Composition cosmétique comprenant une dispersion de particules
La présente invention se rapporte à une composition cosmétique, notamment de maquillage et/ou de soin de la peau et des lèvres, comprenant une dispersion de particules multiphasées dans un milieu cosmétiquement acceptable. L'invention concerne également un procédé de maquillage ou de soin de la peau et des lèvres.
L'emploi de polymères filmogènes eh dispersion aqueuse dans les compositions cosmétiques, tel que décrit par exemple dans EP-A-0.775.483, permet d'augmenter la tenue de la composition appliquée sur la peau. Néanmoins, ces compositions cosmétiques créent souvent, lors du séchage sur la peau, des sensations de tiraillement désagréables pour l'utilisatrice, rendant la composition inconfortable à porter. Ces problèmes de confort sont notamment liés aux propriétés mécaniques des dépôts obtenus sur la peau. En particulier, lorsque le film formé sur la peau après application de la composition est trop rigide, il laisse une sensation désagréable de masque lors des mouvements du visage par exemple.
En outre, le film déposé sur la peau peut être endommagé lors de frottements avec les doigts ou des tissus (serviettes, mouchoirs, vêtements) et se désagrège : le film présente alors une mauvaise tenue, notamment une mauvaise résistance aux frottements.
Par ailleurs, il est connu du document EP-A-0.987.012 une composition cosmétique comprenant des particules de polymères en dispersion dans un milieu huileux et stabilisées en surface par un stabilisant qui peut être un polymère séquence, un polymère greffé par des chaînes pendantes, ou un polymère statistique. Une telle composition présente des propriétés de non-transfert. Mais le stabilisant peut se solubiliser dans le milieu de la dispersion lors du stockage de la composition dans le pot ou lors de son utilisation, provoquant une instabilité de la composition et cette dernière n'est plus homogène.
Par ailleurs, lorsque la composition cosmétique comprend un composé filmogène formant un film particulièrement souple, la composition après application sur la peau forme généralement un film collant, rendant l'application de la composition désagréable pour l'utilisatrice notamment dû à la sensation d'un effet collant superficiel lors de l'application de la composition sur la peau.
Il subsiste donc le besoin de disposer d'une composition cosmétique stable destinée à
être appliquée sur la peau et formant un dépôt confortable sur la peau et présentant une bonne tenue, notamment une bonne résistance aux frottements.
Les inventeurs ont découvert qu'une telle composition peut être obtenue en utilisant une dispersion de particules multiphasées particulières, dans un milieu cosmétiquement acceptable.
De façon surprenante, le demandeur a trouvé qu'une telle composition conduisait à un dépôt sur la peau présentant des propriétés cosmétiques remarquables. En particulier, une telle composition est confortable à l'application et présente une bonne tenue, notamment une bonne résistance aux frottements. Elle ne présente pas de collant superficiel et a de très bonnes qualités mécaniques une fois appliquée sur la peau, après séchage. En outre, la composition est stable, c'est-à-dire qu'il n'y a pas décomposition des deux phases rigide et souple des particules, l'une par rapport à l'autre, évitant ainsi l'apparition dans le conditionnement ou lors de l'application ou suite à l'application de la composition, de zones hétérogènes macroscopiques.
L'avantage de la composition selon l'invention est en outre de posséder des propriétés d'absence de migration et de « non-transfert ». Par "migration", on entend un débordement de la composition en dehors du tracé initial. En effet, une migration importante d'une composition cosmétique, et en général de la phase grasse liquide éventuellement présente dans ladite composition, en particulier lorsqu'elle est chargée de matières colorantes, conduit à. un effet inesthétique autour de la zone d'application, par exemple autour des yeux, accentuant particulièrement les rides et les ridules. La composition selon l'invention permet donc de limiter, notamment dans les régions chaudes et humides, la migration d'une partie de la composition dans les rides et ridules, après dépôt sur la peau. De plus, la composition selon l'invention ne transfère pratiquement pas, c'est-à-dire qu'elle ne se dépose pratiquement pas, en laissant des traces, sur certains supports avec lesquels elle peut être mise en contact, et notamment un verre, un vêtement ou la peau. Par suite, l'utilisatrice n'a pas à renouveler régulièrement l'application de la composition notamment de fond de teint, et il n'a pas à supporter l'apparition de ces traces inacceptables, par exemple sur les cols de chemisier.
L'invention a justement pour objet une composition cosmétique, notamment de maquillage et/ou de soin des de la peau et des lèvres, comprenant une dispersion de particules, dans un milieu cosmétiquement acceptable, les particules comprenant au
moins une phase souple au moins en partie externe comportant au moins un polymère souple ayant au moins une température de transition vitreuse inférieure ou égal à 60°C et au moins une phase rigide au moins en partie interne, la phase rigide étant un matériau amorphe ayant au moins une température de transition vitreuse supérieure à 60°C, le polymère souple étant fixé au moins partiellement par greffage chimique sur la phase rigide.
La température de transition vitreuse correspond à la température à laquelle le matériau amorphe passe d'un état de solide vitreux à un état caoutchouteux. Cette température peut être mesurée par analyse thermique différentielle (dite méthode DTA, pour « Differential Thermal Analysis ») et la Calorimétrie différentielle (dite méthode DSC, pour « Differential Scanning Calorimetry »). En particulier, la température de transition vitreuse peut être mesurée par calorimétrie différentielle (DSC) selon la norme ASTM' D3418-97.
On entend par milieu cosmétiquement acceptable, un milieu compatible avec les matières kératiniques comme la peau d'êtres humains.
Les particules selon l'invention, appelées aussi particules multiphasées (ou composites), sont des particules comprenant au moins une phase souple et au moins une phase rigide.
