Raquette de tennis de table
DOMAINE DE L 'IN VENTION
[0001] La présente invention concerne le tennis de table, plus familièrement connu sous l'appellation de ping-pong, notamment les raquettes utilisées pour la pratique de ce sport et les revêtements de la tête de raquette qui permettent de frapper la balle.
ETAT DE LA TECHNIQUE
[0002] On sait qu'une raquette de tennis de table comprend habituellement une tête de frappe, de forme généralement plate avec un contour arrondi, pour frapper la balle, raccordée à un manche destiné à la prise de l'instrument par l'utilisateur. Typiquement la tête comprend une âme appelée palette formée d'une plaque de matériau rigide, tel que du bois dans les raquettes de haut de gamme. La palette est recouverte, d'un côté au moins et le plus généralement de chaque côté, par un revêtement élastomérique, couramment appelé "semelle", garni sur toute sa surface de picots qui sont intégralement formés dans le matériau du revêtement et comportent généralement un fût qui se projette transversalement à partir d'une des faces du revêtement.
[0003] Selon une forme de réalisation traditionnelle, la face revêtue de picots est agencée du côté extérieur de la palette et effectue directement le travail de contact avec la balle. Les picots rencontrés par la balle fléchissent élastiquement sous l'impact et permettent d'amortir l'impact pour donner au joueur un meilleur contrôle de toucher de la balle. De plus, ces picots emmagasinent une énergie en se déformant à l'impact et communiquent à la balle une force de propulsion supplémentaire au renvoi lorsqu'ils reprennent leur forme.
[0004] Selon une autre forme de réalisation, également classique, mais davantage réservée aux raquettes de haut de gamme, les picots du revêtement sont tournés du côté de la palette. La face externe de la tête de raquette, appelée à travailler avec la balle, est constituée par la face du revêtement ou de la semelle opposée aux picots. Elle présente à l'œil nu un aspect essentiellement lisse. Entre la face recouverte de picots et la plaque rigide constituant la palette est interposée une couche de matériau élastique à faible
module d'élasticité, en général en mousse d'élastomère, à laquelle le revêtement est réuni par collage.
[0005] Traditionnellement les picots formés intégralement dans le matériau du revêtement ont une forme cylindrique. Le raccordement entre le corps du picot cylindrique et la plaque pleine est réalisé de deux manières différentes. Soit il est constitué par un profil à angle vif (vu en coupe), dans lequel la génératrice du cylindre forme un angle de 90° avec la surface plane du revêtement dont émane le picot; soit ce raccordement se fait par un adoucissement de cet angle réalisé par ébavurage ou par un petit congé tronconique.
[0006] Quelle que soit la configuration adoptée, les picots ont pour fonction essentielle de donner du "rebond" à la balle en se déformant à l'impact pour aider à la propulser en retour. Ils participent aussi par leur déformation latérale à améliorer les interactions latérales entre la balle et la raquette et à accroître leur adhérence tangentielle pour permettre au joueur de communiquer de l'effet à la balle et de contrôler précisément la direction de renvoi qu'il souhaite communiquer. On conçoit ainsi que le travail des picots se traduise à la longue par de l'usure et une fatigue du matériau. En outre en cas d'efforts puissants on voit apparaître des phénomènes de fiambement de la paroi du matériau en certains endroits de la semelle. Ces phénomènes sont susceptibles d'entraîner la formation et la propagation de fissures dans ce matériau, qui finissent par diminuer l'efficacité de la raquette jusqu'à la rendre impropre à l'usage.
[0007] L'état de la technique montre que des tentatives ont été faites pour améliorer la performance des raquettes en modifiant la forme des picots. Ainsi le document de demande de brevet japonais JP2004113568A illustre une réalisation de picots de forme tronconique dans laquelle le diamètre du picot diminue entre son plan de raccordement avec la surface du revêtement et son extrémité libre. Dans une forme de réalisation illustrée par ce document la forme tronconique s'interrompt à mi-hauteur du picot, distance à partir de laquelle le profil devient cylindrique jusqu'à la face d'extrémité libre du picot. Un picot ayant un profil analogue est aussi montré au dessin du document DE 102006034795 Al.
