NOUVEAUX POLYORGANOSILOXANES MULTIFONCTIONNALISES COMPRENANT DES GROUPES DERIVES D'ACIDES MALEIQUE ET/OU D'ACIDE FUMARIQUE, ET
LEURS PROCEDES DE PREPARATION
Le domaine de la présente invention est celui de nouveaux composés organosiliciques comprenant un polyorganosiloxane (en abrégé POS) multifonctionnel comportant, par molécule, et attachés à des atomes de silicium, d'une part au moins un radical hydroxyle et/ou au moins un radical alkoxyle et d'autre part au moins un groupe contenant une double liaison éthylénique activée choisi parmi les groupes dérivés d'acide maléique et les groupes dérivés d'acide fumarique. La présente invention concerne encore des procédés de fonctionnalisation permettant de conduire aux POS visés ci- dessus.
Les composés comprenant un POS multifonctionnel tel que visé ci-dessus, sont aptes à présenter des propriétés intéressantes, par exemple, comme agent de couplage (charge blanche-élastomère) dans les compositions de caoutchouc à base d'élastomère(s) isoprène(s) comprenant une charge blanche à titre de charge renforçante.
Dans le présent mémoire, on entend définir par l'expression :
- "groupes dérivés d'acide maléique" : les groupes ou fonctions consistant dans les restes suivants : l'acide maléique lui-même ; un diester d'acide maléique (ou ester maléique) ; l'acide maléamique ; un ester d'acide maléamique (ou ester maléamique) ; un diamide d'acide maléique (ou amide maléique ou maléamide) ;
- "groupes dérivés d'acide fumarique" : les groupes ou fonctions consistant dans les restes suivants : l'acide fumarique lui-même ; un diester d'acide fumarique (ou ester fumarique) ; l'acide fumaramique ; un ester d'acide fumaramique (ou ester fumaramique) ; un diamide d'acide fumarique (ou amide fumarique ou fumaramide).
Le principe de la multifonctionnalisation de POS est décrit, par exemple, dans le document WO-A-96/16125 au nom de la Demanderesse qui divulgue la préparation de
POS multifonctionnels porteurs de motifs fonctionnels sSi-O-alkyle et de motifs fonctionnels ≡Si-W où W est notamment un groupe hydrocarboné en C2 - C30, un groupe alkényle simple, un groupe cycloaliphatique insaturé ou un groupe mercaptoalkyle.
Poursuivant des travaux dans le domaine de la multifonctionnalisation, la Demanderesse a maintenant trouvé, et c'est ce qui constitue le premier objet de
l'invention, de nouveaux POS multifonctionnels porteurs, outre d'au moins un radical hydroxyle et/ou alkoxyle, d'au moins un groupe choisi parmi les groupes dérivés d'acide maléique et les groupes dérivés d'acide fumarique.
Chacun des groupes précités, dérivant d'acide maléique et/ou d'acide fumarique, s'avère être une fonction intéressante dans les processus chimiques au sein desquels interviennent notamment des réactions vis-à-vis d'espèces actives telles que par exemple un radical hydrocarboné C», un radical mercaptoalkyle RS», un anion mercaptoalkyle
RS», et des réactions de cycloaddition (ènes" réactions).
La revue de l'art antérieur fait apparaître que les méthodes de synthèse permettant d'accéder aux fonctions dérivant d'acide maléique et/ou d'acide fumarique. Cependant, la Demanderesse a constaté que les méthodes de synthèse habituellement proposées, quand on les applique à la chimie des silicones, peuvent ne pas offrir des rendements de fonctionnalisation satisfaisants dans le cas, qui est fréquent, où les conditions opératoires utilisées viennent modifier de façon importante le squelette silicone et minimiser d'autant, par voie de conséquence, la sélectivité de la méthode de synthèse. Un autre objet de la présente invention est donc de fournir des procédés de préparation de POS porteurs de fonctions dérivant d'acide maléique et/ou d'acide fumarique qui sont aisés à mettre en œuvre et procurent l'avantage indéniable de pouvoir conduire à des POS fonctionnalisés avec des sélectivités et des rendements se situant à un niveau d'excellence non encore atteint jusqu'ici.
PREMIER OBJET DE L'INVENTION
En conséquence, la présente invention, prise dans son premier objet, concerne des composés organosiliciques qui comprennent des POS multifonctionnels contenant des motifs semblables ou différents de formule :
(R2)aγbxcsi0 4 - (a + b + c v) 0
2
dans laquelle :
(1) les symboles R2, identiques ou différents, représentent chacun un groupe hydrocarboné monovalent choisi parmi un radical alkyle, linéaire ou ramifié, ayant de
1 à 6 atomes de carbones, un radical cycloalkyle ayant de 5 à 8 atomes de carbone, et un radical phényle ; de manière préférée, les symboles R2 sont choisis parmi les radicaux : méthyle, éthyle, n-propyle, isopropyle, n-butyle, n-pentyle, cyclohexyle et phényle ; de manière plus préférée, les symboles R2 sont des radicaux méthyles ;
(2) les symboles Y, identiques ou différents, représentent chacun une fonction hydroxyle ou alkoxyle R1O où R1 représente un radical alkyle, linéaire ou ramifié, ayant de 1 à 15 atomes de carbone ; de manière préférée, les symboles Y sont choisis parmi un radical hydroxyle et un radical alkoxyle, linéaire ou ramifié, ayant de 1 à 6 atomes de carbone ; de manière plus préférée, les symboles Y sont choisis parmi un radical hydroxyle et un radical alkoxyle, linéaire ou ramifié ayant de 1 à 3 atomes de carbone (c'est-à-dire méthoxyle, éthoxyle, propoxyle et/ou isopropoxyle) ;
(3) les symboles X, identiques ou différents, représentent chacun une fonction portant une double liaison éthylénique activée, choisie parmi les radicaux ayant les formules (11/1), (H/2) suivantes, et leurs mélanges :
R' CO— V R-
^C
(H/2)
formules dans lesquelles :
+ le symbole V représente un radical divalent -O- ou -NR6- ; de manière préférée, le symbole V est un radical -O- ou -NR6- où R6 possède la définition préférée indiquée ci-après ; de manière plus préférée, le symbole V est un radical -O- ou -NR6- où R6 possède la définition plus préférée indiquée ci-après ; + le symbole W représente un groupe monovalent COOR7 ou un groupe monovalent
CONR8R9 ; de manière préférée, le symbole W est un groupe COOR7 ou un groupe
CONR8R9 où les radicaux R7, R8 et R9 possèdent les définitions préférées indiquées ci-après ; de manière plus préférée, le symbole W est un groupe COOR7 ou un groupe CONR8R9 où les radicaux R7, R8 et R9 possèdent les définitions plus préférées indiquées ci-après ;
+ R3 est un radical divalent alkylène, linéaire ou ramifié, comprenant de 1 à 15 atomes de carbone dont la valence libre est portée par un atome de carbone et est reliée à un atome de silicium, ledit radical R3 pouvant être interrompu au sein de la chaîne alkylène par au moins un hétéroatome (comme l'oxygène et l'azote) ou au moins un groupement divalent comprenant au moins un hétéroatome (comme l'oxygène et l'azote), et en particulier par au moins un reste divalent de formule générale —reste- choisi parmi : -O-, -CO-, -CO-O-, -COO-cyclohexylène (éventuellement substitué par un radical OH)-, -O-alkylène (linéaire ou ramifié en C2-C6, éventuellement substitué par un radical OH ou COOH)-, -O-CO-alkylène (linéaire ou ramifié en C2-C6, éventuellement substitué par un radical OH ou COOH)-, -CO-NH-,
-O-CO-NH-, et -NH-alkylène (linéaire ou ramifié en C2-C6)-CO-NH- ; R3 représente encore un radical aromatique divalent de formule générale —radical— choisi parmi : -phénylène(ortho, meta ou para)-alkylène (linéaire ou ramifié en C2-C6)-, -phénylène(ortho, meta ou para)-O-alkylène (linéaire ou ramifié en C2-C6)-, -alkylène(linéaire ou ramifié en C2-C6)- phénylène(ortho, meta ou para)-alkylène
