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Compositions détersives et procédé pour leur préparation.
Cette invention est relative à certaines compositions détersives perfectionnées et à un procédé pour les préparer. Ces compositions perfectionnées peuvent être définies de manière générale comme étant les sels des produits résultant de l'action d'agentsde sulfonation sur des distillats de goudron de houille, fabriqués de manière que les réactions puissent être aisément réglées, comme on le décrira ci-après plus en détail.
Bien que la constitution chimique des goudrons de houille ne soit pas entièrement connue, on sait qu'elle varie selon les types et sources de charbon et selon les procédés employés pour fabriquer les goudrons, et il a été reconnu que
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ceux-ci se composent de mélanges d'un grand nombre de composés distincts de structure relativement simple à complexe. Ces composés sont généralement de nature aromatique, des composés alcoylés et arylés y étant habituellement présents en grandes quantités.
D'ordinaire, lorsqu'on traite au moyen d'acide sul- furique les huiles de goudron de houille ou leurs fractions, des réactions de polymérisation, d'oxydation, de condensation et autres, ainsi qu'une sulfonation et une sulfatation, se produisent à un degré plus ou moins poussé, selon, entre autres, la concentration de l'acide, la nature des huiles, la tempéra- ture, la durée de la réaction, le rapport entre les volumes d'huile et d'acide, l'efficacité du contact, etc.
Antérieurement à l'invention, on a fait réagir ensemble dans beaucoup de cas et de diverses manières des huiles de goudron et des agents de sulfonation, notamment l'acide sulfurique, et on a neutralisé les produits pour former des agents humectants, mais pour autant qu'on ait pu s'en rendre compte, aucun de ces produits n'a été trouvé satisfaisant comme agent détersif, agent humectant, agent émulseur ou agent générateur de mousse ou agent analogue.
En outre, pour autant qu'on ait pu s'en assurer, on n'a rendu public aucun procédé qui opère un réglage ou une élimination de quelques-unes ou de la totalité des réactions indésirables au cours d'une tentative de produire des agents d'humectations, des détersifs, etc., à partir d'huiles de goudron de houille; aussi résultait-il de ces réactions des sous-produits qui con- fèrent à la matière finale uneodeur et une couleur indésira.bles et diminuent l'efficacité du détersif. Ces sous-produits peuvent former une tache ou couleur jaune dans des produits lavés dans des solutions des goudrons de houille sulfonés, peuvent provoquer de l'adhérence pendant le lavage à la main ou peuvent conférer d'autres propriétés indésirables à la matière finale.
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En gardant présents à l'esprit les défauts des procédés et produits de l'ancienne technique, on se propose comme but de l'invention de procurer un procédé pour produire au moyen de distillats de goudron de houille des agents détersifs, agents d'humectation, agents générateurs de mousse et agents analogues, supérieurs à ceux connus jusqu'ici.
L'invention a aussi pour butde procurer: un procédé pour régler. la réaction entre des distillats de goudron de houille et des agents de sulfonation; un procédé pour fabriquer au moyen de distillats de goudron de houille des agents détersifs, etc., qui puisse être exécuté facilement sur une échelle commerciale et industrielle; et un procédé continu pour exécuter ces réactions.
D'autres buts de l'invention apparaîtront au fur et à mesure de la description ci-après.
Pour atteindre ces buts et d'autres qui leur sont subordonnés, on procède de préférence de la manière suivante:
Suivant la présente invention, on a découvert que les distillats de goudron-de houille, qu'on prépare de préférence par distillation avec le concours de vapeur d'eau et de pression réduite et qui, en général, entrent en ébullition dans la zone de températures d'environ 200 à environ 450 à la pression atmosphérique, peuvent être traités au moyen d'un agent de sulfonation en solution dans l'anhydride sulfureux liquide de manière à produire des agents détersifs, agents d'humectation, agents émulseurs, agents générateurs de mousse et agents analogues, hautement satisfaisants et efficaces, sans former en même tmps une notable proportion de produits de réactions subsidiaires qui déprécient la valeur du produit final.
