Métier à tisser
La présente invention est relative à un métier à tisser, comprenant au moins une ensouple, au moins un mécanisme pouvant faire tourner cette ensouple, au moins un rouleau porte-fils, au moins un cylindre partiellement contourné par le tissu formé, au moins un rouet, et au moins un battant avec peigne.
Dans les métiers à tisser connus, le rouleau portefils forme une sorte de levier qui peut basculer autour d'un point d'appui fixé à l'armature du métier. A cette fin, le rouleau porte-fils présente, dans certains métiers, selon une coupe transversale, une forme allongée. Ce rouleau peut alors basculer autour d'un axe situé dans sa partie inférieure. Dans d'autres cas, le rouleau portefils est fixé de part et d'autre à la partie supérieure de deux pièces plus ou moins allongées. Ces pièces peuvent basculer autour d'un axe qui traverse leur partie inférieure et qui est relié à l'armature du métier. A l'axe autour duquel le rouleau porte-fils peut basculer, ou à la partie inférieure du rouleau lui-même dans le premier cas, ou à la partie inférieure d'une des pièces dans le deuxième cas, est fixé au moins un bras qui s'éloigne des lisses.
A l'extrémité libre de ce bras sont accrochés un ou plusieurs poids, qui font pivoter le rouleau portefils en l'éloignant le plus possible des lisses. Ainsi les fils de la chaîne sont tendus. Le bras auquel les poids sont accrochés est aussi relié au mécanisme qui fait tourner l'ensouple. Un basculement du rouleau porte-fils, et donc du bras, ce qui correspond à une élévation ou à une descente de l'extrémité du bras, influence donc le mécanisme qui fait tourner l'ensouple.
Dans la plupart des métiers connus, le mécanisme qui fait tourner l'ensouple comprend une tringle fixée d'une manière pivotante au battant du métier. L'autre extrémité de cette tringle est reliée à un cliquet qui, par un mouvement de va-et-vient de la tringle, fait tourner une roue à rochet. Cette roue est fixée sur un arbre dont une partie forme une vis sans fin. Cette vis sans fin fait tourner une roue à dents qui est fixée sur l'axe de ren- souple. De cette manière, le mouvement basculant du battant fait tourner l'ensouple. Dans les métiers à tisser de la sorte connus, le bras mentionné plus haut auquel un ou plusieurs poids sont accrochés est relié par une barre à la tringle décrite ci-dessus.
Lorsque la vitesse du rouleau porte-fils est supérieure à sa vitesse normale, c'est-à-dire à sa vitesse qui donne une vitesse linéaire de la chaîne correspondant à la vitesse linéaire du tissu compte tenu de l'embuvage, la chaîne raccourcit. Le rouleau porte-fils bascule et se rapproche des lisses et l'extrémité du bras s'élève donc. Cette extrémité étant reliée par une barre à la tringle, celle-ci s'élève également. Le cliquet à l'extrémité de cette tringle se trouve à un moment donné plus haut que la roue à rochet. Le mouvement de va-et-vient de cette tringle avec son cliquet n'occasionne plus une rotation de la roue à rochet.
L'ensouple s'arrête. La vitesse du rouleau porte-fils devient par conséquent plus petite que la normale. La chaîne s'allonge et le rouleau porte-fils bascule. L'extrémité du bras redescend ainsi que l'extrémité de la tringle avec le cliquet. Ce cliquet fait à nouveau tourner la roue à rochet et donc l'ensouple.
Ce métier avec régulation de la vitesse de déroulement de la chaîne par des bras auxquels sont accrochés des poids, présente des inconvénients graves. En effet, quand les lisses ouvrent la chaîne pour laisser passer la navette, cette chaîne est raccourcie. Par l'intermédiaire du bras et du rouleau porte-fils, les poids attachés à ce bras vont exercer une traction plus forte sur la chaîne, alors que le contraire devrait se produire. L'action de ces poids va donc rendre plus difficile l'ouverture de la chaîne par les lisses. L'inverse se produit lorsque les lisses referment la chaîne. Cet allongement et ce raccourcissement périodiques de la chaîne font chaque fois entrer en fonction le mécanisme régulateur. D'autre part, chaque fois que le peigne ou le rot bat la duite, la chaîne subit une saccade qui se communique aux poids.
