PAPIER BRILLANT
L'invention concerne le domaine des papiers brillants ou scintillants utilisables pour la réalisation de magazines, de brochures, de documents publicitaires, de papiers d'art ou de papiers pour l'impression et l'écriture.
Les papiers brillants sont généralement obtenus au moyen d'une opération de calandrage ou de supercalandrage des papiers couchés avec un revêtement essentiellement minéral, ladite opération de calandrage permet de lisser la surface de manière poussée.
Le brillant est obtenu sur le papier couché et calandre par la réflexion uniforme de la lumière sur la surface extrêmement lisse et homogène. Cette manière de procéder est connue depuis de nombreuses années ainsi que les contraintes inhérentes à ce type de fabrication dont quelques inconvénients connus sont cités ci-dessous :
• le papier doit être couché ou contenir un taux de charge très élevé afin que l'opération physique de calandrage soit efficace, ce qui nécessite une opération coûteuse si elle est réalisée hors de la ligne de production du papier, ou une opération économiquement défavorable si elle est réalisée sur machine en raison des pertes de productivité engendrées par le dispositif de traitement. Un tel papier couché présente des caractéristiques physiques significativement amoindries par rapport à un papier non couché, notamment en ce qui concerne la rigidité, la résistance à l'éclatement, etc...
• le papier doit être calandre ou supercalandré, c'est-à-dire que la surface est lissée par une opération de laminage. Cette opération induit également une perte des caractéristiques mécaniques du papier et engendre un papier de toucher minéral, très éloigné des papiers doux et agréables tels que ceux vendus dans les gammes des papiers beaux-arts ou couvertures.
• Une opération de calandrage telle que décrite précédemment, doit, pour conduire à un brillant uniforme, être effectuée sur un papier très homogène tant dans son aspect de surface que dans son épaisseur pour éviter la formation d'un aspect martelé. Les papetiers se réfèrent à une caractéristique d'épair la plus élevée possible.
Outre les problèmes précédents le procédé ne permet en aucune façon d'obtenir un papier texture ou à relief puisque le procédé consiste à niveler complètement la surface.
De tels papiers à relief correspondent, de manière non exclusive, aux papiers des catégories impression et écriture, textes et couvertures et beaux arts,
pour lesquels une texture particulière de papier est souvent recherchée. Par texture de papier il doit être compris des papiers disposant de filigranes, d'épairs particuliers, de vergeures, de marquages divers tels que ceux produits avec des feutres à grains ou des presses marqueuses, etc.. Un autre moyen permettant la fabrication de papiers brillants et plus particulièrement desdits papiers à relief consiste à enduire un vernis brillant au cours d'une opération de transformation, hors de la machine à papier. Le brillant est obtenu par une dépose en quantité élevée d'un polymère brillant.
Un procédé similaire à celui du vernissage peut être effectué sur une coucheuse avec une formulation voisine de celle d'un vernis.
Cette manière de procéder avec les papiers textures nécessite dans tous les cas une opération supplémentaire et l'application d'une couche épaisse d'un liant brillant, ce qui n'est pas toujours techniquement réalisable suivant le relief du papier. Ce type de traitement de vernissage ou de couchage est connu depuis longtemps et les inconvénients liés au surcoût également.
Une autre technique consiste à procéder au pelliculage du papier fini avec un film de polymère.
L'opération de pelliculage réalisée hors de la machine à papier, lorsque le papier est fabriqué, est également coûteuse et correspond à une application différente de celle de l'invention, plutôt du domaine de la transformation du papier imprimé que de celui de la production.
Les papiers colorés présents sur le marché sont rarement vendus avec un effet brillant car le fait de coucher ces papiers modifie la couleur et conduit à des effets hétérogènes peu vendeurs, le vernissage qui implique une opération supplémentaire conduit à un surcoût rédhibitoire, par ailleurs les machines fabriquant ces papiers ne disposent généralement pas d'un outil de couchage sur la ligne de production et ne sont donc généralement pas aptes à réaliser une dépose de couche brillante dans la même opération que celle de la fabrication du papier, de fait ces papiers sont très peu répandus. Il existe donc un besoin pour la fabrication de papiers colorés brillants, textures ou non, pouvant être fabriqués de manière économique.