Le polymère souple des particules en dispersion a au moins une température de transition vitreuse inférieure ou égale à 60°Ç, notamment allant de - 120 °C à 60 °C, de préférence inférieure ou égale à 45°C, notamment allant de - 120 °C à 45 °C, et préférentiellement inférieure ou égale à 30 °C, notamment allant de - 120 °C à 30 °C.
Le polymère souple peut être choisi parmi les polymères séquences et/ou statistiques. Par « polymères séquences et/ou statistiques », on entend des polymères dont la répartition des monomères sur la chaîne principale ou les chaînons pendants est séquencée (blocs) et/ou statistique.
Le polymère souple peut être choisi parmi les polymères radicalaires, les polycondensats, les polymères siliconés. Le polymère souple peut être choisi parmi les polyacryliques, les . polyméthacryliques, les polyamides, les polyuréthannes, les polyoléfines notamment les polyisoprènes, polybutadiènes, polyisobutylènes (PIB), les
polyesters, les polyvinyléthers, les polyvinylthioéthers, les polyoxydes, les polysiloxanes et notamment les polydiméthyl siloxanes (PDMS), et leurs associations. Par associations , on entend les copolymeres pouvant être formés à partir des monomères conduisant à la formation desdits polymères.
De préférence, le polymère souple peut être choisi parmi les poly(méth)acryliques, les polyuréthanes, les polyoléfines, les polysiloxanes.
Le matériau amorphe de la phase rigide a une température de transition vitreuse supérieure à 60 °C, notamment supérieure à 60 °C et inférieure ou égale à 200 °C, , de préférence supérieure ou égale à 70 CC, notamment allant de 70 °C à 200 °C, en particulier allant de 70 °C à 150 °C, et préférentiellement supérieure ou égale à 90 °C, notamment allant de 90 °C à 150 °C.
Le matériau amorphe de la phase rigide peut être un polymère, notamment polymère séquence et/ou statistique. Il peut être un polymère choisi parmi les polyacryliques, les polyméthacryliques comme par exemple les polyacide(méth)acrylique, les poly(méth)acrylamides, les polyvinyliques, les polyvinylesters, les polyoléfines, les polystyrènes, les polyvinylhalogénures comme le polychlorure de vinyle (PVC), les polyvinylnitriles, les polyuréthannes, les polyesters, les polyamides, les polycarbonates, les polysulfones, les polysulfonamides, les polycycliques ayant un cycle carboné dans la chaîne principale comme des polyphénylènes, les polyoxyphénylènes, et leurs associations.
De préférence, le matériau amorphe de la phase rigide peut être un polymère choisi parmi les polyacryliques, les polyméthacryliques comme par exemple les poly acide (méth)acrylique, les poly(méth)acrylamides, les polyvinyliques, les polyvinylesters, les polyoléfines, les polystyrènes, les polyvinylhalogénures comme le polychlorure de vinyle (PVC), les polyvinylnitriles, les polyuréthanes, les polyamides, les polyesters.
Selon un mode de réalisation préféré de l'invention, les phases souple et rigide des particules multiphasées peuvent comprendre au moins un polymère radicalaire obtenu par, voire essentiellement par, polymérisation de monomères choisis dans le groupe formé par :
- les esters de l'acide (méth)acrylique, comme les (méth)acrylates d'alkyle, notamment ayant un groupe alkyle en C-j - Cg,
- les esters vinyliques des acides carboxyliques linéaires ou branchés, tels que l'acétate de vinyle ou le stéarate de vinyle
- le styrène et ses dérivés, tels que le chloro méthyl styrène, l'alpha méthyl styrène
- les diènes conjugués, tels que le butadiène ou l'isoprène
- l'acrylamide, le méthacrylamide et l'acrylonitrile
- le chlorure de vinyle
- l' acide (méth)acrylique.
La sélection de monomères (nature et teneur), qui peut être un seul monomère ou un mélange d'au moins deux monomères, du polymère souple et du matériau amorphe de la phase rigide est déterminée par la température de transition vitreuse que l'on souhaite conférer à chaque polymère.
Les polymères des phases rigide et/ou souple peuvent être réticulés à l'aide de monomères possédant au moins deux doubles liaisons copolymérisables, par exemple choisis parmi :
- les diènes conjugués, tel que le butadiène ou l'isoprène
- les esters allyliques d'acides carboxyliques alpha béta insaturés tels que l'acrylate d'allyle, le méthacrylate d'allyle ; - les esters allyliques d'acides dicarboxyliques alpha béta insaturés tel que le maléate de diallyle ;
- les polyacryliques ou polyméthacryliques comprenant généralement au moins deux ' insaturations éthyléniques tels que le diméthacrylate d'éthylène glycol, le diméthacrylate de 1,3-butylène glycol, le diacrylate de 1 ,4-butanediol, ou le tétraacrylate de pentaneérythritol ;
- les polyvinyliques tels que le divinylbenzène ou le trivinyl benzène
- les polyallyliques tel que le cyanurate de triallyle.
Ledit greffage chimique permet, par la formation de liaisons covalentes, de lier la phase rigide et la phase souple des particules multiphasées de manière stable.
Le greffage chimique peut se faire par polymérisation radicalaire séquencée (appelée aussi polymérisation séquencielle) selon les modes opératoires bien connus de l'homme de l'art. La polymérisation séquencée consiste à polymériser dans une première étape les monomères du polymère rigide (polymère formant la phase rigide des particules) puis de poursuivre lors d'une deuxième étape la polymérisation avec les monomères formant
le polymère souple (polymère formant la phase souple des particules). De cette façon, les chaînes de polymère de la phase souple sont liées au moins en partie par liaison covalente aux chaînes du polymère de la phase rigide, la liaison covalente résultant de la polymérisation d'un monomère du polymère souple avec un monomère du polymère rigide. Préférentiellement, les monomères du polymère de la phase souple externe présentent une affinité plus importante pour le milieu de dispersion que les monomères du polymère de la phase rigide interne.
