La présente invention concerne un blanchet conçu pour un
cylindre d'une machine à imprimer comportant une gorge.
Un tel blanchet est classiquement tendu sur le cylindre,
ses bords d'extrémité libres étant fixés à l'intérieur de
la gorge.
La présence de cette gorge entraíne des inconvénients qui
sont bien connus de l'homme du métier.
Tout d'abord, la présence d'une telle gorge provoque des
vibrations mécaniques du cylindre, lesquelles génèrent
des variations de pression dans la zone de pincement. Ces
variations affectent la qualité d'impression et le
défaut, connu sous le nom de stries, est très souvent
rédhibitoire.
De plus, ce défaut est le facteur limitant de la vitesse
des cylindres et donc de la productivité des machines à
imprimer.
Un autre problème associé à l'impression rotative en
offset avec des cylindres à gorge, est l'absence
d'impression au niveau de la gorge. Celle-ci constitue
une perte de papier pour l'imprimeur qui peut être
estimée à environ 1,5 % du tonnage de papier. Or, c'est
le papier qui consiste le poste dominant en termes de
coût du procédé d'impression.
Diverses solutions ont déjà été proposées pour résoudre
ces problèmes.
On peut notamment citer le document FR-2 660 895 qui
décrit un manchon sans fin, permettant d'utiliser des
cylindres sans gorge.
Cette solution est efficace mais ne peut pas toujours
être utilisée. Elle nécessite, en effet, une
configuration particulière des machines d'impression, un
manchon sans fin ne pouvant être introduit qu'axialement
sur un cylindre.
Le document FR-2 589 102 décrit, quant à lui, un
dispositif d'amortissement des vibrations mécaniques d'un
cylindre tournant à gorge.
Un tel dispositif est efficace mais ne permet pas de
réduire la largeur de la gorge, le problème de la perte
de papier lors de l'impression restant donc entier.
On peut encore citer le document US-5 749 298 qui décrit
un blanchet d'impression dit "à dos métallique" qui
comporte un empilement de couches fixé sur une couche
intérieure métallique assurant la fixation sur le
cylindre d'impression.
La structure d'un tel blanchet n'est pas continue,
l'empilement de couches s'arrêtant au niveau de la gorge
et seule, la couche intérieure magnétique pénétrant à
l'intérieur de la gorge.
Ce blanchet permet donc de réduire la dimension de la
gorge et les vibrations générées à haute vitesse de
rotation.
Cependant, un tel blanchet d'impression présente un
inconvénient majeur. En effet, sa discontinuité dans la
zone de la gorge constitue un point mécaniquement faible
dans la structure du blanchet.
Le brevet US-4 537 129 décrit un blanchet d'impression
offset qui est conçu pour réduire la largeur de la gorge
du cylindre sur lequel il est tendu et donc augmenter le
nombre de lignes imprimées par circonférence de cylindre.
Ce blanchet est réalisé en deux parties, une couche
épaisse compressible qui s'arrête au niveau de la gorge
et une couche d'impression mince qui, elle, pénètre dans
la gorge.
Ce blanchet pose des problèmes d'ajustement des deux
couches superposées autour du cylindre. De plus, c'est
uniquement la couche d'impression supérieure qui supporte
toute la tension du blanchet, ce qui constitue une
limitation sur le plan mécanique.
L'invention a pour but de pallier ces inconvénients en
proposant un blanchet d'impression dont les extrémités
libres peuvent être insérées et fixées dans une gorge
étroite d'un cylindre porte-blanchet, pour assurer la
tension du blanchet, tout en maintenant l'intégrité de la
structure du blanchet, de façon à limiter les vibrations
des cylindres de machine d'impression et donc les défauts
d'impression et à réduire les pertes de papier, lors de
l'impression, le blanchet ne comportant pas de point
mécaniquement faible.
Un tel blanchet permet donc d'augmenter la productivité
des machines d'impression, puisque celles-ci peuvent
imprimer à plus haute vitesse sans perte de qualité, tout
en réalisant des économies de papier.
