CH242157A - Procédé de fabrication de l'éther sulfurique. - Google Patents

Procédé de fabrication de l'éther sulfurique.

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CH242157A
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Guinot De Henri Martin
Gardais Jean
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Melle Usines Sa
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  (Invention de Henri, Martin     Guinot    et Jean Gardais.)    On sait que la méthode classique de fabri  cation de l'éther sulfurique par déshydrata  tion catalytique de l'alcool au moyen de  liqueurs sulfuriques présente certaines diffi  cultés du fait de l'apparition de réactions se  condaires qui viennent diminuer les rende  ments: production d'éthylène due à l'action  d'un réactif éthérifiant trop énergique et for  mation d'acide sulfureux provenant de     la.ré-          duction    de l'acide sulfurique par     les_produits     organiques en présence.

   Ces deux réactions  s'accompagnent toujours, d'ailleurs, d'un  brunissement plus ou moins accentué du bain  éthérifiant, ce     qui    décèle l'existence d'autres  réactions secondaires, indésirables, telles que  la     résinification    de l'acétaldéhyde     transitoire-          ment    formée par oxydation de l'alcool.  



  Dans la     pratique        industrielle,    les bains       éthérifiants    sont généralement constitués par  un mélange, à volumes égaux, d'acide sulfu-         rique    à 66      Bé    et d'alcool à 96,6     %    (soit 70  parties en poids d'acide pour 30 d'alcool).  Au départ, un tel mélange présente une très  bonne activité, à la     condition    qu'on élimine  par     distillation    l'eau et l'éther à mesure de  leur formation.

   Toutefois, son emploi ne per  met pas     d'éviter    parfaitement les réactions  secondaires signalées plus haut; la moindre  variation de la proportion d'alcool ou de la  température du mélange éthérifiant provoque  une augmentation considérable des quantités  d'éthylène et d'acide sulfureux, accompa  gnée d'un noircissement intense du     bain.     



  En     outre,    le plomb qui constitue générale  ment le revêtement interne de     l'éthérificateur     est sévèrement corrodé, à ce point qu'il n'est  pas rare d'observer sa     mise    hors service en  moins de 24 heures; enfin, la     pureté    de  l'éther obtenu     laisse        parfois    à désirer.      Pour remédier à ces     inconvénients:,    on a  proposé d'opérer en milieu très anhydre en  additionnant le bain éthérifiant d'un hydro  carbure jouant le rôle d'entraîneur d'eau.

    L'équilibre de la réaction se trouve alors  constamment déplacé dans le sens favorable  à une     éthéiification    rapide et on peut tra  vailler à une température plus basse.  



       Cette    méthode permet     d'obtenir    une très  grande     activité    du bain éthérifiant; on peut,  par exemple, en marche continue, réaliser  une production journalière d'éther atteignant  15 fois le poids du bain mis en     oeuvre,    sans  dépasser une température     d'éthérification    de  115 à 120 .  



  Toutefois, outre une     dépense    de vapeur  accrue, l'inconvénient de ce mode opératoire  réside dans la nécessité de prohiber le plomb,  qui est attaqué par l'acide sulfurique anhydre,  et même les aciers spéciaux qui sont vive  ment corrodés lorsque, à la     suite    de fluctua  tions quelconques dans le travail de distilla  tion, le bain se trouve momentanément enrichi  en eau. Il faut donc recourir à l'emploi de ré  cipients émaillés dont la surface de chauffe  est insuffisante et qui s'écaillent facilement.  



  La demanderesse a trouvé qu'on peut, par  le procédé classique     sans    entraîneur, éviter  tous ces     inconvénients,    à la condition d'utili  ser des bains contenant une proportion d'eau  bien     déterminée    et relativement importante,  de manière qu'ils ne puissent pas corroder le  plomb et que celui-ci puisse ainsi être utilisé  comme revêtement. Elle a fait, en effet, cette  constatation surprenante qu'au point de vue  de la corrosion, tout se passe comme si le titre  de l'acide sulfurique, c'est-à-dire le rapport  et que la     proportion    d'alcool et d'éther     exis-              était seul en cause  tant dans le mélange ne joue pratiquement  aucun rôle à cet égard.

   C'est ainsi que de  l'acide sulfurique très concentré est toujours  agressif, même s'il se trouve     dilué    dans une  importante proportion, d'alcool et d'éther.  Par contre, un acide ayant un titre     inférieur     à une valeur de 75 à<B>80%</B> est pratiquement  sans action sur le plomb     dans    les conditions    de température adoptées et une teneur en  acide plus faible peut aussi donner de bons       résultats.     