En fait, il apparaît que le produit est d'une nature généralement différente de celle des produits formés par d'autres procédés et
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qu'il est beaucoup plus efficace pour les fins qu'on a en vue.
Les huiles de goudron employées suivant l'invention peuvent être obtenues de l'une ou l'autre des catégories de charbon usuelles, c'est-à-dire du charbon dur ou maigre (anthracite), charbon mou ou gras (bitumineux) et charbon brun (lignite); ces termes sont choisis non pas à titre limitatif, mais pour englober toutes les catégories de charbons.
Un charbon semi-dur (bitumino-anthracite) ou un charbon plus mou tel qu'un charbon bitumineux ou un charbon brun (lignite) doit être préféré, comme matière de départ, aux charbons les plus durs. Les huiles voulues peuvent être produites par distillation à haute ou basse température, hydrogénation ou "berginisation" des charbons ou par d'autres procédés équivalents ou analogues, et ce peuvent être les produits de liquéfaction de charbon, lignite, bra.i, etc. et leurs produits de distillation ou de conversion résultant de procédés de distillation destructive, d'hydrogénation, d'hydrogénation destructive et procédés analogues. Les groudrons de four à coke et les goudrons a basse température sont excellents pour les fins de l'invention.
D'autres goudrons d'où l'on peut tirer des distillats et qui présentent de l'intérêt pour l'invention sont ceux formés dans les procedés Blau et Pintsch. Etant donnée la similarité entre les distillats dérivés des sources précitées dans les procédés énumérés et dans des procédés analogues et les huiles de schiste et distillats d'huiles de schiste, ceux-ci sont également considérés comme rentrant dans le cadre de l'invention.
On traite le goudron ou l'huile successivement au moyen de soude caustique et d'acide sulfurique pour éliminer les bases phénoliques et azoteuses et on le soumet à une distillation fractionnée pour produire des distillats bouillant dans la zone de températures voulue. Ce traitement à la soude caus-
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tique et à l'acide peut être opéré avant ou après la distillation fractionnée. L'huile distillée résultante peut être directement utilisée pour la. sulfonation. Toutefois, on trouve souvent avantageux de resserrer davantage la zone de températures d'ébullition des huiles de goudron de houille en les soumettant à une redistillation ou à une extraction au moyen d'un solvant de manière à produire des fractions bouillant entre les limites voulues.
La phase suivante succédant à l'obtention de l'huile de goudron de houille voulue où d'une fraction de cette huile consiste à dissoudre cette huile dans de l'anhydride sulfureux liquide. D'ordinaire, il faut dissoudre l'huile dans environ la moitié à deux fois son volume d'anhydride sulfureux liquide.
La solution résultante d'huile dans l'anhydride sulfureux liqui- de est très fluide et non-visqueuse même à de basses températures (inférieures à OC.)
Ayant obtenu la solution voulue d'huile de goudron dans l'anhydride sulfureux liquide, on refroidit la solution à une température d'environ -15 à 20 C. et on la mélange à un agent de sulfonation tel que l'acide sulfurique fumant concentré, de préférence dissous lui aussi dans de l'anhydride sulfureux liquide à -15 à -20"C. Durant le mélange initial on maintient la température en-dessous de + 5 C. , de préférence en-dessous de - 5 C. Il faut produire une agitation et le procédé peut être exécuté de manière continue ou discontinue.
Lorsqu'on emploie un procédé discontinu., il a été trouvé préférable d'ajouter l'acide à l'huile au lieu de l'inverse, vu que cela permet de régler plus exactement la température.
La quantité d'acide employée et sà concentration dépend de la nature de la fraction d'hydrocarbure-, de la température de réaction, du degré de dilution dans l'anhydride sulfureux liquide et des caractéristiques qu'on veut conférer
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aux produits achevés. On a trouvé satisfaisant l'emploi d'acide sulfurique fumant (oléum industriel à 20%) en une quantité sensiblement égale, en poids, à la quantité de la matière à traiter et dissous dans de l'anhydride sulfureux liquide.
