La présente invention concerne un procédé pour faire coïncider avec une faible probabilité deux motifs imprimés sur une page de journal ou de périodique d'un même tirage.
Ce procédé est notamment utilisable dans un jeu publicitaire consistant à faire bénéficier d'un gain un nombre réduit de possesseurs du journal ou autre périodique dans lequel un annonceur publicitaire le met en oeuvre. Le jeu consiste à faire apparaître sur chaque journal deux séries de motifs et à considérer qu'un journal est gagnant si deux motifs coïncident rigoureusement l'un avec l'autre et, au contraire, que les autres journaux sont perdants parce que ces motifs sont décalés.
Bien entendu, il faut que les journaux gagnants soient en faible proportion par rapport aux journaux perdants et que ces journaux gagnants soient répartis au hasard dans les paquets livrés aux distributeurs détaillants. II est évident que cette faible proportion de gagnants et leur répartition au hasard doivent s'obtenir automatiquement et sans travail supplémentaire dans l'imprimerie de presse, de façon que la succession extrêmement rapide et parfaitement programmée des opérations ne soit ni perturbée ni retardée.
Lorsqu'on veut faire paraître de la publicité en couleurs dans un journal, on peut appliquer une technique connue selon laquelle l'impression en couleurs est effectuée à l'avance sur une bobine de papier vierge; I'impression en noir des parties réservées sur cette bobine est réalisée dans la rotative de presse en même temps que celle des autres bobines, mais il est nécessaire de réaliser un repérage rigoureux de façon que le repiquage des noirs soit parfaitement positionné par rapport aux parties en couleurs.
Lorsqu'on exclut le repérage, les motifs publicitaires doivent se repéter à pas constant dans une même page de journal et on doit alors admettre que, par suite du déroulement en continu, les motifs pourront être coupés à n'importe quel endroit.
Mais jamais deux impressions n'ont été effectuées successivement sans repérage, alors qu'elles doivent se combiner dans leurs effets et leur aspect.
Le procédé objet de l'invention permet de faire coïncider, non pas tous les motifs d'une première série imprimée sur une bobine de papier par un groupe d'impression avec tous les motifs d'une deuxième série imprimée sur cette bobine par un autre groupe, mais un nombre réduit seulement de ces motifs et suivant une répartition de hasard de façon que certains seulement des journaux ou autres périodiques soient gagnants et que leur localisation dans les paquets livrés soit imprévisible et indétectable.
Conformément à l'invention, les deux séries de motifs sont imprimées en continu sur la même ligne de défilement dans au moins une rotative de presse lors d'au moins deux passages successifs, de façon que les différences de tension et d'allongement de la bande de papier qui apparaissent au même endroit sur celle-ci pendant ces deux passages engendrent localement un déphasage des deux séries de motifs et provoquent un glissement relatif desdits motifs grâce auquel leur coïncidence devient aléatoire.
Dans une mise en oeuvre particulière du procédé, la loi de répétition des motifs de la deuxième série est la même que celle des motifs de la première série.
Selon un mode d'exécution particulièrement avantageux car il permet de préparer les bobines préimprimées entre deux parutions du journal ou autre périodique, le premier passage est effectué à l'avance dans une rotative pour obtenir une préimpression en noir ou couleurs de la première série de motifs, ce premier passage étant suivi d'un réembobinage, tandis que le deuxième passage est effectué dans une rotative alimentée avec les bobines préimprimées obtenues à l'avance pour imprimer la deuxième série de motifs par repiquage, en même temps que la matière rédactionnelle, dans les parties réservées.
Par ailleurs, pour réduire la probabilité de coïncidence des motifs, ceux de l'une des séries sont imprimés alternativement sur la ligne de défilement des motifs de l'autre série et sur une ligne éloignée transversalement.
Pour illustrer l'invention et en faire comprendre la mise en oeu-
vre, des modes d'exécution du procédé sont représentés, à titre
d'exemple, sur le dessin annexé.
