FR3090282A1 - Procédé de pose de fibres sur une zone des matières kératiniques humaines - Google Patents

Abstract

Procédé de pose de fibres sur une zone des matières kératiniques humaines Procédé de pose de fibres (F) sur une zone des matières kératiniques humaines, notamment incluant les cils et/ou sourcils, le procédé comportant les étapes suivantes : appliquer une première composition adhésive (A) sur ladite zone, amener des fibres (F) portées par un organe de support (100) en contact avec la première composition adhésive (A), éloigner l’organe de support (100) de ladite zone, de manière à ce que des fibres (F) adhèrent, par au moins une portion d’extrémité (25), à ladite zone, déposer une deuxième composition adhésive (B) sur au moins une partie des fibres (F) adhérant à ladite zone. Figure pour abrégé : figure 1

Description

Description

Titre de l'invention : Procédé de pose de fibres sur une zone des matières kératiniques humaines

Domaine technique

[0001] La présente invention concerne la pose de fibres sur une zone des matières kératiniques humaines. Elle est en particulier relative à un procédé de pose de fibres sur une zone des matières kératiniques humaines ainsi qu’à un ensemble pour la mise en œuvre du procédé.

Technique antérieure

[0002] De nombreuses personnes souhaitent donner plus d’impact à leurs yeux, et pour ce faire, augmenter le nombre de cils. Des solutions existent comme les barrettes de faux cils ou des petites mèches de faux cils. Toutefois, ces solutions confèrent un aspect artificiel.

[0003] Une autre solution consiste à aller dans un institut spécialisé, pour se faire coller des cils individuels. L’opératrice pose un premier cil, utilisant une pince à épiler et une première fibre au bout de laquelle elle place une gouttelette de colle à prise rapide (éthylcyanoacrylate en général). Elle approche la fibre d’un autre cil, attend que la colle prenne puis relâche la pince à épiler. La pose d’une fibre prend environ 1 minute. Ainsi, pour poser 50 fibres sur chaque frange de cil, l’opération dure environ 2 heures. Le traitement est pénible pour l’opératrice qui doit se concentrer pendant 2 heures. Il est aussi très dispendieux du fait du temps passé. Ainsi, cette solution ne convient pas à beaucoup de personnes, n’ayant ni le temps ni les moyens de la réaliser.

[0004] Une autre solution a été décrite dans le brevet US 3 833 007, consistant à mettre des petites mèches sur les cils puis, une fois qu’on a placé plusieurs de ces petites mèches, à déposer une colle semi-adhésive. Ce procédé, intéressant pour coller des petites mèches, repose sur le fait que les petites mèches présentent une certaine largeur, et du fait de cette envergure, elles reposent sur la frange de cils sans tomber. Appliquée aux fibres individuelles, cette approche ne fonctionne pas car la plupart des fibres individuelles tombent avant ou pendant le collage.

[0005] Une autre solution a été décrite dans la demande de brevet US 2015/15114421, consistant à réaliser une couture entre les faux cils et les vrais cils, avant de coller. La couture n’est pas réalisable avec des fibres individuelles et si, avec beaucoup de patience, on le faisait, les fibres individuelles tomberaient avant ou pendant l’étape de collage final.

[0006] Ainsi, il existe un besoin d’une solution bon marché et rapide permettant d’embellir sa frange de cils ou sourcils ou son cuir chevelu par l’adjonction de fibres individuelles et parallèles et sans risque d’obtenir des fibres mal placées.

Exposé de l’invention

[0007] Procédé

[0008] La présente invention a ainsi pour objet, selon l’un de ses aspects, un procédé de pose de fibres sur une zone des matières kératiniques humaines, notamment incluant les cils et/ou les sourcils, le procédé comportant les étapes suivantes : a. appliquer une première composition adhésive sur ladite zone, b. amener des fibres portées par un organe de support en contact avec la première composition adhésive, c. éloigner l’organe de support de ladite zone, de manière à ce que des fibres adhèrent, par au moins une portion d’extrémité, à ladite zone, d. déposer une deuxième composition adhésive sur au moins une partie des fibres adhérant à ladite zone.

[0009] La solution repose ainsi sur un procédé en plusieurs étapes mais simple. Elle permet l’adjonction de fibres individuelles sur la frange de cils ou sourcils ou encore aux fibres capillaires, que ce soit par un expert ou par l’utilisateur. L’ensemble des opérations peut en effet être réalisé par l’utilisateur. Un autre avantage de l’invention repose sur le fait qu’on peut faire réaliser l’opération par un expert car, malgré le surcoût que cela impose, la longue tenue obtenue (pouvant atteindre par exemple 15 jours) permet de maintenir le coût à un niveau modéré, rapporté au temps que dure la performance.

[0010] Il est à noter qu’après l’étape d’éloignement de l’organe de support, les fibres qui restent peuvent avoir, au moins pour certaines d’entre elles, un axe à leur base qui n’est pas parallèle à l’axe à la base des cils ou sourcils voisins. On peut dire que ces fibres sont déviantes. Grâce à l’invention, le dépôt de la deuxième composition adhésive contribue à ramener les fibres déviantes de façon parallèle sur leur longueur.

[0011] Le procédé peut comporter l’étape consistant à faire sécher la première composition adhésive après l’étape a) d’application de la première composition adhésive. Dans ce cas, l’étape de séchage peut être d’une durée comprise entre 30 s et 20 min, notamment entre 1 min et 10 min, voire entre 1 min et 5 min. L’étape b) peut n’être mise en œuvre qu’après le séchage au moins partiel de la première composition adhésive.

[0012] Le procédé peut comporter l’étape consistant à retirer ou à redresser, après l’étape c), des fibres n’ayant pas l’orientation souhaitée, notamment les éventuelles fibres dont la base incluant au moins ladite portion d’extrémité diverge trop fortement de cils ou sourcils situés à proximité. Cela peut permettre de redresser ou retirer tout ou partie des fibres déviantes.

[0013] Le procédé peut comporter l’étape consistant à peigner au moins une partie des fibres adhérant à ladite zone, pendant la prise de la deuxième composition adhésive. Cela peut permettre, notamment lors de la prise de la deuxième composition adhésive, d’amener les fibres de manière parallèle sur leur longueur aux cils ou aux sourcils.

[0014] Les fibres rapportées n’ont par exemple pas la même courbure que les cils et/ou sourcils de ladite zone. Le cil ou sourcil naturel peut imposer qu’une fibre ajoutée voisine lui soit parallèle. Dans ce cas, comme les fibres ajoutées ne présentent pas la même courbure que les cils ou sourcils naturels, la fibre ajoutée et le cil ou sourcil naturel se séparent après quelques millimètres, donnant l’impression de deux fibres et donc donnant à l’ensemble de la frange un aspect plus riche en fibres.