En outre, il est presque impossible de trouver le poids idéal qu'il faut employer pour un certain embuvage. Lorsque le poids est trop faible, le bras bascule excessivement et ne descend pas assez vite quand la chaîne s'allonge.
Par contre, si le poids est trop grand, la chaîne est étirée excessivement quand elle raccourcit. L'extrémité du bras ne monte donc pas assez haut. Dans les deux cas, la régulation de la vitesse de déroulement de la chaîne sera insatisfaisante.
Il est évident qu'avec un tel dispositif de déroulement de la chaîne, le tissu ne sera pas tout à fait régulier.
La présente invention a pour but de remédier à ces inconvénients et de fournir un métier assez simple, permettant une régulation précise de la vitesse de déroulement de la chaîne.
Dans ce but le métier comprend au moins un arbre, un élément fixé sur cet arbre et immobile par rapport à cet arbre, un élément mobile qui est glissé sur cet arbre et qui peut se déplacer dans une direction parallèle à l'axe de rotation de cet arbre, une partie de l'ensemble formé par l'arbre et l'élément fixé sur cet arbre étant reliée par une transmission à une des deux pièces formées par le rouleau porte-fils et le cylindre partiellement contourné par le tissu, l'élément mobile étant relié par une transmission à l'autre de ces deux pièces, un des deux éléments précités se trouvant sur l'arbre étant pourvu sur une surface à peu près parallèle à l'axe de rotation de l'arbre d'au moins une entaille qui s'étend dans une direction formant un certain angle avec l'axe de rotation, tandis que l'autre élément possède au moins une saillie venant au moins partiellement dans l'entaille;
le métier comprenant également au moins un élément en contact avec au moins une partie de l'élément mobile sur l'arbre et avec au moins une partie du mécanisme pouvant faire tourner l'ensouple, cet élément transformant un déplacement de l'élément mobile dans une direction parallèle à l'axe de rotation de l'arbre en un déplacement de cette partie du mécanisme, ce déplacement influençant, au moins dès qu'il dépasse une certaine valeur, le fonctionnement du mécanisme pouvant faire tourner l'ensouple.
Selon une forme de réalisation particulière de l'invention, le mécanisme pouvant faire tourner l'ensouple comprend une tringle fixée d'une manière pivotante au battant du métier et reliée à un cliquet qui, pendant une partie du mouvement de va-et-vient de la tringle, peut faire tourner une roue à rochet fixée sur une tige au moins partiellement filetée dont la partie filetée s'engrène dans une roue à dents fixée sur l'ensouple, tandis que l'élément en contact avec l'élément mobile sur l'arbre est formé par un levier qui a son point d'appui sur une partie fixée à l'armature du métier et qui, par une extrémité, est en contact avec l'élément mobile sur l'arbre et, par son autre extrémité, enfourche la tringle, de sorte qu'un déplacement de l'élément mobile, parallèle à l'axe de rotation de l'arbre, provoque un déplacement de cette tringle.
Selon une forme de réalisation avantageuse de l'in- vention, l'élément en contact avec l'élément mobile sur l'arbre possède au moins une pièce qui a à peu près la forme d'une fourche à deux dents qui entoure partiellement une partie de l'élément mobile entre deux parties saillantes de cet élément, cette pièce étant fixée d'une manière pivotante au reste de l'élément.
Dans une forme de réalisation préférée de l'invention. la transmission qui relie une partie de l'ensemble formé par l'arbre et l'élément fixé sur cet arbre à une des deux pièces formées par le rouleau porte-fils et le cylindre partiellement mobile à l'autre de ces deux pièces mentionnées, sont des transmissions par chaîne métallique, une partie de l'élément mobile formant un pignon, tandis qu'un pignon est fixé au rouleau porte-fils, au cylindre partiellement contourné par le tissu, et à l'ensemble formé par l'arbre et l'élément fixé sur cet arbre.
