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METIER A TISSER.
(ayant fait 1.objet d'une demande de brevet déposée aux Pays-Bas le 30 décembre 1950 déclaration du deósant @
La présente invention concerné un métier à tisser du type com- prenant une ou plusieurs navettes lancées, - simultanément dans ce dernier cas-, à travers une foule ou un compartiment à foule d'un ou plusieurs en- sembles de chaines et des ensembles de formation de la foule pour former progressivement une foule'dans cet ensemble ou ces ensembles de chaînes, la navette ou les navettes étant lancées par des forces transversales exercées, à la suite de l'opération de formation de la foule, sur une partie extrême de queue de la navette ou de chaque navette,
cette partie d'extrémité étant formée ou exécutée d'une manière telle que les forces transversales exercées sur cette partie, simultanément, produisent une force résultante lançant la navette. Un métier à tisser de ce type est connu en soi, d'après le brevet français N 633.416 du 20 Août 1926.
Conformément à ce brevet, les forces transversales servant à lancer la navette sont exercées sur une partie d'extrémité taillée en bi- seau par plusieurs éléments de formation de foule juxtaposées en une série s'étendant le long du parcours de la navette ou des navettes et réalisés de manière à coopérer deux à deux à la façon des branches d'une paire de ci- seaux, pour former progressivement la foule, ces éléments étant pourvus d'évidements ou d'entailles dans lesquels les navettes sont guidées pen- dant leur mouvement en avant.
Conformément à la présente invention, la ou les navettes repo- sent librement dans la foule ou le compartiment à foule et les forces trans- versales servant à lancer la navette ou les navettes sont exercées directe- ment sur la partie d'extrémité de la ou des navettes par les fils de chaî- ne eux-mêmes, tandis que le fil ou les fils de trame sortent de la ou des navettes directement sur la'ligné de tissage et par un orifice de sortie se trouvant, pour un observateur regardant dans le sens' du déplacement de la navette, en arrière de la partie d'extrémité de la navette, de telle ma-
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nière Que le serrage du fil ou des fils de trame dans le tissu ait lieu après que l'opération de formation de la foule est terminée, le fil de trame étant donc serré immédiatement dans le tissu.
Le lancement d'une ou plusieurs navettes par les fils de chaî- ne eux-mêmes a pour effet que ces fils de chaine sont croisés pendant la formation de la foule, sur le côté de la navette respectivement retirée de la ligne de serrage de la duite, de sorte que le fil de trame sortant de la navette sur la ligne de serrage de la duite ou très près de cette ligne est capté immédiatement en arrière de l'orifice de sortie et immobilisé automatiquement et en permanence dans le tissu fabriqué, tan- dis que dans le métier connu, le croisement des fils de chaine pendant la formation de la foule a lieu sur la ligne de serrage de la duite et agit sur le fil de trame inséré auparavant de manière à le desserrer.
La mise en oeuvre de la présente invention assure donc un liage ou une texture entièrement uniforme du tissu, tandis que l'on peut régler la densité du tissu en faisant varier l'angle des fils de chaine. Par suite de la suppression du peigne ou de tout autre organe de serrage, les fils fatiguent considérablement moins que dans les dispositifs connus, de sorte que l'empesage des fils peut être supprimé.
Un autre avantage sur le mode de réalisation décrit dans le bre- vet français mentionné plus haut consiste en ce que la résistance due au frottement et qui doit être vaincue par la force de lancement, résistance qui, dans le métier connu, est le résultat du guidage positif des navettes dans les éléments de formation de la foule, est supprimée, d'où une écono- mie considérable d'énergie; il en résulte, en outre, que la force de lance- ment est fournie par un grand nombre d'éléments souples agissant simultané- ment, c'est-à-dire par les fils de chaîne intervenant dans la formation de la foule, de sorte que les éléments individuels de formation de la foule sont moins chargés et peuvent être, par conséquent, considérablement plus légers.
Conformément à la présente invention l'orifice par lequel le fil de trame sort de la navette peut être pratiqué dans un bras articulé sur la navette qui peut être refoulé vers la ligne de serrage de la duite par le croisement progressif des fils de chaîne en arrière de la navette.
Le fil de trame est ainsi introduit dans la foule immédiatement sur la ligne de serrage de la duite et immobilisé dans le tissu après la forma- tion de la foule.
