FERMOIR POUR BRACELET
La présente invention se rapporte aux fermoirs, du type destiné à relier, de manière amovible, les deux extrémités d'un bracelet, par exemple d'un bracelet-montre. Il s'agit plus particulièrement d'un fermoir dépliant, comportant deux bras rigides, reliés l'un à l'autre de manière articulée à l'une de leurs extrémités et un système de verrouillage à cran. Les bras peuvent occuper une position ouverte, permettant au porteur du bracelet d'enlever ou de glisser le bracelet au poignet, et une position fermée dans laquelle les deux bras sont rendus solidaires l'un de l'autre de manière amovible au moyen du système de verrouillage.
Par exemple, l'un de ces fermoirs reprend une structure dite diapason décrite dans le brevet CH 665.536 selon lequel l'un des bras est muni d'une pièce rigide, l'autre présentant une structure en forme de diapason dont les branches élastiques s'engagent de part et d'autre de la pièce rigide pour constituer un cran et maintenir les deux bras assemblés l'un sur l'autre.
Cette solution est bien connue de l'homme de métier et la simplicité de sa mise en œuvre est séduisante. Cependant, il suffit, pour ouvrir le fermoir, d'exercer une force visant à éloigner l'une de l'autre les extrémités de chacun des bras fixées au bracelet. Cette force peut aussi survenir indépendamment de la volonté du porteur, qui risque alors de le perdre, d'autant plus qu'avec le temps, la matière peut vieillir et perdre de ses qualités élastiques.
La présente invention propose un fermoir pour bracelet permettant d'éviter toute ouverture intempestive. Il comporte, de manière connue, deux bras rigides, définissant un axe longitudinal AA, reliés l'un à l'autre de manière articulée à l'une de leurs extrémités selon un axe BB perpendiculaire à AA et un système de verrouillage à cran pour maintenir les deux bras fermés. Le système de verrouillage comprend :
- une partie mâle et une partie femelle disposées respectivement sur le premier et le deuxième desdits bras, mobiles l'une en référence à
l'autre et susceptibles d'occuper une première position, dans laquelle la partie mâle est engagée dans la partie femelle pour maintenir les bras fermés, et une deuxième position, dans laquelle elles sont libres l'une en référence à l'autre pour permettre l'ouverture des bras, et
- un organe élastique coopérant avec l'une et/ou l'autre des parties mâle et femelle pour leur permettre de passer de leur première à leur deuxième position par l'intermédiaire d'un cran.
Selon l'invention, le système de verrouillage comporte, en outre, un organe de blocage susceptible d'occuper des première et deuxième positions permettant ou bloquant respectivement l'ouverture des bras du fermoir lorsque les parties mâle et femelle sont dans leur première position.
Avantageusement, l'organe de blocage du fermoir est constitué :
- d'un verrou de forme oblongue de longueur L, de largeur I, d'épaisseur e et d'axe longitudinal CC, monté mobile en rotation sur une base de hauteur h disposée sur le premier bras, à l'interface avec l'autre, et
- d'une ouverture d'axe longitudinal DD de longueur supérieure à la longueur L du verrou et de largeur Y, légèrement inférieure à la largeur I et inférieure à la longueur L du verrou, traversant le deuxième bras et disposée en regard du verrou lorsque les deux bras du fermoir sont appliqués l'un contre l'autre.
De la sorte, le verrou forme avec l'ouverture un organe dont les parties sont reliées l'une à l'autre par un enclenchement à cran, lequel est formé par l'engagement des côtés du verrou et de l'ouverture respectivement parallèles aux axes CC et DD.
Ainsi, lorsque l'organe de blocage, est dans sa première position, l'axe CC du verrou est parallèle à l'axe DD de l'ouverture de manière à permettre au verrou de s'y engager. Lorsque l'organe est dans sa deuxième position, l'axe CC du verrou est décalé par rapport à l'axe DD de l'ouverture, de manière à permettre au verrou, lorsque les deux bras sont verrouillés, d'empêcher leur ouverture.
Pour permettre la rotation du verrou lorsque les deux bras sont verrouillés, l'épaisseur du deuxième bras est limitée, au niveau de l'ouverture, par une creusure disposée sur sa face supérieure, de profondeur sensiblement égale à l'épaisseur e du verrou, l'épaisseur du bras, à cet endroit, étant légèrement inférieure à la hauteur h de la base.