(linéaire ou ramifié en C C6-, et -alkylène (linéaire ou ramifié en C2-C6)-phénylène (ortho, meta ou para)-O-alkylène (linéaire ou ramifié en C^Ce)- ; de manière préférée, le symbole R3 représente un radical alkylène qui répond aux formules suivantes : -(CH2)2-, -(CH2)3-, -(CH2)4-, -CH2-CH(CH3)-, -(CH2)2-CH(CH3)-CH2-, -(CH2)3-O-(CH2)3-, -(CH2)3-O-CH2-CH(CH3)-CH2-, -(CH2)3-O-CH2CH(OH)-CH2- ; de manière plus préférée, R3 est un radical -(CH2)2- ou -(CH2)3- ; avec la précision selon laquelle, dans les définitions de R3 qui précèdent, les restes et radicaux divalents mentionnnés quand ils ne sont pas symétriques, peuvent être positionnés avec la valence v1 à gauche et à la valence v2 à droite ou inversement avec la valence v2 à gauche et la valence v1 à droite ;
+ les symboles R4 et R5, identiques ou différents, représentent chacun un atome d'hydrogène, un atome d'halogène, un radical cyano ou un radical alkyle, linéaire ou ramifié, ayant de 1 à 6 atomes de carbone, R5 pouvant représenter en plus un groupe monovalent COOR7 ; de manière préférée, les symboles R4 et R5 sont choisis parmi un atome d'hydrogène, un atome de chlore, et les radicaux méthyle, éthyle, n-propyle, n-butyle, R5 pouvant représenter en plus un groupe COOR7 où le radical R7 possède la définition préférée indiquée ci-après ; de manière plus préférée, ces symboles sont choisis parmi un atome d'hydrogène et un radical méthyle, R5 pouvant représenter en plus un groupe COOR7 où le radical R7 possède la définition plus préférée indiquée ci-après ;
+ les symboles R6, R7, R8 et R9, identiques ou différents, représentent chacun un atome d'hydrogène, un radical alkyle, linéaire ou ramifié, ayant de 1 à 6 atomes de
carbone ou un radical phényle, les symboles R8 et R9 pouvant, en plus, former ensemble et avec l'atome d'azote, auquel ils sont liés, un cycle unique saturé ayant de 3 à 8 atomes de carbone dans le cycle ; de manière préférée, les symboles R6, R7, R8 et R9 sont choisis parmi un atome d'hydrogène, et les radicaux méthyle, éthyle, n-propyle, n-butyle, les symboles R8 et R9 pouvant, en plus, former ensemble et avec l'atome d'azote un cycle pyrrolidinyle ou pipéridyle ; de manière plus préférée, ces symboles sont choisis parmi un atome d'hydrogène et un radical méthyle, les symboles R8 et R9 pouvant, en plus, former ensemble et avec l'atome d'azote un cycle pipéridyle ; (4) les symboles a, b et c représentent chacun des nombres entiers ou fractionnaires choisi parmi : + a : 0, 1 , 2 ou 3 ; + b : 0, 1 , 2 ou 3 ; + c : 0 ou 1 ; + la somme a + b + c étant différente de zéro et < 3 ;
(5) le taux de motifs R10SiO32 (motifs "T") où R10 est choisi parmi les radicaux répondant aux définitions de R2, Y et X, ce taux étant exprimé par le nombre, par molécule, de ces motifs pour 100 atomes de silicium, est égal ou inférieur à 30 % et, de préférence, à 20 % ; (6) le taux de fonctions Y, exprimé par le nombre, par molécule, de fonctions Y pour 100 atomes de silicium, est au moins de 0,8 % et, de préférence, se situe dans l'intervalle allant de 1 à 100 % ; (7) le taux de fonctions X, exprimé par le nombre, par molécule, de fonctions X pour 100 atomes de silicium, est au moins de 0,4 % et, de préférence, se situe dans l'intervalle allant de 0,8 à 100 %.
Compte-tenu des valeurs que peuvent prendre les symboles a, b et c et des précisions données au point (5), on doit comprendre que chaque POS multifonctionnel de formule (I) peuvent présenter soit une structure linéaire soit une structure cyclique, soit un mélange de ces structures, lesquelles structures pouvant présenter en outre une certaine quantité molaire de ramifications (motifs "T").
Compte-tenu des significations données ci-avant aux expressions "groupes dérivés d'acide maléique" et "groupes dérivés d'acide fumarique", on doit comprendre qu'un POS multifonctionnel conforme à la formule (I) est porteur notamment :
- de fonction(s) X acide maléamique et/ou acide fumaramique, lorsque, dans les formules (11/1) et/ou (II/2), le symbole V = -NR6- et le symbole W = COOR7 où R7 = H ;
- de de fonction(s) X ester maléique et/ou ester fumarique, lorsque, dans les formules (11/1) et/ou (II/2), le symbole V = -O- et le symbole W = COOR7 où R7 est différent de H ;
- de fonction(s) X ester maléamique et/ou acide fumaramique, lorsque, dans les formules (11/1) et/ou (II/2), soit le symbole V = -NR6- et le symbole W = COOR7 ou R7 est différent de H, soit le symbole V =-O- et le symbole W = CONR8R9 ;
- de fonction(s) X amide maléique et/ou amide fumarique, lorsque, dans les formules (11/1) et/ou (II/2), le symbole V = -NR6- et le symbole W = COOR8R9.
Il a été écrit ci-avant que l'invention s'intéresse à des composés "qui comprennent des POS multifonctionnels" ; cette expression doit être interprétée comme signifiant chaque composé organosilicique faisant partie de la présente invention peut se présenter sous forme d'un POS multifonctionnel à l'état pur ou sous forme d'un mélange de pareil POS avec une quantité pondérale variable (généralement bien inférieure à 50 % dans le mélange) d'un autre (ou d'autres) composé(s) qui peut (peuvent) consister dans : (i) l'un et/ou l'autre des réactifs de départ à partir desquels sont préparés les POS multifonctionnels, lorsque le taux de transformation desdits réactifs n'est pas complet ; et/ou (ii) le (ou les) produit(s) issus(s) d'une modification complète ou incomplète du squelette silicone du (ou des) réactif(s) de départ ; et/ou (iii) le (ou les) produit(s) issu(s) d'une modification du squelette silicone du POS multifonctionnel souhaité, réalisée par une réaction de condensation, une réaction d'hydrolyse et de condensation et/ou une réaction de redistribution. Pour être plus précis, sont compris dans la portée de l'invention les composés organosiliciques qui comprennent des POS multifonctionnels, choisis dans la famille des POS conformes à la formule (I), qui sont essentiellement linéaires et possèdent la formule moyenne suivante :
(III)
dans laquelle
(1') les symboles T1 sont choisis parmi les motifs HO1 2 et R Oι/2, où le radical R1 est tel que défini ci-avant ; (2') les symboles T2, identiques ou différents des symboles T1, sont choisis parmi les motifs HO1 2, R1Oι 2 et le motif (R2)3SiO1 2 , où les radical R1 et R2 sont tels que définis ci-avant aux points (2) et (1) concernant la formule (I) ;
(3') les symboles R2, X et Y sont tels que définis ci-avant aux points (1), (3) et (2) concernant la formule (I) ; (4') les symboles R10 sont choisis parmi les radicaux répondant aux définitions de R2, X et Y ; (5') les symboles m, n, p, q, r, s et t représentent chacun des nombres entiers ou fractionnaires qui répondent aux conditions cumulatives suivantes :
• m et t sont l'un et l'autre des nombres toujours différents de zéro dont la somme est égale à 2 + s,
• n se situe dans l'intervalle allant de 0 à 100, • p se situe dans l'intervalle allant de 0 à 100,
• q se situe dans l'intervalle allant de 0 à 100,
• r se situe dans l'intervalle allant de 0 à 100, " s se situe dans l'intervalle allant de 0 à 75,
• quand n = 0, p est toujours un nombre différent de zéro et quand p = 0, n est toujours un nombre différent de zéro,
• la somme n + p + q + r + s + t donnant le nombre total d'atomes de silicium se situe dans l'intervalle allant de 3 à 250,
• le rapport 100 s / (n + p + q + r + s + t) donnant le taux de motifs "T" est < à 30 et, de préférence, à 20, • le rapport 100 (m + p + r + s [quand R10 = Y] + 1) / (n + p + q + r + s + t) donnant le taux de fonctions Y est > 1 et, de préférence, va de 4 à 100,
• le rapport 100 (n + p + s [quand R10 = X]) / (n + p + q + r + s + 1) donnant le taux de fonctions X est > 1 et, de préférence, va de 2 à 100.
