L'invention est relative à un procédé d'ancrage
dans le sol d'un regard d'assainissement , en particulier
en matière plastique.
On s'est aperçu que des déformations, voire des
cassures, se produisaient au niveau des liaisons d'un
regard en matière plastique avec des canalisations,
notamment lors de l'implantation d'un tel regard dans une
nappe phréatique.
On a pu déterminer que la cause principale de ces
dommages est la poussée d'Archimède exercée sur les
regards relativement légers implantés dans le sol. Cette
poussée a tendance à soulever ces éléments. Dans le cas
d'un regard d'assainissement en matière plastique, une
contrainte de cisaillement est ainsi engendrée au niveau
des liaisons entre regard et canalisations.
L'invention a pour but, surtout, de fournir un
procédé d'ancrage d'un regard d'assainissement dans le
sol qui soit d'une mise en oeuvre simple, rapide et
économique tout en assurant un maintien suffisant du
regard à l'encontre de la poussée d'Archimède dans une
nappe phréatique.
Selon l'invention, le procédé d'ancrage dans le
sol d'un regard d'assainissement, en particulier en
matière plastique, en présence d'une nappe phréatique
propre à exercer une poussée d'Archimède sur ce regard,
est caractérisé par le fait qu'on assure une reprise de
l'effort de poussée d'Archimède sur le regard par
frottement dans le sol d'au moins un moyen de retenue
d'une longueur et d'une surface suffisantes, coopérant
avec le regard.
De préférence, on assure une reprise sensiblement
horizontale de l'effort de poussée verticale.
Avantageusement deux moyens de retenue sont
prévus pour travailler en parallèle de part et d'autre du
regard.
Chaque moyen de retenue comprend, de préférence,
au moins un lien ou armature, en particulier s'étendant
sensiblement à l'horizontale.
Le lien peut être constitué par une barre rigide,
notamment métallique, ou par un lien flexible , en
particulier un câble, notamment métallique.
Le lien est prévu , de préférence, pour présenter
une élongation maximale de 1% ( un pour cent) sous
l'effet de la force qu'exerce sur lui le regard soumis à
la poussée d'Archimède.
Le regard à ancrer comporte généralement au moins
un organe de butée propre à coopérer avec le moyen de
retenue.
L'organe de butée peut être constitué par une
patte, en particulier munie d'une ouverture qui est
traversée par le moyen de retenue.
Le moyen de retenue peut être constitué par au
moins un lien flexible pris dans la masse du regard en
matière plastique, et enroulé ou replié pour le stockage
et le transport du regard, tandis que ce lien flexible
est déployé lors de la mise en place du regard dans le
sol.
Dans le cas d'un regard d'assainissement raccordé
à des canalisations enterrées dans le sol, le ou chaque
moyen de retenue est avantageusement enterré dans la même
tranchée que la ou les canalisations raccordées au
regard.
Le moyen de retenue peut être réalisé en une
matière non sujette à la corrosion en milieu humide, en
particulier en polymère tel qu'un polyéthylène renforcé
par des fibres de polyester, ou en un câble d'acier
protégé, par exemple un câble d'acier revêtu d'une gaine
en matière plastique, notamment en polychlorure de vinyle
(PVC).
Le moyen de retenue peut avoir une longueur de
l'ordre d'une dizaine de mètres.
L'invention est également relative à un regard
d'assainissement ancré dans le sol par un procédé tel que
défini précédemment, et caractérisé par le fait qu'il
coopère avec au moins un moyen de retenue s'étendant
sensiblement à l'horizontale dans le sol en partie basse
du regard et reprenant l'effort de la poussée d'Archimède
par frottement dans le sol.
Le regard peut comporter un organe de butée
coopérant avec le moyen de retenue, en particulier une
patte traversée par ce moyen de retenue.
Avantageusement, un regard d'assainissement pour
un ancrage tel que défini précédemment comporte en partie
basse au moins un lien, en particulier flexible, pris
dans la masse de matière plastique du regard et formant
moyen de retenue.
L'invention consiste, mises à part les
dispositions exposées ci-dessus, en un certain nombre
d'autres dispositions dont il sera plus explicitement
question ci-après à propos d'un exemple de réalisation
particulier décrit avec référence au dessin ci-annexé,
mais qui n'est nullement limitatif.
La Figure 1, de ce dessin, est une vue
schématique d'un regard implanté dans le sol, avec partie
en extérieur et partie arrachée, ancré suivant le procédé
de l'invention.
La Figure 2, enfin, est une coupe suivant la
ligne II-II de la Figure 1, avec représentation de la
seule partie basse du regard.
En se reportant au dessin, notamment à la Figure
1, on peut voir un regard d'assainissement R préfabriqué
en matière plastique, notamment en polyéthylène, implanté
dans le sol S pour le raccordement et/ou la visite de
canalisations C d'assainissement.
Le regard R peut être réalisé par rotomoulage. Il
comprend un corps creux 1, de forme générale cylindrique,
d'axe A-A sensiblement vertical. Ce corps creux 1 est
muni en partie basse d'embouts 2 en saillie radiale,
d'une seule pièce avec le corps 1, pour le raccordement
aux canalisations C d'assainissement.
Le regard R est ancré dans le sol S. Un tel
ancrage est prévu notamment lorsque le regard est
implanté dans une nappe phréatique et subit une poussée
d'Archimède F, dirigée vers le haut. A titre indicatif,
un regard R de forme cylindrique, de diamètre égal à 1
mètre et d'une hauteur de 2 mètres, peut subir dans une
nappe phréatique une poussée F vers le haut égale au
poids du volume d'eau déplacé, soit environ 1600 daN.
