Particules diffusantes à base de fibres de xérogel d'organogélifiants, leur procédé de préparation et leur utilisation dans des formulations cosmétiques.
L'invention concerne de nouvelles particules essentiellement constituées de fibres d'une substance organogélifiante. Ces particules, qui sont oblongues, présentent des propriétés iridescentes intéressantes, en particulier de brouillage optique (effet « soft- focus »).
Maquillage et fond de teint sont utilisés afin d'améliorer l'aspect visuel de la peau. Cependant, souvent, ces produits cosmétiques soulignent davantage la présence des rides et des ridules, ou autres imperfections, de la peau. Cet effet indésirable est notamment lié au fait que le maquillage s'accumule à l'intérieur des sillons formés par les rides. Les produits traditionnels de maquillage contiennent généralement des pigments à base d'oxydes de fer afin de reproduire la tonalité de la peau. Ainsi, quand le maquillage est appliqué, ces pigments s'étalent sur la peau et remplissent les rides, ce qui rehausse la tonalité de ces dernières, les rendant de ce fait beaucoup plus visibles.
L'apparence des rides et des ridules de la peau résulte d'un ensemble de phénomènes optiques (Bruis, W. Vander Leun, J. Forward scattering properties of human epidermal loyers Photochem. Photobiol. 1984, 40, p.231-242). Quand la lumière atteint un objet, plusieurs événements peuvent se produire en fonction de la nature de cet objet. Ainsi, la lumière peut être totalement réfléchie dans une direction en fonction de l'angle d'incidence, de manière tout à fait similaire à un miroir. Une autre possibilité est que la lumière soit diffusée dans toutes les directions de l'espace, on parle dans ce cas de réflexion diffuse. Egalement, la lumière peut être transmise au travers de l'objet si ce dernier est suffisamment transparent. Ce phénomène peut également impliquer la réfraction de la lumière. Quand la lumière traverse un objet, sa vitesse de propagation ainsi que sa longueur d'onde changent en fonction de l'indice de réfraction qui est défini comme le rapport de la vitesse de propagation de la lumière dans le vide sur la vitesse de propagation de la lumière à l'intérieur de l'objet. Quand la lumière atteint la surface de la peau, elle est en partie absorbée, réfléchie et diffusée, mais pour un observateur donné, l'aspect visuel de la peau va dépendre surtout de la quantité de lumière absorbée et diffusée. Ainsi, quand la lumière atteint une ride, elle ne peut être diffusée ou même réfléchie, ce qui va lui donner l'apparence d'une ligne sombre. Dans
ce cas la lumière est piégée à l'intérieur du sillon de la ride, tout comme les pigments inorganiques. Cet aspect est lié au fait que la lumière subit de multiples réflexions à l'intérieur de la ride et ne peut revenir vers l'observateur. Il résulte de ce piégeage que l'oeil perçoit une diminution de la lumière au niveau des rides ce qui les rend plus sombres.
De manière à atténuer l'apparence des rides et des ridules, les formulations de maquillage ou de fond de teint peuvent être modifiées en y incorporant des pigments capables de manipuler la lumière et ainsi modifier l'apparence de la surface sur laquelle ils sont appliqués. De nombreux produits cosmétiques utilisent donc des poudres ou des particules diffusantes de manière à parfaire l'apparence de la peau. Afin de masquer les rides de la peau, la principale fonction des particules diffusant la lumière est d'empêcher cette dernière d'être piégée à l'intérieur du sillon d'une ride ou d'une ridule. Une particule diffusant la lumière peut être par exemple du dioxyde de titane qui va physiquement remplir les sillons et réfléchir la lumière. Ainsi le brevet US 6,174,533 décrit des compositions topiques destinées à améliorer l'apparence de la peau et contenant des particules d'oxyde de titane. Toutefois, avec ce type de matériau réfléchissant, la ride ou la ridule n'est pas masquée mais au contraire soulignée. Les particules de dioxyde de titane présentent cet effet indésirable car elles sont trop opaques et réfléchissantes. En conséquence, il est indispensable pour ce type d'application que le matériau ne réfléchisse pas uniquement la lumière, mais qu'il présente également un certain degré de transparence afin d'éviter l'effet « masque » du dioxyde de titane.
Certains produits cosmétiques utilisent des particules qui donnent un effet de « soft focus » (brouillage optique) pour masquer les rides et donner plus d'éclat à la peau. De telles particules ont la propriété de diffuser la lumière, ce qui produit un effet naturel satiné, contrairement à des particules opaques (comme TiO2) qui blanchissent la peau et donnent un teint mat. Pour obtenir un effet de brouillage optique ou « soft- focus », les diffuseurs de lumière doivent réunir un certain nombre de propriétés. En premier lieu, il faut que la quantité de lumière absorbée soit minimale. La transmission totale doit être élevée, car les matériaux transparents présentent un aspect plus naturel. La nature de la lumière transmise doit être principalement diffuse de manière à ce que l'éclairage apparaisse uniformément réparti à la surface de la peau. La réflexion totale
(réflexion spéculaire donnant un effet miroir) devra être minimisée, car un effet brillant soulignera davantage la présence des rides, la composante diffuse de cette réflexion devant être élevée.
Divers matériaux particulaires non biodégradables, aussi bien organiques qu'inorganiques peuvent être utilisés comme diffuseurs de lumière. Les matériaux inorganiques les plus usités sont le talc, le dioxyde de titane, le nitrure de bore, le mica, la silice, l'alumine, l'oxy chlorure de bismuth et le sulfate de baryum. Egalement, des particules constituées de matériaux organiques tels que des polymères, nylon-6, nylon- 12, silicones, polyméthacrylate de méthyle (PMMA), polystyrène et copolymères PMMA/polystyrène sont employés. Les particules se présentent sous diverses formes, plaquettes, flocons, sphères, aiguilles, et ont une taille variant de 1 à 50 microns et des indices de réfractions de 1,45 à 2,50. Egalement, il peut être employé des combinaisons de ces divers matériaux ainsi que des composites associant des matériaux d'indice de réfraction différents. Par exemple, des plaquettes de talc ou des billes de polystyrène enrobées de dioxyde de titane ou d'oxyde de fer.
Ainsi, la demande de brevet japonais JP2004067535 décrit l'utilisation dans le maquillage de poudre transparente ayant un effet « soft focus » composée d'un mélange de mica ou de sericite avec un mica titane. La demande de brevet japonais JP2001199839 décrit également une poudre à effet « soft focus » constituée de silice et de métal. Le brevet US 6 432 535 revendique de fins flocons de pigment constitués de particules de silice enrobées de particules de dioxyde de titane.
L'homme de l'art est à la recherche d'autres particules pouvant apporter cet effet de « soft focus ».