       L'invention    a donc pour objet un procédé  de fabrication continue de l'éther sulfurique  par déshydratation d'alcool à l'aide d'acide  sulfurique dans un bain maintenu à l'ébulli  tion, avec élimination continue de l'éther  produit, caractérisé en ce que la teneur du  bain en eau est telle que le rapport  
EMI0002.0021  
       corresponde    à un acide sul  furique hydraté de<B>80%</B> au plus et de 60  au moins.

   La demanderesse a en effet trouvé  que, contrairement à ce qu'on aurait pu sup  poser, ces bains relativement riches en eau  sont encore capables de provoquer     l'éthérifi-          cation    de l'alcool avec une vitesse     suffisante.     C'est ainsi que de l'acide sulfurique à<B>60%</B>  additionné de la quantité d'alcool absolu né  cessaire pour obtenir une température- d'ébul  lition de 130  (soit 5 % en poids) constitue  un bain éthérifiant capable de produire en  continu et par jour l'équivalent d'une fois et  demie son poids d'éther. Avec de l'acide à  65%, la production atteint quatre fois le  poids du bain, si l'on suppose     encore    main  tenue la même température de 130  par addi  tion de 12 % en poids d'alcool.

   Avec de l'acide  à<B>70%</B> additionné de<B>'-)0%</B> en poids d'alcool  absolu la quantité journalière d'éther dépasse  six     fôis    le poids du bain, quand on opère à       130 .     



  Pratiquement, il y a intérêt à se servir  d'acide titrant 65 à<B>70%,</B> de manière à con  server une bonne marge de sécurité concer  nant la corrosion du plomb. Il suffit alors de  soumettre les vapeurs sortant de     l'éthérifica-          teur    à une rectification en vue de séparer  l'éther de l'alcool et de l'eau qui l'accom  pagnent.  



  Une     fois    déterminée la composition con  venable du bain, pour maintenir constante  cette composition en marche continue afin  d'éviter aussi bien une accumulation acciden  telle d'eau qui ferait tomber rapidement la  vitesse de réaction, qu'un manque d'eau,  même momentané,     susceptible    de déclencher      la corrosion du plomb et le dégagement  d'éthylène et de gaz sulfureux, on peut, le  chauffage de     l'éthérificateur    étant maintenu  sensiblement constant, régler la température  du bain à la valeur choisie     (pratiquement    125  à 130 ) en agissant sur le débit d'alcool ali  mentaire,

   et en renvoyant dans     l'éthérifica-          teur    de l'eau en     quantité    voulue pour mainte  nir constant le volume du bain; une variation  un peu importante de ce volume indiquerait un       déréglage    dont     une    analyse des vapeurs et, le  cas échéant, du bain éthérifiant lui-même  permettrait aussitôt de déceler l'origine. On  arrive ainsi à un réglage presque mathéma  tique de la marche de l'appareil. Le rende.-.  ment est alors voisin du rendement théorique  <B>(99%).</B> La quantité d'éthylène produite est  très faible. En autre, il ne se forme pas trace  de gaz sulfureux, ce qui permet de supprimer  le saturateur habituellement utilisé.

   Le bain  éthérifiant se colore peu et, après plusieurs  semaines de marche à plein     régime,    il est seu  lement teinté en     brun    clair.  



  Quant à l'éther obtenu, sa pureté est sen  siblement meilleure que celle du produit fa  briqué par la méthode classique.     Légèrement     hydraté (0,7 à     0,8%),    il ne renferme que des       traces    d'acide, d'aldéhyde et de peroxydes.  Il ne     contient    pas trace de composés sulfu  reux; quant au réactif de     Nessler,    il ne donne  qu'une coloration jaune clair, alors que l'éther  obtenu par la méthode classique prend en  général rapidement, sous     l'action    de ce  réactif, une forte coloration brime et le plus  souvent noire.  



  Il est décrit ci-après, en regard du dessin  annexé, à     titre    d'exemple seulement, un mode  d'exécution du procédé selon l'invention.  



  La figure unique est un schéma de l'ap  pareillage pour cette mise en     aeuvre.     



  Dans la cuve     d'éthérification    1, de 1200  litres de capacité, munie d'un dispositif de  chauffage 2, on place 1000 kg d'acide sulfu  rique à<B>68%</B> additionné de la quantité d'al  cool absolu nécessaire pour amener le point  d'ébullition du mélange au voisinage de 130 ,  soit 180 kg environ. Le mélange étant à    l'ébullition, on     introduit    en     continu    dans la  cuve 1, par le     tuyau    3 et à .la     vitesse    voulue,       l'alcool    contenu dans le bac 4. L'alcool ali  mentaire traverse au préalable la colonne de  lavage 15 dont le rôle sera expliqué plus  loin.