Le dessin annexé représente, à titre d'exemple, une forme d'exécution du métier à tisser selon l'invention.
La fig. 1 est une vue latérale schématique du métier à tisser selon l'invention.
La fig. 2 est une vue latérale détaillée d'une partie du métier représenté à la fig. 1.
La fig. 3 est une vue de face de la partie du métier représenté à la fig. 2.
La fig. 4 représente une coupe suivant la ligne IV-IV de la fig. 3.
La fig. 5 représente une coupe suivant la ligne V-V de la fig. 3.
Dans les différentes figures les mêmes références désignent des éléments identiques.
Le métier à tisser illustré par les figures, comprend essentiellement une ensouple 1, un mécanisme qui fait tourner cette ensouple et un régulateur qui règle la vitesse de déroulement.
Le mécanisme qui fait tourner l'ensouple comprend d'abord une tringle 2 qui s'étend dans une direction parallèle à la paroi latérale du métier à tisser. Cette tringle 2 se compose de deux parties: une partie à section circulaire et une partie à section rectangulaire. Par l'extrémité de la partie à section circulaire, cette tringle 2 est reliée au battant 3 du métier près de son point d'appui. Cette tringle peut néanmoins pivoter par rapport à ce battant. L'extrémité de la tringle 2 traverse pour cela une fente aménagée dans une pièce fixe par rapport au battant tandis que sur cette extrémité se trouve un écrou. Pendant la marche du métier, le battant 3 bascule autour de son point d'appui. La tringle 2 va alors effectuer un mouvement de va-et-vient parallèle à la paroi latérale du métier.
La partie à section rectangulaire de cette tringle 2 possède une découpure rectangulaire qui s'ouvre vers le bas. Par un boulon 4 dont l'axe longitudinal est parallèle à celui de la tringle 2, et qui traverse l'extrémité libre de la partie à section rectangulaire de cette tringle 2 jusque dans la découpure rectangulaire, on peut régler la longueur de cette découpure. Par cette découpure, la tringle 2 est accrochée à une pièce 5. Cette pièce 5 est glissée sur une tige 6 partiellement filetée. Cette tige est fixée dans une position plus ou moins verticale à l'armature du métier par deux paliers. La pièce 5 peut tourner autour de la tige 6.
Comme l'indique la fig. 4, la pièce 5 a une forme plus ou moins ronde qui présente une saillie s'étendant dans le même plan que la partie ronde, c'est-à-dire plus ou moins perpendiculairement à la tige 6. Cette saillie a plus ou moins la forme d'un rectangle dont le coin extérieur le plus éloigné du battant est coupé. La largeur de cette saillie diminue donc vers son extrémité libre.
C'est à cette saillie que la tringle 2 est accrochée, c'està-dire que l'extrémité de la tringle 2 repose sur elle.
Pour éviter que cette tringle ne glisse, la partie de la saillie contre laquelle la tringle 2 pousse, est légèrement dentée. A la face inférieure de la-pièce 5, un cliquet 7 est fixé par un tourillon. Ce cliquet 7 est tiré contre une roue à rochet 8 par un ressort. Pendant au moins une partie du mouvement de la tringle 2 dans une même direction, le cliquet 7 entraîne la roue à rochet 8 et fait tourner la tige filetée 6. Pour une forme des dents et une position du cliquet telles qu'illustrées aux figures an nexées, la roue 8 tourne si la tringle est mue dans la direction de l'ensouple. Au cours du mouvement de la tringle 2 dans la direction opposée, le cliquet se déplace par rapport à la roue 8 sans entraîner celle-ci. La partie filetée de la tige 6 forme une vis sans fin qui s'engrène dans une roue dentée 9.
Cette roue dentée 9 est fixée à l'ensouple 1 et tourne donc autour du même axe de rotation. Le filet de la tige 6 doit déterminer le sens de rotation de l'ensouple 1 en vue du déroulement de la chaîne. Dans la formule de réalisation illustrée aux figures, l'ensouple tourne dans le sens des aiguilles d'une montre. Le mouvement basculant du battant 3 entraîne donc un mouvement rotatif discontinu de la tige filetée 6 et donc, par l'intermédiaire de la roue 9, de l'ensouple ].
