couche de salissure, une énergie moindre par impulsion est appliquée. C'est notamment le cas lorsque la paroi est celle d'un objet précieux et fragile comme un objet d'art, l'énergie de chaque impulsion pouvant être réduite à environ 1 μJ, pour ne pas nuire à la vie ultérieure de l'œuvre d'art.
Chaque laser est de préférence un laser à fibre, c'est-à-dire un laser de type à solides dont le milieu actif est localisé dans la fibre optique qui constitue à la fois la cavité laser et le vecteur de transport du faisceau jusqu'au poste de travail. La fibre optique est constituée typiquement d'une double gaine. Le cœur actif en silice dopé avec des ions de terre rare est excité à sa base par un laser à diode, qui est injecté directement dans la fibre. Deux réseaux de Bragg inscrits dans la fibre agissent comme les miroirs d'une cavité laser traditionnelle. Les ions dopants ytterbium (Yb) permettent d'obtenir un spectre d'émission infrarouge à une longueur d'onde de 1 ,06 μm.
La cadence de récurrence des impulsions est généralement supérieure à 500 Hz pour ne pas allonger exagérément le temps de traitement de la paroi à ablater, mais on ne sortirait pas du cadre de l'invention en utilisant une cadence plus faible, dès lors qu'on satisfait aux deux étapes a) et b) ci-dessus. A titre d'exemple, on utilise habituellement des cadences de récurrence supérieures à 1O kHz, qui peuvent égaler ou dépasser 20 kHz. Conjuguées à une vitesse de balayage de l'ordre de 2 m/s, ces cadences conduisent à une vitesse d'ablation satisfaisante, même dans le cas de grandes surfaces, comme par exemple dans le cas de la décontamination nucléaire.
De préférence, chaque faisceau laser généré est puisé selon des impulsions de durée comprise chacune entre 20 ns et 500 μs et, à titre encore plus préférentiel, comprises entre 50 ns et 200 ns.
Selon une autre caractéristique de l'invention, la valeur extrêmement réduite de plus grande dimension transversale des faisceaux, qui est de préférence comprise entre 10 μm et 500 μm et, à titre plus préférentiel dans le cas d'une couche de peinture à ablater, entre 80 μm et 120 μm, permet de conférer à chaque faisceau une fluence sur ladite couche allant de 1 J/cm2 à 50 J/cm2 et, avantageusement, allant de 8 J/cm2 à 20 J/cm2, la valeur de fluence visée étant notamment fonction du matériau à ablater et de l'état de surface de ladite couche.
Un faisceau plus énergétique peut être nécessaire dans des cas particuliers comme par exemple l'ablation d'une rugosité, d'une bosse ou d'une surépaisseur de peinture (comme cela se produit dans l'industrie nucléaire pour fixer une contamination ponctuelle), qui peuvent requérir un faisceau plus énergétique. Mais on préfère généralement garder le même faisceau, la même fluence, et effectuer sur la surface à ablater considérée une ou plusieurs autres passes successives.
D'une manière générale, on notera que la longueur d'onde du ou des faisceaux laser utilisés pour la mise en œuvre de l'invention peut être choisie dans les domaines infrarouge, ultraviolet ou visible, en fonction des modalités de mise en œuvre du procédé et de la nature et de l'état de surface de la couche à ablater.
Avantageusement, chacun des faisceaux laser utilisés pour la mise en œuvre de l'invention est puisé avec une longueur d'onde située dans le domaine infrarouge.
Avantageusement, ledit ou chaque faisceau laser est émis par une tête laser constituant l'extrémité aval d'un laser à fibre tel qu'évoqué ci- dessus. Selon une autre caractéristique de l'invention, ledit procédé d'ablation comprend, lors dudit balayage, un confinement de l'espace qui est compris entre, d'une part, la tête de déflection prévue pour défléchir le ou les faisceaux laser et éventuellement le dispositif optique de focalisation situé à sa sortie et, d'autre part, la couche à ablater, ledit confinement incluant une aspiration et un filtrage des résidus d'ablation.