Comme composés organosiliciques qui sont préférentiellement utilisés, on peut citer ceux comprenant les oligomères et les polymères POS/1 essentiellement linéaires qui répondent à la formule (III) dans laquelle (on parlera alors, en abrégé, dans ce cas, polymères POS/1 de type acide) :
(1") les symboles T1 sont définis comme indiqué ci-avant au point (1') ;
(2") les symboles T2, identiques ou différents des symboles T1, sont choisis parmi le motif HO1 2 et le motif R O1 2 tel que défini ci-avant au point (1') ;
(3") • les fonctions X, identiques ou différentes, sont choisies parmi les radicaux de formules (11/1), (H/2) et leurs mélanges, où:
- d'une part le symbole V = -NR6-, R5 est différent d'un groupe COOR7 et le symbole W = COOR7 où R7 = H, et - d'autre part les symboles R3, R4, R5 (différent d'un groupe COOR7) et
R6 sont choisis comme indiqué ci-avant au point (3) concernant la formule (I), • les symboles R2 et Y sont tels que définis ci-avant au point (3') ; (4") les symboles R10 sont définis comme indiqués ci-avant au point (4') ; (5") les symboles m, n, p, q, r, s et t répondent aux conditions cumulatives suivantes : " m + 1 = 2 + s, » n se situe dans l'intervalle allant de 0 à 50,
• p se situe dans l'intervalle allant de 0 à 20,
• quand n = 0, p est au moins égale à 1 et quand p = 0, n est au moins égal à 1 , • q se situe dans l'intervalle allant de 0 à 48,
» r se situe dans l'intervalle allant de 0 à 10,
• s se situe dans l'intervalle allant de 0 à 1 ,
• la somme n + p + q + r + s donnant le nombre total d'atomes de silicium se situe dans l'intervalle allant de plus de 3 à 50, • le rapport 100 s / (n + p + q + r + s) donnant le taux de motifs "T" est < à 10,
• le rapport 100 (m + p + r + s [quand R10 = Y] + 1) / (n + p + q + r + s) donnant le taux de fonctions Y (apportées par les motifs représentés par les symboles T1, T2 et Y) va de 4 à 100 et mieux de 10 à 100,
- le rapport 100 (n + p + s [quand R10 = X]) / (n + p + q + r + s) donnant le taux de fonctions X va de 10 à 100, et mieux de 20 à 100.
Comme composés organosiliciques qui sont encore préférentiellement visés, on peut citer ceux comprenant les oligomères et les polymères POS/2 essentiellement linéaires qui répondent à la formule (III) dans laquelle (on parlera alors, en abrégé, dans ce cas, de polymères POS/2 de type ester) : (1"') les symboles T1 sont définis comme indiqué ci-avant au point (1') ;
(2'") les symboles T2, identiques ou différents des symboles T1, sont choisis parmi le motif HO1 2 et le motif R1O1 2 tel que défini ci-avant au point (1') ; (3'") • les fonctions X, identiques ou différentes, sont choisies parmi les radicaux de formules (11/1), (H/2) et leurs mélanges, où :
- d'une part le symbole V = -NR6-, R5 est différent d'un groupe COOR7 et le symbole W = COOR7 où R7 différent de H est un radical tel que défini ci-avant au point (3) concernant la formule (I), et
- d'autre part les symboles R3, R4, R5 (différent d'un groupe COOR7) et R6 sont choisis comme indiqué ci-avant au point (3) concernant la formule (I), • les symboles R2 et Y sont tels que définis ci-avant au point (3') ; (4"') les symboles R10 sont définis comme indiqué ci-avant point (4') ; (5"') les symboles m, n, p, q, r, s et t répondent aux conditions cumulatives suivantes : • m + t = 2 + s,
• n se situe dans l'intervalle allant de 0 à 50, « p se situe dans l'intervalle allant de 0 à 20,
• quand n = 0, p est au moins égale à 1 et quand p = 0, n est au moins égal à 1 ,
• q se situe dans l'intervalle allant de 0 à 48, » r se situe dans l'intervalle allant de 0 à 10,
• s se situe dans l'intervalle allant de 0 à 1 ,
• la somme n + p + q + r + s donnant le nombre total d'atomes de silicium se situe dans l'intervalle allant de plus de 3 à 50,
• le rapport 100 s / (n + p + q + r + s) donnant le taux de motifs "T" est < à 10, • le rapport 100 (m + p + r + s [quand R10 = Y] + 1) / (n + p + q + r + s) donnant le taux de fonctions Y (apportées par les motifs représentés par les symboles T1, T2 et Y) va de 4 à 100 et mieux de 10 à 100,
• le rapport 100 (n + p + s [quand R10 = X]) / (n + p + q + r + s) donnant le taux de fonctions X va de 10 à 100, et mieux de 20 à 100. Sont compris encore dans la portée de l'invention, les composés organosiliciques qui comprennent des POS multifonctionnels, choisis dans la famille des POS conformes à la formule (I), qui sont cycliques et possèdent la formule moyenne suivante :
(III')
dans laquelle
(3"") les symboles R2, X et Y sont tels que définis ci-avant aux points (1), (3) et (2) concernant la formule (I) ; (5"") les symboles n', p', q' et r' représentent chacun des nombres entiers ou fractionnaires qui répondent aux conditions cumulatives suivantes : • rï se situe dans l'intervalle allant de 0 à 9,
- p' se situe dans l'intervalle allant de 0 à 9,
• quand n' = 0, p' est au moins égal à 1 ,
• quand p'= 0, n' est au moins égal à 1 et r' est aussi au moins égal à 1 ,
• q' se situe dans l'intervalle allant de 0 à 9, • r' se situe dans l'intervalle allant de 0 à 2,
• la somme n' + p' + q' + r' se situe dans l'intervalle allant de 3 à 10,
• le rapport 100 (p1 + r') / (n' + p' + q' + r") donnant le taux de fonction Y va de 4 à 100,
• le rapport 100 (n' + p') / (n' + p' + q' + r') donnant le taux de fonction X va de 10 à 100.
A noter que ces POS multifonctionnels cycliques peuvent être obtenus en mélange avec les POS multifonctionnels essentiellement linéaires de formule (III).
SECOND OBJET DE L'INVENTION Le second objet de la présente invention concerne les procédés grâce auxquels les composés organosiliciques selon l'invention, comprenant les POS multifonctionnels conformes aux formules (I), (III) et (III') données ci-avant, peuvent être préparés. Ces procédés font intervenir notamment :
- une réaction d'hydrolyse et de condensation d'un dihalogénosilane ou d'un dialkoxysilane porteurs d'une fonction X, en présence éventuellement d'un dihalogénosilane ou d'un dialkoxysilane,
- une réaction de condensation entre un organosilane porteur d'une fonction X et d'au moins deux fonctions Y, et un POS linéaire α,ω-dihydroxylé,
- une réaction de redistribution et d'équilibration entre un organosilane porteur d'une fonction X et d'au moins deux fonctions Y et/ou halogéno, et un organocyclosiloxane pouvant éventuellement porté une ou plusieurs fonctions Y dans la chaîne,
- une réaction de couplage entre un POS précurseur, linéaire ou cyclique, porteur d'au moins une fonction Y et fonctionnalisé avec au moins un motif attaché à un atome de silicium notamment de type -alkylène (linéaire ou ramifié en C2 -C6)-OH, -alkylène (linaire ou ramifié en C2-C6)-NR6H ou -alkylène (linaire ou ramifié en C2-C6)-COOH,
et un composé réactif capable de réagir avec le (ou les) motif(s) précité(s) pour donner naissance à la fonction X souhaitée, - une réaction d'estérification d'un POS précurseur, linéaire ou cyclique, porteur d'au moins une fonction Y et d'au moins une fonction X de formule (H/1) et/ou (H/2) où le symbole W représente un groupe COOH.