[0008] Or les essais pratiqués par le demandeur avec des formes comportant un profil de raccordement tronconique, par exemple incliné à 45° entre le picot et la surface plane du revêtement, montrent que ces dispositions n'ont que peu d'effet pour diminuer les difficultés mentionnées ci-dessus et améliorer la durabilité de la raquette par rapport aux réalisations classiques. En outre, par delà ces déficiences, il subsiste une demande de la part des joueurs, notamment des sportifs professionnels, pour une amélioration des performances, en particulier en terme d'adhérence ou pouvoir d'accrochage entre la face de la raquette et la balle (aussi appelé "grip" dans le métier) au moment de l'impact et jusqu'au renvoi, ainsi que pour diminuer voire supprimer les discontinuités de comportement de la raquette qui résultent de l'apparition de phénomènes non linéaires tels que le flambement des picots.
[0009] On citera aussi pour mémoire le document de modèle d'utilité CN2442706 (Y) dans lequel des picots parfaitement cylindriques ont une face d'extrémité concave destinée à modifier le contact ponctuel du picot avec la balle. Mais cette disposition ne parait pas avoir d'effet sur le comportement en flexibilité et en endurance du corps du picot. Le document EP1683552 vise un revêtement de raquette de tennis de table dans lequel la surface de contact avec la balle, au lieu de comporter des picots, est garnie d'alvéoles adjacentes et dont les propriétés de flexibilité et de contact avec la balle vont dans un sens opposé à celles qui peuvent être recherchées à l'aide de picots.
EXPOSE DE L'INVENTION
[0010] En conséquence, la présente invention a pour objet de proposer des solutions pour améliorer les performances des semelles de raquettes de tennis de table à picots, tant sur le plan du jeu proprement dit que de leur durabilité. Elle vise également, selon un deuxième aspect, l'application de ces solutions à une forme de construction de raquette spécialement tournée vers la recherche de performance dans le jeu de haut niveau.
[0011] A cet effet, selon un aspect de l'invention, une semelle pour la surface de frappe de balle d'une raquette de tennis de table, qui comprend un revêtement souple en matériau élastique dont une face est garnie de picots élastiquement déformables qui se projettent à partir de ladite face. Cette semelle est caractérisée en ce que la section
transversale desdits picots est plus grande dans leur zone de raccordement avec ce revêtement que dans la zone proche de leur extrémité opposée et que la surface latérale de ces picots présente un profil incurvé concave sur une partie au moins de la hauteur du picot entre ces deux zones.
[0012] Grâce à cette disposition, on constate que lors du contact de la balle avec la semelle la transmission des efforts vers l' extrémité libre du picot se fait de manière plus progressive en améliorant ainsi le fonctionnement mécanique des picots. Cette disposition contribue aussi à l'homogénéisation des pressions de contact de la balle à la surface du revêtement. Il en résulte une diminution des tensions internes générées par ces pressions. Une telle diminution entraîne corrélativement une diminution des causes de fissuration, en particulier aux alentours des aires de raccordement des picots au revêtement élastique de la semelle. En outre la distribution des contraintes internes dans le corps des picots est plus homogène. L'augmentation des contraintes de compression dues à la diminution de leur section lorsqu'on s'éloigne de la zone de raccordement, se produit dans des zones plus éloignées de leur raccordement à la surface de la semelle, où la déformation des picots peut se développer sans rencontrer d'obstacle ou de discontinuité créateurs de surpression et de fatigue.