De façon générale, l'invention consiste à amincir
localement le blanchet au niveau de ses extrémités libres
qui doivent pénétrer dans la gorge du cylindre.
L'invention concerne tout d'abord un procédé d'obtention
d'un blanchet d'impression dont au moins un des bords
d'extrémité libres, destinés à être retenus dans la gorge
d'un cylindre porte-blanchet, est plus mince que le reste
du blanchet, caractérisé en ce qu'il consiste :
- à réaliser tout d'abord un blanchet d'impression
d'épaisseur donnée et dont la structure continue comprend
au moins une couche lithographique ou d'impression à base
d'élastomères, une couche de matériau compressible et une
couche de renfort,
- à appliquer une pression sur le bord d'extrémité libre
du blanchet pour effectuer une compression à chaud dudit
bord, à une pression comprise entre 10 et 30 MPa et à une
température comprise entre 100 et 250°C, pour que
l'épaisseur dudit bord soit réduite d'au moins 25 % par
rapport au reste du blanchet, tout en préservant
l'intégrité de la structure du blanchet.
De façon préférée, cette pression est appliquée sur les
deux bords d'extrémité libres du blanchet et sur environ
5 à 15 % de la surface totale du blanchet.
De façon avantageuse, le procédé selon l'invention
consiste également à rigidifier au moins un bord
d'extrémité libre du blanchet, pour augmenter le module
de flexion dudit bord d'extrémité.
Le procédé selon l'invention consiste alors à placer,
avant application de la pression et sur au moins un des
bords d'extrémité du blanchet, une matière rigide ou
destinée à devenir rigide à chaud, telle qu'une barrette
de métal, de matière plastique ou encore une résine
thermoplastique ou thermodurcissable, cette matière étant
intégrée au blanchet par la compression à chaud.
Le procédé selon l'invention consiste également, de façon
avantageuse, à prévoir sur le dos du blanchet une couche
de matière rigide, constituée par une résine sous forme
de liquide ou de gel, enduite ou imprégnée sur le dos du
blanchet, ou par un film de renfort, notamment du type
polyamide, polycarbonate ou polyoléfine, et à fixer cette
couche de matière rigide sur le blanchet, lors de
l'application de la pression à chaud, pour augmenter le
module de traction du blanchet.
De préférence, des charges minérales ou organiques, ou
encore des fibres ou filaments sont ajoutés à la résine
pour améliorer les propriétés mécaniques du blanchet.
De préférence, le procédé selon l'invention consiste
également à mettre en forme au moins un bord d'extrémité
libre du blanchet, en donnant au bord d'attaque, un angle
compris entre 15 et 120° par rapport à la surface
d'impression et en donnant au bord de fuite, un angle
compris entre 60 et 165° par rapport à la surface
d'impression.
Le procédé consiste avantageusement, après l'opération de
compression à chaud, à laisser refroidir le blanchet sous
pression pour conserver la réduction de l'épaisseur dudit
bord d'extrémité.
L'invention concerne également un moule pour la mise en
oeuvre du procédé selon l'invention.
Ce moule est caractérisé en ce qu'il comprend deux
parties, dont la première est sensiblement plane et dont
la deuxième est constituée par une plaque comportant au
moins un élément, tel qu'une barre ou analogue, en
saillie vers la première partie, susceptible de réaliser
sur un bord d'extrémité libre d'un blanchet d'impression,
l'opération de pressage à chaud contre la première
partie.
De préférence, la deuxième partie comporte une face
interne dans le prolongement du ou desdits éléments qui
est destinée à venir en appui sur le blanchet, lors du
pressage à chaud, pour éviter le fluage et réduire la
concentration des contraintes.
De façon à pouvoir rigidifier au moins un bord
d'extrémité libre du blanchet, le moule selon l'invention
comporte, dans au moins un élément, un évidement pour
loger une matière rigide, telle qu'une barrette de
renfort en métal ou en matière plastique.
