ELEMENTS DECORATIFS POLYGONAUX POUR LA REALISATION D'UNE MOSAÏQUE DESORDONNEE OU NON A JOINTS REGULIERS
La présente invention concerne des éléments décoratifs polygonaux plats pour la réalisation d'un pavage ou d'une mosaïque ordonnée ou désordonnée sur une surface globalement plane. Dans le domaine du pavage tel que le carrelage ou la faïencerie, on connaît bien des pavages réalisés par l'assemblage au moyen d'un ciment tel que du mortier, de la colle ou analogue sur une surface globalement plane d'éléments décoratifs plats constitués de polygones réguliers ou non. L'homme du métier sait bien que pour paver le plan avec des éléments décoratifs polygonaux à n côtés de telle sorte que l'espace, appelé joint, séparant deux éléments décoratifs adjacents soit constant et régulier n' est possible que si son angle au sommet α divise 360°, c'est-à-dire si le nombre n-2 divise le nombre 2n, n étant le nombre de côtés du polygone. Le pavage ainsi obtenu par l'assemblage de tels éléments décoratifs polygonaux est régulier et ordonné.
On connaît, par ailleurs, des mosaïques formées par l'assemblage d'éléments décoratifs appelés tesselles obtenues par la fragmentation d'un carreau de telle sorte que le pavage réalisé soit irrégulier et désordonné, la mosaïque représentant généralement un dessin établi préalablement. Chaque tesselle de la mosaïque est, de manière habituelle, obtenue par la fragmentation d'un élément plus grand qui est généralement réalisé en céramique ou analogue coloré sur l'une de ses faces. Pour réaliser une mosaïque, il convient donc de sélectionner les éléments correspondants au coloris du dessin à réaliser, puis de les fragmenter pour former des tesselles ayant sensiblement les mêmes formes que celles figurant sur le dessin projeté sur le sol. Chacune des tesselles est collée sur le sol par un liant tel que du mortier, de la colle ou similaire . Les mosaïques présentent, ainsi, l'inconvénient de présenter un temps important pour leur réalisation et des
joints entre deux tesselles adjacentes irréguliers, ce qui peut nuire à l'aspect esthétique de la mosaïque.
On connaît, par ailleurs, des éléments polygonaux plats permettant de réaliser des tesselles non répétitives ; c'est le cas, par exemple, du brevet américain US 4.133.152. Ce brevet décrit des paires d'éléments décoratifs polygonaux plats tels que des paires de losange dont le rapport des surfaces des éléments constituant la paire est égal au nombre d'or φ, c'est-à- dire égal à 1 + -f" afin de réaliser des tesselles non répétitives en joignant deux à deux lesdits éléments sans interstices .
L' inhomogénéité de la cuisson des céramiques provoque, lors de la fabrication de tels éléments décoratifs en céramique pour la réalisation de carrelages ou de faïenceries, des irrégularités d'une pièce à une autre rendant impossible l'assemblage desdits éléments décoratifs au moyen d'un ciment tel que du mortier de telle manière que l'espace, appelé joint, séparant deux éléments adjacents soit globalement constant et régulier.
L'un des buts de l'invention est donc de remédier à cet inconvénient en proposant des éléments décoratifs polygonaux plats permettant en les assemblant au moyen d'un ciment tel que du mortier, de la colle ou analogue, de réaliser un pavage désordonné ou non comprenant des joints constants réguliers.
A cet effet, et conformément à l'invention, il est proposé des éléments décoratifs polygonaux plats (1, 1 ' , 1", 1" ' ) tels que des tesselles pour la réalisation d'un pavage où d'une mosaïque sur une surface globalement plane en assemblant lesdits éléments décoratifs (1, 1 ' , 1", 1" ' ) au moyen d'un ciment tel que du mortier, de la colle ou analogue, chaque élément décoratif (1, 1 ' , 1", 1" ' ) étant constitué de deux triangles isocèles (2,3;2',3') dits triangles d'or dont le rapport de la longueur a, a ' des côtés égaux du triangle (2, 3; 2 ',3') et de la longueur b,b' de la base dudit triangle (2,3;2',3') est égal à φ ou φ-1 dans lequel φ est le nombre d'or
(1,618) lesdits éléments décoratifs étant remarquables en ce que les pointes et/ou les creux de chaque élément décoratif (1, 1 ' , 1", 1" ' ) sont arrondis, c'est-à-dire qu'ils ne comprennent pas d'arêtes vives, de telle sorte que l'espace, appelé joint, séparant deux éléments décoratifs (1, l' , 1", 1" ' ) adjacents soit constant et régulier.
En effet, le Déposant a constaté que le pavage d'une surface plane par de tels éléments décoratifs permet de réaliser un pavage désordonné ou non dans lequel les joints séparant deux éléments décoratifs adjacents est constant et régulier, de la même manière que les joints d'un pavage obtenu par des éléments polygonaux réguliers tels que le carré, le pentagone, l'hexagone, etc ...