[0013] Les essais des demandeurs ont également démontré un comportement très favorable au fonctionnement d'une telle semelle de raquette sous fortes contraintes, par exemple avec des joueurs capables de déployer une puissance importante dans la frappe de la balle. On a pu constater que l'apparition des phénomènes de flambement de la paroi des picots ainsi que, le cas échéant, dans la paroi du revêtement élastique est repoussée ou retardée. On sait que ces phénomènes sont causés par une rupture de cohérence locale dans la déformée du matériau. Ces déformations perturbatrices affectent la régularité des pressions de contact avec la balle et déroutent les joueurs, notamment les joueurs expérimentés. Elles peuvent provoquer aussi des amorces de fissures.
[0014] Selon une caractéristique supplémentaire avantageuse de l'invention, on peut prévoir que la zone de raccordement de chaque picot à la surface du revêtement élastique est dépourvue de tout point anguleux avec la surface plane du revêtement. De préférence, le profil de la surface latérale des picots peut être également dépourvu de
point anguleux sur toute sa longueur. On évite ainsi la création de zones de concentration de contraintes fâcheuses pour la fatigue du matériau et nuisibles à la régularité des réactions des picots sous la déformation.
[0015] Selon une autre caractéristique, la forme incurvée concave peut être étendue sur toute la hauteur de chaque picot jusqu'au voisinage de leur face d'extrémité libre. La diminution progressive de la section des picots entre leur extrémité de raccordement à la surface du revêtement et leur face d'extrémité libre en conséquence d'un tel profil procure une répartition des contraintes favorable à un fonctionnement régulier de la raquette et à sa durabilité. A cet égard on peut adopter pour le profil incurvé un rayon de courbure qui varie le long de ce profil. On préfère dans ce cas que le plus petit rayon de courbure soit ménagé au niveau de la zone de raccordement du picot à la surface plane du revêtement, et que le rayon de courbure augmente avec la distance à la zone de raccordement jusqu'à une portion du profil possédant le plus grand rayon de courbure du côté de l'extrémité libre du picot.
[0016] Selon un mode de réalisation, le profil incurvé peut être obtenu par exemple par la jonction, de préférence sans point anguleux, d'une succession de deux arcs de cercle ou davantage. Selon un autre mode de réalisation un profil incurvé parabolique est prévu et les essais des demandeurs ont montré que cette forme était particulièrement propice à l'obtention d'un bon compromis de performances pour la raquette revêtue d'une telle semelle. De préférence dans ce cas, le profil de la zone de jonction du picot avec la surface du revêtement élastique est constitué par un demi sommet de la parabole qui se prolonge par la partie de la parabole dont le rayon de courbure va en croissant vers l'extrémité libre du picot.
[0017] Enfin selon une forme préférée d'exécution dans le cas d'un profil parabolique, il est particulièrement avantageux pour la résistance et la bonne tenue du système de picots de faire en sorte que, dans la zone de raccordement des picots au revêtement de la semelle, le profil de chaque picot se raccorde au profil des picots voisins en formant une ligne courbe continue sans laisser d'intervalle rectiligne ou méplat dans la semelle entre les deux picots, en formant ainsi un profil galbé continu entre chaque picot et son voisin.
[0018] Selon un aspect tout à fait intéressant, il est apparu qu'en dehors de ses qualités intrinsèques, la semelle selon l'invention trouve une application privilégiée, caractérisée par une synergie de performances inattendue, dans le cas où la semelle est montée avec les picots tournés vers l'intérieur de la raquette. Selon ce mode de réalisation de raquette bien connu en soi dans les applications de haut de gamme, notamment pour la compétition, les picots regardent vers la palette qui forme l'âme de la raquette, tandis que l'autre face du revêtement de la semelle reste essentiellement lisse, dans les limites de brillance autorisées par les règlements qui gouvernent le jeu de ping-pong. Cette face lisse est tournée vers l'extérieur et constitue la face de frappe de la balle. L'intervalle entre le revêtement élastique et le matériau de la palette est occupé par une couche d'un matériau très élastique à faible module d'élasticité comparé à celui du revêtement élastique de la semelle. Cette couche est à l'heure actuelle très généralement réalisée par une mousse d'élastomère et les extrémités libres des picots sont directement appliquées et fixées à la mousse, typiquement par collage.
