L'invention concerne un procédé de spiralage de câble et un câble spiralé
selon ce procédé. Elle s'applique plus particulièrement aux câbles ayant
au moins un conducteur dont la section est supérieure ou égale à 1 mm2,
assurant la liaison électrique entre un tracteur et une remorque, par
exemple.
Le document US 3 226 767 décrit un appareil de spiralage d'un cordon
électrique comportant un mandrin sur lequel le cordon peut être enroulé.
Une extrémité du cordon est fixée au mandrin qui tourne dans un seul
sens pour assurer le spiralage du cordon. L'ensemble du mandrin et du
cordon spiralé est ensuite soumis à un chauffage pour que le cordon
garde sa forme spiralée après avoir été retiré du mandrin.
Les cordons spiralés de ce type, à sens de rotation unique présentent
certains inconvénients lorsqu'on les soumet à une extension. Au-delà de
leur longueur de déformation élastique, il faut un certain effort pour
obtenir leur élongation, et cette élongation est limitée.
Pour avoir un cordon électrique spiralé à élongation augmentée, le
document JP 11 250 740 décrit un cordon dont les deux moitiés sont
spiralées en sens inverses à partir du centre. Un tel cordon est décrit dans
une application relative à un ordinateur, par exemple pour assurer la
liaison entre le clavier et l'unité centrale. Il a cependant tendance à
s'emmêler lorsqu'il n'est pas tendu.
Pour éviter cet inconvénient, le document DE 197 54 545 prévoit de
soumettre à un spiralage les deux zones d'extrémité d'un cordon
électrique, et de les séparer par une longueur de cordon non spiralé. Le
cordon ainsi conçu est applicable notamment aux appareils
téléphoniques.
Pour les câbles de puissance, notamment pour la liaison entre un tracteur
et une remorque, il est nécessaire d'avoir une certaine rigidité. A cet
effet, le procédé classique comprend les trois étapes suivantes :
- spiralage du câble,
- chauffage
- et après refroidissement, contre-spiralage pour donner du nerf au câble.
Lorsqu'on utilise des câbles ayant au moins un conducteur dont la
section est supérieure ou égale à 1 mm2, et dont la gaine, ayant un
diamètre supérieur à 8mm, est constituée de matériaux nerveux de type
thermoplastique-élastomère, ou polyuréthane, de dureté Shore supérieure
à 40, les contraintes intervenues résultant du procédé de spiralage précité
entraínent une distorsion du câble qui a tendance à se recroqueviller sur
lui-même et à ne plus s'inscrire dans une enveloppe cylindrique.
Pour éliminer cette distorsion, on a cherché à appliquer au câble une
déformation initiale de manière que, après distorsion, le câble retrouve
une forme géométrique en hélice acceptable. Cependant, cette solution
implique un coût de mise au point et de production élevé.
Un but de la présente invention est de proposer un procédé de spiralage
de câble qui évite pratiquement la distorsion, tout en permettant une
diminution de l'effort pour amener le cordon spiralé à son élongation
désirée, ou une diminution de la longueur linéique du cordon spiralé
pour obtenir la même élongation du cordon, à effort identique.
L'invention a pour objet un procédé de spiralage de câble ayant au moins
un conducteur dont la section est supérieure ou égale à 1 mm2, dans
lequel un premier tronçon de câble est spiralé avec un premier sens de
rotation et un deuxième tronçon de câble est spiralé avec un deuxième
sens de rotation inverse du premier, chacun des deux tronçons étant
soumis à un chauffage puis, après refroidissement, à un contre-spiralage
pour lui donner du nerf, caractérisé en ce que, les deux tronçons spiralés
sont séparés par une zone de transition constituée de câble non spiralé,
en ce que, avant chauffage, un manchon de la gaine du câble est retiré
au voisinage du centre de la zone de transition, pour découpler les deux
parties de gaine des tronçons à spiralage inversé, et en ce que, après le
contre-spiralage, la partie du câble correspondant au manchon de gaine
enlevé est recouvert d'un isolant.
