FR2754982A1 - Procede et appareillage pour la realisation de semelles antistatiques pour chaussures - Google Patents

Abstract

On réalise tout d'abord par vulcanisation, entre l'élément supérieur (1) et l'élément intercalaire (3) et entre l'élément inférieur (2) et l'élément (3), deux ébauches, l'une en une matière conductrice, l'autre en une matière résistante à l'usure. L'élément (3) est ensuite escamoté latéralement, puis l'ébauche conductrice est placée en superposition dans l'ébauche d'usure, entre les deux éléments (1) et (2), pour une seconde phase de vulcanisation qui assemble définitivement les deux ébauches et assure ainsi l'obtention d'une semelle monobloc à propriétés antistatiques.

Description

La présente invention a trait aux semelles à propriétés antistatiques, destinées à équiper les chaussures de tous genres en vue d'éviter le désagrément très sensible créé chez l'utilisateur par la brusque décharge de l'électricité statique accumulée lors de la marche.

Différentes propositions ont été faites à ce sujet et l'on pourra plus précisément se référer au document FR-A-2 343 438 (HUTH) qui a pour objet une semelle composite comportant une couche inférieure d'usure en une matière souple et résistante à l'abrasion, traversée par des ponts conducteurs solidaires d'une couche supérieure en une matière à propriétés conductrices, lesquels ponts sont au contact direct du sol.

Pour la fabrication d'une telle semelle, le document en cause suggère de réaliser tout d'abord, préférablement par moulage de caoutchouc, la semelle ou couche inférieure d'usure présentant une série de cavités ou ouvertures convenablement disposées, et d'injecter et de mouler ensuite la matière conductrice qui pénètre ainsi dans les ouvertures précitées pour constituer des bossages formant les ponts conducteurs, cette matière pouvant notamment être formée par du polyuréthane convenablement chargé.

Un tel processus de fabrication présente l'inconvénient de donner lieu à une semelle dont la tranche extérieure n'est pas constituée par une seule matière homogène. Par ailleurs, il est indispensable de prévoir un moule pour chaque pointure, ce qui augmente très sensiblement le prix de revient. On observera au surplus qu'une telle semelle composite ne peut être oeuvrée par fraisage et n'est pas apte à l'apposition d'une trépointe, de sorte qu'elle n'est pas susceptible d'être utilisée pour la fabrication de chaussures à usage ville montées par soudage ou par couture type "good year", et qu'elle ne peut finalement convenir que pour des articles chaussants de sécurité ou de sport dont la partie conductrice est injectée sur la tige.

C'est à ces inconvénients qu'entend remédier la présente invention, laquelle consiste essentiellement, dans le cadre précité d'une semelle comportant une couche supérieure conductrice pourvue de bossages ou ponts qui traversent une couche inférieure d'usure, à réaliser l'une et l'autre couches en un polymère vulcanisable afin que la semelle obtenue par vulcanisation se présente sous forme monobloc.

A cet effet, on commence par réaliser, par vulcanisation à l'intérieur d'enpreintes chauffantes de conformation, deux ébauches dont l'une, établie en un polymère conducteur de l'électricité, présente les ponts inférieurs de contact tandis que l'autre, constituée en un polymère résistant à l'usure, est percée d'ouvertures qui correspondent au profil des ponts inférieurs de la première ébauche et qui débouchent sur sa face inférieure profilée. Les deux ébauches sont alors placées en superposition dans une empreinte chauffante pour une seconde phase de vulcanisation qui les assemble définitivement l'une à l'autre pour constituer une semelle monobloc prête à l'emploi.

L'invention a également pour objet un appareillage de conformation spécialement adapté à la mise en oeuvre du procédé de réalisation par vulcanisation ci-dessus exposé, lequel appareillage comprend en combinaison
- un premier élément en forme de couvercle de pression
- un second élément en forme de matrice, profilée pour la réalisation de la seconde ébauche en un polymère résistant à l'usure
- et un élément intercalaire dont une face est profilée pour la réalisation, en coopération avec le premier élément, de la première ébauche en un polymère conducteur tandis que la face opposée est conformée afin de former poinçon pour le second élément en vue de la réalisation de la première ébauche
- lequel élément intercalaire est susceptible de venir s'interposer entre le premier élément et le second lors de la première phase de vulcanisation, et de s'escamoter latéralement pour que les premier et second éléments viennent au contact direct l'un de l'autre en vue de la seconde phase de vulcanisation.