Comme la masse d'un tel regard en matière plastique ne
dépasse pas 100 kg, le regard a tendance à remonter sous
l'action d'une telle poussée, en l'absence d'un ancrage
dans le sol, ce qui est préjudiciable à son utilisation.
Selon le procédé de l'invention, on assure une
reprise de l'effort de poussée F sur le regard R par
frottement dans le sol S d'au moins un moyen de retenue T
d'une longueur et d'une surface suffisantes, coopérant
avec le regard R. La reprise de l'effort de poussée est
de préférence sensiblement horizontale.
Le ou chaque moyen de retenue T est constitué par
un lien B, ou armature, noyé dans le sol autour du regard
R. Le lien B coopère avec un organe de butée , formant
moyen de fixation ou d'accrochage, prévu en partie basse
du regard R. L'organe de butée peut être notamment
constitué par une patte 4 munie d'une ouverture 3
traversée par le lien B.
Dans l'exemple considéré, deux pattes 4 sont
prévues , à savoir une patte de chaque côté du regard en
partie basse. Ces pattes 4 constituent des pieds sur
lesquels le regard peut s'appuyer lorsqu'il est placé en
station verticale sur une surface horizontale. Les pattes
4 sont diamétralement opposées et situées de part et
d'autre d'un caniveau ou cunette 5 faisant partie
intégrante du corps 1 et constituant un fond fermé de ce
corps. L'ouverture 3 traverse la patte 4 suivant une
direction perpendiculaire au plan moyen de cette patte et
parallèle à l'axe longitudinal de la cunette 5.
Le lien B peut être constitué par une barre
rigide, notamment métallique, ou par un lien flexible 6,
s'étendant sensiblement à l'horizontale, suivant une
direction essentiellement radiale ou transversale vis-à-vis
du regard R. Le lien B est avantageusement prévu pour
présenter une élongation maximale de 1% ( un pour cent)
sous l'effet de la force qu'exerce sur lui le regard
soumis à la poussée d'Archimède.
De préférence, au moins deux liens B,6 sont
prévus pour travailler en parallèle, c'est à dire de
manière que leurs efforts de retenue s'additionnent. Les
liens traversent respectivement les deux ouvertures 3.
Dans l'exemple de Fig.2 , deux liens 6 traversent chaque
ouverture 3, soit au total quatre liens pour retenir le
regard.
Le lien 6 est réalisé de préférence en toute
matière non sujette à la corrosion en milieu humide. Le
lien flexible 6 est avantageusement constitué par un
câble 7, notamment un câble métallique revêtu d'une
gaine de protection par exemple en PVC. Il peut aussi
être réalisé en un polymère tel qu'un polyéthylène
renforcé par des fibres de polyester.
En variante , le lien peut être constitué d'un
feuillard galvanisé, notamment cranté, ou d'un feuillard
en matière plastique, ou d'un moyen de liaison
équivalent, dès lors qu'il ne s'allonge pas de façon
rédhibitoire dans ses conditions d'utilisation.
Le lien 6 est appliqué tendu en contact étroit
avec une zone de butée du regard R à ancrer. Dans
l'exemple considéré, la zone de butée est formée sur la
patte 4 par la surface inférieure de l'ouverture 3. Ceci
permet de décharger de toute composante sensible de
poussée verticale les raccords entre les embouts 2 et les
canalisations C. Généralement, un joint d'étanchéité en
matière élastique est prévu entre une canalisation C et
l'embout 2 correspondant ; un tel joint présente une
certaine capacité d'écrasement de sorte que même si un
léger déplacement du regard R se produit avant que la
poussée verticale ne soit reprise par le lien flexible 6,
ceci ne s'accompagne d'aucun inconvénient sensible au
niveau du raccord entre regard et canalisation.
Le lien 6 est avantageusement enterré dans la
même tranchée que la ou les canalisations C raccordées au
regard R.
Le lien flexible 6 peut être solidaire du regard
dès la fabrication par prise dans la masse
thermoplastique du regard. Il suffit de prévoir la
présence du lien 6 dès la conception du moule de
rotomoulage pour le regard R. Le lien flexible 6 peut
être enroulé ou plié pour le stockage et le transport et
être déroulé lors de la mise en place dans le sol.
Pour la reprise de l'effort de poussée sur le
regard, la demi-longueur L/2 du câble 7 ( Fig.1) peut
être de l'ordre de 5 mètres de chaque côté de la patte
d'ancrage 4, soit 10 mètres pour la longueur totale L.
Cette longueur est déterminée selon les cas, en fonction
de la surface latérale du lien , de sa profondeur
d'enfouissement, de la nature du sol et des dimensions du
regard à ancrer.
Dans l'exemple représenté sur le dessin, deux
câbles 7 sont prévus de part et d'autre de la cunette
(Fig.2), à travers chaque ouverture 3.
Lorsque des liens flexibles forment les armatures
d'ancrage, ils peuvent être livrés enroulés dans chaque
regard, "prêts à l'emploi".
Pour l'implantation dans le sol, le lien 6, est
avantageusement installé en fond de fouille , dans la
tranchée d'une canalisation, et est tendu suivant la
direction de la canalisation en coopérant avec une butée
du regard. L'excavation est ensuite comblée par du
remblai compacté de manière à créer un frottement maximal
du sol sur le lien 6.
A titre d'exemple, l'ancrage du regard est
réalisé avec quatre câbles flexibles 7. Deux câbles 7
traversent l'ouverture 3 de chaque patte 4 . Chaque câble
7 est constitué d'un toron de sept câbles en acier d'un
diamètre de 3,3 mm chacun, le toron étant revêtu d'une
gaine en polychlorure de vinyle (PVC). Le diamètre
extérieur du câble est de 12 mm, le diamètre du toron est
de 10 mm. La gaine pourrait également être en
polyéthylène.