[0019] Ainsi, selon ce second aspect, l'invention a pour objet une raquette de tennis de table comprenant une tête de frappe et un manche relié à cette tête, la tête de frappe comportant une palette recouverte d'un côté au moins par une semelle formée par un revêtement souple en matériau élastique dont une face est garnie de picots élastiquement déformables qui se projettent à partir de ladite face. Cette raquette est caractérisée en ce que la face garnie de picots de ladite semelle est, de façon connue en soi, tournée du côté interne de la palette de telle manière que les extrémités libres des picots soient appliquées contre une couche d'un matériau élastique solidaire de la palette dont le module d'élasticité est sensiblement plus petit que celui du revêtement élastique de la semelle. En outre, la section transversale desdits picots est plus grande dans leur zone de raccordement avec le revêtement que dans la zone proche de leur extrémité opposée et la surface latérale de ce picot présente un profil incurvé concave sur une partie au moins de la distance entre ces deux zones.
[0020] On sait que les structures de raquette à picots orientés vers l'intérieur sont susceptibles de procurer aux joueurs expérimentés un meilleur contrôle de balle et une plus grande puissance de frappe que les modèles à picots tournés vers l'extérieur. Ce type de réalisation offre en effet une meilleure adhérence entre la balle et raquette qui
donne au joueur une sensation d'accrochage ou "grip" sur la balle très intéressante pour impartir des effets ou des changements de direction très marqués. Cette caractéristique se traduit d'ailleurs dans les modèles de ce type rencontrés dans l'état de la technique par une usure de la semelle au droit des picots et une variation consécutive des propriétés d'adhérence de la surface de frappe de la semelle qui peut atteindre des proportions gênantes au cours de la seule durée d'un match de ping-pong.
[0021] Or, il est apparu que la semelle conforme à l'invention permettait d'obtenir une bien meilleure adhérence entre la raquette et la balle, ou grip de balle, que dans les modèles de type connu, qui s'accompagne d'une puissance de frappe supérieure. La résistance à l'usure, notamment dans la surface de frappe, est également bien améliorée et les phénomènes de fissuration sont très diminués ou retardés sinon éliminés. De fait, les demandeurs ont pu observer que grâce à la forme incurvée du flanc des picots, la pression de contact de la balle sur la raquette à chaque impact est globalement abaissée et uniformisée. Au lieu de passer brutalement d'une valeur maximale derrière un picot à une valeur très faible dans les endroits où la face interne du revêtement n'est pas soutenue, la pression de contact diminue graduellement depuis le centre de chaque picot jusqu'à son bord. Les tensions dans le plan du revêtement, qui résultent des gradients de la pression d'appui dans l'aire de contact entre les zones soutenues par la périphérie de raccordement des picots et la zone non soutenue, sont moins élevées. Au bilan on obtient un meilleur contact de la balle dans les zones non soutenues, un meilleur étalement des pressions dans toute la surface de contact entre la balle et la semelle et des tensions nettement moins fortes dans le revêtement.
[0022] Une conséquence naturelle de cette répartition améliorée des contraintes à l'impact de la balle sur la raquette est un abaissement des pointes de pression de contact et corrélativement une amélioration de l'adhérence. Il en résulte une diminution des glissements balle raquette et en conséquence de l'abrasion de la surface de cette dernière. Ainsi une autre conséquence est l'allongement de la durée sur usure. Grâce à la diminution des glissements, l'amélioration de l'adhérence contribue aussi à augmenter la capacité de stockage de l'énergie cinétique de la balle sous forme d'énergie potentielle dans les picots. La restitution de l'énergie reçue et emmagasinée se fait avec un meilleur rendement. La puissance de frappe atteignable en retour est en conséquence
supérieure à celles des réalisations de l'état de la technique. L'amélioration de la qualité d'accrochage de la balle (grip) par le revêtement selon l'invention revêt ainsi une grande importance.