[0015] Le procédé peut comporter l’étape consistant à déposer une composition de maquillage sur les cils et/ou sourcils de ladite zone et les fibres rapportées, notamment un mascara. Cette étape a lieu avantageusement à la fin du procédé, après pose des fibres. Cela peut permettre également, outre l’apport de maquillage, de courber les fibres ajoutées et peut augmenter le parallélisme des fibres ajoutées avec les cils ou sourcils.

[0016] Le procédé peut comporter l’étape consistant à courber tout ou partie des cils et/ou sourcils de ladite zone et des fibres rapportées, notamment à l’aide d’un appareil chauffant. Cette étape a lieu avantageusement à la fin du procédé, après pose des fibres, par exemple juste après pose de la deuxième composition adhésive.

[0017] Le procédé peut comporter, après l’étape d), lors de la prise de la deuxième composition adhésive, l’étape consistant à recourber tout ou partie des fibres kératiniques et des fibres rapportées de manière que les fibres rapportées présentent une courbure similaire aux cils ou sourcils naturels situés à proximité.

[0018] La zone des matières kératiniques humaines peut comporter les cils, les sourcils, les fibres capillaires, la paupière, la peau et/ou le cuir chevelu ou crâne.

[0019] Dans la mise en œuvre du procédé selon l’invention, les fibres, la première composition adhésive, la deuxième composition adhésive et l’organe de support peuvent être tels que définis ci-après.

[0020] Ensemble

[0021] La présente invention a encore pour objet, selon un autre de ses aspects, un ensemble pour la mise en œuvre du procédé tel que défini plus haut, comportant, notamment au sein d’un même dispositif de conditionnement, la première composition adhésive, l’organe de support portant les fibres à poser et la deuxième composition adhésive.

[0022] L’ensemble peut encore comporter au moins l’un des accessoires suivants: un applicateur de mascara, un recourbe-cils, un peigne à cils et/ou à sourcils ou tout autre accessoire de soin ou de maquillage des cils ou sourcils.

[0023] L’ensemble peut être contenu dans un même emballage fermé de manière hermétique avant utilisation.

[0024] Dans l’ensemble selon l’invention, les fibres, la première composition adhésive, la deuxième composition adhésive et l’organe de support peuvent être tels que définis ciaprès.

[0025] Fibres

[0026] Le terme de « fibre » doit être compris selon l’invention comme signifiant un objet de longueur L et de diamètre D tels que L est supérieur à D et de préférence très supérieur à D, D étant le diamètre du cercle dans lequel la plus grande section transversale de la fibre est inscrite. En particulier, le ratio L/D (ou ratio d’aspect) est choisi dans la plage de valeurs allant de 3,5 à 2500, de préférence de 10 à 1000, mieux encore de 20 à 500.

[0027] Les fibres peuvent être choisies parmi les fibres naturelles et les fibres synthétiques, notamment de polyamide, par exemple le Nylon®.

[0028] Les fibres peuvent être minérales ou organiques. Elles peuvent être longues, ou courtes, individuelles ou organisées, par exemple tressées, et creuses ou solides. Elles peuvent présenter toute forme, par exemple incurvée ou sensiblement rectiligne. Elles peuvent en particulier avoir une section transversale circulaire ou polygonale (carrée, hexagonale ou octogonale). En particulier, leurs extrémités peuvent être émoussées et/ ou lissées pour empêcher de blesser.

[0029] Les fibres peuvent être celles utilisées dans la fabrication de textiles, et en particulier des fibres de soie, de coton, de laine, de lin, des fibres de cellulose, notamment extraites de bois, de végétaux ou d’algues, des fibres de rayonne, de polyamide (Nylon®), des fibres de viscose, des fibres d’acétate, en particulier des fibres d’acétate de rayonne, des fibres de polymère acrylique, en particulier des fibres de polyméthacrylate de méthyl, ou des fibres de poly (méthacrylate de 2-hydroxyéthyle), des fibres de polyoléfine et notamment des fibres de polyéthylène ou de polypropylène, des fibres de polyéthylène téréphtalate (PET), des fibres de polybutylène téréphtalate (PBT), des fibres de verre, des fibres de silice, des fibres de carbone, en particulier des fibres de carbone sous forme de graphite, des fibres de polytétrafluoroéthylène (tel que Teflon®), des fibres de collagène insolubles, des fibres de polyester, des fibres de chlorure de polyvinyle ou fibres de chlorure de polyvinylidène, des fibres de poly (alcool vinylique), des fibres de polyacrylonitrile, des fibres de chitosan, des fibres de polyuréthane, des fibres de polyéthylène phtalate, ou des fibres formées d'un mélange de polymères comme ceux mentionnés ci-dessus, par exemple des fibres de polyamide / polyester.

[0030] Les fibres peuvent être des fibres humaines.

[0031] En outre, les fibres peuvent être traitées en surface, et/ou recouvertes d'une couche protectrice ou d'une couche destinée à leur donner une couleur.

[0032] On peut utiliser des fibres acryliques ignifuges de marque Kanekalon.

[0033] Les fibres sont par exemple celles vendues sous la référence Minke-props SKINTEX

Flock ref. 590502.

[0034] Il est possible d'utiliser des fibres identiques ou en variante un mélange de fibres qui diffèrent les unes des autres par leur longueur, leur section transversale, leur matériau, leur forme et/ou leur section transversale. L'utilisation de fibres de différentes longueurs peut conférer une plus grande naturalité. De même qu’un mélange de couleurs. Dans un mode de réalisation particulier, l'organe de support peut comporter un mélange de fibres de couleurs différentes. Les couleurs des fibres peuvent être mélangées de manière organisée ou de manière aléatoire. Différentes couleurs ou associations de couleurs dans les fibres peuvent être mises en œuvre sans sortir du cadre de l'invention. Des fibres produisant des effets spéciaux, telles que des fibres transparentes et/ou des fibres brillantes, peuvent également être incluses. Cela peut créer de nouveaux effets esthétiques sur les cils.

[0035] Les fibres peuvent présenter une longueur comprise entre 0,5 mm et 20 mm environ.

[0036] Les fibres peuvent être de forme droite ou courbe.

[0037] Les fibres présentent par exemple un plus grand diamètre compris entre 20 pm et 200 pm, notamment entre 50 et 200 pm environ. Le diamètre peut être constant le long de la fibre ou non. Les fibres peuvent présenter une forme effilée.

[0038] Le poids ou titre du fil de fibres est généralement donné en deniers ou decitex et représente le poids en grammes pour 9 km de fil. Les fibres ont par exemple un titre unitaire compris entre 0,1 et 100 deniers, de préférence entre 1 et 70 deniers et mieux encore entre 5 et 60 deniers.

