Objet diffuseur de parfum et son procédé de fabrication
La présente invention est relative à un objet susceptible de diffuser dans l'air le parfum qu'il contient, ainsi qu'à un procédé permettant son obtention .
Le domaine technique de l'invention est celui de la fabrication de diffuseurs de parfum.
Il est connu de fabriquer des objets poreux que l'on imbibe de parfum et qui diffusent ensuite le parfum dont ils sont imbibés ; il est en outre connu de fabriquer des diffuseurs de parfum sous la forme d'un conteneur percé d'un orifice et rempli d'un liquide parfumé qui diffuse par l'orifice sous forme solide et / ou gazeuse.
Le document WO-A-84/04459 décrit un procédé de fabrication d'un conteneur à parfum en argile, dans lequel la cuisson du conteneur est effectuée jusqu'à une température correspondant à la température de vitrification diminuée au plus de 1 00°C, soit par exemple jusqu'à 1260°C ou 1280°C ; selon ce document, une telle température de cuisson permet d'obtenir une porosité des parois du conteneur favorisant la diffusion des vapeurs du parfum contenu dans le conteneur.
La présente invention a pour objet de proposer un diffuseur de parfum amélioré et un nouveau procédé de fabrication d'objets susceptibles de diffuser le parfum dont ils ont été préalablement imprégnés.
Selon un premier aspect de l'invention, il est proposé un procédé de fabrication d'un diffuseur de parfum dans lequel on (en)roule une plaque ou lame de terre ou argile que l'on sèche et/ou l'on cuit pour obtenir un objet poreux, puis on met en contact l'objet poreux obtenu par déshydratation et/ou cuisson d'une composition à base de terre ou d'argile humide, avec un agent parfumant, de façon à imprégner l'objet dans la masse et de façon réversible.
En variante on peut rouler un dé pour former une bille.
Selon un autre aspect de l'invention, il est proposé un objet présentant une structure poreuse imprégnée de parfum qui est en partie au moins constituée de terre ou d'argile déshydratée et/ou cuite, l'objet étant conformé en roulé ou copeau.
L'invention permet d'obtenir des diffuseurs de parfum qui peuvent être obtenus à moindre coût, qui sont faciles à manipuler, dont la forme, les dimensions et le coloris peuvent être facilement adaptés pour leur permettre d'être intégrés à des colis divers, ou d'être proposés en lots conditionnés dans une enveloppe souple en tissu, papier, carton, ou matière plastique, par exemple.
Grâce à sa configuration particulière, l'objet poreux selon l'invention présente, à volume et masse égale, une surface de diffusion du parfum contenu dans les pores de l'objet par contact avec le milieu ambiant (l'air) , qui est notablement augmentée par rapport aux diffuseurs connus.
De préférence, on roule sur elle-même une plaquette, lame, ou lanière d'argile humide présentant une épaisseur située dans une plage allant de 1 à 5 millimètres, selon un rayon de courbure au moins égal au double ou au triple de l'épaisseur, pour éviter de rompre l'ébauche d'objet poreux.
Pour obtenir ces plaquettes ou lames, on utilise de préférence un outil de coupe à fil, et on découpe avec cet outil les plaquettes à partir d'un bloc d'argile humide présentant une humidité superficielle réduite ; ceci permet d'obtenir facilement des plaquettes ou lames à faces sensiblement parallèles et planes, avec une bonne précision et une bonne répétabilité de leurs caractéristiques géométriques.
On procède de préférence en outre à un séchage des roulés ou copeaux avant de les cuire ; de préférence encore, on poursuit le séchage jusqu'à ce que les objets aient perdu au moins 1 0% de leur
masse, par évaporation de l'eau qu'ils contiennent, en particulier de l'ordre de 25% à 50% en masse.
Pour imprégner de parfum les objets cuits, on les dispose de préférence dans un conteneur ajouré tel qu'un panier en treillis métallique, puis on projette (on pulvérise) des gouttelettes de parfum liquide, en quantité contrôlée, sur les objets, le cas échéant au travers des parois ajourées du conteneur ; ceci facilite l'imprégnation rapide, simultanée et homogène d'une pluralité d'objets, et permet, en limitant leur manipulation, de diminuer la casse de ces objets fragiles.
D'autres avantages et caractéristiques de l'invention apparaissent dans la description suivante qui se réfère aux dessins annexés, qui illustrent sans aucun caractère limitatif des modes préférentiels de réalisation de l'invention.
La figure 1 est un organigramme illustrant les principales étapes d'un mode préféré de fabrication d'un diffuseur selon l'invention, à savoir :
- préparation d'une ébauche de l'objet à partir de terre ou d'argile,
- formage d'un objet à partir de l'ébauche,
- séchage de l'objet,
- cuisson de l'objet,
- le cas échéant, imprégnation de l'objet par un agent réduisant ou inhibant la formation de poudre,
- mise en contact de l'objet avec un parfum.
La figure 2 illustre un objet 1 poreux sphéroïde parfumé conformément à l'invention.
La figure 3 illustre un objet 2 poreux parfumé en forme de copeau conformément à l'invention.
Pour l'opération de préparation d'ébauches d'objets, on peut utiliser un bloc de terre ou d'argile humide préalablement lavée et pétrie que l'on découpe en plusieurs plaques ou tranches ; chaque tranche peut être ensuite coupée selon deux séries de lignes perpendiculaires de façon à obtenir des dés cuboïdes de différents calibres ; ces dés sont alors placés dans un conteneur rotatif de sorte qu'ils se déforment progressivement par roulage dans le conteneur ; on peut à cet effet utiliser une bétonnière pour contenir les dés et provoquer leur formage par roulage ; après quelques minutes (par exemple cinq ou dix minutes) de roulage, les dés prennent une forme approximative de sphère ou bille irrégulière ; grâce aux défauts de sphéricité des objets ainsi obtenus, leur manipulation est facilitée car ils peuvent difficilement rouler sur une longue trajectoire rectiligne sans être guidés.