Ce confinement permet de contrôler la récupération de l'ensemble des gaz et aérosols générés par l'ablation. Un tel confinement est de type « dynamique » (i.e. l'air confiné est indépendant de l'air ambiant), il peut être réalisé par utilisation d'une hotte de type avaloir de forme sensiblement tronconique divergente entre la tête de déflection et la couche à ablater, cet avaloir étant associé à des moyens d'aspiration et de filtrage. Ce confinement permet d'éviter la dispersion dans l'air ambiant des produits
d'ablation générés, mais aussi d'éventuels « re-dépôts » sur ladite couche, ce qui permet de ne pas polluer le dispositif d'ablation - seul l'avaloir pouvant être considéré comme pollué. De plus, cet avaloir permet de protéger les éventuels opérateurs intervenant dans la zone de nettoyage. On notera que ce confinement est beaucoup plus aisé à mettre en œuvre dans le cadre de la présente l'invention que dans le cadre des réalisations antérieures, grâce à la distance importante pouvant exister entre la tête de déflection et la couche à ablater.
Selon un mode avantageux de réalisation de l'invention, dans lequel ladite couche à ablater est située dans une zone de nettoyage telle qu'une zone contaminée et ledit ou chaque faisceau est émis par au moins une tête laser associée à des moyens de pompage fournissant un rayonnement électromagnétique à ladite tête, on associe ladite ou chaque tête laser auxdits moyens de pompage par l'intermédiaire d'une fibre optique transmettant ledit rayonnement, de telle sorte que lesdits moyens de pompage soient maintenus à l'extérieur de ladite zone de nettoyage. On se référera à la Demande de Brevet internationale PCT/FR2004/050738 du 20/12/2004 au nom de la Demanderesse pour une description détaillée de cet agencement.
Selon une autre caractéristique avantageuse de l'invention, chaque faisceau laser présente une qualité de faisceau M2 inférieure à 10 et, encore plus avantageusement, inférieure à 2. Cette qualité de faisceau peut avantageusement être obtenue en corrigeant l'aberration sphérique générée par les effets thermiques dans ladite tête laser, laquelle contient alors au moins un barreau laser pompé optiquement d'une manière transversale. A cet effet, on utilise dans cette tête laser un dispositif optique d'aberration sphérique négative d'amplitude proche mais de signe opposé à l'aberration due auxdits effets thermiques, de façon à compenser cette aberration vis-à-vis dudit faisceau laser. On se référera à la Demande de Brevet française FR05
50116 du 13/01/2005 au nom de la Demanderesse pour une description détaillée de cette méthode de correction d'aberration sphérique.
Un dispositif d'ablation selon l'invention pour la mise en œuvre du procédé tel que défini ci-dessus comporte au moins une tête laser prévue pour générer un faisceau laser puisé et une tête de déflection montée fixe en aval de ladite ou chaque tête laser pour défléchir des tirs d'au moins un faisceau sur une couche superficielle d'une paroi, en réalisant un balayage sur ladite couche selon des durées d'impulsions pouvant être chacune comprises entre 20 ns et 500 μs.
Selon l'invention, ledit dispositif est tel que ladite ou chaque tête laser est adaptée pour pouvoir générer ledit ou chaque faisceau avec une énergie comprise entre 0,1 mJ et 10 mJ, et en ce que ladite tête de déflection est adaptée pour défléchir ledit ou chaque faisceau en lui conférant une plus grande dimension transversale sur ladite couche pouvant être comprise entre 10 μm et δOO μm.
Selon un mode de réalisation avantageux de l'invention, ce dispositif est tel que : - ladite énergie est comprise entre 0,1 mJ et 10 mJ,
- la fréquence de récurrence est comprise entre 10 kHz et 10O kHz, la durée de chaque impulsion est comprise entre 10 ns et 1 μs, et - la fluence est comprise entre 1 J/cm2 et 50 J/cm2.