Ce mécanisme faisant tourner l'ensouple 1 est commandé par un régulateur. Ce régulateur maintient une proportion constante entre la vitesse linéaire de déroulement de la chaîne et la vitesse linéaire d'enroulement du tissu. Ces deux vitesses sont mesurées comme suit: après avoir quitté l'ensouple ], la chaîne passe pardessus le rouleau porte-fils 33 et entoure partiellement celui-ci. La vitesse de rotation de ce rouleau porte-fils est donc proportionnelle à la vitesse linéaire de la chaîne.
A une extrémité de ce rouleau porte-fils 33 est fixé un pignon 10, qui possède un nombre de dents égal à la circonférence du rouleau porte-fils exprimée en cm. Ce nombre est, par exemple, de 36. Sur ce pignon 10 passe une chaîne métallique 11 qui le relie au régulateur. Audelà du rouleau porte-fils 33, la chaîne traverse le harnais avec les lisses 12, qui sont schématiquement représentées à la fig. 1. Ces lisses 12 ouvrent la chaîne pour laisser passer la navette et la referment ensuite. Le battant 3 avec son peigne ou rot 13, pousse la duite formée contre les duites précédentes. Le tissu passe sur une poitrinière 14 et contourne le cylindre d'appel 34. Ce cylindre est mû directement ou par l'intermédiaire d'une transmission par un moteur. C'est ce cylindre d'appel 34 qui fait avancer le tissu. I1 fait aussi tourner le rouet 15 en se pressant contre lui.
C'est sur ce rouet 15 que le tissu est enroulé. Pour que la surface de contact du cylindre d'appel 34 avec le tissu soit aussi grande que possible, le tissu doit passer sur un rouleau 16 avant d'être enroulé. La vitesse de rotation de ce cylindre d'appel 34 est donc proportionnelle à la vitesse linéaire du tissu. A une extrémité, du côté du métier où se trouve le pignon 10, un pignon 17 est fixé sur ce cylindre d'appel 34. Ce pignon 17 possède un nombre de dents égal à la circonférence du cylindre d'appel exprimée en cm, dans le cas où il n'y a pas d'embuvage, comme on l'expliquera plus loin. Dans le cas où il y a un embuvage, il faut ajouter des dents au pignon 17. Ce pignon est donc facilement remplaçable. S'il n'y a pas d'embuvage, ce nombre de dents est, par exemple, de 42. Sur ce pignon 17 passe une chaîne métallique 18 qui le relie au régulateur.
Le régulateur se compose d'un arbre 19 dont chaque extrémité passe à travers un orifice dans un bras d'une pièce 20. Cette pièce 20 est repliée en forme de U et est fixée à l'armature du métier. Sur l'arbre rotatif 19 sont fixées deux roues 21 et 22, immobiles par rapport à l'arbre. Entre ces deux roues est glissé un élément 23 qui est mobile par rapport à l'arbre 19. Cet élément 23 se compose de plusieurs parties cylindriques. Il peut tourner à une vitesse de rotation différente de celle de l'arbre. II peut aussi se déplacer sur l'arbre, entre les roues 21 et 22, dans une direction parallèle à l'axe de rotation de l'arbre. La roue la plus proche de l'armature du métier, c'est-à-dire la roue 21, forme un pignon qui a par exemple 13 dents. Sur ce pignon passe la chaîne 18 qui vient du pignon 17 qui tourne avec le cylindre d'appel 34.
L'arbre 19 a donc une vitesse de rotation proportionnelle à la vitesse de rotation du cylindre d'appel. La roue 22 a un diamètre plus grand que celui de la roue 21. Sur la paroi de cette roue 22 la plus éloignée de l'axe de rotation, une pièce 24 en forme de parallélépipède rectangle est fixée par des boulons. L'axe longitudinal de cette pièce 24 est parallèle à l'axe de rotation de l'arbre 19. Cette pièce s'étend par rapport à la roue 22 du côté de la pièce 21. Près de l'extrémité libre de cette pièce est fixé un boulon 25 avec un écrou 26.