L'invention a donc pour objectif de résoudre ces principales difficultés, c'est- à-dire fabriquer un papier brillant ou scintillant de manière économique sans opération de calandrage ou de vernissage sur toutes les machines à papier, avec ou sans coucheuse intégrée, et avec tous les supports réalisables, notamment colorés ou textures.
Le papier brillant ou scintillant selon l'invention dispose d'une rugosité supérieure à 30 ml/mn mesurée selon la norme ISO 8791-2, il est fabriqué complètement sur machine à papier, et il est caractérisé par le fait qu'il comporte des microplaques ou des microbilles réfléchissantes de dimensions inférieures à 300 μ intégrant au moins un matériau optiquement transparent dans leur structure.
Les avantages du papier selon l'invention sont à la fois économique, puisqu'il est possible de fabriquer un papier brillant ou scintillant sans opération de calandrage, de couchage ou de transformation, et à la fois technique car les papiers brillants tels que proposés permettent d'obtenir des effets optiques particuliers et notamment un brillant remarquable sur des papiers textures ou colorés avec un maintien intégral des caractéristiques mécaniques du papier, notamment en ce qui concerne la rigidité et la résistance à l'éclatement. Un autre effet remarquable de l'invention, non produit par les papiers couchés calandres ou les papiers vernis connus est que le rendu optique du papier selon l'invention est variable selon l'éclairage ambiant au moment de l'observation. Lorsque l'éclairage est important, au sens de la lumière atteignant le papier, le traitement conduit à un effet de brillant homogène alors que lorsque l'éclairage est faible des points individualisés scintillants sont perceptibles à la surface dudjt papier.
Un autre avantage procuré par la composition de traitement est que le papier traité brillant ou scintillant conserve toutes ses caractéristiques physiques et mécaniques ainsi que ses caractéristiques d'aspect et de toucher, ce qui est déterminant dans le cas des papiers textures pour lesquels un relief est souhaité et pour lesquels il est souvent demandé un toucher agréable, cela est plus particulièrement le cas pour les papiers incorporant des linters de coton dans leur composition fibreuse. Les traitements de couchage puis de calandrage, ou de vernissage, entraînent la perte de ces propriétés d'aspect qui sont particulièrement appréciées pour les papiers beaux-arts et la plupart des papiers utilisés en impression-écriture.
Compte tenu des avantages précédemment cités et du fait que le traitement est applicable sur un grand nombre de supports différents de nombreux nouveaux produits, inexistants sur le marché, sont réalisables et notamment de manière non limitative :
• Des papiers textures colorés brillants ou scintillants.
• Des papiers à relief brillants ou scintillants aptes à une impression jet d'encre de qualité renforcée selon les enseignements de la demande de brevet FR 0313700.
• Des papiers filigranes brillants ou scintillants aptes à une impression jet d'encre de qualité renforcée selon les enseignements de la demande de brevet FR 0313700, par exemple des papiers utilisables en têtes de lettres, mailings, voire même comme papiers de sécurité.
• Des papiers d'art brillants ou scintillants, tels que des papiers pour l'aquarelle, le dessin, le pastel, etc.. disposant des qualités habituelles de contexture et de toucher.
D'autres caractéristiques et avantages de l'invention se dégageront de la description qui va suivre et des exemples non limitatifs fournis.
Dans cette description et au sens de l'invention il doit être compris par papier couché tout papier disposant à sa surface d'un revêtement comportant au moins un liant polymérique et éventuellement des charges minérales ou organiques, l'opération étant réalisée sur ou hors machine à papier au moyen d'un outil d'enduction permettant de maintenir la couche déposée à la surface du papier c'èst-à-dire que ladite couche ne pénètre pas dans plus de 20%, et généralement moins de 10% de l'épaisseur du papier. Un papier non couché doit être compris comme un papier brut ne comportant soit aucun traitement de surface soit une imprégnation ou une enduction au moyen de dispositifs variés, de préférence à rouleaux, qui obligent la pénétration de la composition de traitement dans la totalité de l'épaisseur de la feuille ou au minimum dans 30% de ladite épaisseur. Au sens de cette description un papier vernis est un papier sur lequel est déposé une couche transparente brillante, pénétrant très peu dans le papier, c'est-à-dire dans moins de 20% de, son épaisseur, généralement constituée pour l'essentiel d'un polymère brillant sans charge additionnelle et avec une dépose de matière sèche au moins égale à 2 g/m2 et de préférence plus de 5 g/m2. L'opération de vernissage étant réalisée hors de la machine à papier sur un matériel spécifique, une vernisseuse, ou au moyen d'un appareil de couchage.