Plus précisément, on prépare les composés organosiliciques comprenant les POS multifonctionnels conformes aux formules (I), (III) et (III') par un procédé qui consiste par exemple : (a) à hydrolyser en milieu aqueux un organosilane de formule :
R2
CI— Si-Ci (IV) I X
où les symboles R2 et X ont les définitions déjà données ci-avant, en opérant éventuellement en présence d'un organosilane de formule :
R2 Cl— S ι i-Ci (V)
R2
Pareil procédé est bien adapté pour préparer des composés organosiliciques comprenant des POS multifonctionnels de formule (III) où les symboles T1 et T2 représentent, l'un et l'autre, le motif HO1 2 et où d'une part p = r = s = 0 et d'autre part q est soit égal à zéro [quand on hydrolyse le silane (IV) en absence du silane (V)], soit un nombre différent de zéro [quand on hydrolyse le silane (IV) en présence du silane (V)]. En ce qui concerne la manière pratique de mettre en oeuvre ce procédé, on se reportera pour plus de détails au contenu de FR-A-2.514.013 ;
(b) à condenser, éventuellement en présence d'un catalyseur à base par exemple d'un carboxylate d'étain, un organosilane de formule :
(R1O)— Si-(R2)3^ (VI)
X
dans laquelle les symboles R1 , R2 et X sont tels que définis ci-avant et d est un nombre choisi parmi 2 ou 3, avec un POS de formule :
dans laquelle le symbole R2 est tel que défini ci-avant et e est un nombre entier ou fractionnaire allant de 2 à 50. Pareil procédé est bien adapté pour préparer des composés comprenant des POS multifonctionnels de formule (III) où les symboles T1 et T2 résident dans un mélange de motifs HOι 2 avec des motifs R101 2 et où les symboles p, r et s peuvent être différents de zéro quand d = 3, tandis que, quelle que soit la valeur de d, q est différent de zéro. En ce qui concerne la manière pratique de mettre en œuvre ce procédé, on peut se reporter pour plus de détails au contenu de US-A-3J55.351 ; (c) à réaliser une réaction de redistribution et équilibration, en présence d'un catalyseur approprié et d'eau, entre d'une part un organosilane de formule :
(Z)f— Si-(R2)3_f (VIII) X
dans laquelle le symbole R2 et X sont tels que définis ci-avant, le symbole Z est choisi parmi les radicaux hydroxyle, R10 et halogéno (comme par exemple le chlore) et f est un nombre choisi parmi 2 ou 3, et d'autre part un organocyclosiloxane de formule :
dans laquelle les symboles R2 sont tels que définis ci-avant et g est un nombre allant de 3 à 8, et éventuellement un POS dihydroxylé de formule (VII). Pareil procédé est bien adapté pour préparer encore des composés organosiliciques comprenant des POS de formule (III) où les symboles T1 et T2 représentent les motifs H01 2 et le symbole q est différent de zéro.
Les composés organosiliciques qui sont préférentiellement visés dans le cadre de l'invention sont ceux comprenant les polymères POS/1 de type acide et ceux comprenant les polymères POS/2 de type ester.
Un mode opératoire avantageux, utilisable pour préparer les composés organosiliciques comprenant les polymères POS/1 de type acide correspond à un procédé (d) consistant à réaliser une réaction de couplage entre :
- d'une part un POS aminé, essentiellement linéaire, possédant la même formule (III) que celle donnée ci-avant à propos de la définition du polymères POS/1 , mais dans laquelle le symbole X est maintenant une fonction aminée de formule -R3-NR6H où les symboles R3 et R6 sont tels que définis ci-avant au point (3) concernant la formule (I) ; ledit POS aminé est représenté en abrégé, dans ce qui suit, par la formule simplifiée :
=Si-R3-NR6H (X)
- et d'autre part l'anhydride maléique ou un de ses dérivés de formule :
dans laquelle les symboles R4 et R5 sont tels que définis ci-avant au point (3) concernant la formule (I).
Le POS aminé de formule (X) peut être préparé, de manière connue en soi, en réalisant par exemple une réaction de redistribution et équilibration entre d'une part un POS qui résulte d'une hydrolyse d'un aikoxysilane porteur d'une fonction aminée de formule :
dans laquelle les symboles R1, R2, d, R3 et R6 sont tels que définis ci-avant à propos des formules (VI) et (X), et d'autre part un POS α,ω-dihydroxylé de formule (VII).
En ce qui concerne la manière pratique de mettre en œuvre la réaction de couplage entre le POS aminé (X) et l'anhydride maléique (XI), il s'agit là d'une réaction connue en
soi, habituellement conduite à une température allant de la température ambiante (23°C) à 80°C en opérant en présence d'un solvant ou d'un mélange de solvants. On peut se reporter pour plus de détails au contenu du document US-A-3701 795.
Les composés organosiliciques comprenant les polymères POS/2 de type ester, qui constituent une autre catégorie de composés organosiliciques qui sont aussi préférentiellement visés dans le cadre de la présente invention, peuvent être préparés en appliquant les modes opératoires avantageux ci-après définis.
Selon un premier procédé (e), les composés organosiliciques comprenant les polymères POS/2 de type ester peuvent être préparés par estérification d'un POS acide maléamique intermédiaire en réalisant les étapes suivantes : (e1) réaction de couplage, comme expliqué ci-avant à propos du procédé (d), entre le POS aminé (X) et l'anhydride maléique (XI), puis (e2) réaction d'estérification du milieu comprenant le POS/1 de type acide formé, pour conduire au composé comprenant le POS/2 de type ester souhaité, en appliquant le schéma de synthèse suivant :
POS/1 de type acide
estérification
POS/2 de type ester
En ce qui concerne la manière pratique de mettre en œuvre l'étape (e2), on se reportera pour plus de détails aux contenus des documents suivants qui décrivent, éventuellement au départ d'autres réactifs, des modes opératoires applicables à la conduite de cette étape :
(i) réaction du sel d'ammonium de l'acide carboxylique avec un agent comme le sulfate organique de formule (R7)2SO4 ou Piodure organique de formule R7I :
cf. notamment Can. J. Chem., 65, 1987, pages 2179-2181 et Tetrahedron Letters n°9, pages 689-692, 1973 ; (ii) réaction du chlorure de l'acide carboxylique avec l'alcool de formule R7OH en présence d'une base aminée : cf. notamment Heterocycles, 39, 2, 1994, pages 767-778 et J. Org. Chem., 26, 1961, pages 697-700 ; (3i) réaction de transestérification en présence d'un ester tel que le formiate de formule H-COOR7 : cf. notamment Justus Liebigs Ann. Chem., 640, 1961, pages 142-144 et J. Chem. Soc, 1950, pages 3375-3377 ; (4i) réaction de méthylation par le diazométhane qui permet de préparer aisément l'ester méthylique : cf. notamment Justus Liebigs Ann. Chem., 488, 1931, pages 211-227 ; (5i) réaction d'esthérification directe par l'alcool R7-OH : cf. notamment Org. Syn. Coll., vol 1, pages 237 et 451, 1941 et J. Org. Chem., 52, 1987, page 4689. Selon un second procédé (f), qui correspond à une voie de synthèse préférée, les composés organosiliciques comprenant les polymères POS/2 de type ester peuvent être préparés par formation d'une fonction amide en additionnant le POS aminé (X) sur un dérivé ester (XIV) obtenu à partir d'un mono-ester de l'acide maléique (XIII), en réalisant les étapes les étapes suivantes: (f1) alcoolyse de l'anhydride maléique (XI) par l'alcool R7-OH, (f2) activation de la fonction acide carboxylique du mono-ester de l'acide maléique (XIII) obtenu, en utilisant les diverses méthodes d'activation décrites dans le domaine de la synthèse peptidique, pour conduire au dérivé ester activé (XIV), puis (f3) addition du POS aminé (X) sur ledit dérivé ester activé (XIV) pour conduire au composé comprenant le POS/2 de type ester souhaité, en appliquant le schéma de synthèse suivant :
POS aminé (X)
où le symbole Ac du dérivé (XIV) représente une fonction activante. En ce qui concerne la manière pratique de mettre en œuvre les étapes (f1) à (f3), on se reportera pour plus de détails aux contenus des documents suivants qui décrivent, éventuellement au départ d'autres réactifs, des modes opératoires applicables à la conduite des différentes étapes du procédé considéré :
- pour l'étape (f1) : cf. notamment J. Med. Chem., 1983, 26, pages 174-181 ;
- pour les étapes (f2) et (f3) : cf. John JONES, Amino Acid and Peptide-Synthesis, pages 25-41, Oxford University Press, 1994.