Selon l'un des modes de réalisation particulièrement avantageux de l'invention, le verrou constitue la partie mâle du système de verrouillage à cran. Il est monté solidaire d'un levier qui déborde au-delà du bord du bras pour permettre au porteur de faire pivoter le verrou.
La base sur laquelle est monté le verrou, est disposée sur une assise définie par des bords amont, latéraux et aval, et le levier est conformé de manière à ce que :
- dans une première position, il soit en butée contre un premier bord de l'assise, l'axe CC du verrou étant parallèle à l'axe AA du fermoir, et
- dans une deuxième position, il soit en butée contre un autre bord de l'assise, l'axe CC du verrou étant environ à 45° par rapport à l'axe AA du fermoir.
II peut être utile de marquer les première et deuxième positions du levier au moyen d'un cran formé par une protubérance, disposée sur l'assise au contact du levier de manière à ce que le côté du levier, opposé à celui qui est en butée contre l'assise, s'appuie sur elle.
L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui suit, faite en regard du dessin annexé sur lequel :
- la figure 1 est une vue en perspective en éclaté des deux DΓHS,
- la figure 2 est une vue en perspective de la partie mâle du système de verrouillage, et
- la figure 3 montre, en gros plan et en vue de dessus, le système de blocage, respectivement en position débloquée en a et bloquée en b.
Sur la figure 1 , on a représenté un fermoir pour bracelet selon l'invention. D'axe longitudinal AA, il comporte deux bras rigides, l'un 10, supérieur et l'autre 12, inférieur, reliés l'un à l'autre par des moyens d'articulation 14 d'axe BB perpendiculaire à AA, situés à l'une de leurs extrémités. Chacune de leur autre extrémité est dotée de moyens de fixation 16 à un bracelet.
Le fermoir est doté d'un système de verrouillage à cran comportant une partie mâle 18, une partie femelle 20, disposées respectivement sur les bras inférieur 12 et supérieur 10, au voisinage des moyens de fixation 16 et un organe élastique 21 , jouxtant la partie femelle.
La partie mâle 18 comprend, sur la face supérieure du bras inférieur 12, une assise 22 définie par des bords amont 24, situé du côté des moyens de fixation 16, latéraux 26 et aval 28, situé du côté de l'articulation 14, et un verrou rectangulaire 30 de longueur L, de largeur i, d'épaisseur e et d'axe longitudinal CC parallèle à AA, disposé sur l'assise 22. Comme le montre particulièrement la figure 2, le verrou 30 est monté sur une base 32, plus petite que le verrou et de hauteur h.
L'organe élastique 21 est constitué de deux branches 21a et 21b définies par une fente centrale 34 disposée selon l'axe AA et traversant le bras supérieur 10 dans son épaisseur.
La partie femelle 20 est constituée d'une ouverture rectangulaire 36 d'axe DD parallèle à AA, de longueur j supérieure à la longueur L du verrou et de largeur Y légèrement inférieure à la largeur I et inférieure à la longueur L du verrou. L'ouverture 36 est disposée de manière à être superposée au verrou 30 lorsque les deux bras sont appliqués l'un contre l'autre. De plus, comme la largeur P est légèrement inférieure à I, l'engagement du verrou 30 dans l'ouverture 36 forme un cran.
Au niveau de l'ouverture 36, l'épaisseur du bras 10 est limitée par une creusure 38 disposée sur sa face supérieure. La profondeur de la creusure est sensiblement égale à l'épaisseur e du verrou 30, alors que l'épaisseur du bras, à cet endroit, est légèrement inférieure à la hauteur h de la base 32.
Ainsi, lorsque l'on veut verrouiller le fermoir, il suffit d'appliquer l'un contre l'autre les bras supérieur 10 et inférieur 12. Les bords 40 du verrou 30 parallèles à AA viennent au contact de ceux, 42, de l'ouverture 36. Il est alors nécessaire d'exercer une pression sur les bras visant à les rapprocher encore l'un de l'autre. Les bords 40 appuient sur les bords 42, de sorte que le verrou 30 écarte l'une de l'autre les branches élastiques 21a et 21b. Le passage du verrou 30 à travers l'ouverture 36 marque ainsi un cran.