[0039] Organe de support

[0040] L’organe de support est avantageusement configuré de telle sorte que les fibres qu’il porte adhèrent à la première composition adhésive lorsqu’en contact avec celle-ci et se détachent de l’organe de support.

[0041] Applicateur comportant au moins un canal

[0042] L’organe de support des fibres rapportées peut être un applicateur pour appliquer au moins une fibre sur des matières kératiniques humaines, notamment pour étoffer et/ou allonger des cils et/ou des sourcils, et comporter au moins un canal dans lequel est insérée une fibre, ce canal étant défini par au moins une portion entourant entièrement en section la fibre et présentant au moins une butée de fin de course limitant l’insertion de la fibre.

[0043] Dans ce cas, l’applicateur comporte avantageusement une pluralité de canaux logeant, pour au moins une partie d’entre eux, une fibre, notamment entre 2 et 50 canaux, mieux entre 10 et 50 canaux. L’applicateur peut comporter une pluralité de canaux dont seulement certains logent une fibre, au choix en fonction des zones de cils ou sourcils à étoffer ou allonger. En variante, tous les canaux logent une fibre.

[0044] Le diamètre intérieur de chaque canal est de préférence supérieur à un plus grand diamètre de la fibre qu’il contient. De préférence, le rapport D_c/D_f entre le diamètre D_c du canal et le plus grand diamètre D_f de la fibre est compris entre 1,5 et 10. Dans le cas où le rapport D_c/D_fest supérieur à 10, l’applicateur comporte de préférence un moyen de maintien de chaque fibre. Ce moyen de maintien permet que les fibres ne coulissent pas de manière incontrôlée dans les canaux. Le moyen de maintien peut comporter un rétrécissement du canal de telle sorte qu’au niveau du rétrécissement, le rapport D_c/D_f soit inférieur à 10. Le moyen de maintien peut encore comporter un système activable qui pince les fibres en une partie du canal. Le moyen de maintien peut encore comporter un matériau antidérapant disposé dans le canal, sur tout ou partie de sa longueur.

[0045] Les canaux peuvent être formés au sein d’un matériau élastomère, notamment un matériau de dureté Shore A de 0 à 50, de préférence de 8 à 40.

[0046] Le matériau élastomère confère à l’applicateur une souplesse de telle sorte qu’un utilisateur puisse pincer ou déformer l’applicateur pour assurer le maintien des fibres, puis relâcher la pression ou la torsion pour permettre aux fibres de se déplacer et quitter leurs canaux respectifs. Le matériau élastomère peut être choisi dans le groupe constitué par une silicone tel que Platsil - Gel silicone de la société Polytec, des caoutchoucs issus de la polymérisation vinylique avec réticulation, les polymères élastomères thermoplastiques TPE, constitués en général de chaînes comportant deux blocs tels que les TPE polyuréthanes (avec bloc isocyanate et bloc éther/ester), les TPE-E (avec bloc polyester et bloc polyéther), les TPE-C (avec bloc polyamide et bloc polyéther), les TPE-S (avec bloc styrène et bloc polybutadiène ou polyisoprène ou polyéthylène).

[0047] Un tel matériau permet avantageusement d’obtenir un toucher à effet anti-dérapant, ce qui retient au moins un peu la fibre dans le canal, évitant qu’elle ne glisse malencontreusement hors du canal, sans pour autant nécessiter d’adhésif pour cette retenue. Cette retenue est de préférence toute relative, ce qui permet de sortir aisément la fibre hors du canal lorsque souhaité.

[0048] Au moins un canal peut être fermé en section sur toute sa longueur.

[0049] Au moins un canal peut être ouvert en section sur une portion de sa longueur inférieure à sa longueur totale et sur une portion de sa circonférence inférieure à sa circonférence totale.

[0050] Au moins certains des canaux peuvent être de forme identique. En particulier, tous les canaux de l’applicateur peuvent être de forme identique.

[0051] Au moins certains des canaux peuvent être de formes différentes.

[0052] Les canaux peuvent avoir ou ne pas avoir la forme des fibres. Si le rapport D_c/D_f est inférieur à 3, les canaux ont préférentiellement la même forme que les fibres. En revanche, si le rapport D_c/D_f est supérieur à 10, alors les canaux ont préférentiellement une forme différente de celle des fibres. La différence de forme peut maintenir les fibres pour les empêcher de coulisser naturellement, sous l’effet de la gravité notamment.

[0053] Les canaux peuvent être définis par des tubes. Dans ce cas, l’applicateur comporte de préférence au moins un lien reliant les tubes entre eux. Ce lien constitue par exemple une articulation souple entre les tubes de manière à permettre de modifier l’orientation d’un tube par rapport à un tube adjacent. En variante, le lien est réalisé de manière à limiter le mouvement entre les tubes, voir à empêcher le mouvement entre les tubes. Le lien peut permettre d’assembler les tubes par encliquetage.

[0054] Dans un mode de réalisation particulier, les canaux sont formés au sein d’une pièce monolithique. La butée de fin de course peut être formée par une portion de cette pièce.

[0055] Chaque canal loge de préférence une unique fibre, lorsqu’il en loge une.

[0056] La ou les fibres peuvent dépasser du canal, par une sortie ouverte de celui-ci, d’une longueur (ô) supérieure ou égale à 1 mm, cette longueur pouvant être différente pour deux fibres différentes.

[0057] Les canaux sont par exemple disposés en éventail, notamment lorsque formés dans une pièce monolithique ou lorsque formés par des tubes reliés entre eux.

[0058] La butée de fin de course peut être mobile relativement à la sortie du canal par laquelle sort la fibre. La butée de fin de course est par exemple formée par une portion d’une pièce monolithique dans laquelle sont formés les canaux, comme mentionné plus haut. Elle peut être réglable le cas échéant.

[0059] L’applicateur peut comporter plusieurs canaux sensiblement identiques entre eux et uniformément répartis, par exemple disposés en éventail, chaque canal logeant une fibre. Cette configuration est particulièrement recommandée pour des franges de cils appauvries en cils.

