Dispositif de support d'un pont volant L'usage des ponts volants transportables par chars est actuellement courant pour les armées modernes. Ces ponts sont parfois constitués par deux parties re- pliables destinées à augmenter leur portée, mais mal gré tout, la longueur de ces engins reste assez réduite. C'est ainsi que ces dimensions insuffisantes cons tituent de graves inconvénients lorsqu'on rencontre une brèche d'une largeur supérieure à la longueur du pont qui devient de ce fait inutilisable.
Il est alors indispensable de créer un appui inter médiaire, ce qui est quelquefois impossible, en parti culier lorsque cet appui doit être fait à la main et sous le feu de l'ennemi, parfois même sous l'eau.
La présente invention a pour objet un dispositif de support d'un pont volant caractérisé en ce qu'il comprend une culée comportant une travure munie à une extrémité d'une plaque d'assise et à l'autre extrémité d'au moins un support télescopique rabat- table renfermant un fluide incompressible permet tant d'adapter la longueur du support à la profon deur de la brèche à franchir, le support comportant des arcs-boutants verrouillables et le tout étant muni d'une pompe auxiliaire permettant de rectifier la lon gueur du support télescopique en cours d'utilisation.
Dans ce dispositif de support peuvent être incor <I>porés:</I> un système permettant de supprimer l'écou lement d'un fluide des réservoirs extensibles, des pompes auxiliaires permettant de faire varier la lon gueur des supports afin d'obtenir un élément de pont mobile avec support auxiliaire pouvant servir d'appui intermédiaire soit à d'autres éléments identiques, soit à un pont déployable de type connu, afin de permet tre le franchissement des brèches, cours d'eau, et au tres largeur importante.
Le dessin annexé représente à titre d'exemple une forme d'exécution de l'objet de l'invention la fig. 1 montre en élévation l'engin poseur trans portant une culée munie de supports extensibles ; la fig. 2 montre à échelle agrandie une culée avec supports télescopiques; Ses fig. 3, 4, 5, 6, 7, 8 et 9 représentent les sup ports télescopiques et leurs détails constructifs ; les fig. 10 et Il montrent la culée avec supports déployés ;
les fig. 12 et 13 représentent des applications du dispositif ; la fig. 14 est une coupe du support télescopique avec dispositif de sécurité, et .
les fig. 15 et 16 sont des coupes partielles, à échel le agrandie de ce support.
La culée est constituée par une travure 1 cons truite de la même façon que le pont déployable 2, normalement utilisé par un char .porteur 3. Cette tra- vure est pourvue d'un cône 4 et comprend des pla ques d'assise 5, un platelage 6, des rampes d'accès 7, le tout identique à celles du pont 2.
Les longerons 8 de la travure 1 sont prolongés à l'extrémité opposée aux rampes 7 par une partie en décrochement 9. Les longerons 8 sont réunis dans la partie .décrochée 9 :par des plates-formes en tôle ondu lée 10, elles-mêmes recouvertes par d'autres plates- formes 11 supportées par les plates-formes 10 au moyen de coussins élastiques 12 pour leur adaptation aux charges qu'elles auront à supporter.
Les plates-formes I1 sont nervurées de façon que les nervures 13 forment des saillies. Des traverses 14 sont fixées transversalement sous les décrochements 9, et servent de support à des chaises 15 reliées par des axes 16 enserrés dans les douilles 17 par des bou- Ions 18. La disposition des chaises 15 et des axes 16 est telle qu'une fois en place les axes 16 sont inclinés par rapport à l'horizontale, ainsi que par rapport à un plan transversal. Ces axes 16 servent de tourillons à des cylindres creux 20, grâce à des douilles 21.
A l'intérieur des cylindres 20 coulissent des pistons 22 bouchés à leur extrémité 23 et dont le coulissement est rendu étanche par rapport aux cylindres 20 grâce à des garnitures d'étanchéité 24 analogues à celles employées dans les vérins. Les pistons 22 constituent avec les cylindres 20 .des sortes de vérins dont les chambres 25 communiquent avec des réservoirs 26 par l'intermédiaire de tuyaux souples 27, et de tuyau teries 28 en passant par les robinets d'arrêt 29.