L'invention concerne également un blanchet d'impression
comportant au moins un bord d'extrémité libre
relativement mince et comprenant au moins une couche
lithographique ou d'impression à base d'élastomères, une
couche compressible et une couche de renfort, caractérisé
en ce que ladite couche de renfort à base de fils ou de
fibres présente un facteur de couverture compris entre 75
et 96 %, et de préférence, entre 75 et 88 %, ainsi qu'un
volume libre supérieur à 55 % et, de préférence,
supérieur à 64 %, ledit blanchet présentant une épaisseur
réduite d'au moins 25 % par rapport au reste du blanchet,
sur une surface s'étendant sur au moins un bord
d'extrémité libre du blanchet et comprise entre 5 et 15 %
de la surface totale du blanchet.
De préférence, le blanchet d'impression selon l'invention
comprend au moins une couche en élastomère
thermoplastique, notamment du type polyuréthane,
polyoléfine, polystyrène, polyamide, polyester ou
polyacrylique, ou encore mélange de tels polymères.
Dans ce cas, le blanchet selon l'invention comporte
avantageusement une couche de renfort présentant une
rigidité relativement importante en sens travers, c'est-à-dire
parallèlement à la gorge du cylindre sur lequel le
blanchet est destiné à être monté.
Le blanchet selon l'invention peut également comprendre
au moins une couche en élastomère dont la teneur en
acrylonitrile est d'au moins 16 %, la couche
lithographique ou d'impression étant avantageusement de
ce type.
Le blanchet selon l'invention comprend avantageusement un
tissu ou une grille présentant un module de traction
élevé.
Le blanchet selon l'invention comprend également
avantageusement une couche de matière rigide sur le dos
du blanchet, pour augmenter le module de traction du
blanchet, cette couche étant notamment constituée par une
couche de résine durcie ou un film par exemple de
polyamide.
De façon préférée, au moins un des bords d'extrémité
libres du blanchet selon l'invention comporte une matière
rigide intégrée au blanchet, du type barrette en métal,
en matière plastique ou encore en résine durcie, pour
augmenter le module de flexion dudit bord d'extrémité et
pour servir de moyen de fixation du blanchet sur le
cylindre.
Le blanchet d'impression selon l'invention comporte
avantageusement au moins un bord d'extrémité libre
préformé, le bord d'attaque faisant un angle compris
entre 15 et 120° par rapport à la surface d'impression,
tandis que le bord de fuite fait un angle compris entre
60 et 165° par rapport à la surface d'impression.
L'invention sera mieux comprise et d'autres buts,
avantages et caractéristiques de celle-ci apparaítront
plus clairement à la lecture de la description qui suit
et qui est faite en relation avec les dessins annexés qui
illustrent des exemples non limitatifs de réalisation de
l'invention et sur lesquels :
La figure 1 comporte les figures 1a, 1b et 1c qui sont
des vues en coupe illustrant chacune une étape du procédé
d'obtention d'un blanchet à bords amincis, selon
l'invention.
La figure 2 illustre, en coupe partielle, un exemple de
réalisation d'un moule pour la mise en oeuvre du procédé
selon l'invention.
La figure 3 est une vue en coupe qui illustre un blanchet
d'impression selon l'invention dont les bords amincis
sont préformés.
La figure 4 comprend les figures 4a et 4b qui sont des
vues en coupe transversale d'un blanchet d'impression
selon l'invention dans sa partie médiane (figure 4a) et
de ce même blanchet au niveau d'un bord d'extrémité libre
aminci (figure 4b) .
Les éléments communs aux différentes figures seront
désignés par les mêmes références.
On se réfère tout d'abord aux figures 1a à 1c qui
illustrent schématiquement le procédé selon l'invention.
La figure 1a illustre un blanchet d'impression 1
d'épaisseur donnée E, ce blanchet comprenant
successivement une couche lithographique ou d'impression
10, une couche en matériau compressible 11 et une couche
de renfort 12. La structure du blanchet 1 est continue
d'un bord du blanchet à l'autre.
La couche lithographique ou d'impression 10 est
classiquement réalisée à base d'élastomères, par exemple
du type acrylonitrile moyenne ou haute teneur.