[0060] Pour les franges de cils incomplètes, avec une ou plusieurs zones nues, l’applicateur peut être sous différentes formes. Par exemple, l’applicateur peut présenter une largeur telle qu’il ne couvre qu’une partie de la frange de cils. En variante, l’applicateur peut couvrir la totalité de la frange avec une pluralité de canaux mais seulement certains d’entre eux contiennent une fibre, en regard d’une ou plusieurs zones nues de la frange de cils. Ou bien l’applicateur peut couvrir la totalité de la frange avec une pluralité de canaux remplis chacun d’une fibre, l’applicateur comportant un moyen pour faire dépasser des canaux seulement les fibres qui seront ajoutées à la frange, sur les zones nues de la frange. En variante, l’applicateur peut couvrir la totalité de la frange avec une pluralité de canaux remplis chacun d’une fibre, l’applicateur comportant un moyen d’empêcher de libérer les canaux qui ne seront pas en regard d’une zone nue de la frange de cils. Dans une autre variante, l’applicateur peut couvrir la totalité de la frange avec une pluralité de canaux remplis chacun d’une fibre, l’applicateur comportant un moyen d’empêcher de libérer les fibres qui ne seront pas en regard d’une zone nue de la frange de cils. Parmi les moyens qu’on peut mettre en œuvre pour empêcher cette libération, on peut bloquer les fibres par pincement des fibres par exemple, ou par introduction d’un point de colle dans les tubes. Dans un autre mode de réalisation, l’applicateur peut couvrir la totalité de la frange avec un nombre de canaux limités à ceux qui seront en regard d’une zone nue de la frange de cils lors de la mise en œuvre du procédé.

Applicateur retenant des fibres

[0061] En variante, l’organe de support des fibres rapportées peut être un applicateur retenant temporairement des fibres, notamment par collage, par friction ou par un système mécanique.

[0062] Un tel système mécanique peut comporter une ou plusieurs parties qui sont mobiles les unes par rapport aux autres, le système mécanique étant configuré pour passer d’une configuration de retenue de fibres à une configuration de libération de fibres, la force à exercer sur ces fibres pour les libérer de l'applicateur étant plus importante dans la configuration de retenue que dans la configuration de libération.

[0063] Le système mécanique comprend par exemple un ressort qui saisit les fibres entre ses spires, dans la configuration de retenue, le ressort pouvant être étiré pour ouvrir les spires et libérer les fibres. Les fibres peuvent être retenues entre les spires du ressort, les fibres étant sensiblement perpendiculaires à l'axe longitudinal du ressort. Le ressort peut être actionné manuellement entre les configurations de retenue et de libération. Le ressort peut comprendre des extrémités attachées à des leviers d'actionnement actionnés manuellement. En variante, le ressort est comprimé ou relâché le long de son axe longitudinal qui peut être l'axe longitudinal de l’applicateur, l’applicateur comportant par exemple un bouton-poussoir et deux butées à proximité des deux extrémités du ressort, une butée étant de préférence mobile selon l'axe longitudinal lors de l'actionnement du bouton-poussoir, l'autre butée étant de préférence immobile.

[0064] En variante, les fibres peuvent être retenues sur l’applicateur par au moins un matériau dont la résistance mécanique est dégradée par un stimulus, le procédé consistant à soumettre l’applicateur à ce stimulus afin de réduire la force à exercer sur les fibres afin de les libérer de l’applicateur, l'exposition au stimulus ayant lieu avant et/ou pendant le contact des fibres avec la première composition adhésive présente sur les cils ou sourcils ou fibres capillaires. Le stimulus est par exemple thermique, ledit matériau comprenant alors de préférence une cire, en particulier de la cire d'abeille, de la cire de Candellila ou de la paraffine. En variante, le stimulus est chimique et comprend l'exposition de l’applicateur à un solvant dudit matériau, de préférence de l'eau.

[0065] Les fibres peuvent être placées sur l'applicateur par un procédé de flocage électrostatique.

[0066] Les fibres peuvent se détacher complètement de l'applicateur lors de la mise en œuvre du procédé. En variante, les fibres peuvent comprendre une base au niveau de la première partie d'extrémité qui reste piégée par l'applicateur et une partie libérable qui est libérée. Dans ce cas, les fibres peuvent comporter une zone prédéfinie, fragilisée mécaniquement ou sensible à un stimulus permettant de l'affaiblir mécaniquement, en particulier un stimulus thermique ou chimique, la force à exercer pour provoquer la séparation de la partie libérable de la racine étant inférieure à la force d'adhérence pour l'adhérence de la partie libérable à la première composition adhésive. La zone prédéfinie peut être située au même endroit sur la longueur de la fibre pour toutes les fibres. En variante, ce n'est pas le cas, ce qui permet, après libération, d'avoir des fibres de longueur variable, susceptibles de conférer des effets esthétiques différents aux cils.

[0067] Les fibres peuvent être retenues sur l'applicateur par un système de maintien multiple, comprenant un premier système de maintien qui libère les fibres pour une force exercée inférieure à la force d'adhérence pour l'adhérence des fibres à la composition adhésive, et un second système de maintien qui assure, lorsque combiné au premier, la rétention des fibres jusqu'à une force supérieure à la force d'adhésion des fibres à la première composition adhésive, le deuxième système étant modifié lors de l'utilisation de l'applicateur pour appliquer les fibres à la première composition adhésive de manière à amener la force à exercer pour provoquer la libération des fibres à une valeur inférieure à la force d'adhérence pour l'adhérence des fibres à la première composition adhésive. La modification peut comprendre l'exposition du second système de maintien à un stimulus thermique ou chimique.

[0068] L’applicateur peut retenir les fibres de telles sorte que ces dernières se détachent de l'applicateur lorsqu'une force de traction égale à 15 mN, voire égale à 20 mN, est exercée sur celui-ci.

[0069] Première composition adhésive

[0070] La première composition adhésive est avantageusement prévue pour permettre l’adhésion de la ou des fibres sur une zone des matières kératiniques humaines telle que la peau, la paupière, le cuir chevelu ou sur les fibres kératiniques.

[0071] La première composition adhésive et la deuxième composition adhésive sont avantageusement de nature chimique différentes.

[0072] La première composition adhésive convient avantageusement pour une application sur les cils et les paupières, la peau, le cuir chevelu, ainsi que pour un usage cosmétique.

[0073] La première composition adhésive comprend ou est constituée d'un matériau adhésif. [0074] Au sens de la présente invention, le terme matériau désigne un polymère ou un système polymérique pouvant comprendre un ou plusieurs polymères de natures différentes. Ce matériau adhésif peut être sous la forme d'une solution de polymère ou d'une dispersion de particules de polymère dans un solvant. Ce matériau adhésif peut en outre contenir un plastifiant. Ce matériau adhésif doit avoir un certain pouvoir collant défini par ses propriétés viscoélastiques.

[0075] Les matériaux adhésifs selon l'invention peuvent par exemple être choisis parmi les adhésifs sensibles à la pression (PSA pour Pressure Sensitive Adhesive en anglais), par exemple ceux cités dans le Handbook of Pressure Sensitive Adhesive Technology, 3ème édition, D. Satas.

[0076] Le matériau adhésif peut être choisi parmi les polymères ou copolymères acryliques.