Afin de permettre l'addition de la fonction aminé sur la fonction acide carboxylique du mono-ester de l'acide maléique (XIII), il convient au préalable de procéder à l'activation de ladite fonction acide carboxylique et cette activation peut se faire en particulier en mettant en œuvre les méthodes suivantes :
(j) activation par réaction avec un alkylchloroformiate, selon le schéma :
T-COOH CI-CO-OR» T.CQ_Q.CQ.0R/ + HCI fonction activante Ac
où T représente le reste -R4C=CR5-COOR7 et R représente un radical alkyle linéaire ayant par exemple 1 à 3 atomes de carbone ;
(2j) activation par réaction avec le dicyclohexylcarbodiimide (DCCI) en présence de préférence de N-hydroxysuccinimide (HO-SN), selon le schéma :
fonction activante Ac
(3j) activation par réaction avec un composé chloré comme par exemple le chlorure de thionyle, le pentachlorure de phosphore, selon le schéma :
composé chloré T-COOH T-CO-CI + POCI3 + HCI
Ac
Les méthodes d'activation (j) et (2j) sont spécialement préférées.
Pour revenir aux procédés généraux (b) et (c) de préparation de composés à base de POS multifonctionnel, ils peuvent être conduits avantageusement en partant par exemple d'un organosilane de formule :
dans laquelle les symboles R1, R2, d, R3, R6, R4, R5 et R7 (différent de H) sont tels que définis ci-avant à propos de la formule (VI) et du point (3) concernant la formule (I).
Pareils organosilanes sont des produits qui peuvent être préparés en appliquant l'un ou l'autre des procédés (e1) et (e2) décrits ci-avant, dans la conduite desquels on remplacera le POS aminé (X) par l'alkoxysilane aminé de formule (XII).
La réalisation des procédés (d), (e) et (f) conduit à l'obtention d'un composé organosilicique qui peut se présenter sous la forme d'un POS multifonctionnel à l'état pur ou sous la forme d'un mélange d'un POS multifonctionnel avec une quantité pondérale variable (généralement bien inférieure à 50 % dans le mélange) d'un autre (ou d'autres) composé(s) qui peut (peuvent) consister par exemple dans une petite quantité du POS monofonctionnel cyclique de formule :
dans laquelle :
+ les symboles R2 sont tels que définis ci-avant au points (1) concernant la formule
0), + les symboles X sont tels que définis ci-avant aux points (3) concernant la formule (I),
+ les symboles n" et q" sont des nombres entiers ou fractionnaires répondant aux conditions cumulatives suivantes :
• n" se situe dans l'intervalle allant de 1 à 9,
• q" se situe dans l'intervalle allant de 1 à 9,
• la somme n" + q" se situe dans l'intervalle allant de 3 à 10, ledit POS monofonctionnel cyclique étant issu d'une modification du squelette silicone du POS multifonctionnel souhaité.
APPLICATION
Les composés organosiliciques selon l'invention, comprenant les POS multifonctionnels conformes aux formules (I), (III) et (III1) données ci-avant, peuvent être utilisés avantageusement comme agent de couplage charge blanche-élastomère dans les compositions d'élastomère(s) de type caoutchouc, naturel(s) ou synthétique(s), à base d'élastomère(s) isoprénique(s), comprenant une charge blanche, notamment une matière siliceuse, à titre de charge renforçante, compositions qui sont destinées à la fabrication d'articles ou élastomère(s).
Les types d'articles en élastomère(s), où l'emploi d'un agent de couplage est le plus utile, sont ceux sujets notamment aux contraintes suivantes : des variations de températures et/ou des variations de sollicitation de fréquence importante en régime dynamique ; et/ou une contrainte statique importante ; et/ou une fatigue en flexion importante en régime dynamique. Des types d'articles sont par exemple : des bandes de convoyeur, des courroies de transmission de puissance, des tuyaux flexibles, des joints de dilatation, des joints d'appareils électroménagers, des supports jouant le rôle d'extracteurs de vibrations de moteurs soit avec des armatures métalliques, soit avec un
fluide hydraulique à l'intérieur de l'elastomere, des câbles, des gaines de câbles, des semelles de chaussures et des galets pour téléphériques.
Il est connu de l'homme de l'art qu'il est nécessaire d'utiliser un agent de couplage, encore appelé agent de liaison, qui a pour fonction d'assurer la connexion entre la surface des particules de charge blanche et l'elastomere, tout en facilitant la dispersion de cette charge blanche au sein de la matrice élastomérique.
La Demanderesse a découvert lors de ses recherches que :
- des agents de couplage spécifiques consistant dans un composé comprenant un POS multifonctionnel conforme aux formules (I), (III) et (III'), porteur d'une part d'au moins un radical OH et/ou d'au moins un radical alkoxyle et d'autre part d'au moins un groupe contenant une double liaison éthylénique activée choisi parmi les groupes dérivés d'acide maléique et les groupes dérivés d'acide fumarique,
- offrent des performances de couplage qui sont proches de celles liées à l'utilisation des alkoxysilanes poiysulfurés, notamment le TESPT ou tétrasulfure de bis 3-triéthoxysilylpropyle qui est généralement considéré aujourd'hui comme le produit apportant, pour des vulcanisats chargés à la silice, le meilleur compromis en terme de sécurité au grillage, de facilité de mise en œuvre et de pouvoir renforçant, mais dont l'inconvénient connu est d'être fort onéreux (voir par exemple brevets US-A-5 652 310, US-A-5 684 171, US-A-5 684 172), - lorsque lesdits agents de couplage spécifiques sont utilisés dans des compositions de caoutchouc à base d'élastomère(s) isoprénique(s). Les compositions d'élastomère(s) comprennent :
- au moins un élastomère isoprénique,
- une charge blanche renforçante, et - une quantité adéquate d'agent de couplage consistant dans le composé organosilicique comprenant le POS multifonctionnnel qui a été défini ci-avant, porteur d'une part d'au moins un radical hydroxyle et/ou d'au moins un radical alkoxyle et d'autre part d'au moins un groupe contenant une double liaison éthylénique activée choisi parmi les groupes dérivés d'acide maléique et les groupes dérivés d'acide fumarique.
Plus précisément, ces compositions comprennent (les parties sont données en poids) :
• pour 100 parties d'élastomère(s) isoprénique(s),
• de 10 à 150 parties de charge blanche, de préférence de 30 à 100 parties et plus préférentiellement de 30 à 80 parties,
• une quantité d'agent de couplage ou de composé organosilicique qui apporte dans la composition de 0,5 à 15 parties de POS multifonctionnel, de préférence de 0,8 à 10 parties et plus preferentiellement de 1 à 8 parties.
De manière avantageuse, la quantité d'agent de couplage, choisie dans les zones générale et préférentielles précitées, est déterminée de manière à ce qu'elle représente de 1 % à 20 %, de préférence de 2 à 15 %, plus preferentiellement de 3 à 8 %, par rapport au poids de la charge blanche renforçante.