D'une manière surprenante, les inventeurs ont mis au point de nouvelles particules à base de fibres d'organogélifiant sous forme de xérogel, qui ont des propriétés iridescentes intéressantes. En particulier, ces particules présentent un effet de brouillage optique.
Au sens de la présente invention, le terme « organogélifiant » désigne une molécule organique capable de gélifier, à de faibles proportions, une large gamme de solvants organiques (Cf : Terech P. & Al « Low molecular mass gelators of organic liquids and the properties oftheir gels » Chemical Reviews 1997, 97, (8), p.3133-3159 ou Abdallah DJ. & Al « Organogels and low molecular mass organic gelators »
Advanced materials 2000,12, (7), p.1237 -1243 ou Terech P. « Low molecular weight organogelators » in Specialist Surfactants LD. Robb (Ed), Blackie Académie and Professional, Glasgow. 1996, p.208 -268).
Les organogélifiants dérivés de carbohydrates ou de polyols comme le xylitol ou le sorbitol sont décrits dans les publications suivantes :
Watase, M., Nakatani, Y., Itagaki, H., On the origin of the formation and stability of physical gels of di-O-benzylidene-D-sorbitol. J. Phys. Chem. B. 1999 103 : p.
2366-2373.
Yamasaki, S. Y., Tsusumi, H., The dependence of the polarity of solvents on 1,3:2, 4-Di- O-benzylidene-D-sorbitol gel, Bull. Chem. Soc. Jpn 1995 68 : p. 123-127.
Wilder, E. A., Hall, C.K., Khan, S.A., Spontak, RJ. , Molecular self-organization and gelation efficacy of dibenzylidene sorbitol : An overview, Récent Res. Devel. Mat.
Sci. 2001 3 : p. 93-115. et les gels qui en résultent sont connus pour être utilisés dans des sticks déodorants : brevets US 6,338,841 et US 5,964,691. Dans le cas des sticks déodorants, la gélification a lieu en masse, sans présence de particules de quelque forme que ce soit.
L'invention a pour objet des particules oblongues se présentant sous la forme d'un amas essentiellement constitué d'une pluralité de fibres d'une substance organogélifiante sous forme de xérogel, les fibres étant essentiellement orientées selon une même direction principale définissant la longueur de la particule, qui est comprise entre 2 et 100 μm
Dans le cadre de l'invention, le terme organogel désigne le gel formé de la substance organogélifiante et du solvant ou liquide (dans lequel cette substance organogélifiante est introduite). Cet organogel peut être visqueux, semi-solide ou sous la forme d'un liquide immobilisé. Le xérogel est le produit obtenu lorsqu'on évapore le solvant contenu dans l' organogel. C'est un gel sec avec un réseau organisé de fibres de la substance organogélifiante.
Dans le cadre de la présente invention, les fibres de la substance organogélifiante sous forme de xérogel s'organisent entre elles pour former des particules. Il n'est pas nécessaire d'introduire un autre composant, en particulier un polymère, pour obtenir ces particules.
Ainsi, l'emploi de l'expression « essentiellement constituées d'une pluralité de fibres d'une substance organogélifiante sous forme de xérogel » signifie qu'au moins 80% (poids/poids (p/p)) dudit amas est constitué desdites fibres d'une substance organogélifiante sous forme de xérogel, avantageusement au moins 90% (p/p) dudit amas est constitué desdites fibres, plus avantageusement au moins 95% (p/p) dudit amas est constitué desdites fibres, encore plus avantageusement au moins 98% (p/p) dudit amas est constitué desdites fibres.
Les particules comportent une enveloppe externe, comprenant un polymère ou un tensioactif, enveloppant ledit amas de fibres. L'ajout d'une enveloppe externe, comprenant un tensioactif ou un polymère, permet de stabiliser la dispersion des gouttelettes formées par les fibres de la substance organogélifiante sous forme de xérogel et également de protéger les particules formées. Le tensioactif peut être une molécule tensioactive de type cationique, anionique, non-ionique ou zwittérionique. En particulier, le tensioactif peut être le polyoxyéthylène sorbitan monooléate (Tween® 80). Le polymère est avantageusement un polymère hydrosoluble. Le polymère hydrosoluble peut avantageusement être l'alcool polyvinylique (PVA) hydrolyse à 98- 99%, ayant une masse moléculaire moyenne en poids Mw comprise entre 5000 et 100 000 g. mole"1 préférentiellement entre 30 000 et 50 000 g.mole"1.
La substance organogélifiante sera avantageusement choisie dans le groupe comprenant les acides gras substitués ainsi que leurs sels métalliques monovalents, divalents ou trivalents ; les dérivés stéroïdiens ; les dérivés polyaromatiques ; les macrocycles ; les dérivés de sucres ; les composés fluorés ou partiellement fluorés ; les aminés grasses ; les alcanes ; les carbamates d'ammoniums à longues chaînes ; les dérivés du cholestérol ; les amides ; les bis-urées ainsi que toutes les combinaisons possibles de ces substances organogélifiantes.
Selon la présente invention, la substance organogélifiante sera préférentiellement choisie dans les dérivés de carbohydrates ou de polyols comme le xylitol ou le sorbitol.
En particulier, la substance organogélifiante est le produit de la réaction de condensation entre : " 2 moles d'un aldéhyde de formule H-CO-R, le radical R étant choisi dans le groupe constitué par
- les radicaux aromatiques, simples ou fusionnés, en C6-C14,
- les radicaux cycloalkyles, simples ou fusionnés, en C3-C14,
- les radicaux hétérocycliques, simples ou fusionnés en C2-C14,
- les radicaux alkyles en C1-C12, linéaires ou ramifiés, saturés ou insaturés,
- les radicaux aralkyles en C7-C20, le radical R pouvant être substitué par un ou plusieurs radicaux choisis dans le groupe constitué par les radicaux aromatiques, simples ou fusionnés, en C6-C14, les radicaux cycloalkyles, simples ou fusionnés, en C3-C14, les radicaux hétérocycloalkyles, simples ou fusionnés en C2-C14, les radicaux alkyles en C1-C12, linéaires ou ramifiés, saturés ou insaturés, les atomes d'halogène, -NH2, -OH, -NO2, -CN, et -COOH ; et
- 1 mole d'un polyol de formule HOCH2(CHOH)nCH2OH, dans laquelle n vaut 3,
4 ou 5
Comme exemple de radicaux aromatiques simples, on peut citer les radicaux phényle, tolyle, xylyle, mésityl, cuményle et analogues. Comme exemple de radicaux aromatiques fusionnés, on peut citer les radicaux naphtyle, anthryle, phénanthryle, et analogues.