La commande des fils de chaine pour provoquer la formation pro- gressive de la foule et pour le lancement de la ou des navettes à travers la foule, ainsi que le serrage et l'immobilisation des duites dans le tis- su fabriqué conformément à la présente invention peuvent être effectués au moyen de tiges capables de se mouvoir dans des sens opposés en travers du sens de déplacement de la navette, ces tiges étant actionnées pneumatique- ment,électriquement ¯ou autrement sous l'action d'éléments de commande fixes ou pouvant se mouvoir en synchronisme avec les navettes.
La présente invention permet en outre de changer arbitrairement, pendant le fonctionnement, les navettes qui portent la trame, ce qui veut dire que l'on peut remplacer une navette sensiblement vide par une navette pleine et changer arbitrairement la couleur et la nature du fil de trame.
Lorsqu'il s'agit d'un dispositif à fils de chaine finis, c'est- à-dire d'un dispositif qui n'est pas fermé sur lui-même, ce qui vient d'être dit peut se faire sans aucune difficulté, le remplacement des navettes vi- des pouvant s'effectuer successivement à l'extérieur de la foule,le change- ment de couleur .pouvant aussi être effe'ctué à l'extérieur de la foule, au moyen d'un dispositif sélecteur recevant les impulsions nécessaires pour le dessin encouleur désiré au moyen d'un mécanisme de contrôle du dessin.
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Un dispositif de chaine sans fin ou dispositif fermé, comme dans le cas d'un métier circulaire, exige toutefois des dispositions parti- culières qui sont rendues possibles par l'utilisation d'un métier réalisé conformément à la présente invention. En effet, par suite de ce que, dans ce métier, la formation de la foule, le lancement des navettes, ainsi que le serrage et l'immobilisation de la duite sont effectués chaque fois par une seule et même commande de l'ensemble respectif de formation de la fou- le, il est possible de faire fonctionner le métier avec un certain nombre de navettes agissant simultanément, nombre qui est par exemple inférieur de deux ou de trois au nombre maximum possible, c'est-à-dire que l'on peut supprimer dans la série deux ou trois navettes successives et disposer l'opération de formation de la foule,
de manière à toujours obtenir qu'au- cune opération de formation de la foule n'ait lieu dans l'espace ouvert ou intervalle créé par cette suppression de navettes. On forme ainsi, dans l'ensemble de la chaîne, une foule partielle progressive, dont la longueur est égale à deux ou trois fois celle des compartiments restants, ce long compartiment pouvant alors être utilisé pour le remplacement des navettes en ce sens que, lorsque ce compartiment atteint un certain point et ensuite immédiatement avant ce point, en regardant dans le sens du déplacement des navettes, les fils de chaîne sont écartés localement d'un côté de ce com- partiment,
une navette fraiche est lancée dans le long compartiment jusqu'à une distance normale de la navette précédant ce long compartiment et les éléments de formation de la foule près de l'extrémité postérieure de la nouvelle navette sont mis en action; les fils de chaine étant ensuite écar- tés encore une fois au-delà de ce point, la navette suivante peut s'échap- per de l'ensemble de la chaine par sa propre vitesse et le long d'une tan- gente à son parcours. Ensuite, le long compartiment, qui est progressive- ment raccourci à son extrémité antérieure par la mise en action des ensembles de formation de la foule pour le lancement de la navette nouvellement in- troduite, est ramené simultanément à sa longueur primitive par la mise hors d'action progressive des éléments de formation de la foule à l'extrémité postérieure de ce compartiment.
Sous ce rapport, la présente invention prévoit encore, à l'ex- térieur du dispositif de chaine, deux guide-navettes dont les extrémités qui se trouvent en face l'une de l'autre peuvent être amenées successive- ment, en faisant tourner ces guides dans le plan central du long compartiment et en écartant ainsi les fils de chaine d'un côté du compartiment à une po- sition dans laquelle ils sont sensiblements tangents au chemin de la navette, des moyens étant prévus pour mettre les éléments optionnellement hors d'ac- tion ou en action, pour actionner un ou plusieurs mécanismes de changement.
La présente invention sera décrite plus en détail ci-après, avec référence aux dessins annexés, illustrant un exemple de réalisation et dans lesquels :
Fig. 1 est une vue perspective plus ou moins schématique d'un métier circulaire réalisé conformément à la présente invention.
Fig. 2 est une coupe radiale partielle par II-II de fig. 1 et représente en élévation un ensemble de formation de foule de ce métier.
Fig. 3 est, à une plus grande échelle, une coupe longitudinale de la partie postérieure de cet ensemble de formation de foule.