La cohésion du blanchet peut notamment être assurée par
une enduction préalable des différentes couches
constitutives avec une fine pellicule d'adhésif.
La couche de renfort peut être constituée d'un renfort
unique, du type tissu ou grille textile, ou encore d'un
empilement de plusieurs plis de renfort.
De plus, une ou plusieurs couches d'élastomère peuvent
être prévues dans la couche de renfort 12.
De façon générale, le renfort à base de fils ou de fibres
présente une porosité résiduelle qui est caractérisée par
deux paramètres : le facteur de couverture et le volume
libre.
Pour plus de commodité, on considérera dans la suite de
la description que le renfort est un tissu mais
l'invention n'est pas limitée à ce mode de réalisation,
le renfort pouvant également être constitué par exemple
d'une grille textile.
Le facteur de couverture est défini par le rapport de la
surface "réelle" occupée par les fibres sur la surface
totale de ce tissu.
Le volume libre est défini par le volume occupé par l'air
dans un tissu et représente donc la proportion de vide au
sein du tissu.
Cette porosité doit être suffisamment faible pour que
dans le blanchet 1, les couches d'élastomère appliquées
sur le tissu restent en surface.
Ceci concerne les éventuelles couches d'élastomère
présentes dans la couche de renfort, comme les couches
jouant un rôle structural particulier, comme la couche de
matériau compressible ou encore la couche lithographique
ou d'impression.
On se réfère maintenant à la figure lb qui illustre une
autre étape du procédé selon l'invention, dans laquelle
une pression est appliquée sur les bords d'extrémité
libres 1a et 1b du blanchet 1.
Cette pression peut notamment être appliquée sur le
blanchet 1, par l'intermédiaire d'une presse 2,
présentant une forme appropriée.
La pression appliquée sur le blanchet est comprise entre
10 et 30 MPa et, de préférence, entre 15 et 20 MPa.
De plus, cette pression est appliquée à chaud, à une
température comprise entre 100 et 250°C, et de
préférence, entre 120 et 200°C.
Comme l'illustre la figure 1c, du fait de cette
compression à chaud, l'épaisseur e des bords d'extrémité
libres 1a et 1b du blanchet est réduite d'au moins 25 %
par rapport à l'épaisseur E du reste du blanchet, ou
partie intermédiaire repérée 1c.
Le procédé selon l'invention pourrait également n'être
appliqué qu'à un seul bord d'extrémité libre du blanchet.
Ainsi, le blanchet d'impression selon l'invention
comporte des bords d'extrémité amincis qui pourront être
fixés dans une gorge relativement étroite d'un cylindre
d'une machine d'impression.
La réduction de la largeur de la gorge permet de limiter
les vibrations du cylindre et donc les défauts
d'impression et permet également de réduire les pertes de
papier lors de l'impression.
De plus, cet amincissement des bords d'extrémité libres
du blanchet est obtenu sans modifier la structure du
blanchet, puisque cet amincissement est obtenu sans
retrait de matière.
La structure du blanchet est toujours continue, seule
l'épaisseur d'au moins une partie des couches a été
réduite.
En particulier, la couche lithographique ou d'impression
10 est préservée, ce qui permet de protéger le blanchet
de la pénétration et de la diffusion de liquides tels que
des encres ou des solutions de nettoyage qui pourraient
le dégrader.
De plus, la continuité des différentes couches dans les
bords d'extrémité amincis est conservée, ce qui évite
tout point faible structural. Ceci présente un avantage
considérable par rapport aux blanchets à dos métallique
du type décrit dans le document US-5 749 298 ou encore au
blanchet en deux parties, tel que celui décrit dans le
document US-4 537 129.
Lors de l'application de la compression à chaud sur les
bords d'extrémité du blanchet, la couche lithographique
ou d'impression, à base de polymères, voit son épaisseur
réduite. C'est également le cas de la couche 11 en
matériau compressible et de la couche de renfort.
En ce qui concerne cette dernière couche, sa porosité
doit être suffisamment importante pour que, dans les
conditions de température et de pression définies ci-dessus,
chaque pli de tissu puisse s'affaisser.