Ce dispositif est préférentiellement utilisé pour l'ablation de peintures contaminées sur les parois d'un bâtiment nucléaire, avant réhabilitation ou destruction. Mais avec ces mêmes caractéristiques, il peut tout aussi bien couvrir une très vaste plage d'applications où il faut ablater une couche sur une paroi.
Selon une autre caractéristique de ce dispositif selon l'invention, Ia tête de déflection comporte à sa sortie un système optique de focalisation à lentille qui est adapté pour focaliser le faisceau laser sur la surface de la couche à ablater. Avantageusement, ce dispositif de focalisation est réalisé par une lentille de type « F-théta » qui permet de conserver la focalisation en tout point de la surface balayée, en faisant converger les rayons les plus inclinés d'autant plus loin que leur longueur est plus grande.
Selon une autre caractéristique de l'invention, le dispositif comporte une unité de confinement de l'espace compris entre la tête de déflection et la couche à ablater, ladite unité comprenant des moyens d'aspiration et de filtrage des résidus d'ablation et étant équipée d'un système de positionnement dudit dispositif sur ladite couche selon une force d'application prédéterminée.
Avantageusement, ladite unité de confinement comporte ledit avalotr de forme sensiblement tronconique qui est adapté pour être monté autour de ladite tête de déflection via une ouverture amont dudit avaloir (correspondant à la petite base du tronc de cône formé par l'avaloir) et qui est pourvu d'une entrée d'air à proximité immédiate de cette ouverture amont, de sorte à optimiser l'écoulement des gaz et aérosols d'ablation pour leur aspiration.
Selon une autre caractéristique de l'invention, ladite unité de confinement est pourvue, à proximité de l'ouverture aval de l'avaloir (correspondant à la grande base du tronc de cône précité), d'un moyen de visualisation de l'état de la couche à ablater qui est couplé à un système de traitement d'images pour distinguer les régions ablatées de celles qui ne le sont pas, et commander en conséquence le ou les miroirs galvanométriques.
Pour assurer un confinement dynamique, le débit d'aspiration est prévu pour assurer en tous point des entrées d'air un débit minimal de 0,5 m/s. En outre, ces entrées d'air doivent être agencées de manière à éviter les turbulences et rendre les écoulements laminaires : sous réserve du respect de cette dernière condition, le débit peut atteindre plusieurs centaines de m3/h.
Conformément au mode de réalisation précité du procédé d'ablation selon l'invention se référant à la Demande de Brevet PCT/FR2004/050738 au nom de la Demanderesse, dans lequel ladite couche à ablater est située dans une zone de nettoyage telle qu'une zone contaminée, et ladite ou chaque tête laser est associée à des moyens de pompage fournissant un rayonnement électromagnétique à ladite tête, ledit dispositif d'ablation comporte une fibre optique reliant lesdits moyens de pompage à ladite tête laser et transmettant ledit rayonnement.
D'une manière générale, on notera que les dimensions du dispositif d'ablation selon l'invention peuvent varier en fonction de la superficie de la couche à ablater. En fonction de ces dimensions, ce dispositif d'ablation peut-être soit une machine portable mise en œuvre par un opérateur, soit une machine portée par un robot. Dans ce cas, on choisira une tête de déflection plus proche de la couche à ablater, par exemple située entre 200 mm et 400 mm.
Le dispositif d'ablation selon l'invention est par ailleurs équipé d'un système robotisé de positionnement (non illustré) conforme à l'état de l'art, qui est adapté pour positionner ce dispositif d'ablation contre la couche à ablater à des emplacements déterminés au centimètre près. De préférence, ce système de positionnement permet d'appliquer l'unité de confinement sur cette couche selon une force de quelques dizaines de newtons, par exemple d'environ 100 N. Des capteurs de position, comme des commutateurs électriques actionnés par le contact avec la paroi, est prévu pour informer l'opérateur ou le téléopérateur du bon positionnement du dispositif d'ablation sur la couche à ablater.