Fig. 4 est une coupe longitudinale et, à une échelle encore plus grande, une vue d'un détail de cet ensemble de formation de foule.
Fig. 5 est une coupe transversale à une plus grande échelle et par V-V de fig. 3.
Fig. 6 est une vue en.plan, partiellement arrachée, d'une par- tie de l'organe de support en forme de peigne, montrant une navette reposant sur cet organe, en même temps qu'un certain nombre d'ensembles de navettes.
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Fig. 7 est une vue,en élévation de profil d'une navette.
Fig. 8 est, à une plus grande échelle, une coupe verticale du mécanisme représenté schématiquement à la fig. 1 et servant à mettre option- nellement l'ensemble de formation de foule en action et hors d'action.
Fig. 9 est une vue en plan de fig. 8.
Fig. 10 est une vue prise en regardant dans le sens des flèches X-X de fig. 8.
Figs. 11 et 12 sont des vues en plan d'une partie du chemin de la navette et des-guide-navettes pour montrer les phases successives du remplacement d'une navette.
La figure 13 est une vue en élévation latérale, de l'extrémité postérieure d'une navette suivant une forme d'exécution modifiée.
La figure 14 montre à une plus grande échelle, une vue en plan des galets en forme de disque montés sur cette partie postérieure de la navette et destinés à coopérer avec les fils de chaine pendant la formation de la foule ou des foules.
Tel qu'il est illustré aux dessins, le métier circulaire est monté sur un socle comprenant deux montants 1 reliés entre eux par des tra- verses 2, 3 et reposant sur des pieds 4, sur lesquels sont soudées des appliques 5 servant à supporter, à rotation, deux ensouples 6 au moyen de tourillons 7.
Une colonne verticale centrale 8 est reliée aux traverses 2, 3 et porte une attache 9 près de son extrémité supérieure; un anneau hori- zontal 12 fixé à cette colonne au moyen d'un moyeu 10 et de rayons 11 est entouré par un fil métallique 13 enroulé en hélice et dont les spires ser- vent d'éléments de séparation pour les fils de chaine 6' venant des ensouples 6. Deux autres fils métalliques 14 enroulés en hélice et servant aussi d'éléments de séparation sont disposés sur deux tiges en arc 15 reliées en 16 aux montants 1.
Les extrémités supérieures des montants 1, extrémités qui sont inclinées vers l'intérieur, portent une plaque annulaire 17 servant de support pour deux conduits annulaires 18, 19 dont le premier a un diamètre intérieur plus petit que celui du deuxième et porte des organes (non repré- sentés) servant à relier ce conduit à une source d'air comprimé. Le conduit 19 est disposé pour communiquer avec un espace dans lequel règne un vide.
Des paires de cylindres superposés 21,22 disposés radialement sont montés sur.le conduit annulaire 18 mentionné plus haut, les cylindres de chaque paire étant soudés sur ce conduit au moyen d'une applique 20 (fig.
2) et des pistons 23 et 24 respectivement étant mobiles dans ces cylindres, pistons dont les tiges 25 et 26 respectivement portent chacune, à leur ex- trémité libre, une tête 27, dans laquelle sont pratiqués un certain nombre de traits de scie 28, six par exemple, dans lesquels sont fixées des tiges 29 en nombre correspondant.
A une certaine distance de son extrémité libre, chaque tige 29 est pourvue d'un oeilleton 30 pour l'insertion d'un fil de chaîne 6'. Les paires de cylindres 21,22 sont disposées en série circulaire fermée autour de l'axe central du métier, les cylindres de chaque paire étant montés sur l'une ou l'autre des faces d'un anneau-32 en forme de plaque monté fixe entre ces cylindres, s'étendant vers l'intérieur jusqu'au-delà des extrémi- tés des cylindres et servant de guide pour les têtes 27 mentionnées plus haut, pendant le mouvement relatif des pistons 23, 24, mouvement effectué d'une manière décrite.plus loin.
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Le cylindre inférieur 21 de chaque paire est fermé près de son extrémité postérieure par une cloison 33, tandis qu'un manchon 34, ouvert à l'extérieur, est fixé à cette extrémité postérieure du cylindre 21, un, élément tubulaire de guidage 35 étant fixé à l'intérieur de ce manchon et servant à guider un élément de soupape 36 en forme de tige, coulissant axia- lement, pouvant tourner autour de son axe et dont l'extrémité extérieure. vient librement en prise avec un piston 37 s'adaptant-au manchon 34.
