Bandage au plâtre de moulage pour préparer des moulages chirurgicaux
La présente invention a pour objet un bandage au plâtre de moulage pour préparer des moulages chirurgicaux, comprenant un support recouvert et imprégné d'une boue de plâtre de moulage pulvérisé qui a séché. On comprend dans l'expression plâtre de moulage , ou plâtre de Paris , également tous les composés du plâtre destinés à assurer le mouillage par de l'eau, la prise ou toute autre action. L'invention vise à fournir un tel bandage présentant une plus grande résistance mécanique (particulièrement une résistance à l'état humide précoce) que les bandages connus jusqu'ici.
Le support pour le plâtre de moulage, dans les bandages connus utilisés dans des buts chirurgicaux, est constitué par une gaze de coton de tissage toilé ou uni qui, pour constituer le bandage, est recouverte et imprégnée d'une boue de plâtre de moulage pulvérisé qu'on laisse ensuite sécher.
Des moulages chirurgicaux faits à partir de tels bandages en trempant ces derniers dans de l'eau, en leur donnant la forme désirée et en les laissant sécher, présentent une certaine résistance mécanique.
Sous une compression, cette résistance est due principalement à la prise du plâtre, mais sous une tension elle est due en partie à la résistance de la gaze de coton.
La résistance d'un moulage chirurgical quand ce dernier vient de faire prise, c'est-à-dire la résistance à l'état humide précoce quand le plâtre ne peut plus être travaillé, est relativement faible et la résistance du moulage terminé est réalisée seulement après que l'eau présente dans le moulage humide s'est évaporée, ce qui peut demander plusieurs heures ou même plusieurs jours après la formation du moulage chirurgical. Pendant cette période de séchage, le moulage chirurgical est très sensible aux forces qui lui sont imposées et qui peuvent facilement l'endommager.
Le bandage faisant l'objet de la présente invention est caractérisé en ce que le support comprend des fibres, des filaments, des fils ou des torons à filaments multiples, ces éléments étant en verre. Un tel matériau peut présenter une forte résistance à la traction, un module d'élasticité élevé et un faible allongement à la rupture.
On peut ainsi augmenter fortement la résistance des moulages chirurgicaux faits à partir d'un tel bandage, particulièrement pendant la première heure après sa formation et pendant qu'il est encore humide.
Les éléments de verre tels que fibres, filaments, fils, torons à filaments multiples, peuvent avoir diverses formes. Par exemple, on peut utiliser des torons à filaments multiples comme fils de chaîne ou de trame et ils peuvent remplacer le support en gaze de coton complètement ou en partie. De même, des fibres ou des filaments de verre peuvent être liés ensemble pour donner des feuilles minces qui peuvent être appliquées par adhésion à la gaze de coton ou utilisées à la place de cette dernière.
Le dessin annexé représente, à titre d'exemple, une forme d'exécution du bandage objet de l'invention et une variante.
La fig. 1 est une vue de cette forme d'exécution, étendue à plat.
La fig. 2 est une vue de cette même forme d'exécution roulée sur un noyau.
La fig. 3 est une vue en plan correspondant à la fig. 2.
La fig. 4 est une vue partielle, à plus grande échelle correspondant à la fig. 1.
La fig. 5 est une vue de côté correspondant à la fig. 4, l'épaisseur étant fortement exagérée.
La fig. 6 est une vue partielle à grande échelle d'un support que comprend cette forme d'exécution.
La fig. 7 est une vue schématique partielle de la variante.
La fig. 8 est une vue de côté correspondant à la fig. 7, I'épaisseur étant fortement exagérée.
Pour faciliter la manutention, les bandages de plâtre de moulage sont disposés en rouleaux à partir d'une bande de longueur et de largeur déterminées, coupée dans une grande feuille portant une boue séchée, (fig. 1 à 3). La bande 9 est enroulée pour donner un rouleau 10 sur un noyau 11.
Le support comprend des fils de chaîne 12 et des fils de trame 13 (fig. 4 et 5), la gaze ainsi formée étant recouverte et imprégnée d'une boue de plâtre de moulage séchée 14.