A l'intérieur des pistons 22 sont prévues des ral longes tubulaires 30 percées d'ouvertures 31 que des systèmes de clavettes 32 permettent d'immobiliser à des longueurs variables.
Les rallonges 30 sont terminées par une sphère mâle 33 servant d'assise à une sphère femelle 34 atte nante à une embase 35 munie de piquets d'an crage 36.
L'ensemble des pièces 20, 21, 22, 23, 24, 30, 32, 33, 34, 35, 36 constitue des supports télescopiques 37 extensibles et rabattables capables de supporter l'ex trémité 38 de la travure 1 dont l'autre extrémité re pose sur le sol par les plaques d'assise 5.
Les réservoirs 26 sont composés d'un fond 39 et d'un chapeau 40 réunis d'une manière étanche par une virole extensible 41 en forme de soufflet, et cons tituée par un matériau susceptible de résister au fluide contenu.
Le chapeau 40, qui est muni d'une ouverture de remplissage 42, est constamment sollicité vers le fond 39 par un système de ressorts 43. Ces ressorts 43 maintiennent le réservoir plein sans air et avec une certaine pression quelle que soit sa position ou son volume.
Les robinets d'arrêt 29 sont normalement main tenus dans la position fermée par des ressorts 44, et leur clé est reliée par une tringlerie 45 à des leviers articulés 46 qui peuvent osciller autour de leurs axes 47.
Lorsque ces leviers 46 sont amenés par la pesan teur dans leur position basse 48 représentée en traits pleins les ressorts 44 sont tendus fi-. 2 par le poids des leviers 46 et les robinets 29 sont placés dans la position d'ouverture.
Lorsque les leviers 46 sont amenés dans la posi tion effacée 49 représentée en traits pointillés, les ro binets d'arrêt 29, sollicités par des ressorts antagonis tes 44 sont hermétiquement fermés.
Les supports télescopiques 37 sont réunis à des arcs-boutants 51 par des oreilles 52 soudées contre les cylindres 20 et par des axes 53.
L'autre extrémité des arcs-boutants 51 est munie d'une tête 54 traversée par un axe 55 autour duquel peuvent tourner des galets 56.
Ces galets 56 sont prévus pour rouler à l'intérieur de coulisses 57 fixées sous la- travure I de façon à être orientées dans le plan de rabattement des sup ports 37.
Lorsque des supports 37 occupent la position per pendiculaire à la travure représentée fig. 3, la course des arcs-boutants 51 est limitée en avant par des bu tées 58 contre lesquelles les galets 56 viennent s'ap puyer, quand les arcs-boutants 51 occupent cette po sition extrême leurs têtes 54 sont également coincées par des butoirs 59 fixés à des jambes de force arti culées 60 normalement escamotées par les ressorts de rappel 61.
Ces jambes de force 60 sont rabattues, dans la position de coincement par les arcs-boutants 51, par des pistons 62 des vérins 63 dont les chambres 64 sont réunies aux tuyauteries 28 par des tuyaux sou ples 65.
L'extrémité 66 des arcs-boutants 51 est reliée à un palonnier 66 bis par des câbles ou des chaînes souples 67 passant sur des poulies de renvoi 68 de manière que lorsque le palonnier 66 bis est poussé dans le sens de la flèche 69, les arcs-boutants 51 sont ramenés à leur position limite contre les butées 58.
Le déplacement du palonnier 66 bis est obtenu par la poussée d'un vérin télescopique 91 qui fait par tie du mécanisme de pose du char porteur 3.
Le vérin suivant les fig. 14 à 16 est constitué par un tube supérieur 101 de grand diamètre pourvu à sa partie supérieure d'une collerette 102 boulonnée à une calotte sphérique 103 formant à sa partie supé rieure un demi-collier 104 reliant le tube 101 à l'arbre 105 d'un support incliné<B>106</B> fixé à la travure 1.