L'é,- lément de guidage tubulaire 35 est pourvu de deux alésages transversaux, dia.- métralement opposés 38, 38' respectivement, communiquant avec un conduit 39 aboutissant au cylindre 22 et un conduit 40 partant du manchon 34 et a- boutissani au cylindre 21 en un point qui se trouve en arrière de la cloi- son 33.
Deux autres canaux 41, 41' (fig. 4) sont ménagés dans l'élément de guidage dans un plan faisant un angle droit avec les alésages 38, 38' et sont reliés par un conduit 42 respectivement 43 à un conduit annulaire 44 respectivement 45 (fig. 3) dont l'un (44) communique au moyen d'un con- duit 46 avec le conduit 18 dans lequel règne une pression supérieure à la pression atmosphérique, tandis que l'autre (45) est en communication ouver- te par un tuyau 47 avec le conduit 19 dans lequel règne une pression infé- rieure à la pression atmosphérique.
Un alésage axial 48 ménagé dans l'élé- ment de guidage 35 relie la chambre 49 qui se trouve entre la cloison 33 et la face antérieure extrême de cet élément de guidage 35, au canal 41', qui est lui-même relié au conduit à pression 18 par le conduit annulaire 44 et le conduit 46, le tout de manière qu'une pression supérieure à la pression atmosphérique règne en permanence dans cette chambre.
L'élément de soupape 36 en forme de tige mentionné plus haut est pourvu, en deux points diamétralement opposés, de traits de scie trans- versaux 50, 50' (fig. 5) disposés de manière que, dans une position angulai- re de l'élément de soupape rotatif, ces traits de scie établissent une communication entre les canaux 38, 41' et respectivement 38' et 41, et qu' ils relient entre eux les canaux 38, 41 et respectivement 38' et 41' après que l'élément de soupape a tourné de 90 .
Le déplacement angulaire de cet élément de soupape autour de son axe, déplacement qui est nécessaire pour ce changement de communications, est obtenu par une impulsion donnée à cet élément de soupape. En effet, cet élément de soupape est pourvu de saillies radiales 51, en forme de che- villes, destinées à coopérer avec une rainure de came de forme spéciale for- mée par des dents 53 taillées dans la paroi du cylindre 21 et par des dents 54 taillées dans un prolongement 35'¯de l'élément de guidage tubulaire 35 (fig. 4).
La rainure de came 52 a une forme telle qu'elle agisse, pendant les mouvements alternatifs axiaux successifs de l'élément de soupape, c'est-à-dire sous l'action de l'impulsion axiale et sous la surpression ré- gnant dans la chambre 49, de manière à faire tourner l'élément de soupape par l'intermédiaire des saillies 51 en forme de chevilles autour de son axe, dans un sens seulement, d'un angle de 90 , en vue d'interchanger les commu- nications des cylindres 21,22 avec les conduits 18 et 19 à pression supé- rieure et à pression inférieure à la pression atmosphérique, ce qui a pour résultat que les pistons 23,24 sont déplacés dans des directions opposées, de manière que les fils de chaine enfilés dans le jeu de tiges combiné avec ces pistons soient croisés en vue de former la foule de la chaîne.
L'impulsion de mouvement en avant est donnée à l'élément de soupape 36 au moyen d'un mécanisme réalisé de la manière suivante.
Un manchon fixe 55 (fig. 1 et 8) monté autour de la colonne cen- trale 8 entre les deux éléments 13-et 14 de séparation des fils de chaine, porte un rebord horizontal 56 dans'lequel des canaux transversaux 57 sont creusés près de sa circonférence, en nombre égal à celui des cylindres 21, 22, ces canaux étant répartis'en troisséries circulaires concentriques à la circonférence du rebord 56 (fig. 9). Chacun de ces canaux est relié
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par un conduit 58 à un orifice 59 pratiqué dans le manchon 34 (fig. 3) im- médiatement derrière la face postérieure de l'élément de guidage 35 et, par conséquent, entre cette face postérieure et le piston 37, qui peut se mou- voir librement dans le manchon 34.
Un canal longitudinal 60 (fig. 8) est creusé dans la paroi du manchon 55 et pourvu de branchements transversaux 61 qui en partent et qui débouchent chacun dans une rainure périphérique 62 pratiquée dans la face extérieure du manchon 55. Chaque canal 60 est relié en permanence, par un conduit 63, au conduit 19 dans lequel la pression est inférieure à la pres- sion atmosphérique.