On peut aussi employer l'anhydride sulfurique, l'acide chlorosulfonique et d'autres agents de sulfonation. En dissolvant l'agent de sulfonation dans l'anhydride sulfureux liquide, il est possible d'ajouter cet agent à la solution du distillat de goudron dans l'anhydride sulfureux liquide en un temps beaucoup plus court sans produire un accroissement de température exagéré qui en résulterait si l'on ajoutait l'agent de sulfonation directement à la solution d'huile de goudron de houille.
En outre, cette manière de procéder permet de profiter entièrement des allures de réaction rapides, et par surcroît les propriétés physiques du mélange (faible viscosité) assurent une dissipation et une élimination rapides de la chaleur de la réaction. Grâce à ces conditions, .le procédé fournit la possibilité de maintenir des allures de production élevées. On exécute la réaction à de basses températures qui empêchent ou réduisent au minimum l'oxy dation. La polymérisation et d'autres réactions indésirables qui se produisent toujours aux températures de sulfonation habituelles.
Une fois la, chaleur initiale de la réaction sensiblement dissipée, on élève la température du mélange réactif à environ + 5 par réglage du refroidissement. En général, le mélange des solutions d'acide et d'huile s'achève en quelques minutes, d'ordinaire en moins d'une minute. On laisse continuer la réaction pendant une durée qui habituellement n'est pas supérieure à quinze minutes comptées depuis la production du mélange initial des réactifs, et qui de préférence ne dépasse pas cinq minutes.
Lorsque le traitement au moyen de l'agent de sulfona- -
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tion est achevé, on dilue le mélange résultant de la réaction avec de l'eau froide pour arrêter une action ultérieure de l'agent de sulfonation. Après la dilution à l'eau, la phase suivante du procédé consiste à séparer du mélange tous hydro- carbures noyant pas réagi. Plusieurs variantes sont possibles.
L'une consiste à maintenir sous pression la solution de produits de sulfonation et d'acide dans l'anhydride sulfureux liquide et à ajouter suffisamment d'eau pour séparer une phase d'anhydride sulfureux liquide. Cette couche, constituée par le gros de l'anhydride sulfureux liquide contenant en solution la majeure partie de l'huile d'hydrocarbure n'ayant pas réagi, peut être enlevée directement. La solution aqueuse d'acides sulfoniques et sulfuriques peut être soumise à une nouvelle extraction au moyen d'anhydride sulfureux frais. Après avoir éliminé de la couche aqueuse, par évaporation, l'anhydride sulfureux dissous résiduel, on peut neutraliser ensuite la solution au moyen d'un composé basique tel que la soude caustique, la soude .anhydre, l'ammoniaque, la chaux, la triéthanolamine ou composéanalogue.
Comme alternative, pour préparer-un produit fini de haute qualité, on peut, après avoir séparé l'anhydride sulfureux, laver la solution soit avant soit aprèsneutralisation au moyen d'un solvant hydrocarbure à basse température d'ébullition. L'es- sence de pétrole, comme celle du pétrole de Pensylvanie, qui est en substance entièrement volatile en présence de vapeur d'eau à une température inférieure à celle à laquelle on veut sécher le produit final, est trèssatisfaisante pour cette fin, étant donné qu'elle dissout facilement toute huile non-sulfonée ré- siduelle et quelques-uns ou la totalité des produits indésirables et que toute essence de pétrole qui reste en solution aqueuse est elle-même entièrement éliminée au cours de l'opération de séchage.
@ On a découvert que lorsqu'on exécute le lavage après
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la dilution à l'eau, mais avant la neutralisation, on évite certaines difficultés dues à la formation d'émulsions, et pour cette raison on y procède le mieux à ce moment.