   Les vapeurs dégagées de     l'éthérificateur     passent d'abord dans un brise-mousse 5,     puis     pénètrent dans la partie médiane de la co  lonne 6, chauffée à la base en 7 et dans la  quelle s'effectue-la rectification des vapeurs.  Vers la partie supérieure de cette colonne,  quelques plateaux au-dessous du sommet, on  tire l'éther en vapeur par le tuyau 8. Après       condensation    en 9, l'éther est recueilli dans  le bac 10. Sur les plateaux supérieurs de la  colonne viennent se rassembler les impuretés  volatiles, en particulier l'acétaldéhyde, qui,  après condensation en 11, sont tirées en 12, à  la vitesse voulue. A la base de la colonne, on  tire par le tuyau 13 l'eau de la réaction.  



  Quant aux gaz     incondensables        constitués     essentiellement par les petites quantités  d'éthylène     formées    au cours de la réaction, ils  se dégagent à la     sortie    du condensateur 11  par le tuyau 14.

   Ces gaz     étant    saturés de va  peurs d'éther qu'il convient de récupérer, on  les envoie dans     une        première    colonne de la  vage 15, où ils sont lavés par l'alcool alimen  taire, puis dans     une        deuxième    colonne de la  vage 16, où un arrosage d'eau récupère l'al  cool     entramé.    L'éthylène débarrassé des pro  duits     solubles    récupérables s'échappe en 17  et peut être recueilli dans un gazomètre.  



  Pour soulager le condenseur 11,     qui    tra  vaille dans des conditions défavorables du  fait de la basse     température    du produit à  condenser, il est avantageux de prévoir     un          condenseur        auxiliaire    18 qui est chargé de  refroidir les vapeurs prélevées par le tuyau  19 aux     2/3    environ de la hauteur de la colonne  et qui     sont        constituées,    par un mélange d'éther  et d'alcool. Une partie du     cendensat    retourne  par le tuyau 20 sur le plateau de prélève  ment, le reste étant renvoyé par le tuyau 21  dans     l'éthérificateur.     



  Enfin, pour maintenir constante la teneur  en eau du bain éthérifiant, un tuyau 22, muni      d'un robinet, permet de renvoyer dans     l'éthéri-          ficateur    une partie de l'eau de lavage prove  nant de la colonne 16. On peut également  utiliser à cet effet une partie des     vinasses     chaudes sortant en 13 à la base de la co  lonne 6.  



  Il est bien entendu que     l'invention    n'est  nullement limitée à l'utilisation de l'appa  reillage qui vient d'être décrit,     cette    descrip  tion n'étant donnée qu'à titre d'exemple non  limitatif.  



  L'éther     obtenu        conformément    à l'inven  tion se caractérise, comme il a déjà été dit  plus haut, par une pureté supérieure à celle  du produit fabriqué par la méthode classique;  de ce fait, il convient     particulièrement    bien  comme matière     première    pour la fabrication  de l'éther     anesthésique.  

Claims (1)

  1. REVENDICATION: Procédé de fabrication continue d'éther sulfurique par déshydratation d'alcool à l'aide d'acide sulfurique dans un bain main tenu à l'ébullition, avec élimination continue de l'éther produit, caractérisé en ce que la teneur du bain en eau est telle que le rapport EMI0004.0015 corresponde à un acide sulfu rique hydraté de 80 % au plus et de 60 % au moins. SOUS-REVEN DICATION S 1.
    Procédé selon la revendication, carac térisé par le fait que, le chauffage de l'éthé- rificateur étant maintenu constant, on règle la température du bain éthérifiant à une valeur constante en agissant sur le débit de l'alcool introduit. 2. Procédé selon la revendication et la sous-revendication 1, caractérisé par le fait qu'on règle la température du bain éthéri- fia.nt à une valeur comprise entre 120 et 135 . 3. Procédé selon la revendication, carac térisé par le fait que l'on maintient constante la teneur en eau du bain éthérifiant par un apport d'eau dans ce bain. 4.
    Procédé selon la revendication, carac- téris'A. par le fait qu'après rectification des vapeurs se dégageant de l'éthérificateur, on soumet les vapeurs résiduelles à. deux lavages successifs, d'abord par l'alcool alimentaire puis par de l'eau. 5. Procédé selon la. revendication et les sous-revendications 3 et 4, caractérisé par le fait qu'on renvoie l'eau de lavage, en quantité réglée, dans l'éthérificateur. 6.
    Procédé selon la revendication et la sous-revendication 3, caractérisé par le fait que, pour l'apport d'eau, on utilise une partie des vinasses chaudes provenant de la rectification des vapeurs qui sortent de l'éthé- rificateur.
CH242157D 1943-03-26 1944-01-13 Procédé de fabrication de l'éther sulfurique. CH242157A (fr)

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