Sur ce dessin:
La fig. 1 est une vue en plan de la nappe de papier telle qu'elle sort du groupe imprimant la première série de motifs.
La fig. 2 est une vue en plan de cette nappe de papier telle qu'elle sort du groupe imprimant, selon un premier mode d'exécution du procédé, la deuxième série de motifs.
La fig. 3 est une vue arrachée analogue à la fig. 2 montrant un
deuxième mode d'exécution du procédé.
Avant de décrire ces modes d'exécution du procédé, on déônit simplement comme exemple d'illustration une règle d'un jeu dénommé ci-après jeu des cosmonautes .
Les deux motifs qui doivent coïncider pour qu'un journal soit gagnant sont une cosmonaute 1 et une cabine spatiale 2. Bien entendu, pour harmoniser la composition de la page publicitaire d'un journal, d'autres motifs, dits morts parce qu'ils ne participent pas à la détermination du gagnant, sont imprimés en même temps. Les motifs morts accompagnant le cosmaute 1 peuvent être d'autres cosmonautes 3 et une planète 4 (fig. 1). Ceux accompagnant la cabine 2 peuvent être un cosmonaute 5 et un module lunaire 6 (fig. 2). Alors que les motifs morts 3 à 6 sont disposés, en partie au moins, en dehors de la bande de défilement 7, dans laquelle la cabine 2 se trouve, le cosmonaute 1 est par contre situé dans cette bande. Le journal gagnant est bien alors celui qui comporte un cosmonaute I entièrement placé (sans aucun débordement) dans la cabine 2.
Bien entendu, les motifs 1, 3 et 4 peuvent être imprimés en différentes couleurs par n'importe quel procédé continu, tandis que les motifs 2, 5 et 6 sont de préférence imprimés en noir en même temps que la matière rédactionnelle et par le même procédé: typogravure, héliogravure, offset, flexo, etc.
Selon le mode d'exécution du procédé illustré par les fig. 1 et 2, la premiére série de motifs 1, 3 et 4 est imprimée à l'avance dans une rotative de presse. Le pas développé p des éléments imprimants des clichés montés sur les cylindres est égal à longueur I de coupe des nappes de papier pliées et encartées. c'est-à-dire à la hauteur du journal. Bien entendu, pour que chaque journal porte nécessairement un motif I entier, il est indispensable que le pas p soit inférieur à la longueur 1.
La nappe de papier 8 (fig. 1) sortant du ou des groupes d'impression présente donc, sur l'une de ses faces et sur la moitié de sa largeur si le jeu doit couvrir une page de journal, des motifs 1, 3 et 4 se répétant à un pas constant sensiblement égal à la longueur 1.
La nappe 8 est alors réembobinée et la bobine ainsi obtenue est stockée.
Au moment du tirage du journal, cette bobine comportant la préimpression 1, 3, 4 est montée avec d'autres bobines vierges dans une rotative de presse qui peut ou non être celle déjà utilisée.
D'autres clichés d'un cylindre impriment les motifs 2, 5, 6 au même pas p que les motifs 1, 3, 4 sur la même face de la nappe de papier 8 et sur la même moitié. Cette impression des motifs 2, 5, et 6 accompagne celle de la matière publicitaire sur la même moitié ainsi que la matière rédactionnelle sur l'autre moitié et l'autre face de la nappe de papier.
Bien que les motifs 2, 5, 6 se répètent à un pas constant égal à la longueur de coupe 1, il est important de remarquer qu'il se produit un glissement de ces motifs relativement aux motifs 1. 3, 4.
Ce glissement résulte des différences de tension et d'allongement du papier qui apparaissent à chaque endroit entre le premier passage de la nappe 8 (fig. 1) et le deuxième passage.
Si le glissement était corrigé grâce à la technique connue du repérage, tous les cosmonautes 1 seraient placés dans la cabine 2.
