DISPOSITIF DE PROTECTION DE LA LIAISON D'UNE LISSE JACQUARD AVEC SES MOYENS DE COMMANDE ET/OU DE RAPPEL
La présente invention a pour objet .de fournir un dispositif de protection remédiant à ces inconvénients et qui soit peu encombrant, facile à mettre en oeuvre, peu onéreux, tout en empêchant les accrochages verticaux entre lisses voisines.
A cet effet, le dispositif selon l'invention comprend sur chaque lisse et à proximité de son oeillet ou de sa boucle pour l'accrochage d'un cordon, un embout qui, réalisé en matière synthétique, est monté coulissant sur la lisse et comporte, à l'opposé de l'oeillet ou équivalent, une partie extrême sans angle vif et dont la section transversale va en décroissant en s 'éloignant de cet oeillet, et, à proximité de cet oeillet, une portée cylindrique pour l'accrochage par serrage radial d'un corps tubulaire ayant un diamètre intérieur sensiblement égal à celui de cet oeillet et une longueur supérieure à celle de la zone de liaison, de manière à pouvoir, lorsque cet embout est ramené contre l'oeillet, enserrer cet oeillet et aller au delà de lui.
Ainsi, chaque lisse est préalablement munie de l'embout en matière synthétique, monté coulissant sur elle et équipé du corps tubulaire. Lors du montage de la lisse, l'embout est éloigné de l'oeillet, pour favoriser le nouage ou le coincement du cordon, puis est ramené contre cet oeillet de manière que son corps tubulaire enveloppe celui-ci et les extrémités nouées ou accrochées du cordon d'arcade. Dans une forme d'exécution de l'invention, le corps tubulaire est en matière synthétique thermorétractable et est emmanché sur la portée cylindrique de 1 • embout .
Cet agencement permet, pour un faible coût, de solidariser le corps tubulaire avec l'embout puis, après qu'il ait été amené autour de la zone de liaison et par
une thermo-rétraction, de le rétracter sur cette zone pour réduire l'encombrement général de la protection .
Le deuxième système consiste à envelopper la zone de liaison du cordon d'arcade avec l'oeillet ou la boucle par une partie en matière synthétique surmoulée. Cette solution est chère et forme autour du point de liaison une excroissance qui, dans le cas d'une forte densité de lisses et de fonctionnement à grande vitesse, favorise, lors de son contact avec les excroissances voisines, des rebondissements transversaux néfastes à la qualité du tissage.
Le troisième système, le plus habituellement utilisé, consiste à recouvrir la zone de liaison de la lisse par un tube en matière synthétique thermo- rétractable ayant une longueur de l'ordre de 30 mm. Ce tube est d'abord introduit sous la lisse pour venir au- dessous de l'oeillet ou de la boucle puis, après nouage ou coincement de l'extrémité du cordon d'arcade, est remonté pour envelopper la zone de liaison, puis est chauffée pour se thermo-rétracter autour de cette zone. Cette technique, qui assure la protection de la zone de liaison, tout en participant éventuellement à la liaison, dans le cadre de coincement du cordon, présente l'avantage d'augmenter très faiblement la dimension transversale de cette zone de liaison et cela en raison de la faible épaisseur du tube. Par contre, elle présente l'inconvénient de former à chaque extrémité de cette zone, des parties en coin comportant des angles vifs, correspondants aux extrémités rétractées du tube. Lors des mouvements des lisses, ces parties peuvent, à la montée ou la descente, accrocher l'extrémité inférieure ou l'extrémité supérieure de la zone de liaison d'une lisse voisine et engendrer des défauts dans le tissage. Pour remédier à cela il est possible d'utiliser des tronçons de tube encore plus minces, mais cela augmente la fragilité de la protection et multiplie son prix dans des proportions telles qu'il
n'est pas possible de l'utiliser.