L'invention a encore pour objet les semelles bi-matières à propriétés antistatiques réalisées par mise en oeuvre du procédé de conformation visé ci-dessus.

Le dessin annexé, donné à titre d'exemple, permettra de mieux comprendre l'invention, les caractéristiques qu'elle présente et les avantages qu'elle est susceptible de procurer:
- Figure 1 est une coupe montrant en superposition les trois éléments constitutifs d'un appareillage de conformation établi conformément à l'invention
- Figures 2 à 7 sont des coupes longitudinales schématiques illustrant le mode d'utilisation et le fonctionnement de l'appareillage suivant figure 1
- Figure 8 est une vue en plan par dessous de la semelle bi-matière obtenue
- Figure 9 en est une coupe longitudinale suivant le plan indiqué en IX-IX en figure 8.

L'appareillage de conformation montré en figure 1 comprend essentiellement trois éléments distincts, à savoir
- un élément supérieur 1 destiné à constituer couvercle de pression, dont la face supérieure, prévue lisse et plane, est propre à recevoir l'action du plateau supérieur mobile d'une presse classique. La face inférieure de cet élément 1 est également prévue plane et lisse dans l'exemple envisagé, mais elle peut être profilée pour conférer une conformation particulière à la face supérieure de la semelle à réaliser (cambrage, cintrage, cavités, etc...).

- un élément inférieur 2 dont la face inférieure est prévue plane et lisse afin de prendre appui contre le plateau inférieur de la presse. La face supérieure est creusée d'une dépression 2a dont le contour correspond au contour des semelles à réaliser. A l'intérieur de cette dépression 2a sont pratiquées des parties en creux 2b correspondant aux ponts de contact conducteurs à faire comporter au talon et à la partie antérieure des semelles à réaliser. On notera qu'une traverse en relief 2c, de hauteur légèrement inférieure à la profondeur de la dépression 2a, est ménagée dans cette dernière.

- et un élément intercalaire 3 dont les deux faces horizontales sont profilées pour coopérer avec les faces correspondantes des éléments 1 et 2. A cet effet, sa face inférieure est profilée à la manière d'un poinçon et présente deux parties en saillie 3a dont chacune comporte un relief 3b dont le profil correspond à celui des parties en creux 2b de l'élément 2. La face supérieure de cet élément 3 est agencée pour former matrice et comporte deux dépressions 3c dont les dimensions totales sont légèrement inférieures à celles de la dépression 2a, chacune de ces dépressions 3c étant creusée d'un puits 3d positionné et profilé pour correspondre aux parties en creux 2b mentionnées plus haut.

On exposera ci-après le processus de réalisation en se référant aux schémas des figures 2 à 7.

Au départ (figure 2), la presse est à l'état ouvert, de sorte que les deux éléments 1 et 2 de l'appareillage de conformation sont espacés verticalement l'un de l'autre.

L'élément intercalaire 3, monté sur des guides horizontaux et associé à un mécanisme de déplacement approprié, est escamoté latéralement par rapport aux deux éléments 1 et 2 superposés.

On place dans les dépressions 3c de cet élément 3 une pièce 4 profilée pour s'engager dans lesdites dépressions cette pièce 4 est réalisée en un polymère conducteur de l'électricité, de type en soi connu. De la même manière, on positionne dans la dépression 2a de l'élément inférieur 2 une pièce profilée 5, établie en un polymère souple et résistant à l'usure, du genre de deux utilisés pour la réalisation des semelles classiques.

L'élément intercalaire 3 est alors ramené entre les éléments 1 et 2, puis la presse est commandée à la fermeture.

On se trouve alors à la position illustrée en figure 3 et l'on conçoit que si les trois éléments superposés sont chauffés, par exemple à l'aide de résistances électriques noyées ou par circulation d'un fluide caloporteur dans des canaux appropriés, on réalise une phase de vulcanisation qui assure la conformation d'une première ébauche 6 entre les éléments 1 et 3, et d'une seconde ébauche 7 entre les éléments 3 et 2.

A la fin de cette première phase de vulcanisation, la presse est ouverte et l'élément intercalaire est escamoté latéralement, à la manière représentée en figure 4. L'ébauche 6 peut ainsi être retirée de l'élément 3 afin d'être positionnée dans l'ébauche 7, maintenue dans l'élément 2 (cf. figure 5).

La presse est à nouveau fermée, étant observé que l'élément intercalaire 3 est laissé à la position escamotée, de sorte que l'élément 1 vient directement prendre appui contre la face supérieure de l'élément 2, comme illustré en figure 6.