Le brillant ou le scintillement du papier au sens de l'invention est défini par l'effet visuel produit g l'observation sous un angle variable entre 20 et 80°. Selon la quantité et la nature de la composition de traitement appliquée l'effet optique produit se situe entre un effet scintillant, tel que celui produit par la neige au soleil par exemple, c'est-à-dire des points brillants répartis de
manière aléatoire réfléchissant la lumière, et entre un effet brillant uniforme sans points scintillants individualisés.
Les effets optiques obtenus dans l'invention sont non seulement variables selon l'angle d'observation du papier traité mais également selon l'éclairage ambiant, l'effet visuel est changeant selon que l'éclairage est faible, dans ces conditions des points scintillants individualisés sont plus particulièrement visibles, ou fort, et dans ces conditions l'effet brillant est homogène et très intense. Ces effets sont très différents de ceux obtenus dans les papiers couchés calandres ou les papiers vernis qui ne présentent jamais d'aspect scintillant et dont le brillant est relativement indépendant des conditions d'éclairage.
La rugosité du papier est usuellement mesurée au moyen de différents appareils tels que les appareils « Bekk », « Bendtsen » ou « Sheffield », ladite mesure de rugosité est normalisée et il est fait référence ici plus particulièrement à la norme ISO8791-2 permettant d'exprimer la rugosité du papier en ml/mn avec l'appareil « Bendtsen ». Les papiers selon l'invention ont une rugosité d'au moins 30 ml/mn et de préférence plus de 100 ml/mn ce qui dans le classement traditionnel des papetiers correspond à des papiers bruts ou très légèrement calandres mais en aucune façon à des papiers brillants traditionnels dont les valeurs de rugosité mesurées en Bendtsen se situent à des valeurs inférieures à 30 ml/mn et plus généralement inférieures à 10 ml/mn.
Les papiers textures pour lesquels le traitement présente un intérêt particulier disposent de rugosités supérieures à 300 ml/mn et généralement au-dessus de 1000 ml/mn lorsqu'une texturation au moyen de feutres marqueurs ou de presses gravées est employée.
La composition de traitement selon l'invention est applicable sur tous les types de papiers, textures ou colorés notamment, au moyen d'un outil disposé à l'intérieur de la machine à papier, de préférence une presse encolleuse, un dispositif à rouleaux multiples connu sous les noms "gâte roll" ou "massey", un imprégnateur, un dispositif à rouleaux disposant de prédosages pour la formulation d'enduction tel que par exemple celui baptisé "blade metering size press" ("BMSP"), ou tout autre dispositif comprenant au moins un rouleau en contact avec le papier. Des outils de couchage traditionnels disposés à l'intérieur de la machine à papier peuvent être utilisés, tels que par exemple des couchages à lame traînante ou à barre.
La composition de traitement selon l'invention emploie des particules réfléchissantes sous forme de plaquettes ou de microbilles intégrant dans
leur structure au moins un matériau optiquement transparent, en général un composé classé dans la famille générale des verres, par exemple un borosilicate.
Les dimensions des particules, c'est-à-dire leur plus grande longueur dans le cas des microplaques ou le diamètre dans le cas des microbilles, sont inférieures à 300 μ et de préférence comprises entre 50 et 250 μ de manière à ce que l'effet réfléchissant soit optimal. Des particules trop fines, c'est-à- dire de la taille des pigments de couchage usuels, typiquement inférieures à 3Q μ, pénètrent trop dans le support papier lors de l'application de la composition de traitement et leur effet brillant ou scintillant s'en trouve très atténué.
L'effet réfléchissant des plaquettes ou des billes est créé par l'association d'un matériau optiquement transparent et d'un matériau réfléchissant la lumière, la fabrication de telles particules sous forme de plaquettes ou de billes est connue en soi et réalisée notamment par la société Merck qui a développé des technologies permettant d'obtenir des particules avec des matériaux différents en couches successives.