On peut faire bouillir ou non la solution aqueuse du produit de la réaction après l'extraction au solvant et la neutra- lisation pour détruire tous sulfates instables présents. Après neutralisation, on peut faire bouillir la solution dans un excédent de soude caustique, ou verser la solution acide dans une quantité calculée de soude caustique concentrée chaude pour décomposer les composés instables.
Les solutions de produits de réaction d'acide sulfurique concentré, qui peuvent aussi contenir une notable proportion du sulfate de la matière neutralisée comme résultat de sa réaction avec l'excédent d'acide sulfurique présent, peuvent être utilisées à cet état pour beaucoup de fins, ou bien on peut éliminer le sel inorganique accompagnant en extrayant l'ingrédient actif au moyen d'isopropyle, de butyle ou d'alcool sensiblement insoluble à l'eau, dans lesquels l'ingrédient actif est soluble, en vue de le débarrasser du sous-produit sulfate formé dans le procédé de neutralisation et d'autres sels inorganiques qui peuvent être présents.
Dans beaucoup de cas il peut être avantageux de débarrasser le détersif de sels inorganiques par des moyens autres que l'extraction au moyen d'un solvant. Un de ces moyens consiste à employer pour la neutralisation un composé basique tel que la chaux. Ceci peut être fait, par exemple, en ajoutant au mélange sulfoné une boue de chaux hydratée suffisamment en excès sur la quantité de mélange pour achever la neutralisation.
L'acide sulfurique forme du sulfate de calcium insoluble à l'eau. Le sel de calcium du détersif étant soluble à l'eau, on peut filtrer le mélange pour éliminer le sulfate de calcium.
On peut alors évaporer le filtrat contenant le sel de calcium,
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pour obtenir le sel à l'état sec ou concentré.
Lorsqu'on veut avoir des sels autres que le sel de calcium, on peut traiter la solution de sel de calcium par une solution d'un agent de précipitation de calcium approprié, comme par exemple le carbonate de sodium, l'oxalate de sodium ou le phosphate de sodium, en quantité dépassant légèrement celle requise pour remplacer par du sodium tous le calcium du détersif, et précipiter ainsi le calcium à l'état de carbonate, oxalate ou phosphate. Après séparation de ce précipité par filtration, la solution est prête pour être concentrée.
Dans certains cas il peut étre avantageux de préparer des sels correspondants d'ammonium, d'éthanolamine, de magnésium, de potassium ou autres. On peut former ces sels de la même manière que les sels de sodium, c'est-à-dire en substituant les sels correspondants d'ammonium, de triéthanolamine, de magnésium, de potassium ou autres au carbonate, oxalate ou phosphate de sodium, mentionnés ci-dessus, ou en remplaçant l'ion basique voulu. Comme alternative, on peut ajouter de l'ammoniaque ou de la triéthanolamine conjointement avec de l'anhydride carbonique pour précipiter le calcium.
Le produit exempt de sel peut être employé seul ou dans l'une ou l'autre des compositions et combinaisons citées ailleurs dans la présente description. On peut obtenir un produit avantageux en incorporant au détersif exempt de sels la quantité voulue .de matière alcaline telle que le carbonate de sodium pour fabriquer un produit de lavage et de nettoyage efficace.
La matière finale, contenant ou non le sous-produit sulfate,peut être amenéà la forme de grains, paillettes, flocons, poudres, solutions, émulsions liquides ou plastiques ou à d'autres formes que l'on donne d'ordinaire au savon ou à d'autres matières détersives ou émulsionnantes, avec ou sans
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Les ingrédients couramment employés pour ces combinaisons, comme par exemple les charges de savon actives ou inertes, adoucissants d'eau, parfums, abrasifs, savons et autres détersifs, graisses, huiles, cires et glycérine. On peut incorporer au produit sulfoné les savons d'acide gras usuels et donner à la composition la forme de barres, paillettes ou poudres.