Le manchon 55 est en outre entouré par un deuxième manchon 64 pouvant tourner autour de ce premier manchon et pouvant être entraîné, au moyen d'un engrenage à chaine et à roue à chaine (roue 65) non représenté en détail, par le mécanisme d'entrainement principal du métier. Ce deuxiè- me manchon porte aussi un bord horizontal 66 venant, par une surface de contact 66', en prise avec le rebord 56 à l'endroit où se trouvent les sé- ries de canaux 57.
Des orifices 67 pratiqués dans cette surface de contact 66' sont répartis uniformément sur le pourtour de cette surface, en nombre égal au nombre de foules partielles ou de compartiments partiels pouvant être formés dans le dispositif de chaine du métier, suivant la longueur des na- vettes à utiliser et la longueur périphérique du chemin de navette, leurs dimensions étant telles que chacune de ces foules ou chacun de ces compar- timents puisse couvrir un groupe de quatre canaux 57 dans leurs positions successives.
A chacun de ces orifices 67 aboutit un canal 68 creusé dans la paroi du manchon 64, une section 68' en forme de boucle de ces canaux se trouvant, dans un but qui sera décrit plus loin, à l'intérieur d'une atta- che annulaire 64' faisant corps avec le manchon 64, ces canaux 68 débou- chant d'autre part sur la face périphérique intérieure du manchon 64, cha- que fois à l'endroit où se trouve une rainure périphérique 62 dans le manchon 55.
Les orifices 67 sont donc en communication permanente avec la pression inférieure à la pression atmosphérique et, en conséquence, chaque orifice pendant la rotation du manchon 64, fait progressivement le vide dans les canaux 57 et en même temps, par les conduits 58 et les orifices 59,dans les espaces qui se trouvent en avant des pistons 37 (fig.
3), de sorte que, par suite de la différence entre les surfaces, ces pistons repoussent au dehors l'élément de soupape respectif 36 en surmontant l'action de la pression supérieure à la pression atmosphérique qui agit sur l'extrémité antérieure de cet élément de soupape, ceci ayant pour effet, par la coopé- ration de la saillie 51 en forme de cheville avec la rainure de came 52, que cet élément de soupape tourne un angle de 45 , de sorte que, lorsque le circuit à vide est ensuite ouvert, la pression supérieure à la pression atmosphérique rappelle cet élément de soupape qui, pendant ce mouvement de retour, tourne à nouveau d'un angle de 45 et intervertit par conséquent les communications des cylindres 21,22.
Le métier qui vient d'être décrit fonctionne par exemple avec un nombre de navettes 69 égal à dix, ces navettes reposant librement à l'intérieur de l'ensemble ou des ensembles de fils de chaine, sur un orga- ne de support 70 (fig. 6) ayant la forme d'une peigne circulaire, sans toutefois jouer le rôle de peigne. Cet organe de support est fixé, sur son pourtour extérieur, dans une rainure 71 pratiquée sur le pourtour inté- rieur d'un couvercle annulaire 72 (fig. 1 et 2), de sorte qu'il déborde li- brement en saillie vers l'intérieur. Les fils de chaine 6' venant des en- souples de chaine 6 sont enfilés à travers cet organe de support en forme de peigne et aboutissent à un anneau 73 (fig. 1) fixé à la colonne centra- le 8 au-dessus de cet organe .de support, cet anneau constituant la façure du tissu.
Le tissu terminé est dirigé sur un rouleau-guide, non représen-
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té, également monté sur la colonne centrale 8.
Les navettes 69 (fig. 7 ) sont constituées chacune par un socle 75 en forme de plaque sur la face inférieure duquel sont fixés deux bandes lisses et arrondies 76, ce socle ayant, à son extrémité antérieure, une for- me telle qu'il présente un bec arrondi 77, tandis qu'il' est taillé en biseau sur les deux faces, à son extrémité postérieure, en 78, comme cela est re- présenté plus particulièrement à la fig. 6. La face intérieure 79 de ce socle est arquée.
A l'extrémité antérieure, le bec 77 porte un prolongement 80 dirigé vers le haut et muni d'une saillie 81 allant en se rétrécissant et sur laquelle une extrémité 82 du support tubulaire d'une canette de tra- me 83 est emmanchée à force de manière que cette canette déborde librement vers l'arrière.