Préférentiellement, ladite ou chaque tête laser du dispositif d'ablation selon l'invention est de type laser à fibre. On notera toutefois que la ou chaque tête laser peut être constituée d'une manière générale de toute source laser (e.g. de type à barreau amplificateur en lieu et place de la fibre optique dudit laser à fibre) qui soit compatible avec les exigences du procédé
d'ablation et dudit système de positionnement utilisé pour le dispositif d'ablation.
Conformément à la méthode de correction d'aberration sphérique précitée du procédé selon l'invention se référant à la Demande de Brevet FR05 50116, dans laquelle ladite ou chaque tête laser contient au moins un barreau laser pompé optiquement d'une manière transversale, on corrige l'aberration sphérique générée par les effets thermiques dans ladite tête laser en utilisant dans cette dernière un dispositif optique d'aberration sphérique négative d'amplitude proche mais de signe opposé à l'aberration due auxdits effets thermiques, de façon à compenser cette aberration vis-à-vis dudit faisceau laser.
Avantageusement, ce dispositif optique d'aberration sphérique négative comporte une lentille convergente ou une association de plusieurs lentilles dont l'une au moins est convergente, tel qu'un doublet afocal de deux lentilles convergentes.
Les caractéristiques précitées de la présente invention, ainsi que d'autres, seront mieux comprises à la lecture de la description suivante de plusieurs exemples de réalisation de l'invention, donnés à titre illustratif et non limitatif, ladite description étant réalisée en relation avec les dessins joints, parmi lesquels : la figure 1 est une vue de dessus schématique et éclatée d'un dispositif laser d'ablation superficielle d'une couche d'une paroi selon l'invention, la figure 2 est une vue en plan illustrant un exemple préférentiel selon l'invention de distribution géométrique des zones d'impact laser sur la surface de la couche à ablater, et la figure 3 est une vue en plan illustrant un exemple de combinaison de 2n = 4 faisceaux laser formant chacun la zone d'impact d'un tir sur cette surface.
Le dispositif d'ablation 1 illustré à la figure 1 est plus particulièrement destiné à ablater une couche 2 de peinture murale à décontaminer dans une installation nucléaire, ce revêtement 2 correspondant à une surface dite de « catégorie 1 » dans ce domaine (Le. avec un soupçon de contamination de type par aérosols fixés par la peinture).
Le dispositif d'ablation 1 comporte un bâti 3 sur lequel sont essentiellement montés :
- au moins une tête laser 4 (une seule est représentée dans l'exemple de la figure 1) qui est reliée à des moyens de pompage (non illustrés),
- une tête de déflection 5 qui est prévue en aval de la ou des tête(s) laser 4 pour recevoir le ou les faisceau(x) laser incident(s) 7 d'orientation fixe par rapport au bâti 3, et les défléchir en faisceau(x) 6 animés d'un mouvement de balayage, cette tête comportant avantageusement à sa sortie un système optique de focalisation 5a constitué d'une lentille focalisant les tirs laser sur la surface de la couche 2 à ablater, et
- une unité de confinement 8 de l'espace compris entre la tête de déflection 5 et éventuellement son système de focalisation 5a, et la surface de la couche à ablater 2, qui comprend notamment des moyens d'aspiration et de filtrage 9 des résidus drablation.
La tête laser 4 illustrée est la tête fournie par le fabricant, c'est-à-dire l'extrémité aval (ou distale) d'un laser à fibre. Elle comporte une lentille de collimation prévue pour un diamètre de faisceau de 9 mm, et se trouve reliée par une fibre optique 4a à l'extrémité amont (ou proximale) du laser à fibre, non représenté sur la figure 1 , lequel est pourvu des moyens de pompage. Le laser à fibre utilisé est commercialisé par la société IPG sous la dénomination « YLP » (i.e. « Ytterbium Fiber Lasers »).