[0023] Pour les raisons exposées plus haut, les dispositions proposées procurent aussi une diminution des amorces de fissuration et de leur propagation. Ces qualités s'ajoutent aux avantages signalés précédemment sur la meilleure résistance au flambement. La meilleure répartition des efforts et l'usure moins rapide permettent au joueur de haut niveau de conserver un niveau de performance constant avec sa raquette pendant toute la durée d'une partie.
[0024] Bien entendu les dispositions complémentaires de l'invention, présentées plus haut à propos des semelles pour raquettes de ping-pong, prennent ici toute leur valeur dans la réalisation d'une raquette selon cet aspect de l'invention. Il en est ainsi, en particulier, de l'absence de point anguleux dans la zone de raccordement de chaque picot à la surface du revêtement élastique et de préférence tout le long du profil longitudinal des picots; de l'extension de la forme incurvée concave jusqu'au voisinage de la face d'extrémité de chaque picot; de la diminution progressive de la section des picots entre leur extrémité de raccordement à la surface plane du revêtement et leur face d'extrémité libre; de la variation continue du rayon de courbure du profil sur toute la longueur de la forme incurvée; de la disposition d'un plus petit rayon de courbure au niveau de la zone de raccordement du picot à la surface plane du revêtement, ce rayon croissant progressivement au fur et à mesure que l'on se rapproche de l'extrémité libre du picot; et de la réalisation du profil incurvé par la jonction d'une succession de deux arcs de cercle ou davantage, de préférence sans point anguleux.
[0025] Les essais des demandeurs ont permis de déterminer qu'un profil parabolique était particulièrement avantageux pour la mise en œuvre de la semelle dans une raquette à picots tournés vers l'intérieur selon le deuxième aspect de l'invention. De préférence dans ce cas, le profil de la zone de jonction du picot avec la surface du revêtement élastique est constitué par un demi sommet de la parabole qui se prolonge par la partie de la parabole dont le rayon de courbure va en croissant vers l'extrémité libre du picot. On préfère également conformer les picots de telle sorte que, dans la zone de raccordement à la semelle, le profil de chaque picot rejoigne le profil du picot voisin
suivant une ligne courbe continue sans intervalle rectiligne ou méplat dans un plan passant par les axes des deux picots.
[0026] Avec ces dispositions, on a réalisé une structure de raquette qui procure une amélioration sensible du pouvoir d'accrochage de la balle au contact de la surface de la tête, sans sacrifier la puissance de frappe ni la durabilité des performances.
BREVE DESCRIPTION DES FIGURES
[0027] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront de la description faite ci-après en référence aux dessins annexés qui montrent, à titre d'exemples non limitatifs, des formes de réalisation de l'objet de l'invention. Dans ces dessins,
[0028] La figure IA représente en écorché une raquette de tennis de table de l'état de la technique dont la construction s'adapte particulièrement bien à la mise en oeuvre de l'invention, et la figure IB montre une coupe partielle dans l'épaisseur de la raquette de la figure IA.
[0029] La figure 2 représente une coupe grossie par rapport à celle de la figure IB qui montre le travail des éléments constitutifs de la raquette au voisinage de sa surface lorsqu'elle frappe une balle de ping-pong avec une certaine vigueur.
[0030] La figure 3 illustre une vue en coupe dans laquelle les composants superficiels de la raquette sont conformes à un mode de réalisation de l'invention, juste avant leur déformation par l'impact avec une balle de ping-pong.
[0031] La figure 4 est une vue en perspective de dessous d'une semelle de raquette , dont la face de contact avec la balle est lisse et qui présente des picots conformes à une autre forme de réalisation de l'invention.