De plus, lorsque des couches d'élastomère sont prévues
entre les plis de tissu de renfort, la porosité doit
pouvoir permettre un fluage des couches d'élastomère à
l'intérieur des couches de tissu, pour contribuer à
l'amincissement des bords d'extrémité du blanchet.
Il a été mis en évidence que la porosité des renforts
textiles est avantageusement définie de la façon suivante :
- le facteur de couverture est compris entre 75 et 96 %
et, de préférence, entre 75 et 88 % et
- le volume libre est supérieur à 55 % et, de préférence,
supérieur à 64 %.
Dans ces conditions, avant application de la pression à
chaud, les couches d'élastomère présentes dans le
blanchet ne pénètrent pas dans les plis de tissu.
Par contre, lors de l'application de la pression à chaud,
la porosité est suffisante pour obtenir un écrasement des
couches de renfort, par l'affaissement des plis de tissu
et le fluage des éventuelles couches d'élastomère à
l'intérieur du tissu.
De préférence, le blanchet est refroidi, ces bords
d'extrémité libres restant soumis à une certaine
pression, pour conserver efficacement la réduction
d'épaisseur de ses bords d'extrémité.
De préférence, le blanchet peut comporter un tissu ou une
grille présentant un module de traction élevé qui
remplacerait une ou plusieurs couches de renfort du blanchet.
On se réfère maintenant à la figure 2 qui illustre
schématiquement en coupe et partiellement un exemple de
moule selon l'invention, pour la mise en oeuvre du
procédé qui vient d'être décrit.
Ce moule 3 comporte une première partie 30 et une
deuxième partie 31.
La première partie 30 du moule est sensiblement plane et
elle est destinée à recevoir le dos du blanchet 1.
La deuxième partie 31 du moule est constituée par une
plaque 32 comportant sur sa face interne 32a au moins un
élément 33 tel qu'une barre ou analogue, en saillie vers
la première partie 30.
Cet élément en saillie 33 va permettre d'appliquer une
pression déterminée sur le bord d'extrémité la du
blanchet 1.
Bien entendu, si le moule 3 est destiné à réaliser un
bord aminci à chaque extrémité libre du blanchet, il
comportera un élément en saillie 33, disposé
longitudinalement de part et d'autre de la plaque 32.
De préférence, la face interne 32a de la plaque 32 est
positionnée de façon à venir en appui sur la partie
intermédiaire lc du blanchet, lors de l'opération de
compression à chaud. Ceci permet d'éviter le fluage de
matière depuis les bords d'extrémité du blanchet vers sa
partie médiane et de réduire la concentration de
contraintes.
Le procédé selon l'invention peut également consister à
rigidifier les bords d'extrémité libres du blanchet, de
façon à augmenter le module de flexion des bords
d'extrémité libres.
Le blanchet obtenu est ainsi plus facile à manipuler et
plus résistant au niveau de ses zones d'accrochage dans
la gorge d'un cylindre.
Le procédé selon l'invention comporte par exemple une
opération complémentaire consistant à apporter une
matière rigide sur au moins un bord d'extrémité libre du
blanchet.
Cette matière rigide peut consister en une barrette de
métal, de plastique rigide ou encore de composite de
carbone, fibres de verre ou céramique notamment.
Cette matière peut également être du type résine, le
procédé consistant alors à injecter une résine
thermoplastique ou thermodurcissable qui est durcie lors
de l'opération de pressage à chaud.
Dans le cas où la matière rigide se présente sous la
forme d'une barrette notamment métalique, celle-ci peut
également avantageusement servir de moyen d'accrochage du
blanchet dans la gorge du cylindre.
Pour pouvoir mettre en oeuvre cette étape supplémentaire
du procédé selon l'invention, au moins un élément en
saillie 33 de la plaque 32 comporte un évidement 34
destiné à recevoir une matière 35 rigide ou destinée à
devenir rigide à chaud.
Cette matière est intégrée au bord d'extrémité libre la
du blanchet 1, par la compression à chaud.