Le laser à fibre émet par sa tête laser 4 un faisceau laser 7 puisé dans le domaine infrarouge - avantageusement dans l'infrarouge proche - qui présente un diamètre allant de 2 à 15 mm et par exemple égal à 9 mm, ce diamètre étant considéré comme constant sur toute la longueur de son
trajet dans l'air. Le faisceau étant gaussien, le pas entre 2 impacts vaut 1/e2. On considère que ce diamètre est aussi celui de la zone d'impact, le reste du faisceau étant en recouvrement avec l'impact suivant. Dans le cas d'une pluralité de faisceaux laser, les diverses têtes laser sont associées à ce niveau, éventuellement avec un dispositif permettant de rapprocher les axes des divers faisceaux. Chacun de ces faisceaux 7 est généré à une cadence de « récurrence » élevée de 20 kHz, avec une énergie par impulsion de 1 mJ et une qualité de faisceau M2 de l'ordre de 1 ,6.
La tête de déflection 5 comporte des miroirs galvanométriques commercialisés par la société ARGES sous la dénomination « RHINO », ou bien par la société SCANLAB sous la dénomination « hurrySCAN ». A sa sortie est fixé (dans la plupart des modes de réalisation) un système de focalisation constitué d'une lentille formant par exemple un objectif de
420 mm. De façon préférentielle, cette lentille est de type « F-théta » focalisant les tirs laser sur la surface de la couche 2 à ablater. Elle donne au point focal un faisceau 6 projeté sur la couche 2 avec un diamètre d'environ 100 μm, une fluence de 12 J/cm2 et une profondeur de champ de 10 mm.
L'unité de confinement 8 comporte un avaloir 10 de forme sensiblement tronconique qui est adapté pour être monté par sa petite base sur le bâti 3, autour de la tête de déflection 5 (voir flèche F1 à la figure 1). L'avaloir 10 est pourvu, en son extrémité destinée à être montée autour de la tête de déflection 5, d'une ouverture 10a de type hublot prévue pour laisser passer le faisceau laser focalisé 6. Cette ouverture peut aussi être réalisée en effectuant le montage de l'avaloir 10 sur la tête de déflection 5 par l'intermédiaire d'entretoises.
L'avaloir 10 est avantageusement pourvu d'une caméra externe 11 à proximité de son autre ouverture 10b qui est destinée à être appliquée sur la couche 2 à ablater, cette caméra 11 étant destinée à la visualisation de l'état de la couche 2 afin de contrôler et de commander l'ablation. Avantageusement, on adjoint une source de lumière ultraviolette à cette caméra 11 , de sorte à améliorer le contraste de la couche de peinture 2 par rapport au matériau de support sous-jacent (par exemple du béton).
La caméra 11 est couplée à un système de traitement d'images (non illustré), par exemple par binarisation de l'image après seuillage, qui est conçu pour permettre de distinguer les régions ablatées de la couche 2 de celles qui ne le sont pas et, suite à un transfert de l'image ainsi obtenue à un logiciel de gestion équipant la tête de déflection 5, pour commander en conséquence les miroirs du système optique de focalisation.
L'avaloir 10 est prévu pour assurer un confinement dynamique des gaz et aérosols tout en protégeant l'opérateur et, via une entrée d'air (non représentée), augmentée par les entretoises de fixation ci- dessus, il autorise un écoulement laminaire de ces gaz et aérosols afin de les récupérer dans des filtres 12 équipant les moyens d'aspiration 9 dont le débit est de 180 m3/h.
Ces filtres 12 sont spécifiquement conçus pour ne pas être colmatés par les résidus d'ablation, grâce à une caractérisation préalable de ces derniers. Un filtre 12 de type « THE » (i.e. très haute efficacité) équipe avantageusement ces moyens d'aspiration 9, de sorte à former une barrière ultime pour ces résidus d'ablation. Le choix des filtres 12 dépend de la nature, de la masse et de la taille des particules générées par l'ablation.
Selon une variante, le dispositif d'ablation selon l'invention possède une pluralité de faisceaux laser, chacun étant associé à une tête de déflection qui lui est propre, et cette pluralité d'associations d'une source laser et d'une tête de déflection est alors intégrée à un seul et même avaloir. Il va de soi qu'alors le synchronisme des faisceaux importe peu : seule compte la juxtaposition des parties ablatées qu'ils créent.