Le polymère souple peut être greffé sur le polymère rigide par l'intermédiaire de monomère greffant, ce dernier pouvant être un monomère possédant plusieurs doubles liaisons (liaisons éthyléniques), en particulier un monomère possédant deux doubles liaisons éthyléniques. Le monomère greffant peut être un diène conjugué tels que ceux décrits précédemment ou un ester (notamment diester) allylique d'acides dicarboxyliques alpha béta insaturés tels que ceux décrits précédemment (comme par exemple le maléate de diallyle) qui possèdent deux fonctions polymérisables (double liaison éthylénique) de réactivités différentes : l'une des fonctions polymérisable (double liaison éthylénique) du monomère greffant est polymérisée avec le polymère du matériau amorphe de la phase rigide (polymère rigide) et l'autre fonction polymérisable (double liaison éthylénique) du même monomère greffant est polymérisée avec le polymère souple.
Lorsque le polymère souple ou le polymère de la phase rigide est un polycondensat, on utilise de préférence un polycondensat ayant au moins une insaturation éthylénique apte a réagir avec un monomère comportant également une insaturation éthylénique pour former une liaison covalente avec le polycondensat. Des polycondensats comprenant une ou plusieurs insaturations éthyléniques sont notamment obtenus par polycondensation de monomères tels que l'alcool allylique, la vinylamine, l'acide fumarique. On peut par exemple polymériser des monomères vinyliques avec un polyuréthane ayant des groupes vinyliques dans ou en extrémité de la chaîne polyuréthane et greffer ainsi un polymère vinylique sur un polyuréthane ; une dispersion de particules d'un tel polymère greffé est notamment décrite dans les publications "The structure and properties of acrylic-polyurethane hybrid emulsions", Hiroze M., Progress in Organic Coatings, 38 (2000), pages 27-34 ; "Survey of the applications, properties, and technology of crosslinking emulsions", Bufkin B, Journal of Coatings technology, vol 50, n° 647, Décembre 1978.
Le même principe de greffage s'applique pour les silicones en utilisant des silicones comportant des groupes vinylique permettant de polymériser sur la silicone des monomères vinyliques et greffer ainsi des chaînes de polymère vinylique sur une silicone.
Dans un mode de réalisation de l'invention, les particules à phases rigide et souple sont filmogènes, et peuvent avoir une température mimimale de filmification (TMF) ( appelée en terme anglo-saxon « minimum film-forming température » ou MFFT), inférieure ou égale à environ 30°C (notamment allant de - 120 °C à 30 °C), de préférence inférieure ou égale à environ 25°C (notamment allant de - 120 °C à 25 °C) ; les particules à phases rigide et souple peuvent ainsi former un film à la température d'environ 30°C.
Les particules à phases rigide et souple ont généralement une taille allant de 1 nm à 10 μm, de préférence allant de 10 nm à 1 μm. La taille des particules peut être mesurée par exemple avec un appareil de type Brookhaven BI-90 par la technique de diffusion de la lumière, ou avec un granulomètre de type Malvern mastersizer 2000, ou bien encore par microscopie électronique.
La phase souple peut être présente dans les particules en une teneur d'au moins 1 % en volume, par rapport au volume total de la particule, de préférence au moins 5% en volume, préférentiellement au moins 10% en volume, et de façon encore plus préférée au moins 25 % en volume, et jusqu'à 99,999 % en volume, de préférence jusqu'à 99,9 % en volume, préférentiellement jusqu'à 99 % en volume, et plus préférentiellement jusqu'à 95 % en volume, et en particulier allant de 1 % à 99,999 % en volume, de préférence allant de 5 % à 99,9 % en volume, notamment allant de 10 % à 99,9 % en volume et préférentiellement allant de 25 % à 99,9 % en volume, et de façon encore plus préférée allant de 50 % à 95 % en volume, voire allant de 50 % à 90 % en volume.
Dans tous les cas, la phase rigide et la phase souple sont incompatibles, c'est-à-dire qu'elles peuvent être distinguées en utilisant les techniques bien connues de l'homme du métier, telle que par exemple la technique d'observation de microscopie électronique ou la mesure de plusieurs transitions vitreuses des particules par calorimétrie différentielle. Les particules multiphasées sont donc des particules non homogènes.
La morphologie des phases souple et rigide des particules dispersées peut être, par exemple,, de type cœur-écorce, avec des parties d'écorce entourant complètement le
cœur, mais aussi cœur-écorce avec une multiplicité de cœurs, ou un réseau interpénétrant de phases. Dans les particules multiphasees, la phase souple est au moins en partie, de préférence en majeure partie, externe, et que la phase rigide est au moins en partie, de préférence en majeure partie, interne.
Les particules multiphasees peuvent être préparées par des séries de polymérisation consécutives, avec différents types de monomères. Les particules d'une première famille de monomères sont généralement préparées en une étape séparée, ou formées in situ par polymérisation. Ensuite ou en même temps, au moins une autre famille d'autres monomères sont polymérisés au cours d'au moins une étape supplémentaire de polymérisation. Les particules ainsi formées ont au moins une structure au moins en partie interne, ou en noyau, et au moins une structure au moins en partie externe, ou en écorce. La formation d'une structure hétérogène « multicouches » est ainsi possible. Une grande variété de morphologies peut en découler, du type cœur-écorce, mais aussi par exemple avec des inclusions fragmentées de la phase rigide dans la phase souple. Selon l'invention, il est essentiel que la structure en phase souple au moins en partie externe soit plus souple que la structure en phase rigide au moins en partie interne.