Ce tube 101 est muni à sa partie inférieure d'une embase conique 107. Le tube 108 coulisse à l'inté rieur du tube 101 avec un certain jeu et est pourvu en son milieu d'une cloison étanche 109, et à sa par tie supérieure d'un presse-étoupe 110 à travers lequel coulisse la tige rectifiée du plongeur 111.
La partie supérieure du plongeur 111 se termine par une tête sphérique 112 de même diamètre que la calotte sphérique 103 du tube 101. Un tube intérieur de petit diamètre<B>113</B> permet d'introduire le fluide à la partie supérieure du tube 108 au-dessus de la cloison 109 grâce à l'ajutage 114 relié à la tubulure 27.
La partie inférieure du tube 108 est renforcée par la collerette<B>115</B> pourvue d'ouvertures<B>116.</B> Un tube de diamètre inférieur<B>117</B> traverse la collerette 115 et peut coulisser à l'intérieur du tube 108 en se gui dant sur le renfort<B>118.</B> Le tube 117 est pourvu d'ou vertures<B>119</B> de même dimensions que celles de la collerette 115 de façon à pouvoir maintenir le tube 117 par rapport au tube 108 en faisant traverser les collerettes 115 et le tube 117 par une clavette appro priée 120. La partie inférieure du tube 117 est termi née par la sphère 121 qui sert d'appui.
Le dispositif de sécurité 122 est prévu autour du tube 108 pour remédier à une fuite du .presse-étoupe 110 ou du circuit d'alimentation. Il est formé par une collerette 123 dont la partie supérieure 124 a la for me d'un cône de même pente et dimensions que l'embase conique<B>107</B> du tube 101. Une charnière 125 sur laquelle tourillonnent les leviers 126 reliés par les chapes 127 à la collerette 123, est prévue sur une collerette 128 dépendant de l'embase 107.
La collerette 123 est elle-même suspendue à la collerette<B>128</B> dépendant de l'embase, par des tiges 129 pourvues de ressorts 130 qui équilibrent le poids du dispositif 122 dont la partie intérieure comporte un alésage 131 de même diamètre que l'extérieur du tube 108. Le cône 124 est pourvu de fentes 124 bis de façon à lui permettre une dilatation et compres sion. Une tige<B>132</B> réunie à la noix filetée 133 d'une vis 134 permet d'engager le cône 124 dans l'embase 107, ou de le dégager.
Le fonctionnement du dispositif s'explique de la façon suivante: Pour le transport, la travure de culée 1 saisie et soulevée par le char poseur, est placée sur celui-ci dans la position représentée sur la fig. 1. Dans cette position les supports télescopiques 37 sont rabattus et la partie coulissante formant piston 22 allongée au maximum.
Dans cette position rabattue, les embases 35 sont ramenées vers l'intérieur de manière à ne pas dépas ser la largeur de la travure 1, grâce à l'inclinaison des axes 16.
Lorsque le char transporteur pose la culée, il s'ap proche de l'obstacle en marche arrière fi-. 10 afin de retourner la culée, comme s'il s'agissait d'un pont.
Par ce mouvement de rotation les supports 37 prennent progressivement la position verticale en tournant autour des axes 16.
Lorsque la travure se trouve dans une position presque horizontale, l'allongement du vérin télesco pique 91 permet de déplacer le palonnier 66 bis et d'amener les arcs-boutants en contact contre les bu tées 58. =Y 3 Les robinets d'arrêt 29 sont en position d'ouver ture sous l'effet des leviers 46 qui tirent par leur poids sur la tringlerie 45 et combattent l'action des ressorts 44. Les réservoirs 26 communiquent alors avec les chambres 25 des cylindres 20, et peuvent recevoir le fluide des chambres 25.
Le char continuant ses manoeuvres de rabatte ment fait poser sur le fond de la brèche 70 les emba ses 35 qui y prennent appui par leurs sphères 33, 34.