[0077] Les matériaux adhésifs sensibles à la pression peuvent être choisis parmi les polymères acryliques, notamment les copolymères d'acrylate et de méthacrylate, les adhésifs sensibles à la pression à base de caoutchouc ou à base de copolymères de styrène, tels que par exemple les copolymères de styrène-isoprène-styrène (SIS) et de styrène-butadiène styrène (SBS).

[0078] Des exemples de copolymères acryliques pouvant convenir sont disponibles dans le commerce sous les marques EASTAREZ 2010, 2020 et 2050 (Eastman Chemical Co.), ACRONAL V210 (BASE), MOWILITH LDM 7255, REVACRYL 491 (Clariant) et ELEXBOND 165 (Air Products). Comme exemple préféré de copolymères acryliques, on peut citer l'utilisation du copolymère acrylates/acrylate d'éthylhexyle commercialisé par DAITO KASEI KOGYO sous la dénomination Daitosol 5500GM.

[0079] La première composition adhésive peut être choisie parmi la composition adhésive pour cils de la gamme appelée DUO® eyelash adhesive, commercialisée par American International Industries, et le Daitosol 5500 GM de DAITO KASEI KOGYO.

[0080] Des exemples commerciaux de caoutchoucs polymères pouvant convenir sont connus sous les marques RICON 130 polybutadiène (Atofina Sartomer) et ISOLENE 40 polyisoprène (Elementis).

[0081] Des exemples d'adhésifs à base de polyuréthane pouvant convenir sont disponibles sous les marques SANCURE 2104 (Novéon) et VYLON UR 1400 (Toyobo Vylon).

[0082] Des exemples de copolymères d'acétate de vinyle pouvant convenir sont disponibles dans le commerce sous les marques PVP/VA 6-630 (International Specialty Products) et ELEXBOND 149 (Air Products).

[0083] Des exemples de copolymères alcool vinylique/acétate de vinyle sont disponibles dans le commerce sous les marques CELVOL 107 (Celanese) et ELVANOL 50-42 (DuPont).

[0084] On peut également citer les copolymères blocs ou statistiques comprenant au moins un monomère ou une combinaison de monomères dont le polymère résultant a une température de transition vitreuse inférieure à la température ambiante (25°C), ces monomères ou combinaisons de monomères pouvant être choisis parmi le butadiène, l’éthylène, le propylène, l’isoprène, l’isobutylène, une silicone et leurs mélanges. Des exemples de tels matériaux sont les polymères séquences du type styrènebutadiène-styrène, styrène- (éthylène-butylène) -styrène ou styrène-isoprène-styrène, tels que ceux vendus sous les dénominations commerciales Kraton de Kraton ou Vector de Dexco Polymers.

[0085] Les matériaux adhésifs selon l'invention peuvent également comprendre des résines tackifiantes, telles que des colophanes ou des dérivés de la colophane tels que des colophanes hydrogénées, des esters de colophane, des esters de colophane hydrogénés, des terpènes, des résines à base d'hydrocarbures aliphatiques ou aromatiques, des résines phénoliques, des résines de styrène et des résines de coumarone-indène. On citera également des composés tels que la gomme laque, la gomme de sandaraque, les résines dammar, la gomme élémi, les résines copal, le benjoin et la gomme mastic.

[0086] On peut également citer les résines de silicone, qui sont des polymères polyorganosiloxanes réticulés.

[0087] La nomenclature des résines de silicone est connue sous le nom de MDTQ, la résine étant décrite en fonction des différentes unités monomères siloxanes qu'elle comprend, chacune des lettres M, D, T et Q caractérisant un type d'unité.

[0088] Parmi ces résines, on peut notamment citer les résines siloxysilicates, qui peuvent être des triméthylsiloxysilicates de formule [(CH₃)₃XSiXO]_xX(SiO₄/2)_y (unités MQ) dans lesquelles x et y sont des entiers allant de 50 à 80, les polymères filmogènes lipodispersibles sous forme de dispersions non aqueuses de particules de polymère, également appelées NADs.

[0089] On peut utiliser comme dispersion non aqueuse de polymère filmogène hydrophobe des dispersions de particules d'un polymère éthylénique greffé, de préférence un polymère acrylique, dans une phase huileuse liquide par exemple, sous la forme de particules à surface stabilisée dispersées dans la phase grasse liquide. La dispersion de particules de polymère stabilisées en surface peut être fabriquée comme décrit dans le document WO 04/055081.

[0090] On peut également citer les dispersions de particules de polymère Ci-C₄ (méth)acrylate d'alkyle stabilisé par un agent stabilisant choisi parmi les polymères de (méth) acrylate d'isobomyle, tel que décrit dans le document WO 2015/091513.

[0091] On peut également utiliser des adhésifs réactifs aux UV.

[0092] Comme exemples, on peut utiliser l'adhésif (latex acrylique) Cream Blend 331 de Pros-Aide ou l'adhésif (polymère soluble de sulfopolyester) AQ1350 Eastman Chemical.

[0093] Application de la première composition adhésive

[0094] La composition adhésive peut être appliquée sous forme de film continu sur les cils, sourcils, fibres capillaires, et/ou sur la paupière, le cuir chevelu, la peau, en particulier lorsque la densité des fibres sur l'applicateur n'est pas trop élevée.

[0095] En variante, la composition adhésive est appliquée en réalisant des zones non adhésives entre les zones adhésives, ce qui permet de contrôler la densité et la répartition des fibres qui restent attachées aux cils, sourcils ou fibres capillaires.

[0096] On peut utiliser un applicateur d’adhésif qui transfère la composition adhésive. En particulier, l'ensemble selon l'invention peut comprendre un applicateur d'adhésif pour appliquer la composition adhésive sur les cils. Dans ce cas, l'applicateur d'adhésif comprend par exemple un embout floqué. L'applicateur d'adhésif peut avoir la forme pour épouser celle des racines des cils. Dans ce cas particulier, le geste est simple puisqu'il suffit d'approcher l'applicateur d'adhésif à proximité de la frange de cils, puis de laisser le contact déposer de la matière adhésive sur la racine des cils. L'applicateur d'adhésif peut également comprendre par exemple un stylo distribuant la composition adhésive ou un applicateur coopérant avec un récipient contenant la composition adhésive, par exemple un applicateur muni d'un pinceau fin ou d'un embout thermoplastique floqué.

[0097] Deuxième composition adhésive

[0098] La deuxième composition adhésive peut être choisie dans le groupe constitué par les colles, notamment les colles réagissant sans besoin de réaliser un mélange telles que de 1’alkylcyanoacrylate, avec alkyl pouvant être un groupe éthyl ou octyl (tels que n-octyl ou 2-octyl) ou butyle (tel qu’isobutyle), les colles solvants, par exemple de l’isoprène, ou les colles avec mélange au moment de l’emploi, telles que les colles bi-composants, tels qu’impliquant une résine à fonction époxyde et un agent polymérisant, tel que le 1,4,7,10-tétraazadécane, ou les colles s’employant avec une activation thermique, notamment la cire et notamment les esters d’acide et d’alcool cétylique ou les colles à base de polymère à fonction réticulable tels que méthacrylate ou acrylate libres.