Par l'expression « cycloalkyle, simple ou fusionné, en C3-C14 », on entend un noyau carbocyclique saturé à 3-14 chaînons, par exemple cyclopropyle, cyclobutyle, cyclopentyle, cyclohexyle et analogues. Comme on l'entend ici, le terme « hétérocycloalkyle simple ou fusionné en C2-
C14 » désigne un noyau hétérocyclique à au moins 3 chaînons, saturé ou insaturé, contenant au moins un hétéroatome choisi dans le groupe constitué par l'oxygène, l'azote ou le soufre. Ce noyau hétérocyclique peut être fusionné à un autre noyau hétérocyclique ou à un noyau cycloalkyle ou aromatique. Comme exemple de noyaux hétérocycliques, on peut citer, mais sans limitation, les radicaux suivants : thiényl, pyrrolyl, imidazolyl, pyrazolyl, isothiazolyl, pyridyl, pyrazinyl, pyrimidinyl, pyridazinyl, pyrrolidinyl, pyrrolinyl, imidazolidinyl, pyrazolidinyl, pyrazolinyl, piperidyl, piperazinyl, furyl, pyranyl, isoxazolyl, morpholinyl, furazanyl, oxazolyl, oxazolidinyl, oxazolinyl, benzofuranyl, indolizinyl, indolyl, quinolyl, chromanyl, indolinyl.
L'expression « alkyles saturés ou insaturés » dans le cadre de la présente invention désigne des alcanes, des alcènes ou des alcynes. En particulier, l'expression « alkyles
saturés» désigne des radicaux alkyles comportant de 1 à 12 atomes de carbone, avantageusement de 1 à 6 atomes de carbone, linéaires ou ramifiés. Comme exemple de radicaux alkyles comportant de 1 à 6 atomes de carbone, on peut citer les radicaux méthyl, éthyl, propyl, butyl, pentyl, hexyl, isopropyl, tertbutyl. L'expression « alkyles insaturés » désigne des radicaux alcényle (au moins une double liaison), par exemple vinyle, allyle ou analogue, ou alcynyle (au moins une triple liaison) comportant de 2 à 12 atomes de carbone, avantageusement de 2 à 6 atomes de carbone, linéaires ou ramifiés.
Le terme « aralkyle » dans le cadre de la présente invention désigne des radicaux aromatiques, de préférence simples, liés à des radicaux alkyles saturés (tels que définis précédemment), comme par exemple le benzyle ou le phénéthyle.
Le terme « halogène » désigne le chlore, le fluor, l'iode et le brome. Au sens de la présente invention, un polyol désigne un alcool contenant au moins trois radicaux hydroxyles, chacun étant lié à un atome de carbone différent. Le polyol est avantageusement un alcool contenant 5 ou 6 radicaux hydroxyles, de préférence le xylitol ou le sorbitol.
La substance organogélifiante répond avantageusement à la formule (I) suivante
dans laquelle " m vaut O ou 1
" Ri et R3, R2 et R4, R5 et R6 représentent un atome d'hydrogène ou Ri et R3 et/ou R2 et R4 et/ou R5 et R6 forment ensemble un radical méthylène substitué par un radical R choisi dans le groupe constitué par
- les radicaux aromatiques, simples ou fusionnés, en C6-C14, - les radicaux cycloalkyles, simples ou fusionnés, en C3-CH,
- les radicaux hétérocycloalkyles, simples ou fusionnés en C2-CH,
- les radicaux alkyles en C1-C12, linéaires ou ramifiés, saturés ou insaturés,
- les radicaux aralkyles en C7-C2O, le radical R pouvant être substitué par un ou plusieurs radicaux choisis dans le groupe constitué par les radicaux aromatiques, simples ou fusionnés, en C6-CH, les radicaux
cycloalkyles, simples ou fusionnés, en C3-C14, les radicaux hétérocycloalkyles, simples ou fusionnés en C2-C14, les radicaux alkyles en C1-C12, linéaires ou ramifiés, saturés ou insaturés, les atomes d'halogène, -NH2, -OH, -NO2, -CN, et -COOH ;
" R1, R2, R3, R4, R5 et R6 ne représentant pas tous en même temps un atome d'hydrogène.
Le radical R représente avantageusement un radical phényle non substitué ou un radical phényle substitué par 1 à 3 radicaux choisis dans le groupe comprenant les radicaux alkyles en C1-C4, les halogènes et les radicaux alkylènes en C3-C5 formant, avec les atomes de carbone adjacents, un cycle aliphatique ou aromatique, incluant les radicaux p-méthylphényle, p-éthylphényle, 2,4-diméthylphényle, 3,4-diméthylphényle, 2,4,5-triméthylphényle et indolinyl. De préférence R représente un radical phényle non substitué ou un radical phényle substitué par 1 à 3 radicaux choisis dans le groupe comprenant les radicaux alkyles en C1-C4, les halogènes et les radicaux alkylènes en C3- C5 formant, avec les atomes de carbone adjacents, un cycle aliphatique. On peut prévoir de faire réagir le polyol avec un mélange d'aldéhydes, ce qui conduit en conséquence à un polyol substitué par des acétals ayant des substituants identiques ou différents (diacétals symétriques ou asymétriques respectivement). L'aldéhyde réagit avantageusement avec le polyol pour former des acétals en positions 1:3 et 2:4. La substance organogélifiante peut être un polyol monosubstitué, préférentiellement en position 1:3 ou en position 2:4, disubstitué, préférentiellement en position 1:3 et en position 2:4, et, le cas échéant (m=l) trisubstitué en positions 1 :3, 2:4 et 5:6.
Selon une variante particulièrement avantageuse de l'invention, la substance organogélifiante est choisie dans le groupe constitué par le l,3:2,4-di-O-benzylidène-D- sorbitol, le 1, 3:2,4:5, 6-tri-O-benzylidène-D-sorbitol, le 2,4-mono-O-benzylidène-D- sorbitol, le l,3:2,4-di-O-benzylidène-D-xylitol et le 2,4-mono-O-benzylidène-D-xylitol. Le l,3:2,4-di-O-benzylidène-D-sorbitol est le composé de formule suivante :
Les particules selon l'invention sont oblongues, avantageusement elles ont la forme de fuseaux ou de bâtonnets.
La technologie de préparation de microparticules par diffusion de solvants est bien connue et largement utilisée dans la préparation de microsphères de polymères pouvant inclure divers principes actifs. Dans cette technique, le polymère est dissous dans un solvant organique non miscible à l'eau. Cette phase organique est ensuite émulsionnée dans de l'eau contenant avantageusement un agent dispersant (PVA ou Tween® 80 par exemple). On évapore ensuite le solvant pour récupérer les microsphères. Dans la présente invention, on remplace la phase organique constituée par le polymère dissous dans un solvant par un organogel obtenu par dissolution d'une substance organogélifiante dans un solvant non miscible à l'eau. On obtient alors des microparticules qui n'ont pas la forme de microsphères, mais qui sont constituées de fibres fines majoritairement associées en faisceaux. L'invention a donc également pour objet un procédé de synthèse des particules, caractérisé en ce qu'il comprend les étapes successives suivantes : a) dissolution de la substance organogélifiante dans un solvant organique volatil et non miscible à l'eau Sl ; b) le mélange obtenu suite à l'étape a) est versé, sous agitation mécanique, dans une solution aqueuse, qui comprend un tensioactif ou un polymère ; c) les particules obtenues suite à l'étape b) sont récupérées et séchées. Le polymère est avantageusement un polymère hydrosoluble.