Les produits employés dans le cadre de l'invention sont remarquables dans le fait qu'ils peuvent être utilisés à des doses extrêmement réduites sur tous types de supports et plus particulièrement sur des supports de rugosité notable telle que précédemment définie, et dans le fait qu'ils sont applicables par des moyens classiques présents sur toutes les machines à papier et pas seulement des outils de couchage.
De préférence selon l'invention la rugosité du papier fini est supérieure à 100 ml/mn selon la norme ISO 8791-2 et les microplaques ou les microbilles réfléchissantes sont incorporées à raison d'au moins 0.05% et de préférence à au moins 0.15% en poids sec par rapport au papier terminé.
La composition de traitement selon l'invention comporte au moins une catégorie de particules sous forme de microplaques ou de microbilles réfléchissantes intégrant au moins un matériau optiquement transparent dans leur structure, et au moins un liant permettant la fixation desdites particules dans et à la surface du papier. Des microplaques réfléchissantes, de dimensions comprises entre 20 et 200 μ, convenant tout à fait sont par exemple commercialisées par la société Merck sous le nom MIRAVAL® et sous la référence 5411 Magic White.
Le liant peut être de manière classique un amidon, un alcool polyvinylique, un latex ou tout autre polymère utilisable de manière connue en papeterie. La quantité et la nature dudit liant est choisie en fonction du moyen d'enduction
employé et de facteurs en relation avec l'utilisation ultérieure du papier tel que par exemple le moyen d'impression employé.
De préférence il est utilisé au moins un liant amenant du brillant et optiquement transparent pour ne pas dégrader l'effet obtenu avec les particules incorporées. De tels liants pouvant renforcer le brillant des particules réfléchissantes sont par exemple, et de manière non limitative, les polymères choisis dans les familles des alcools polyvinyliques, des latex acryliques, des polyvinylipyrrolidones.
Selon l'invention le papier brillant ou scintillant qui comporte des microplaques ou des microbilles réfléchissantes à raison d'au moins 0.05% en poids sec par rapport au papier, et de préférence à au moins 0.15%, contient également un liant polymérique à raison d'au moins 0.1% en poids sec et de préférence plus de 1% par rapport au poids de papier.
De manière à retenir les microplaques ou les microbilles réfléchissantes dans le papier le taux de liant à l'intérieur de la composition de traitement doit être suffisamment élevé, il a été trouvé particulièrement avantageux de mettre au moins la même quantité de liant, en poids sec incorporé, que de particules réfléchissantes, et de préférence au moins deux fois plus.
L'invention porte également sur le procédé d'obtention d'un papier brillant ou scintillant de rugosité supérieure à 30 ml/mn mesurée selon la norme ISO 8791-2, fabriqué sur machine à papier en une seule étape, et caractérisé par la succession des phases suivantes :
• réalisation d'un support papier,
• enduction sur ledit support d'une composition de traitement comportant des microplaques ou des microbilles réfléchissantes de dimensions inférieures à 300 μ intégrant au moins un matériau optiquement transparent dans leur structure, et comportant au moins un liant polymérique en une quantité sèche au moins égaie à celle desdites microplaques ou desdites microbilles. • séchage de ladite composition et bobinage du papier fini.
De préférence le procédé est caractérisé par le fait que le support papier peut être coloré, texture, filigrane, vergé, marqué avec des feutres, des presses gravées ou tout autre dispositif connu pour donner un relief ou une hétérogénéité au papier par un procédé quelconque à l'intérieur de la machine à papier, avant que la formulation de traitement soit appliquée à sa surface.
Le procédé d'obtention d'un papier brillant ou scintillant est également caractérisé par le fait que les microplaques ou les microbilles réfléchissantes sont incorporées au papier en même temps que le liant polymérique dans une composition de traitement appliquée au moyen d'un dispositif enducteur comportant au moins un rouleau, de manière classique une presse encolleuse.
Le procédé est particulièrement bien adapté pour l'obtention de papiers colorés brillants ou scintillants sans opération de calandrage ou de couchage.
EXEMPLE 1 Selon un exemple avantageux de réalisation de l'invention, une composition de traitement comprenant des microplaques réfléchissantes intégrant au moins un matériau optiquement transparent dans leur structure est appliquée à la presse encolleuse sur un papier de 150 g/m2 texture au moyen de feutres marqueurs. La composition de traitement est constituée par une solution comprenant en poids par rapport au poids total de formulation : 2% d'un alcool polyvinylique de viscosité élevée, du Mowiol® 28-99 commercialisé par la société SEPPIC et 0.5% de MIRAVAL® 5411 Magic White de la société Merck.