Les particules multiphasees présentent dans la composition selon l'invention sont en dispersion dans un milieu physiologiquement acceptable.
Selon un première mode de réalisation de l'invention, les particules multiphasees peuvent être dispersées dans un milieu aqueux, notamment un milieu hydrophile. Le milieu aqueux peut être constitué majoritairement d'eau, et de préférence pratiquement totalement d'eau. Ces particules dispersées forment ainsi une dispersion aqueuse de polymère, connue généralement sous le nom de latex ou pseudo-latex. Par « latex », on entend une dispersion aqueuse de particules de polymères telle que l'on peut l'obtenir par polymérisation en émulsion d'au moins un monomère.
La dispersion de particules multiphasees est généralement préparée par au moins une polymérisation en émulsion, en phase continue essentiellement aqueuse, à partir d'initiateurs de réaction, tels que des initiateurs photochimiques ou thermiques pour une polymérisation radicalaire, éventuellement en présence d'additifs tels que des stabilisants, des agents de transfert de chaîne, et/ou des catalyseurs.
Le milieu aqueux peut comprendre, en plus de l'eau, un solvant miscible à l'eau comme les polyols , notamment les polyols ayant de 2 à 8 atomes de carbone (par exemple le glycérol, la diglycérine, l'éthylène glycol), les monoalcools inférieurs en C2 à C5 (par exemple l'éthanol, l'isopropanol), les cétones en C2-C4 (par exemple l'acétone, la dicétone), et leurs mélanges. Le milieu aqueux peut représenter de 5 % à 75 % en poids, par rapport au poids total de la composition, et mieux de 5 % à 50 % en poids.
Selon un deuxième mode de réalisation de l'invention, les particules multiphasees peuvent être dispersées dans un milieu lipophile, c'est-à-dire un milieu non aqueux , notamment un milieu non aqueux liquide à température ambiante (25°C) et pression atmosphérique.
Dans ce cas, les particules ont généralement été préparées par au moins une polymérisation en solution, en milieu solvant ou organique, à partir d'initiateurs de réaction, tels que des initiateurs thermiques à radical libre, pour une polymérisation essentiellement radicalaire. La phase solvant choisie doit permettre de solubiliser les monomères mais ne doit plus être solvant du polymère final, qui se retrouve en dispersion. Les composés généralement présents pour une telle préparation peuvent être des stabilisants, des agents de transfert de chaîne, et/ou des catalyseurs.
Le milieu lipophile peut comprendre une huile cosmétiquement ou dermatologiquement acceptable, et de façon plus générale physiologiquement acceptable, notamment choisie parmi les huiles d'origine minérale, animale, végétale ou synthétique, carbonées, hydrocarbonées, fluorées et/ou siliconées, seules ou en mélange dans la mesure où elles forment un mélange homogène et stable et où elles sont compatibles avec l'utilisation envisagée. L'huile peut être une huile non volatile ou une huile volatile, et de préférence une huile volatile. La composition peut également comprendre une phase grasse liquide sans que cette dernière ne comprenne de polymère, et notamment de particules de polymère telles que décrites précédemment.
Comme huile utilisable dans l'invention, on peut ainsi citer les huiles hydrocarbonées telles que l'huile de paraffine ou de vaseline, l'huile de vison, de tortue, de soja, le perhydrosqualène, l'huile d'amande douce, de calophyllum, de palme, de pépins de raisin, de sésame, de maïs, de parléam, d'arara, de colza, de tournesol, de coton, d'abricot, de ricin, d'avocat, de jojoba, d'olive ou de germes de céréales ; des esters d'acide lanolique, d'acide oléique, d'acide laurique, d'acide stéarique ; les esters gras,
tels que le myristate d'isopropyle, le palmitate d'isopropyle, le stéarate de butyle, le laurate d'hexyle, l'adipate de diisopropyle, l'isononate d'isononyle, le palmitate de 2-éthyl- hexyle, le laurate de 2-hexyl-décyle, le palmitate de 2-octyl-décyle, le myristate ou le lactate de 2-octyl-dodécyle, le succinate de 2-diéthyl-hexyle, le malate de diisostéaryle, le triisostéarate de glycérine ou de diglycérine ; les acides gras supérieurs tels que l'acide myristique, l'acide palmitique, l'acide stéarique, l'acide béhénique, l'acide oléique, l'acide linoléique, l'acide linolénique ou l'acide isostéarique ; les alcools gras supérieurs tels que le cétanol, l'alcool stéarylique ou l'alcool oléique, l'alcool linoléique ou linolénique, l'alcool isostéarique ou l'octyl dodécanol ; les huiles siliconées telles que les polydiméthylsiloxanes (PDMS), éventuellement phénylés telles que les phényltriméthicones, ou éventuellement substitués par des groupements aliphatiques et/ou aromatiques, éventuellement fluorés, ou par des groupements fonctionnels tels que des groupements hydroxyle, thiol et/ou aminé ; les polysiloxanes modifiés par des acides gras, des alcools gras ou des polyoxyalkylènes, les silicones fluorées, les huiles perfluorées.