Nous allons revenir dans ce qui suit sur les définitions, tour à tour, des élastomères isopréniques, et de la charge blanche renforçante. Par élastomères isopréniques qui sont mis en œuvre pour les compositions de caoutchouc, on entend plus précisément :
(1) les polyisoprènes de synthèse obtenus par homopolymérisation de l'isoprène ou méthyl-2 butadiène-1,3 ;
(2) les polyisoprènes de synthèse obtenus par copolymérisation de l'isoprène avec un ou plusieurs monomères insaturés éthyléniquement choisis parmi :
- (2J) les monomères diènes conjuguées, autres que l'isoprène, ayant de 4 à 22 atomes de carbone, comme par exemple :le butadiène-1,3, le diméthyl-2,3 butadiène-1,3, le chloro-2 butadiène-1,3 (ou chloroprène), le phényl-1 butadiène-1,3, le pentadiène-1,3, l'hexadiène-2,4 ; - (2.2) les monomères vinyles aromatiques ayant de 8 à 20 atomes de carbone, comme par exemple : le styrène, l'ortho-, meta- ou paraméthylstyrène, le mélange commercial "vinyl-toluène", le paratertiobutylstyrène, les méthoxystyrènes, les chlorostyrènes, le vinylmésitylène, le divinylbenzène, le vinylnaphtalène ;
- (2.3) les monomères nitriles vinyliques ayant de 3 à 12 atomes de carbone, comme par exemple l'acrylonitrile, le méthacrylonitrile ;
-(2.4) les monomères esters acryliques dérivés de l'acide acrylique ou de l'acide méthacryiique avec des alcanols ayant de 1 à 12 atomes de carbone, comme par exemple Pacrylate de méthyle, l'acrylate d'éthyle, l'acrylate de propyle, l'acrylate de n-butyle, l'acrylate d'isobutyle, l'acrylate d'éthyl-2 hexyle, le méthacrylate de méthyle, le méthacrylate d'éthyle, le méthacrylate de n-butyle, le méthacrylate d'isobutyle ;
- (2.5) un mélange de plusieurs des monomères précités (2J) à (2.4) entre eux ; les polyisoprènes copolymères contenant entre 99 % et 20 % en poids d'unités isopréniques et entre 1 % et 80 % en poids d'unités diéniques, vinyles aromatiques, nitriles vinyliques et/ou esters acryliques, et consistant par exemple dans le poly(isoprène-butadiène), le poly(isoprène-styrène) et le poly(isoprène-butadiène- styrène) ;
(3) le caoutchouc naturel ;
(4) les copolymères obtenus par copolymérisation d'isobutène et d'isoprène (caoutchouc butyle), ainsi que les versions halogénées, en particulier chlorées ou bromée, de ces copolymères ; (5) un mélange de plusieurs des élastomères précités (1) à (4) entre eux ;
(6) un mélange contenant une quantité majoritaire (allant de 51 % à 99,5 % et, de préférence, de 70 % à 99 % en poids) d'élastomère précité (1) ou (3) et une quantité minoritaire (allant de 49 % à 0,5 % et, de préférence, de 30 % à 1 % en poids) d'un ou plusieurs élastomères diéniques autres qu'isopréniques. Par élastomère diénique autre qu'isoprénique, on entend de manière connue en soi : les homopolymères obtenus par polymérisation d'un des monomères diènes conjugués définis ci-avant au point (2J), comme par exemple le polybutadiène et le polychloroprène ; les copolymères obtenus par copolymérisation d'au moins deux des diènes conjugués précités (2.1) entre eux ou par copolymérisation d'un ou plusieurs des diènes conjugués précités (2J) avec un ou plusieurs monomères insaturés précités (2.2), (2.3) et/ou (2.4), comme par exemple le poly(butadiène-styrène) et le poly(butadiène- acrylonitrile).
A titre préférentiel, on fait appel à un ou plusieurs élastomères isopréniques choisis parmi : (1) les polyisoprènes de synthèse homopolymères ; (2) les polyisoprènes de synthèse copolymères consistant dans le poly(isoprène-butadiène), le poly(isoprène- styrène) et le poly(isoprène-butadiène-styrène) ; (3) le caoutchouc naturel ; (4) le caoutcouc butyle ; (5) un mélange des élastomères précités (1) à (4) entre eux ; (6) un mélange contenant une quantité majoritaire d'élastomère précité (1) ou (3) et une quantité minoritaire d'élastomère diénique autre qu'isoprénique consistant dans le polybutadiène, le polychloroprène, le poly(butadiène-styrène) et le poly(butadiène- acrylonitrile).
A titre plus préférentiel, on fait appel à un ou plusieurs élastomères isopréniques choisis parmi : (1) les polyisoprènes de synthèse homopolymères ; (3) le caoutchouc naturel ; (5) un mélange des élastomères précités (1) et (3) ; (6) un mélange contenant une quantité majoritaire d'élastomère précité (1) ou (3) et une quantité minoritaire d'élastomère diénique autre qu'isoprénique consistant dans le polybutadiène et le poly(butadiène-styrène).
Dans le présent mémoire, on entend définir par l'expression "charge blanche renforçante", une charge "blanche" (c'est-à-dire inorganique ou minérale), parfois appelée charge "claire", capable de renforcer à elle seule, sans autre moyen que celui d'un agent de couplage, une composition d'élastomère(s) de type caoutchouc, naturels(s) ou synthétique(s).
L'état physique sous lequel se présente la charge blanche renforçante est indifférent, c'est-à-dire que ladite charge peut se présenter sous forme de poudre, de micro perles, de granulés ou de billes.
De manière préférentielle, la charge blanche renforçante consiste dans la silice, l'alumine ou un mélange de ces deux espèces.
De manière plus préférentielle, la charge blanche renforçante consiste dans la silice, prise seule ou en mélange avec de l'alumine.
A titre de silice susceptible d'être mise en œuvre conviennent toutes les silices précipitées ou pyrogénées connues de l'homme de l'art présentant une surface spécifique BET < à 450 m2/g. On préfère les silices de précipitation, celles-ci pouvant être classiques ou hautement dispersibles.
Par silice hautement dispersible, on entend toute silice ayant une aptitude à la désagglomération et à la dispersion dans une matrice polymérique très importante observable par microscopie électronique ou optique, sur coupes fines. Comme exemples non limitatifs de silices hautement dispersibles on peut citer celles ayant une surface spécifique CTAB égale ou inférieure à 450 m2/g et particulièrement celles décrites dans le brevet US-A-5 403 570 et les demandes de brevets WO-A-95/09127 et WO-A-95/09128 dont le contenu est incorporé ici. Conviennent aussi les silices précipitées traitées telles que par exemple les silices "dopées" à l'aluminium décrite dans la demande de brevet EP-A-0 735 088 dont le contenu est également incorporé ici.
A titre plus préférentiel, conviennent bien les silices de précipitation ayant :
- une surface spécifique CTAB allant de 100 à 240 m2/g, de préférence de 100 à 180 m2/g,
- une surface spécifique BET allant de 100 à 250 m2/g, de préférence de 100 à 190 m2/g,
- une prise d'huile DOP inférieure à 300ml/100 g, de préférence allant de 200 à 295 ml/100 g,
- un rapport spécifique BET/surface spécifique CTAB allant de 1 ,0 à 1 ,6.
Bien entendu par silice, on entend également des coupages de différentes silices. La surface spécifique CTAB est déterminée selon la méthode NFT 45007 de novembre 1987. La surface spécifique BET est déterminée selon la méthode de BRUNAUER, EMMET, TELLER décrite dans "The Journal of the American Chemical Society, vol. 80, page 309 (1938)" correspondant à la norme NFT 45007 de novembre 1987. La prise d'huile DOP est déterminée selon la norme NFT 30-022 (mars 1953) en mettant en œuvre le dioctylphtalate.
A titre d'alumine renforçante, on utilise avantageusement une alumine hautement dispersible ayant :
- une surface spécifique BET allant de 30 à 400 m2/g, de préférence de 80 à 250 m2/g,
- une taille moyenne de particules au plus égale à 500 nm, de préférence au plus égale à 200 nm, et
- un taux élevé de fonctions réactives de surface AI-OH, telle que décrite dans le document EP-A-0810 258.
Comme exemples non limitatifs de pareilles alumines renforçantes, on citera notamment les alumines A125, CR125, D65CR de la société BAÏKOWSKI. II peut être avantageux, au besoin, en fonction des conditions particulières d'utilisation des agents de couplage et de la destination finales des compositions de caoutchouc, d'ajouter dans la composition de caoutchouc au moins un activateur de couplage.
L'activateur de couplage, quand on en utilise un, est choisi de préférence dans le groupe constitué par les peroxydes, les hydropéroxydes, les composés azido, les composés bis(azo), les peracides, les peresters ou un mélange de deux ou de plus de deux de ces composés. Selon un mode particulièrement préférentiel, l'initiateur radicalaire, quand on en utilise un, est choisi parmi le peroxyde de 1,1 bis(t-butyl)-3,3,5- triméthylcyclohexane, le 1,1'-azobis(isobutyronitrιïe) et leur mélange. L'initiateur radicalaire, quand on en utilise un, est employé en très faible proportion dans les compositions de caoutchouc, à savoir à un taux allant de 0,05 à 1 partie, de préférence de 0,05 à 0,5 parties, et plus preferentiellement encore de 0,1 à 0,3 parties, pour 100 parties d'élastomère(s).
Bien entendu les compositions de type caoutchouc contiennent en outre tout ou partie des autres constituants et additifs auxiliaires habituellement utilisés dans le domaine des compositions d'élastomère(s) et de caoutchouc(s).