L'emport de la solution précédente à la presse encolleuse est de 35% en poids par rapport au papier ce qui représente un poids de microplaques réfléchissantes incorporées dans le papier de 0.175% et un poids de liant polymérique de 0.7%. Ledit liant est en quantité quatre fois supérieure à la quantité de microplaques réfléchissantes dans la composition.
L'effet brillant obtenu est variable selon les conditions d'éclairage. Lorsque le papier est observé au soleil ou près d'une lampe l'effet de brillant est homogène et très intense. Lorsque le papier est observé dans un endroit peu éclairé il apparaît essentiellement des points scintillants.
Le papier blanc brillant ainsi obtenu dispose d'une rugosité mesurée selon la norme ISO 8791-2 de 1500 ml/mn. Les caractéristiques mécaniques d'un tel papier, notamment sa rigidité et sa résistance à l'éclatement, sont identiques à celles d'un papier non traité brillant.
EXEMPLE 2
Selon un autre exemple un papier coloré brillant et vergé est obtenu en fabriquant un papier coloré de 100 g/m2 vergé sur la table de la machine à papier et coloré dans sa masse de manière classique.
La feuille colorée et texturée est enduite à la presse encolleuse avec une composition comportant en poids par rapport au poids total de formulation : 1% d'un alcool polyvinylique de viscosité élevée, du Mowiol® 28-99 commercialisé par la société SEPPIC, 5% en poids sec d'un latex styrène butadiène DL 955 commercialisé par la société DOW CHEMICAL et 2% de MIRAVAL® 5411 Magic White de la société Merck.
La composition de traitement pénètre dans la totalité de l'épaisseur du papier et un emport de 40% est constaté. De fait les microplaques réfléchissantes sont incorporées à raison de 0.8% en poids sec par rapport au poids de papier, le liant polymérique représenté par l'alcool polyvinylique et le latex est incorporé à raison de trois fois la quantité de microplaques réfléchissantes et à raison de 2.4% par rapport au poids de papier.
Le papier fini dispose toujours de sa couleur et de sa texture d'origine avant traitement, la rugosité est mesurée à 1000 ml/mn, le brillant du papier est très fort sous un éclairage important, produisant un rendu optique particulier mais avec les caractéristiques classiques du toucher et du relief procuré par les vergeures.
Les caractéristiques mécaniques d'un tel papier, notamment sa rigidité et sa résistance à l'éclatement, sont identiques à celles d'un papier non traité brillant.
EXEMPLE 3 :
Papier brillant, de rugosité Bendtsen mesurée à 800 ml/mn, apte à une impression jet d'encre de qualité renforcée telle que définie dans la demande FR 0313700, comprenant : • Un papier support blanc texture de 250 g/m2 est réalisé par la fabrication d'une base contenant une composition fibreuse de 100 % de linters de coton, dans laquelle est insérée, en poids par rapport aux fibres 15 % de TIXOLEX® 28 de la société RHODIA, 1% en poids d'amidon cationique, 3% en produit commercial d'un agent de collage AQUAPEL® 305 de la société HERCULES et 3% de carbonate de calcium utilisé comme charge additionnelle. La composition précédente est déposée sur la toile d'une forme ronde d'une machine à papier, pressée avec un dispositif de presses gravées pour donner la texture d'un papier aquarelle puis séchée de façon usuelle jusqu'en bout de pré-sécherie où est enduit une composition de traitement à la presse encolleuse.
• Une composition de traitement comportant en poids des produits commerciaux par rapport au poids total de solution : 6% de PVA
cationique CM 318 de la société KURARAY, 10% de TIXOSIL® 365SP à 22% de matières sèches de la société RHODIA et 3% de microplaques réfléchissantes MIRAVAL® 5411 Magic White de la société Merck . La solution précédente est appliquée au moyen d'une presse encolleuse sur le papier support à raison d'au moins 30 litres de composition de traitement pour 100 kg de papier, ce qui compte tenu de ce papier représente environ 30% de l'épaisseur traitée et une quantité de liant hydrophile de 1.8% par rapport au poids de papier. Les microplaques réfléchissantes sont incorporées à un taux de 0.9% en produit sec par rapport au papier fini.