Près de son extrémité antérieure, le socle 75 porte deux supports verticaux 84 supportant un arbre transversal 85 autour duquel peut tourner un bras triangulaire 86. Un canal 87 percé au sommet de ce bras sert d'o- rifice de sortie pour le fil de trame qui, après avoir été retiré de l'ex- trémité libre de la canette 83, passe à travers un guide-fil 88, pour être dévié vers l'extrémité antérieure de la navette, où il passe autour du pe- tit arbre 85 pour changer de nouveau de sens et se diriger vers le canal 87. L'extrémité supérieure du bras 86 a un profil allant en se rétrécis- sant vers le bas dans un but qui sera indiqué plus loin.
Dans la variante de forme de réalisation illustrée aux Fig. 13 et 14 la navette, qui est identique, quand au reste, à celle de Fig. 7, con- siste également en une base plate 94,qui n'est pas taillée en biseau à son extrémité arrière, mais dont cette.partie arrière est munie de deux rouleaux en forme de disque 95,96, chacun libre ,en, rotation autour d'un tourillon 97 et 98 respectivement, le-tourillon 97 dirigé vers le bas supportant le premier rouleau 95 monté sur un tasseau 99 tenant le dit rouleau suspendu et étant rendu solidaire au moyen d'une vis 100 de.la face supérieure de la portion arrière de la base,
tandis que le tourillon 98 dirigé vers le haut pour le rouleau 96 est rendu solidaire de la base dans une position quel- que¯peu espacée latéralement dudit premier tourillon de telle manière que les deux rouleaux 95,96 se recouvrent l'un l'autre, la circonférence exté- rieure dépassant les bords latéraux respectifs et le bord arrière de cette partie de la base tel qu'illustré à la Fig. 14.
Il est clair que pendant les opérations de formation de foule les fils de chaine 6' qui s'engagent dans les parties circonférentielles saillantes des rouleaux, provoqueront la rotation de tels rouleaux dans des directions opposées telles qu'indiquées par les flèches à la Fig. 14 et produiront en même temps sur la navette une force résultante axiale diri- gée vers l'avant, projetant la navette à travers sa foule. Ainsi les frot- tements entre fils de chaine et navette sont considérablement réduits.
On décrira maintenant les dispositifs utilisés pour remplacer les navettes pendant le fonctionnement du métier, c'est-à-dire les dispo- sitifs servant à la-fois à remplacer les navettes vides par des navettes pleines et à remplacer des navettes par d'autres navettes portant un fil de trame d'une autre couleur et/ou d'une nature autre.
Afin que-ce remplacement de navettes puisse être effectué, le métier fonctionne avec un certain nombre de navettes, ce nombre étant par exemple inférieur de trois au nombre de compartiments pouvant être for- més dans le dispositif à fil de chaine ou, en d'autre termes, trois navet- tes successives sont retirées de la série de navettes, de manière à former dans cette série un espace ouvert où-intervalle se déplaçant avec la série de navettes.
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D'autre part, conformément à la présente invention, la commande de l'opération de formation de la foule est disposée de manière qu'aucune opération de formation de foule n'ait lieu en face de cet intervalle mobile, ce qui a pour effet de former, dans le dispositif de chaine, un compartiment se déplaçant avec cet intervalle et dont la longueur est égale à trois fois celle des compartiments restants. Ce long compartiment peut alors être utilisé pour le remplacement des navettes.
Pour former ce compartiment, il faut que les dispositifs de formation de foule des fils de chaine corres- pondants, soient hors d'action, ce qui signifie que, le compartiment se dé- plaçant suivant un cercle, les dispositifs servant à former la foule avec les fils de chaine en avant de ce long compartiment doivent être mis hors d'action progressivement, et ceux qui se trouvent en arrière de ce compar- timent doivent être mis en action progressivement.
Ceci peut être effectué de la manière suivante :
Ainsi qu'on l'a dit plus haut, une boucle 68' (fig.8) de chaque canal à vide 68 est prévue à l'intérieur d'un coude 64' du manchon 64. Ce coude est pourvu, à chaque point correspondant à une boucle 68', d'un alésage transversal 88 dans lequel peut se mouvoir un coulisseau de distribution 89 en forme de tige comprenant deux canaux 90 coïncidant normalement avec les branches de la boucle, ce coulisseau pouvant être actionné par deux ca- mes 91 ayant des surfaces de cames 91', inclinées dans des sens opposés, ces cames étant fixés dans le sens de la circonférence, mais étant mobiles simultanément dans le sens de la longueur et dans des sens opposés par rapport au manchon 64,
de telle manière que la communication entre l'orifice respectif 67 et le conduit à vide 63 puisse être alternativement coupée et ouverte de nouveau, en vue de mettre les dispositifs respectifs de formation de foule hors d'action et en action.