[0099] Les colles peuvent être mises en œuvre dans des emballages permettant une prise en masse prématurée, notamment les colles réactives.

[0100] La deuxième composition adhésive est de préférence choisie parmi les colles du type cyanoacrylate et dérivés, par exemple une colle (alkyl)cyanoacrylate, en particulier alkylcyanoacrylate avec une chaîne alkyle en C₂-C_8>par exemple du type ethyl-, (iso)butyl- ou octylcyanoacrylate.

[0101] La deuxième composition adhésive comporte de préférence une colle de type cyanoacrylate, par exemple teintée en noir.

[0102] La deuxième composition adhésive est par exemple la colle Loctite Super-glue 3 Power Elex gel, à base d’éthylcyanoacrylate commercialisée par la société Henkel ou la colle Dermabond à base d’octylcyanoacrylate commercialisée par la société Ethicon.

[0103] La deuxième composition adhésive est avantageusement déposée sur une première partie de la longueur des fibres, de préférence inférieure à la moitié de la longueur des fibres, du côté où les fibres adhèrent aux matières kératiniques, par exemple aux cils naturels ou à la paupière.

Brève description des dessins

[0104] L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui va suivre de modes de réalisation non limitatifs de celle-ci, et à l'examen du dessin annexé, sur lequel :

[0105] [fig.l] représente un schéma-blocs illustrant différentes étapes d’un exemple de procédé selon l’invention,

[0106] [fig-2] représente un schéma-blocs illustrant différentes étapes d’un autre exemple de procédé selon l’invention,

[0107] [fig.3] représente de manière schématique la mise en œuvre sur une paupière d’une partie du procédé selon l’invention,

[0108] [fig-4] est une photographie d’un exemple de paupière chargée de cils et de fibres après mise en œuvre d’une partie du procédé selon l’invention,

[0109] [fig.5] représente de manière schématique la mise en œuvre sur une paupière d’une autre partie du procédé selon l’invention,

[0110] [fig.6] représente de manière schématique la mise en œuvre sur une paupière d’une autre partie du procédé selon l’invention,

[0111] [fig-7] représente de manière schématique la mise en œuvre sur une paupière d’une autre partie du procédé selon l’invention,

[0112] [fig.8] est une photographie d’un exemple de paupière chargée de cils et de fibres à la fin du procédé selon l’invention,

[0113] [fig.9] représente de manière schématique et en perspective un exemple d’ensemble selon l’invention,

[0114] [fig.10] représente de manière schématique, partielle et en perspective, un exemple d’organe de support pouvant être utilisé dans l’invention, en position de retenue des fibres,

[0115] [fig.l 1] représente de manière schématique, partielle et en perspective, l’organe de support de la figure 10, en position de libération des fibres,

[0116] [fig. 12] représente de manière schématique, partielle et en perspective, un autre exemple d’organe de support pouvant être utilisé dans l’invention, tenu par un utilisateur,

[0117] [fig. 13] représente de manière schématique, vu de face, un autre exemple d’organe de support pouvant être utilisé dans l’invention, et

[0118] [fig.14] représente de manière schématique, vu de face, un autre exemple d’organe de support pouvant être utilisé dans l’invention.

Description détaillée

[0119] Dans la suite de la description, des éléments identiques ou des éléments ayant des fonctions équivalentes portent les mêmes signes de référence. Leur description n'est pas répétée pour chacune des figures, seules les principales différences entre les modes de réalisation étant mises en évidence.

[0120] On a illustré à la figure 1 différentes étapes du procédé selon l’invention de pose de fibres sur une zone des matières kératiniques humaines incluant les cils et/ou sourcils, le procédé comportant les étapes suivantes. Une première étape 1 consiste à appliquer une première composition adhésive sur ladite zone, par exemple un adhésif PSA sur la paupière. Une deuxième étape 2 consiste à amener des fibres portées par un organe de support en contact avec la première composition adhésive. Puis, dans une troisième étape 3, on éloigne l’organe de support de ladite zone, de manière à ce que les fibres adhèrent, par au moins une portion d’extrémité, à ladite zone. Enfin, dans une quatrième étape 4, on dépose une deuxième composition adhésive, par exemple une colle de fixation à base de cyanoacrylate, sur au moins une partie des fibres adhérant à ladite zone.

[0121] Sur la figure 2, outre les étapes 1, 2, 3 et 4, le procédé comporte une étape 5, qui suit la première étape 1, de séchage de la première composition adhésive, pendant une durée qui peut être comprise entre 1 min et 5 min.

[0122] Après la troisième étape 3, le procédé de la figure 2 comporte encore l’étape 6 consistant à retirer ou redresser des fibres n’ayant pas l’orientation souhaitée, notamment les éventuelles fibres dont la base incluant au moins ladite portion d’extrémité diverge trop fortement de cils ou sourcils situés à proximité.

[0123] Enfin, dans le procédé illustré sur la figure 2, après la quatrième étape 4 de dépôt de la deuxième composition adhésive, il est prévu une étape de peignage d’au moins une partie desdites fibres adhérant à ladite zone, pendant la prise de la deuxième composition adhésive.

[0124] Le procédé peut encore comporter une partie seulement des étapes additionnelles 5, 6 et 7 de la figure 2 sans sortir du cadre de l’invention, par exemple uniquement l’étape 5, ou les étapes 5 et 7 par exemple, en plus des étapes 1, 2, 3 et 4.

[0125] Le procédé peut encore comporter des étapes supplémentaires, à la fin du procédé, consistant à appliquer un produit cosmétique sur les cils ou sourcils, notamment un mascara et/ou à appliquer un recourbe-cils et/ou à effectuer un traitement thermique pour recourber les cils, par exemple.

[0126] Sur la figure 3, on a représenté une paupière P munie de cils Ci, C₂ et C₃ ainsi que des fibres rapportées E_b E₂ et E₃, après la troisième étape 3 d’éloignement de l’organe de support. On constate que les axes des bases des fibres E₂ et E₃ sont relativement parallèles aux axes de base des cils C₂ et C₃. Cependant, l’axe de la fibre Ei n’est pas parallèle à celui du cil Ci.

[0127] La photographie sur la figure 4 illustre aussi la paupière P avec les cils C de couleur foncée et les fibres F de couleur blanche, dont certaines sont déviantes, c’est-à-dire que l’axe que définit leur base n’est pas parallèle à l’axe que définit la base des cils voisins, comme la fibre Fi de la figure 3. Dans ce cas, on peut éliminer ou redresser, par exemple à la main, la ou les fibres déviantes.

