AMPOULE AUTOCASSABLE
La présente invention concerne une ampoule autocassable permettant un écoulement facile du produit contenu dans l'ampoule.
De façon connue les ampoules autocassables sont des ampoules en verre comportant au voisinage d'au moins une de leurs extrémités, dans une zone de goulot de diamètre plus faible que celui du corps de l'ampoule, une ligne de précassage de façon que l'utilisateur puisse casser l'ampoule sans lime, en exerçant avec les doigts une simple pression latérale sur l'ampoule, de part et d'autre de la ligne de précassage. Cette ligne de précassage peut être obtenue par de nombreux procédés tels que limage, dépôt localisé d'un émail sur le verre, chauffage localisé ou autre.
Le diamètre au niveau de la ligne de précassage est limité par la possibilité de casser manuellement l'ampoule. Pratiquement ce diamètre ne peut pas dépasser environ 8 mm. Dans ces conditions, on ne peut pas obtenir une ouverture permettant l'écoulement libre du produit comme avec une bouteille. Par conséquent, l'écoulement du produit fluide contenu dans les ampoules est souvent difficile et l'utilisateur est amené à secouer vigoureusement l'ampoule pour la vider.
Pour améliorer l'écoulement du produit, il est connu d'ouvrir l'ampoule à ses deux extrémités. Mais ce procédé limite les formes d'ampoules utilisables ; en effet l'ampoule doit comporter deux goulots ou deux pointes. De plus, il est nécessaire d'utiliser en une fois la totalité de la dose de produit contenue dans l'ampoule.
On a également proposé d'enfiler, sur la zone de goulot, après cassage, un petit embout distributeur en matériau souple, ayant la forme d'un doigt de gant, comportant à son extrémité un petit orifice de distribution. En appuyant de façon répétée sur cet embout, celui-ci fait office de pompe et permet de distribuer le produit. Mais cet embout est relativement coûteux et les boîtes d'ampoules ne comportent donc qu'un seul embout : celui-ci peut facilement être égaré et il n'est alors plus possible de distribuer aisément le produit contenu dans les ampoules restantes. On cherche donc à fabriquer des ampoules autocassables de type "bouteille" , que l'on n'ouvre qu'à une seule extrémité, de façon à pouvoir leur donner des formes multiples, et dont le produit puisse néanmoins s'écouler librement, pour ne pas être obligé d'utiliser en une
fois la totalité de la dose contenue dans l'ampoule. En outre, on désire éviter l'adjonction d'un embout après que l'ampoule ait été ouverte.
Par ailleurs, il est connu par FR-A 2 512 784 de déposer par pulvérisation ou enduction, au niveau de la ligne de précassage un revêtement de polymère ayant une épaisseur de quelques dixièmes de millimètre, pour éviter de blesser l'utilisateur par les éventuels éclats de verre produits au moment du cassage de l'ampoule. Mais un tel revêtement disposé uniquement par dessus l'anneau de précassage, ne permet aucunement d'améliorer la distribution du produit liquide contenu dans l'ampoule.
Selon la présente invention, on a trouvé que l'on peut résoudre le problème de l'écoulement du produit en ajustant sur la zone de goulot de l'ampoule, au niveau de la ligne de précassage, un manchon en plastique qui forme, après cassage et élimination de l'extrémité cassée, un prolongement de la zone de goulot faisant saillie au-delà du bord cassé de l'ampoule.
La présente invention a donc pour objet une ampoule autocassable dont le corps contient un produit fluide et qui est munie, au voisinage d'une de ses extrémités, d'une zone de goulot de révolution autour d'un axe, une ligne de précassage étant ménagée sur ladite zone de goulot, caractérisée par le fait que ladite zone de goulot est recouverte, au niveau de la ligne de précassage, d'un manchon en matériau plastique dépassant, sur au moins un secteur angulaire, au- delà de la ligne de précassage du côté opposé au corps en formant un prolongement, dont la projection sur l'axe a une longueur au moins égale à 20 % du diamètre de l'orifice défini, après cassage de l'ampoule selon la ligne de précassage, par le bord de la partie du goulot restant attenante au corps, le plan tangent à la surface formant ledit prolongement au voisinage de la ligne de précassage faisant avec l'axe de la zone de goulot un angle alpha inférieur à 60°. L'angle alpha est, de préférence, compris entre 40 et 50°.
Selon l'invention le manchon en plastique est, de préférence, en matériau plastique thermorétractable. De cette façon le manchon en plastique s'adapte étroitement à la forme de la zone de goulot de l'ampoule par simple chauffage. Le matériau plastique thermorétractable peut, de façon connue, être constitué par une polyoléfine, un plastique fluoré tel que le fluorure de polyvinylidène ou le tétrafluoroéthylène, des élastomères tels que des fluoélastomères et des silicones ayant des températures de rétreint de l'ordre de 90 à
100° C. Le manchon thermorétractable a, de préférence une épaisseur comprise entre 0,04 et 0,5 mm. t** Le prolongement est, de préférence, ménagé tout autour de l'axe de la zone de goulot sur un secteur angulaire de 360°. Le bord 5 libre du prolongement est avantageusement sensiblement dans un plan perpendiculaire à l'axe du goulot. Le manchon en plastique peut avoir, du côté opposé au prolongement, une longueur quelconque : il peut, en particulier, recouvrir la majeure partie de l'ampoule et servir d'étiquette.