Le procédé selon l'invention peut comprendre également
une autre opération complémentaire consistant à prévoir
sur le dos du blanchet, une couche de matière rigide,
pour augmenter le module de traction du blanchet.
Cette couche de matière rigide peut être constituée à
partir d'un film de polyamide, de polyester ou encore de
résine époxyde, ce film étant, le cas échéant, étiré pour
augmenter son module.
Cette couche de matière rigide peut également être
réalisée à partir d'une résine sous forme de liquide ou
de gel, enduite ou imprégnée sur le dos du blanchet ou
encore injectée dans le moule.
Dans tous les cas, la couche de matière rigide peut être
fixée au blanchet, lors de l'opération de compression à
chaud.
On peut également prévoir de solidariser le film de
renfort à l'aide d'une couche intermédiaire d'adhésif.
Dans les deux opérations supplémentaires du procédé selon
l'invention qui viennent d'être décrites, on peut prévoir
d'ajouter des charges minérales ou organiques ou encore
des fibres ou filaments, à la résine, pour améliorer les
propriétés mécaniques du blanchet.
En pratique, cette couche de matière rigide sur le dos du
blanchet remplit la même fonction qu'une feuille
métallique qui augmente la rigidité du blanchet.
On se réfère maintenant à la figure 3 qui illustre, en
coupe transversale, un blanchet d'impression selon
l'invention dont les bords d'extrémité libres ont été
préformés.
Ce blanchet 4 comporte successivement une couche
lithographique ou d'impression 40, une première couche de
renfort 41, une couche 42 en matériau compressible et
trois autres couches de renfort, respectivement 43, 44 et
45.
La couche lithographique ou d'impression 40 est réalisée
à base d'élastomères par exemple du type caoutchouc
nitrile, à teneur en acrylonitrile supérieure à 16 %.
Les couches de renfort 41, 43, 44 et 45 présentent une
porosité telle que définie précédemment.
Le facteur de couverture de ces couches de renfort du
type textile est donc compris entre 75 et 96 %, tandis
que leur volume libre est supérieur à 55 %.
A l'intérieur de chaque couche de renfort peuvent être ou
non prévues une ou plusieurs couches en élastomère du
type thermoréticulé ou du type thermoplastique.
A titre d'exemple d'une couche de renfort textile dont la
porosité répond aux deux critères définis ci-dessus, on
peut citer l'exemple suivant de tissu :
- tissu réalisé en coton AP et polynosiques
- dont la chaíne comporte 23 fils par centimètre, de titre
Nm 34/2, avec une résistance à la rupture de 350 N/cm
- dont la trame est réalisée avec 21 fils par centimètre,
le titre des fils étant de Nm 34/1, avec une résistance à
la rupture de 10 N/cm
- la masse surfacique du tissu est de 210 g/m2
- l'épaisseur du tissu est de 0,4 mm.
Un tel tissu présente un facteur de couverture d'environ
77 % et un volume libre d'environ 68 %.
La couche 42 de matière compressible peut notamment être
réalisée à base d'élastomères.
Le procédé selon l'invention a été appliqué au blanchet
4, de telle sorte que ses bords d'extrémité libres 4a et
4b présentent une épaisseur e qui est inférieure à
l'épaisseur E de la partie centrale 4c du blanchet 4.
L'épaisseur e est inférieure d'au moins 25 % à
l'épaisseur E.
Cet amincissement a été obtenu par une opération de
compression à chaud, au cours de laquelle les couches de
renfort se sont affaissées, les éventuelles couches
d'élastomère présentes dans les couches de renfort ayant
fluées à l'intérieur des tissus de renfort.
La couche de matière compressible 42 a, elle aussi, été
écrasée lors de l'opération de compression à chaud, comme
la couche supérieure 40.
En effet, les travaux réalisés ont montré qu'une couche
d'élastomère thermoréticulé, tel que du caoutchouc
vulcanisé, conservait un comportement plastique à chaud
permettant un amincissement sous l'action d'une pression
à chaud.