DESCRIPTION D'UN OU PL USIEURS EXEMPLES DE REALISA TION
[0032] La figure IA montre une raquette de tennis de table 10 comportant de façon classique une tête de frappe 12 de forme générale arrondie montée au bout d'un manche
14 qui permet à un joueur de tenir la raquette à la main en actionnant la tête 12 de
manière à imposer à une balle de ping-pong la vitesse et la direction de renvoi avec les effets de rotation éventuellement souhaités.
[0033] La tête 12 est une structure en sandwich qui comporte une âme ou palette 17 formée ici par une plaque centrale rigide en bois. Du côté externe, la tête 12 présente sur chacune de ses faces externes une semelle 15 à face plane destinée à la frappe de la balle. On a repéré ici cette face par la référence 15-1 pour la semelle 15 disposée d'un côté de la palette. La référence 15-2 désigne la face de frappe de la semelle 15 placée de l'autre côté de la palette 17, comme montré sur la figure IB. Chaque semelle 15 est constituée d'un revêtement en matériau élastique 18 dont la face opposée à la face de frappe 15-1, 15-2 est entièrement garnie de picots 20 qui se projettent transversalement du côté interne de la semelle en direction de la palette 17. Chaque picot possède, dans cet exemple classique dans l'état de la technique, un corps cylindrique 21 dont une extrémité 22 se raccorde à la surface interne plane du revêtement 18 selon une ligne de jonction ici circulaire. L'autre extrémité 24 dudit picot 20 est libre et vient en contact avec la surface supérieure d'une couche de mousse élastique 26 dont la surface opposée ou inférieure est solidarisée avec une face 17-1 de la palette 17. L'autre face 17-2 de la palette 17 est semblablement revêtue d'une couche de mousse élastique 26 en contact avec les extrémités des picots 20 d'un côté du revêtement 18 de l'autre semelle 15, dont la face lisse opposée aux picots forme la face de frappe 15-2.
[0034] La densité et la répartition des picots sont réglementées et permettent au revêtement de s'adosser souplement mais sans s'affaisser contre les picots lors des contacts avec la balle. La couche de mousse 26 est constituée par exemple par un latex à cellules fermées. Le module de rigidité élastique (ou module d'élasticité) de cette mousse est sensiblement inférieur à celui du matériau constitutif de la peau ou revêtement souple et élastiquement déformable 18.
[0035] La figure 2 illustre avec un fort grossissement la déformation de la face supérieure 15-1 de la semelle 15 à picots 20 cylindriques, comme indiqué à propos de la figure IA et IB, lors d'un impact avec une balle de ping-pong 30 classiquement constituée par une fine coquille de celluloïd de 40 millimètres de diamètre. On vérifie que la face externe 15-1 du revêtement 18 adopte un profil incurvé correspondant à la circonférence de la balle 30 qui se communique à la mousse 26. On sait aussi que la
surface de ce type de balle est relativement dure par rapport au revêtement en élastomère. Elle est fabriquée en respectant les règlements du jeu de tennis de table ainsi que les possibilités technologiques de fabrication. Sa surface externe comporte usuellement des rugosités de surface dont elle vient imprimer momentanément la marque ou l'empreinte à la surface du revêtement externe 18 de la semelle 15 lors de l'impact. La face active 15-1 d'apparence lisse du revêtement 18 est elle-même pourvue par fabrication de microrugosités en fonction d'une norme du jeu de tennis de table destinée à en limiter la brillance et éviter des phénomènes parasites d'éblouissement des joueurs. Lors du contact de la balle avec ladite surface du revêtement 18, les micro inégalités de cette face se déforment et viennent "engrener" avec celles plus dures de la balle 30. Ainsi se trouve réalisé un contact dynamique fortement adhérent (ou grip, dans le langage du sport) qui procure au joueur expérimenté la possibilité d'exercer un contrôle efficace et précis de la balle 30 au cours du renvoi.