Le solvant Sl est avantageusement choisi dans le groupe constitué par le chloroforme, le chlorure de méthylène, le dichlorométhane, le dichloroéthane, des hydrocarbures aliphatiques, des hydrocarbures aliphatiques halogènes, des hydrocarbures aromatiques, des hydrocarbures aromatiques halogènes, des éthers, l'acétate d'éthyle, le formate d'éthyle et leurs mélanges. De manière plus avantageuse, le solvant Sl est l'acétate d'éthyle.
Le mélange obtenu suite à l'étape a) est appelé, dans le cadre de la présente invention, organogel. Les particules selon l'invention peuvent être préparées à partir de l'organogel par un procédé par évaporation de solvants (première variante), par un procédé par diffusion/évaporation de solvants (deuxième variante) ou par un procédé avec cisaillement (troisième variante).
Les particules selon l'invention peuvent en outre comporter une couche externe comprenant un agent d'enrobage, autour de la surface externe de ladite enveloppe externe enveloppant l'ensemble constitué par lesdites fibres. On utilise pour cela avantageusement un agent d'enrobage soluble dans le solvant Sl. En particulier, les particules sont enrobées avec un polymère, celui-ci permet notamment de stabiliser les fuseaux ou de moduler les indices de réfraction. L'agent d'enrobage est avantageusement introduit dans l'organogel dans des proportions variant de 5% à 50% en poids, par rapport au poids de la substance organogélifiante, de préférence de 25% en poids, par rapport au poids de la substance organogélifiante. Lorsque la substance organogélifiante est le DBS, l'agent d'enrobage préféré est le polyméthacrylate de méthyle (PMMA).
Selon une première variante de l'invention, les particules sont sous la forme de fuseaux ayant une longueur comprise entre 5 et 100 μm. Ces particules peuvent être obtenues par un procédé par évaporation de solvant.
En particulier, les particules sont obtenues par un procédé, objet de l'invention, comprenant les étapes successives suivantes : a) dissolution dans le solvant Sl de 0,1 à 10% en masse, par rapport au volume du solvant S 1 , de la substance organogélifiante ; b) i) le mélange obtenu suite à l'étape a) est versé, sous agitation mécanique, dans une solution aqueuse, qui comprend un tensio actif ou un polymère ; ii) le mélange obtenu suite à l'étape b)i) est agité jusqu'à évaporation totale du solvant S 1 ; c) récupération et séchage des particules fusiformes de longueur comprise entre 5 et 100 μm obtenues suite à l'étape b)ii).
Le polymère est avantageusement un polymère hydrosoluble.
Le solvant Sl est avantageusement choisi dans le groupe précédemment défini.
Lors de l'étape a), le mélange (solvant et substance organogélifiante) peut être chauffé pour faciliter et accélérer la dissolution de la substance organogélifiante dans le solvant Sl. En particulier, le mélange peut être chauffé à une température comprise entre 30 à 1500C, avantageusement à une température d'environ 75°C. Lors de l'étape a), on utilise préférentiellement le DBS dans l'acétate d'éthyle, le
DBS étant utilisé à une concentration à 4% en poids, par rapport au volume de l'acétate d'éthyle.
Lors de l'étape b)i) de dispersion, le mélange obtenu suite à l'étape a) (substance organogélifiante : DBS de préférence) est avantageusement versé sous agitation mécanique dans une solution aqueuse comprenant : un tensioactif, en particulier le Tween® 80, en une concentration de 0,1 à 1% massique, de préférence 0,5% massique, par rapport au poids total, ou un polymère, en particulier un polymère hydrosoluble, en particulier le PVA hydrolyse à 98-99%, ayant une Mw comprise entre 5000 et 100 000 g. mole"1 préférentiellement entre 30 000 et 50 000 g.mole"1, en une concentration de 0,1 à
5% massique, de préférence 2% massique, par rapport au poids total. Lors de l'étape b)ii) d'agitation/évaporation, le mélange est avantageusement agité à une température comprise entre 200C et 900C, jusqu'à totale évaporation du solvant Sl. En particulier, lorsque la substance organogélifiante est le DBS et le solvant Sl l'acétate d'éthyle, le mélange est avantageusement agité à une température d'environ 25°C.
Lors de l'étape c) de récupération des particules / séchage, les particules sont avantageusement récupérées par centrifugation. Elles sont ensuite avantageusement lavées à l'eau et séchées par lyophilisation. Les particules ainsi obtenues se présentent sous la forme de fuseaux, avantageusement microscopiquement iridescents, avec une largeur comprise entre 1 et 15 μm, une épaisseur comprise entre 1 et 2 μm, et une longueur comprise entre 5 et 100 μm. Ces fuseaux sont constitués d'un alignement de molécules de d'organogélifiant organisées en rubans d'une largeur variant de 50 à 100 nm. Toutefois, il peut exister à côté des fuseaux de nombreux débris constitués des fibres les plus longues qui vont sédimenter lorsque l'on redisperse les particules lyophilisées dans l'eau.
Ces particules peuvent également comporter une couche externe comprenant un agent d'enrobage, enveloppant ledit amas de fibres, autour de la surface externe de ladite enveloppe externe. Dans ce cas, leur procédé de préparation comprend une étape supplémentaire d'enrobage consistant à ajouter 5 à 50% en poids, avantageusement 25% en poids, par rapport au poids de la substance organogélifiante, d'un agent d'enrobage (avantageusement un polymère) so lubie dans le solvant Sl. Lorsque la substance organogélifiante est le DBS, l'agent d'enrobage préféré est le PMMA. On préparera alors, lors de l'étape a) l'organogel avec la substance organogélifiante (DBS) et une partie de l'acétate d'éthyle, puis on ajoutera l'autre partie de l'acétate d'éthyle dans lequel est dissous l'agent d'enrobage (PMMA).