L'invention est relative à un dispositif de protection de la liaison des lisses de métiers à tisser Jacquard, c'est-à-dire équipés d'une mécanique Jacquard, avec les cordons d'arcade, applicable également aux extrémités inférieures des lisses rappelées par des fils élastiques.
Dans les métiers Jacquard, et comme montré de manière schématique sur la figure 1 annexée, chaque lisse 2 est munie d'un oeillet 3 traversé par le fil de chaîne 4 dont il faut contrôler la position verticale. Elle est liée, par son extrémité inférieure 2a, à des moyens de rappel constitués, selon les formes de la réalisation, par un ressort 5 ou par un fil élastique, fixé par son extrémité au bâti. Son extrémité 2b supérieure est munie d'un oeillet ou équivalent permettant son accrochage à un cordon d'arcade commandé par la mécanique Jacquard 8. Chaque lisse est en général fournie en étant liée à ses moyens de rappel et elle est mise en place sur le métier par l'accrochage de l'extrémité inférieure de ses moyens sur une partie fixe du bâti et par accrochage de son oeillet 2b à l'extrémité de l'un des cordons d'arcade 6.
Diverses techniques sont utilisées pour assurer cette liaison et dans le cas particulier des fortes densités, c'est-à-dire lorsque le nombre de lisses au cm2 est très important, trois systèmes sont habituellement mis en oeuvre.
Le premier système met en oeuvre un tube en matière synthétique qui, ayant une longueur supérieure à celle de la foule, est disposé autour de la lisse, puis, après nouage ou coincement de l'extrémité du cordon dans la boucle ou l'oeillet de la lisse, est remonté sur la boucle de l'oeillet au delà de l'extrémité de cet élément. Un tel tube présente l'inconvénient d'avoir un diamètre extérieur minimum qui est trop important et qui
ne peut pas être utilisé avec les fortes densités.
Dans une autre forme d'exécution, le corps tubulaire est constitué par un tronçon de ressort hélicoïdal dont l'extrémité inférieure est emmanchée sur la portée cylindrique d'accrochage de l'embout. Ce ressort, qui peut être cylindrique, tronconique, ou ogival, contribue à la liaison tout en formant une protection de celle-ci.
Quelle que soit sa forme d'exécution, ce dispositif forme un ensemble, conique et sans angle vif au moins d'un côté. Lorsque cet ensemble vient en contact avec les extrémités débordantes des lisses voisines, il éloigne radialement et progressivement les zones de liaison des lisses voisines, sans générer de rebonds et sans risquer d'accrochage.
D'autres caractéristiques et avantages ressortiront de la description qui suit en référence au dessin schématique annexé.
Figure 1 est une vue schématique d'un montage de lisse avec une mécanique Jacquard,
Figures 2 , 3 et 4 sont des vues en coupe longitudinale d'une lisse équipée selon l'invention, respectivement, avant accrochage du cordon, après accrochage ou nouage et après rétraction du corps tubulaire,
Figure 5 est une vue de côté en coupe transversale similaire à la figure 4 mais montrant une autre forme d'exécution du dispositif selon l'invention.
Dans la forme d'exécution représenté aux figures 2 à 4 , et concernant l'accrochage de l'oeillet supérieur 2b d'une lisse au cordon d'arcade 6, la lisse 2 est équipée d'un embout 10 en matière synthétique. Cet embout présente, en allant de haut en bas, c'est-à-dire en allant à l'opposé de l'oeillet 2b, une portée cylindrique 13, un épaulement 12 et une extrémité 14. Cette dernière présente une section transversale qui, allant en décroissant en
s 'éloignant de l'oeillet 2b, lui donne une forme tronconique ou ogivale, sans angle vif.