Ce procédé de formage permet d'obtenir un grand nombre d'objets formés similaires en peu de temps et avec un faible besoin énergétique.
Les billes sphéroïdes ainsi formées sont mises à sécher à l'air libre pendant plusieurs heures (par exemple de l'ordre de trois à vingt heures) puis cuites dans un four ; le cycle de cuisson peut comprendre une phase d'échauffement lent jusqu'à une température de l'ordre de 500° à 600° C, qui est opérée progressivement sur une durée de l'ordre de quatre heures, suivie d'une phase d'échauffement rapide jusqu'à une température de l'ordre de 900° à 1300°C qui est maintenue quelques minutes ou dizaines de minutes.
Après refroidissement, les billes sphéroïdes cuites sont de préférence imprégnées ou revêtues d'un vernis ou d'une laque par pulvérisation ou par immersion des billes, puis sont égouttées et séchées pendant plusieurs heures (dix à vingt heures généralement) ; cette étape permet à l'objet vernis d'être moins sensible au frottement et permet par conséquent d'éviter lors de ces frottements la formation d'une poudre de terre cuite se séparant de l'objet au fur et à mesure de son usure.
On peut notamment utiliser pour cette étape un vernis préparé par dissolution de paillettes de gomme dans de l'alcool.
Les billes cuites ayant le cas échéant reçu le vernis, sont ensuite pulvérisées d'une essence d'origine végétale, telle qu'une essence de lavande, de thym ou de romarin ; en variante, les billes peuvent être immergées dans l'essence d'origine végétale afin d'améliorer leur imprégnation par le parfum ; les billes sont ensuite séchées et diffusent le parfum qu'elles contiennent pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois.
Selon une variante préférée de réalisation, les ébauches sont formées en minces lanières enroulées en forme de copeaux, avant d'être séchées et le cas échéant cuites, puis imprégnées de parfum dans leur masse, grâce à leur structure poreuse déshydratée.
Notamment, lorsque les ébauches sont roulées pour former des billes, la masse de celles-ci est de préférence située dans une plage allant de 0, 1 gr. à 1 0 gr. ; ceci facilite l'utilisation de ces billes ou copeaux pour former des colis légers contenant entre autre objets lesdites billes ou copeaux parfumé(e)s.
Pour modifier la coloration des objets obtenus, on peut, de préférence préalablement à la préparation des ébauches, ajouter à la terre ou argile des colorants tels que des oxydes métalliques, en particulier des composés de cuivre, d'aluminium, de zinc, de fer, de chrome, de silicium , de zirconium , de nickel ou de cobalt et leurs mélanges ; ces colorants sont généralement employés dans une proportion de l'ordre de 0, 1 % à .10 %, en particulier de l'ordre de 0,5 % à 5 % de la masse de terre ou argile à colorer.
En variante, les ébauches poreuses en terre ou argile déshydratée peuvent être conformées en cœurs, en feuilles de trèfle, en pétales de fleurs ou en simples baguettes.
Selon une autre variante, l'ébauche est formée par pressage ou moulage, à l'aide d'un poinçon et/ou d'une matrice d'un moule, de façon à obtenir un objet en forme de figurine par exemple.
Exemple d'un mode préféré de réalisation de copeaux :
On a découpé dans un bloc d'argile de dimensions approximatives
30x1 5x1 5 cm3, sept tranches ou plaques présentant une épaisseur de 4 cm environ ; on a laissé reposer les tranches au contact de l'air ambiant pendant 24h environ ; à l'issue de cette étape, chaque tranche présentait une mince couche superficielle asséchée ; on a tendu au dessus d'un support plan un fil de coupe, que l'on a maintenu tendu et parallèle à la surface plane du support, le long d'un bord du support et à une hauteur correspondant à l'épaisseur désirée pour les plaquettes, soit 2 mm ; on a fait glisser une première tranche d'argile sur la surface plane du support, en faisant pénétrer le fil à la base de la tranche ; on a poursuivi ce mouvement sensiblement orthogonal au fil jusqu'à séparation d'une plaquette de la tranche par le fil de coupe ; on a répété à plusieurs reprises l'opération de coupe de la partie restante de la première tranche, puis des autres tranches, ce qui a conduit à l'obtention de plusieurs dizaines de plaquettes d'épaisseur 2mm environ et de 4cm de largeur environ.
Pour chaque plaquette, on a recourbé un de ses bords parallèlement à lui même, et on a roulé la plaquette par contact avec deux surfaces parallèles glissant l'une au dessus de l'autre, de façon similaire à la technique de formation d'un roulé de pâte alimentaire ; on a ainsi transformé chaque plaquette en un roulé ou copeau.
On a disposé les objets obtenus sur une table de séchage, en regard de la surface radiante d'un panneau de chauffage électrique radiant ; à l'issue d'une période de séchage de 24h à 48h environ, les roulés avaient perdu environ 50% de leur masse ; on a ensuite procédé à une cuisson en deux phases des objets dans un four électrique, jusqu'à une température voisine de 1 1 00°C.
Après refroidissement, on a disposé les copeaux dans un réceptacle ajouré et on a pulvérisé une quantité contrôlée de parfum sur les copeaux, en déplaçant les copeaux et le pulvérisateur afin d'atteindre par les projections sensiblement toutes les parties de surface externe des copeaux.