La composition selon l'invention peut comprendre une ou plusieurs huiles volatiles à température ambiante. Par " huile volatile", on entend tout milieu non aqueux susceptible de s'évaporer de la peau ou des lèvres ou dès fibres, à température ambiante. Cette phase volatile comporte en particulier des huiles ayant une pression de vapeur à température ambiante et pression atmosphérique allant de 0,13 Pa à 40 000 Pa (10"3 à 300 mm de Hg). Ces huiles volatiles facilitent, notamment, l'application de la composition sur la peau. Ces huiles peuvent être des huiles hydrocarbonées, des huiles siliconées (comportant éventuellement des groupements alkyle ou alkoxy pendants ou en bout de chaîne siliconée), les huiles fluorées.
Comme huile de silicone volatile, on peut citer les silicones linéaires ou cycliques ayant de 2 à 7 atomes de silicium, ces silicones comportant éventuellement des groupes alkyle ou alkoxy ayant de 1 à 10 atomes de carbone. On peut ainsi citer notamment l'octaméthylcyclotétrasiloxane, le décaméthylcyclopentasiloxane, l'hexadécaméthyl- cyclohexasiloxane, l'heptaméthylhexyltrisiloxane, l'heptaméthyloctyltrisiloxane, et leurs mélanges.
Comme huile hydrocarbonée volatile, on peut citer les isoparaffines en C8-C16 telles que les 'ISOPARs', les PERMETYLs et notamment l'isododécane, l'isooctane, l'isodécane, l'isohexadécane, et leurs mélanges.
La composition peut comprendre représente notamment de 5 % à 97,5 % en poids, par rapport au poids total de la composition, et mieux de 20 % à 75 % en poids, d'huile et notamment d'huile volatile.
Selon l'invention, le milieu lipophile (ou milieu non aqueux) décrit ci-dessus peut constituer une phase continue de la composition ou bien une phase dispersée dans une phase aqueuse continue contenant de l'eau et éventuellement des solvants hydrosolubles ou miscibles à l'eau tels que ceux décrits précédemment.
Les particules multiphasees peuvent être présentes dans la composition en une teneur allant de 0,1 % à 70 % en poids de matières sèches de particules, par rapport au poids total de la composition, de préférence allant de 0,5 % à 55 % en poids, et préférentiellement allant de 1 % à 40 % en poids.
Avantageusement, la composition selon l'invention est apte à former un film ayant une contrainte maximale en traction (pour un % d'élongation inférieur à 100%) inférieure ou égale à environ 10 MPa (notamment allant de 0,1 MPa à 10 MPa), et de préférence inférieure ou égale à environ 5 MPa (notamment allant de 0,1 MPa à 5 MPa). La contrainte maximale en traction peut être déterminée lors d'essais de traction tels que décrits dans la norme ASTM D638-99, par exemple sur une éprouvette haltère de longueur utile de 33 mm et de largeur de 6 mm (de type IV d'après la norme) à une vitesse de 50 mm/min. Les éprouvettes sont découpées dans des films d'épaisseur d'environ 100 μm (épaisseur après séchage). Pour réaliser un film, on coule les dispersions dans une matrice téflonnée, on les laisse sécher à une température égale à 25°C pour que le milieu volatil s'évapore et l'on récupère le film formé. Les essais sont préférentiellement réalisés sur des films ayant subi au moins 24 heures, et mieux 7 jours, de séchage à température ambiante (25°C) et à humidité ambiante (50%). Un tel film ne présente pas de collant superficiel, c'est-à-dire que, après contact entre le doigt et la surface du film, on ne ressent pas une impression de collant de la surface lorsqu'on rompt le contact avec celle-ci en soulevant le doigt, à la différence de ce que l'on peut ressentir après contact avec une face adhésive par exemple d'un ruban adhésif.
La composition selon l'invention peut comprendre un agent auxiliaire de filmification pour permettre la filmification à température ambiante des particules multiphasees selon l'invention. L'agent auxiliaire peut être un agent de coalescence ou un plastifiant connu
de l'homme du métier. Un plastifiant est généralement un composé organique qui reste dans la composition lors de la formation du film. Un agent de coalescence est généralement un composé organique volatil qui s'évapore lors de la formation du film.
La composition selon l'invention peut comprendre, en outre, au moins une matière colorante. La matière colorante peut être choisie parmi les colorants lipophiles, les colorants hydrophiles, les pigments, les nacres, habituellement utilisés dans les compositions cosmétiques ou dermatologiques, et leurs mélanges, tous ces composés étant habituellement utilisés dans les compositions cosmétiques ou dermatologiques. La matière colorante est généralement présente à raison de 0,01 % à 50 % en poids, par rapport au poids total de la composition, de préférence de 1 % à 30 % en poids.
Les colorants liposolubles sont par exemple le rouge Soudan, le D&C Red 17, le D&C Green 6, le β-carotène, l'huile de soja, le brun Soudan, le D&C Yellow 11, le D&C Violet 2, le D&C orange 5, le jaune quinoléine, le rocou, ou leurs mélanges.
Les pigments peuvent être blancs ou colorés, minéraux et/ou organiques, enrobés ou non, de taille usuelle ou nanométrique. Par pigments, il faut comprendre des particules insolubles dans le milieu, destinées à colorer et/ou opacifier la composition. On peut citer, parmi les pigments minéraux, le dioxyde de titane, éventuellement traité en surface, les oxydes de zirconium ou de cérium, ainsi que les oxydes de fer ou de chrome, le violet de manganèse, le bleu outremer, l'hydrate de chrome et le bleu ferrique, et leurs mélanges. Parmi les pigments organiques, on peut citer le noir de carbone, les pigments de type D & C, et les laques à base de carmin de cochenille, de baryum, strontium, calcium, aluminium, et leurs mélanges. Les pigments peuvent notamment être enrobés par au moins un composé silicone tel que des polydiméthylsiloxanes et/ou par des polymères, notamment des polyéthylènes et/ou au moins un composé fluoré et/ou au moins un amino acide. On peut ainsi citer les « oxydes SI » qui sont des pigments enrobés polyméthylhydrogénosiloxane vendus par la société Miyoshi.