Ainsi, on peut mettre en œuvre tout ou partie des autres constituants et additifs suivants :
• s'agissant du système de vulcanisation, on citera par exemple : - des agents de vulcanisation choisis parmi le soufre ou des composés donneurs de soufre, comme par exemple des dérivés de thiurame ; des accélérateurs de vulcanisation, comme par exemple des dérivés de guanidine, des dérivés de thiazoles ou des dérivés de sulfénamides ; des activateurs de vulcanisation comme, par exemple l'oxyde de zinc, l'acide stéarique et le stéarate de zinc ;
• s'agissant d'autre(s) additif(s), on citera par exemple :
une charge renforçante conventionnelle comme le noir de carbone (dans ce cas, la charge blanche renforçante mise en œuvre constitue plus de 50 % du poids de l'ensemble charge blanche renforçante + noir de carbone) ; une charge blanche conventionnelle peu ou non renforçante comme par exemple des argiles, la bentonite, le talc, la craie, le kaolin, le dioxyde de titane ou un mélange de ces espèces ; des agents antioxydants ; des agents antiozonants, comme par exemple la N-phényl-N'-(diméthyl-1 ,3 butyl)-p-phénylène-diamine ; - des agents de plastification et des agents d'aide à la mise en œuvre.
La vulcanisation (ou cuisson) des compositions de type caoutchouc est conduite de manière connue à une température allant généralement de 130°C à 200°C, pendant un temps suffisant qui peut varier par exemple entre 5 et 90 minutes en fonction notamment de la température de cuisson, du système de vulcanisation adopté et de la cinétique de vulcanisation de la composition considérée.
Les exemples suivants illustrent la présente invention. EXEMPLE 1
Cet exemple illustre la préparation d'un composé organosilicique selon l'invention, comprenant un polymère POS/1 de type acide.
Ce composé est préparé par mise en œuvre du procédé (d) qui a été expliqué ci- avant dans le présent mémoire, consistant à faire réagir un POS aminé de formule (X) avec de l'anhydride maléamique.
1.- Préparation du POS aminé de départ :
Dans un réacteur en verre de 2 litres, muni d'un système d'agitation mécanique et d'un réfrigérant ascendant, on introduit du γ-aminopropylsilane de formule (C2H50)2CH3Si(CH2)3NH2 (858,1 g, soit 4,484 moles), une huile polydiméthylsiloxane α,ω- dihydroxylée (346,51 g) ayant une viscosité de 50 mPa.s à 25°C et titrant 12 % en poids d'OH, de l'eau (46,92 g, soit 2,608 moles), ainsi que du catalyseur à base de siliconate de potassium (0,105 g). Le milieu réactionnel est chauffé à 95°C pendant 6 heures. Au bout de ce temps le milieu réactionnel est abandonné 15 heures à température ambiante (23°C), puis il est neutralisé à l'aide de 0,241 g d'un mélange à base d'acide phosphorique et d'oligomères polydiméthylsiloxanes en opérant à 90°C pendant 1 heure. Le milieu réactionnel obtenu est ensuite dévolatilisé en opérant à 180°C et sous une pression réduite de 3J02 Pa, pendant 30 minutes.
Le POS aminé a été soumis à des analyses par RMN du proton et du silicium. Les résultats de ces analyses révèlent un mélange de structures linéaire (85 % molaire) et cyclique (15 % molaire) ayant les formules moyennes suivantes :
Le POS aminé ainsi obtenu contient 0,5 mole de fonctions aminé pour 100 g de produit.
2.- Préparation du composé organosilicique comprenant un polymère POS/1 de type acide par mise en œuyre du procédé (d) :
Dans un réacteur en verre de 1 I, muni d'un système d'agitation et d'une ampoule de coulée, on introduit une solution d'anhydride maléique (30,67 g, soit 0,3128 mole) dans du CH2CI2 comme solvant (400 cm3), puis la température du milieu réactionnel est abaissée, à 8°C, et on coule ensuite progressivement, sur une période de1 heure 15 minutes, le POS aminé (62,11 g) en maintenant la température du milieu réactionnel à 8°C pendant la coulée. En fin de coulée, le milieu réactionnel est abandonné 15 heures à température ambiante (23CC). Le solvant est ensuite éliminé sous pression réduite en opérant à une température qui n'excède pas 30°C.
On obtient ainsi une huile qui a été soumise à des analyses par RMN du proton et par RMN du silicium (29Si). Les résultats de ces analyses révèlent que le produit de la réaction ou composé organosilicique obtenu à l'issue du procédé (d) renferme : • 91 ,3 % en poids du polymère POS/1 de type acide de formule moyenne :
et 8J % en poids du POS monofonctionnel cyclique de formule moyenne :
EXEMPLE 2
Cet exemple illustre la préparation d'un composé organosilicique selon l'invention, comprenant un polymère POS/2 de type ester.
Ce composé est préparé par mise en œuvre du procédé (f) [avec méthode d'activation (2j)] qui a été expliqué ci-avant dans le présent mémoire.
1.- Alcoolvse de l'anhydride maléique : Dans un réacteur tétracol de 2 litres, l'anhydride maléique est introduit (698,1 g, soit 7,12 moles), puis il est fondu par chauffage du réacteur à l'aide d'un bain d'huile porté à 70°C. Une fois la totalité de l'anhydride fondue, on introduit, sous agitation, du méthanol (221,4 g, soit 6,92 moles) via une ampoule de coulée. Le milieu est ensuite laissé sous agitation pendant 20 heures à 23°C, puis il est dévolatilisé en établissant une pression réduite de 10.102Pa pendant 1 heure, et enfin il est filtré sur papier-filtre. On récupère ainsi 786,9 g de monométhylester de l'acide maléique de formule (rendement de 86 %) :
2.- Préparation du dérivé ester activé selon la méthode d'activation (20 :
Dans un réacteur en verre de 2 litres, équipé d'une agitation mécanique et d'une ampoule de coulée, sont introduits : la N-hydroxysuccinimide (39,20 g, soit 0,3406 mole), du tétrahydrofuranne comme solvant (200 cm3) et le monomethylester de l'acide maléique (40,1 g, soit 0,3085 mole). Le milieu réactionnel est mis sous agitation, et la coulée de la dicyclohexylcarbodiimide (69,3 g, soit 0,3363 mole) est réalisée progressivement, à température ambiante (23°C), sur une période de 10 minutes. Le milieu devient hétérogène à cause de la précipitation de dicyclohexylurée. Après une période de réaction de 50 minutes, le milieu réactionnel est filtré sur
"bϋchner" et le filtrat est concentré par évaporation à une température n'excédant pas
35°C. Le milieu réactionnel résiduel est abandonné à une température de 4°C pendant
15 heures, puis il est à nouveau filtré sur un verre fritte contenant 10 cm de silice. Le second filtrat obtenu est complètement dévolatilisé sous pression réduite pour éliminer le solvant restant et le solide finalement obtenu est ensuite recristallisé dans un mélange
CH2CI2 / éther éthylénique ; les eaux-mères de cette recristallisation sont récupérées, concentrées et une deuxième recristallisation est réalisée.
On récupère ainsi 41 g (rendement de 55 %) du dérivé ester activé de formule :
3.- Préparation du POS aminé :
Dans un réacteur en verre de 4 litres muni d'une agitation mécanique et d'un réfrigérant ascendant, on introduit du γ-aminopropylsilane de formule
(C2H5O)2 CH3Si(CH2)3NH2 (1700,3 g, soit 8,9 moles). La coulée de l'eau (1442,5 g, soit 80,13 moles) se fait à l'aide d'une pompe de coulée ayant un débit de10 cm3 / heure. La réaction est exothermique tout au long de la coulée et la température n'est pas régulée.
Au bout de 3 heures de réaction, un mélange eau-éthanol est éliminé sous pression réduite de 10.101 Pa, d'abord à 40°C, puis ensuite à 70°C pour éliminer complètement l'éthanol et conduire ainsi à une huile aminée intermédiaire.
Dans un autre réacteur de 1 litre, muni aussi d'une agitation mécanique et d'un réfrigérant, on introduit 350,24 g de l'huile aminée intermédiaire obtenue à l'issue de l'étape précédente, une huile polydiméthylsiloxane α,ω-dihydroxylée (230,92 g) ayant une viscosité de 50 mPa.s à 25°C et titrant 12 % en poids d'OH, ainsi que du catalyseur à base de siliconate de potassium (0,0416 g). Le milieu réactionnel est chauffé à 90°C pendant 6 heures. Au bout de ce temps, le milieu réactionnel est abandonné 15 heures à température ambiante (23°C), puis il est neutralisé à l'aide de 0,0974 g d'un mélange à base d'acide phosphorique et d'oligomères polydiméthylsiloxanes, en opérant à 90°C pendant 1 heure. Le milieu réactionnel obtenu est filtré sur un filtre microporeux de 0,5 μm.