Moyennant chauffage de ces deux éléments 1 et 2, on réalise une seconde phase de vulcanisation à l'issue de laquelle la presse est ouverte (figure 7) pour permettre l'extraction d'une semelle monobloc 8, résultant de l'assemblage définitif des deux ébauches 6 et 7.

C'est cette semelle 8 qui a été représentée à plus grande échelle en figures 8 et 9. Sur la partie antérieure 8a de la face inférieure apparaît un pont conducteur 8b entouré de matière d'usure, laquelle peut bien entendu présenter des crampons ou autres reliefs de type usuel, moyennant une conformation particulière de la dépression 2a de l'élément 2 et de la face inférieure de l'élément 3. Cette partie antérieure 8a se raccorde à un talon 8c par une partie intermédiaire surélevée
Bd amincie, correspondant à la traverse en relief 2c ; dans la face inférieure du talon 8c apparaît un pont 8e faisant partie de l'ébauche 6 en matière conductrice. Cette semelle monobloc comporte bien une couche inférieure d'usure traversée par des ponts Bb et 8e, solidaires d'une couche supérieure conductrice qui est au contact direct de la plante du pied de l'utilisateur.

I1 va de soi que le nombre et la disposition des ponts conducteurs 8b et 8e peuvent varier dans une très large mesure.

De la même manière, le talon 8c peut comporter des creusures ou cavités d'allègement, ménagées dans l'ébauche conductrice 6 moyennant prévision de reliefs dans la face inférieure de l'élément supérieur 1.

En tout état de cause, on obtient une semelle monobloc présentant les caractéristiques de souplesse des semelles classiques pour chaussures de ville, et susceptible d'être fraisée et assemblée à la tige et à la contrepointe des chaussures suivant toutes les techniques usuelles.

I1 doit d'ailleurs être entendu que la description qui précède n'a été donnée qu'à titre d'exemple et qu'elle ne limite nullement le domaine de l'invention dont on ne sortirait pas en remplaçant les détails d'exécution décrits par tous autres équivalents.

Claims (4)

REVENDICATIONS

1. Procédé pour la réalisation de semelles antistatiques (8) pour chaussures comprenant une couche supérieure en une matière conductrice pourvue de bossages ou ponts (8b, 8e) qui traversent une couche inférieure (8a) en une matière souple et résistant à l'usure, caractérisé en ce qulil consiste à réaliser l'une et l'autre couches en un polymère vulcanisable afin que la semelle obtenue par vulcanisation des deux couches précitées se présente sous forme monobloc.

2. Procédé suivant la revendication 1, caractérisé en ce qu'on réalise tout d'abord, par vulcanisation à l'intérieur d'empreintes chauffantes de conformation, deux ébauches dont l'une (6) établie en un polymère conducteur de l'électricité, présente les ponts inférieurs de contact, tandis que l'autre (7), constituée en un polymère résistant à l'usure, est percée d'ouvertures qui correspondent au profil des ponts inférieurs de la première ébauche et qui débouchent sur sa face inférieure profilée, puis à placer en superposition les deux ébauches (6 et 7) dans une empreinte chauffante pour une seconde phase de vulcanisation qui les assemble définitivement l'une à l'autre pour constituer une semelle monobloc (8) prête à l'emploi.

3. Appareillage de conformation pour la mise en oeuvre du procédé de réalisation suivant l'une ou l'autre des revendications 1 et 2, caractérisé en ce qu'il comprend en combinaison

- un premier élément (1) en forme de couvercle de pression

- un second élément (2) en forme de matrice, profilée pour la réalisation de l'ébauche (7) en un polymère résistant à l'usure

- et un élément intercalaire (3) dont une face est profilée pour la réalisation, en coopération avec le premier élément (1), de l'ébauche (6) en un polymère conducteur, tandis que la face opposée est conformée afin de former poinçon pour le second élément (2) en vue de la réalisation de l'ébauche (7) en matière d'usure

- lequel élément intercalaire (3) est susceptible de venir s'interposer entre le premier élément (1) et le second (2) lors de la première phase de vulcanisation, et de s'escamoter latéralement pour que les premier et second éléments (1 et 2) viennnent au contact direct l'un de l'autre en vue de la seconde phase de vulcanisation.

4. Semelle à propriétés antistatiques pour chaussures, caractérisée en ce qu'elle est réalisée par mise en oeuvre du procédé suivant l'une ou l'autre des revendications 1 et 2.