Une partie au moins des fils de chaîne 12, ou une partie au moins des fils de trame 13, ou une partie au moins des fils de chaîne 12 et de trame 13 est constituée par des torons à filaments multiples de verre.
La fig. 6 montre schématiquement comment les fils de chaîne et de trame sont disposés dans une toile, et ici à nouveau une partie au moins des fils de chaule 15, ou des fils de trame 16 ou des deux est constituée par des torons à filaments multiples de verre.
Dans une variante, on peut utiliser des fibres de verre liées ensemble (fig. 7 et 8). Ces figures représentent un tissu superficiel de fibres de verre, hautement poreux, et qui constitue une nappe souple 17 de fibres de verre 18, d'un diamètre de 8 à 12 microns par exemple, liées avec approximativement 6 % en poids d'un adhésif polymérique. Pour former le support pour le plâtre de moulage, ce tissu est fixé par adhésion à une gaze de coton à l'aide d'un adhésif. I1 peut être aussi utilisé seul comme support pour le plâtre.
Les caractéristiques physiques du verre, qui font que ce dernier est particulièrement indiqué comme milieu de renforcement pour le support, dépendent de la forme de la relation entre la charge et la tension pour le matériau envisagé. Le verre présente une résistance à la traction satisfaisante, un module d'élasticité élevé et un faible allongement à la rupture. Ce dernier est d'environ 4 %, et l'allongement est totalement récupérable jusqu'au point de rupture de la matière qui peut atteindre jusqu'à 49000 kg/cma et qui, en pratique, est probablement de l'ordre de 14000 à 17500 kg/cm2.
Le verre étant en contact avec de l'eau pendant des périodes étendues au cours desquelles le plâtre est transformé en moulage, un verre faiblement alcalin est préférable afin d'éviter une détérioration de sa résistance mécanique par l'eau.
Les tables suivantes montrent l'augmentation de la résistance pour des bandages du type décrit par rapport à des bandages connus.
Table I
Résistance à l'état humide précoce (séché 30 min. à 200 C).
Résistance
Poids Poids du O/o de verre du moulage
Type de renforcement de plâtre renforcement dans g/g de
(support pour le plâtre) g g renforcement moulage
Toile de coton 100 Il 0 400
Toile de coton avec fils de
verre dans la chaîne 100 15 28 730
Fibres de verre liées 110 8 100 575
Toile de verre 142 24 100 520
Table Il
Résistance du moulage fini (séché 24 h à 400 C).
Résistance
Poids Poids du Olo de verre du moulage
Type de renforcement de plâtre renforcement dans g/g de
(support pour le plâtre) g g renforcement moulage
Toile de coton 100 1 1 0 800
Toile de coton avec fils de
verre dans la chaîne 100 15 28 1250
Fibres de verre liées 110 8 100 1160
Toile de verre 142 24 100 1380
Dans les tables ci-contre, les matières indiquées dans la première colonne sont les suivantes
Toile de coton:
nombre de fils/cm chaîne 17 trame 8
titre du fil chaîne 46's trame 34's fils de verre compris dans la toile de coton : 2 fils par cm, fil de verre à filaments
multiples de denier 600. toile de verre:
nombre de fils/cm chaîne 12 trame 6
titre du fil chaîne 300 den.
trame 600 den.
Les chiffres figurant dans les tables représentent des résultats d'une série de mesures de la résistance effectuées sur des moulages d'essai faits avec les divers types de bandages indiqués. Chaque moulage est construit en trempant le bandage dans de l'eau et en enroulant les spires successives autour d'un mandrin pour donner un moulage cylindrique creux de 10 cm de longueur et d'un diamètre intérieur de 5 cm.
Les moulages sont séchés dans les conditions indiquées dans les tables et leur résistance est déterminée en mesurant la charge appliquée selon un diamètre du moulage, à une vitesse de déplacement transversal constante de 2,54 cm par minute, ce qui produit une dépression du diamètre de 3,2 mm.
Les bandages décrits peuvent être obtenus sous forme de bandes composées en les laminant ensemble ou en les laminant avec des bandages connus.