Le dispositif d'ablation 1 peut être équipé d'une interface appropriée le rendant automatisé et porté par un dispositif polyarticulé (non illustré), tel qu'un porteur spécial, un portique motorisé ou un bras robotisé, pour assurer son déplacement visant à couvrir une superficie d'ablation donnée.
Le dispositif d'ablation 1 selon l'invention fonctionne de la manière suivante, comme illustré en relation avec les figures 1 et 2.
On met en place le dispositif d'ablation 1 contre la couche 2 de peinture à une distance D de l'ordre de 500 mm de celle-ci, via un système de positionnement (non illustré) de l'unité de confinement 8, puis on réalise les tirs de faisceaux laser 6 en commandant le mouvement des miroirs du de la tête de déflection 5 (i.e. sans déplacer cette dernière), de manière à décrire le balayage suivant de la partie à ablater.
Comme illustré à la figure 2, ce balayage est tel que les zones d'impact 11 , 12, 13, ... obtenues sur la couche 2 décrivent successivement une pluralité de lignes L1 , L2, L3, ..., Ln, Ln+1 , Ln+2, ... parallèles et sensiblement jointives, chaque ligne correspondant à une succession de tirs dont les zones d'impact 11 , 12, 13, ... sont elles-mêmes sensiblement jointives entre elles (voir les flèches F2 et F3 illustrant ce balayage bidimensionnel). Dans un premier temps, on décrit un premier groupe de lignes
L1 , L2, L3, ..., Ln en les séparant deux à deux entre elles d'un pas d prédéterminé correspondant sensiblement au diamètre de chaque faisceau 6 sur la couche 2, puis, dans un second temps, on décrit un second groupe de lignes Ln+1 , Ln+2, ... chacune insérées de manière sensiblement jointive entre deux lignes L1 et L2, L2 et L3, ... consécutives du premier groupe.
On a réalisé des essais d'ablation à une vitesse de déplacement de 2m/s pour les faisceaux focalisés 6, ce qui permet d'assurer des zones d'impact jointives 11 , 12, 13, ..., en relation avec la fréquence des tirs laser utilisée qui est de 20 kHz (voir les contours circulaires de ces zones d'impacts qui sont tangents entre eux).
On notera que ce balayage linéaire et sensiblement jointif permet de minimiser les recouvrements entre zones d'impact 11 , 12, 13, ... et d'ablater uniquement les régions de la couche 2 qui n'ont pas encore été parfaitement traitées, permettant ainsi un gain de temps pour l'ablation complète de la couche 2.
On a ainsi obtenu une ablation satisfaisante, rapide et propre d'une superficie de 625 cm2 de la couche 2 de peinture sans avoir à déplacer le dispositif d'ablation 1 , avec une épaisseur de couche 2 de peinture ablatée de l'ordre de 36 μm au m2 en 2 heures et sans « re-dépôt », fumées ni dispersion de résidus dans la salle d'ablation, grâce à l'aspiration et au filtrage procurés par l'unité de confinement 8.
On notera également que les servitudes liées au dispositif d'ablation 1 (i.e. électricité, air comprimé) sont réduites et peuvent être aisément déportées hors de la zone de nettoyage.
Comme illustré à la figure 3, on peut utiliser avantageusement quatre faisceaux lasers 6a, 6b, 6c et 6d synchronisés temporellement qui sont respectivement obtenus par quatre têtes laser et qui sont avantageusement juxtaposés en carré à l'aide d'un prisme à quatre facettes, en vue de doubler la vitesse de balayage d'une ligne L1 , L2, L3, ..., Ln, Ln+1 , Ln+2, ...et le pas entre deux lignes consécutives du premier groupe précité, pour l'obtention d'une vitesse globale d'ablation multipliée par quatre. De cette manière, on obtient une ablation tout aussi satisfaisante, propre et encore plus rapide de la couche 2 de peinture, avec une épaisseur de peinture 2 ablatée de l'ordre de 36 μm au m2 en seulement une demi-heure.