Avantageusement, le câble spiralé comporte plusieurs premiers tronçons
spiralés dans un premier sens et plusieurs deuxièmes tronçons spiralés
dans un deuxième sens inverse du premier, disposés en alternance et
séparés deux à deux par des zones de transition non spiralées.
De préférence, la partie du câble correspondant au manchon de gaine
enlevé est recouverte d'un isolant par surmoulage.
D'autres caractéristiques ressortent de la description qui suit faite avec
référence au dessin annexé dans lequel la figure 1 représente
schématiquement un cordon spiralé selon l'invention.
Sur la figure, le cordon spiralé se compose d'un premier tronçon 1
enroulé, sur un mandrin non représenté, dans un premier sens de
rotation, d'une zone de transition 2, non enroulée sur le mandrin, et d'un
deuxième tronçon 3, enroulé sur le mandrin dans un deuxième sens de
rotation inverse du premier.
De préférence, les premier et deuxième tronçons, enroulés en sens
inverses, ont sensiblement la même longueur. Entre ces deux tronçons du
cordon spiralé, la zone de transition a une longueur qui peut être
dimensionnée en fonction de l'application envisagée pour le cordon
spiralé.
Dans la zone de transition 2, un manchon de gaine est enlevé, après
spiralage des deux tronçons 1 et 3, mais avant chauffage. De cette
manière, le conducteur 4 du câble est dénudé sur une petite partie de sa
longueur, au voisinage du centre de la zone de transition 2, et les gaines
de chacun des tronçons 1 et 3 sont désolidarisées au droit de la partie
dénudée du conducteur.
Après les étapes de chauffage du câble et de contre-spiralage pour
donner du nerf au câble, la partie dénudée du conducteur 4 est recouverte
d'un isolant pour protéger le conducteur et donner un aspect homogène
au câble. Cette opération de recouvrement du conducteur par un isolant
est faire, par exemple, par surmoulage.
Le procédé de spiralage de câble comprend les étapes de :
- spiralage des deux tronçons 1 et 3 avec des sens de rotation opposés, de
part et d'autre d'une zone de transition 2,
- retrait d'un manchon de gaine au voisinage de la partie centrale de la
zone de transition 2, en dénudant le conducteur 4 sur une partie de sa
longueur, pour découpler les deux parties de gaine des tronçons 1 et 3 à
spiralage inversé,
- chauffage,
- après refroidissement, contre-spiralage pour donner du nerf au câble,
- recouvrement de la partie dénudée du conducteur 4 avec un isolant, par
exemple par surmoulage.
Un cordon spiralé à sens de rotation inversés peut être composé, comme
sur la figure, de deux tronçons séparés par une zone de transition. Il peut
également être composé d'une pluralité de tronçons, séparés deux à deux
par des zones de transition, le sens de rotation étant inversé à chaque
tronçon.
De préférence, dans chaque zone de transition, une partie de la longueur
du conducteur est dénudée par retrait d'un manchon de gaine avant
l'étape de chauffage, et est recouverte d'isolant après le contre-spiralage.
Une telle structure de câble, à sens de rotation inversés, provoque une
compensation des contraintes dans la structure en cas d'extension du
câble, à titre permanent ou temporaire.
Il en résulte une augmentation de la durée de vie du câble, et la
possibilité de réduire la longueur linéique du câble par rapport à un câble
spiralé à sens de rotation unique.
Dans la pratique, lors d'une extension du câble spiralé, celui-ci se
redresse en partant de la zone de transition, et l'effort de traction à
appliquer au câble pour obtenir une élongation donnée, est de l'ordre de
20% à 30% inférieur à l'effort de traction à appliquer à un câble spiralé à
sens de rotation unique.
Par ailleurs, pour une élongation donnée et un effort de traction
déterminé, la longueur linéique du câble peut être réduite d'environ 20%
à 30% par rapport à la longueur linéique d'un câble spiralé à sens de
rotation unique.
Ce type de spiralage est particulièrement intéressant pour les câbles
reliant un tracteur automobile à une remorque.