La tête de ce boulon est dirigée vers l'axe de rotation de l'arbre 19. Les roues 21 et 22 sont fixées sur l'arbre de rotation 19 par des vis 27. L'élément mobile 23 entre ces deux roues possède une partie cylindrique qui forme un pignon identique. quant au diamètre et au nombre des dents, au pignon formé par la roue 21. Sur le pignon faisant partie de l'élément 23 passe la chaîne 1 1 qui vient du pignon 10 fixé sur le rouleau porte-fils. La vitesse de rotation de l'élément 23 est donc proportionnelle à la vitesse de rotation du rouleau porte-fils. Cette partie de l'élément 23 formant un pignon, se transforme d'un côté dans une pièce composée de trois cylindres de diamètres différents formant une seule pièce avec la première partie. Le cylindre le plus proche de la partie formant le pignon a un diamètre à peu près égal à celui du pignon.
Le cylindre du milieu a un diamètre plus petit. Le diamètre du cylindre le plus éloigné de la partie formant le pignon, donc le plus proche de la roue 22 mais à une certaine distance de cette roue, a un diamètre légèrement inférieur à celui de cette roue 22. Sur son contour extérieur, ce dernier cylindre est pourvu d'une entaille. Cette entaille a la forme d'une rainure 28 de section rectangulaire dont la largeur est égale à la largeur de la tête du boulon 25. Ce boulon formant une saillie vient se placer dans cette rainure. L'axe de cette rainure qui traverse toute la largeur du cylindre, fait un certain angle avec l'axe de rotation de l'élément 23. La direction de cet axe de cette rainure 28 est telle que si la rainure se trouve en haut en se rapprochant de la roue 22, elle se rapproche en même temps du rouleau porte-fils 39.
Le régulateur décrit précédemment est relié au mécanisme qui fait tourner l'ensouple par l'intermédiaire d'un levier 29. Ce levier 29 peut tourner autour d'un point d'appui qui est fixé sur une pièce fixée elle-même à l'armature du métier. L'axe de rotation de ce levier 29 est à peu près parallèle à l'axe de la tringle 2. Ce levier se trouve dans une position sensiblement verticale. A son extrémité inférieure est fixé un élément 30 qui forme une fourche à deux dents qui saisit la partie à section ronde de la tringle 2. Les deux dents de la fourche 30 se trouvent donc dans un plan perpendiculaire à l'axe de rotation du levier 29. A l'extrémité supérieure de ce levier 29 est également fixé un élément 31 formant une fourche à deux dents. Cette fourche 31 contourne partiellement le cylindre au diamètre le plus petit de l'élément 23.
La fourche 31 s'étend donc dans un plan parallèle à l'axe de rotation du levier 29. Cette fourche 31 est fixée au levier 29 par une partie formant boulon et par un écrou 32. Cette fourche 31 peut donc pivoter plus ou moins par rapport à ce levier 29.
Ce régulateur fonctionne comme suit: les pignons 10 et 17 tournant dans le même sens, l'arbre 19 et l'élément 23 tournent également dans le même sens. Lorsque la vitesse de rotation de l'arbre 19 et donc la vitesse de rotation des roues 21 et 22, est égale à la vitesse de rotation de l'élément 23, ce dernier est immobile par rapport à ces roues 21 et 22. Par contre, si cette vitesse de rotation n'est pas égale, l'élément mobile 23 se déplacera le long de l'arbre 19 entre les roues 21 et 22. Lorsque la vitesse de rotation de l'élément 23 est plus grande que celle de l'arbre 19, I'élément 23 pivote un peu par rapport aux roues 21 et 22 dans le sens de la rotation. La partie de l'élément 23 avec la rainure 28 se déplace donc par rapport à la tête du boulon 25.