10 On a constaté que la présence du prolongement sur le bord du goulot permet de provoquer l'écoulement du produit, alors qu'en l'absence de prolongement, l'écoulement ne se produit pas. Ce phénomène n'est pas expliqué et il est probable qu'il est fonction de plusieurs paramètres. Ce phénomène pourrait par exemple être dû, en
15 partie, à la différence de mouillabilité entre le verre et le matériau plastique. On peut également émettre l'hypothèse qu'il est partiellement dû à un effet de cavitation provoqué par le décrochement entre la paroi de verre et la paroi plastique correspondant à l'épaisseur du verre.
La présence du prolongement sur l'ampoule selon
20 l'invention a également pour avantage d'empêcher la formation d'éclats de verre lors du cassage de l'extrémité de l'ampoule. En outre, la présence du prolongement empêche l'utilisateur de se blesser avec le bord du goulot après cassage.
La description donnée ci-après, à titre purement illustratif
25 et non limitatif, d'un mode de réalisation de l'invention, ainsi que le dessin annexé, permettront de mieux comprendre l'invention.
Sur ce dessin : - la figure 1 représente, vue en élévation, une ampoule selon l'invention avant cassage ; et
30 - la figure 2 représente la même ampoule après cassage.
L'ampoule représentée sur la figure 1 est une ampoule en verre de type "bouteille", qui est désignée dans son ensemble par la référence 1. L'ampoule 1 est de révolution autour d'un axe longitudinal X-X ; elle comporte un corps cylindrique 3, dans lequel est contenu un
35 produit fluide P. Le corps 3 est fermé, à l'une de ses extrémités selon l'axe X-X, par un fond 2 concave ; l'autre extrémité est constituée par une zone de goulot 4 de diamètre inférieur à celui du corps 3 et se rattachant à celui-ci par un épaulement 5.
La zone de goulot 4 est constituée par une partie cylindrique 6 raccordée à une zone annulaire de plus faible diamètre que la partie cylindrique 6, sur laquelle on a ménagé, par exemple par limage, une ligne 7 de précassage. Du côté opposé à la partie 6, la zone annulaire est rattachée à un bulbe 8, dont la pointe 9 a été fermée par soudure après remplissage du corps 3 de l'ampoule.
Un manchon 10 en matière plastique thermorétractable entoure la partie cylindrique 6 du goulot, la zone annulaire sur laquelle est gravée la ligne 7 de précassage et une partie du bulbe 8. Ce manchon en matière plastique a été placé sur la zone de goulot 4 en posant sur l'épaulement 5 un tronçon de tube cylindrique formé d'une feuille de polyester thermorétractable ayant une épaisseur de 0,04 mm, et en le chauffant à 90 °C de façon à former un manchon 10, qui s'ajuste étroitement, sans coller, sur la zone de goulot 4. Le diamètre extérieur de la zone de goulot 4 au niveau de la ligne 7 de précassage est de 6 mm et la distance d (mesurée en projection sur l'axe X-X) entre la ligne 7 de précassage et la bordure du manchon 10 sur le bulbe 8 est d'environ 2 mm. L'épaisseur £ du verre constitutif de l'ampoule est d'environ 0,7 mm. La viscosité du produit P est de 45 centipoises et sa tension de surface est de 30 Dyn/cm.
Lorsque l'utilisateur désire prélever le produit P contenu dans le corps 3 de l'ampoule, il appuie latéralement avec les doigts sur la zone de goulot 4 de part et d'autre de la ligne 7 de précassage jusqu'à obtenir la cassure du goulot selon la ligne 7 de précassage. L'utilisateur retire alors le bulbe 8, qui se détache du manchon 10. Comme visible sur la figure 2, une partie 10 a du manchon cylindrique reste fixée sur la partie cylindrique 6 de la zone de goulot 4 et une partie 10 h est libérée. Cette partie 10 t> constitue un prolongement tronconique ayant un angle au sommet alpha de 45°, qui forme, en quelque sorte, un entonnoir inversé divergent à la sortie de l'ampoule.
L'utilisateur incline alors l'ampoule 1 pour que le produit P contenu dans le corps 3 s'écoule. En s 'écoulant, le produit est d'abord en contact avec la paroi de verre de la partie cylindrique 6 de la zone de goulot 4, puis avec le plastique de la paroi interne du prolongement 10 b du manchon. Au passage, il franchit un décrochement 11 correspondant à l'épaisseur du verre au niveau de la ligne 7 de précassage. On constate que le produit P s'écoule facilement, sans qu'il soit nécessaire de secouer l'ampoule 1.