L'invention concerne également des particules fusiformes se présentant sous la forme d'un amas essentiellement constituée d'une pluralité de fibres d'une substance organogélifiante sous forme de xérogel, les fibres étant essentiellement orientées selon une même direction principale définissant la longueur de la particule, qui est comprise entre 5 et 100 μm, et comportant une enveloppe externe, comprenant un polymère ou un agent tensioactif, enveloppant ledit amas de fibres, lesdites particules étant susceptibles d'être obtenues par un procédé comprenant les étapes successives suivantes : a) dissolution dans un solvant organique volatil et non miscible à l'eau Sl de 0,1 à 10% en masse, par rapport au volume du solvant Sl, de la substance organogélifiante ; b) i) le mélange obtenu suite à l'étape a) est versé, sous agitation mécanique, dans une solution aqueuse, qui comprend un tensioactif ou un polymère ; ii) le mélange obtenu suite à l'étape b)i) est agité jusqu'à évaporation totale du solvant S 1 ; c) récupération et séchage des particules fusiformes de longueur comprise entre
5 et 100 μm obtenues suite à l'étape b)ii).
Les caractéristiques de procédé sont les mêmes que celles décrites précédemment, dans le cadre de la première variante de l'invention. La substance organogélifante est avantageusement le DBS et le solvant Sl est avantageusement l'acétate d'éthyle. Ces particules peuvent également être enrobées par une couche externe supplémentaire, avantageusement par un polymère, en particulier le PMMA.
Selon une deuxième variante de l'invention, les particules sont sous la forme de fuseaux ayant une longueur comprise entre 2 et 30 μm, avantageusement entre 2 et 10 μm. Ces particules peuvent être obtenues par un procédé par diffusion et évaporation de solvant. En particulier, les particules sont obtenues par un procédé, objet de l'invention, comprenant les étapes successives suivantes : a) i) dissolution, dans un solvant organique non volatil et miscible à l'eau SO, de 0,1 à 50% en masse, par rapport au volume des solvants S0+S1, de la substance organogélifiante, ii) ajout du solvant Sl, dans des proportions volumiques S0/S1 variant de 25/75 à 90/10 ; b) i) le mélange obtenu suite à l'étape a)ii) est versé, sous agitation mécanique, dans une solution aqueuse, un tensioactif ou un polymère est ensuite dispersé dans ce mélange ; ii) le mélange obtenu suite à l'étape b)i) est agité, jusqu'à évaporation du solvant Sl ; c) récupération et séchage des particules fusiformes, ayant une longueur comprise entre 2 et 30 μm, avantageusement entre 2 et 10 μm, obtenues suite à l'étape b)ii).
Le polymère est avantageusement un polymère hydrosoluble. Le solvant Sl est avantageusement choisi dans le groupe précédemment défini. En particulier le solvant Sl est l'acétate d'éthyle.
Le solvant SO est avantageusement choisi dans le groupe constitué par le l'acétone, l'acétonitrile, l'éthanol, le méthanol, le propanol-2, le dioxane, le diméthylformamide, le diméthylsulfoxyde, le tétrahydrofurane et leurs mélanges. En particulier le solvant SO est le DMSO
Lors de l'étape a)i), le mélange (solvant et substance organogélifiante) peut être chauffé pour faciliter et accélérer la dissolution de la substance organogélifiante dans le solvant SO.
Lors de l'étape a) de préparation de l'organogel (ou liquide visqueux), on dissout avantageusement tout d'abord la substance organogélifiante dans un solvant organique non- volatil miscible à l'eau (SO), en une concentration de 0,1 à 50% masse de substance organogélifiante / volume des solvants S0+S1, de préférence en une concentration
d'environ 20% masse de substance organogélifiante / volume des solvants S0+S1. Le volume final est ensuite complété par un solvant volatil non-miscible à l'eau (Sl tel que défini précédemment), dans des proportions volumiques S0/S1 variant de 25/75 à 90/10, de préférence dans des proportions volumiques de 50/50. Lors de l'étape b)i) de dispersion, une émulsion se forme alors et le solvant SO diffuse rapidement hors de ces gouttelettes, réduisant leur taille.
De façon particulièrement avantageuse, la substance organogélifiante est le DBS, le solvant SO est le DMSO et le solvant Sl est l'acétate d'éthyle.
Lors de l'étape b)i) de dispersion, on ajoute un additif, qui est un tensioactif ou un polymère, avantageusement un polymère hydrosoluble, après introduction de l'organogel dans la solution aqueuse. En particulier, l'additif est le PVA ou le Tween® 80, en une quantité telle qu'on obtienne au final une solution à 2% de PVA ou 0,5% de Tween® 80.
Lors de l'étape b)ii) d'agitation/évaporation, le solvant Sl (avantageusement acétate d'éthyle) restant dans les gouttelettes s'évapore progressivement au cours de l'agitation mécanique. Lorsque la substance organogélifiante est le DBS, le solvant SO le DMSO et le solvant Sl l'acétate d'éthyle, cette agitation est avantageusement réalisée à une température de 25°C. Les particules se forment alors. Elles sont avantageusement récupérées par centrifugation et lavées à l'eau puis séchées par lyophilisation (étape c). Les particules ainsi obtenues se présentent sous la forme de fuseaux de très petite taille avec une largeur comprise entre 0,4 et 1 micron, et une longueur comprise entre 2 et 10 microns. Ces minces fuseaux sont constitués d'un alignement de rubans d'organogélifiant plus ou moins fusionnés. L'avantage de cette deuxième variante est qu'il n'existe pas, à côté des fuseaux, de débris constitués des fibres les plus longues qui vont sédimenter lorsque l'on redisperse les particules lyophilisées dans l'eau (contrairement à la première variante).
Ces particules peuvent également comporter une couche externe comprenant un agent d'enrobage, enveloppant ledit amas de fibres, autour de la surface externe de ladite enveloppe externe. Dans ce cas, leur procédé de préparation comprend une étape supplémentaire d'enrobage consistant à ajouter 5 à 50% en poids, avantageusement 25% en poids, par rapport au poids de la substance organogélifiante, d'un agent d'enrobage (avantageusement un polymère) so lubie dans le solvant Sl. Lorsque la substance
organogélifiante est le DBS, l'agent d'enrobage préféré est le PMMA. On préparera alors, lors de l'étape a) l'organogel avec la substance orgéanogélifiante (DBS) et une partie de l'acétate d'éthyle, puis on ajoutera l'autre partie de l'acétate d'éthyle dans lequel est dissous l'agent d'enrobage (PMMA). L'invention concerne également des particules fusiformes se présentant sous la forme d'un amas essentiellement constituée d'une pluralité de fibres de xérogel d'une substance organogélifiante, les fibres étant essentiellement orientées selon une même direction principale définissant la longueur de la particule, qui est comprise entre 2 et 30 μm, avantageusement entre 2 et 10 μm, et comportant une enveloppe externe, comprenant un polymère ou un agent tensioactif, enveloppant ledit amas de fibres, lesdites particules étant susceptibles d'être obtenues par un procédé comprenant les étapes successives suivantes : a) i) dissolution, dans un solvant organique non volatil et miscible à l'eau SO, de 0,1 à 50% en masse, par rapport au volume des solvants S0+S1, de la substance organogélifiante ; ii) ajout d'un solvant organique volatil et non miscible à l'eau Sl, dans des proportions volumiques S0/S1 variant de 25/75 à 90/10 ; b) i) le mélange obtenu suite à l'étape a)ii) est versé, sous agitation mécanique, dans une solution aqueuse, un tensioactif ou un polymère est ensuite dispersé dans ce mélange ; ii) le mélange obtenu suite à l'étape b)i) est agité, jusqu'à évaporation du solvant S 1 ; c) récupération et séchage des particules fusiformes, ayant une longueur comprise entre 2 et 30 μm, avantageusement entre 2 et 10 μm, obtenues suite à l'étape b)ii). Les caractéristiques de procédé sont les mêmes que celles décrites précédemment, dans le cadre de la deuxième variante de l'invention. De façon particulièrement avantageuse, la substance organogélifiante est le DBS, le solvant SO est le DMSO et le solvant Sl est l'acétate d'éthyle. Ces particules peuvent également être enrobées, avantageusement par un polymère, en particulier le PMMA.