A cause de la direction de cette rainure 28, le mouvement relatif de l'élément 23 par rapport au boulon 25 occasionne un mouvement latéral. Si l'axe tourne dans le sens des aiguilles d'une montre, et si la rainure est telle que représentée à la fig. 3, ce mouvement latéral se produit dans la direction de la roue 21. Par contre, lorsque l'élément 23 tourne moins vite que l'arbre 19, la roue 22 tourne dans le sens de la rotation par rapport à l'élément 23.
La saillie 25 exerce une pression contre les parois de la rainure 28 et amène l'élément 23 à se déplacer latéralement c'est-à-dire, dans le cas représenté aux figures, à se rapprocher de la roue 22. Chaque déplacement latéral de l'élément 23 correspond à un déplacement latéral de l'extrémité supérieure du levier 29, ainsi qu'à un déplacement dans le sens contraire de l'extrémité inférieure de ce levier, donc de la tringle 2 à laquelle cette extrémité est reliée. Dans le cas où l'élément 23 se rapproche de la roue 21, ce qui correspond à une vitesse de rotation de l'élément 23 plus grande que celle de l'arbre 19, I'extrémité inférieure du levier 29 s'éloigne de l'armature du métier. La tringle 2 est donc accrochée à la pièce 5 à un endroit plus éloigné de la tige filetée 6.
A cet endroit, la largeur de la saillie venant dans la partie libre de l'entaille rectangulaire est aussi plus petite, vu la forme spéciale de cette saillie.
Cette saillie de la pièce 5 ne remplit plus entièrement cette découpure. La tringle pourra donc se déplacer un peu selon sa direction longitudinale sans amener dans son mouvement la pièce 5. Plus la tringle 2 est éloignée de la tige filetée 6, moins large est la partie de la pièce 5 se trouvant dans la découpure de la tringle 2. Plus cette tringle 2 est éloignée de la tige filetée 6, plus petit est donc l'angle dont tourne la pièce 5 pendant chaque mouvement de va-et-vient de la tringle. Il se peut même que cette pièce 5 ne tourne plus pendant le mouvement de va-et-vient de la tringle 2. Si la pièce 5 bouge moins ou meme ne bouge pas, la pièce filetée 6 tourne plus lentement ou s'arrête. Aussi, la vitesse de rotation de l'ensouple diminuera. Lorsque, dans le cas illustré aux figures, la roue 23 se rapproche de la roue 22, l'inverse se produit.
La tringle 2 se rapproche de la tige 6. Dans cette direction, la largeur de la saillie de la pièce 5 augmente.
A proximité de la tige 6, le jeu entre la tringle 2 et la saillie de la pièce 5 diminue. La pièce 5 tourne donc d'un angle plus grand. La roue dentée 9 tourne aussi d'un angle plus grand pour chaque mouvement de va-et-vient de la tringle 2. La vitesse de rotation de cette roue, et par conséquent de l'ensouple 1, est donc plus grande.
S'il n'y a pas d'embuvage, la vitesse linéaire du tissu passant sur le cylindre d'appel 34 doit être rigoureusement la même que la vitesse de la chaîne passant sur le rouleau porte-fils 33. La vitesse linéaire mesurée au périmètre du cylindre d'appel 34 doit donc être la même que la vitesse linéaire au périmètre du rouleau porte-fils. Le nombre de dents des pignons 10 et 17 est respectivement égal à la circonférence exprimée en cm du rouleau porte-fils 33 et du cylindre d'appel 34. Etant donné que les maillons des chaînes 11 et 18 sont à peu près identiques, les dents sur les pignons 10 et 17 le sont également. Le rapport entre le nombre de dents de ces deux pignons est donc égal au rapport entre leurs circonférences.
Le rapport entre la circonférence du pignon 10 et la circonférence du pignon 17 est donc égal au rapport entre la circonférence du rouleau porte-fils 33 et la circonférence du cylindre d'appel 34. Pour que la vitesse linéaire de la chaîne passant sur le rouleau porte-fils 33 soit égale à la vitesse linéaire du tissu passant sur le cylindre d'appel 34, la vitesse linéaire de la chaîne 11 passant sur le pignon 10 doit donc être égale à la vitesse linéaire de la chaîne 18 passant sur le pignon 17. En effet, le rapport entre la vitesse linéaire mesurée au périmètre du pignon 10 et la vitesse linéaire mesurée au périmètre du rouleau porte-fils est égal au rapport entre la vitesse linéaire mesurée au périmètre du pignon 17 et la vitesse linéaire mesurée au périmètre du cylindre d'appel.