En position verrouillée, le verrou 30 est logé dans la creusure 38 et ses bords 40 s'appuient sur les bords 42 de l'ouverture 36 mais, cette fois, du côté de la face supérieure du bras supérieur 10. La résistance à l'écartement des branches 21a et 21b est suffisante pour maintenir le fermoir en position verrouillée dans la plupart des situations.
Pour ouvrir le fermoir, il faut exercer une force visant à éloigner l'une de l'autre les extrémités de chacun des bras 10 et 12 fixées au bracelet. On comprend facilement que cette force doit être suffisante pour vaincre la résistance à
l'écartement des branches 21a et 21b et permettre au verrou 30 de repasser à travers l'ouverture 36.
Il existe déjà sur le marché un certain nombre de bracelets fonctionnant sur ce principe de fermoir à diapason. Cependant, il peut arriver, assez facilement, que le fermoir s'ouvre de manière intempestive, simplement parce que le bracelet a été accroché, par exemple à un vêtement.
Afin d'éviter ces problèmes, le verrou 30 est monté pivotant sur l'assise 22, selon un axe EE visible sur la figure 2, perpendiculaire au plan défini par l'assise 22 et passant par son centre. Un levier coudé 44 est solidaire du verrou 30 et s'intercale entre l'assise 22 et la base 32. Il déborde au-delà du bord du bras 12 et se termine par un pommeau 45 pour permettre au porteur de faire pivoter le verrou 30.
La course du levier 44 et donc la rotation du verrou 30 sont limitées par la mise en butée d'un des côtés du levier 44 contre les bords de l'assise 22. Plus précisément, le levier 44 est conformé de manière à ce que :
- dans une première position, il soit en butée contre le bord aval 28 de l'assise 22 et l'axe CC du verrou 30 soit parallèle à l'axe DD de l'ouverture 36 (figure 3a), et
- dans une deuxième position, il soit en butée contre le bord amont 24 de l'assise 22 et l'axe CC du verrou 30 soit environ à 45° par rapport à l'axe DD de l'ouverture 36 (figure 3b).
Les première et deuxième positions du levier 44 sont marquées par une protubérance 46, disposée sur l'assise 22 au contact du levier 44 de manière à ce que le côté du levier opposé à celui qui est en butée contre l'assise, s'appuie sur elle pour former un cran.
Le levier 44 est suffisamment élastique pour passer simplement de la première à la deuxième position en glissant sur la protubérance.
Sur le bras supérieur 10, la creusure 38 est circulaire et de dimension suffisante pour que, lorsque le fermoir est en position verrouillée (figure 3b), le verrou 30 s'y inscrive lorsqu'il pivote.
Ainsi, lorsque l'on veut verrouiller le fermoir, il faut d'abord veiller à ce que le levier 44 soit dans sa première position, de sorte que l'axe CC du verrou 30 est aligné avec l'axe DD de l'ouverture 36. Le verrou peut alors s'y engager et prendre place dans la creusure 38, comme décrit ci-dessus.
La position verrouillée est ensuite bloquée par l'actionnement du levier 44 qui enjambe la protubérance 46 et atteint sa deuxième position, entraînant le pivotement du verrou 30 dans la creusure 38. Son axe CC n'est plus aligné avec l'axe DD de l'ouverture et deux de ses angles opposés prennent place au dessus de la creusure 38, empêchant ainsi tout mouvement relatif des deux bras 21a et 21b du fermoir.
Ainsi est proposé un fermoir à cran qui, une fois verrouillé, peut être bloqué dans cette position. Toute ouverture intempestive du fermoir est donc exclue. Par ailleurs, la description ci-dessus n'a été donnée qu'à titre d'exemple et l'invention ne se limite pas à ce mode de réalisation particulier. Elle peut être facilement adaptée à tout système de fermoir à cran, par exemple à bille.
Afin de conférer une plus grande souplesse de fonctionnement, le levier 44 pourrait aussi être réalisé en deux pièces l'une, rigide jouxtant le verrou 30, l'autre souple, fixée à la première pièce par le pommeau 45 et reliant la base 32 en dessous du bras 12. De la sorte, le levier 44 est monté à friction sur le bras 12, évitant ainsi tout risque d'ébat.