Selon une troisième variante de l'invention, les particules sont sous la forme de bâtonnets ayant une longueur d'environ 25 μm.
Ces particules peuvent être obtenues par un procédé par cisaillement, en particulier un procédé par cisaillement qui ne comprend pas d'étape d'évaporation de solvants organiques à partir d'une émulsion aqueuse, ce dernier est donc approprié pour une utilisation industrielle. Les particules sont avantageusement obtenues par un procédé, objet de l'invention, comprenant les étapes successives suivantes : a) dissolution, dans le solvant Sl, de 0,1 à 10% en masse, par rapport au volume du solvant Sl, de la substance organogélifïante ; b) i) le mélange obtenu suite à l'étape a) est séché à pression réduite et on récupère une poudre de xérogel; ii) la poudre de xérogel obtenue suite à l'étape b)i) est cisaillée et dispersée dans une solution aqueuse, qui comprend un tensio actif ou un polymère ; c) récupération et séchage des particules sous forme de bâtonnets, ayant une longueur moyenne d'environ 25 μm obtenues suite à l'étape b)ii).
Le solvant Sl est avantageusement choisi dans le groupe précédemment défini. En particulier, Sl est l'acétate d'éthyle. Le polymère est avantageusement un polymère hydrosoluble.
Lors de l'étape a), le mélange (solvant et substance organogélifïante) peut être chauffé pour faciliter et accélérer la dissolution de la substance organogélifïante dans le solvant Sl. En particulier, le mélange peut être chauffé à une température comprise entre 30 à 1500C, avantageusement à une température d'environ 75°C lorsque Sl est l'acétate d'éthyle et la substance organogélifïante est le DBS. Lors de l'étape a), on utilise préférentiellement le DBS dans l'acétate d'éthyle, le DBS étant utilisé à une concentration à 4% en poids, par rapport au volume de l'acétate d'éthyle.
Le mélange obtenu suite à l'étape a) (organogel) est ensuite séché à pression réduite afin d'éliminer totalement le solvant Sl (acétate d'éthyle) et d'obtenir l' organogel sous forme de poudre de xérogel (étape b)i)). Cette poudre de xérogel est constituée de très longues fibres de la substance organogélifiante qui sont cisaillées et dispersées mécaniquement dans une solution aqueuse qui contient avantageusement un agent dispersant, qui est avantageusement le Tween® 80 (étape b)ii)). La rupture des fibres ainsi que leur dispersion peut être obtenue par très forte agitation avec de puissants agitateurs de type « ultraturax » ou par sonication. Préférentiellement on choisira de cisailler et disperser l' organogel par sonication de la solution aqueuse
contenant également l'agent dispersant. On obtient alors des bâtonnets iridescents dont la longueur moyenne est de 25 μm.
L'invention concerne également des particules sous forme de bâtonnet se présentant sous la forme d'un amas, essentiellement constituée de fibres de xérogel d'une substance organogélifiante, les fibres étant essentiellement orientées selon une même direction principale définissant la longueur de la particule, qui est d'environ 25 μm, et comportant une enveloppe externe, comprenant un polymère ou un agent tensioactif, enveloppant ledit amas de fibres, lesdites particules étant susceptibles d'être obtenues par un procédé comprenant les étapes successives suivantes : a) dissolution, dans un solvant organique volatil Sl, de 0,1 à 10% en masse, par rapport au volume du solvant Sl, de la substance organogélifiante ; b) i) le mélange obtenu suite à l'étape a) est séché à pression réduite et on récupère une poudre de xérogel ; ii) la poudre de xérogel obtenue suite à l'étape b)i) est cisaillée et dispersée dans une solution aqueuse, qui comprend un tensioactif ou un polymère; c) récupération et séchage des particules sous forme de bâtonnets, ayant une longueur moyenne d'environ 25 μm obtenues suite à l'étape b)ii).
Les caractéristiques de procédé sont les mêmes que celles décrites précédemment, dans le cadre de la troisième variante de l'invention. De façon particulièrement avantageuse, la substance organogélifiante est le DBS et le solvant Sl est l'acétate d'éthyle.
Les particules selon l'invention (telles que décrites précédemment, en particulier particules selon la première, deuxième ou troisième variante) ont avantageusement un facteur de transmission totale de la lumière supérieur à 0,80, avec un facteur de transmission diffuse supérieur au facteur de transmission spéculaire.
Lorsque la lumière atteint un matériau, elle peut être transmise, réfléchie, à chaque fois de manière diffuse (multidirectionnel) ou spéculaire (monodirectionnel), et absorbée. Un matériau qui transmet totalement la lumière a un facteur de transmission totale de 1. Ainsi, si le facteur de transmission totale est supérieur à 0,80, 80% de la lumière qui arrive sur les particules est transmise. Les particules sont donc transparentes.
Les particules ont avantageusement un facteur de transmission totale supérieur à 0,85, plus avantageusement supérieur à 0,90, encore plus avantageusement supérieur à 97% (transparence). Le facteur de transmission diffuse est supérieur au facteur de transmission spéculaire, ainsi plus de la moitié de la lumière transmise l'est d'une manière diffuse. Avantageusement au moins 90% de la lumière transmise est diffusée. Les particules ont également un facteur de réflexion totale faible. Les particules ont avantageusement un facteur de réflexion diffuse supérieur au facteur de réflexion spéculaire. Ainsi, la lumière réfléchie l'est principalement de manière diffuse.
Les particules ont avantageusement un indice de réfraction supérieur à 1,45. Les particules sont microscopiquement iridescentes. On suppose que chaque fibre constituant la particule oblongue diffuse la lumière. Dans le cas de fibres de xérogel de substance organogélifiante dérivée de carbohydrates ou de polyols, la différence d'indice de réfraction entre le cœur polyol (avantageusement sorbitol ou xylitol) et la gaine (radical R), avantageusement aromatique, peut entraîner la formation d ' interférences .