[0036] La figure 2 illustre un autre phénomène dans le comportement de la raquette 10 vis-à-vis de la balle 30. En effet, sous la violence de l'impact initial et la puissance du coup de renvoi de la balle, soit dans une direction quasi normale, soit avec un effort de friction créée par une composante tangentielle de l'effort de renvoi, la pellicule de revêtement 18 adossée aux picots 20 fléchit élastiquement et déforme ces derniers.
Suivant la composition de la force appliquée, la déformation s'exerce en compression pure selon l'axe du picot ou en flexion comme l'illustre bien la représentation de la figure 2. On remarque que si les extrémités 24 de picots 20 sont en contact avec la mousse 26 de la couche élastique, les intervalles 32 entres picots ne sont pas remplis de mousse. Ceci laisse aux picots la faculté de se déformer sans guère rencontrer de résistance de leur environnement, soit en largeur sous l'effet d'une compression pure, soit latéralement en flexion.
[0037] On comprend, sur la base de ces observations, que le matériau constitutif du revêtement 18 et singulièrement des picots 20 travaille énormément durant le jeu à haut niveau. Le matériau de la semelle est soumis à des successions de fortes et brutales contraintes de tension suivies d'un relâchement rapide à chaque impact de la balle, ce qui provoque des phénomènes de fatigue, causes de fissuration. Les picots cylindriques tels que représentés sont soumis à des risques de flambement de la paroi cylindrique 25
du corps 21 des picots qui se traduisent par une perte de cohérence dans la structure du matériau. Ces phénomènes de flambement développent dans les picots des concentrations de contraintes à proximité immédiate de leur ligne de jonction avec la surface de la semelle (voir par exemple, à la figure 2, la paroi droite du picot en flexion repéré par son extrémité 24, dans la zone de son angle de raccordement avec la surface interne du revêtement 18). Ils tendent à provoquer à la longue l'ouverture de fissures dans le matériau, qui se propagent ensuite pour en détruire l'intégrité. Ces phénomènes tendent également à développer des oscillations de structure (waving), ou ondulations de surface, dans la peau du revêtement 18 au droit des raccords de picots, (visibles au contact de la périphérie de la balle 30 dans la figure 2). Ces ondulations affectent la réponse de la raquette pour le joueur. Enfin, les glissements de la balle au contact de la semelle, qui peuvent accompagner l'accroissement brusque de la pression locale au droit des lignes de jonction des picots, entraînent par abrasion la formation à la surface de frappe de la semelle de rides d'usure qui affectent la régularité de réponse de la raquette et sont susceptibles de nuire à la performance du sportif.
[0038] La figure 3 représente une structure de la semelle selon un mode de réalisation de l'invention. La tête de frappe 112 comprend une palette rigide formée par une plaque centrale 115 recouverte sur chaque face d'une couche de mousse élastique à faible module 126. Un revêtement élastique 118 à module plus élevé que celui de la mousse 126 est collé à celle-ci par les faces d'extrémité des picots 120 qui garnissent sa surface tournée vers la plaque support 115 et forme une semelle adaptée à la frappe de balle. Le corps 121 de chaque picot 120 est intégralement formé dans la matière constitutive du revêtement 118. Il est raccordé à la face interne 135 du revêtement 118 par une extrémité 122. La section transversale de cette extrémité 122 qui constitue l'aire de liaison avec la face 135 du revêtement 118 est sensiblement plus grande que la section de son extrémité terminale opposée libre 124. Le profil longitudinal de la paroi 125 du corps de picot 121 qui relie ces deux extrémités est composé deux arcs de cercle de rayons Rl et R2, avec Rl, du côté de l'extrémité 124, supérieur à R2, qui réalise le raccordement de la paroi latérale 125 du picot avec la face inférieure ou interne 135 du revêtement 118. Dans cet exemple les portions incurvées concaves de rayons Rl et R2 sont jointives sans point anguleux. L'arc de cercle de rayon R2 vient se fondre avec la surface inférieure plane 135 du revêtement souple 118. On peut noter qu'un méplat
subsiste dans cette surface inférieure entre les cercles de raccordement des picots 122 voisins.