Cette combinaison fournit une composition détersive peu coûteuse ayant toutes les propriétés avantageuses des savons ordinaires et possédant les avantages supplémentaires d'être efficace dans l'eau dure et dans l'eau de mer et d'exercer une action humectante, émulsionnante et détersive.
Une compréhension plus minutieuse des principes de la présente invention peut être acquise en considérant les exemples spécifiques suivants du procédé de fabrication des compositions perfectionnées.
EXEMPLE 1. -
On prend un distillat brut obtenu à l'aide d'un goudron produit dans une cornue verticale par carbonisation à basse température d'un charbon bitumineux de Pensylvanie occidentale, on épure ce distillat par extraction au moyen d'alcali caustique et ensuite au moyen d'acide sulfurique à 5%, puis on le redistille de manière à obtenir uhe fraction bouillant entre 120 et IbOuC. sous une pression de 5 mm. On mélange ensuite un volume de la fraction d'huile de goudron à la moitié de son volume d'anhydride sulfureux liquide et on les refroidit à -15 C.
On dissout un poids d'oléum industriel (à 20%) égal au poids de la fraction d'huile de goudron dans un volume d'anhydride sulfureux liquide égal à celui employé pour dissoudre l'huile refroidie à -15 C., et on l'ajoute à la solution en produisant en même temps une agitation. Il faut moins d'une minute pour mélanger les deux solutions. On exécute l'opération sous pression dans un autoclave à chemise pourvu d'un
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mécanisme agitateur, d'un thermomètre et d'un manomètre.
On produit un réglage de la température en faisant circuler dans la chemise de l'autoclave un fluide de refroidissement et on ne permet à la température à aucun moment de s'élever audessus de -5 C. pendant qu'on mélange les solutions. Après avoir ajouté la solution acide, on élève la température à + 5 C. et on la maintient à ce degré pendant environ trois minutes, l'agitation étant continuée. Au bout de ce temps on dilue immédiatement le mélange avec deux fois son volume d'eau glacée.
Après la dilution à l'eau, on élimine par évaporation 1',anhydride sulfureux liquide et on chauffe ensuite la couche -aqueuse à 45 C. pour éliminer tout anhydride sulfureux résiduel. Puis on lave la solution aqueuse par fractions, à plusieurs reprises, au moyen de 20%' de son volume d'essence de pétrole (à température d'ébullition finale de 121 C.) On neutralise la solution aqueuse d'acides sulfuriques et sulfoniques en la versant dans une quantité calculée de soude caustique très concentrée et on la porte à l'ébullition. Puison sèche la solution neutralisée en la faisant passer sur des cylindres à sécher le savon chauffés à la température de 121 C.
Les opérations décrites fournissent une poudre légère sensiblement sèche de couleur presque blanche, qui n'a aucune odeur à l'état sec. Lorsqu'on fait mousser sur la main une solution aqueuse de cette poudre, elle ne dégage aucune odeur.
Des solutions diluées de concentrations variables constituent des générateurs de mousse excellents (favorablement comparables au savon), des produits spumescents et de lavage excellents et aussi des agents d'humect.ation et émulseurs puissants.
EXEMPLE 2.
On emploie une fraction d'huile de goudron un peu plus lourde que celle de l'Exemple 1, dérivée de la même source
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et épurée de la même manière que dans cet exemple. Cette fraction bout entre 150 et 170 C. sous une pression de 5 mm. On dissout un volume de cette huile de goudron dans un volume à peu près égal d'anhydride sulfureux liquide et on refroidit la solution à environ -20"C. On refroidit à -20"C. une quantité d'oléum à 20% à peu prèségale, en poids, à celle de l'huile à sulfoner et dissoute dans un volume d'anhydride sulfureux liquide égal à peu près à la moitié du volume employé pour dissoudre la fraction d'huile de goudron, et on l'ajoute à la solution d'huile dans l'anhydride sulfureux en un laps de temps d'environ une minute.