Ces particules présentent la propriété de diffuser la lumière. De plus, ces particules ont les caractéristiques optiques suivantes :
• une transmission totale de la lumière élevée (transparence), ce qui permet à la lumière de traverser les particules et de se réfléchir sur la surface sur laquelle sont appliquées les particules (peau), conservant ainsi la teinte naturelle de la surface (peau) ;
• une part importante de la composante diffuse de la transmission pour permettre à la lumière de se réfléchir sur la surface (peau) en plusieurs points, ce qui cache les imperfections de la surface (peau) ;
• une réflexion totale faible pour empêcher la projection de la couleur de la particule ;
• une part importante de la composante diffuse de la réflexion pour minimiser la brillance.
Ces particules présentent donc un effet de « soft focus ». La capacité pour une particule de diffuser la lumière, et donc de posséder un effet de « soft focus », peut également dépendre de la différence entre son indice de réfraction et celui du milieu.
Par exemple, des microsphères de PMMA utilisées dans ce but ont un indice de réfraction de 1,49, alors que les milieux utilisés habituellement en cosmétique ont un
indice compris entre 1,33 et 1,6. Lorsque la différence est trop faible, il n'y a pas de diffusion et les particules sont transparentes. Par contre, lorsque la différence est trop importante, la réflectivité augmente, ce qui donne une apparence opaque et peu naturelle. De plus, les fuseaux ou bâtonnets pourraient aussi servir de guide optique dans le sens des fibres. Si l'indice de réfraction de l'organogélifiant est supérieur à celui du milieu, une analogie avec les fibres optiques peut être faite. La lumière, guidée par le fuseau, pourrait alors éclairer l'intérieur des imperfections du substrat (rides de la peau) qui ainsi paraîtraient moins sombres. Lorsque les particules oblongues sont enrobées avec un matériau d'indice de réfraction inférieur à celui de l'organogélifiant, cet effet est accentué.
Par ailleurs, les fuseaux ou bâtonnets ont l'avantage de présenter une aire de contact avec la surface (peau) plus importante que dans le cas des microsphères.
L'invention a également pour objet des particules actives constituées de particules telles que définies précédemment sur lesquelles un principe dermo-cosmétiquement actif est immobilisé. De manière non limitative, ce principe dermo-cosmétiquement actif pourra être un colorant, un pigment, des cristaux liquides, une vitamine, un principe actif à action thérapeutique, un filtre solaire ou encore une combinaison de ces différents principes actifs.
Les principes actifs sont immobilisés sans modifier substantiellement la taille des particules et sans modifier leurs propriétés optiques.
L'invention a aussi pour objet une composition dermo-cosmétique comprenant des particules telles que définies précédemment ou des particules actives telles que définies précédemment et un véhicule dermo-cosmétiquement acceptable. En particulier, l'invention a pour objet une composition cosmétique et une composition pharmaceutique (dermatologique).
Les particules selon l'invention et les particules actives selon l'invention se présentent avantageusement sous la forme de fuseaux ou bâtonnets, ce qui permet d'augmenter leur surface de contact avec la peau (par rapport à une sphère). La gamme de taille des particules obtenues est en outre en adéquation avec la profondeur des rides (environ 80μm) et des ridules (jusqu'à 40 μm).
Les particules selon l'invention présentent en outre l'avantage de ne pas se dégrader au pH de la peau. De plus, les particules conservent leur morphologie pendant plusieurs semaines après dispersion.
L'invention a enfin pour objet une méthode de traitement cosmétique pour masquer les rides, ridules et autres imperfections cutanées, et/ou pour uniformiser le teint, caractérisé en ce qu'elle consiste à appliquer sur la peau une composition telle que définie précédemment.
Les particules selon l'invention peuvent être utilisées dans des fonds de teint pour augmenter l'éclat de la peau et masquer les rides tout en conservant l'aspect naturel de la peau. Les particules selon l'invention présentent la propriété de diffuser la lumière, ce qui produit un effet naturel satiné, contrairement à des particules opaques (comme TiO2) qui blanchissent la peau et donnent un teint mat.
Les compositions selon l'invention peuvent également être utilisées pour en même temps masquer une imperfection de la peau et traiter l'origine de cette imperfection. Ainsi, elles peuvent être utilisées pour uniformiser l'apparence de la peau, masquer les rougeurs, les taches, notamment les taches pigmentaires, ou les boutons, tout en contenant un principe actif pour traiter l'acné, le vitiligo, une surpigmentation, les érythèmes, les allergies, les dermatoses, les dermites, l'eczéma, les maladies auto- immunes (psoriasis), cet actif étant immobilisé sur les particules selon l'invention. Selon un mode de réalisation avantageux de l'invention, le principe actif immobilisé sur les particules selon l'invention est un filtre solaire, en particulier un filtre solaire liquide tel que Eusolex® 2292 (éthylhexyl méthoxycinnamate, filtre UVB) ou Eusolex® 9020 (butyl méthoxydibenzoylméthane, filtre UVA). Ce filtre UVA est avantageusement dissous dans le filtre UVB. Les propriétés de diffusion de la lumière par les particules permettraient aux fuseaux ne contenant pas de filtre de diriger les rayonnements UV vers des fuseaux en contenant. La protection serait alors augmentée même en présence d'une quantité de filtre solaire moindre.
Les particules oblongues iridescentes selon l'invention, en particulier les particules oblongues iridescentes de DBS, présentent les propriétés suivantes : - particules semi transparentes avec effet « soft focus » sur une grande surface
- polarisation rotatoire de la lumière
- pour une application cutanée, forme adaptée au masquage des rides et ridules
- taux de recouvrement plus important qu'une sphère
- taille des fuseaux ou bâtonnets modulable
- particules biocompatibles
- stabilité chimique (milieu acide) - facilité de préparation des fuseaux
- DBS peu onéreux et déjà agréé pour des applications cosmétiques
- possibilité d'avoir un guidage optique de la lumière
- possibilité de teinter facilement les particules
- modulation chimique des substituants aromatiques (filtre UV, indice de réfraction, coloration)
- possibilité de moduler les indices de réfraction des fuseaux (enrobage polymère)
Les exemples qui suivent illustrent de manière non limitative les divers procédés de préparation des particules selon l'invention.
Exemple 1 : procédé selon la première variante
Préparation de l'organogel : Le gel (ou liquide visqueux) est préparé à partir d'une solution à 4% masse/volume de DBS, soit 0,2g dans 5 ml d'acétate d'éthyle anhydre. Afin de dissoudre totalement le DBS dans le solvant, le mélange est porté au reflux
(75°C) avant d'être refroidi à température ambiante pour former un liquide visqueux.