[0128] La figure 5 illustre le résultat de l’étape d’application de la deuxième composition adhésive B à la base des fibres et cils, dans une première moitié de la longueur de ceux-ci, en partant de la paupière P.

[0129] Pendant la prise de colle, on peut peigner les cils et fibres et cela permet de modifier la trajectoire de certaines fibres, notamment des fibres déviantes comme Fl, pour obtenir un résultat plus homogène, comme illustré sur la figure 6.

[0130] L’application d’un produit cosmétique à l’aide d’une brosse à mascara, par exemple, ou d’un recourbe-cils permet de courber les fibres ajoutées, dans le sens de la flèche sur la figure 7, et d’augmenter le parallélisme des fibres ajoutées avec les cils naturels. Le résultat est illustré sur la figure 8, avec une frange de cils fournie et homogène, les fibres se mêlant de manière naturelle avec les cils.

[0131] Pendant la prise de la deuxième composition adhésive, on peut également recourber les cils avec un appareil chauffant.

[0132] L’ensemble de ces opérations peut être réalisé par un utilisateur non expert, ou bien par un expert.

[0133] On a représenté sur la figure 9 un exemple d’ensemble pour la mise en œuvre du procédé décrit ci-dessus, comportant, notamment au sein d’un même dispositif de conditionnement, par exemple dans un emballage hermétiquement fermé, la première composition adhésive A contenue dans un contenant 15, l’organe de support 100 portant les fibres F à poser et la deuxième composition adhésive B contenue dans un contenant 10.

[0134] La première composition adhésive A est par exemple choisie parmi la composition adhésive pour cils de la gamme appelée DUO® eyelash adhesive, commercialisée par American International Industries, ou celle appelée Daitosol 5500GM, un copolymère acrylates / acrylate d'éthylhexyle commercialisé par DAITO KASEI KOGYO. Une autre première composition adhésive appropriée peut également être utilisée.

[0135] Dans cet exemple non limitatif, le contenant 15 comporte un réservoir 13 de la première composition adhésive A, ainsi qu’un capuchon 16 munie d’une tige 17 portant un élément d’application 18 à une extrémité libre. Un organe d’essorage 19 est agencé dans le col 20 surmontant le réservoir 13.

[0136] La deuxième composition adhésive B peut être contenue dans un contenant 10 similaire ou différent.

[0137] La deuxième composition adhésive B peut être la colle Loctite Super-glue 3 Power

Flex gel, commercialisée par la société Henkel.

[0138] L’organe de support 100 comporte dans cet exemple un applicateur portant une partie de préhension 110 et une surface de support 30 à laquelle sont reliés provisoirement les fibres F, individuelles, par une extrémité 25, l’extrémité 26 des fibres F étant libre.

[0139] La première composition adhésive A, la deuxième composition adhésive B et l’organe de support 100 peuvent être offerts à la vente séparément.

[0140] L’ensemble peut encore comporter un produit cosmétique tel qu’un mascara dans un réservoir d’un contenant comportant une brosse ou peigne à mascara, un recourbe-cils mécanique ou chauffant, un peigne ou une brosse et d’autres accessoires de traitement des cils ou sourcils ou des fibres capillaires.

[0141] L’organe de support 100 peut être différent sans sortir du cadre de l’invention.

[0142] On a représenté sur les figures 10 et 11 un autre exemple d’organe de support 100 comportant une tige 101 s’étendant selon un axe longitudinal X et, à une extrémité de la tige 101, de manière non visible, un bouton poussoir qui commande à l’autre extrémité 102 de la tige 101, l’ouverture ou la fermeture d’un ressort 35 se trouvant sur la tige, parallèlement à l’axe X. Entre les spires du ressort 35 sont maintenues les extrémités 25 des fibres F dans la position fermée du ressort 35, comme illustré sur la figure 10. Lorsque l’on active le bouton poussoir, on fait passer le ressort 35 dans l’état ouvert qui permet de libérer les fibres F, comme illustré sur la figure 11.

[0143] L’organe de support 100 comporte également un ressort 35, disposé perpendiculairement à l’axe de pinces 42 et 43, à une extrémité 36 de celles-ci. Le rapprochement des pinces 42 et 43 à une extrémité des pinces opposée à l’extrémité 36 permet d’écarter les spires du ressort 35 de manière à libérer les fibres F. Au contraire, dans la position écartée de l’extrémité des pinces opposée à l’extrémité 36, les fibres F sont maintenues entre les spires du ressort 35, comme illustré.

[0144] D’autres organes de support 100 peuvent être utilisés. On a représenté sur un organe de support 100 comportant un applicateur 110 comprenant au moins un canal 300 dans lequel est insérée une fibre F. Dans cet exemple, l’applicateur 110 comporte plusieurs canaux 300 sensiblement identiques entre eux et uniformément répartis, chaque canal 300 comportant une fibre F. Cette configuration est particulièrement recommandée pour des franges de cils appauvries en cils. L’applicateur 110 forme une pièce monolithique, réalisée en matériau élastomère, de forme trapézoïdale, avec les canaux 300 disposés en éventail. L’applicateur 110 comporte intérieurement des creux formant les canaux 300 et forme les butées 50 de fin de course à l’extrémité des canaux 300. Les différents canaux 300 sont agencés en éventail au sein de l’applicateur 110. Chaque canal 300 est défini par au moins une portion 40 entourant entièrement en section la fibre F.

[0145] Chaque canal 300 présente au moins une butée 50 de fin de course limitant l’insertion de la fibre F, réalisée dans la pièce monolithique. Chaque canal 300 comporte à l’opposé de la butée 50 une sortie 70, ouverte, traversée par la fibre F qu’il contient. Les fibres F dépassent des sorties 70 d’une longueur qui peut varier d’une fibre à l’autre, de l’ordre de 1 mm ou 2 mm environ. Le diamètre intérieur de chaque canal 300 est supérieur au plus grand diamètre de la fibre F qu’il contient.

[0146] Dans cet exemple, les canaux 300 sont fermés en section sur toute leur longueur.

[0147] Les fibres F sont dans cet exemple réalisées en soie. Les fibres F présentent un plus grand diamètre compris entre 50 et 200 μιη environ.

[0148] L’applicateur 110 comporte une partie de préhension 60 au-delà des butées 50, à l’opposé des sorties 70 des canaux 300. L’organe de support 100 de la figure 13 peut également être utilisé pour la mise en œuvre du procédé tel que décrit plus haut, en approchant la partie visible des fibres F qui dépasse hors des canaux 300 des cils, par exemple, après dépôt de la première composition adhésive A. En éloignant l’organe de support 100 des cils, on laisse des fibres F qui adhèrent sur les cils et/ou la paupière.