Les pigments nacrés peuvent être choisis parmi les pigments nacrés blancs tels que le mica recouvert de titane ou d'oxychlorure de bismuth, les pigments nacrés colorés tels que le mica titane avec des oxydes de fer, le mica titane avec notamment du bleu ferrique ou de l'oxyde de chrome, le mica titane avec un pigment organique du type précité ainsi que les pigments nacrés à base d'oxychlorure de bismuth, et leurs mélanges.
La composition peut, en outre contenir, au moins une charge, notamment en vue d'obtenir un produit mat, ce qui est notamment recherché pour les fonds de teint et en particulier, pour les fonds de teint ou crème de jour pour personnes à peau grasse. Par "charge", on entend toute particule solide à température ambiante et pression atmosphérique, utilisée seule ou en association ne réagissant pas chimiquement avec les différents ingrédients de la composition et qui sont insolubles dans ces ingrédients, même lorsque ces ingrédients sont portés à une " température supérieure à la température ambiante et notamment à leur température de ramollissement ou leur température de fusion. Ces charges inertes présentent des températures de fusion au moins supérieure à 170°C et mieux supérieure à 200°C. Elles peuvent être absorbantes ou non, c'est-à-dire capables en particulier d'absorber les huiles de la composition ainsi que les substances biologiques sécrétées par la peau. De préférence, ces charges ont un diamètre apparent allant de 0,01 à 150 μm, de préférence allant de 0,5 à 120 μm, et mieux allant de 1 à 80 μm. Un diamètre apparent correspond au diamètre du cercle dans lequel s'inscrit la particule élémentaire selon sa plus petite dimension (épaisseur pour des lamelles).
Les charges utilisables dans la composition selon l'invention peuvent être minérales ou organiques, lamellaires, spheriques ou oblongues. On peut citer le talc, le mica, la silice, le kaolin, les poudres de polyamide comme le Nylon® (Orgasol® de chez Atochem), les poudres de poly-β-alanine, les poudres de de polyéthylène, les poudres de de polymère acrylique et notamment de poly méthacrylate de méthyle (PMMA) comme celui vendu par Wackherr sous la référence Covabead LH-85 (granulométrie 10-12μm), les poudres de copolymeres d'acide acrylique (Polytrap® de Dow Corning), les poudres de polytétrafluoroéthylène (Téflon®), la lauroyl-lysine, le nitrure de bore, l'amidon, les microsphères creuses polymériques telles que celles de chlorure de polyvinylidène/acrylonitrile comme l'Expancel® (Nobel Industrie), les carbonates tel que le carbonate de calcium précipité, le carbonate et l'hydro-carbonate de magnésium, l'hydroxyapatite, les microsphères de silice creuses (Silica Beads® de Maprecos), les microcapsules de verre, les microcapsules de céramique, les particules de polyester et leurs mélanges. Ces charges peuvent être traitées en surface notamment pour les rendre lipophiles.
La composition peut éventuellement contenir une ou plusieurs cires. Une cire, au sens de la présente invention, est un composé gras lipophile, solide à température ambiante
(25°C), à changement d'état solide/liquide réversible, ayant une température de fusion supérieure à 45°C et mieux supérieure à 55°C pouvant aller jusqu'à 200° C, et présentant à l'état solide une organisation cristalline anisotrope. Les cires, au sens de la demande, sont celles généralement utilisées dans les domaines cosmétique et dermatologique ; elles sont notamment d'origine naturelle comme la cire d'abeilles, la cire de Camauba, de Candellila, d'Ouricoury, du Japon, de fibres de liège ou de canne à sucre, les cires de paraffine, de lignite, les cires microcristallines, la cire de lanoline, la cire de Montan, les ozokérites, les huiles hydrogénées comme l'huile de jojoba hydrogénée, mais aussi d'origine synthétique comme les cires de polyéthylène issues de la polymérisation de l'éthylène, les cires obtenues par synthèse de Fischer-Tropsch, les esters d'acides gras et les glycérides concrets à 40°C, les cires de silicone comme les alkyle, alcoxy et/ou esters de poly(di)méthylsiloxane solide à 40°C. De préférence, on utilise des cires d'origine synthétique pour des raisons de reproductibilité supérieure à celle des cires d'origine naturelle.
La composition selon l'invention contient, en outre, avantageusement au moins un composé gras pâteux à température ambiante. Par "corps gras pâteux" au sens de l'invention, on entend un composé ayant un point de fusion allant de 25 à 60°C, de préférence de 30 à 45°C et/ou une dureté allant de 0,001 à 0,5 MPa, de préférence de 0,005 à 0,4 MPa.
Les valeurs de point de fusion correspondent au point de fusion mesuré à l'aide d'un calorimètre à balayage différentiel (D. S. C), tel que le calorimètre vendu sous la dénomination DSC 2920 par la société TA Instruments, avec une montée en température de 5 ou 10°C par minute. (Le point de fusion considéré est le point correspondant à la température du pic le plus endotherme du thermogramme).
La dureté est mesurée selon une méthode de pénétration d'une sonde dans un échantillon de composé et en particulier à l'aide d'un analyseur de texture (par exemple le TA-XT2i de chez Rhéo) équipé d'un cylindre en inox de 2 mm de diamètre. La mesure de dureté est effectuée à 20°C au centre de 5 échantillons. Le cylindre est introduit dans chaque échantillon à une pré-vitesse de 1mm/s puis à une vitesse de mesure de 0,1 mm/s, la profondeur de pénétration étant de 0,3 mm. La valeur relevée de la dureté est celle du pic maximum de la force appliquée.