Ceci va à l'encontre des préjugés de l'homme du métier,
pour lequel la thermoréticulation de l'élastomère est
sensée figer la matière dans une forme irréversible,
impossible à modifier a posteriori.
Ceci est possible lorsque la couche d'élastomère comporte
une teneur élevée en acrylonitrile, supérieure à 16 %.
Les traits en pointillé indiqués sur la figure 3 montrent
la forme que présenterait le blanchet 4 s'il n'avait pas
subi le procédé selon l'invention.
En plus de cette opération d'amincissement de ses bords
d'extrémité libres 4a et 4b, le blanchet 4 a été préformé
lors de l'opération de compression à chaud.
Ce préformage a été obtenu avec un moule de forme
particulière qui n'est pas illustré sur les figures.
Grâce à cette opération de préformage, le bord d'attaque
4b du blanchet forme un angle α avec la surface de la
couche lithographique ou d'impression 40, cet angle étant
d'environ 45°.
De façon générale, le bord d'attaque 4b est préformé de
telle sorte que l'angle α soit compris entre 15 et 120°.
Le bord d'extrémité 4a qui constitue le bord de fuite
est, quant à lui, préformé de telle sorte que l'angle β
qu'il forme avec la couche 40 soit d'environ 135°.
De façon générale, le bord de fuite est préformé de telle
sorte que l'angle β soit compris entre 60 et 165°.
Ce préformage des bords d'extrémité libres 4a et 4b du
blanchet 4 permet de faciliter le positionnement de ces
bords d'extrémité libres dans la gorge du cylindre sur
lequel le blanchet est destiné à être monté.
On peut également envisager d'automatiser le montage d'un
blanchet dont les bords amincis sont préformés.
On se réfère maintenant aux figures 4a et 4b qui
illustrent un exemple de blanchet avant et après
application du procédé selon l'invention, conduisant à un
amincissement d'au moins un bord d'extrémité libre du
blanchet.
Le blanchet 5 représenté à la figure 4a comporte
successivement depuis le dos du blanchet, deux couches de
renfort 50 et 51, une couche en matériau compressible 52,
une autre couche de renfort 53 et enfin deux couches
d'élastomère 54 et 55.
Ces deux couches d'élastomère 54 et 55 sont réalisées à
base d'élastomère acrylonitrile-butadiène dont la
proportion d'acrylonitrile est de 25 %. La dernière
couche 55 constitue la couche lithographique du blanchet
5 permettant l'impression.
La couche compressible 52 est réalisée en élastomère
d'acrylonitrile avec une teneur de 25 %, expansé
chimiquement.
Les couches de renfort 50, 51 et 53 comprennent chacune
un pli de tissu constitué de fils de chaíne et de trame
en coton, avec une armature toile. Le facteur de
couverture de ce tissu est d'environ 75 %, tandis que son
volume libre est d'environ 66 %.
Entre les différentes couches constitutives du blanchet 5
est prévue une pellicule d'adhésif qui permet d'assurer
la cohésion de l'ensemble des couches.
Le blanchet 5 présente une épaisseur totale d'environ
1,95 mm.
Sur au moins un bord d'extrémité libre 5a de ce blanchet
5, est appliquée une pression de 25 MPa, à une
température de 200°C.
La figure 4b illustre le bord d'extrémité libre 5a du
blanchet 5, après refroidissement sous presse jusqu'à la
température ambiante.
On constate que chaque couche constitutive du blanchet 5
présente une épaisseur réduite, les plis des couches de
renfort étant notamment affaissés.
L'épaisseur du blanchet au niveau de son extrémité libre
est d'environ 1,40 mm. Elle a donc diminué d'environ 28
%.
Comme indiqué précédemment au regard de la figure 3, tout
blanchet d'impression selon l'invention peut présenter au
moins un bord d'extrémité rigidifié et/ou une cuoche de
matière rigide sur son dos, ayant la même fonction qu'une
feuille métallique.
Les signes de référence insérés après les
caractéristiques techniques figurant dans les
revendications ont pour seul but de faciliter la
compréhension de ces dernières et ne sauraient en limiter
la portée.