Le POS aminé obtenu a été soumis à des analyses par RMN du proton et du silicium. Les résultats de ces analyses révèlent un mélange de structures linéaire (74 % molaire) et cyclique (26 % molaire) ayant les formules moyennes suivantes :
Le POS ainsi obtenu contient 0,51 fonction aminé pour 100 g de produit.
4.- Préparation du composé organosilicique comprenant un polymère POS/2 de type ester par couplage du dérivé ester activé avec le POS aminé : Le dérivé ester activé tel que préparé au point 2 ci-avant (39,83 g, soit 0,175 mole) est introduit dans un réacteur tétracol avec 200 cm3 de CH2CI2 comme solvant. Le POS
aminé tel que préparé au point 3, ci-avant (30,82 g) est solubilisé dans 200 cm3 de CH2CI2, puis la solution est introduite dans une ampoule de coulée. La coulée est réalisée progressivement sur une période d'1 heure, sur un milieu réactionnel qui a été refroidi au préalable à 5°C par un bain d'eau glacée.
La coulée terminée, le milieu réactionnel est mis à réagir à température ambiante (23°C) pendant 15 heures. Au bout de ce temps, le milieu est transvasé dans une ampoule de décantation, puis il est lavé 4 fois de suite avec de l'eau. Le rajout d'une solution aqueuse saturée en NaCI est nécessaire pour aider à la séparation des phases. La phase organique résiduelle est récupérée, séchée sur MgSO4, puis filtrée sur du papier-filtre et finalement le solvant est éliminé sous pression réduite et à température ambiante (23°C).
On obtient ainsi une huile qui a été soumise à des analyses par RMN du proton et par RMN du silicium (29Si). Les résultats de ces analyses révèlent que le produit de la réaction ou composé organosilicique obtenu à l'issue du procédé (f) renferme : • 94,8 % en poids de polymère POS/2 de type ester de formule moyenne :
et 5,2 % en poids du POS monofonctionnel cyclique de formule moyenne :
EXEMPLES 3 et 4
Ces exemples ont pour but de démontrer les performances de couplage (charge blanche-élastomère isoprénique) d'un composé organosilicique comprenant un POS multifonctionnel qui a été défini ci-avant, porteur d'une part d'au moins un radical hydroxyle et/ou d'au moins un radical alkoxyle et d'autre part d'au moins un groupe contenant une double liaison éthylénique activée choisi parmi les groupes dérivés d'acide maléique et les groupes dérivés d'acide fumarique. Ces performances sont comparées à celles d'un agent de couplage conventionnel à base d'un silane TESPT. On compare 4 compositions d'élastomères isopréniques représentatives de formulations de semelles de chaussures. Ces 4 compositions sont identiques aux différences près qui suivent :
- composition n° 1 (témoin 1) : absence d'agent de couplage ;
- composition n° 2 (témoin 2) : agent de couplage à base de silane TESPT (4 pce) ; - composition n° 3 (exemple 3) : agent de couplage ou composé organosilicique, apportant dans la composition 4,66 pce du polymère POS/1 de type acide, préparé à l'exemple 1 ;
- composition n° 4 (exemple 4) : agent de couplage ou composé organosilicique, apportant dans la composition 5,02 pce du polymère POS/2 de type ester, préparé à l'exemple 2.
1) Constitution des compositions d'élastomères isopréniques :
Dans un mélangeur interne de type BRABENDER, on prépare les compositions suivantes dont la constitution, exprimée en parties en poids, est indiquée dans le tableau I donné ci-après :
Tableau
(1) Caoutchouc naturel, d'origine Malaisienne, commercialisé par la Société SAFIC- ALCAN sous la référence SMR 5L ;
(2) Caoutchouc de polybutadiène à haut taux de produits d'addition cis-1,4, commercialisé par la Société SHELL ;
(3) Silice Zéosil 1165 MP, commercialisé par la Société RHODIA - Silices ;
(4) et (5) Activateurs de vulcanisation ;
(6) Tétrasulfure de bis 3-triéthoxysilylpropyle, commercialisé par la Société DEGUSSA sous la dénomination Si-69 ;
(7) N-tertiobutyl-2-benzothiazyl-sulfénamide (accélérateur de vulcanisation) ;
(8) Diphényl guanidine (accélérateur de vulcanisation) ;
(9) Agent de vulcanisation.
2) Préparation des compositions :
Dans un mélangeur interne de type BRABENDER, on introduit les divers constituants dans l'ordre, aux temps et aux températures indiqués ci-après :
Temps Température Constituants
0 minute 80°C Caoutchouc NR
1 minute 90°C Caoutchouc BR
2 minutes 100°C 2/3 silice + agent de couplage
4 minutes 120°C 1/3 silice + acide stéarique + oxyde de zinc
5 minutes 140 à 150°C vidange
La vidange ou tombée du contenu du mélangeur se fait après 5 minutes. La température atteinte est d'environ 145°C.
Le mélange obtenu est introduit ensuite sur un mélangeur à cylindres, maintenu à 30°C, et on introduit le TBBS, la DPG et le soufre. Après homogénéisation, le mélange final est calandre sous la forme de feuilles de 2,5 à 3 mm d'épaisseur.
3) Propriétés rhéologigues des compositions :
Les mesures sont réalisées sur les compositions à l'état cru. On a porté dans le tableau II suivant les résultats concernant le test de rhéologie qui est conduit à 160°C pendant 30 minutes à l'aide d'un rhéomètre MONSANTO 100 S.
Selon ce test la composition à tester est placée dans la chambre d'essai régulée à la température de 160°C, et on mesure le couple résistant, opposé par la composition, à une oscillation de faible amplitude d'un rotor biconique inclus dans la chambre d'essai, la composition remplissant complètement la chambre considérée. A partir de la courbe de variation du couple en fonction du temps, on détermine : le couple minimum qui reflète la viscosité de la composition à la température considérée ; le couple maximum et le delta- couple qui reflètent le taux de réticulation entraîné par l'action du système de vulcanisation ; le temps T-90 nécessaire pour obtenir un état de vulcanisation correspondant à 90 % de la vulcanisation complète (ce temps est pris comme optimum de vulcanisation) ; et le temps de grillage TS-2 correspondant au temps nécessaire pour avoir une remontée de 2 points au dessus du couple minimum à la température considérée (160°C) et qui reflète le temps pendant lequel il est possible de mettre en oceuvre les mélanges crus à cette température sans avoir d'initiation de la vulcanisation. Les résultats obtenus sont indiqués dans le tableau II.
Tableau II
4) Propriétés mécaniques des vulcanisats :
Les mesures sont réalisées sur les compositions uniformément vulcanisées 20 minutes à 160°C.
Les propriétés mesurées et les résultats obtenus sont rassemblés dans le tableau III suivant :
Tableau III
(1) Les essais de traction sont réalisés conformément aux indications de la norme NF T 46-002 avec des éprouvettes de type H2. Les modules 10 %, 100 %, 300 %, et la résistance à la rupture sont exprimés en MPa ; l'allongement à la rupture est exprimé en %.
(2) La mesure est réalisée selon les indications de la norme ASTM D 3240. La valeur donnée est mesurée à 15 secondes.
(3) La mesure est réalisée selon les indications de la norme NF T 46-012 en utilisant la méthode 2 avec porte éprouvette tournant. La valeur mesurée est la perte de substance (en mm3) à l'abrasion ; plus elle est faible et meilleure est la résistance à l'abrasion.
Nous constatons que, après cuisson, les compositions des exemples 3 et 4 présentent des valeurs de modules sous forte déformation (M 300 %), d'indices de renforcement et de résistance à l'abrasion plus élevées que celles obtenues avec le mélange témoin sans agent de couplage (témoin 1). L'amélioration de ces indicateurs est connue de l'homme de métier comme démontrant une amélioration significative du couplage charge blanche-élastomère due à un incontestable effet couplant des agents de couplage introduits dans les compositions des exemples 3 et 4.
Soulignons encore que les agents de couplage utilisés dans les exemples 3 et 4 conduisent à un compromis intéressant de propriétés puisqu'ils permettent d'obtenir tout à la fois :
- des viscosités proches de celles atteintes avec le TESPT (témoin 2),
- un indice de renforcement sensiblement voisin de celui obtenu avec le TESPT,
- un excellent niveau de résistance à l'abrasion sensiblement voisin de celui conféré par le TESPT.