Le fonctionnement de ces cames 91 au moment précis peut être obtenu de toute manière désirée, par exemple au moyen d'un mécanisme fonc- tionnant à la manière d'une ratière de formation de foule, donc avec un car- ton ou un rail de ratière. Toutefois, ce mécanisme ne faisant pas partie de l'invention, il n'a pas été représenté et ne sera pas décrit en détail.
Le dispositif servant à remplacer les navettes pendant le fonc- tionnement comprend aussi deux guide-navettes en forme de canaux 92, 93 (fig. 11, 12) montés à l'extérieur de l'ensemble des fils de chaine dans le prolongement l'un de l'autre sur la plaque annulaire 72 servant de couver- cle et pouvant tourner chacun autour d'un axe 92' et 93' respectivement, de manière qu'il soit possible, en faisant tourner ces guides dans des sens opposés et en écartant ainsi les fils de chaine extérieurs, d'amener alter- nativement les extrémités voisines des guides sur une ligne qui, à cet en- droit, est sensiblement tangente au déplacement des navettes, ce qui per- met à l'opérateur, lorsque le long compartiment se trouve à cet endroit, d' introduire une navette fraiche, ou, autrement,
de permettre à une navette de s'échapper de l'ensemble de la chaine par sa propre vitesse d'une maniè- re qui sera décrite plus loin.
La machine qui vient d'être décrite fonctionne de la manière suivante :
Les fils de chaine 6' venant des deux ensouples de chaine 6 et maintenus écartés par les spires des fils métalliques 13 et 14 enroulés en hélice sont enfilés à travers les oeilletons 30 des groupes de tiges 29 combinés avec les dispositifs successifs de formation de foule. Ces fils passent ensuite à travers les intervalles ménagés entre les tiges de l'organe de support en forme de peigne 70 pour se diriger vers la fagure du tissu, à l'endroit où se trouve l'anneau 73.
Dans ce dispositif de chaine chacune des navettes 69 est placée dans son propre compartiment de foule et repose librement par ses bandes lisses et arrondies 76 sur l'organe de support 70, ces navettes étant équi- distantes dans une série, mais toutefois de telle manière qu'il reste, entre
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les deux navettes d'extrémité de cette série, un intervalle dont la longueur est égale à celle de trois navettes, plus les espaces intermédiaires.
Au moment de la mise en marche du métier, le manchon rotatif 64 est mis en position de manière que les orifices 67 communiquent avec les groupes de conduits 58 aboutissant aux dispositifs de formation de foule commandant les fils de chaine qui, pour chaque navette, sont situés de chaque côté des bords taillés en biseau 78 de la partie d'extrémité pos- térieure de la navette.
Les dispositifs de formation de foule commandant les fils de chai- ne qui se trouvent momentanément en face du long intervalle ménagé dans la série de navettes sont hors d'action, leur communication avec les conduits à vide 63 par les orifices respectifs étant coupée, du fait que le coulis- seau de distribution correspondant 89 est abaissé par la came supérieure 91 et a par conséquent coupé le canal 68.
Lorsque le métier est mis en marche dans cette position, les dispositifs de formation de foule commençant aux endroits où les orifices à vide 67 se trouvent à ce moment sont actionnés progressivement, c'est-à- dire qu'ils sont reliés à la pression inférieure à la pression atmosphé- rique, de sorte que les pistons correspondants à mouvement libre 37 impri- ment aux éléments de soupape correspondants 36 une impulsion d'avancement par laquelle, par suite de ce que les éléments de soupape tournent d'un angle de 90 autour de leur axe, la communication entre les cylindres de ces dispositifs et la pression inférieure, ainsi que la pression supérieure à la pression atmosphérique est intervertie et l'opération de formation de foule commence, c'est-à-dire que les fils de chaine respectifs sont croisés au-dessous de la navette.