On exécute les opérations ci-dessus dans un autovlave à chemise pourvu d'un mécanisme agitateur, d'un thermomètre et d'un manomètre. On règle la température en faisant circuler dans la chemise un fluide de refroidissement. Pendant qu'on produit le mélange on ne laisse pas la température s'élever audessus de +5 C., et on la maintient à ce degré pendant environ dix minutes. Au bout de ce temps on ajoute de l'eau glacée et on sépare l'anhydride sulfureux à l'état de vapeur en relâchant la pression à une température inférieure à + 10"C.
On lave immédiatement la solution ou dispersion aqueuse par fractions, à plusieurs reprises, au moyen de 20% de son volume d'essence de pétrole dont sensiblement la totalité est volatile en-dessous de 121 C. Puis on la neutralise au moyen de soude caustique.
EXEMPLE 3.-
On prend un distillat brut obtenu à l'aide d'un goudron produit dans une cornue verticale par carbonisation à basse température d'un charbon bitumineux de Pensylvanie occidentale, on épure ce distillat par extraction au moyen d'alcali caustique et ensuite au moyen d'acide sulfurique à 5%, puis on le distille de manière à obtenir une fraction bouillant entre 120 et 150 C. sous une pression de 5 mm. On dissout 100 grammes
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de cette huile d'hydrocarbure dans 100 centimètres cubes d'anhydride sulfureux liquide.
On refroidit cette solution., en l'agitant, durant moins d'une minute, à environ -15"C. On ajoute à la solution 50 grammes d'acide chlorosulfonique en produisant une agitation vigoureuse, cette adjonction étant opérée en environ une minute. On exécute l'opération dans un autoclave à chemise pourvu d'un mécanisme agitateur, d'un thermomètre et d'un manomètre. On règle la température en faisant circuler dans la chemise de l'autoclave un fluide de refroidissement et on ne laisse la température, à aucun moment, s'élever au-dessus d'environ -5 C. durant l'opération de mélange.
On élève la température à +5 C. et on la maintient à ce degré pendant environ trois minutes, l'agitation étant continuée. Au bout de ce temps on dilue la matière avec deux fois son volume d'eau glacée et on laisse évaporer l'anhydride sulfureux. On extrait du mélange à l'aide d'éther éthylique l'huile d'hydrocarbure sulfonée et on neutralise la solution aqueuse restante au moyen de soude caustique en ayant soin de régler le pH final à une valeur de 5 à 7. On sèche ensuite ce mélange sur des cylindres à sécher le savon. Le produit est une poudre de couleur claire ayant une légère teinte jaune. Il se dissout facilement dans l'eau et donne une solution qui est presque incolore et totalement exempte d'odeur.
Par ce procédé on sulfone 70 de l'huile et il donne un poids du produit final de 139 grammes y compris les sels formés au cours de la neutralisation, quand on. emploie comme-matière de départ 100 grammes d'huile. 71,95% de ces 139 grammes sont constitués par des ingrédients actifs et le restant par des sels inorganiques. Une solution à 1/2%,-de cette matière dans l'eau douce donne 300 centimètres cubes de mousse et une solution de 1%,donne 400 centimètres cubes de mousse. Dans l'eau dure(250 ppm)une solution à 1/2% donne 200 centimètres cubes de mousse.
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EXEMPLE 4. -
On prend une fraction un peu plus lourde d'une huile obtenue de la même manière qu'à l'Exemple 3, on la sulfone de la même façon et on obtient un produit très analogue. Cette fraction bout entre 150 et 170 C. sous une pression de 5 mm.
Quand on emploie comme matière de départ 100 grammes d'huile, 67% de l'huile sont sulfonés et donnent 155 grammes de produit dont 63,71% sont constitués par des ingrédients actifs. Une solution à 1/2% donne 310 centimètres cubes de mousse dans l'ea.u douce et une solution à 1%, 410 centimètres cubes de mousse.