La travure continue son mouvement descendant en refoulant dans ses réservoirs 26 le fluide contenu dans les chambres 20. Lorsque la travure a atteint la position désirée, le char 3 n'a plus qu'à poser sur le sol l'autre extrémité de la travure 1 et la culée est en place avec ses supports automatiquement réglés à la hauteur choisie.
En effet, en posant la travure 1 sur le sol les leviers 46 sont repoussés dans la position effacée 49 et n'exercent plus aucune traction sur les tringleries 45 ce qui permet aux ressorts 44 de fermer les robi nets 29.
Ces robinets étant hermétiquement fermés le fluide incompressible contenu dans les chambres 20 ne pouvant plus refluer dans le réservoir 26 main tient fermement les supports 27 à la longueur choisie, mais en même temps la pression du fluide devient suffisante dans les vérins 63 pour vaincre la force des ressorts 61 des jambes de force 60 qui viennent coin cer les arcs-boutants 51. Les supports 37 sont ainsi solidement maintenus en position travail.
Pendant leur rabattement les supports 37 tournant autour des axes 16 s'écartent progressivement l'un de l'autre, ceci à cause de l'inclinaison des axes 16. Ce mouvement d'écartement permet d'obtenir une base d'appui plus large que celle de la travure 1, et tend en même temps la chaîne entretoise 71 qui constitue un tirant augmentant la solidité de l'ensemble.
Dans l'exemple décrit, les robinets d'arrêt 29 sont ouverts ou fermés par le jeu des leviers 46 s'appuyant ou non sur le sol, mais le même résultat peut être obtenu par le déplacement en avant du palonnier 66 bis pouvant ouvrir les robinets 29 par l'intermédiaire d'une bielle de poussée 72, annulant la traction des ressorts 73 qui ferment les robinets 29.
Les coussins de caoutchouc 12 peuvent être rem placés par des capacités étanches 74 remplies d'un fluide approprié fig. 9.
Lorsque le pont est établi et doit demeurer en place pendant un temps prolongé, on rétablit si cela est nécessaire l'assiette initiale à la suite d'un tasse ment du sol par exemple.
C'est ainsi que si une embase 35 s'est enfoncée plus profondément dans le sol qu'une autre, on in jecte du fluide sous pression dans la chambre 20 du support correspondant par le raccord 75 prévu à cet usage sur la tuyauterie 28. Ce fluide sous pression est injecté à l'aide d'une pompe à main 76 de type connu, qui peut être amovible ou fixée à demeure sur la travure 1.
Des tendeurs à vis 76,77 sont également prévus pour corriger et raidir les arcs-boutants 51 et l'entre toise 71.
Lorsque la travure de culée 1 est placée, le char porteur 3 peut la franchir et la prolonger par la pose d'un pont transportable 2 de type normal, en faisant reposer une extrémité du pont sur .les plates- formes 11 alors que l'autre extrémité reposera sur la berge opposée. La longueur utile franchissable sera alors augmentée de la longueur de la travure 1 (fig. 12).
Il est également possible si l'obstacle à franchir est de très grande dimension, de poser les unes à la suite des autres, plusieurs travures 1 avec leurs sup ports 37 et de terminer le pont ainsi établi par un pont déployable classique ou une passerelle 78 fig. 13.
Si le pont doit demeurer un temps très long en place, on renforce l'assemblage des différentes par ties par des tirants amovibles 79, avec tendeurs 80 accessibles à partir des passerelles supérieures.
Enfin lorsque la longueur de la partie automati quement télescopique des supports 37 est insuffi sante, on l'augmente de la portion nécessaire en fai- saut saillir plus ou moins les rallonges 30 et en les immobilisant lors de la pose à la longueur désirée par les clavettes 32.
Enfin le dispositif décrit fig. 14 supprime la vul- nérabilité de la partie coulissante du piston qui, étant plus apparent, est plus vulnérable aux chocs ou éclats d'obus, et comporte intégré, un système de sécurité contre les fuites accidentelles d'huile.