Les forces qui sont ainsi exercées sur les bords de la partie d'extrémité, taillé en biseau, des navettes produisent, dans le sens de la longueur des navettes, une force résultante par laquelle ces navettes sont lancées, l'opération de formation de la foule étant ainsi terminée chaque fois immédiatement en arrière de chaque navette, ce qui a pour effet, sous l'action des fils de chaine qui se croisent à l'extrémité du bras 86 de la navette, bras qui sert à poser le fil de trame,que ce bras est refoulé dans la partie formant le sommet du compartiment de foule respectif, et que le fil de trame sortant de ce bras sur la façure est im- mobilisé sûrement et en pernanence dans le tissu, l'insertion de la duite ayant donc lieu après que l'opération de formation de la foule est terminée.
Pendant cette mise en action successive, des dispositifs de formation de foule, ces dispositifs, combinés avec les fils de chaine qui précèdent momentanément le long compartiment, en regardant dans le sens du mouvement des navettes, sont mis successivement hors d'action par la ferme- ture de la communication avec la source de vide, et ceux qui viennent après ce compartiment sont mis en action successivement, de sorte que ce long compartiment persiste et se déplace synchroniquement avec l'intervalle ména- gé dans les séries de navettes.
Ce long compartiment est utilisé de la manière suivante pour le remplacement des navettes.
En ce qui concerne le renouvellement de l'apport de trame, le moment de remplacement ne dépend pas, comme c'est d'habitude le cas, de la quantité de fil existant encore sur le support tubulaire de fil de trame; il est déterminé au contraire par le nombre de révolutions effectuées par les navettes à travers la chaine, de sorte que toutes les navettes sont rem- placées successivement au même moment, indépendamment des différences éven- tuelles entre les quantités de fil qu'elles portent.
Lorsqu'il s'agit d'effectuer ce remplacement, on rabat intérieu- rement (fig. 11) le guide-navette 92 qui se trouve en avant du point de remplacement, en regardant dans le sens du mouvement des navettes, ce qui
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a pour effet d'écarter les fils de chaine extérieure à cet endroit, jusqu'à ce qu'au moins l'extrémité antérieure de ce guide soit tangente au chemin des navettes.
A ce moment, une navette fraiche est lancé dans le long compar- timent à travers ce guide, dans le sens du mouvement des navettes et jus- qu'à la distance normale de la navette précédente, tandis qu'immédiatement après, le guide est ramené en arrière et les dispositifs de formation de la foule qui se trouvent à l'endroit de l'extrémité postérieure de la navet- te fraiche sont mis en action, de sorte que cette navette fraiche est lancée en synchronisme avec les autres navettes.
Entretemps, le guide-navette 93 dirigé dans le sens opposé et se trouvant au-delà du point de remplacement est rabattu intérieurement, en écartant les fils de chaine extérieurs respectifs, et amené sur le che- min des navettes (fig. 12), ce qui permet à la navette qui vient après le long compartiment de s'échapper de l'ensemble des fils de chaine par sa propre vitesse et suivant la tangente à son parcours, tandis qu'en même temps le long compartiment, qui est raccourci à son extrémité antérieure par la mise en action des dispositifs de formation de la foule pour le lancement de la navette fraiche, est ramené à sa longueur primitive à son extrémité postérieure par la mise hors d'action successive d'autres dispo- sitifs à l'extrémité postérieure du compartiment.
Le compartiment est ain- si momentanément immobilisé en avant du point de remplacement, ce qui per- met, en répétant les manipulations mentionnées ci-dessus, de remplacer successivement toutes les anciennes navettes par de nouvelles, et le pro- cessus ci-dessus décrit peut être répété.
La manipulation décrite ci-dessus pour les guide-navettes est effectuée par le même mécanisme que celui qui commande les cames 91 pour les coulisseaux de distribution 89.
Le remplacement d'une ou plusieurs navettes par une navette fraiche portant un fil de trame d'une couleur différente et/ou d'une natu- re différente est effectué de la même manière, le moment de remplacement étant déterminé par le mécanisme qui actionne les cames 91 et qui détermi- ne par conséquent le dessin.
L'introduction des navettes fraiches dans le long compartiment peut être effectué par exemple au moyen d'un dispositif du genre d'une ca- tapulte, dont le fonctionnement est également dérivé du mécanisme mention- né. Toutefois,la réalisation pratique de tout le dispositif de commande rentrant dans les limites des capacités de l'homme de l'art, et du fait qu' elle ne fait pas partie de l'invention, il n'est pas nécessaire de la dé- crire plus en détail.
Il est bien entendu que l'invention n'est pas limitée au mode de réalisation décrit ci-dessus et illustré aux dessins, d'autres modes de réalisation étant possibles sans sortir du cadre de la présente inven- tion.