Dans l'eau dure (250 ppm) une solution à 1/2% donne 375 centimètres cubes de mousse.
Dans les exemples ci-dessus on a cité comme agents de sulfonation l'oléum et l'acide chlorosulfonique, mais on peut aussi employer d'autres agents de sulfonation courants comme l'acide sulfurique, l'anhydride sulfurique ou le chloro- sulfonate de sodium. Après la sulfonation les acides sulfoniques peuvent être neutralisés soit avant, soit après avoir été séparés des autres ingrédients, et le sel ainsi formé peut être laissé dans le produit final ou en être éliminé, comme on le désire.
Comme agent de neutralisation on emploie d'ordinaire la soude caustique, mais on peut aussi utiliser pour cette fin d'autres agents de neutralisation comme la potasse caustique, l'ammoniaque, les éthanolamines et la soude anhydre. Le produit final peut être séché en employant un cylindre de séchage, comme c'est décrit ci-dessus, ou par projection ou tout autre procédé connu.
Les produits finals peuvent être amenés à la forme de poudres, paillettes, grains, flocons, pains ou barres, solutions, crèmes, pâtes ou à toute autre forme sous laquelle il peut être avantageux de les utiliser.
Comme on l'a déjà fait observer ci-dessus, ces distillats d'huile de goudron sulfonés sont très universels et
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peuvent être employés pour fabriquer et stabiliser des dispersions aqueuses de substances insolubles à l'eau ou presque insolubles à l'eau, telles que les huiles minérales, les huiles végétales, la paraffine, l'asphalte, le goudron, le soufre, le caoutchouc, les résines, les hydrocarbures, les alcools supérieurs et autres composés contenant de l'oxygène. D'autres applications ont trait au flottage des minerais et à la fabrication de cosmétiques tels que cold-creams, maquillages, crèmes et lotions nettoyantes, crèmes à raser, crèmes dentifrices, bains secs, shampooings.
De plus, on peut les incorporer avantageusement aux peintures, vernis, laques, produits de préservation du bois, huiles solides, ainsi qu'aux mayonnaises, crèmes glacées, bières, margarines, préparations agricoles pulvérisables, laxatifs, enduits pour le papier ou produits analogues, produits à polir les planchers, le cuir, les automobiles, les meubles et autres produits à reluire, encres, émulsions bitumineuses telles que liants pour routes, produits pour fonderies, conserves et confiseries, émuisions pour teinturerie, émulsions photographiques, émulsions médicinales et pharmaceutiques, et huiles pour outils de coupe et pour la lubrification.
En outre, ces agents peuvent être employés pour émulsionner des liquides non-miscibles en vue de faciliter des réactions chimiques, par exemple entre l'ammoniaque aqueuse et les alcoyl-haloïdes pour la production d'alcoylamines. Ils sont notamment utiles dans les procédés pour la fabrication et le traitement des textiles.
Bien que ces produits de sulfonation spéciaux aient des propriétés de dispersion peu communes, il peut cependant être avantageux d'employer des agents d'addition appropriés tels que savons et/ou charges pour savons, résinates et autres composés sulfatés et sulfonés. D'autres matières qu'on peut incorporer comprennent les matières colorantes comme les
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teintures, laques et pigments ; lesgermicides et insecticides comme le chlorure phénol-mercurique, le nitrate phényl-mercurique, les phénols alcoylés et le chlorure mercurique; les abrasifs et charges inertes comme le sable, le silex, la pierre ponce, le feldspath, la craie précipitée, la terre de diatomées, la bentonite, le talc, l'amidon, l'air et/ou des gaz;
les liquides comprenant le tétrachlorure de carbone, le trichloréthylène, la glycérine, l'alcool, la triéthanolamine, le carbitol, le phénol, l'hexaline, l'huile de pin et le naphte; les parfums et les désodorisants; les graisses, huiles, cires, gommes ou résines ; soude caustique, la potasse et l'ammonia- que ; et l'un ou l'autre des sels courants solubles à l'eau comme le carbonate, le bora.te, le silicate, le phosphate, le sulfate, le chlorure, l'acétate, le bicarbonate, le sesquicarbonate, l'hypochlorite, le thiosulfate, l'hydrosulfite et l'hyposulfate de sodium et les méta-, tétra.- et pyrophosphates de sodium solubles dans l'eau, ainsi que leurs sels d'ammonium, amines et sels de potassium correspondants. Le type d'agent d'addition à employer dépend évidemment de l'emploi final de la nouvelle composition.