[0039] La figure 4 représente en perspective, vue de dessous, une forme de réalisation préférée de l'invention, notamment pour une raquette de compétition, dans laquelle le revêtement élastique extérieur 218 d'une semelle 215 de tête de raquette à picot tournés vers l'intérieur, possède une face externe lisse 215-1 pour le contact avec la balle 30. Il est garni sur son autre face 235 d'un réseau de picots qui se projettent du côté intérieur vers la palette non représentée ici, avec un profil de section longitudinale parabolique 225. Au raccordement avec la face 235 du revêtement 218, le profil longitudinal de chaque picot se termine au sommet 236 de la demi parabole qui constitue ce profil. En ce point dans la surface 235 il rejoint sans point anguleux le sommet de la demi parabole qui définit le profil longitudinal de la parabole du picot 220 voisin, en sorte qu'il n'existe aucun méplat entre les profils de jonction des picots voisins dans la surface 235, dans le plan passant par les axes de ces picots. A noter ici que le terme profil longitudinal est utilisé pour qualifier la forme de la section de la paroi d'un picot par un plan passant par un axe longitudinal du picot .
[0040] Les essais menés par les demandeurs avec les structures telles qu'illustrées aux figures 3 et 4 ont montré une diminution significative, par rapport à l'art antérieur, des pressions de contact de la balle dans le revêtement au droit des picots, et un meilleur contact de la balle avec les intervalles de la surface de la semelle non supportés par des picots. Il semble que ces intervalles reprennent une partie des efforts qui, dans les solutions à picots cylindriques, sont absorbés par les seules zones de contact entre l'extrémité des picots et la surface interne de la semelle. Il apparaît donc que grâce notamment au profil courbe de la zone de raccordement des picots avec la surface interne de la semelle, une homogénéisation des contraintes se produit à l'intérieur du revêtement lui-même et le long des picots.
[0041] On a constaté par ailleurs lors des essais avec la structure de la figure 4 que la forme parabolique du profil de picots procurait une excellente résistance à l'apparition de phénomènes de flambement. Elle constitue sans doute à cet égard la meilleure solution envers ce type de problème. En outre on a constaté que ce mode de réalisation (figure 4) donnait des résultats supérieurs à ceux des autres configurations en ce qui
concerne notamment le "grip" de la semelle vis-à-vis des balles. La conséquence en est une meilleure adhérence avec la balle, une prolongation de la durabilité de performances, une moindre fatigue et des tendances au flambement nettement diminuées.
[0042] Les demandeurs ont procédé à des essais sur les différents modes suivants de réalisation des picots et de leur rattachement à la surface de la semelle: a) picots cylindriques sans profil de raccordement; b) raccordement tronconique à 45°; c) raccordement par un profil arrondi de petit rayon (inférieur à 20% de la hauteur du picot); d) raccordement par un arc circulaire de rayon relativement grand (supérieur à 40 % de la hauteur de picot; e) raccordement par un profil formé par la jonction de deux arcs de rayons de courbures différents; et f) picot à profil parabolique. Les mesures d'adhérence réalisées avec une machine de test du coefficient d'adhérence maximum entre la balle et la raquette dans chaque cas ont montré que les solutions b) et c) ne procuraient qu'une augmentation peu sensible, voire négligeable de l'adhérence par rapport aux résultats obtenus avec la solution a). A l'inverse les solutions d) à f) procurent toutes une augmentation d'adhérence appréciable, la solution f) se caractérisant par une efficacité supérieure à celle des deux autres dans tous les domaines mentionnés précédemment.
[0043] L'invention n'est pas limitée aux exemples décrits et représentés et diverses modifications peuvent y être apportées sans sortir de son cadre défini par les revendications annexées.