Dispersion : Le liquide visqueux est versé, à 25°C, sous agitation mécanique à 1430 tours/min, (hélice 4 pales) dans 100 ml d'une solution de Tween® 80 à 0,5% massique dans l'eau. Agitation/évaporation : Le solvant s'évapore progressivement au cours de l'agitation mécanique 1430 tours/min sur une durée de 3h30 à 25°C.
Récupération des particules : Les particules sont récupérées par centrifugation pendant 20 minutes à 8700 tours/min. Elles sont ensuite lavées 5 fois à l'eau.
Séchage par lyophilisation : Les particules sont séchées par lyophilisation pendant 24 heures. Le rendement en particules est de 54%. Les particules sont ensuite caractérisées par microscopie optique et électronique. La morphologie et la distribution de taille sont
déterminées par des techniques d'imagerie. On obtient des particules fusiformes polydisperses avec une taille moyenne de 19 μm de long sur 1 μm de large.
Exemple 2 : procédé selon la deuxième variante Préparation de l'organogel : Le gel ou liquide visqueux est préparé en dissolvant à température ambiante Ig de DBS dans 2,5 ml de DMSO anhydre, puis en rajoutant
2,5 ml d'acétate d'éthyle pour un volume final de 5ml et une concentration en DBS de
20 % masse/volume.
Dispersion et diffusion : Le liquide visqueux est versé goutte à goutte, à 25°C, sous agitation mécanique à 1430 tours/min., dans 75 ml d'eau.
Ajout du dispersant/stabilisation : Après 3 minutes d'agitation, 25 ml d'une solution de Tween® 80 est ajoutée de façon à obtenir une concentration massique finale de
0,5 %.
Agitation et évaporation du solvant : L'acétate d'éthyle s'évapore progressivement au cours de l'agitation mécanique sur une durée de 3h.
Récupération des particules : Les particules sont récupérées par centrifugation pendant 20 minutes à 8700 tours/min. Elles sont ensuite lavées 5 fois à l'eau.
Séchage par lyophilisation : Les particules sont séchées par lyophilisation pendant 24 heures. Le rendement en particules est de 84 %. Les particules sont ensuite caractérisées par microscopie optique et microscopie électronique. La morphologie et la distribution de taille sont déterminées par des techniques d'imagerie. On obtient des particules fusiformes moins polydisperses que dans l'exemple 1 avec une taille moyenne de 5μm de long sur 0,4 μm de large.
Exemple 3 : obtention de particules enrobées
On procède selon le protocole de l'exemple 1, mais en ajoutant 5% massique de PMMA (Mw=15000) par rapport au DBS. On obtient comme dans l'exemple 1, des particules fusiformes polydisperses, avec une taille moyenne de 19 μm de long sur 1 μm de large.
Exemple 4 : procédé selon la troisième variante
Préparation de l'organogel : Le gel (ou liquide visqueux) est préparé à partir d'une solution à 4% masse/volume de DBS, soit 0,2g dans 5 ml d'acétate d'éthyle anhydre.
Afin de dissoudre totalement le DBS dans le solvant, le mélange est porté au reflux (75°C) avant d'être refroidi à température ambiante pour former un liquide visqueux. Evaporation du solvant : L'acétate d'éthyle est évaporé à l'évaporateur rotatif (40°C/120 mbars) pendant Ih. Le solvant peut être recyclé afin d'être utilisé ultérieurement.
Suspension de l'organogel : L'organogel (0,198g) obtenu est introduit dans 20 ml d'une solution aqueuse contenant 0,1g de Tween® 80 (0,5% masse/volume). Cisaillement mécanique et dispersion : Le mélange est cisaillé mécaniquement à l'aide d'une sonde à ultrasons (20 kHz, 600 W), par intervalle (1x5' et 2x10') pendant 25 minutes.
Récupération des particules : Les particules sont récupérées par filtration sur papier filtre et sont lavées 5 fois à l'eau. Les particules sont ensuite séchées à l'étuve à vide à 600C pendant 24 heures. Le rendement massique en particules est de 95%. Les particules sont caractérisées par microscopie optique. La morphologie et la granulométrie sont déterminées par analyse d'images. On obtient des particules iridescentes sous forme de bâtonnets avec une taille moyenne de 25 μm de long et 4 μm de large.
Exemple 5 : Encapsulation d'un filtre solaire On procède selon le protocole de l'exemple 1, mais en dissolvant 50% massique d'Eusolex 2292 (maximum d'absorption : 310 nm) par rapport au DBS, dans l'acétate d'éthyle utilisé pour préparer l'organogel.
On obtient comme dans l'exemple 1, des particules fusiformes po Iy disperses, avec une taille moyenne de 19 μm de long et 1 μm de large. Ces particules contiennent en moyenne 8,4% massique d'Eusolex 2292 tout en conservant les propriétés optiques des particules obtenues selon le procédé de l'exemple 1.
Les formulations cosmétiques se font principalement en milieu aqueux, il est donc important de savoir si l'Eusolex 2292 reste dans les microparticules dans un milieu de composition proche. Ces dernières ont donc été dispersées dans de l'eau avec une concentration de lmg/ml. Après 20 jours d'agitation magnétique, il n'y a pas d'Eusolex
2292 qui soit libéré.
Les microparticules élaborées par évaporation de solvant présentent donc l'avantage d'immobiliser l'Eusolex 2292 qui conserve ses propriétés d'absorption dans l'UVB et de ne pas le libérer dans un milieu proche de celui utilisé dans les formulations cosmétiques tout en conservant leur iridescence microscopique.
Exemple 6 : encapsulation d'un principe actif pharmaceutique
On procède selon le protocole de l'exemple 2, mais en dissolvant 0,8% massique de progestérone par rapport au DBS, dans l'acétate d'éthyle utilisé pour préparer l'organogel. On obtient comme dans l'exemple 2 des particules fusiformes, avec une taille moyenne de 5 μm de long sur 0,4 μm de large. Ces particules contiennent en moyenne 0,48% massique de progestérone.
Exemple 7 : propriétés optiques Les propriétés optiques des particules obtenues par la technique d' évaporation de solvant (première variante) ont été mesurées sur un spectromètre visible équipé d'une sphère d'intégration. La lumière qui atteint un échantillon peut être absorbée, réfléchie ou transmise, la lumière réfléchie et la lumière transmise ayant toutes 2 une composante spéculaire et une composante diffuse. Le total de la lumière réfléchie et transmise par les particules iridescentes de l'invention est élevé et la totalité de cette lumière est diffusée. Le pourcentage de lumière transmise est très élevé (transparence), il est d'environ 97%.
Ces propriétés correspondent aux caractéristiques optiques que doivent posséder des particules pour présenter un bon effet soft focus. Les mesures optiques réalisées sur des particules obtenues par la technique de diffusion/évaporation du solvant ont montré des résultats similaires.