On a aussi trouvé avantageux de mélanger aux produits préparés conformément a la présente invention des matières contenant des vitamines ou capables de former des vitamines.
Ainsi, des matières comme les stérols peuvent être irradiées séparément au moyen de rayons radioactifs tels que rayons ultra-violets, rayons X, rayons infra-rouges et analogues, et être ajoutés ensuite aux produits décrits ci-dessus, au cours de leur préparation ; ou bien les stérols ou autres matières analogues peuvent d'abord être incorporés aux produits conformes à l'invention, après quoi on soumet les mélanges à la radiation voulue.
Bien qu'il soit possible d'utiliser avantageusement de la manière précitée beaucoup d'espèces de vitamines,
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on a trouvé que l'adjonction des vitamines A, D et F est la plus avantageuse, étant donné que ces vitamines s'avèrent le mieux appropriées pour exercer une action à travers la peau, la vitamine A exerçant une action anti-infectieuse, la vitamine D exerçant une action anti -rachitique et la vitamine F ayant un effet salutaire général en ce qui concerne la nutrition et la santé de la peau.
Le terme "sulfonates" est employé dans la présente description pour désigner Les produits résultant de l'action de l'acide sulfurique, de l'oléum ou d'autres agents de sulfonation sur les huiles d'hydrocarbure; ils comprennent donc les composés du type R-SO3X et du type R-OS03X, où R est un radical organique et X est une base qui constitue au moyen de la totalité du sulfonate ou sulfate un sel insoluble à l'eau. En outre, les détails du procédé, comme les quantités de réactifs, leurs concentrations et les durées et températures des réactions, ne constituent que des exemples de constantes satisfaisantes pour une catégorie déterminée de distillats de goudron de houille.
Quand on change de catégorie de distillats de goudron, comme cela peut se faire dans le cadre de la présente invention, les divers facteurs varient nécessairement, mais l'application des principes généraux exposés ci-dessus et le,changement de ces facteurs selon les besoins de la situation particulière sont compris dans le concept de l'invention.
Bien qu'on n'ait cité que l'essence de pétrole et l'éther éthylique comme étant employés pour épurer ou laver la solution aqueuse d'acides sulfoniques en éliminant tous hydrocarbures non-sulfonés, on peut aussi employer pour la même fin d'autres solvants tels que le dichloréthylène,le dichlorure d'éthylène, le dichlorure de propylène, l'éther dichloréthylique, le monochlorobenzène., le tétrachlorure de carbone et beàucoup d'autres solvants.
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Quand on emploie dans la présente description l'un ou l'autre ou plusieurs des termes agents détersifs, agents de dispersion, agents de lavage, agents d'humectation, agents émulseurs, agents générateurs de mousse, agents spumescents et adjuvants textiles, leur interprétation est censée englober des composés ayant une ou plusieurs des propriétés des agents énumérés.
Le procédé décrit ci-dessus comme procédé discontinu, peut aussi être exécuté de manière continue ou de manière inter- mittente dans des appareils aménagés de façon appropriée.
REVENDICATIONS ---------------------------
1.- Procédé pour préparer une composition destinée à servir de détersif, caractérisé en ce qu'on traite un distil- lat de goudron de houille au moyen d'un agent de sulfonation alors qu'il est dissous dans de l'anhydride sulfureux liquide.