Cet embout peut être moulé hors de la lisse puis enfilé sur celle-ci avant formation de son oeillet ou de sa boucle 2b, mais il peut aussi être surmoulé directement sur la lisse 2, lorsque la matière synthétique le composant présente la faculté de ne pas adhérer au métal constituant la lisse 6, de manière que cet embout soit libre en translation sur cette lisse. Sur la portée cylindrique 13 de l'embout 10 est emmanchée l'une des extrémités d'un corps tubulaire 15. L'engagement de ce corps est limité par butée sur l' épaulement 12.
Dans la forme d'exécution représentée aux figures 2 à 4 , ce corps tubulaire 15 est constitué par un tronçon de gaine en matériau synthétique thermo-rétractable.
Lorsque la lisse est fournie, elle est donc solidaire de l'embout 10 équipé du tronçon 15 comme montré à la figure 2. Pour procéder à son montage, l'embout 10 est déplacé à l'opposé de l'oeillet 2b pour dégager cet oeillet et faciliter l'accrochage ou le nouage du cordon d'arcade 6 sur lui. Lorsque cette opération est terminée, l'ensemble du dispositif est remonté de manière que, comme montré à la figure 3, le tube 15 enveloppe l'oeillet 2b et l'extrémité du cordon 6 d'arcade et s'étende au delà de ces éléments. Il est ensuite procédé au chauffage localisé du tube 15 de manière que celui-ci se rétracte en épousant l'oeillet et le cordon d'arcade, et en prenant la forme montrée à la figure 4. Dans ces conditions, la zone de liaison présente, en partie inférieure, une forme ogivale prononcée sans angle vif ou arête et, en partie supérieure, une forme dont la section transversale va globalement en décroissant vers le haut.
Ainsi, lorsque la lisse redescend sous l'action de ses moyens de rappel, après avoir été déplacée vers le haut par le cordon d'arcade 6 pour ouvrir la foule, son embout 10 forme écarteur en repoussant radialement à
l'extérieur les extrémités supérieures des zones de liaison des lisses juxtaposées, qui, normalement, risqueraient d'entrer en contact avec lui par les angles vifs des tubes rétractés. En d'autres termes, la forme de l'embout empêche tout accrochage.
La forme d'exécution représentée à la figure 5 se différencie de la précédente par le fait que le corps tubulaire 15 en matière synthétique est remplacé par un ressort hélicoïdal 16 dont l'extrémité inférieure est emmanchée avec serrage radial sur la portée cylindrique 13 de l'embout 10. Le ressort représenté est de type tronconique, mais il peut également être cylindrique, pourvu que la dimension maximale de l'embout 10 soit supérieure à son diamètre extérieur. Ce ressort peut comporter des spires jointives ou écartées. L'extrémité de sa spire la plus éloignée de l'embout 10 est rentrée à l'intérieur, par exemple par coudage, pour ne pas former un angle vif pouvant accrocher les autres embouts.
Avantageusement, le plus grand diamètre extérieur de l'embout 10, mesuré au niveau de l' épaulement 12, est supérieur au diamètre du tube 15 ou du ressort 16, et cela pour éviter tout accrochage avec les embouts juxtaposés.
Quant au diamètre intérieur du tube 15 ou du ressort 16, il a une valeur sensiblement égale, au jeu fonctionnel près, à celle de l'encombrement transversal de l'oeillet 2b ou de la boucle. La longueur du tube 15 ou du ressort 16 est de l'ordre de 30 mm, de façon, comme montré figures 3 à 5, à s'étendre au delà de la zone de liaison entre le cordon d'arcade 6 et l'oeillet 2b ou équivalent.
Le dispositif de liaison et de protection qui a été décrit dans le cadre de son application à l'accrochage de l'extrémité supérieure d'une lisse à un cordon d'arcade, peut également être utilisé pour l'accrochage de l'extrémité inférieure de la lisse à un
cordon élastique de rappel.
Il ressort de ce qui précède que le dispositif selon l'invention est simple à mettre en oeuvre, peu onéreux, peu encombrant transversalement et contribue à éviter tout accrochage entre lisses.