Selon l'invention, on peut aussi utiliser un ou plusieurs corps gras pâteux. De préférence, ces corps gras sont des composés hydrocarbonés, éventuellement de type polymérique ;
ils peuvent également être choisis parmi les composés hydrocarbonés, silicones et/ou fluorés, et leurs mélanges.
Parmi les composés pâteux, on peut citer les lanolines et les dérivés de lanoline comme les lanolines acétylées ou les lanolines oxypropylènées, ayant une viscosité de 18 à 21 Pa.s, de préférence 19 à 20,5 Pa.s, et/ou un point de fusion de 30 à 45°C et leurs mélanges. On peut également utiliser des esters d'acides ou d'alcools gras, notamment ceux ayant 20 à 65 atomes de carbone (point de fusion de l'ordre de 20 à 35°C et/ou viscosité à 40 °C allant de 0,1 à 40 Pa.s) comme le citrate de tri-isostéaryle ou de cétyle ; le propionate d'arachidyle ; le polylaurate de vinyle ; les esters du cholestérol comme les triglycérides d'origine végétale tels que les huiles végétales hydrogénées, les polyesters visqueux comme l'acide poly(12-hydroxystéarique) et leurs mélanges. Comme triglycérides d'origine végétale, on peut utiliser les dérivés d'huile de ricin hydrogénée, tels que le "THIXINR" de Rheox.
On peut aussi citer les corps gras pâteux silicones tels que les polydiméthylsiloxanes (PDMS) ayant des chaînes pendantes du type alkyle ou alcoxy ayant de 8 à 24 atomes de carbone, et un point de fusion de 20-55°C, comme les stearyl dimethicones notamment ceux vendus par la société Dow Corning sous les noms commerciaux de DC2503 et DC25514, et leurs mélanges.
Le corps gras pâteux peut être présent à raison de 0,1 % à 60 % en poids, par rapport au poids total de la composition, de préférence à raison de 1 % à 45 % en poids et encore plus préférentiellement à raison de 2 % à 30 % en poids, dans la composition.
La composition selon l'invention peut contenir un tensioactif ou un mélange de tensioactifs, notamment un tensioactif dont le HLB (balance hydrophile/lipophile) permet l'obtention d'émulsion eau-dans-huile (E/H) ou huile-dans-eau (H/E).
Comme tensioactif utilisable, adapté à l'obtention d'une émulsion E/H, on peut citer ceux ayant un HLB inférieur 7 et notamment les esters d'acides gras de polyols comme les mono-, di-, tri- ou sesqui-oléates ou stéarates de sorbitol ou de glycérol, les laurates de glycérol ou de polyéthylène glycol ; les alkyl ou alkoxy dimethicones copolyols à chaîne alkyle ou alkoxy pendante ou en bout de squelette silicone ayant par exemple de 6 à 22 atomes de carbone. Comme tensioactif utilisable pour l'obtention d'une émulsion H/E on peux citer ceux ayant
un HLB supérieur à 7 comme les esters d'acides gras de polyéthylène glycol (monostéarate ou monolaurate de polyéthylène glycol) ; les esters d'acides gras (stéarate, oléate) de sorbitol polyoxyéthylénés ; les alkyl (lauryl, cétyl, stéaryl, octyl) éthers polyoxyéthylénés et les dimethicones copolyols ; et leurs mélanges. De façon générale, on peut utiliser tout tensioactif ionique (cationique ou anionique) amphotère et tout tensioactif non ionique, bien connu de l'homme du métier.
La composition de l'invention peut comprendre, en outre, tout additif usuellement utilisé dans le domaine concerné, choisi notamment parmi les antioxydants, les huiles essentielles, les conservateurs, les parfums, les neutralisants, les polymères liposolubles ou dispersibles dans le milieu, les actifs cosmétiques ou dermatologiques comme par exemple des émollients, des hydratants, des vitamines, des acides gras essentiels, des filtres solaires, des anti-radicaux libres, les dispersants comme l'acide poly(12- hydroxystéarique), et leurs mélanges. Ces additifs peuvent être présents dans la composition à raison de 0,01 à 30%, et mieux de 0,01 à 10 %, en poids par rapport au poids total de la composition. Avantageusement, la composition contient au moins un actif cosmétique ou dermatologique.
Bien entendu l'homme du métier veillera à choisir les éventuels additifs complémentaires et/ou leur quantité de telle manière que les propriétés avantageuses de la composition selon l'invention ne soient pas, ou substantiellement pas, altérées par l'adjonction envisagée.
Selon l'invention, la composition selon l'invention peut se présenter sous forme d'une émulsion simple ou multiple à phase continue huileuse ou aqueuse, de dispersion huileuse dans une phase aqueuse comprenant des vésicules contenant des lipides ioniques et/ou non ioniques, de suspension, dispersion ou solution dans l'eau ou un milieu hydroalcoolique, de mousse, de dispersion de vésicules notamment de lipides ioniques ou non
La composition peut avoir l'aspect d'une crème, de gel, de pâte, de solide (notamment de stick), d'une émulsion solide coulée dans un moule en forme de coupelle, de gel aqueux ou hydroalcoolique, de mousse hydrophile, de gel émulsionné, de lotion biphasé ou multiphase , ou bien encore de spray.
L'homme du métier pourra choisir la forme galénique appropriée, ainsi que sa méthode
de préparation, sur la base de ses connaissances générales, en tenant compte d'une part de la nature des constituants utilisés, notamment de leur solubilité dans le support, et d'autre part de l'application envisagée pour la composition.