[0149] La figure 14 illustre un autre exemple encore d’applicateur 120 constituant l’organe de support 100, représenté sans les fibres. Dans cet exemple, l’applicateur 120 comporte une pluralité de tubes 105 reliés entre eux par des articulations 280, formant les canaux 300 destinés à contenir chacun une fibre, à l’instar de l’applicateur 110 de la figure 13. Tous les canaux 300 ou partie d’entre eux peuvent être fermés, hormis la sortie 70. Tous les canaux 300 ou partie d’entre eux peuvent être partiellement ouverts en section, comportant une zone ouverte sur une partie de leur section. Les articulations 280 peuvent être souples pour disposer les tubes 105 en forme d’éventail.

[0150] L’invention n’est pas limitée aux exemples qui viennent d’être décrits. En particulier, le procédé peut être mis en œuvre pour la pose de fibres sur les sourcils ou sur le cuir chevelu.

Claims (1)

1. Revendications [Revendication 1] Procédé de pose de fibres (F) sur une zone des matières kératiniques humaines, le procédé comportant les étapes suivantes : a) appliquer une première composition adhésive (A) sur ladite zone, b) amener des fibres (F) portées par un organe de support (100) en contact avec la première composition adhésive (A), c) éloigner l’organe de support (100) de ladite zone, de manière à ce que des fibres (F) adhèrent, par au moins une portion d’extrémité (25), à ladite zone, d) déposer une deuxième composition adhésive (B) sur au moins une partie des fibres (F) adhérant à ladite zone. [Revendication 2] Procédé selon la revendication 1, dans lequel on fait sécher la première composition adhésive (A) après l’étape a) d’application de la première composition adhésive (A). [Revendication 3] Procédé selon la revendication 2, l’étape de séchage étant d’une durée comprise entre 30 s et 20 min, notamment entre 1 min et 10 min, voire entre 1 min et 5 min. [Revendication 4] Procédé selon l’une quelconque des revendications précédentes, comportant l’étape consistant à retirer ou redresser, après l’étape c), des fibres (F) n’ayant pas l’orientation souhaitée, notamment les éventuelles fibres (FJ dont la base incluant au moins ladite portion d’extrémité diverge trop fortement de cils ou sourcils situés à proximité. [Revendication 5] Procédé selon l’une quelconque des revendications précédentes, comportant l’étape consistant à peigner au moins une partie desdites fibres (F) adhérant à ladite zone, pendant la prise de la deuxième composition adhésive (B). [Revendication 6] Procédé selon l’une quelconque des revendications précédentes, dans lequel les fibres (F) rapportées n’ont pas la même courbure que les cils et/ou sourcils de ladite zone. [Revendication 7] Procédé selon l’une quelconque des revendications précédentes, comportant l’étape consistant à déposer une composition de maquillage sur les cils et/ou sourcils de ladite zone et les fibres rapportées, notamment un mascara. [Revendication 8] Procédé selon l’une quelconque des revendications précédentes, comportant l’étape consistant à courber tout ou partie des cils et/ou sourcils de ladite zone et des fibres rapportées, notamment à l’aide d’un appareil chauffant.

   [Revendication 9] Procédé selon l’une quelconque des revendications précédentes, dans lequel après l’étape d), lors de la prise de la deuxième composition adhésive (B), on recourbe tout ou partie des fibres kératiniques et des fibres (F) rapportées de manière que les fibres (F) rapportées présentent une courbure similaire aux fibres kératiniques situées à proximité. [Revendication 10] Procédé selon l’une quelconque des revendications précédentes, dans lequel l’organe de support (100) est configuré de telle sorte que les fibres (F) qu’il porte adhèrent à la première composition adhésive (A) lorsqu’en contact avec celle-ci et se détachent de l’organe de support (100). [Revendication 11] Procédé selon l’une quelconque des revendications précédentes, dans lequel l’organe de support (100) des fibres (F) comporte au moins un canal (300) dans lequel est insérée une fibre (F), ce canal (300) étant défini par au moins une portion (40) entourant entièrement en section la fibre (F) et présentant au moins une butée (50) de fin de course limitant l’insertion de la fibre (F). [Revendication 12] Procédé selon l’une quelconque des revendications précédentes, dans lequel l’organe de support (100) est un applicateur retenant temporairement des fibres par un système mécanique comportant une ou plusieurs parties qui sont mobiles les unes par rapport aux autres, le système mécanique étant configuré pour passer d’une configuration de retenue de fibres (F) à une configuration de libération de fibres (F), la force à exercer sur ces fibres (F) pour les libérer de l’applicateur étant plus importante dans la configuration de retenue que dans la configuration de libération. [Revendication 13] Procédé selon l’une quelconque des revendications précédentes, dans lequel la première composition adhésive (A) et la deuxième composition adhésive (B) sont de nature chimique différentes. [Revendication 14] Procédé selon l’une quelconque des revendications précédentes, dans lequel la première composition adhésive (A) est choisie parmi les matériaux sensibles à la pression (PSA). [Revendication 15] Procédé selon l’une quelconque des revendications précédentes, dans lequel la première composition adhésive (A) est choisie parmi la composition adhésive pour cils de la gamme appelée DUO® eyelash adhesive, commercialisée par American International Industries, et le Daitosol 5500 GM de DAITO KASEI KOGYO. [Revendication 16] Procédé selon l’une quelconque des revendications précédentes, dans lequel la deuxième composition adhésive (B) est choisie dans le groupe

   constitué par les colles réagissant sans besoin de réaliser un mélange, notamment les colles du type cyanoacrylate et dérivés, par exemple une colle (alkyl)cyanoacrylate, en particulier alkylcyanoacrylate avec une chaîne alkyle en C₂-C_8>par exemple du type ethyl-, (iso)butyl- ou octylcyanoacrylate, les colles solvants, par exemple de l’isoprène, ou les colles avec mélange au moment de l’emploi, telles que les colles bicomposants, tels qu’impliquant une résine à fonction époxyde et un agent polymérisant, tel que le 1,4,7,10-tétraazadécane, ou les colles s’employant avec une activation thermique, notamment la cire et notamment les esters d’acide et d’alcool cétylique ou les colles à base de polymère à fonction réticulable tels que méthacrylate ou acrylate libres.. [Revendication 17] Ensemble pour la mise en œuvre du procédé selon l’une quelconque des revendications précédentes, comportant, notamment au sein d’un même dispositif de conditionnement, la première composition adhésive (A), l’organe de support (100) portant les fibres (F) à poser et la deuxième composition adhésive (B).

   [Revendication 18] Ensemble selon la revendication 17, comportant au moins un accessoire choisi parmi un applicateur de mascara, un recourbe-cils et un peigne à cils et/ou à sourcils.