Le papier ainsi enduit est séché en post sécherie et le produit fini est bobiné sans calandrage de manière à conserver la texture formée avec les presses gravées. Le produit possède la texture du papier aquarelle avec une brillance élevée et une aptitude élevée à l'impression jet d'encre.
Les caractéristiques mécaniques d'un tel papier, notamment sa rigidité et sa résistance à l'éclatement, sont identiques à celles d'un papier non traité brillant.
Un tel papier peut être utilisé pour la reproduction d'œuvres d'art sur des imprimantes jet d'encre de larges formats ou comme support pour des impressions de photos dans des imprimantes de bureau. Il n'existe pas d'équivalent sur le marché d'un tel papier à la fois texture, brillant et apte au jet d'encre, même produit par une technique différente.
Dans le procédé revendiqué les fibres utilisées pour réaliser le papier peuvent être cellulosiques ou/et des linters de coton, pour tout ou partie, en association ou pas avec des fibres synthétiques ou des fibres d'autres natures. Tous les additifs traditionnellement utilisés en papeterie tels que charges additionnelles (talc, kaolin, carbonate de calcium...), agents de collage, de rétention, colorants, azurants... peuvent être employés sans sortir du cadre de l'invention.
La texture du produit peut être forte ou inexistante, le papier peut être filigrane ou pas, de grammage élevé ou bas, sans sortir du cadre de l'invention qui est d'amener un effet de brillance à des papiers non calandres et non vernis tout en conservant leurs propriétés d'aspect habituelles notamment de rugosité et de toucher.
Outre ceux déjà cités un des avantages de l'invention est qu'il est possible de réaliser un papier traité différemment sur ses deux côtés, directement dans le procédé papetier, et d'obtenir ainsi en final un papier présentant deux
brillances différentes sur ses deux faces, ce qui représente un fort avantage commercial. Par exemple un papier marqué avec un feutre marqueur sur une face, et une surface lisse au verso, ou de façon plus sophistiquée deux textures différentes sur les deux faces par combinaisons de différents feutres marqueurs et/ou de presses gravées associées à un traitement identique sur les deux faces à la presse encolleuse.
Il est aussi envisageable d'obtenir des effets optiques différents sur les deux faces au moyen d'un papier support symétrique enduit différemment sur ces deux côtés, par exemple en combinant une presse encolleuse et un couchage une face sur la machine à papier, ou un traitement à la presse encolleuse avec des solutions, différentes sur les deux faces. Une grande variété de produits est ainsi réalisable.
Selon l'invention il est possible de traiter tous les types de supports papier ce qui signifie que des papiers très particuliers tels que ceux visant à donner au papier une aptitude jet d'encre sont inclus et notamment les produits découlant des techniques décrites dans l'application non publiée FR 0313700 de la demanderesse. Selon la combinaison des deux inventions il est possible d'obtenir un papier jet d'encre de qualité renforcée, et de surcroît brillant, directement sur machine à papier. Les essais de papiers combinant les enseignements de la demande FR 0313700 et de la présente invention montrent qu'un papier brillant de qualité jet d'encre renforcée est réalisable et que ce papier conduit à une impression dont la partie imprimée apparaît à l'observateur comme « métallisée » cet effet est tout à fait nouveau et remarquable, surtout si un support texture est employé. Plusieurs variantes sont possibles également pour la composition de traitement visant à obtenir un papier brillant, il peut notamment être ajouté divers additifs tels que des co-liants, des agents modificateurs de rhéologie, des antimousses, des antifongiques, des azureurs optiques, des colorants et divers autres composés traditionnellement connus en papeterie sans sortir du cadre de l'invention.
Divers moyens d'application de la composition de traitement sont envisageables pour donner des effets variés, il peut par exemple être imaginé de traiter une partie seulement de la feuille de papier pour réaliser des bandes brillantes voisinant avec des bandes de papier brut, en alternance. Il peut aussi être envisagé d'appliquer la composition de traitement par pulvérisation ou par tout autre moyen de couchage, conventionnel ou pas, à l'intérieur de la machine à papier, sans sortir du cadre de l'invention.
Bien entendu, l'invention n'est pas limitée aux modes de réalisation décrits et représentés à titre d'exemples, mais elle comprend aussi tous les équivalents techniques ainsi que leurs combinaisons.