Mais, comme ce glissement est recherché selon l'invention et obtenu en s'abstenant de tout repérage, le placement du cosmonaute 1 dans la cabine 2 devient aléatoire. L'expérience a d'ailleurs montré que la probabilité de coïncidence des motifs 1 et 2 est relative ment faible et peut être de I journal sur 400 environ lorsque le cosmonaute mesure 44 mm et la cabine 46 mm pour un journal ayant une hauteur de 600 mm.
Cette probabilité de coïncidence est d'ailleurs la probabilité de gain. Elle peut être déterminée expérimentalement de façon que l'annonceur publicitaire puisse connaître à l'avance le nombre et la valeur des lots à distribuer.
Il est en outre important de noter qu'on ne peut pas prévoir quel sera l'emplacement sur la nappe 8 des pages gagnantes 9 relativement aux pages perdantes 10. On ne pourra donc pas localiser chez le distributeur détaillant les journaux gagnants dans les paquets.
Par ailleurs si l'annonceur veut différencier les lots, la règle du jeu peut prévoir qu'un cosmonaute 1 d'une certaine couleur placé dans une cabine 2 gagne tel lot, qu'un cosmonaute 1 d'une autre couleur placé dans cette cabine gagne tel autre lot. Pour mettre en oeuvre cette règle, il suffit lors de l'impression des motifs 1, 3, 4 sur la nappe 8 d'imprimer sur la bande de déplacement 7 deux cosmonautes 1 en deux couleurs différentes.
De plus, il peut être avantageux, pour diminuer la probabilité de gain, de combiner au glissement relatif, longitudinal de deux motifs, un décalage transversal. Un mode d'exécution de cette variante du procédé est représenté sur la fig. 3.
Suivant ce mode d'exécution, les motifs 1, 3 et 4 sont imprimés dans les mêmes conditions que précédemment. On obtient alors la nappe de papier 8 telle qu'illustrée par la fig. 1.
Mais l'impression des motifs 2, 5 et 6 est réalisée selon une autre répartition. En effet, ainsi que cela ressort de la fig. 3 sur laquelle les motifs morts 3 à 6 ont été supprimés pour faciliter la compréhension du dessin, la cabine 2 n'est imprimée, dans la bande de défilement 7, lors du passage final, que par l'un des deux clichés du cylindre imprimant correspondant tandis qu'une autre cabine 11 est imprimée dans une autre bande de défilement 12, écartée transversalement de la précédente, par le deuxième cliché de ce cylindre imprimant. Il faut évidemment qu'aucun cosmonaute 3 ne soit imprimé dans cette bande 12.
Dés lors, la page 13 qui correspond à la page gagnante 9 de la précédente réalisation devient maintenant perdante du fait du décalage transversal de la cabine 11; par contre, la page 14 qui correspond à une autre page gagnante 9 de la précédente réalisation est elle-même gagnante si les conditions de glissement sont les mêmes, car la cabine 11 se trouve à nouveau dans la bande de défilement 7. Par suite, la probabilité de gain se trouve divisée sensiblement par deux.
Dans les exemples exposés ci-dessus on a considéré, pour simplifier l'exposé, que le pas p des motifs successifs 1 était constant et que le pas des motifs successifs 2 était égal à ce pas p .
En réalité, rien ne s'oppose à ce que les motifs 1 se répètent suivant une loi quelconque, par exemple: p, p/2, p/3, p, p/2, p/3...
Rien ne s'oppose également à ce que la loi de répétition des motifs 2 soit différente de celle des motifs 1, par exemple: 3/4p, 3/2p, p, 3/4p, 3/2p, p..
L'essentiel est que la probabilité de coïncidence entre les motifs 1 et 2 résulte pour le principal du glissement relatif des motifs, étant entendu que cette probabilité peut, dans les mêmes conditions de glissement, être différente suivant que le choix porte sur telle loi de répétition ou sur telle autre.