Etant donné que le pignon formé par la roue 21 sur lequel passe la chaîne 18 est identique au pignon formé par l'élément 23 sur lequel passe la chaîne 11, la vitesse de rotation de cette roue 21 doit donc aussi être égale à la vitesse de rotation de l'élément 23 pour que les vitesses linéaires des deux chaînes 1 1 et 18 soient identiques. Or ceci est parfaitement réalisé par le régulateur. En effet, dès que ces deux vitesses linéaires diffèrent, la vitesse de rotation du pignon formé par la roue 21 diffère de la vitesse de rotation du pignon faisant partie de 1'élé- ment 23. A cause de cette dernière différence, l'élément 23 se déplace latéralement. L'extrémité du levier 29 agit sur le mécanisme qui fait tourner l'ensouple 1.
La vitesse linéaire de déroulement de la chaîne du métier et, par conséquent, la vitesse linéaire de la chaîne métallique 1 1 se modifient jusqu'à ce que la vitesse de rotation du pignon faisant partie de l'élément 23 et commandée par la chaîne 1 1 soit rigoureusement identique à la vitesse de rotation du pignon faisant partie de la roue 21.
Dans le cas le plus fréquent, lorsqu'il y a un embuvage, la vitesse linéaire du tissu est plus petite que la vitesse linéaire de la chaîne. Pour un cylindre d'appel 34 donné, celui-ci devra tourner plus lentement que dans le cas où il n'y a pas d'embuvage. Si on obtient un embuvage de deux cm sur un tour du cylindre d'appel, il faut mettre un pignon 17 avec deux dents de plus. En effet, à chaque rotation complète, le cylindre d'appel fait passer 42 cm de tissu. Dans le cas où il y a un embuvage, il ne doit plus faire passer que 40 cm de tissu dans le même temps, pour autant que la vitesse de la chaîne reste la même. Au lieu d'effectuer une rotation complète, le cylindre d'appel ne devra plus en faire que les 40/42.
A cette fin, si la vitesse linéaire de la chaîne 18 reste la même que lorsqu'il n'y a pas d'embuvage, la circonférence du pignon 17 doit être plus grande, dans un rapport. de 42 à 40. Au lieu d'avoir donc 42 dents. le pignon 17 devra avoir -----, c'est-à-dire après arron
40 dissement vers l'unité la plus proche, 44 dents. Ces dernières dents doivent évidemment être toutes identiques aux dents ernployees dans le cas où il n'y avait pas d'embuvage. On obtient donc approximativement 1 cm de plus d'embuvage par tour de cylindre d'appel en ajoutant une dent supplémentaire au pignon 17, dans les cas où cet embuvage n'est pas trop grand.
Dans tous les cas on obtient donc la même vitesse de rotation pour la roue 21 et l'élément 23, donc la même vitesse linéaire pour la chaîne 1 1 et la chaîne 18. Pour des pignons 10 et 17 donnés on obtient donc toujours un rapport constant entre la vitesse linéaire de déroulement de la chaîne et la vitesse linéaire d'enroulement du tissu.
On peut changer ce rapport en remplaçant le pignon 17 par un pignon de circonférence différente, portant donc un nombre de dents différent. Ce rapport est, pour un cylindre d'appel 34 et un rouleau porte-fils 33 donnés, dicté par l'embuvage. Plus l'axe 19 du régulateur tourne vite, plus ce régulateur sera sensible. Ce régulateur ne provoque aucune tension supplémentaire sur la chaîne.
Le cliquet décrit ci-dessus peut être composé de deux, de quatre ou d'un autre nombre de pièces indépendantes qui forment autant de cliquets de longueur différente et qui sont fixées sur le même tourillon.