D'autres avantages et caractéristiques ressortiront mieux de la description qui va suivre et de plusieurs variantes d'exécution, données à titre d'exemples non limitatifs, des éléments décoratifs conformes à l'invention en référence aux figures annexées sur lesquelles :
- la figure 1 est une vue de dessus d'un élément décoratif polygonal plat conforme à l'invention,
- la figure 2 est une vue de dessus d'une variante d'exécution d'un élément décoratif conforme à l'invention,
- la figure 3 est une vue de dessus d'une seconde variante d'exécution d'un élément décoratif conforme à l'invention,
- la figure 4 est une vue de dessus d'une dernière variante d'exécution d'un élément décoratif conforme à 1' invention,
- la figure 5 est une vue de dessus d'un exemple de pavage réalisé à partir des éléments décoratifs suivant l'invention représentés sur les figures 1 et 2.
On décrira dans cet exemple non limitatif des éléments décoratifs consistant dans des tesselles en céramique pour la réalisation d'un pavage au sol ; cependant, il est bien évident que les éléments décoratifs peuvent être réalisés dans tout type de matériau tel que du bois pour la réalisation d'un plancher, une matière synthétique pour un pavage mural, de la pierre pour un
pavage sur sol, du kaolin, etc ... sans sortir du cadre de 1' invention.
En référence à la figure 1, l'élément décoratif 1 présente une forme de losange constitué de deux triangles isocèles 2 et 3 dont les bases respectives sont jointives. Chaque triangle isocèle 2,3 consiste dans un triangle dit d'or dont le rapport de la longueur a des côtés égaux du triangle et de la longueur b de la base dudit triangle 2,3 est égal à φ-1 où φ est le nombre d'or, le nombre d'or étant égal à 1,618. On observera que le nombre d'or est habituellement désigné par la lettre grecque φ et consiste dans la solution positive de l'équation x2-x-l=0. Chaque triangle d'or présente à sa base deux angles α de 36° et à son sommet un angle β de 108°. Selon une première variante d'exécution de l'élément décoratif suivant l'invention, en référence à la figure 2, l'élément décoratif l' présente une forme de losange constitué de deux triangles isocèles 2' et 3' dont les bases sont jointives. De la même manière que précédemment, les triangles isocèles 2' et 3' sont des triangles dits d' or dont le rapport de la longueur a_ des côtés égaux du triangle 2' ou 3' et de la longueur fc _ de la base dudit triangle 2' ou 3' est égal à φ où φ est le nombre d'or (1,618). Chaque triangle d'or 2' ou 3' présente à sa base deux angles α' de 72° et à son sommet un angle β' de 36°. On notera qu'il existe deux types de triangle d'or qui présente à sa base deux angles de 36n degrés et à son sommet un angle de 36 (5 - 2n) degrés ou n est un entier naturel égal à 1 ou 2. Selon une autre variante d'exécution de l'élément décoratif suivant l'invention, représenté sur la figure 3, l'élément décoratif 1" présente une forme de pointe de flèche constitué de deux triangles d'or 2 ',3' dont le rapport de la longueur a des côtés égaux du triangle 2 ',3' et de la longueur b de la base dudit triangle 2 ',3' est égal à φ, lesdits triangles d'or 2 ',3' étant jointifs le long de l'un de leurs côtés égaux.
Selon une dernière variante d'exécution de l'élément
décoratif conforme à l'invention, en référence à la figure 4, l'élément décoratif l'" présente une forme de pointe de flèche constituée de deux triangles d'or 2,3 dont le rapport de la longueur a des côtés égaux du triangle 2,3 et de la longueur b de la base 4 dudit triangle 2,3 est égal à φ-1, lesdits triangles d'or 2,3 étant jointifs le long de l'un de leurs côtés égaux.
Aucun des éléments décoratifs 1,1',1" et l'" décrits précédemment ne comprend d'arêtes vives. En effet, les sommets et/ou les creux desdits éléments décoratifs 1,1',1" et 1 '" sont avantageusement arrondis afin de rattraper les irrégularités des éléments dues à 1 ' inhomogénéité de la cuisson des céramique et permettre la réalisation des joints entre deux éléments adjacents constants et réguliers.
Par ailleurs, afin de fermer le pavage, en référence aux figures 1 et 2, l'élément décoratif 1 peut être constitué d'un triangle obtenu en coupant l'élément décoratif 1 et respectivement l' le long de la droite 4 et respectivement 4 ' passant par les sommets des triangles d'or 2,3 et respectivement 2 ',3' formant l'élément décoratif 1 et l', ladite droite 4,4' qui passe par le sommet des triangles d'or 2,3 étant représentée en traits pointillés sur les figures 1 et 2. Ainsi, l'élément décoratif peut consister dans un triangle isocèle présentant à sa base deux angles de 54° ou respectivement 18° et à son sommet un angle de 72° ou respectivement 144°. Ces triangles isocèles peuvent être obtenus soit en découpant les éléments décoratifs 1 ou l' de long de la droite 4 ou 4 ' par un moyen de coupe tel qu'une carrelette par exemple, bien connu de l'homme du métier soit lors de leur fabrication en coulant la céramique dans un moule de forme appropriée.
Un exemple d'un pavage répétitif, obtenu par l'assemblage d'éléments décoratifs 1 et l' représenté sur les figures 1 et 2, a été représenté sur la figure 5 à titre indicatif. On observera que l'épaisseur e des joints séparant deux éléments décoratifs 1 et/ou l' adjacents est
constant .
Enfin, il va de soi que les éléments décoratifs suivant l'invention peuvent être obtenus dans n'importe quel type de matériaux et que les exemples que l'on vient de donner ne sont que des illustrations particulières en aucun cas limitatives quant au domaine d'application de 1' invention.