La composition selon l'invention peut être un produit de maquillage des lèvres tels que les rouges à lèvres, les gloss et les crayons à lèvres, ou bien encore un produit de soin des lèvres.
La composition peut également être un produit de maquillage de la peau (notamment un produit coloré), aussi bien du visage que du corps humain, en particulier un fond de teint, présentant éventuellement des propriétés de soin ou de traitement, un blush, un fard à joues, un fard à paupières, un produit anti-cerne, un eye-liner, un produit de maquillage du corps comme les produits de tatouage éphémère. Plus spécialement, la composition selon l'invention est une composition de fond de teint, de rouge à lèvres, d'eye-liner, de fard à paupières ou de fard à joues.
La composition selon l'invention peut également se présenter sous la forme d'une composition de soin et/ou de traitement de la peau (notamment une composition dermatologique), y compris du cuir chevelu, notamment de la peau du visage et/ou du corps. La composition de soin de la peau peut être une base de soin pour la peau, une composition de protection solaire, une composition d'hygiène corporelle comme les produits déodorants. La, composition de soin de la peau peut être une composition teintée.
L'invention a encore pour objet un procédé cosmétique de soin et/ou de maquillage de la peau et/ou des lèvres, notamment de la peau et/ou des lèvres des êtres humains, comprenant l'application sur la peau et/ou des lèvres d'une composition cosmétique telle que définie ci-dessus.
L'invention a aussi pour objet l'utilisation, dans une composition cosmétique, d'une dispersion de particules comprenant au moins une phase souple au moins en partie externe comportant au moins un polymère souple ayant au moins une température de transition vitreuse inférieure ou égale à 60°C, et au moins une phase rigide au moins en partie interne, la phase rigide étant un matériau amorphe ayant au moins une température de transition vitreuse supérieure à 60°C, le polymère souple étant fixé au moins partiellement par greffage chimique sur la phase rigide, pour améliorer la tenue et
le confort d'un film de la composition, appliqué sur la peau, les particules étant dispersées dans un milieu cosmétiquement acceptable.
L'invention a aussi pour objet l'utilisation, dans une composition cosmétique,, d'une dispersion de particules comprenant au moins une phase souple au moins en partie externe comportant au moins un polymère souple ayant au moins une température de transition vitreuse inférieure ou égale à 60°C, et au moins une phase rigide au moins en partie interne, la phase rigide étant un matériau amorphe ayant au moins une température de transition vitreuse supérieure à 60°C, le polymère souple étant fixé au moins partiellement par greffage chimique sur la phase rigide, les particules étant dispersées dans un milieu cosmétiquement acceptable, pour diminuer le transfert et/ou le dépôt de traces d'un film de la composition appliqué sur la peau, sur un support mis au contact dudit film.
L'invention est illustrée plus en détail dans l'exemple suivant de fond de teint. Les pourcentages sont donnés en pourcentage massique.
Exemple 1 :
a) On prépare un latex de structure cœur/écorce formé de 10 % en poids, par rapport au poids total de particules de polymère, de phase rigide interne (cœur) formée de 100 % en poids de méthacrylate de méthyle (% en poids par rapport au poids total de la phase rigide), et de 90 % en poids, par rapport au poids total de particules de polymère, de phase souple externe formée de 50 % en poids d'acrylate de n-butyle, de 45 % en poids de méthacrylate de méthyle et de 5 % en poids d'acide méthacrylique (% en poids exprimé par rapport au poids total de la phase souple).
La phase souple a une température de transition vitreuse d'environ 10 °C et la phase rigide a une température de transition vitreuse d'environ 100 °C. Les particules multiphasees comprennent 10 % en poids de phase rigide interne et 90 % en poids de phase souple externe (% en poids par rapport au poids total des particules de polymère).
Ce latex est préparé en deux étapes de polymérisation séquentielle : Dans une première étape, on introduit dans une solution aqueuse contenant 4 % en poids de lauryl sulfate de sodium, sous agitation dans un réacteur chauffé à 80 °C; le méthacrylate de méthyle ainsi que du persulfate de potassium dissous à 0,4 % dans l'eau ; on laisse agiter pendant 30 minutes. Puis on ajoute du bisulfite de sodium selon
un ratio pondéral bisulfite de sodium/persulfate de potassium de 1 14, dissous dans un minimum d'eau. On laisse réagir pendant 1 heure.
Dans une deuxième étape, on ajoute à l'émulsion de polymère obtenue à la fin de la première étape, en 30 minutes, le mélange d'acrylate de n-butyle, de méthacrylate de méthyle et d'acide méthacrylique (mélange pondéral 50/45/5), puis simultanément on ajoute en 5 minutes du persulfate de potassium dissous à 0,1 % dans l'eau. Puis on ajoute du bisulfite de sodium selon un rapport pondéral bisulfite de sodium ajouté / persulfate de potassium ajouté égal à 1/2 et on laisse réagir 3 heures à 80 °C, puis on ramène le mélange à la température ambiante (25 °C) et on ajuste la concentration des particules de polymères pour obtenir un extrait sec en polymère de 35 % en poids.
Ce latex forme un film ayant une contrainte maximale, telle que définie précédemment, strictement inférieure à 5 MPa.
b) On prépare un fond de teint ayant la composition suivante:
- latex selon a) 20 % MA
- pigments 7 %
- dispersant (vendu sous le nom commercial
Tamol731 DP par la Société Rohm & Haas) 0,02%
- eau qsp 100 %
Après maquillage de la peau, le fond de teint présente des propriétés de tenue et de non transfert remarquables, et est confortable pour l'utilisatrice.